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| | c'est pas ma faute, ah non!  Mar 17 Sep - 22:36 Les néons rouges faisaient grésiller leur lueur pâlichonne, rosant un peu les quelques objets qui pourfendaient le vide du hall. C’était une atmosphère particulière, tous ces pourpres flottant ici et là ; toi, t’avais la peau un peu plus blanchâtre, un teint de lait, un grain parfait, quelque chose d’assez élégant. D’immenses bottes noires, résonnant dans les couloirs, depuis une minute, sans interruption. Tu avais d’abord trépigné, puis t’avais harmonisé tes mouvements, tu les avais conduit face à ce qui te perturbait tant aujourd’hui ; les cris, à l’entrée, la rage sans doute, en tout cas des voix qui ne se taisaient pas, ne faisaient pas instruments de fond mais plutôt première ligne. Dérangée en pleine consultation d’un client, t’avais tracé ta voie, rejoignant l’origine de ce vacarme, un sourcil dressé dans une mimique glaciale qui ne présageait rien de bon pour ceux qui faisaient percuter les murs du coin de leurs mots furieux. T’étais encore carrément dans Innocence, t’avais cette froideur classique qui lui était propre, à la fois patronne et maîtresse.
Quelques pas, les talons fins de cuir faisant résonner le sol jusqu’à mi-cuisse dans chacun de tes pas ; au loin, deux silhouettes qui se distinguaient dans la lumière faiblarde des lampadaires ; tu en reconnaissais une, parce que tu la payais chaque mois. L’autre semblait être aussi être une figure féminine ; le regard gelé, tu venais perdre ton bras sur l’épaule de ta collègue, et, d’un air maussade, les yeux passant de ses cheveux à ses pieds, tu tranchais. « Désolée, on ne recrute personne en ce moment. » |  |
| | c'est pas ma faute, ah non! Mar 24 Sep - 10:12 C’est pas vraiment mon domaine de prédilection, bien que ça touche quand même à mon domaine, d’une manière un peu plus éloignée que d’autres. Cette affaire aurait dû être suivie par la brigade des mineurs, mais ils ont visiblement mieux à faire, d’autres chats à fouetter. Le souci, c’est que cette gosse, c’est pas n’importe qui. Et si je sais qu’elle fait n’importe quoi pour faire chier ses parents, ça reste quand même ma nièce, et il n’est pas question que je la laisse foutre sa vie en l’air. Je me suis toujours promis de la surveiller, et c’est ce que je fais. Evidemment, sa mère n’est pas au courant de ce qu’elle peut bien trafiquer dans ce club. Tout ce que j’en dis c’est que c’est malsain, et je ne la laisserai pas continuer sur cette voie. Habillée en civile, et même pas en service, je porte tout de même mon arme, coincée à l’arrière de mon pantalon. Le chargeur est vide, c’est juste pour intimider. Je me rends au club en question et tombe sur une jeune femme, une employée visiblement. « Bonsoir, je voudrais voir le propriétaire de l’établissement s’il vous plait. » Je suis loin d’être aimable, mais je tente un petit sourire quand même. Un sourire crispé, qu’on se le dise. La nana me demande si j’ai rendez-vous, et je ricane. « Non, mais c’est urgent. Si vous pouviez faire le nécessaire. » Elle n’a pas vraiment le temps de faire quoi que ce soit, se retourne et m’annonce que j’ai de la chance, la voilà. Quoi ? C’est ce p’tit machin la proprio ? Je rêve. Elle me mate de la tête aux pieds et d’un air las, m’annonce qu’elle ne recrute personne. Nouveau ricanement. « Ça m’intéresse pas, j’suis pas là pour ça. » Je viens d’attirer son attention, et son regard dans le mien, au lieu de mater mes nibards. « On peut s’entretenir quelques minutes seule à seule ? » Je la sens hésitante, et je ne résiste pas plus longtemps, avant de sortir mon insigne. « Police de Los Angeles. » Elle n’a plus vraiment le choix. | | |
| | c'est pas ma faute, ah non! Mer 2 Oct - 22:14 Ton regard qui la percute de ses chaussures plates jusqu’à ses cheveux secs ; décidément, non, on ne recrutait pas en ce moment, surtout pas elle. Les pupilles qui s’attardent quelques secondes sur la bosse du pantalon à l’arrière, à mille lieues d’imaginer que y a un flingue juste là, à quelques secondes. Les cils qui s’écarquillent alors qu’elle réclame une entrevue -elle s’imagine sans doute qu’elle n’à que ça à faire ? Et le palpitant qui s’affole à peine quand elle se présente comme agent de police ; toujours les vieilles inquiétudes, la peur de chaque jeune de la ville quand un membre de l’autorité vient l’aborder. “Evidemment. Si vous voulez bien me suivre jusqu’à mon bureau.” Une lassitude folle jusque dans les lippes, alors qu’elle ouvre le chemin, susurrant quelques mots à son employée. Les talons sans prix qui venaient à nouveau frapper le hall, un léger soupir qui s’évade. Les claques répétées au sol qui venaient dessiner un chemin sûr à travers les lieux, comme un chat dans un appartement qu’il connaît trop bien. Une porte de chêne. “Désolée d’avance pour les odeurs de peinture, je viens de faire refaire. Le rose ne me plaisait plus.” Les murs blancs cassés, une légère caresse à une plante tandis que tu venais jeter ton corps dans le cuir du fauteuil, derrière le bureau. “Bien. Que puis-je donc faire pour vous ?” Les ongles qui viennent frapper le bois, parce que t’étais très peu patiente, et qu’Innocence voulait à tout prix montrer qu’elle était là, prête à lui démonter la figure, si elle lui faisait perdre son temps. | | |
| | c'est pas ma faute, ah non! Lun 7 Oct - 12:23 J’allais essuyer un refus, mais avant qu’elle ne commence à m’irriter, je lui montre ma plaque, prête à en découdre. Si elle ne capitule pas, je vais la faire capituler. Pourtant d’un air las, la jeune femme me demande de la suivre dans son bureau. Premier point validé. Elle racontera ce qu’elle voudra à ses employés, une chose est sûre, je voulais m’entretenir seule avec elle, sans aucun témoin. Sur le chemin à travers les couloirs, qui me mènent jusqu’au bureau de la propriétaire, je n’en loupe pas une miette. Ce serait idiot de s’en priver, parce qu’elle est loin d’être désagréable à regarder. On se refait pas. « Désolée d’avance pour les odeurs de peinture, je viens de faire refaire. Le rose ne me plaisait plus. » Rien à foutre des odeurs de peinture fraiche, si elle savait l’odeur qu’ont nos bureaux au commissariat, elle ne s’excuserait pas pour ça. Elle s’installe dans son fauteuil et plantant son regard dans le mien, elle me demande avec aplomb ce qu’elle peut faire pour moi. Déjà, arrêter de jouer les grandes. Elle a quoi, à peine vingt ans et elle pète plus haut que son cul. Affligeant. Je suis restée debout, question de supériorité. Je sors une photo de la poche intérieure de mon perfecto en cuir. « Ciara Milliotti. Evidemment que ça vous dit quelque chose. » Je lui montre la photo et la laisse reposer son regard entendu dans le mien. « Vous avez l’habitude d’employer des mineures dans votre club mademoiselle ? » J’appuie sur le mademoiselle, parce que c’est une gamine, et qu’elle est loin de me faire peur avec ses grands airs supérieurs. « Vous savez ce que vous risquez à prostituer une gamine mineure ? » Je sais que le terme ‘prostitution’ n’est pas approprié, je le fais seulement dans l’optique de la faire sortir de ses gonds, voir ce qu’elle a dans le bide… | | |
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