we will grow old as family. (dakota & waverly)

Peu de choses comptaient réellement pour Avalon. En règle générale, rien ne semblait l’effleurer. Elle était dans sa bulle, dans un monde à part que peu de personnes parvenaient à percevoir. Comme si son imagination édulcorée tâchait l’univers de trop de couleurs que la majorité des gens ne voulaient pas voir. C’était pourquoi elle n’avait que faire de quelconques condamnations, de l’obligation d’aller consulter un thérapeute et de toutes ces pacotilles qui n’avaient aucune raison d’encombrer inutilement son esprit. Avalon fixait ses priorités selon un ordre qui lui était propre. Et sa famille faisait partie de ses priorités. Que ce soit celle du sang ou celle du cœur, elle avait cette envie permanente de passer du temps avec les siens et de protéger ces êtres qui lui étaient proches. Alors, lorsque Waverly lui avait proposé de venir partager un repas chez elle, la barmaid n’avait pas pu se résoudre à laisser Dakota derrière elle, seule dans la colocation – ou du moins, dans la chambrée des poufsouffle. De toute façon, elles étaient inséparables et la plupart des personnes finissaient par s’y faire, au bout du compte. Waverly n’y ferait pas exception, Avalon en était convaincue. Aussi avait-elle patiemment attendu le retour de sa colocataire en faisant la cuisine, s’appliquant du mieux qu’elle le pouvait pour ne pas décevoir deux personnes qui lui étaient chères. Elle commençait à se féliciter de son talent pour la préparation de desserts – entre les gâteaux d’anniversaire et les salades de fruits, elle parvenait à se déceler une véritable spécialité dans ce domaine – lorsque Dakota fit finalement son apparition. Avalon lui sautait aussitôt dessus pour la prévenir qu’elle était conviée à un repas de la famille Wheeler, en comité restreint. Mais un repas de famille tout de même. Dans le fond, elle se doutait que Dakota allait accepter, n’avait même pas envisagé la possibilité qu’elle puisse refuser. Elle lui laissait donc le temps de se préparer alors qu’elle-même s’occupait de placer sa salade de fruits dans une glacière. Elle se chargeait également d’appeler un Uber afin de parvenir plus rapidement chez sa cousine. Les deux inséparables prirent place ensemble à l’arrière de la voiture et Avalon laissait sa tête reposer sur l’épaule de son amie, consciente que Dakota semblait être un peu stressée – elle paraissait toujours l’être un peu lorsqu’il s’agissait de rencontrer la famille de la barmaid. Par ce simple geste, Avalon cherchait à la rassurer. Mais elle savait que Dakota s’en sortirait. Personne ne pouvait la détester, c’était évident. Finalement, le véhicule ralentissait dans Downtown LA. « J’crois que cette fois on y est. » glissait-elle à sa colocataire en venant serrer sa main dans la sienne. Elle remerciait alors le chauffeur, récupérait sa glacière et s’extirpait de la voiture pour rejoindre le trottoir. « Allez, viens, c’est par là ! » Une nouvelle fois, Avalon venait agripper la main de Dakota afin de l’entrainer avec elle devant la porte de sa cousine. Elle n’était pas douée avec les adresses, mais un coup d’œil en direction de la sonnette lui laissait voir qu’elles se trouvaient au bon endroit : le nom de Waverly s’étalait en lettres noires sur fond blanc, juste à côté du bouton. « J’te laisser sonner, j’ai les mains prises et t’es la plus près. » indiquait-elle à Dakota en soulevant la glacière d’une main et leurs doigts entremêlés de l’autre. Piètre excuse, mais elle n’était décidée à libérer ni l’une ni l’autre de ses deux mains – elle ne pouvait pas se résoudre à laisser tomber sa magnifique salade de fruits et il était hors de question qu’elle lâche la main de sa colocataire.

je suis stressée. c'est con, mais c'est comme ça. je suis stressée. stressée de rencontrer la cousine d'avalon. elle est de sa famille. c'est important. j'ai pas eu le temps de me préparer à l'idée vu qu'à peine rentrée à l'appart, mon koala préféré m'est tombé dessus pour me dire que j'étais conviée à un repas avec sa cousine. j'ai pas dit non, bien sur que non. ava a l'air bien trop heureuse de me présenter à sa famille. donc c'était juste pas envisageable. puis ça me fera du bien de changer d'air un peu. de penser à autre chose que... ces choses qui me trottent en tête. un peu de détente loin d'une brune revêche et d'une rouquine attirante. mais je me dépêche de passer à la douche et de m'habiller. chose complexe d'ailleurs. est ce que je dois cacher mes tatouages ? enfin au maximum parce que cacher le tout à part y arriver en combi de lycra intégrale ce n'est pas possible. ou au contraire être comme à mon habitude. j'en sais rien. plantée devant ma garde robe, celle partagée avec avalon, par gain de place ou juste parce qu'au final on partage tout, j'attrape un jean noir. c'est un début. je l'enfile, il est slim, simple, sans trous bref sobre. bottines vernies noires aux pieds, passe partout mais un peu habillé ça ira aussi. maintenant le haut. bon, un débardeur noir et une veste à carreaux rouge. plutôt passe partout je dirai. je laisse mes cheveux détachés et juste un maquillage léger des yeux. maintenant on arrête de stresser ! enfin on essaye. je suis ava sans me poser de questions, l'aidant à porter les affaires. dans le uber qu'elle a pris soin de commander, elle se colle à moi et sa proximité me calme quelque peu. " j’crois que cette fois on y est. " sa main dans la mienne, je soupire. je suis prête. je crois. " allez, viens, c’est par là ! " tel un pantin je la suis jusqu'à arriver face à une porte, notre point de chute donc. " j’te laisser sonner, j’ai les mains prises et t’es la plus près. " c'est parti. je hoche la tête et appuie sur la sonnette, toujours une main dans celle d'ava. et on attend. j'ai l'impression que c'est long mais quand elle ouvre la porte, finalement c'était peut être trop court. " bonjour. " bon bah c'est parti. j'attends les instructions. elle a pas l'air méchante la brunette. elle a même quelque chose qui m'est étrangement sympathique.

La bonne nouvelle vient d’arriver, Cailin et moi serons bientôt mères. Notre dossier a finalement été accepté après plus de trois ans de thérapies et de contrôles permanents pour vérifier que nous serons de bons parents. Je n’avais aucun doute sur le fait, même si évidemment, il y a des choses que je n’ai pas dites à la psy, des choses que même Cailin n’a jamais entendu parler. Je voulais qu’elle soit là ce soir, pour en parler à Avalon, mais il est prévu un autre dîner avec ses cousines la semaine prochaine. Ce soir, c’est ma famille, ma cousine de qui je suis la plus proche. J’ai aussi une autre nouvelle à lui annoncer. Un truc plus personnel, un truc qui ne me concerne pas seulement moi, mais qui concerne toute notre famille. Les révélations soudaines de ma mère concernant mon père ont été pour le moins détonnantes. Je prépare tout ce qu’il faut, Ava ramène le dessert, elle ne m’a pas laissé le choix, mais je ne vais pas m’en plaindre, je n’ai jamais été la plus douée en la matière. Même pour la cuisine en général d’ailleurs, j’ai passé toute l’après-midi à faire quelque chose de logiquement simple, en espérant que ce soit mangeable. J’entends la sonnerie de la maison, retire mon tablier et essuie mes mains sur un torchon propre avant de me diriger vers l’entrée pour accueillir ma cousine. Mais à ma surprise, elle n’est pas seule, tenant la main d’une jeune femme brune aux grands yeux et aux tatouages multiples. Je ne savais pas qu’elle devait me présenter sa petite amie, mais ça n’est pas pour me déplaire, je suis contente pour elle. « bonjour. » lâche timidement la jolie tatouée. « Bonjour ! Je vous en prie entrez restez pas là ! » Je récupère le saladier dans les mains de ma cousine et lâche, guillerette : « J’espère que t’as pensé à ne pas mettre de kiwi, si tu veux pas ma mort ? » Je ris un peu, me doutant bien qu’il y ait une chance pour qu’Ava ait oublié mon allergie à ce fruit que j’aurai pourtant aimé pouvoir manger plus souvent. « Installez-vous, j’arrive ! » Je mets la salade de fruits au frais et sors quelques propositions de boissons que je place sur un plateau avec les verres et quelques gâteaux apéritif, avant de les rejoindre dans le salon. « Alors, tu me présentes ? » que je demande à ma cousine, souriante, à propos de sa petite amie.

Elle attrapait la main de Dakota pour tenter de la rassurer, alors que celle-ci tendait la main vers la sonnette pour laisser savoir à Waverly qu’elles étaient finalement arrivées. Lorsque le battant se mit finalement à pivoter, Avalon adressa un dernier sourire à sa colocataire, pressant un peu plus fort ses phalanges contre celles de la tatoueuse. Elle ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour rien, c’était bien normal. « Bonjour. » La voix de Dakota paraissait mal assurée, mais la Wheeler ne s’en inquiétait pas. Après tout, tout allait bien se passer. « Salut, je ne suis pas venue seule ! J’espère que ça ne te dérange pas ? » Question rhétorique. Avalon savait pertinemment que sa cousine n’allait pas opposer d’objection. Après tout, Dakota était aussi de la famille de la barmaid, même si elles n’étaient pas liées par le sang. « Bonjour ! Je vous en prie entrez restez pas là ! » Waverly récupérait le saladier des mains d’Avalon et celle-ci ne se fit pas prier pour entrer à sa suite, un grand sourire imprimé sur les lèvres, sans jamais lâcher la main de Dakota. « J’espère que t’as pensé à ne pas mettre de kiwi, si tu veux pas ma mort ? » La barmaid secouait la tête en riant. « J’y ai pensé mais… Nope, t’en fais pas ! Deux personnes y sont allergiques ici, alors… Je ne voudrais pas finir la soirée toute seule ! » Et accessoirement, perdre deux des personnes qui comptaient le plus pour elle. Waverly ne la pensait quand même pas capable de l’empoisonner ? La Wheeler ne l’espérait pas. « Installez-vous, j’arrive ! » Sa cousine s’éclipsait pendant qu’elles prenaient place dans le salon. Côte à côte sur le canapé, comme partout, comme toujours. Waverly ne mit pas bien longtemps avant de réapparaître, les mains encombrées d’un plateau. « Alors, tu me présentes ? » Ah oui, elle avait oublié les présentations. Forcément. « Sans problème. Wave, je te présente Dakota, ma colocataire et… Meilleure amie ? Ouais, je pense que je peux dire ça comme ça. Dakodak, je te présente Waverly, ma cousine. » Ca avait quelque chose d’étrange de faire ce genre de présentations. Comme si elles étaient destinées à déjà se connaître. « Je pense que vous allez bien vous entendre. Genre, Dakota est la personne la plus adorable sur Terre. Puis, elle a une vie complètement folle. » Elle donnait un léger coup de coude à son amie, lui adressant un sourire en coin. Avalon avait toujours été fière de sa colocataire.

le stresse s'envole un peu lorsque je vois la cousine d'ava à la porte. elle n'est pas effrayante, ça va. enfin pour moi le côté effrayant c'est genre les nanas bon chic bon genre que je vois tous les jours... enfin voyais tous les jours au boulot. chignon serré, tailleurs atroces et collants irisés là super moches. bref, c'est pas le cas de waverly et ça a un côté rassurant. puis ouais, je lui trouve un côté sympathique. ça doit être de famille, comme sa cousine quoi. " salut, je ne suis pas venue seule ! j’espère que ça ne te dérange pas ?  " je me tourne vers ava et me retiens de lui cogner le bras. parce que visiblement elle n'a pas prévenu qu'elle me ramenait aujourd'hui. donc en gros je débarque comme un ovni. mais ça n'a pas l'air d'être un soucis. heureusement parce qu'alors là je ne vois pas trop comment j'aurai pu gérer ça. " bonjour ! je vous en prie entrez restez pas là ! " la main toujours dans la sienne je me laisse entraîner vers l'intérieur écoutant avec un peu trop d'attention ce que l'hôtesse nous dit. et pour cause... " j’espère que t’as pensé à ne pas mettre de kiwi, si tu veux pas ma mort ? " j'y pensais pas vraiment quand elle m'a parlé d'une salade de fruit. enfin parce que je sais que ava sait pour moi mais je ne me doutais pas que sa cousine aussi y était allergique. " j’y ai pensé mais… nope, t’en fais pas ! deux personnes y sont allergiques ici, alors… je ne voudrais pas finir la soirée toute seule ! " je rigole mais je reste toujours... ouais surprise en fait. " je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'autre allergique au kiwi. j'croyais que c'était assez rare mais finalement pas tant que ça. " les médecins ne sont pas si étonnés que ça mais c'est plutôt quand je mange chez les gens ou au resto. on me regarde comme si j'avais insulté quelqu'un... j'peux juste pas manger de kiwi c'est tout... " installez-vous, j’arrive ! " ni une ni deux on s’exécute posant nos fesses sur le canapé. mais pas le temps de se mettre à réfléchir qu'elle revient toute chargée. " alors, tu me présentes ? si moi j'ai déjà entendu parler de sa cousine, visiblement l'inverse n'a pas été fait. ou alors c'est juste qu'elle n'a pas encore donné mon prénom. mais bon... dans les faits j'pense que si elle avait déjà parlé de moi à sa cousine elle n'aurait pas trop eu de mal à me remettre. " sans problème. wave, je te présente dakota, ma colocataire et… meilleure amie ? ouais, je pense que je peux dire ça comme ça. dakodak, je te présente waverly, ma cousine. je pense que vous allez bien vous entendre. genre, dakota est la personne la plus adorable sur terre. puis, elle a une vie complètement folle. " elle sait bien me vendre y'a pas à dire. j'sais pas si c'est forcément vrai pour le côté vie totalement folle. enfin j'pense que y'a pire mais c'est vrai que ces derniers temps je me débrouille pas mal. " si se faire kidnapper par la mariée d'un mariage que j'ai moi même organisé sous les yeux d'une famille catho-bourgeoise avant de me faire virer par ma boss avec qui je couchais accessoirement c'est avoir une vie agitée... ouais ces derniers temps c'est pas de tout repos. " bon, pour faire bonne impression on repassera. mais au moins c'est dit. de toute façon ça m'étonnerait que la brune m'imagine enfant de choeur travaillant comme comptable et étant mariée avec trois gosses... " désolée j'parle trop quand ... bah dans ce genre de moment. " le genre traquenard organisé par ma meilleure amie ouais.

Une fois la salade de fruit récupérée, je demande quand même à ma cousine si elle a bien pensé à éviter le kiwi. « J’y ai pensé mais… Nope, t’en fais pas ! Deux personnes y sont allergiques ici, alors… Je ne voudrais pas finir la soirée toute seule ! » Je m’arrête en chemin avant d’arriver à la cuisine et pose mon regard sur Avalon, assez étonnée, puisque je n’avais encore jamais croisé quelqu’un qui ait la même allergie que moi. « je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'autre allergique au kiwi. j'croyais que c'était assez rare mais finalement pas tant que ça. » Je hausse les épaules. « Pareil, j’étais en train de me demander si j’étais pas seule au monde à subir ça, mais je me sens moins seule d’un coup ! » Je laisse un rire franchir mes lèvres avant de les rejoindre dans le salon, et sans tarder, je demande à ma cousine de faire les présentations de sa supposée petite amie. Avalon fait alors les présentations et quand elle prononce le prénom de sa meilleure amie, ça me revient. Je lève les yeux au ciel. « Mais oui, Dakota, ça y est ça me revient, Ava me parle souvent de toi. » Elles ont l’air très proches toutes les deux, je suis incapable de savoir - pour le moment - s’il n’y a entre elles que de l’amitié. Suite à la présentation de ma cousine, Dakota prend la parole et je l’écoute avec attention, mes yeux s’arrondissant à mesure qu’elle débite ses paroles sur un ton assez peu assuré. « ouais ces derniers temps c'est pas de tout repos. » J’ouvre la bouche, surprise. « Ah ouais ! Je vois ! Tu fais pas les choses à moitié ! Moi j’dis… ça mériterait d’en écrire un livre ! » Je ris un peu et elle s’excuse de trop parler dans ce genre de situation. Elle a l’air gênée, j’ignore pourquoi. « Eh, faut pas te mettre dans cet état, tout va bien, Ava a bien fait de te proposer de venir, depuis que j’entends parler de toi, au moins je peux mettre un visage sur un prénom ! » Je lui offre un sourire et commence à nous servir une à une en demandant aux filles ce qu’elles veulent boire. « Depuis le temps qu’on devait se faire une bouffe, je suis désolée que Cai’ soit pas là du coup, elle m’a dit de te faire un bisou, et elle s’excuse. » Je grimace un peu après avoir dit ça à Avalon et pose finalement mon regard sur Dakota pour lui dire sur un ton plus bas, presque comme une confidence. « Cailin c’est ma femme, et elle avait une soirée prévue depuis plus longtemps, alors on fait soirée à part ce soir. » Je hausse les épaules et commence à taper dans les amuse-gueules. « Bon, comment ça va toi ? Vous ? La coloc, tout ça ? » On va commencer léger avant de sortir les grosses révélations.

Aux yeux d’Avalon, Dakota était l’une des personnes les plus passionnantes de cette planète. Elle avait de multiples cordes à son arc, changeait de casquette constamment dans sa vie professionnelle, était adorable et avait un humour de dingue. Elles avaient tout de suite étaient sur la même longueur d’onde. Suffisamment pour que la Wheeler se mette à la considérer comme un membre à part entière de sa famille. Elle était donc ravie d’enfin pouvoir la présenter au reste de sa famille – celle à laquelle elle était liée par le sang, mais est-ce que cela faisait la moindre différence ? Elle n’en était pas convaincue, à ses yeux, c’était du pareil au même. « Si se faire kidnapper par la mariée d'un mariage que j'ai moi même organisé sous les yeux d'une famille catho-bourgeoise avant de me faire virer par ma boss avec qui je couchais accessoirement c'est avoir une vie agitée... Ouais ces derniers temps c'est pas de tout repos. » Avalon acquiesçait d’un signe de tête, ravie que Dakota se présente avec ses propres mots. Même s’il ne s’agissait que d’une présentation partielle. Enfin, si elle se mettait à parler, c’était sûrement qu’elle se montrait un peu plus à l’aise qu’au moment de son arrivée et c’était une bonne chose. « Ah ouais ! Je vois ! Tu fais pas les choses à moitié ! Moi j’dis… ça mériterait d’en écrire un livre ! » Une nouvelle fois, Avalon hochait la tête. Wave venait d’avoir une excellente idée. Même si c’était sûrement lancé juste comme ça. « Désolée j'parle trop quand ... Bah dans ce genre de moment. » « Eh, faut pas te mettre dans cet état, tout va bien, Ava a bien fait de te proposer de venir, depuis que j’entends parler de toi, au moins je peux mettre un visage sur un prénom ! » Wave s’empressait de rassurer Dakodak, lui offrant un large sourire. « Et puis tu fais partie de la famille. C’est normal. » Bon, elle avait peut-être, éventuellement, oublié de demander l’avis de sa cousine, mais elle était certaine que Waverly serait du même avis. « Depuis le temps qu’on devait se faire une bouffe, je suis désolée que Cai’ soit pas là du coup, elle m’a dit de te faire un bisou, et elle s’excuse. » Avalon souriait à sa cousine alors qu’elle récupérait le verre que celle-ci lui tendait. Ce n’était pas grave si Cailin n’était pas là. Ava n’était pas du genre à en vouloir à qui que ce soit de toute façon. Wave faisait ensuite un aparté pour Dakota avant de s’adresser à nouveau aux deux colocataires : « Bon, comment ça va toi ? Vous ? La coloc, tout ça ? » Avalon interrogeait Dakota du retard – sait-on jamais qu’elle souhaitait répondre aux questions de Wave – avant de finalement prendre la parole pour répondre à sa cousine. « J’sais plus si je te l’avais dit, mais on a dû déménager et on a de nouveaux colocs. Ce n’est plus vraiment comme avant, mais bon, nous aussi on commence à se détacher de cet esprit coloc, un peu. » Dis comme ça, il y avait un côté un peu dramatique qui n’était pas forcément recherché. « Zelda a souvent une invitée et moi j’laisse souvent ma place à la mariée en fuite… » Clin d’œil adressé en direction de Dakota. « T’en fais pas, j’dors pas à la rue. Y’a Ella qui m’héberge. Et ça me fait plaisir de savoir Dakodak heureuse. » Parce que, même si elles n’étaient pas ensemble avec Ophélie, c’était un peu tout comme, non ? « Ouais, en fait. Y’a pas tant de choses qui ont changé. On est toujours dans une coloc de dingue. » Et c’était le cas de le dire. Même si bon, il leur manquait toujours un frigo dans leur chambre. Elles ne pouvaient malheureusement pas tout avoir.

intéressant donc d'apprendre que la cousine d'ava est aussi allergique aux kiwis. et que ava lui a visiblement pas mal parlé de moi. elle m'a parlé de de waverly aussi mais c'est sa famille c'est normal. bref, ça fait plaisir. " ah ouais ! je vois ! tu fais pas les choses à moitié ! moi j’dis… ça mériterait d’en écrire un livre ! " je souris face à ces paroles. un livre quand même faut pas exagérer. même si ava a l'air d'accord sur le sujet, je la vois acquiescer du coin de l'oeil. " eh, faut pas te mettre dans cet état, tout va bien, ava a bien fait de te proposer de venir, depuis que j’entends parler de toi, au moins je peux mettre un visage sur un prénom. " elle a le don de me mettre à l'aise c'est plutôt sympa. enfin elle est sympa tout court. j'avoue que je ne m'attendais pas non plus à un dragon mais c'est toujours intimidant de rencontrer une adulte qui a sa vie. je ne suis pas prête pour ça encore. " et puis tu fais partie de la famille. c’est normal. " je souris et secoue la tête de gauche à droite doucement. elle n'a pas tort dans un sens. je me sens bien plus proche d'ava que de ma propre famille. mais de là à en parler devant sa cousine c'est délicat. je crois. j'ai vraiment du mal avec toutes ces convenances etc. les règles je ne les connais pas. ma mère n'a pas de frères ou de soeurs et je ne connais pas mon père. alors je ne sais même pas si j'ai des cousins ou des cousines. peut être bien. ou peut être pas. " depuis le temps qu’on devait se faire une bouffe, je suis désolée que cai’ soit pas là du coup, elle m’a dit de te faire un bisou, et elle s’excuse. " je suppose qu'elle parle de sa femme. ava m'en a parlé brièvement. au moins ce n'est pas une nana coincée ça c'est certain. et puis vient la question pour ava, sa vie, la coloc. bon ça ça me concerne un peu aussi. " j’sais plus si je te l’avais dit, mais on a dû déménager et on a de nouveaux colocs. ce n’est plus vraiment comme avant, mais bon, nous aussi on commence à se détacher de cet esprit coloc, un peu. " je hoche la tête. elle n'a pas tort sur ce point mais bon on est toujours dans la même chambre, c'est tout ce qui compte. " zelda a souvent une invitée et moi j’laisse souvent ma place à la mariée en fuite… t’en fais pas, j’dors pas à la rue. y’a ella qui m’héberge. et ça me fait plaisir de savoir dakodak heureuse. " j'ouvre la bouche avant de la fermer aussitôt. je ne veux pas passer pour la nana qui dégage sa coloc de sa propre chambre. c'est même pas vrai en plus. surtout qu'il se passe rien avec ophélie alors elle peut rester. mais c'est elle qui décide bien souvent de partir. " t'es mieux chez ella de toute façon. " je hausse les épaules en souriant. parce qu'entre elles par contre il se passe bien quelque chose. " ouais, en fait. y’a pas tant de choses qui ont changé. on est toujours dans une coloc de dingue. " je fais oui de la tête avant de prendre une gorgée du verre qu'on m'a servi. " oui, y'a pas mal de va et vient ça commence à ressembler à une auberge de jeunesse plus qu'à une coloc. y'a que zelda, ava et moi de stable j'ai l'impression. " mais bon ce n'est pas bien grave. " et vous... toi ? ... c'est pas trop dur la vie de couple ? " j'présente ça un peu comme quelque chose de négatif mais c'est pas méchant c'est juste que je ne connais pas tout ça.

Je demande des nouvelles de ma cousine, de leur coloc de dingues. Avalon est sans aucun doute la plus bavarde des deux, et voilà qu’elle se lance dans une explication, ou d’une mise à jour du statut de leur colocation de l’extrême. Il y a des prénoms que je ne retiens pas, d’autres qui sont là depuis assez longtemps pour qu’ils soient à peu près écrits dans ma mémoire. Je suis attentive à ce qu’elle raconte, souris même parfois. Je trouve adorable leur relation à toutes les deux, le fait qu’Avalon laisse sa place dans leur chambre pour la nouvelle petite amie de Dakota, pour qu’elle soit heureuse. « t'es mieux chez ella de toute façon. » ajoute la jolie tatouée en haussant les épaules, un sourire au coin des lèvres. « Ok alors va juste falloir me dire qui est cette Ella, je suis pas au courant moi !! » Je joue les outrées, même si ça me fait rire. Je sais pas si c’est sérieux, Ava a toujours eu l’air de chercher une certaine liberté, malgré les attaches qu’elle peut avoir auprès de certaines personnes. L’amour c’est autre chose. Alors je suis curieuse. Si elle est heureuse alors c’est le principal. Dakota finit la discussion sur la coloc en faisant un résumé et je me contente d’un hochement de tête. Peut-être que ça ne durera plus trop longtemps, les colocations c’est en général un truc pour les plus jeunes, et on s’en lasse assez vite quand on vieillit. « et vous... toi ? ... c'est pas trop dur la vie de couple ? » Je ris un peu de sa maladresse, c’est touchant. « Oui tutoie-moi, je t’en supplie, sinon j’vais prendre une rangée de rides j’suis pas prête ! » Je ris à nouveau et une fois que tout le monde est servi et qu’il ne manque rien, je me pose. « Si, c’est dur la vie de couple, y’a pas à dire, les histoires comme dans les films, j’sais pas si ça existe, mais j’ai jamais vu. Y’a des avantages et des inconvénients, mais dans l’ensemble, plus d’avantages quand même. Enfin pour ma part. C’est pas le cas de tout le monde ! » Je porte ma bière à mes lèvres pour en boire une gorgée, essayant de ne pas trop penser à Miles, j’ai pas forcément envie d’en parler. Même si Ava le connaît, enfin l’a connu. « Mais vous êtes encore jeunes, la vie de couple vous avez le temps. Enfin sauf si vous sortez avec des femmes plus vieilles ? » Mon regard se pose sur ma cousine, et vu son regard, je crois que j’ai tapé dans le mille.

Avalon se plaisait bien à raconter l’histoire de la coloc. Il s’en était passé des choses depuis quelques mois et les allées et venues étaient constantes, mais au final, il y avait toujours ce petit noyau constant, qui n’avait pas l’air de vouloir bouger pour le moment. Et ce n’était pas pour déplaire à la Wheeler. Elle aurait été triste de devoir se séparer de son koala. « T'es mieux chez Ella de toute façon. » commentait d’ailleurs Dakota au beau milieu de son récit. Et Avalon ne put s’empêcher de sourire. Ce n’était pas forcément faux. Forcément, l’affirmation attirait les questionnements de sa cousine. « Ok alors va juste falloir me dire qui est cette Ella, je suis pas au courant moi !! » Avalon ne tardait pas à hausser les épaules. « Oh bah Ella, bah… C’est Ella. » Comment la décrire rapidement sans y passer des heures ? La Wheeler en était incapable. Elle aurait pu en parler la journée entière, alors il valait mieux ne pas l’attirer sur ce terrain-là. Aussi ne tardait-elle pas à clôturer le sujet d’Ella, et de la colocation, laissant Dakota prendre la parole à son tour : « Et vous... Toi ? ... C'est pas trop dur la vie de couple ? » C’était maladroit et complètement adorable. La question semblait d’ailleurs faire rire Waverly et Avalon ne doutait pas qu’elle était touchée par ces quelques mots. « Oui tutoie-moi, je t’en supplie, sinon j’vais prendre une rangée de rides j’suis pas prête ! Si, c’est dur la vie de couple, y’a pas à dire, les histoires comme dans les films, j’sais pas si ça existe, mais j’ai jamais vu. Y’a des avantages et des inconvénients, mais dans l’ensemble, plus d’avantages quand même. Enfin pour ma part. C’est pas le cas de tout le monde ! » Waverly apportait une vision en demi-teinte de la chose, mais au moins, elle avait l’honnêteté de ne pas édulcorer les choses, de ne pas mentir. Et Avalon appréciait cette façon de faire. De toute façon, l’amour, c’était un sentiment propre à chacun. Il n’y avait pas de valeur sûre, mais bien souvent, les gens comparaient ça à une route qu’il fallait faire ensemble. Une sorte de collaboration. Ça ne devait pas être pour rien. « Mais vous êtes encore jeunes, la vie de couple vous avez le temps. Enfin sauf si vous sortez avec des femmes plus vieilles ? » finissait par demander sa cousine en posant son regard sur elle. Cela sortait aussitôt Avalon de ses pensées et elle ne tardait pas à se mettre à rougir. Grillée. « On ne sort pas vraiment ensemble, alors on ne peut pas dire qu’on est en couple. Et puis, l’écart d’âge n’est pas si grand. » Elle haussait les épaules, tentant d’adopter un air détaché. « Vingt-quatre ans, c’est quoi après tout ? » Ella avait à peine le double de son âge. Même pas. Ce n’était pas grand-chose. La Wheeler se laissait aller à rire, haussant une nouvelle fois les épaules. « De toute façon, tu la connais. Au moins de nom. Ella Harrington ? L’ex-femme du maire ? » Cela lui faisait toujours bizarre de la qualifier ainsi, mais en général, c’était de cette façon que les gens la remettaient le mieux. Alors elle n’allait pas se priver de cette légère aide. « Mais pour Dakodak, les choses sont un peu différentes, pas vrai ? Et je suis sûre qu’elle irait bien avec Ophélie. De toute façon, ce n’est qu’une question de temps. » Elle taquinait sa meilleure amie en lui adressant un léger coup de coude, sans chercher à lui faire mal pour autant. Avalon n’avait jamais caché qu’elle les voyait bien ensemble. Et Dakota n’avait jamais réellement caché qu’elle crushait sur la rouquine, de toute façon. Et puis, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que les choses étaient réciproques. « Puis vous vous ressemblez un peu, toutes les deux. Je ne serais pas étonnée que vous ayez le même parcours de vie, on dirait un peu des jumelles. Vous partagez même votre allergie au kiwi, sérieux, qui est allergique au kiwi ? » ajoutait-elle en riant. La comparaison entre les deux jeunes femmes étaient un peu cavalière, mais Avalon leur trouvait une réelle ressemblance. Même si Dakota n'envisageait pas de se marier, la Wheeler n'avait pourtant aucun mal à l'imaginer passer le reste de sa vie avec Ophélie, ou quelque chose comme ça. Vivre le parfait amour, comme pour Wave et Cai'. Pensées naïves.

" oh bah ella, bah… c’est ella. " je ne pensais pas que avalon serait du genre si peu éloquente au sujet d'ella. peut être que c'est parce que ella est plus vieille que waverly j'en sais trop rien. mais bon c'est sa vie. même si ça m'amuse de la voir si perturbée par quelqu'un. dans un sens positif bien sur. depuis que je la connais elle a eu d'autres copines ou conquêtes mais je crois que c'est la première fois que je la vois aussi longtemps avec la même personne. non en fait c'est clairement ça. c'est que ça va je suppose. du coup je passe à l'autre wheeler pour en savoir plus sur sa vie. " oui tutoie-moi, je t’en supplie, sinon j’vais prendre une rangée de rides j’suis pas prête ! si, c’est dur la vie de couple, y’a pas à dire, les histoires comme dans les films, j’sais pas si ça existe, mais j’ai jamais vu. y’a des avantages et des inconvénients, mais dans l’ensemble, plus d’avantages quand même. enfin pour ma part. c’est pas le cas de tout le monde ! mais vous êtes encore jeunes, la vie de couple vous avez le temps. enfin sauf si vous sortez avec des femmes plus vieilles ? " même si ophélie est légèrement plus âgée que moi, je sais très bien que la réflexion est pour ava. clairement dirigée vers elle, pour elle et moi ça me fait sourire. "  on ne sort pas vraiment ensemble, alors on ne peut pas dire qu’on est en couple. et puis, l’écart d’âge n’est pas si grand. vingt-quatre ans, c’est quoi après tout ? de toute façon, tu la connais. au moins de nom. ella harrington ? l’ex-femme du maire ? " oui pour le coup là l'écart d'âge est plus important et pourtant j'ai l'impression qu'elles se comportent toutes les deux comme deux ados. " mais pour dakodak, les choses sont un peu différentes, pas vrai ? et je suis sûre qu’elle irait bien avec ophélie. de toute façon, ce n’est qu’une question de temps. " je ne sais pas si ce n'est qu'une question de temps. c'est surtout compliqué quoi. " j'pense pas qu'elle veuille être en couple de si tôt puis tu sais bien que moi la vie de couple... enfin ouais elle m'plait c'est sur mais voilà. " je hausse les épaules, on peut pas le nier, ophélie me plait. c'est juste compliqué comme depuis le premier jour. " puis vous vous ressemblez un peu, toutes les deux. je ne serais pas étonnée que vous ayez le même parcours de vie, on dirait un peu des jumelles. vous partagez même votre allergie au kiwi, sérieux, qui est allergique au kiwi ? " je regarde ava, puis waverly. " j'sais pas trop. je pense que ça vient de mon géniteur. enfin mon paternel que je connais pas quoi. vu que ni ma mère ni mes soeurs ne sont allergiques ça ne peut venir que de là. mais bon vu que j'ai aucunes infos sur lui... c'est si rare que ça ? " j'attrape mon téléphone et cherche sur internet des informations sur le sujet. " ah oui c'est pas super courant. puis héréditaire donc ouais, ça doit venir de là. " bon on ne va pas passer non plus toute la soirée sur le kiwi. mais c'est marrant comme info. pas très important enfin j'pense pas...

Ma cousine élude la question lorsque je lui demande qui est Ella, mais elle y revient à l’instant où je mentionne potentiellement une femme plus vieille. Vingt quatre ans d’écart. Je ne peux réprimer une tête un peu surprise, les yeux sortant de mes orbites. Oui quand même ! Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisqu’elle me dit qui est cette fameuse Ella, l’ex femme du maire, très bien. « Et bah ! » Je ris un peu en secouant la tête, on dirait un film son histoire. Finalement elle revient à Dakota et je me sens un peu perdue dans ce flot d’informations. Je joue au ping pong, mon regard alternant entre les deux jeunes femmes, Dakota qui reprend en parlant de son histoire avec une certaine Ophélie. Beaucoup d’informations à retenir tout ça. « Puis vous vous ressemblez un peu, toutes les deux. Je ne serais pas étonnée que vous ayez le même parcours de vie, on dirait un peu des jumelles. Vous partagez même votre allergie au kiwi, sérieux, qui est allergique au kiwi ? » Cette fois je ris un peu en haussant les épaules. Ça doit pas être si peu fréquent que ça. « j'sais pas trop. je pense que ça vient de mon géniteur. enfin mon paternel que je connais pas quoi. vu que ni ma mère ni mes soeurs ne sont allergiques ça ne peut venir que de là. mais bon vu que j'ai aucunes infos sur lui... c'est si rare que ça ? » Je reste bloquée sur son discours. Ça fait trop de points communs tout ça. Mon coeur commence à s’emballer, je repense aux recherches que j’avais fait avec ma soeur sur le sujet, parce qu’on trouvait ça marrant d’être allergiques au kiwi alors qu’on connaissait personne d’autre qui l’était. « Tu as vraiment aucune info sur ton père ? » Je suis d’un coup beaucoup plus concentrée. « Tu as quel âge déjà, rappelle-moi ? » Oui dit comme ça c’est bizarre, et j’ai changé d’attitude un peu d’un moment à l’autre, je vois bien dans le regard des filles que je leur apparais comme étant bizarre d’un coup. Je glisse une main dans mes cheveux et regarde ma cuisine pour lui avouer. « Je t’avais fait venir pour te parler d’un truc, un truc de famille… » Mais là il faut que j’en parle de manière plus ouverte, y’a comme un caractère d’urgence. « Mon père m’a dit y’a quelques jours qu’il avait eu un aventure avec une femme, au même moment où ma mère était enceinte de ma soeur, il était confus, il a dit qu’il pensait que cette femme était tombée enceinte, que c’était compliqué. Ma mère est même pas au courant… » Je me laisse tomber dans le fond du fauteuil sur lequel je suis assise et passe à nouveau une main dans mes cheveux. « Je suis désolée, c’est là comme un cheveu sur la soupe, ça n’a sans doute aucun rapport… » Mais j’ai pourtant l’intuition que ça en a un.