Something's wrong ? (Dyloa#1)

Nouvelles fonctions, nouvelle caserne, ça fait beaucoup de nouveautés d’un coup mais je crois que je gère les choses plutôt bien. J’ai des bonnes capacités d’adaptation, qualité indispensable quand on est pompier et qui plus est responsable d’un groupe. Je prends ma place petit à petit et j’ai reçu un accueil plutôt sympa dans l’ensemble. Bien sûr il y a les sourires de façade, ceux plus francs et certains comportements indiquant clairement que je ne suis pas vraiment la bienvenue. Il faut de tout pour faire un monde. Je dois m’intégrer progressivement, ça fait partie du jeu. Les habituelles petites plaisanteries de “bizutage“ ne m’ont pas été épargné, ils n’ont pas été très inventifs, ressortant des photos de moi à l’époque où je jouais au tennis. La jupette tout ça… ils leur en faut peu. Les images ont été placardé sur toute la porte de mon casier et un peu partout dans la caserne, rien de bien méchant et j’ai plus rit qu’autre chose, les mettant au défi de jouer un match contre moi si vraiment ils tiennent à en savoir plus sur mon ancienne carrière. Désormais j’attends les volontaires. Je suis à peu près sûr que Garcia n’en fera pas partie, depuis mon arrivée elle est aussi aimable qu’une porte de prison. Un vrai gâchis qu’une nana aussi canon fasse la gueule comme ça, pourtant c’est pas faute d’essayer d’être sympa avec elle, mais ça ne prend pas. Je devrais laisser couler, mais ça serait beaucoup plus simple si elle ne me faisait pas penser à mon ex. La seule, celle qui a compté vraiment, l’unique que j’ai aimé sincèrement au point de ne plus pouvoir supporter de l’avoir trahi. Je lui ai fait sans doute encore plus mal en fuyant… mais moi et les bonnes décisions quand il s’agit de ma vie amoureuse, c’est pas vraiment ça.
Retour d’intervention, un incendie dans un entrepôt, pas de blessé juste des dégâts matériels. Voilà une garde qui se termine tranquillement, c’est toujours plus plaisant que de devoir rentrer à la maison en portant le poids d’interventions difficiles. Mais on a tous choisi ce métier, alors on fait avec. Après avoir fait un rapide compte rendu au grand chef, je file au vestiaire alors que la plupart sont déjà en train de quitter la caserne. C’est pas plus mal, je vais avoir les douches pour moi. J’ouvre mon casier, sort mes affaires propres et avant de me foutre à poils je prends quand même la peine de vérifier que je suis bien seule « Y’a quelqu’un ? » pas de réponse, je prends ça comme le feu vert pour la jouer en mode naturiste. Nue comme un ver, serviette sur l’épaule je me dirige vers les douches où je tombe nez à nez avec Linoa. Je sursaute avant d’enrouler ma serviette autour de moi à la va vite « Hey Garcia ! Qu’est-ce que tu fous là ? Tu te sens pas concernée par le “y’a quelqu’un“ ? » je dis ça avec le sourire, à vrai dire je me fous un peu qu’elle me voit à poils, mais j’ai été surprise. J’arque un sourcil « C’est une ruse pour pouvoir mater ? » j’esquisse un sourire en coin « T’as pas besoin de faire tout ça tu sais… ». Quoi ? C’est trop ? Oh ça va on est des adultes, un peu flirt ça fait pas de mal.

Je comprends pas. J’ai tout retourné dans tous les sens. C’était à moi d’avoir ce poste, on me l’avait fait comprendre, plusieurs fois. Et il fallait qu’elle arrive de nulle part, la bouche en coeur. C’est pas possible putain, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? J’crois pas avoir planté de mauvais karma. Alors je fais en sorte de ne pas être désagréable pour ne pas polluer les esprits avec le mien, ne pas mettre de mauvaise ambiance, mais je l’ai mauvaise, c’est clair. Et elle, elle a pas l’air de comprendre, pire que ça, j’ai l’impression qu’elle me drague. C’est quoi son problème exactement ? Je fais tout ce que je peux pour ne pas lui en vouloir, me dire que c’est pas de sa faute, qu’elle savait pas en arrivant que ce putain de poste devait me revenir de droit. Je fais ce métier depuis toujours, j’ai tout donné et j’en vois pas la reconnaissance. Ça fait chier.
Une fois la dernière intervention terminée, ma garde se termine et une équipe vient pour prendre le relais. C’est le moment d’aller prendre une douche, me changer et rentrer dormir. Mais c’est sans compter cette putain d’apparition. Dylan, complètement nue, qui déboule face à moi, avant d’enrouler sa serviette autour d’elle. « Hey Garcia ! Qu’est-ce que tu fous là ? Tu te sens pas concernée par le “y’a quelqu’un“ ? » J’arque un sourcil, un air pas franchement sympathique sur le visage. « J’avais ça sur les oreilles. Donc je t’ai pas entendu beugler. » Je lui montre mes écouteurs et mon ipod glissé dans une housse étanche. J’aime bien écouter de la musique sous la douche. Pêcher mignon. Si elle croit que la voir à poil va me gêner, elle se plante. J’en ai bien rien à foutre, déjà parce qu’elle m’intéresse pas, et puis parce qu’elle me sort par les yeux. Ah ça, elle est jolie, y’a pas à dire, j’aurai même pu me rincer l’oeil si elle me donnait pas autant d’urticaire. « C’est une ruse pour pouvoir mater ? » Haha très drôle. C’est pas vrai, mais elle m’énerve, et je me sens toujours l’obligation de me défendre comme je peux, mais là j’ai même pas le temps qu’elle réenchérit. « T’as pas besoin de faire tout ça tu sais… » Je fais rouler mes yeux dans mes orbites, lâchant un soupir bruyant. « Bon écoute Dylan, j’ai bien compris que j’suis plutôt à ton goût. C’est cool, mais c’est pas réciproque. Tu m’intéresses pas, et en plus je mélange pas le pro et le perso. Parce que je suis professionnelle. Moi. » J’ai l’impression de sur-réagir, de me comporter comme une gamine, mais elle m’énerve, je sais pas quoi faire d’autre avec elle.

Je me pensais seule, ce n’est pas le cas et c’est face à Linoa que je me retrouve. Totalement à poils sans la moindre pudeur, mais je me cache rapidement avec ma serviette plus par politesse que par gêne. Le ton léger, j’indique à la jeune femme qu’elle aurait pu signaler sa présence. Elle me montre son Ipod et ses écouteurs en m’indiquant plus froide que jamais qu’elle ne m’a pas entendu beugler. Ambiance. Depuis mon arrivée je la sens sur la retenue, voire même je ressens de l’animosité de sa part et même si je dois lui reconnaître de ne pas avoir tenté de foutre le bordel, j’ai un peu de mal avec son attitude. Je ne sais pas pourquoi elle réagit comme ça, dans une caserne on devrait plutôt se serrer les coudes entre nanas, non ? On peut même se rapprocher plus que juste les coudes si elle veut… Bon ok, c’est peut-être pas la bonne technique de tenter de briser la glace à coup de flirt, mais j’ai dit que moi et les bonnes décisions – hormis sur le terrain – c’est pas mon truc. Je vais bien finir par la dérider, non ? Nouvelle tentative, sourire en coin je l’accuse d’avoir voulu mater. C’était prévisible, ça n’a pas l’air de lui plaire. Je peux même pas lui dire “souris si t’es pas jolie“ parce que clairement elle est canon et me rappelle mon ex. Ok. C’est ça le vrai fond du problème et le pourquoi de mon comportement à son égard, elle m’apparaît comme un souvenir de mon passé et la sentir si distante me ramène à cette culpabilité que je traine depuis ma fuite le jour de mon mariage avec Blake. Malgré son manque d’enthousiasme je glisse comme ça qu’elle n’a pas besoin de se cacher si elle veut mater, le sous-entendus est plutôt clair. Roulement d’yeux, bon ça s’annonce pas très bien. Le ton est sec, la réponse claire et nette, mon rentre dedans ne prend pas sur elle, ça ne l’amuse même pas. Mais c’est la petite attaque sur mon professionnalisme qui me fait tiquer. Je plisse un peu les yeux, analyse son petit speech acide. Elle veut donc la jouer comme ça… « A peine j’ai mis les pieds dans cette caserne que déjà tu montrais presque les crocs. » je hausse les épaules « Je trouve ça dommage. T’es sans doute encore plus jolie quand tu fais pas la gueule. » je fais un signe de la main pour lui dire de ne pas s’emballer « C’était pour tenter de détendre un peu l’atmosphère. On est déjà pas beaucoup de femmes alors si on se tire dans les pattes on a pas fini d’en baver. » je soupire « Mais apparemment t’es de celles qui sont dans la rivalité. Ton problème c’est quoi ? Tu me trouves pas pro ? » je lève les yeux à mon tour puis lui sourit « Est-ce que je t’ai donné un seul élément pour remettre en doute ma légitimité en tant que Lieutenant ? » je ne pense pas, ni elle ni personne n’a pour le moment rien à redire sur ma façon de diriger mon groupe et de me comporter sur le terrain « C’est pas une cour de récréation ici. ».

On m’a fait comprendre maintes et maintes fois que je devais faire un effort avec elle, parce que ça se ressentait dans la cohésion d’équipe. Et parce que notre métier nous donne une certaine obligation d’être soudés pour le bien de nos missions, il y a des gens avec qui c’est plus difficile, et elle en fait partie. Je sais qu’au fond, la raison pour laquelle elle m’irrite - du moins la raison première - est puérile, mais ça ne m’empêche pas de le penser profondément. Et puis le fait qu’elle essaie de me draguer comme ça, ça n’arrange rien. « A peine j’ai mis les pieds dans cette caserne que déjà tu montrais presque les crocs. » C’est vrai, et j’ai une raison pour ça. Mais je ne dois pas lui donner au risque qu’elle se foute de ma gueule ou qu’elle me mette plus bas que terre. Il n’en est absolument pas question. « Je trouve ça dommage. T’es sans doute encore plus jolie quand tu fais pas la gueule. » Et elle continue ? Mais putain je rêve elle le fait exprès ? Je viens de lui dire droit dans les yeux que son petit jeu ne m’intéressait pas et elle continue ? Haaaaa mais il lui faut quoi ? Je suis en train de monter en pression, et je déteste ça. Elle m’explique qu’elle voulait juste détendre l’atmosphère. C’est ça ouais. Et voilà qu’elle parle de féminisme, de devoir se serrer les coudes. Mon cul. « Ton problème c’est quoi ? Tu me trouves pas pro ? » Non, clairement pas. Pourtant je sais que d’autres avant elles ont eu des histoires à la caserne, comme dans toutes les casernes, surtout que les pompiers sont réputés pour être des tombeurs. Mais il n’est pas question que je m’abaisse à ça, surtout avec celle qui m’a clairement volé ma possibilité d’évolution. « Est-ce que je t’ai donné un seul élément pour remettre en doute ma légitimité en tant que Lieutenant ? » Elle m’éneeeerve ! Je serre les dents, j’ai même pas d’argument valable à part celui que je dois taire. Le seul que j’ai trouvé en dehors de ça c’est qu’elle me drague, mais ça n’a pas l’air de lui suffire. « Je parle pas de ton attitude sur le terrain. T’as de la chance, si t’étais un mec j’aurai porté plainte pour harcèlement. » J’y vais un peu fort, j’en ai conscience, mais je suis énervée, et voilà que mes gènes Garcia remontent à la surface. On est mexicains ou on l’est pas. « C’est pas une cour de récréation ici. » Je lâche un rire acerbe. « C’est à moi que tu dis ça ? T’es là depuis quelques semaines ! Pour qui tu te prends ? Ça fait 12 ans que je bosse dans cette caserne et j’ai jamais eu de soucis avec personne. Et toi tu te pointes la bouche en coeur et tu te permets de tenir ce genre de propos ? » Ça va mal se terminer cette histoire.

L’atmosphère se fait encore un peu plus froide, de nous deux c’est moi qui a l’allure d’une fille froide, et je ne doute pas que Linoa ai le sang chaud, mais là elle est glaciale. Elle a été distante dès mon arrivée à la caserne, je ne m’en suis pas formalisée, certaines personnes n’aiment tout simplement pas le changement. Alors j’ai juste été moi-même, entière, spontanée et charmeuse. Un peu trop peut-être, et au lieu de briser la glace ça n’a fait qu’élargir le fossé entre nous. Je trouve ça dommage, cette façon qu’elle a eu de se braquer, son manque de volonté à faire que les choses s’arrangent. Et je suis du genre à enfoncer le clou, à appuyer ou ça fait mal, alors je continue mon petit numéro de dragueuse qu’elle supporte difficilement. Est-ce que je la pousse dans ses retranchements ? Sans doute. Si ça peut permettre de crever l’abcès, pourquoi pas après tout ? Et puis de la haine à la passion il n’y a qu’un pas il paraît… et je suis curieuse de voir si elle va franchir la ligne. Mais là je dois laisser l’aspect séduction de côté, car la jolie brune semble vouloir s’attaquer à mon professionnalisme et je ne peux pas lui laisser gagner du terrain sur ce sujet. Je suis sa supérieure, qu’elle le veuille ou non, puisque s’épauler entre femmes dans un monde d’homme n’a pas l’air d’être son crédo au moins qu’elle respecte ma position. A t’elle des raisons de douter de moi ? Un truc à redire sur les interventions menées sous mes ordres ? Non. C’est bien ce que je pensais. Mais elle remet sur le tapis mon attitude en dehors du terrain, ici à la caserne et principalement mes petites remarques à son égard. Du harcèlement ? Carrément ! J’échappe un rire. Oui, elle m’amuse plus qu’elle ne  m’énerve « Ne te donnes pas tant d’importance. » je lève les yeux « T’as peut-être jamais été harcelé pour dire un truc pareil. En tout cas je te souhaite que ça ne soit jamais le cas. ». Durant ma carrière dans le tennis j’ai été victime de harcèlement, et heureusement que j’avais mon frère pour m’épauler et me défendre, parce que je m’étais sentie totalement impuissante à l’époque et pourtant je ne manque pas de caractère. Plus qu’une femme harcelée, Linoa me fait d’avantage penser à une enfant gâtée dont ma présence vient bouleverser son petit monde. Sorry not sorry, princesse. Je lui fais gentiment remarquer que nous ne sommes pas dans une cour de récréation. Ok, c’est tendre le bâton pour me faire battre, car évidemment elle retourne ça contre moi. Mais c’est un mal pour un bien, je vais peut-être finir par comprendre ce qui la dérange tant. Elle met en avant son ancienneté ici contre ma récente arrivée et à priori la manière dont je m’approprie les lieux ne lui convient pas du tout. « Pour qui je me prends ? Pour quelqu’un qui a fait ses preuves et mérite ce poste ! C’est pas parce que j’ai pas fait mes armes ici que j’en ai pas bavé Garcia ! Quand j’ai fait ma demande de mutation, on m’a envoyé dans cette caserne c’est donc qu’aux yeux de nos supérieurs j’ai ma place, que ça te plaise ou non. » cette seconde vie, cette nouvelle carrière je m’y suis plongée corps et âme, hors de question de laisser quiconque remettre en doute ma légitimité. Je sais ce que je vaux. Je hausse les épaules « Et pour ce qui est de ma bouche en cœur, t’aurais préféré quoi ? Que je sois totalement effacée ? Tu penses que c’est comme ça qu’on gère un groupe ? » j’arque un sourcil et lâche un petit rire « Tu veux ma place peut-être ? » si c’était simplement ça ? Une pure histoire de rivalité comme il y en a des milliers.

J’emploie des mots un peu forts en parlant de harcèlement je l’admets, mais ça aurait pu passer si ça avait été un mec, un mec pervers qui essaierait de me draguer chaque fois qu’il en a l’opportunité. Le pire, c’est que si elle ne m’avait pas volé ma place, j’aurai presque pu la trouver attirante. « Ne te donnes pas tant d’importance. T’as peut-être jamais été harcelé pour dire un truc pareil. En tout cas je te souhaite que ça ne soit jamais le cas. » « Qu’est-ce que t’en sais ? » Elle a raison, je n’ai heureusement jamais vécu ça, mais qu’est-ce que ça peut changer de toute manière ? Son comportement est déplacé, et c’est ce que j’essaie de lui faire comprendre. C’est tout. Voilà qu’elle se met à parler de cour de récréation, et c’en est trop pour moi. Je sors de mes gonds, au moins autant qu’elle me sort par les yeux. Elle dit mériter ce poste. Peut-être, mais pas ici. Pas dans cette caserne alors que c’est le poste que je vise depuis au moins trois ans. « C’est pas parce que j’ai pas fait mes armes ici que j’en ai pas bavé Garcia ! Quand j’ai fait ma demande de mutation, on m’a envoyé dans cette caserne c’est donc qu’aux yeux de nos supérieurs j’ai ma place, que ça te plaise ou non. » Je serre les mâchoires, je me retiens de la mordre au visage. Non sérieusement, je ne suis pas du genre à en venir aux mains mais mes poings serrés en témoignent, je me retiens. Vraiment. Calme-toi Noa, faut pas cracher le morceau. Ça fout déjà une ambiance de merde, on va pas en rajouter une couche. Surtout pas. « Et pour ce qui est de ma bouche en cœur, t’aurais préféré quoi ? Que je sois totalement effacée ? Tu penses que c’est comme ça qu’on gère un groupe ? Tu veux ma place peut-être ? » Je lâche un rire cynique. « En tout cas une chose est sûre, si j’avais été à ta place, je me serai pas permise de draguer tout ce qui bouge ! » Ok celle là était facile. Je dis pas que j’aurai fait le travail mieux qu’elle, on ne peut pas lui retirer ça, c’est un bon lieutenant. Mais moi aussi j’aurai fait un bon lieutenant, et ça me dégoûte de voir qu’on ne m’a pas laissé ma chance. Et elle est là elle, à se pavaner comme un coq dans sa basse cour. Elle me dégoûte. « De toute manière ça sert à rien de discuter avec toi, on est aussi bornées l’une que l’autre, alors tu sais quoi laisse tomber. » J’ai pas envie d’en venir aux mains, pas envie de perdre mon boulot pour une fille comme elle. Je vais devoir faire avec, il faudrait surtout pas que ça me pourrisse l’envie de venir bosser. « Trouve-toi une autre cible. C’est tout c’que j’te demande. » Moins de contacts j’aurai avec elle, mieux ce sera.

Du harcèlement… bah voyons ! Je savais qu’elle m’avait pas à la bonne, mais là ça dépasse ce que j’imaginais. Je la remets gentiment à sa place, elle n’a, heureusement pour elle, sans doute jamais subit de vrai harcèlement pour prendre mes quelques petites remarques comme déplacée. Mais j’imagine que ne me supportant pas elle a eu vite fait de trouver ça d’autant plus agaçant. Ce qui m’énerve de mon côté c’est cette animosité gratuite depuis mon arrivée. C’est quoi son putain de problème ? Elle ne me pense pas légitime ? Je lui explique calmement ce qu’il en est de ma situation, du contexte de mon arrivée et que ça lui plaise ou non je suis sa supérieure. Bon ça je le dis pas parce qu’elle ça ne ferait qu’empirer les choses. Elle a de la chance d’être mignonne, dans le cas contraire je me serais montrée beaucoup plus cassante et bien avant maintenant. Et puis elle n’est pas à ma place, gérer un groupe ça ne s’improvise pas. Puis je n’ai pas à me justifier. Elle veut ce rôle là ? C’est une vraie rivalité qui l’anime ? La manière dont elle répond à la question ne me permet pas d’en être certaine. Je creuserai la question, auprès des autres… Parce que Linoa n’a à la bouche que ce pauvre petit flirt que j’ai tenté avec elle. « Oh c’est bon remets toi ! » soupiré-je « Ça t’arrive si peu souvent pour que tu en fasses tout un plat comme ça ? ». Elle se braque encore d’avantage mais on arrive au moins à être d’accord sur un truc : cette discussion est stérile. Par contre elle est beaucoup plus bornée que moi ça j’en suis convaincue. Je soupire et hoche la tête « Bah tu vois on arrive au moins à être d’accord sur un point. », il vaut mieux laisser tomber. Sa seule requête est que je me trouve une autre cible, j’esquisse un léger sourire, elle insiste beaucoup trop sur ce point, je trouve. « Ok, ok. J’arrête les petites remarques, les compliments et ce genre de trucs. » je la regarde de haut en bas avant de lui adresser un regard remplit de malice « Et je serai discrète si je veux mater. ». Défaisant la serviette que j’avais pris la peine d’enrouler autour de moi je lui passe à côté « Et bah bon repos Garcia, on se voit dans deux jours. » pour son plus grand déplaisir à n’en pas douter. Je pose ma serviette et entre dans une douche, si cette conversation était plutôt houleuse elle a malgré tout éveillé en moi encore un peu plus de curiosité et d’intérêt à l’égard de cette jeune femme. J’ai vraiment un problème, hein ? Ouais, je crois bien que je suis un cas irrécupérable. Tant pis.>/blockquote>