Next time, send me an invitation, may be it could work - Eliot

Les yeux fermés, les bras flottants sans contrainte près de mon corps, je profite du rare moment où mon esprit est complètement vide. Dans l’eau, après une magnifique vague ou un cassage de gueule ridicule, la sensation est toujours la même, un bonheur simple mais intense. Une petite bulle de tranquillité après une journée de folie. En parlant de bulles, mon corps me signale qu’il n’en a plus trop à libérer suite à la rupture de stock d’air dans mes poumons. Bon allez, stop le zen, faudrait pas en abuser ! Je me contracte vivement et me faufile jusqu’à la surface de l’eau. Et hop, sur la planche direction la plage. J’ai beau avoir prévenu ma belle que je faisais un détour, je veux quand même profiter de la soirée avec elle. Je ne m’embête pas à me changer en arrivant près de mes affaires, je les prends juste sur le bras et trace vers le parking. Faut pas croire que c’est pour rentrer plus vite, je ne supporte juste pas de sentir mes vêtements me coller le dos avec l’eau salée qui n’est pas foutue de sécher. Et puis, soyons honnête, ma belle ne peut que succomber en me voyant revenir, la planche sous le bras, la combi baissée jusqu’à ma taille avec pour seul vêtement pour le haut du corps mon bikini noir. Je la vois déjà se mordiller la lèvre lorsque je vais venir vers elle. Il ne me faut pas longtemps pour attacher ma planche sur le toit, j’ai le coup de main depuis de nombreuses années maintenant. Pour ce qui est du chemin de retour, n’en parlons même pas, c’est rentré dans les veines à force. Du coup, en deux temps, trois mouvements, me voilà déjà en train de me galérer à ouvrir la porte de l’appart tout en ne faisant tomber aucune de mes affaires. Cette fierté que je ressens d’un coup en parvenant à ne créer aucune catastrophe, c’est le sourire de malade direct. Je vais même pouvoir faire la surprise de ma présence tellement j’ai été discrète, c’est un miracle ! Comme une con, je me mets alors à faire des touts petits pas dans le couloir après avoir laissé tout mon fatras près de l’entrée. J’entends des petits gloussements devant moi, elle doit être posée dans la chambre à regarder une série. C’est peut-être sympa pour une soirée de temps en temps, mais j’ai tellement mieux à lui proposer ! J’ouvre doucement la porte, le regard déjà rempli d’envie, un sourire aux lèvres. Et c’est un dos qui se présente à moi. Un dos nu entouré de jambes pas plus recouvertes. Et qui ne peuvent pas appartenir au propriétaire du dos bien sûr… Elle aurait quand même pu me prévenir qu’elle avait laissé l’appart à ses potes en manque ! Et l’autre chambre aurait été plus appropriée, merci les images avant d’aller me coucher maintenant. Je rigole légèrement en me reculant pour leur laisser un peu d’intimité quand un gémissement me fait m’arrêter net. Des potes qui ont son gémissement ? Une pro des imitations, ce qui veut dire une ex chez moi ? J’allume direct la lumière. Je m’en fous d’une ex chez moi, clairement, mais d’où elle s’amuserait à faire une imitation en plein sport de chambre, franchement ?! « Et mon invitation, vous l’avez laissée dans une enveloppe sans timbre, c’est ça ? Ah non, c’est vrai, elle est dans les brouillons, j’suis trop conne ! » Ouais, bon, j’ai pas dix milles idées de phrases qui me viennent en tête quand je vois une autre nana qui essaye de faire succomber ma copine, désolée. « Sinon, ça te gêne pas de rester en elle quand je débarque ? Tout va bien, tu te sens déjà chez toi ici ? » Et ça ne va pas en s’améliorant, clairement…

C’est officiel, Sofia et moi ne sommes plus un couple. J’ai tout foiré, je sais que c’est de ma faute, même si ça a toujours été plus fort que moi, et que la monogamie, ça a jamais été mon truc. J’y peux rien, merde. J’aurai pu faire un effort, j’ai essayé ! Ça a duré un peu plus d’un an, un an à ne faire l’amour qu’avec elle, c’était déjà pas mal ! Et puis je suis retombée dans mes travers, dans mes addictions, j’ai eu besoin de plus, d’autre chose. Une fois, puis deux, et elle a fini par me surprendre. Fallait s’y attendre, j’ai jamais été trop douée pour rester en dehors de la merde. Depuis gamine. Je crois que je suis maudite ou un truc comme ça, faudrait peut-être que j’aille voir un marabout ? Enfin, quoi qu’il arrive, maintenant, c’est fini, Sofia et moi on est plus un couple, après quatre ans de bons et loyaux services, elle m’a foutue à la porte. Je méritais que ça de toute manière. Heureusement, y’avait encore Willie, ma meilleure amie, qui était là pour me ramasser à la petite cuillère et éviter que je dorme sous les ponts. M’enfin, pour voir des filles, vivre chez sa meilleure amie, c’est pas le meilleur plan qui soit. Du coup, quand je dois passer la nuit avec une fille, c’est forcément chez elle, comme ce soir. Enfin même si on est pas totalement le soir. J’ai fini ma journée plus tôt, et faut dire que le feeling avec cette fille a été immédiat. J’suis pas du genre trop fine quand il s’agit de draguer une fille qui me plait, elle était réceptive, on allait pas enfiler des perles. Nous voilà donc chez elle, je prends pas le temps d’observer, en même temps, elle me le laisse pas non plus, elle est déjà en train de me désaper. J’vais pas râler, alors j’en fais autant. Notre désir commun nous mène jusqu’à ce que je devine être la chambre. Je bascule sur le lit, c’est bien la chambre. Tout va très vite, les vêtements éparpillés un peu partout, nos mains qui se baladent, nos baiser fiévreux qui font monter la température. J’ignore depuis combien de temps on est là, combien d’orgasmes on a mutuellement donné et reçu, mais je suis loin d’être fatiguée, et encore moins rassasiée. Je n’entends pas la porte s’ouvrir, trop concentrée sur mes gestes pour la faire encore grimper au septième ciel. C’est une voix dans mon dos qui m’immobilise. « Et mon invitation, vous l’avez laissée dans une enveloppe sans timbre, c’est ça ? Ah non, c’est vrai, elle est dans les brouillons, j’suis trop conne ! » C’est quoi cette blague ? Elle a une coloc avec qui elle a l’habitude de faire des plans à trois ? J’suis pas contre après tout. Je me retourne, juste un peu, pour voir la silhouette de la nana dans l’encadrement de la porte. « Sinon, ça te gêne pas de rester en elle quand je débarque ? Tout va bien, tu te sens déjà chez toi ici ? » Bon. Ça pue. Je retire mes doigts de là où ils s’étaient faufilés et ma conquête se redresse, visiblement mal à l’aise. « C’est quoi le plan là ? T’es qui toi ? » Et là ça fait tilt. Je me retourne vers la fille sur que j’ai fait jouir bon nombre de fois depuis qu’on est là. « Attends t’as une meuf et t’as rien dit ? Wow… » Ouais alors je sais exactement ce que ça fait d’être à sa place pour l’avoir vécu, je vais pas rester là, vaut mieux pas. Je sors du lit, à poil, récupère mes affaire, une partie du moins, et passe près de la fille qui vient de nous surprendre. « Pardon, j’voudrais passer. » Quoi ? Je vais pas m’excuser, j’y peux rien moi si sa copine la trompe après tout…

Bon, je suis censée le prendre comment là au juste ? Non parce que, pour qu’elle veuille s’envoyer en l’air avec une autre, sachant que je vais rentrer dans pas si longtemps que ça, il doit bien y avoir un message caché derrière son attitude. Je veux bien être un peu distraite et plus qu’en retard quand je décide d’aller surfer, mais ça ne vaut pas une scène pareille à mon retour, quand même pas. Côté physique, je ne vois pas ce qui pourrait la déranger. D’une, elle est forcément attirée par moi, sinon on ne serait pas ensemble aujourd’hui. De deux, elle ne m’aurait jamais proposé d’emménager ensemble si elle ne s’éclatait pas avec moi au lit. Après, la maîtresse n’a pas du tout le même style que moi. Enfin, c’est qu’une impression vu qu’elle n’a pas grand-chose sur elle pour confirmer ça… « C’est quoi le plan là ? T’es qui toi ? » Je hausse un sourcil. Elle est sérieuse là, elle me pose vraiment cette question ? Ma soi-disant copine aurait au moins pu en choisir une qui sait réfléchir, pour mon égo quoi ! Vu comment on est différentes avec miss J’MeSensCommeChezMoi, je veux pas qu’on pense qu’on a le caractère comme point commun. Ou alors, je peux m’arranger pour changer la vision de la chose en mode ‘elle en voulait une autre complètement opposée à moi’. En tout cas, pour le moment, j’hésite entre l’envoyer chier et me foutre de sa gueule. « Attends t’as une meuf et t’as rien dit ? Wow… » « Parce que tu penses réellement qu’elle allait te sortir ‘Eh au fait, j’ai une meuf et elle risque de débarquer, tu veux toujours venir ?’ T’es naïve comme meuf toi ! » Presque immédiatement, je vois le visage rempli de culpabilité de ma copine se transformer pour me regarder avec un mélange de choc et de détresse. Oups, j’ai peut-être pensé tout haut… Ouais, ben tant pis, je ne vois pas pourquoi je me la fermerais. « Ce n’est pas ce qui s’est passé dans ton esprit tordu peut-être ? » Je ne la lâche pas du regard, pas même lorsque sa maîtresse se relève et passe et repasse entre nous pour récupérer ses vêtements jetés partout dans notre chambre. « Pardon, j’voudrais passer. » Ouf, elle baisse son regard et je peux me tourner vers l’inconnue sans perdre un peu plus ma fierté. Vu ma situation, chaque combat gagné contre elles est un petit bonus qui ne fait pas de mal. « Attends, tu veux te barrer sans savoir ce qu’elle va répondre ? Tu sais, quand je te dis que t’es naïve, ce n’est pas pour que tu continues à faire l’idiote. Je sais pas, réagis et exige une explication au moins au lieu de te barrer comme si t’étais fautive. » Je ne bouge pas de ma place, je ne vois pas l’intérêt. Par contre, je ne peux pas m’empêcher de la regarder de haut en bas avec un petit jugement. « Par contre, si tu veux te barrer, enfile au moins tes vêtements. Enfin, tu fais ce que tu veux, mais ne viens pas te plaindre quand le voisin du troisième te matera en bavant. Tu pourrais au moins la prévenir toi, c’est le minimum. » Je me tourne direct vers ma copine et la fixe du regard. Elle n’a pas l’air très à l’aise avec ses deux conquêtes côte à côte. Mais je vais pas la plaindre non plus. La tension qui s’accumule dans la pièce, c’est un peu elle qui l'a provoquée et qui ne l’améliore pas en continuant à s’enfermer dans son silence. Face à moi, elle se contente de récupérer timidement un bout de drap sur le côté pour le glisser sur son corps. Je lève les yeux. Comme si on ne l’avait pas déjà toutes vu son corps nu. « Bon, elle a perdu sa confiance d’un coup. Tu m’expliques ce qu’elle t’a raconté comme connerie que j’évite la phase d’interrogatoire insupportable ? » Je reste tournée vers ma nana en espérant que l’autre soit assez intelligente pour comprendre que je lui parle.

Je suis choquée. Elle avait une copine et m’en a même pas parlé. J’aurai pu comprendre, ou au moins la dissuader de venir chez elle si y’avait une chance que sa nana rentre à ce moment là. Après tout, j’y suis pour rien moi si ça va pas entre elles et que l’une des deux a envie d’aller voir ailleurs. C’est pas mon problème. Ça m’emmerde juste de me retrouver là comme une conne, coupée au milieu d’un moment intéressant, pour me retrouver entre une dispute de couple. Super. « Parce que tu penses réellement qu’elle allait te sortir ‘Eh au fait, j’ai une meuf et elle risque de débarquer, tu veux toujours venir ?’ T’es naïve comme meuf toi ! » Je plante mon regard dans celui de la blonde, avec cette nonchalance qui me caractérise. « J’sais pas qui est la plus naïve de nous deux… » C’est pas cool de ma part, mais j’aime juste pas qu’on m’agresse. Je récupère mes affaires pendant qu’elles ‘discutent’, je sais pas si c’est le genre à se foutre sur la gueule, mais franchement j’en bien rien à foutre. Là j’veux juste me casser d’ici avant qu’elles s’en prennent à moi. J’demande juste à me casser, qu’elle me laisse passer. C’est pas trop demander si ? Faut croire que si. « Attends, tu veux te barrer sans savoir ce qu’elle va répondre ? Tu sais, quand je te dis que t’es naïve, ce n’est pas pour que tu continues à faire l’idiote. Je sais pas, réagis et exige une explication au moins au lieu de te barrer comme si t’étais fautive. » Je reste un peu stoïque, parce que même quand je m’énerve un peu, on dirait pas. Je balance seulement ce que j’ai à dire d’un ton relativement monocorde. « Franchement ? J’m’en fous. J’suis pas sa maîtresse, on s’est rencontrées que ce soir. Donc ce qu’elle pense ça m’passe au d’sus. Et pareil pour toi. » Que les choses soient claires. Je m’en tape. Royalement. Pourtant, elle a pas l’air d’avoir décidé de se barrer du milieu de la porte. Elle veut quoi ? Se battre ? J’ai pas l’énergie ni l’envie. Enfin vu comme elle me reluque je sais pas trop ce quelle veut en vérité. « Par contre, si tu veux te barrer, enfile au moins tes vêtements. Enfin, tu fais ce que tu veux, mais ne viens pas te plaindre quand le voisin du troisième te matera en bavant. Tu pourrais au moins la prévenir toi, c’est le minimum. » Je secoue la tête, d’un air dépité. J’sais pas à quoi elle joue mais j’ai pas envie de jouer. « Je voudrais sortir de la chambre déjà avant de m’habiller et de me barrer d’ici. Vous êtes des psychopathes ! » Franchement ça fait flipper. Finalement, je m’habille ici parce que je vais finir par perdre patience. « Bon, elle a perdu sa confiance d’un coup. Tu m’expliques ce qu’elle t’a raconté comme connerie que j’évite la phase d’interrogatoire insupportable ? » Elle parle à qui exactement là ? Je regarde la nana dans son lit, j’ai même oublié son prénom. Est-ce que je l’ai au moins su à un moment donné ? Vu son regard, j’crois que c’est à moi qu’est destinée la question. « Elle a rien raconté putain ! On s’est croisées dans un bar, elle m’a plue, j’lui ai plu, j’lai draguée, elle a proposé qu’on vienne chez elle et basta. Tu crois quoi ? Que j’vais la demander en mariage ? » Cette fois je lâche un rire narquois. Je commence vraiment à perdre patience. « Bon écoutez j’y suis pour rien moi dans vos emmerdes. Donc vous vous foutez sur la gueule si vous voulez mais moi j’me casse. Pardon. » Et si elle me laisse pas passer je vais devoir utiliser la force. J’suis déjà frustrée de pas avoir pu finir ce que j’avais à faire…

« J’sais pas qui est la plus naïve de nous deux… » Outch, la remarque qui fait mal. J’l’entends à peine, je suis trop concentrée sur ma meuf, mais elle passe quand même faire son petit bout de chemin dans mon cerveau et vient planter sa flèche pile au bon endroit. Carrément que je suis trop naïve, je fais des putains d’effort pour essayer de virer la distance entre nous et voilà qu’elle me trahit comme une merde. Et elle n’est pas foutue d’ouvrir la bouche pour s’expliquer en plus, elle se contente juste de me fixer avec des grands yeux. Et l’autre là qui veut se barrer sans l’envoyer chier pour le manque de respect, je suis vraiment entourée de nanas complètement à côté de la plaque ce soir, c’est pas possible. Enfin, ça ne me choquerait même plus qu’elles soient sous influence tellement je ne reconnais pas celle qui se dit être ma copine. J’essaye de faire passer le message, de remonter un peu le niveau d’intelligence dans la pièce, mais ça a pas l’air de fonctionner des masses. Et vu la réaction de miss JeMeCacheSousLesDraps, c’est aussi à moi de prévenir sa conquête du jour de ne pas sortir à poil. « Je voudrais sortir de la chambre déjà avant de m’habiller et de me barrer d’ici. Vous êtes des psychopathes ! » Et forcément, je passe pour une tarée, merci la soirée des retrouvailles ! « Excuse-moi de vouloir des explications et de te prévenir qu’il y a un pervers dans les étages en dessous, je savais pas que ça faisait de moi une psychopathe. Par contre, je ne parle pas pour elle. Je sais pas ce qu’elle avait derrière la tête pour te faire venir alors qu’elle savait que je rentrais. Tu nous expliques ? » J’attends, 20 secondes, une minute, deux… Rien, jamais rien, juste un regard planté dans le sol. Le pire c’est qu’elle sait que je déteste ça, elle sait que je suis pire qu’impatiente. Et puis merde, c’est pas pour rien que je tente de garder sa conquête sous la main alors autant en profiter pour avoir sa version. « Elle a rien raconté putain ! On s’est croisées dans un bar, elle m’a plue, j’lui ai plu, j’lai draguée, elle a proposé qu’on vienne chez elle et basta. Tu crois quoi ? Que j’vais la demander en mariage ? » « Vu sa fidélité dans le temps, j’te conseillerai de dire non si elle tente. » Petite phrase déposée doucement entre nous, gentil cadeau de ma part. « Bon écoutez j’y suis pour rien moi dans vos emmerdes. Donc vous vous foutez sur la gueule si vous voulez mais moi j’me casse. Pardon. » Cette fois-ci, je me décale, j’ai pas envie de me prendre un poing en plus dans la gueule, j’en aurais besoin assez rapidement pour trouver quelqu’un d’autre à mon avis. Parce que, franchement, bon courage pour réussir à me convaincre de rester avec elle. Je reste encore un moment dans la chambre, debout face à elle, dans un silence complet. Je tente même pas de gueuler un bon coup, c’est qu’une perte de temps avec cette renfermée extrême. Quand j’pense avoir fait monter suffisamment monter la pression dans la pièce, je me retourne et ressors dans le couloir. J’entends direct un bruit de grognement au niveau de la porte d’entrée. Je tourne la tête et souffle. « Ya ta meuf qui n’arrive pas à ouvrir la porte, démerde-toi avec elle. » En vrai, je sais que ça devrait être à moi de le faire vu qu’à tous les coups, c’est le fil de ma planche qui s’est bloqué entre la porte et l’armature et que je connais bien la technique pour le décoincer. Mais j’ai pas envie. Je me détourne et vais m’écrouler dans le canapé en lançant le premier programme série venu. Ce n’est qu’au moment de la pub, alors que je vais pour me faire chauffer une pizza vite fait, que je me rends compte qu’elles sont toujours là. « Pour coucher ensemble, c’est tranquille, mais alors pour autre chose, vous avez pas l’air de matcher ! » Et je croise les bras en les regardant. Je ne vais pas les aider sans un minimum de respect non plus.

« Excuse-moi de vouloir des explications et de te prévenir qu’il y a un pervers dans les étages en dessous, je savais pas que ça faisait de moi une psychopathe. Par contre, je ne parle pas pour elle. Je sais pas ce qu’elle avait derrière la tête pour te faire venir alors qu’elle savait que je rentrais. Tu nous expliques ? » Elles sont vraiment cheloues les deux là. C’est bien ma veine ça, me retrouver entre un couple alors que j’étais pas au courant, j’adore ! Putain il faut que je me casse de là au plus vite. Je commence à m’énerver un peu, j’y suis pour rien si sa nana est pas clean, merde à la fin ! La blonde tente un trait d’humour en ce qui concerne le mariage, mais moi, ça me fait pas trop rire. Je la regarde d’un air dépité et lui demande de se pousser pour que je puisse me barrer, parce que j’suis pas pudique, mais j’suis quand même à poil là ! Enfin, elle se décale et me laisse passer. Je soupire s’exaspération et rejoins le salon pour me rhabiller. J’ai juste envie de me casser le plus vite possible. Une fois habillée, toutes mes affaires en main, je vais vers la porte pour fuir loin, mais cette conne n’a pas décidé de s’ouvrir. La blague. Elle n’est pourtant pas fermée à clé, je viens d’essayer avec les clés qui se trouvaient sur le petit meuble juste à côte. Je m’énerve, grogne, m’excite sur la poignée, m’aide de mon épaule pour faire levier mais y’a rien qui marche. Je comprend vite que le souci vient de la planche de surf de la blonde. Elle l’a fait exprès ou quoi ? Je me retourne en entendant du bruit et croise son regard, avant qu’elle ne se laisse tomber dans le canapé. Elle est sérieuse là ?? Je soupire d’exaspération à nouveau et reporte mon attention sur la porte en marmonnant des trucs que je suis seule à entendre. Ma conquête du soir vient me porter main forte mais elle me saoule plus qu’autre chose, elle est pas douée et elle ne va pas vraiment m’aider, je le sens bien. J’en peux plus, j’ai besoin d’air, je suis à deux doigts d’exploser. « Pour coucher ensemble, c’est tranquille, mais alors pour autre chose, vous avez pas l’air de matcher ! » Je me retourne vivement sur la blonde qui nous regarde et là, c’en est trop. « Mais putain c’est quoi ton problème ? J’veux dire en dehors du fait que tu viens de te rendre compte que tu suffisais pas à ta meuf… » Je me lève pour lui faire face et plante mon regard dans le sien, hors de moi. « J’viens de me taper ta nana et toi tu me vois galérer pour sortir de chez toi et tu me laisses faire alors que je me doute bien que t’es la seule à avoir la solution, avec ta putain de planche de merde là ! T’es une psychopathe en fait ! N’importe qui aurait voulu que j’me barre le plus vite possible mais nan toi t’es comme les gamins qui arrachent les pattes des insectes et qui les regardent souffrir avec un sourire dégueulasse ! » Je suis plutôt du genre à la fermer en général, je la ramène jamais, je reste plutôt dans mon coin, mais là c’en est trop et il fallait que ça sorte. « C’est quoi ton plan exactement ? Pourquoi tu veux que j’reste là ? Ça te fait kiffer ? Tu veux ta part du gâteau toi aussi c’est ça ? Vous êtes aussi peu douées ensemble que vous êtes en manque ou quoi ? » Je vais péter un plomb.