" Oui maman je lui dirai. [...] Promis ne t'en fais pas. Faites attention à vous. " Après trente minutes au téléphone avec ma mère, je raccroche enfin. Je crois que c'est la première fois que je reste aussi longtemps avec elle d'ailleurs. Mais avec les incendies qui ravagent la région, j'avais besoin d'être rassurée. Elle en a profité pour me raconter comment ça allait, les nouveautés, les amis, les voisins. Bref tout le monde va bien à part quelques dégâts matériels, c'est le principal. Au moment où je raccroche, ma petite soeur rentre de je ne sais où. " Salut soeurette. " Je l'embrasse en passant avant d'aller me poser sur le canapé. J'allume la télé, la laisse se débarrasser de ses affaires avant de lui faire part de la conversation que je viens d'avoir. " J'ai eu maman au téléphone, ils vont bien. Un peu emmerdés par la pollution due à l'incendie mais ça va. " Je préfère la rassurer. La famille chez nous c'est quelque chose de particulier et d'un peu dur à gérer mais ça reste notre sang. " Et ils t'embrassent. " Signe affectueux comme ça. Je commence à zapper alors qu'elle m'annonce qu'elle va prendre sa douche. Je la laisse faire, l'attends toujours posée là. Elle dépose son sac à côté de moi, son téléphone et s'échappe. J'arrive sur une chaîne info, reste quelques minutes dessus mais la vue des flammes qui ravagent la région ça me déprime. Je ne mets pas longtemps à allumer netflix et à naviguer à travers les programmes. J'ai aucune idée de ce que j'ai envie de voir ou de revoir. Je me laisse interpellée par une bande annonce pour un film de noël et finit par cliquer dessus. C'est bien les films de noël, la fin est toujours heureuse même si on s'y attend depuis le départ. Mais bon c'est pas bien grave. Aspirée par l'univers dépeint à la télé, je mets quelques secondes à réaliser que le téléphone qui sonne n'est pas le mien. Je vois l'écran de celui de Noa s'allumer et jette un oeil, au cas où ce serait important. Il s'éteint alors que je bug sur ce que j'ai vu. Un prénom accompagné d'un coeur. Je rallume pour voir à nouveau l'expéditeur du message et souris. J'entends l'eau de la douche s'arrêter de couler et redépose le téléphone là où il était. J'attends que ma soeur me rejoigne, un sourire en coin placardé sur mes lèvres. " T'as reçu un message. " Information lâchée comme ça. Elle récupère son téléphone et je me tourne vers elle les yeux rieurs. " Charlie hein ? C'est qui ce mec ? " Comme si elle allait pouvoir me cacher ça plus longtemps. Surtout avec un coeur apposé à côté de ce nom.
Aujourd’hui, il fait beau. Froid. Mais beau. C’est presque agréable. Presque. Et alors qu’elle est emmitouflée dans une veste chaude, un tshirt blanc en dessous, et un pantalon en jean accompagné de bas afin de ne pas se refroidir sur place, Noa se promène. Elle vient tout juste de passer une audition pour un concours. Cela fait bien longtemps qu’elle n’en a pas tenté un. Et elle ne sait pas encore si elle a réussi. Elle le saura dans la semaine. EN tout cas, elle est bien contente. Personne ne lui a fait de remarque sur sa façon de jouer. Peut-être est-ce parce qu’ils ne peuvent pas parler durant les auditions, mais la jeune Watkins, elle espère toujours. Que ce soit parce qu’ils ont aimé. Ce serait possible. Ce serait génial. En rentrant, le froid gagne du terrain, mais Noa ne peut s’empêcher de passer devant Wonderland. Parce que c’est là que Charlie travaille. Mais aujourd’hui, pas de Charlie. Elle ne fait que passer. Elle n’entre pas. Elle sourit. Elle se remémore son premier rendez vous avec elle. Ah, que de bons souvenirs. Elle avait eu du mal à sortir de sa timidité habituelle, mais au fur et à mesure, ça avait été. Aujourd’hui ? Elles en étaient à quelques dates. Plusieurs échanges par sms. Et c’est tout. Mais c’est déjà bien. D’autant que Noa, elle est amoureuse. Doucement. Elle ne sait pas si la demoiselle l’est aussi, mais elle sent qu’elle est attachée, au moins. Ce serait bien. Parce que c’est la première fois que la jeune Watkins est amoureuse. Elle ne veut pas que son premier amour devienne si vite un chagrin. Enfin. Seul le temps pourra lui dire ce qu’il en est. Mais Noa est réellement amoureuse. Et lorsqu’elle passe devant le salon de tatouage, elle remarque la collègue de Charlie, et rougit. Elle passe son chemin, alors que cette dernière arbore un grand sourire. C’est sûrement bien cramé qu’elle craque pour la féline. Féline qu’elle a hâte de revoir. Mais leur prochain rendez vous n’est que dans quelques jours. C’est tellement long. C’est dingue comme l’amour peut rendre les choses longues ou courtes. Trop longues. Ou trop courtes. Elle baisse les yeux. Et continue sa route. Elle a froid, elle se dépêche. Elle arrive bientôt à l’appart, où Marley l’attend. Elle l’embrasse, tout en adorant la chaleur du foyer. Et sourit en voyant Milady allongée sur le canapé. Ouf… Salut sista… Ah… Le chaud… Ca fait du bieeeeen. Sa sœur lui parle alors de leur parents. C’est rare. La situation est compliquée. Mais elle est contente, Noa. Elle aime bien lorsque Ley parle à maman. Parce que cela veut dire que les tensions familiales ne peuvent outrepasser l’amour d’un parent à son enfant. Et vice versa. Tant mieux. J’imagine que la pollution est malheureusement inévitable, mais ça me rassure… Je les embrasse aussi d’ailleurs… Mais après. Là, il me faut une douche. Bien chaude. Je reviens. Elle sourit, et dépose son sac et son portable à côté de sa sœur, avant de passer une main le long du pelage de son chaton, qui, mine de rien, grandit doucement. Elle file alors dans la salle de bain, pour laisser l’eau chaude filer sur son corps. Elle ferme les yeux, et se laisse aller à la douceur. Elle passe ses mains le long de ses cuisses, et s’imaginent déjà avec Charlie. Et… Euh… Elle rougit, et… Bref… Laissons la tranquille.
Lorsqu’elle ressort, bien apaisée, elle attrape sa serviette, rose, qu’elle entoure autour d’elle, puis elle sort. Elle s’apprête à aller dans sa chambre, lorsqu’elle entend sa sœur lui dire qu’elle a un message. Charlie. Elle attrape son téléphone, avant de voir le sourire sur le visage de Ley. Ah. Elle a vu le nom Charlie. Et. Le cœur. Zut. Noa devient instantanément rouge. P… Personne. C’est… Elle se racle la gorge. Pas un mec… Elle… On s’est vues plusieurs fois. En… EN tête à tête… Je… Elle se laisse tomber dans le canapé, faisant sursauter, au passage, le chaton qui saute pour aller rejoindre l’une des chaises, se sentant probablement à l’abri des mouvements brusques de sa maîtresse, tandis que Noa continue. C’est… La plus belle personne du monde. Elle est jolie, elle est gentille, attentionnée. Et elle… Mon cœur bat la chamade quand je la vois, Ley. Noa est timide, certes. Mais c’est son premier amour. Et sa sœur est là. Elle ne lui a pas encore dit parce qu’elles ne sont pas encore en couple. Mais vu que maintenant elle sait… Elle en parle. Sans enlever son masque de tomate, bien sûr.
Je m’amuse un peu à torturer ma soeur c’est vrai je l’avoue. Elle est tellement timide, elle rougit pour un rien et j’ai toujours adoré la taquiner à ce sujet. Je la taquine encore, mais c’est vrai que cette histoire m’intéresse. Si elle a rencontré quelqu’un, si elle sort avec ce “Charlie”, je veux tout savoir, toute l’histoire. J’adore les films de Noël, j’adore aussi les grandes histoires d’amour qui me font un peu oublier que la réalité c’est pas pareil et que ma vie sentimentale est plus proche du film d’horreur que de la comédie romantique à la hugh Grant. Je reporte mon attention sur Noa qui devient plus rouge que jamais et qui se met à bafouiller toute gênée. Et ça commence à m’inquiéter un peu. Elle peut me dire qu’elle sort avec un mec, c’est pas un drame ! Je comprends pas ce qui la met dans tous ses états. Jusqu’à ce qu’elle me dise que Charlie n’est pas un mec, mais un “elle”. “Oh.” Bravo Marley, 10 points pour l’éloquence… C’est simplement que je ne m’attendais pas à ça. Noa a toujours été hétéro, du moins c’est ce que je croyais, alors… ça me surprends. Mais ce n’est certainement pas moi qui vais lui faire un cours sur l’homosexualité, la bisexualité, et toutes les autres étiquettes. Après tout, au fond, je me fiche bien du genre de la personne avec qui elle sort, tant qu’elle est heureuse c’est le principal. “Et… alors, comment est cette Charlie ?” J’esquisse un petit sourire encourageant pour qu’elle se détende un peu. Un peu plus et on dirait qu’elle va exploser. “Ouh… Mais tu serais pas un petit peu amoureuse par hasard ?” Oui je la taquine un peu. Même si je devrais peut-être pas m’aventurer sur le sujet des sentiments, on peut pas dire que je sois experte en la matière. “Le plus important c’est que tu te sentes bien avec elle.” Je pose ma main sur la sienne en souriant pour la rassurer un peu. “Tu sais que tu va devoir tout me raconter maintenant, pas vrai ?” Histoire qu’on soit sures d’être sur la même longueur d’ondes.
Elle a toujours été timide, la jeune Watkins. C’est comme ça. Oh, bien sûr, une fois totalement en confiance, elle ressemble plus à une pile électrique qu’à une tomate bien mûre, et bien souvent, c’est sa grande sœur qui en fait les frais, et doit dealer avec cette énorme énergie que peut mettre Noa dans chacune de ses actions. Mais là, c’est tout nouveau. C’est la première fois que Noa ressent quelque chose comme ça. De l’amour. Romantique. Elle n’a jamais eu de petit ami, même si elle a bien dû, parfois, regarder un bel homme qui passait. Elle n’a jamais eu de crush, et elle a toujours été envieuse de sa sœur qui, elle, arrivait, comme par miracle, à se retrouver embarquer dans de belles histoires. Du moins, c’est ce que Noa a toujours vu. Alors maintenant qu’elle se retrouve nez à nez avec Ley et le message de Charlie, elle bloque. Un peu. Le temps de lui dire que c’est une femme. Oui, Charlie, c’est une femme. Et Marley ne peut répondre que par un « Oh ! » qui démontre bien la surprise. Noa sourit. C’est à peu près ce qu’elle aurait pu sortir, si les situations étaient inversées. Un simple mais efficace « Oh ! ». Mais au moins, ce « Oh ! » a le mérite de lentement se débarrasser de la timidité de la p’tite Watkins, bien que le rouge de ses joues ne semble pas près à disparaître. Et alors qu’elle s’assoit sur le canapé, afin de continuer à parler, oubliant complètement qu’elle est encore en serviette, Ley lui pose la question qu’elle attendait. Comment est Charlie ? parfaite. C’est ce qu’a envie de répondre Noa, mais elle sait bien que sa sœur ne va pas se contenter de ceci, alors elle enchaîne, elle décrit ce qu’elle ressent avec Charlie, comment elle la voit. Et Ley la taquine alors. Quoi de mieux pour augmenter le rouge des joues de sa jeune sœur ? Amoureuse ? Oh oui. C’est certain. P… Peut-être oui… Je veux dire… J’ai jamais ressenti ça. Elle sourit, et regarde sa sœur. Sans doute pour tenter de voir sur son visage ce qu’elle en pense. Et lorsque cette dernière lui annonce que Noa va devoir parler, elle rit doucement. Je ne pense pas avoir le choix ! Elle éclate finalement de rire. C’est toujours comme ça, entre elles. Noa finit toujours par tout lui dire. Genre… Vraiment tout. C’est une pipelette, dans le fond, Noa. Une fois la timidité passée, c’est un vrai moulin à paroles. Alors… Elle se met un peu plus à l’aise aux côtés de sa grande sœur, et continue. On a commencé à parler via the chart. J’avais créé mon compte Robert, et ça l’a attirée. Sans doute par amusement au début. Et puis on a parlé… C’était génial, Ley. Avec elle, j’ai tout de suite accroché. J’attendais à chaque fois avec impatience ses messages. Elle semblait si gentille… Elle l’est. Ca, c’est sûr. Charlie est une vraie sainte. Et du coup, ben… Elle a proposé qu’on se voit. J’avais un peu peur au début… Tu sais comme je suis. J’ai failli me dégonfler plusieurs fois. Mais j’avais vraiment envie de la voir. Alors j’y suis allée, à la fois nerveuse et excitée. Elle ne l’a jamais regretté, d’ailleurs. Voir Charlie, c’était vraiment une bonne solution. La tatoueuse lui a rapidement tapé dans l’œil. Elle travaille à Wonderland. C’est un salon de tatouage, et c’est là que je l’ai retrouvée… C’était vraiment chouette. On a été mangé au Starbucks, on a discuté. Et… ça a vraiment accroché entre nous… Haha… J’avoue que je n’aurais jamais pensé, quand on était encore chez les parents, que je tomberais amoureuse d’une fille… Sans doute, aussi, à cause de leur père. Difficile de se sentir autre chose qu’hétéro avec la famille qu’elles ont. Marley en a d’ailleurs fait les frais. Et du coup, on s’est revue. Plusieurs fois. Pour l’instant, on en est toujours à se voir… J’aimerais énormément l’embrasser, mais j’ose pas. Je ne sais pas comment faire… je ne sais pas quel est le meilleur moment. Je ne sais pas si c’est elle qui doit faire le premier pas, ou pas. Je… Je sais juste que je veux passer du temps avec elle. Tout le temps. Je suis vraiment bien avec elle. J’adore lui donner la main. J’adore son parfum. Et puis… je n’arrête pas de penser à elle. Ah ça… Les conséquences de l’amour, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Pour le coup, la jeune Watkins en est encore à expérimenter les bonnes. Elle n’a pas encore touché aux mauvaises. Tant mieux. Noa regarde Ley. Elle ne sait pas trop quoi ajouter. Elle vient tout juste de tout déballer. Bon, elle ne lui a pas encore montré les conversations the chart et textos, mais est-ce grave ? A ton avis… Je devrais faire quoi ? Pour… Pour l’embrasser ? Bon, elle était déjà tomate. Mais on pourrait presque dire qu’elle rougit encore plus, si c’est encore possible. Ahlala… L’amour…
même si je me replonge dans mes plus lointains souvenirs, je ne me rappelle pas d'avoir déjà vu noa aussi excitée, voir surexcitée en parlant d'un crush. parce que c'est bien ce dont il s'agit. la question évidente est de savoir si elle est amoureuse. même si ça m'en a tout l'air. " p… peut-être oui… je veux dire… j’ai jamais ressenti ça. " je trouve ça mignon même si un peu effrayant. de toute façon je ne suis pas très douée avec tout ce délire de sentiments. et j'ai besoin d'en savoir plus. le côté superprotecteur très certainement. " je ne pense pas avoir le choix ! " en effet, elle ne l'a pas. elle sait que je n'en démordrai pas quoiqu'il arrive. " alors… on a commencé à parler via the chart. j’avais créé mon compte robert, et ça l’a attirée. sans doute par amusement au début. et puis on a parlé… c’était génial, ley. avec elle, j’ai tout de suite accroché. j’attendais à chaque fois avec impatience ses messages. elle semblait si gentille… et du coup, ben… elle a proposé qu’on se voit. j’avais un peu peur au début… tu sais comme je suis. j’ai failli me dégonfler plusieurs fois. mais j’avais vraiment envie de la voir. alors j’y suis allée, à la fois nerveuse et excitée. elle travaille à wonderland. c’est un salon de tatouage, et c’est là que je l’ai retrouvée… c’était vraiment chouette. on a été mangé au starbucks, on a discuté. et… ça a vraiment accroché entre nous… haha… j’avoue que je n’aurais jamais pensé, quand on était encore chez les parents, que je tomberais amoureuse d’une fille… " si y'a bien un truc qui nous différencie avec noa, c'est que c'est une putain de pipelette. mais je l'aime comme ça. je prends note de tout ce qu'elle me dit, attendant la suite. parce que la connaissant, y'a une suite. " et du coup, on s’est revue. plusieurs fois. pour l’instant, on en est toujours à se voir… j’aimerais énormément l’embrasser, mais j’ose pas. je ne sais pas comment faire… je ne sais pas quel est le meilleur moment. je ne sais pas si c’est elle qui doit faire le premier pas, ou pas. je… je sais juste que je veux passer du temps avec elle. tout le temps. je suis vraiment bien avec elle. j’adore lui donner la main. j’adore son parfum. et puis… je n’arrête pas de penser à elle. " ah ouais elle est vraiment mordue. je n'en attendais pas moins d'elle mais faut avouer que c'est toujours plus avec elle. " ah oui quand même. " je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire. c'est mignon de la voir comme ça. " a ton avis… je devrais faire quoi ? pour… pour l’embrasser ? " alors là... pour le coup j'attrape la boule de poils et la cale contre moi, caressant l'animal distraitement. " euh... " j'ai l'impression d'être à un oral face à un grand jury. " j'en sais rien... je suis pas douée avec ce genre de choses, les sentiments etc. " non, vraiment pas. je crois que d'ailleurs c'est un talent que je n'aurai jamais. " faut que tu tentes de savoir si elle en a envie, puis faut un endroit rien que vous deux pas dans un salon de tatouage ou un café. comme ça au pire si elle te remballe bah ça sera moins douloureux. même si de ce que tu me dis elle semble mordue aussi. alors bah... lance toi ? "
C’est amusant comme ça la détend, de parler de Charlie à la personne la plus importante de son monde. Marley. C’est amusant de voir combien Noa se calme, s’excite, et s’amuse à tout raconter, relatant chaque détail, faisant tourner son moulin à paroles, tout en observant et écoutant chaque réaction de sa grande sœur, tout en jugeant par les expressions de son visage ce qu’elle pense de cela, de son crush, de cet amour naissant. Parce que Ley, elle est tellement importante pour Noa que son avis compte énormément. Même pour quelque chose d’aussi intime qu’une relation entre deux personnes. Non, il n’y aura jamais deux personnes avec Noa. Ley sera toujours mise au courant de tout. C’est comme ça, une alchimie parfaite entre deux sœurs qui s’aiment. Marley, c’est un peu sa meilleure amie en même temps que sa frangine, que sa confidente, que sa protectrice. Une sorte d’ange qui veille sur elle, qui rit avec elle, comme lorsqu’elle éclate de rire en se rendant compte à quel point la p’tite des Watkins est mordue de sa blonde de Charlie. Noa ne peut que se joindre à son rire, si contagieux. Un beau signe que leur relation sera toujours la même, toujours aussi forte. Un rire qui signifie beaucoup, et une petite Noa qui s’extasie de parler ainsi, de rire aux éclats avec sa grande sœur. Puis elle lui demande comment l’embrasser. Parce que Marley, elle a clairement plus d’expérience en la matière, selon Noa. La jeune blonde, elle, n’a jamais connu, ni l’amour, ni le sexe, ni le baiser envahissant les lèvres et s’insinuant dans sa tête. Noa, elle n’a connu que le regard, que le rouge aux joues, ou le sourire aux lèvres. La main qui se tient dans sa jumelle, ou le siège d’à côté. Elle n’a jamais conclu, elle n’a jamais osé sortir avec quelqu’un, avant Charlie. DU moins, pas avec cette intention, avec ce sous entendu dans chacun de ses gestes, de ses paroles, qui semble crier « Je t’aime », sans pour autant oser le prononcer.
Lorsque Marley lui avoue qu’elle n’est pas douée avec les sentiments, Noa hausse un sourcil, amusée. Mais tu restes plus douée que moi. sourit-elle, taquine, tandis qu’elle écoute la suite. Un lieu. Intime. Rien que pour elles deux. Et se lancer. Wow. Noa déglutirait presque. Me lancer ? Juste comme ça ? Mais… Je sais pas comment faire ! Je veux dire… Tout ce que je sais sur les baisers, c’est que les lèvres se touchent… Elle éclate de rire, avant de continuer Tu sais bien que je n’ai jamais embrassé personne. Enfin, pas comme ça. Il y a une technique ? Des mouvements ? Faut mettre la langue ? Faut mordre la lèvre ? Ben oui, parce que pourquoi pas ? Pourquoi n’y aurait il pas des secrets, des mouvements à connaître ? Peut-être qu’il faut se mettre à 45°, et tourner la langue quatre fois dans le sens des aiguilles d’une montre ? Non, parce que dans les séries – meilleure et seule source de référence en matière de baisers pour la p’tite Watkins –, ils ne montrent pas l’intérieur de la bouche. On ne voit que l’extérieur, que les lèvres qui se collent. Et faut faire quelque chose avec les mains ? Faut les poser où ? sur les hanches ? Sur les joues ? Les garder dans les siennes ? Elle sent bien que le regard de Ley doit se demander si elle est folle. Enfin. Non. Pas se demander, puisque sa sœur sait assurément qu’elle est fofolle, mais que ses questions sont bizarres. Me juge pas. dit-elle avec amusement, et une voix fluette, tandis qu’elle met un petit coup d’épaule sans aucune force physique à une Ley tout en ayant un sourire sur ses lèvres. J’ai jamais embrassé personne je te rappelle. Si ça se trouve, il y a tout un mode d’emploi à connaître. Tu devrais le savoir, non ? La première fois que tu as embrassé quelqu’un, tu as fait quoi, exactement ? Parce que si, en tant que bonne sœur et confidente, Noa savait quel était le premier baiser de Ley – du moins, celui qu’elle lui avait conté –, elle n’avait pas eu les mêmes questions qu’aujourd’hui, à l’époque. Peut-être que le baiser, c’était toute une science !
" mais tu restes plus douée que moi. " dans l'idée elle a pas tort. enfin j'ai plus d'expérience qu'elle. dans un sens vu que je suis plus âgée, j'ai envie de dire qu'il vaut mieux. c'est plus logique. " Me lancer ? Juste comme ça ? Mais… Je sais pas comment faire ! Je veux dire… Tout ce que je sais sur les baisers, c’est que les lèvres se touchent… Tu sais bien que je n’ai jamais embrassé personne. Enfin, pas comme ça. Il y a une technique ? Des mouvements ? Faut mettre la langue ? Faut mordre la lèvre ? Et faut faire quelque chose avec les mains ? Faut les poser où ? sur les hanches ? Sur les joues ? Les garder dans les siennes ? Me juge pas. J’ai jamais embrassé personne je te rappelle. Si ça se trouve, il y a tout un mode d’emploi à connaître. Tu devrais le savoir, non ? La première fois que tu as embrassé quelqu’un, tu as fait quoi, exactement ? " je sais que je ne suis pas la nana la moins bavarde de la terre mais comparée à ma soeur je suis vraiment muette. on a jamais su trouver le bouton on/off. et là forcément elle déverse un flot de paroles continues et surtout de questions. lorsque je sens qu'elle a fini - enfin - de m'interroger sur tout et n'importe quoi, je souffle. à moitié amusée tout de même. " mais j'en sais rien... " le pire c'est que je suis honnête. franchement je me suis jamais posée autant de questions. y'a clairement des fois j'ai du mal à me dire qu'on est soeurs. mais pourtant c'est le cas. je me retrouve dans certaines de ses incertitudes. " si tu te prends autant la tête ça sera foiré quoiqu'il arrive... faut pas que tu réfléchisses. tu feras ce qu'il faudra au moment opportun. " quand je repense à la première fois où j'ai embrassé quelqu'un, c'est compliqué. enfin je ne m'en souviens pas vraiment surtout. " j'étais encore au collège la première fois que j'ai embrassé un mec. on a mis du temps mais on était gamins quoi. " c'était vraiment le bisou tout innocent. " mais vraiment te prend pas la tête comme ça... si ça doit arriver ça arrivera c'est tout. "
C’est toute une interrogation, pour la jeune Watkins. Tout un domaine qui lui est complètement étranger. Et c’est naturellement qu’elle pose les questions. Qu’elle veut comprendre, sans se rendre compte qu’elle ne doit pas se poser les dites questions si elle veut que ça marche. Et elle veut que ça marche. Elle veut pouvoir raconter à Ley, quelques jours plus tard, combien son premier baiser était génial. Elle veut réussir. Parce que c’est quelque chose qu’elle doit expérimenter, et qu’avec Charlie, c’est probablement la meilleure façon. Parce qu’elle sait qu’elle a des sentiments, de forts sentiments pour cette adorable femme qui ne cesse de lui mettre le rouge aux joues. Elle n’est peut-être qu’une rêveuse, elle n’est peut-être qu’innocente, dans un monde qui ne l’est pas, telle une porcelaine dans un chaos jubilatoire. Mais elle est ainsi. Elle est cette poupée qui a besoin de bonheur, et dont les doigts de fée ne veulent pas juste caresser les touches d’un piano ou la fourrure d’un chat. Elle ne sait pas comment le dire, elle ne sait pas comment mettre les mots sur ce qu’elle ressent, à part en disant « amour », pourtant si fort, pourtant si grave. Ce n’est pas un mot à prendre à la légère. C’est un sentiment des plus puissants, mais elle ne sait pas comment faire pour ne pas dire ce mot-ci. Parce qu’affection, amitié, c’est bien trop faible. Parce qu’obsession, fascination, c’est bien trop fort. Et dérangeant.
Mais les réponses de Marley ne sont pas celles qu’elle attend. Il n’y a pas de formule magique, apparemment. Il n’y a pas de chorégraphie linguale pour parvenir à maitriser l’art du baiser en dix leçons. Il n’y a pas de bouquin intitulé « l’art du baiser pour les nulles ». Il n’y a que le moment, que l’instant, d’après sa sœur. Il ne faut pas réfléchir, il ne faut pas s’embêter à imaginer tout un tas de scénarios. Juste… se lancer… quand le moment sera venu. Mais j’angoisse… Enfin… Non, c’est un peu fort comme mot. Disons que je suis nerveuse… je ne sais pas du tout ce qu’il va se passer… Elle souffle. Elle souffle, et se calme. La fofolle disparait lentement, par moment. Lorsqu’elle ne peut plus continuer à sautiller sur place, et qu’elle doit se concentrer. Ok… Ok… ne pas y réfléchir. Ne pas y penser… Je ne dois penser à rien… Elle sent le regard de Ley qui s’éternise, elle sent son sourire. Elle a dû passer pour une grande tarée, avec toutes ses questions. Tu penses que… que je peux… créer le moment opportun ? Plutôt que de l’attendre… Ou alors c’est une mauvaise idée… Sans réfléchir au baiser en lui-même hein… Mais je veux dire… les films nous donnent plein d’idées pour des scènes de premier baiser… Comme un coucher de soleil, comme… comme de la musique… je sais pas… Elle finit par dire Enfin… Dans tous les cas, je ne manquerais pas de te prévenir une fois que je l’aurais embrassée… si j’arrive à l’embrasser sans me figer sur place… Oh mon dieu, ce serait tellement gênant, si je me fige… Déjà que lorsqu’elle me fait des bisous sur la joue, je deviens rouge tomate… Mais alors le baiser baiser… je vais m’enraciner je crois. elle éclate de rire. Et ça fait du bien. De ne plus penser à se triturer l’esprit, de ne se concentrer que sur le moment présent, et ce qui est drôle. D’oublier la nervosité, pour passer à l’humour.
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Mar 20 Nov - 0:13