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You must confess, you're not a monster - Cizzy

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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Jeu 18 Avr - 9:33

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You must confess, you're not a monster
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Ciara & Isobel
My secret side I keep, Hid under lock and key. I keep it caged But I can't control it... 'Cause if I let him out He'll tear me up And break me down. Why won't somebody come and save me from this? Make it end!
Ce jour-là, Isobel était en stage à l’hôpital. Evidemment, quand on étudie en psychologie, il faut s’y confronter. Et croyez ce que vous voulez, il est plus évident de se confronter à des personnes ayant des difficultés plutôt que d’aller voir des criminels en prison. Pourtant, la jeune femme étudie la psychologie criminelle donc il serait logique qu’elle étudie des tueurs en série par exemple. Mais non, elle préfère l’idée d’aider les gens avant que l’irréparable ne se produise. Alors, elle a réussi à se dégoter un stage au service psychiatrique de l’hopital. On y voit de tout. On se retrouve face à toutes les maladies mentales possibles. Mais évidemment, ils ne sont pas tous internés. Certains viennent régulièrement. Et avec le psychiatre, vous tentez de les faire parler, de débloquer leur mémoire et de les aider à vivre au mieux avec ces terribles souvenirs. D’une certaine manière, la brune se retrouve parfois confrontée aux victimes de ceux ont elle devra analyser le mental plus tard. Parce qu’il ne faut pas croire, chez les criminels, il n’y a pas que des tueurs en série. On croise de tout et n’importe quoi. Et ensuite, les victimes doivent se reconstruire. Elle tente de se former au mieux à ce genre de situation, profite du moindre élément qui lui permettra de se former. Parce qu’elle sait qu’elle peut être le premier contact des victimes en arrivant sur les lieux. Elle sait qu’elle pourra être amené à aller sur le terrain et elle s’y prépare déjà mentalement. Mais aujourd’hui, elle doit se concentrer sur une patiente en particulier.

Lunettes sur le nez, Isobel prend des notes. Elle ne porte des lunettes que pour lire et écrire… Et encore. Ce n’est généralement qu’une petite fatigue oculaire et elle s’en accommode plutôt bien. Vêtue d’un tailleur bordeaux et de talons noirs, les cheveux relevés à l’aide d’une pince, la demoiselle prend des notes. Elle aime bien cette patiente, Ciara Garcia. Et aussi étrange que cela puisse paraitre, sa langue se délie lorsqu’elles ne sont que toutes les deux. Le psychiatre a pensé que ça pouvait fonctionner. Il s’est dit qu’une femme, d’un âge proche de celui de la patiente, la mettrait plus en confiance et lui permettrait de commencer à sortir de sa coquille. Et il faut croire que ça fonctionne puisque… Effectivement, Ciara commence à parler. Malheureusement, elle ne parle pas de ce qui lui est arrivée. Izzy a eu accès aux informations que les forces de l’ordre ont bien voulu transmettre. Alors, elle connait une partie de l’histoire. C’est un élément essentiel pour la psychanalyse, il faut savoir dans quoi on met les pieds pour y être préparé. Et pour le coup, notre jolie brune en a eu le cœur broyé. Mais elle n’en montre rien. Elle ne doit jamais rien montrer, rester professionnelle. Alors qu’elle prend des notes pour son dossier, elle constate qu’une fois de plus, la jeune femme ne dit rien. Isobel commence doucement à se mordiller la lèvre inférieure. Elle connait déjà la suite des évènements mais elle aurait préféré que ses efforts payent. Ce n’est visiblement pas le cas. Elle comprend lorsque son supérieur se lève et lui adresse un regard. Elle sait qu’elle va rester seule avec Ciara et qu’elle va devoir essayer de la faire parler.

Une fois le psychiatre sorti, la jeune femme lâche un léger soupir. Elle s’installe alors face à sa jeune patiente, pose son bloc-notes sur la table et enlève ses lunettes avant de croiser les jambes. Elle observe la demoiselle face à elle. Elle devait sûrement faire tourner les têtes. Mais clairement, avec son passif il était logique qu’elle ne veuille pas s’engager dans une relation. Izzy place alors un coude sur son genou, menton dans la paume de la main. Sans rien dire, elle observe Ciara avant de secouer doucement la tête. « Tu sais que tant que tu ne parleras pas, tu devras revenir ici Ciara… Et tu ne me feras pas croire que tu viens ici avec plaisir, personne n’est patient ici par plaisir. » Isobel ne supporte pas de voir la demoiselle dans cet état. Elle voudrait pouvoir l’aider mais elle ne peut pas forcer les choses. Mais elle va devoir réussir à la faire parler. Ne reste à espérer que cela sera plus simple maintenant qu’elles sont seules.
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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Dim 21 Avr - 17:27
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La douleur… Elle n’était pas physique. Elle n’était jamais physique. Tout le contraire même. Malgré les coups, malgré l’abus, malgré les pleurs, ce n’était rien comparé à ce que son esprit avait subi. A ce que son esprit subissait, encore et toujours. Parce qu’il était toujours là. Pas arrêté, pas en prison, et pas mort. Il était toujours là. Il était toujours là, et elle ne sortait plus de sa chambre, sauf en de rares occasions. Sauf pour prendre sa puce dans ses bras, et tenter d’oublier de qui elle tenait. Sauf pour parler à ses parents, pour participer aux quelques repas qu’elle se donnait la force d’accepter. Sauf pour retrouver sa sauveuse, celle qui l’avait trouvée, deux ans auparavant, et qui était là pour la protéger, une sorte de grande sœur qu’elle n’avait pas, malgré les diverses têtes peuplant sa grande famille. Sauf pour aller chez le psychiatre, lequel officiait à l’hôpital. Lequel était censé l’aider, mais ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Du moins, c’était ce qu’il avait fait au début. « Je sais que ça n’a pas dû être facile » Sans blague. « Je comprends pourquoi vous ne voulez pas parler… mais il faut que je puisse vous aider ». C’était impossible. Tout ce qu’il faisait, c’était parler de ce qu’elle avait vécu, de ce trou d’un an, environ, qui lui avait bousillé la vie. Alors quand il avait compris qu’il ne fallait plus dire un mot, il avait passé les séances à écouter la peur de Ciara, recroquevillée contre le fauteuil, ne voulant dire mot, ne voulant parler. Il avait tout tenté, jusqu’à Isobel. Jusqu’à sa stagiaire, qu’il avait décidé de laisser en compagnie de la Garcia. Pourquoi ? Elle ne le savait point. Elle ne savait pas si c’était la jeune femme au regard triste – lorsque celui-ci se posait sur elle – qui l’avait demandé, ou si c’était le médecin qui avait voulu tenter quelque chose. Elle ne savait pas, mais Isobel avait décidé de ne pas aborder le problème. Pas au début. Elle avait juste été là. Elle avait juste tenté d’atteindre la jeune femme d’une autre manière, d’une autre façon. Mais lorsqu’elle avait voulu s’approcher la première fois, elle avait pu remarquer la frayeur dans les yeux de Ciara. Toucher quelqu’un lui était impossible, et à chaque fois que sa petite Liz venait pour un câlin, elle se faisait violence pour l’accepter, avant de disparaître dans les plis de son lit, tandis que sa mère attrapait l’enfant qui ne comprenait jamais… Comment aurait-elle pu, à seulement deux ans ? Mais au moins, même sans comprendre, Liz pouvait avoir l’étreinte de sa mère. Et c’était quelque chose de tellement difficile à faire, à exécuter, mais de tellement important aux yeux de Ciara. Parce qu’elle avait beau avoir du mal, par moment, à aimer cette petite qui n’avait jamais demandé à naître, et qui avait été le résultat du pire acte possible, elle ne voulait pas l’abandonner. Les Garcia étaient très attachés à la famille, peu importe la branche. Que ce fut du côté de Nieves et Lupe, de celui de Loïs et Linoa, de celui de Cora, de celui de Calypso, ou du sien. La famille, c’était important. Et malgré l’éloignement, par moment, ou les emplois du temps, ou les indisponibilités, elle savait qu’il y avait de l’amour dans son sang mexicain. Alors il était hors de question que Liz grandisse sans pouvoir compter sur cet amour, en se sentant abandonnée par sa mère. Il en était hors de question. Mais clairement, c’était bien la seule personne, petite personne, qui pouvait toucher Ciara pendant quelques secondes, quelques minutes tout au plus, sans que cette dernière n’explose en sanglots, en larmes. Même ses parents ne parvenaient pas à reproduire le miracle que Liz arrivait à faire. C’était tellement difficile. Tellement difficile…

Et aujourd’hui, c’était encore une journée qu’elle appréhendait. Parce qu’elle devait sortir, parce qu’elle devait se mettre en danger, quitter la sécurité de la demeure. La dernière fois, c’était comme ça qu’il l’avait eue, qu’il l’avait enlevée… Alors c’était toujours traumatisée qu’elle passait la tête au dehors. Même si c’était moins d’une minute, jusqu’à la voiture que conduisait son père. Cela restait effrayant…
Et comme d’habitude, elle ne parlait pas. Oh, certes, quelques mots pouvaient sortir de sa bouche, lorsqu’elle voulait s’adresser à sa famille, mais il n’y avait plus l’étincelle que son père pouvait voir dans ses yeux, quelques années auparavant. Il tenta néanmoins un « Courage ma chérie. Je t’attends juste en face. », espérant, comme toujours, que son enfant répondrait quelque chose. Mais rien.
Juste la vision de cette femme qu’il avait élevée, de cette femme dans son jogging gris, dans sa veste à manches longues, son haut trop grand. Elle n’était pas moche, loin de là. Mais elle couvrait tout son corps, pour éviter de le montrer, ayant une sainte horreur de le voir… La preuve en était lors de ses douches, où elle passait la majeure partie à laisser ses larmes se confondre avec les gouttes d’eau, tandis qu’elle tentait encore et toujours de nettoyer son intimité violée quelques années auparavant, à répétition. C’était toujours pareil. Elle avait toujours l’impression qu’il prenait possession de son corps. Elle avait toujours l’impression qu’il était là. Elle n’en dormait plus, et cela se voyait aux cernes sur son visage. Elle était brisée. Totalement brisée…

Et le psychiatre put le remarquer. Aucun progrès visible. Juste une Ciara recroquevillée dans le fauteuil, ses jambes ramenées entre ses bras, son visage couvert par ses cheveux, un petit espace libéré pour le regard. Elle ne parlait pas. Elle n’y arrivait pas. Et lorsqu’il tentait de parler, elle ne répondait pas. Elle était inconfortable, elle détestait cet endroit…
Ce que lui fit remarquer Isobel lorsqu’elles ne furent plus que toutes les deux dans la pièce.
Elle avait raison. Mais c’était si difficile. Un petit bruit de reniflement indiqua à la jeune stagiaire que les larmes envahissaient ses mirettes, tandis qu’elle prenait son souffle. Qu’elle fermait les yeux, les plissant sous la douleur que chacun de ses mots semblait lui rappeler. Si tel était le cas avec de tels mots, alors que subirait-elle le jour où elle raconterait ce qu’elle avait vécu durant cette période de malheur ? Je n’aime pas. Cet endroit. Ces questions. Je veux juste… que tout disparaisse… Ce n’était pas la première fois qu’elle disait cela. C’était là les prémices d’une envie de suicide. D’une envie que la douleur finisse enfin par cesser. Mais Isobel l’avait déjà entendu. Elle les avait déjà entendus, ces mots intenses. Et elle savait pourtant, dû à quelques faibles conversations et larmes passées, que Ciara n’était pas du genre à mettre cette menace à exécution. C’était juste, et surtout, une supplique. Envers tout. Envers tout ce qui existait, avait existé, existera, et pouvait potentiellement exister dans les mœurs, dans les croyances, dans la science. C’était une supplication, celle d’être enfin libre. D’enfin pouvoir dormir la nuit. D’enfin pouvoir sortir de chez elle sans être effrayée. D’enfin pouvoir reprendre un semblant de vie.
C’était une prière.

electric bird.




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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Ven 26 Avr - 12:34

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Ciara & Isobel
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Elle se doute bien que ce n’est pas évident. Comme toujours, Isobel voit Ciara recroquevillée dans ce fauteuil. Une fois de plus, elle aimerait trouver un moyen pour que la jeune fille puisse enfin se libérer de ce poids. Elle en est même venue à songer à l’hypnose alors que la méthode n’est pas forcément admise par tous. Et puis Izzy ne maitrise pas cette technique, elle aurait donc toutes les peines du monde à l’appliquer. Ce n’est pourtant pas l’envie qui lui en manque. Elle a de plus en plus de mal à voir la jeune patiente ainsi prostrée. Il lui est difficile de la voir se refermer comme une huitre dès qu’on peut aborder le sujet sensible avec elle. Il manque encore des pièces du puzzle, la brune est persuadée qu’elle arrivera à la faire parler quand elle aura compris tous les tenants et les aboutissants. Malheureusement, il n’est pas chose aisée d’obtenir des informations de quelqu’un qui ne parle pas. Elle commence même à se dire qu’il faudrait rencontre les parents. Ils vivent avec elle, ils doivent bien avoir vu certains détails. Même la jeune femme avait remarqué certains détails, comme cette peur du contact physique. Cela n’avait rien d’étonnant quand on connaissait la raison de sa présence ici. Mais cette crainte pouvait avoir plusieurs causes et surtout, plusieurs effets secondaires qu’il était impossible de voir lors d’un rendez-vous comme celui-ci. Parce que le cadre est spécifique, qu’il est étudié pour que le patient se sente en sécurité. Mais ce n’est visiblement pas suffisant pour la miss Garcia. La thérapie n’avance pas, il n’y a pas aucun changement. Et les méthodes sont tellement ancrées qu’il est difficile d’en dévier alors même qu’elles sont clairement inutiles.

Elle sait bien que personne n’est ici pour s’amuser. Ciara a même de la chance de pouvoir aller et venir comme bon lui semble, certains patients n’en ont même pas le droit. Mais quand on connait son cas, l’enfermer serait la pire chose à faire. Et de toute manière, Isobel voit bien que sa jeune patiente s’enferme d’elle-même, elle n’a visiblement besoin de personne pour cela. En entendant le petit reniflement, Izzy sort un mouchoir et le lui tend. Du bout des doigts pour ne pas risquer tout contact involontaire. Il ne manquerait plus que ça, ce serait suffisant pour que la Garcia se ferme encore plus aujourd’hui. Ce qui est totalement l’opposé de l’objectif. Elle esquisse un petit sourire en coin en entendant finalement la voix de la demoiselle. Elle se doute bien qu’elle n’aime pas la situation. « Il ne faut pas lui en vouloir. Il est de l’ancienne école et avec l’expérience, il a appris à ne pas s’encombrer de choses qui lui semblent futiles. » La brune se lève alors, sert un verre d’eau et le pose sur la table basse non loin de la jeune femme avant de se remettre face à elle. « C’est pour ça qu’il a tendance à me laisser avec toi. Parce qu’il sait que je n’aurai pas les mêmes méthodes. Et pour une raison qui m’échappe encore, bien que nos conversations soient assez légères, tu ne perds pas ta langue avec moi. » La brunette lui adresse alors un sourire qui se veut rassurant. Elle sait qu’un jour, il faudra tout de même forcer un peu les choses. Sans cela, jamais elle ne pourra aider la demoiselle face à elle. L’envie que tout disparaisse… Iso’ a beau savoir que jamais elle ne passera à l’acte, elle n’aime pas entendre ces mots. Elle n’a jamais aimé les entendre et refuse même catégoriquement de les entendre sortir de la bouche de quelqu’un qui a le soutien de toute sa famille.

La jeune femme va devoir forcer un peu les choses.  Elle n’aime pas particulièrement l’idée. Parce que cela veut dire s’immiscer alors que l’autre en face n’est pas forcément réceptif. Ce qui risque de ne pas être agréable. Mais arrive un moment où il ne reste pas d’autre solution.  « Bon, puisque ta langue se délie avec moi, on va tenter autre chose ! » Elle tend alors une main devant elle. « Donnes-moi ta main s’il te plait. » Oui, forcer un contact. Isobel sait qu’elle risque de se prendre un mur en formulant cette demande. Mais il faut bien faire quelque chose à un moment donné. « Je vais juste refermer doucement ma main sur la tienne et la tenir. Sans serrer, tu pourras l’enlever facilement si le contact te gêne. Pas de mouvement brusque. Et je te préviens au moindre geste que je ferai. Et tu as le droit de dire non, tant que tu le formule clairement » Voilà peut-être la clé. Décrire le contact à venir. Prévenir d’avance de ce qui va se produire, pour permettre déjà un premier contact physique avec une personne qui lui est plus ou moins inconnue. Si cela fonctionne, ce sera déjà un premier pas.
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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Lun 13 Mai - 5:25
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C’était tellement difficile. C’était comme si le monde entier se refermait sur elle, qu’elle étouffait, qu’elle s’étranglait de peur. Comme si son ravisseur pouvait se retrouver en chacun, en chacune qui croisait son chemin. Comme si elle n’était plus en sécurité, plus jamais. C’était tellement dur. De sortir, de ne pas sortir, de se couvrir dans les plis de son lit, et de ne jamais en sortir, ou au contraire, d’affronter la réalité. Elle n’était jamais sereine, elle n’était jamais apaisée. Elle n’avait que la peur en ventre, et les tripes solides, le regard vide, et l’envie de mourir sans pour autant réellement le faire. Parce qu’elle savait qu’elle ferait du mal à sa famille. Parce qu’elle savait qu’elle briserait le cœur de Liz, qui n’avait pas à subir l’abandon. Parce qu’elle savait qu’elle porterait un coup dur, même à Isobel, qu’elle appréciait. Parce qu’elle savait qu’il gagnerait, si elle se laissait mourir. C’était sans doute là la meilleure raison pour se maintenir en vie. Pour tenter de reprendre les rênes de son existence, sans pour autant savoir si elle parviendrait à sourire à nouveau un jour.
Mais il fallait essayer. Elle le savait. Et même si aucune des séances du psychiatre ne l’aidait, et même si elle aurait voulu rester sous sa couette, en boule, avec les pleurs pour compagnons, avec les larmes pour activité, et avec les pensées les plus noires pour passer le temps, elle se forçait. Elle se forçait, de tout son être, volonté puissante pour une telle peur. Parce qu’elle ne voulait pas finir ses jours ainsi. Elle ne voulait pas que son épitaphe la décrive comme une victime, et une lâche.
Elle voulait être forte.
Elle essayait d’être forte.
Elle faisait son possible.
Mais elle restait recroquevillée, incapable de bouger, incapable de parler. Il avait fallu qu’il sorte. Parce que c’était probablement mieux ainsi. Parce qu’il était un inconnu, même s’il lui parlait depuis longtemps. Parce qu’il était un homme, et que s’il s’approchait, elle hurlait. Elle l’avait déjà fait, d’ailleurs. Parce que c’était un médecin, qui ne se rendait pas compte. Elle n’en avait pas l’impression.
Mais Isobel, c’était différent. Elle était stagiaire, adorable, attentionnée, et plus patiente qu’elle ne l’aurait cru. La première fois que Ciara lui avait parlé, la première fois qu’elle avait ouvert la bouche dans ce cabinet, dans cet hôpital, elle lui avait juste dit « j’ai peur ». Une simple phrase, et Isobel s’était immédiatement lancée dans la recherche d’un coussin, pour que la Garcia puisse le serrer, et sa croisade avait continué avec l’énumération des règles de sécurité, des vigiles, des cameras. Elle avait été rationnelle, sans doute pour comprendre si la frayeur de la mexicaine avait quelque chose à voir avec la logique, ou ne résidait que dans un esprit abîmé.
Isobel, elle était spéciale. Et Ciara pouvait parler avec elle. C’était compliqué, mais elle laissait sa langue se délier par moments. Seulement avec elle.
Parce que. Tu n’es pas comme eux. Quelques mots seulement. Quelques mots que la Garcia laissa en suspens, pour expliquer la raison pour laquelle elle parlait avec Isobel. Pour qu’elle comprenne pourquoi c’était différent. Pour qu’elle se rende compte à quel point Ciara pouvait lui faire confiance. Même si elle ne pouvait toujours pas parler du sujet fâcheux, elle avait assez de confiance en la stagiaire pour oser parler en sa présence. Et le mouchoir qu’elle lui avait donné et que Ciara avait attrapé du bout des doigts le prouvait. Isobel faisait attention. Bien plus attention que n’importe qui d’autre. Elle comprenait les peurs de la patiente, elle comprenait comment cette dernière pouvait voir un simple geste, elle se rendait bien compte qu’il fallait faire preuve d’une minutie impeccable dans chacune de ses actions pour que Ciara accepte de coopérer. Même si ce n’était qu’un peu. De s’ouvrir. Même si ce n’était qu’un peu. Et pour autre preuve, elle tendit la main pour attraper le verre d’eau, un merci passant la barrière de ses lippes sans pour autant bien s’élever. Elle acceptait de s’ouvrir, même physiquement. Puisque ce bras sorti, puisque ce verre porté à ses lèvres, permettait à la brune en face d’elle de voir son visage, et les trainées rouges causées par ses larmes. Le verre fut bu entièrement. Puis reposé. Et alors qu’elle observait Isobel, peu loquace lorsque cette dernière ne posait aucune question, elle fut surprise des mots qu’elle employa.

Lui donner la main ?
Lui donner la main ?!
C’était chose impossible. Elle pensait que la brune l’avait compris. Elle était effrayée par le contact, elle était incapable de se lancer, et elle criait si une main parvenait à la toucher, si une proximité qu’elle ne désirait pas se créait. Elle était incapable de tendre une main. Et pourtant, en écoutant la stagiaire, elle put comprendre. Mais cela restait épreuve impossible, mission impossible. Et elle hochait négativement la tête, la secouant sans un mot. Sans un mot. Pas un seul. Pourtant, l’insistance de cette main tendue, et le sourire rassurant sur le visage parfait d’Isobel eurent raison d’elle. Et, fermant les yeux, elle tendit en retour sa main. Sans un mot. Elle était complètement terrifiée, et elle laissa ses doigts, le bout de ses doigts, toucher la douce peau de la jeune femme. Le contact la fit sursauter, ses yeux s’ouvrant. Elle retira sa main immédiatement après, tandis qu’elle sentait son cœur battre la chamade. Mais il fallait qu’elle retente. Il fallait qu’elle retente, pour son bien futur. Pour ne pas se laisser désagréger par la peur. Alors elle garda ses yeux ouverts, et elle recommença, glissant sa paume dans celle de la belle. Ne… ne la serre pas. Elle tremblait. Elle tremblait, tandis qu’elle fermait les yeux, et espérait de tout son cœur que tout irait bien. Elle sentait ce dernier battre à tout rompre et la frayeur envahissait chacune de ses pensées, de ses cellules.
Et bien qu’elle avait demandé à ce qu’elle ne soit pas serrée, ce fut un instinct de survie qui fit que ses propres doigts se refermèrent sur la main d’Isobel. Juste un instant. Avant qu’elle ne tente de retirer sa main, une nouvelle fois. Par peur.
Par frayeur.

electric bird.




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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Jeu 16 Mai - 19:35

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Ciara & Isobel
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Isobel doit ruser, elle le sait. Elle n’a plus vraiment le choix. Elle ne sait pas comment elle aurait pu réagir si elle avait vécu la même chose. Elle ne veut même pas savoir ce que cela fait de perdre toute humanité, de ne devenir presque qu’un objet. Mais elle se doute que dans ces conditions, il n’est pas évident de revenir à une vie normale. Sans doute qu’on n’en revient jamais complètement en fait. Mais son rôle c’est d’aider Ciara. De lui permettre, petit à petit, de se libérer et d’accepter de nouveau certaines choses dont elle ne voulait même plus entendre parler. Avec elle, Izzy est capable d’une immense patience alors que dans d’autres circonstances, elle aurait déjà laissé tomber. Et pour le coup, il en fallait de la patience. Elle était même certaine que le psychiatre aurait abandonné depuis bien longtemps si elle n’avait pas été là, si elle n’avait pas été capable de mettre peu à peu la Garcia en confiance. Plus d’une fois, elle avait été là juste pour écouter des banalités. Plus d’une fois aussi elle avait été présente pendant les crises de larmes de la demoiselle. Peut-être aussi que la brune a continué parce qu’elle a su écouter les craintes et les angoisses, camouflés par les discours parfois plus légers. Mais elle savait aussi que le moindre contact pouvait la faire se refermer comme une huitre. Alors, elle veillait à ne jamais faire de geste brusque, à ne jamais être trop avenante physiquement. Ce n’est pas forcément évident pour elle qui joue de son propre corps. Mais elle y arrive. Elle tend les mouchoirs du bout des doigts, tient les verres par le haut du récipient pour que sa patiente puisse le prendre sans risquer le moindre contact. C’est une attention de tous les instants.

Un léger sourire se dessine sur les lèvres de la canadienne au remerciement, aussi léger soit-il, de la mexicaine. Pourtant, elle a de la difficulté à la voir se mettre dans un tel état. Elle aimerait pouvoir en faire beaucoup plus. Juste pour que la jeune femme puisse recommencer à vivre comme n’importe quelle personne de son âge. Iso’ se souvient de cette époque où elle sortait et s’amusait. Certes, elle avait déjà commencé à jouer de ses charmes comme gogo danseuse. Mais sa jumelle aussi sortait facilement à cette époque, malgré ses études. Elle ne comptait plus les week-ends où elles ont pu sortir et s’amuser. Et ‘est là qu’elle n’a pas trouvé d’autre solution que de proposer un geste, le décrivant avant de l’initier. La main tendue devant elle, elle attend patiemment. Elle ne retire pas sa main malgré le mouvement de tête de la demoiselle, garde tout de même un sourire qui se veut rassurant.  Un léger frisson parcourt l’échine d’Isobel au léger contact des doigts contre sa paume. Elle ne bouge pas pour autant, laissant le temps à Ciara. Et finalement, elle glissa sa paume sur la main de la stagiaire. Lentement, Izzy referme sa main. Aucun mouvement brusque et non prévu n’est fait. Elle stoppe toutefois son mouvement face à la demande. « D’accord ». Un simple murmure, doux comme le miel. Elle observe ces assassines, rassemblées en une étrange étreinte. Elle sent la jeune femme trembler mais ne dit rien. Et lorsqu’elle finit par serrer avant de se retirer vivement, la brune en oublie de respirer.

Se reculant en arrière, elle laisse son souffle se libérer doucement. C’est un premier pas, c’est une immense avancée aux yeux de la canadienne. Elle ne compte tout de même pas abandonner pour autant. Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud n’est-ce pas ? « Tu te sens capable de recommencer ? Avec les deux mains ? » Quoique, c’est peut-être trop en si peu de temps. C’est peut-être la bousculer un peu trop vivement pour le coup. « Ou alors, tu peux aussi tenter de venir t’asseoir à côté de moi, sans qu’il y ait le moindre contact. » Oui, c’est peut-être plus simple à mettre en place maintenant qu’il y a eu un contact, non ? Isobel cherche tous les moyens de la mettre en confiance. Si elle n’arrive pas à parler, il faut débloquer autre chose avant. « Ou alors tu peux aussi choisir. Ce que tu veux, un contact, un rapprochement ou parler de ce qui t’es arrivé. » Au moins, elle laisse le choix, elle n’impose rien.
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Mer 3 Juil - 3:54
cizzy#1
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Jamais elle n’avait pu se retrouver face à une épreuve si difficile, et s’en sortir. Jamais elle n’aurait cru qu’elle pourrait toucher une main, sans sentir les frissons dans son corps, qui la faisaient habituellement crier. Elle avait peur. Là était une vérité. Une vérité qu’elle tentait d’oublier, mais en vain. Alors lorsqu’il avait fallu toucher cette main, elle avait mis toute sa force, toute sa volonté dans ce simple contact. Un contact qui lui avait presque brûlé la peau. Un contact qu’elle avait recommencé, pour réussir l’exercice. Un contact qu’elle n’avait pas détesté, même si c’était dur. Très dur. Elle avait le souffle court, et elle s’était presque immédiatement remise dans sa position initiale. Il ne fallait pas trop lui en demander. Elle s’ouvrait lentement, face à Isobel. Et dans sa tête, c’était le feu. C’était comme si elle se rendait compte qu’elle avait peut-être un espoir de guérir. C’était comme si elle avait peut-être un moyen de redevenir celle qu’elle était avant…
Avant…
Avant ça. Avant ce moment. Avant cet évènement qui avait gâché sa vie.
Et forcément, les pensées de son martyr vinrent la bloquer, tandis qu’elle attrapait le coussin mis à disposition à ses côtés lorsqu’elle en avait besoin, pour le serrer. Elle rabattit les mèches de ses cheveux sur son visage, et se cacha à nouveau. Elle n’avait même pas écouté Isobel. Parce qu’elle avait été prise dans l’un de ses épisodes. Ces moments où elle perdait toute notion de la réalité, et où le monstre revenait.
La jeune femme connaissait cela. Ce n’était pas la première fois que Ciara réagissait ainsi, en séance. Et il était évident pour tout le monde que c’était son passé qui revenait. Ils avaient raison. non. un simple mot. Elle ne parlait jamais vraiment beaucoup ? Lorsqu’elle ouvrait la bouche, elle était concise. Elle donnait son idée, et c’était tout. Et c’était déjà beaucoup, parce que la brune en face d’elle était la seule qui pouvait entendre sa voix. La seule qui pouvait la voir telle qu’elle était. Pas juste une victime. Mais une femme qui faisait son possible pour avancer, sans réussir à faire le premier pas. Reculant avec la volonté d’avancer. Et elle serra le coussin, fort contre elle, alors que les larmes venaient le mouiller. Mais il était habitué, ce coussin. C’était celui de Ciara. Et Isobel faisait toujours en sorte de le ranger dans l’armoire du cabinet, quand la Garcia n’était pas là. Parce que c’était le premier geste qui avait marché. Parce qu’elle comprenait que la mexicaine avait besoin d’être la seule à serrer ce simple objet. La canadienne était intelligente. Terriblement intelligente, et avec un instinct très protecteur. Elle percevait toujours ce dont la mexicaine avait besoin. Et alors qu’elle la voyait se recroqueviller un peu plus, elle lui posa la dernière question. Un choix. C’était dur. Mais elle n’avait en réalité pas le choix. Pas parce que la Tremblay la forcerait à parler, puisqu’elle savait que ce n’était pas le cas. Mais parce que son ravisseur venait de faire irruption, à nouveau, dans ses pensées. Alors ce fut avec une voix étouffée par le coussin, et abîmée par les pleurs, qu’elle parla. Pour la première fois. De quelque chose en rapport avec ce qui lui était arrivée. Chose impossible, en temps normal, là, elle avait besoin de quelqu’un de confiance. Et comme Isobel était la personne se rapprochant le plus, pour Ciara, d’une sécurité, elle osa. Elle osa parler. Un peu. il faisait beau, ce jour-là. elle avait du mal. Elle avait beaucoup de mal. Et ses doigts se resserraient sur le coussin, tandis qu’elle laissait sa voix frêle continuer. je ne me souviens de rien ensuite. j’avais mal à la tête. j’étais dans le noir. elle éclata à nouveau en sanglots. Elle s’arrêta là. Elle ne pouvait plus parler. Elle ne pouvait plus ouvrir la bouche, parce qu’elle se rappelait de ce moment. Parce qu’elle revoyait la pièce sombre dans laquelle elle était, avant qu’il ne la viole la première fois. Quand elle avait encore ses vêtements, et qu’elle criait, et qu’elle pleurait. Elle était la plus effrayée à ce moment là. Parce qu’elle n’avait pas encore subi les horreurs. C’était avant que tout ne devienne que malédictions sur malédictions. C’était avant que le quotidien ne devienne la pire horreur de sa vie. Avant que son corps ne soit souillé, que son âme ne soit complètement brisée. C’était avant qu’il ne la force à le soulager, avant qu’elle ne connaisse que la mort dans son cœur, et la douleur entre ses jambes. Et le dégoût dans sa bouche. Et le néant, dans son esprit.
Elle avait peur. Terriblement peur. Et elle pleurait. Elle ne s’arrêtait plus. Elle pleurait, tout en serrant toujours plus le coussin. Tout en se mettant le plus possible en boule. Parce que c’était fini. Parce que tous les efforts qu’elle avait pu faire venaient de s’envoler. Parce qu’elle venait de parler. Elle venait de faire la plus grande des avancées depuis le jour de sa libération. Mais désormais, elle était fermée. Blessée. Elle avait mal. Elle avait la sensation de retrouver l’étreinte écœurante de ce monstre. Elle avait l’impression d’être revenue en arrière.
Elle avait l’impression de se remettre à mourir à petits feux.
Elle ne savait plus quoi faire, bloquée.
Apeurée.
Paniquée.
En sanglots.

electric bird.




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You must confess, you're not a monster - Cizzy
Lun 8 Juil - 1:12

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Ciara & Isobel
My secret side I keep, Hid under lock and key. I keep it caged But I can't control it... 'Cause if I let him out He'll tear me up And break me down. Why won't somebody come and save me from this? Make it end!
Isobel ne peut pas comprendre. Elle fait pourtant de son mieux. Mais on ne peut pas comprendre ce qu’on a pas vécu. Ce ne sont pas ses cours qui lui feront ressentir l’angoisse ou le dégoût qu’a pu ressentir sa jeune patiente. Evidemment qu’elle ne souhaite pas vivre cela. Elle en supporte d’ailleurs déjà bien assez à la fac avec ces abrutis de sportifs qui, des fois, se disent qu’il est facile de la malmener juste parce qu’elle est une femme et qu’elle n’est pas intéressée par leur carrure. La différence entre les deux c’est qu’elle, ça ne la traumatise pas aussi profondément que l’est Ciara. La brune a appris à vivre avec, parce qu’elle sait qu’elle risque toujours d’être rejetée. Quant à l’idée d’être vue comme un objet, c’est quelque chose qu’elle contrôle puisqu’elle se met elle-même dans cette situation. Pourtant, la jeune femme fait de son mieux pour comprendre. Elle fait de son mieux pour aider la mexicaine à se libérer de ce poids qui pèse sur elle. Mais il aura fallu des mois pour obtenir un résultat probant. Parce qu’il aura fallu avoir certaines attentions et remarquer certains détails pour faire avancer les choses. Il aura fallu avoir conscience que certains objets ne doivent être utilisés que par une seule personne. Mais l’étudiante doit aussi se rendre compte rapidement des blocages, pour ne pas forcer inutilement. C’est là le point le plus complexe. Parce qu’on ne peut pas démêler un sac de nœud pareil sans forcer au moins un peu. C’est surement cela qui fait que cette thérapie prend autant de temps. Mais il arrive, certains jours, que les choses avancent vraiment.

Aujourd’hui, un nouveau cap a été franchi, celui de l’acceptation d’un contact. Mais la canadienne a aussi l’impression que la demoiselle s’est refermée suite à cela. Elle se replie à nouveau sur elle-même, rentre dans sa carapace qu’elle a pu se forger au fil des mois. Et finalement, elle répond à la première question. La réponse est courte, claire. Isobel se renfonce alors dans son siège. Elle a l’impression que ce pas en avant a causé deux pas en arrière, que ce contact a fait plus de mal que de bien. Elle ne sait plus quoi faire pour le coup. Non pas qu’elle perde patience mais elle se sent au pied du mur. Plus rien ne fonctionne, pour aujourd’hui du moins, elle n’a pas de nouvelle idée. La brune sent qu’elle va devoir étudier de longues heures avant de trouver quelque chose. Retirant ses lunettes, elle profite de ne pas être vu par la Garcia pour se masser l’arête du nez. Elle en est tellement à se creuser les méninges que la migraine commence doucement à se faire sentir. Il faut dire que ses journées sont plutôt bien remplies et pour le coup, elle a un peu de mal à gérer. Elle en vient même à se demander si la séance ne devrait pas en rester là. De toute manière, elle ne pense pas qu’il soit encore possible d’avancer.

Alors qu’Iso’ lâche un léger soupir et s’apprête à se lever pour mettre fin au supplice de la jeune demoiselle, elle est stoppée dans son mouvement par sa voix. Elle n’a jamais autant parlé en une fois, encore moins de ce qui lui est arrivée. Mais la brune comprend bien que c’est de cela qu’elle parle. Et c’est maintenant qu’elle obtient ce qu’elle veut qu’elle se trouve totalement désemparée. Face à ce qu’elle entend mais aussi face à la détresse de Ciara. Parce que son cœur se serre alors que la mexicaine éclate en sanglots. Pour la première fois, Izzy ne sait pas quoi faire. Il ne faut pas établir de lien émotionnel trop fort avec les patients, au risque de se prendre un retour de flamme. Malheureusement, la jeune femme s’est attachée à elle sans vraiment s’en rendre compte. Et elle ne sait plus quoi faire. Elle ne peut même pas poser une main compatissante sur son épaule ou sur sa main, au risque d’avoir une réaction plus violente qu’elle ne le voudrait. « On devrait en rester là pour aujourd’hui… Je… je suis désolée Ciara… » Elle ne peut plus rester. Elle le doit pourtant. Mais elle n’a pas le cœur assez accroché aujourd’hui. Alors, elle sort quelques instants, rendant la place à celui qui lui sert de mentor. Et là, une fois dehors, elle respire un grand coup. Elle détache ses cheveux, enlève ses lunettes et place ses mains sur son visage. Son cœur a un rythme saccadé. Elle n’a pas supporté le peu qu’elle a entendu, combiné aux informations qu’elle a eu dans le dossier de l’enquête. Elle ne sait pas pourquoi mais la canadienne est profondément touchée par cette histoire, assez pour en perdre son professionnalisme. Pourtant, elle se compose de nouveau ce masque, celui qu’elle a face à tous les autres patients. Sans avoir replacé la pince dans ses cheveux, elle retourne alors dans le bureau. Sauf qu’elle repart dans son coin. Isobel se sent perdue en cet instant.
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