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Here comes the night (Donovan)

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Here comes the night (Donovan)
Mer 19 Juin - 22:50
C’est la bruit de travaux, non loin du petit parking où il s’est garé, qui le réveille en sursaut. Ellis se redresse légèrement, cligne plusieurs fois des paupières pour s’habituer à la lumière du jour, avant d’accuser le coup, dans une grimace, de l’alcool cognant à ses tempes. Il a trop bu, cette nuit. Beaucoup trop bu, pour noyer sa peine et effacer de son esprit cette vision d’horreur. Celle de son mari, de son âme soeur, avec un autre homme.
Il rentrait plus tôt que prévu, ayant décidé de faire une surprise à Donovan et aux enfants, en leur cuisinant un dessert qu’il affectionne, comme avant. Comme avant sa promotion, comme avant ses heures interminables. Comme avant qu’il ne délaisse sa famille et son mariage, pour s’occuper de la trop haute pile de dossiers sur son bureau. Toute sa vie vient de lui éclater en plein visage. Alors qu’un fin sourire sur les lèvres, il se dirige vers la chambre parentale, tandis que les enfants sont à leurs activités extra-scolaire et ne rentreront que pour le dîner. Il n’a qu’une hâte, serrer Donovan dans ses bras, l’embrasser, peut être même, briser leur routine de ces derniers mois, pour le pousser en arrière, sur leur lit. Un millier de scénarios se dessinent dans sa tête, mais certainement pas celui que se révèlera sous ses yeux. Son mari, au lit avec un autre homme. La couette ne cachait même pas tout. Suffisamment pour ne pas lui faire tout apercevoir, pas assez pour lui faire comprendre, aux mouvements de son homme, aux soupirs lascifs et aux gémissements de ce jeune homme entre ses bras. Ellis s’est immobilisé. Son coeur a raté un battement. Le type a réalisé sa présence, s’est braqué et immédiatement, Donovan s’est tourné vers lui, l’a appelé. C’était trop tard. Dans sa poitrine, son myocarde venait d’exploser en mille morceaux devant cette scène.

Il s’est détourné, il a dévalé les escaliers, bien trop vite. N’a même pas réalisé les cris de Donovan, l’appelant derrière lui, tentant de le retenir, à moitié nu, couvert de la luxure d’un autre. Ellis n’a fait que récupérer son blouson, ses clés et est sorti, a grimpé dans sa voiture, avant de filer, démarrant à toute allure. S’éloigner, le plus vite possible, alors que dans sa poitrine, son coeur battait à vive allure. Il a finit par se garer, après quelques minutes de route. Il a fixé un point devant lui, le regard vide, perdu. Un mélange de rage, de colère profonde mais surtout d’une accablante tristesse, alors que l’homme, tenant toujours son volant à dix heure dix, s’est effondré contre ce dernier. Son front a heurté le centre aux multiples anneaux, logo de son SUV, avant que les larmes et spasmes douloureux de peine, n’agitent sa poitrine. La sensation de coups de poignard. Dans son coeur, dans ses tripes. Le laissant baigner dans son sang, se vider de toute trace de vie. Jamais il n’aurait imaginé, après toutes ces années, après cette complicité et amour fusionnel entre eux, que Donovan soit capable de le tromper. Lorsqu’il redresse le visage, ses yeux clairs rougit par la peine, les larmes laissant des sillons brulant sur ses joues, Ellis a l’impression de n’être plus rien. Quelque chose s’est brisé en lui, éclats de verre qui le lacèrent. Est-il devenu si repoussant ? Si ennuyant ? Avec les années. Tout s’entremêlent dans sa tête, il a envie de vomir toutes ses tripes. Il a envie de se jeter d’un pont, tant la douleur de la trahison est immense. Un trou abyssal qui se creuse dans sa poitrine. La sensation d’accuser le coup d’une balle qui ne ressort pas. Qui se flanque dans ses chairs.

Il finit par s’échouer dans un bar suffisamment éloigné de Beverly Hills. Il est là, avec sa mine défaite, sa démarche de cadavre et son costume hors de prix, dont la cravate a été relâché pour lui donner l’illusion de mieux respirer. Il se laisse tomber sur un tabouret du comptoir et commande à boire. Il ne sait plus combien de whiskies il a ingurgité. Un trop grand nombre, jusqu’à s’endormir sur le comptoir pour être jeté de l’établissement à la fermeture, vers trois heures du matin. Certains ont bien tentés de l’approcher, durant la soirée, mais l’avocat les a tous fait fuir, sauvage, blessé. Animal féroce qui lutte contre ceux venus l’achever. Il a terminé dans une boîte de strip-tease bon marché, jouxtant le petit bar, dans un coin de ruelle à l’abris des regards. Des femmes qui se déshabillent, qui aguichent, alors qu’il ne ressent pour elles aucune once de désir. Il n’y a que les hommes pour éveiller ses sens. Il se laissera simplement choir sur une banquette en velours. Il boira encore. Encore et encore, noyant totalement ses sens. Il veut chasser de son esprit cette terrible vision. Il ne songe même pas aux enfants, en cet instant. Il est trop défait pour ça. Il est trop détruits pour apparaître devant eux. Il sait que Donovan inventera une excuse et qu’ils sont trop jeunes pour réaliser vraiment.

Il ne sait pas comment il parvient à retrouver sa voiture, à tituber jusqu’à elle pour s’échouer sur la banquette arrière et y passer quelques heures à dormir de tout son soul. Ses prunelles claires cherchent son téléphone du regard, échoué sur le sol, pour en aviser l’heure, alors qu’il reprend petit à petit ses esprits. Il est tôt, encore trop tôt, certainement. Il sait qu’à cette heure, Donovan se lève à peine, commence à se préparer avant d’aller s’occuper des enfants. Il sait qu’à cette heure, il pourra revenir, enlisé dans cette marche de la honte, histoire de se doucher et de se changer. Il doit puer l’alcool, le tabac froid des types qui fumaient autour de lui. Possiblement la sueur, aussi. Les cheveux en bataille, l’air complètement hagard et la bouche pâteuse alors qu’il regagne le siège conducteur pour démarrer sa voiture et rentrer chez lui. Il doit probablement avoir encore trop d’alcool dans le sang pour pouvoir conduire, mais n’y accorde plus aucune importance. Lui si droit, si plein d’honneur et de vérité, se sent simplement souillé. Ternis. Tâché. Il est décomposé et toute sa douleur se lit sur son visage, alors qu’il passe l’imposant portail pour se garer devant chez eux. Il sent les larmes lui monter de nouveaux aux yeux, alors qu’il pense au regard trop bleu de son mari. Alors qu’il songe à tout l’amour qui pulse en lui. Un amour désormais gorgé de ressentiment. Saccagé comme des herbes hautes, fauchées de quelques pas.

Il range son téléphone dans la poche de son pantalon sombre, alors qu’il gagne la maison, déverrouillant avec son jeu de clés. Tout est encore calme, gorgé de quiétude et de douceur alors que le soleil matinal traverse les larges fenêtres de la maison. La tête basse, les yeux rougit, Ellis se traine d’un pas lent jusqu’à l’étage, jusqu’à la porte de la chambre conjugale qu’il ne parvient pas à ouvrir de suite. La vision de la veille lui revient en plein visage comme une gifle douloureuse. Il n’a pas le choix, toutes ses affaires son là. Il finit par se saisir de son courage et passe la porte. Celle de la salle de bain est ouverte et les bruits s’en échappant lui laisse sous entendre que Donovan est encore sous la douche. Il sent d’ici les effluves de gel douche. Alors qu’il se plait à imaginer son mari, à le rejoindre dans la salle de bain et se glorifier de sa nudité tout en discutant, le matin, cette seule pensée fait naître quelques larmes à ses yeux, humidifient ses prunelles claires d’ordinaire si pures et pleine de vie. Il jette mollement son téléphone sur le lit défait, l’écran s’allume un instant, affichant tous les messages de Donovan. Il les a vu. Il en a lu la plupart mais n’a pas daigné y répondre, y accorder trop d’attention. L’homme de sa vie venait de le briser comme une pierre jeté dans une large vitre. En des milliers d’éclats.

Il retire ses chaussures, les laisses vers la chaise qui lui sert d’ordinaire et se dirige vers le dressing jouxtant leur suite parentale. Juste récupérer quelques vêtements et gagner la salle de bain de la chambre d’amis la plus proche. Fuir, encore, alors que sa peine est encore une blessure lancinante au creux de son âme.
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Here comes the night (Donovan)
Jeu 20 Juin - 14:26
Ça ne compte pas. Son cerveau coupable lui envoie des excuses qui n'en valent pas la peine, qui ne méritent même pas d'être dites à voix haute. Le mal est fait, lui répond une autre part de son cœur. L'odeur de ce gamin sur sa peau lui semblait enivrante mais depuis qu'Ellis a quitté la maison avec l'image de son mari dans les bras d'un autre incrusté dans les pupilles, Donovan ne supporte plus rien. Il a tenté de le rattraper mais c'était déjà trop tard. La voiture démarrait et même courir le plus vite possible n'y aurait rien fait. Il a d'abord changé les draps avec hâte, plongeant dans le bac à linge sale ceux qu'il a souillé de son infidélité. La troisième capote, celle de trop, celle qu'il n'aurait jamais dû ouvrir tout comme les deux premières.
C'est tout le respect que tu portes à ton mariage, Donovan ?
Les paupières bordées de larmes, l'homme honteux a mis de côté ses inquiétudes pour faire bonne figure lorsque le taxi s'est arrêté dans leur grande cour pour déposer leurs deux petits bouts. Il n'y a que pour eux que Don est capable de tapisser un sourire sur son visage creusé par la peur de ne jamais revoir Ellis et celle d'avoir détruit son mariage -mais aussi leur famille. Il ne se pardonnerait pas de mettre à mal le cœur de leurs bébés pour une histoire de sexe. Fébrile, la soirée s'est déroulée dans toute sa normalité à l'exception d'un papa absent. L'excuse était déjà toute prête.
- Papa ne va pas rentrer ce soir, trop de travail. Ce n'est pas la première fois que ce genre de choses arrive mais ce soir, leur mentir lui refile un goût amer sur la langue. Si tu n'avais pas déconné, personne n'aurait à fuir ce cocon et à inventer des mensonges. Le regard bienveillant de Polly et Jude qui ne se doutent de rien lui tord le cœur.
Mais qu'est-ce que tu es en train de leur faire ?

Comme à chaque fois qu'Ellis ne rentre pas, Donovan prépare leur grande chambre à l'arrivée des enfants. Polly ramène sa peluche rose licorne pendant que Jude enfile son pyjama de spiderman. Le petit gigote dans tous les sens, prend le lit pour un trampoline pendant que leur père se change dans la pièce d'à côté en leur demandant de choisir un film.
Laissez-moi un peu de place les monstres. Il attrape Polly pour la couvrir de chatouilles et les faire fuir du côté droit du lit, la place d'Ellis. Au bout de cinq minutes, alors que Donovan lance pour la millième fois le film Dragons, de chaque côté de son corps s'allonge un des enfants. Comme toujours la petite s'endort la première et Jude ne tarde pas à la rejoindre aux pays des rêves. Si en temps normal, Don serait déjà en train de les coucher en entendant que son mari rentre de ses heures supp, il se contente cette fois d'attraper son téléphone pour regarder l'heure défiler. Le cœur au bord des lèvres, l'inquiétude se propage dans chacun de ses organes. Elle le grignote, pose sur son âme des paillettes de désespoir qu'il sent petit à petit s'incruster dans son sang. Ses doigts sont tremblants, peinent à se concentrer sur les lettres. Il tente même de l'appeler un moment mais ne lui laisse pas un message vocal. Sa voix est trop basse, trop brisée pour parvenir à quoi que ce soit et sortir le moindre son ne ressemblant pas à des larmes. Ce n'est que vers trois heures du matin que Donovan cède et les porte un à un jusqu'à leur lit respectif. Le veilleuse de Jude le guide dans l'obscurité avant de revenir dans sa chambre.
Là, l'homme se précipite vers sa table de chevet pour gober quelques pilules et tenter de trouver le sommeil.
Il doit absolument dormir s'il veut survivre à la journée de demain. Qu'importe si Ellis ne rentre pas, il lui faudra tout assumer, que ce soit les enfants, les horaires ou même son travail.

[…]

Ce n'est qu'en entrant dans la chambre qu'il remarque la paire de chaussures. Son regard est immédiatement attiré par ce que son homme a laissé derrière lui. Son sang ne fait qu'un tour alors que Donovan reste planté là, partagé entre l'envie de faire comme si de rien n'était ou de lui courir après tout de suite. Il prend le temps d'enfiler un short pour se rendre jusqu'à la salle de bains dont ils ne se servent jamais pour le retrouver. Il n'entend pas le bruit de l'eau, toque grossièrement avant d'ouvrir la porte pour lui faire face. Ellis est là, même pas encore déshabillé mais il remarque immédiatement que sa nuit a été chaotique, bien plus encore que la sienne. Les larmes remontent brutalement jusqu'à ses paupières mais il les ravale, trop fier pour simplement s'écrouler à ses pieds même si l'envie n'en manque pas. Ce qui prime n'est autre que son inquiétude. Brutalement, son corps se rapproche d'Ellis pour le pousser et le maintenir sous sa poigne. Son mari pourrait facilement l'envoyer chier mais la peur décuple ses forces. Le lavabo empêche le corps de son homme d'aller plus loin. T'étais où putain ?! Je me suis fait un sang d'encre pour toi ! Le fait qu'il soit coupable de par son infidélité lui semble une donnée négligeable. Égoïste, rongé par l'idée de ne peut-être plus le revoir en un seul morceau, Donovan resserre la pression pour l'empêcher de bouger. Le regard du plus vieux est partagé entre la douleur, la culpabilité et cette transe terrifiante qui le fait trembler. Tu as vu ton état ?! Si tu t'en fous, pense au moins aux enfants. Ne les force pas à te voir comme ça. Ne les oblige à leur montrer que l'un de leur père est un être détestable et lâche. Ne leur fais pas ça … préserve-les. La bouche entrouverte, les muscles figés, Dono ne bouge plus, prenant petit à petit connaissance des conséquences de ses conneries.
Si tu savais comme je me déteste de nous faire ça.
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Here comes the night (Donovan)
Jeu 20 Juin - 22:35
Les bruits de l’eau s’écoulant de la douche, résonnent encore dans la chambre, alors qu’Ellis se saisit machinalement de quelques affaires. Il ne fait même pas réellement attention au costume qu’il choisit, lui qui met toujours un point d’honneur à être élégant. Il en sélectionne un simple, un gros clair, une chemise bleuté, des sous-vêtements. Ses gestes sont machinaux, là juste pour récupérer ce dont il a besoin pas ce qui lui fait envie. D’ordinaire, il est de bonne humeur le matin, s’adonne parfois à une gaterie auprès de son mari, dépose quelques baisers sur sa peau et se prépare avec le sourire. Heureux de tout ce qu’est sa vie. Aujourd’hui, il n’est que l’ombre de lui même. Un homme qui a perdu toute sa joie de vivre, tout le bonheur dont il irradie en temps normal. L’air un peu absent, ses vêtements dans les bras, il gagne la salle de bain de la chambre d’amis où il pose ses affaires sur le lit de la chambre, toujours parfaitement fait. Il retirer ses chaussettes, sa veste de costume, sa ceinture, avant de gagner la salle de bain et de fermer la porte derrière lui. Il ne la verrouille pas, cela serait inutile.

S’avançant dans la petite pièce, il heurte son reflet du regard, pour constater à quel point il ne ressemble plus à rien. La mine décomposée, creusée par la fatigue et l’alcool. Les yeux rougit par les larmes et la colère, alors qu’il s’abreuve de quelques gorgée d’eau, au robinet. Il peut lire, au fond de ses prunelles azur, toute sa tristesse qui instantanément, lui serre le coeur alors qu’il est dans cette maison même où il a surprit son mari en pleine trahison. Il soupire, déglutit, détournant ses yeux de son reflet pour essayer de garder encore un peu de dignité. Il se tourne, prêt à aller ouvrir la douche pour en faire chauffer l’eau, lorsqu’on toque à la porte grossièrement, avant de l’ouvrir presque brusquement. Le regard d’Ellis est machinalement attiré, heurte soudain son mari qui entre en trombe dans la pièce, sans même refermé derrière lui. Il entrouvre les lèvres pour s’exprimer, mais Donovan ne lui laisse pas le choix et se saisissant de lui, le plaque en arrière contre le lavabo, le maintient entre ses filets. Pris au piège. Le coeur d’Ellis s’emballe, sous le joug de la colère, de la hargne. Comment ose t-il s’imposer ici et en plus de ça, l’engueuler pour avoir disparu. Il s’apprête à répliquer, mais est coupé dans son élan, par le plus âgé qui renchérit. La pique dont il l’affuble fait certainement plus mal que ce qu’il imagine. Il n’est rien. Il fait pitié. La seule chose qu’il lui reste, c’est de penser aux enfants, alors qu’il souffre. Non, il n’a pas le droit d’être détruit, c’est ce qu’il comprend. L’impression amère que bientôt, Donovan lui demandera d’arrêter ses enfantillages, alors qu’il vient de saccager onze années de mariage et treize ans de bonheur.

« C’est seulement pour eux que je suis revenu » Crache t-il, acide. Il ne compte pas épargner Donovan, se montrer doux ou prévenant. En cet instant, c’est la rage qui le prend le pas sur la peine qui pulse en lui, lancinante. Comme un bruit de fond. « T’en fais pas, je vais tâcher d’être présentable » Renchérit-il, amer, agressif dans le son de sa voix, lui toujours si doux et enjoué. Ici, il n’est plus le même homme, alors que ses yeux s’accrochent à ceux de son mari. Sa proximité, son corps à moitié nu. Tout le désir qu’il ressent pour lui en temps normal est balayé par la haine. Il pourrait se jeter sur lui, l’étrangler. Il pourrait cogner son torse, le forcer à reculer. Il irradie de rage, tant la peine est un couteau sous sa gorge. « Lâches moi et casses toi » Plus véhément cette fois. Il ne compte pas le gratifier d’un tant soit peu de douceur ou de neutralité. Donovan a tout saccagé. Leur mariage mais surtout tout l’amour d’Ellis, gorgeant encore son coeur déçu. Les questions qui lui brulent les lèvres. L’envie de savoir, depuis combien de temps, avec combien de partenaires. Ce type n’était possiblement pas le premier. Depuis combien de temps bafoue t-il ainsi leur mariage et celui qu’il est ? Il sent ses lèvres le bruler à imaginer s’être repait de son mari alors que d’autres avaient savouré sa chair et son corps entre temps. Ellis l’aime, d’un amour incommensurable et désormais destructeur.
La seule chose qui le pousse à ne pas poser les questions trop douloureuses, c’est qu’il devra faire face aux enfants, d’ici peu. Qu’il devra agir comme si rien ne c’était passé. Qu’il devra être ce papa souriant et attentionné, enjoué et souriant, qu’il est toujours avec eux. Si Donovan lui offre la vérité, il n’a que trop peur de ne pas garder la face. Ellis a toujours été bien plus sensible qu’il le laisse présumer. Qui ne le serait pas à sa place après avoir vu son bonheur s’exploser au sol comme un vase trop fragile ? Il déglutit, le menton en avant, les yeux accrochés aux siens. Son coeur s’emporte dans sa poitrine, partagé entre le désir, l’amour et une profonde rage collée à son corps, nageant entre ses cotes.
Si tu savais comme je t’aime, mais à quel point cet amour aujourd’hui me détruit.
Tu m’as brisé. Tu as écrasé les morceaux de moi, là, sous tes pieds.
Je voulais juste que tu m’aimes, pour l’éternité.
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Here comes the night (Donovan)
Ven 21 Juin - 14:51
Il sait que la colère de son mari ne laissera rien hasard et son regard s'intensifie, comme s'il était prêt à tout accuser, que ce soit les insultes, les coups ou le silence. Son corps, encore chaud et légèrement humide de sa douche matinale le maintient fermement contre ce lavabo. Ses cheveux mouillés lui collent au front et rendent les traits de son visage plus durs. Le regard d'Ellis a ce quelque chose d'enivrant qu'importe la situation. L'avocat irradie, de cette force qui laisse sans voix, de cette hargne qui lui a permis d'arriver si loin aujourd'hui. Les doigts de Donovan se resserrent sur le tissu mais ce n'est qu'une illusion. Il se sent perdre de sa force et de sa dignité. La voix de son mari quant à elle ne perd pas de sa superbe. Malgré son haleine chargée d'alcool et ses yeux fatigués qui laissent entendre que la nuit a été forte en autodestruction, à présent, le masque semble toujours si solide. Ellis le regarde et lui fait comprendre qu'il n'obtiendra rien de lui. Il dégage cette force et ce sang-froid à toutes épreuves qui décroche un frisson à Donovan. En treize ans, s'il a eu l'occasion de le voir à l'oeuvre, son admiration reste intacte.
Son mari est merveilleux.

Si l'horloge de le chambre fonctionne bien, il leur reste à peu près trente minutes pour se cracher au visage leurs souffrances avant que les enfants se réveillent. Trente minutes pour régler treize années jetées à la poubelle et un mariage gâché. Trente minutes, ça ne tient plus qu'à ça, qu'à cette poigne solide et à ce mépris que lui crache Ellis à la gueule.
Et s'il avait tout fait foirer à ce point ?
Forcément. Tout est acceptable et pardonnable sous cette maison mais pas l'infidélité. Pas alors qu'elle était la peur la plus ancrée en Donovan avant que les enfants arrivent. Plus jeune et moins sûr de lui, il était le premier à soupçonner des flirts et voir le mal partout. Si on lui avait dit qu'après tout ce temps ce serait finalement lui le coupable, il n'y aurait pas cru une seconde. Même là, attaché à son mari, ce qu'il a fait lui semble irréel. Ce n'était peut-être qu'un rêve, non un cauchemar, si clair qu'il semble vrai mais le réveil est imminent.
C'est ça, non ? Ça ne peut vouloir dire que ça. Heureusement, les paroles d'Ellis le ramènent les pieds sur terre. Tu n'es qu'un traître.

Et si Ellis lui a rendu la pareille cette nuit ? Si ce qu'il sent, cette odeur de transpiration et de désespoir est aussi celle d'un autre ? Il voudrait pouvoir se transformer en chien renifleur pour le suivre à la trace et remonter tous les endroits où il est passé pendant que lui dormait avec les enfants en attendant ses messages. Ses messages, d'ailleurs, pourquoi faut-il qu'il y pense maintenant ? Les enfants, d'accord, il revient pour eux mais lui alors ? Tu as perdu ton rang de mari et d'âme soeur dés l'instant où tu n'as rien trouvé de mieux que fourrer ta queue dans le corps d'un autre. Le pire après tout ça, c'est cette sensation d'avoir nagé dans le vide. Le regard du stagiaire ne lui apporte aucune satisfaction. Il n'a retiré de cet écart que de la souffrance et des remords. Pas une once d'apaisement ne traverse ses muscles et ne se loge dans son cœur. Rien.

Il lui demande de dégager et cette demande a l'effet inverse sur Donovan qui se rapproche un peu plus. Son souffle s'échoue sur sa bouche. De là, il a une vue plongeante sur sa mâchoire délicieuse et la douceur de sa peau. Il pourrait l'embrasser comme tant de fois auparavant mais maintient les démons de son désir. S'il tente quoi que ce soit avec Ellis, ce n'est que par peur de le perdre, que pour essayer de se rassurer : est-ce que cet homme m'aime toujours ? Et si ce n'est qu'une habitude, qu'une certitude qu'il s'était rentré dans la tête avec les années et contre laquelle il n'essaie plus de savoir la vérité. Et si son mari aimait seulement la facilité de leur mariage sans vraiment l'estimer ? S'il s'était lassé ? Et c'est tout ? Les questions fusent dans sa tête mais seules quelques unes traversent la barrière de ses lèvres. C'est tout ce que tu trouves à dire ? C'était un appel à l'aide. Sur le corps de ce gamin, Donovan ne se retrouve pas. Il n'y a que contre la peau de son mari qu'il peut sentir la saveur de son âme. Il n'y a qu'avec Ellis que les choses comptent et prennent de la profondeur. Le reste ne rime à rien. C'est tout ce que ça te fait.
Mais qu'attendais-tu Donovan ? Il ne va pas se mettre à genoux pour te supplier de rester et ne pas le quitter. Il ne va rien faire de tout ça parce que tu es un minable.

C'est à se demander si tu en as réellement quelque chose à foutre de tout ça. Sa gorge se noue. Donovan a toujours été le plus à fleur de peau des deux. Sa main lâche le tissu, remonte jusqu'à la joue d'Ellis pour le regarder fixement. Parfois il a la sensation d'être aimé par nostalgie. C'est exactement ce qu'il n'a cessé de ressentir au cours des derniers mois. Comme si son mari leur avait tout donné et qu'il se reposait à présent sur leurs souvenirs intenses et fiévreux sans vouloir en créer de nouveaux. Les yeux rouges, en plein désarroi, son torse se cale contre le sien, qu'importe l'inconfort de leur position, les lèvres de Donovan sont si proches des siennes que leurs souffles ne font qu'un. Il peut sentir la douceur de sa bouche contre la sienne quand il parle. Cette proximité l'empoisonne en même temps qu'elle le fait espérer. Tant qu'il maintient Ellis contre lui, qu'il le force à ne pas se dérober, son mari ne pourra plus disparaître comme il l'a fait cette nuit. En état de transe, Don est incapable d'avoir la moindre conversation rationnelle. Son cœur le torture trop pour ça.
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Here comes the night (Donovan)
Ven 21 Juin - 22:50
Malgré le piteux état qu’il affiche à son mari, Ellis ne peut pas perdre la face. Il ne peut pas fondre simplement en larmes et lui dire à quel point il souffre. Il ne peut pas se montrer vulnérable. C’est ce qui pulse en lui, qui lui fait garder la tête haute, se montrer agressif. Rien de plus qu’une forme de protection, un peu bancale, mais encore présente. Il se raccroche à tout le ressentiment qu’il ressent à l’égard de Donovan. La colère, la rage, l’envie de cogner sur son torse ou simplement de laisser son poing s’accrocher à sa pomette. Ça le brule, de lui faire comprendre à quel point il lui a fait du mal. Mais Ellis se préfère froid. Il ne peut pas craquer, ici, maintenant. Pas alors que d’ici une bonne trentaine de minutes, il devra préparer le petit déjeuner pendant que Donovan s’occupera des enfants. Qu’il devra enfiler une chemise propre et revêtir ce costume de papa parfait. Celui qu’il s’efforce toujours d’être. Celui qui aujourd’hui, voudrait juste boire encore, s’échouer sur ce lit, juste à côté et pleurer toutes les larmes de son corps. Ses yeux défient en silence ceux de son mari. Il ne veut pas qu’il puisse y lire sa tristesse, malgré le fait qu’elle transparaisse sur les traits fatigués de son visage.

Les mains d’Ellis sont appuyées contre le tour du lavabo, en marbre blanc, alors qu’il est là, plaqué contre ce dernier par le corps de son mari, un peu plus grand de seulement quelques centimètres. Ses yeux trop bleus, Ellis y est totalement plongé. Il s’efforce de conserver une distance que le plus âgé amoindri, alors que son torse nu se cale contre le sien. Alors que ses lèvres sont trop proches des siennes. Qu’il sent son souffle s’y échouer et avec lui, tous les relents de leurs étreintes et de leur passion. Ils s’aiment, au delà de tout et avec les années, leur complicité dans les draps n’en a été qu’amplifié. C’est celle-ci qui travaille légèrement le bas ventre d’Ellis, malgré toute la rage sur laquelle il se focalise. C’est douloureux de l’aimer à ce point, de l’avoir si proche sans pouvoir agir, parce qu’il se doit de lui en vouloir. Il souffre et les battements douloureux de son coeur sont là pour le lui rappeler. Pour raviver la hauteur de la trahison dont il parle enfin.

Ellis sent brutalement la situation se retourner contre lui. Son coeur s’emporte un peu plus et la colère vient le grignoter, alors que ses yeux s’agitent d’une lueur plus hargneuse. « T’es sérieux là ? » Demande t-il, amer. « Tu crois vraiment que j’en ai rien à foutre ? Tu m’as détruit Dono et j’ai passé la nuit à me saouler la gueule pour chasser de ma tête cette vision de toi en train de baiser avec ce type » Crache Ellis tout contre ses lèvres, alors que son coeur bat désormais jusqu’à ses tempes. Il sent les larmes lui monter aux yeux, rien qu’à en reparler. Rien qu’à revoir cette scène, les soupirs lascifs et les mouvements de son homme, que le drap cachait à peine. Ca aurait dû être lui, là, dans ce lit, avec son mari. À gémir trop fort sous ses coups de reins, alors qu’ils auraient pour une fois étés un peu seul. « Si je suis rentré plus tôt c’était pour te faire une surprise, mais c’est moi qui en ait eu une » Renchérit-il, du même ton emporté. Il sent les larmes perler à ses yeux, il sent toute cette rage le pousser à craquer. « Casses toi avant que je craque, les enfants ne peuvent pas me voir comme ça » Relance t-il, d’une voix qui se brise. Ellis perd progressivement de son panache, alors qu’il renifle un coup, le regard qui s’accroche de nouveau à celui de son mari, alors qu’il est trop proche. Que ses lèvres frôlent les siennes et que l’envie est là. S’accrocher désespérément à lui, à ce qu’il leur reste.
Est ce que tu m’aimes encore, dans le fond ?
Mais plus encore, est-ce que tu me désires toujours ?


Le coeur d’Ellis se broie dans sa poitrine. Ses mains viennent se poser sur le torse de son homme pour lui intimer de reculer. Le repousser légèrement en arrière, ré-instaurer un peu de distance entre eux, alors qu’il sent la chaleur irradier de tout son corps. Son bassin contre le sien. « T’es qu’un salopard, t’as tout foutu en l’air, t’as tout saccagé » Relance t-il d’une voix plus posée, plus désespérée. Mais Donovan reste là, tout contre lui. Ses lèvres le brulent. Autant des questions qui menacent de s’en échapper, que de l’envie furieuse de communier avec les siennes. Ellis est totalement perdu, noyé sous les torrents de sentiments contradictoire. De peine, de colère, de désir charnel et viscéral. « Vas t-en » Re-tente t-il, alors qu’il est incapable de trop violemment le repousser, tant son âme et son coeur, sont en émoi. Il n’est plus rien. Il n’a plus rien. Il se raccroche juste à sa raison qui lui dit qu’il doit épargner les enfants, à tout prix. Mais il est certainement déjà trop tard, pour recoller les morceaux. Donovan est passé à autre chose et si’l est là, en face de lui, tout contre lui, c’est probablement pour forcer Ellis à conserver encore un jeu d’apparence. L’avocat s’en persuade. C’est terriblement douloureux, d’avoir cette sensation de n’être plus rien. Juste une alliance à l’annulaire et des voeux trop lointains, qui ne veulent probablement plus rien dire.
Je jure fidélité.
Un gout amer qui envahi sa bouche et colle à son palais.
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Here comes the night (Donovan)
Sam 22 Juin - 16:29
Donovan ne réalise pas bien qu'il n'est pas en position de s'en prendre à son mari. Sa peur le rend maladroit et agressif. Avant de rencontrer ce gamin et de s'évader dans ses bras, il avait déjà la sensation insupportable de perdre Ellis petit à petit. De la façon la plus vicieuse que la vie puisse le permettre : sans engueulade, sans froid, sans tension, seulement sous forme de silence et d'attentions qui disparaissent au fil du temps.
Son cœur s'embrouille. Tout comme son cerveau. Ses nerfs non plus ne tiennent pas le coup.
Il est le seul responsable de cette défaite et de ce déchirement.
Quel idiot.
Même les murs de la maison semblent le pointer du doigt et lui faire comprendre qu'il n'a plus sa place ici. Pourtant, Donovan serait incapable de laisser sa place à un autre. Après toutes ses années passées à aimer le même homme et connaître son corps sur le bout des doigts, s'adapter à un autre lui semble irréel. Son organisme s'est habitué à Ellis et n'accepte plus que lui. Son amour réagit à des lois de l'univers que seuls les sentiments connaissent. Il n'est qu'un pantin et même sa raison ne peut lutter contre son cœur brisé, sans cesse en manque d'attention, attachée à la peur terrible de perdre l'autre.

Rentrer plus tôt … Un rire amer quitte ses lèvres. Toutes les soirées de son mari passées au bureau plutôt qu'ici, avec eux, lui reviennent en pleine gueule. S'il s'est fait la promesse de ne jamais lui reprocher de réussir, sa tristesse la brise brutalement. Elle ne demande pas son avis à Donovan. Il a perdu les filtres qui l'empêchaient jusqu'ici de déconner royalement et ne pas blesser par la parole alors qu'il vient de le faire par la tromperie. Pour une fois que tu te rappelais que j'étais là, à t'attendre. Le seul soir où il n'avait pas espéré voir sa moitié rentrer plus tôt. Le seul, celui de trop. A croire que la vie n'attendait que ça : qu'Ellis sache la vérité et que tous deux soient délivrés de ce lourd secret. Sa gorge se noue tellement qu'il peine à déglutir alors que le souffle fiévreux et colérique de son mari rencontre le sien. L'électricité qui se dégage de leurs regards le cloue sur place. Même s'il voulait, Donovan ne peut tout bonnement pas reculer.

Ellis lui demande une énième fois de partir, tente de le repousser mais jamais le plus vieux n'a eu telle résistance. C'est là qu'il réalise.
Il ne lui a même pas dit.
Il n'a même pas pris le temps de le regarder droit dans les yeux et de lui avouer. Comme il est désolé, comme il l'aime, comme il est pitoyable. Une lame s'enfonce brutalement en lui, invisible mais tellement douloureuse que sa mâchoire se serre un instant. Que vont-ils devenir ?

Non … non. S'il te plaît. Calme-toi. Plus paniqué, sa main se pose sur sa joue pour maintenir son visage proche du sien, l'empêcher de le fuir encore une fois. Je suis désolé. Je- merde. Je suis tellement à la ramasse en ce moment. C'était rien tout ça. Il est le cliché des types qui ont tout à se reprocher mais qui tentent de faire avec les derniers morceaux qu'il leur reste. Donovan se sent tellement impuissant, pourrait se cracher à la gueule d'avoir fait ça à Ellis. Pourquoi est-ce que les personnes que l'on fait les plus souffrir sont aussi celles auxquelles on tient le plus ? Pourquoi fallait-il que la foudre tombe maintenant, ici. Pourquoi ce ciel est-il devenu si orageux ? Il voudrait pouvoir dégager les nuages, ramener le soleil, ses rayons chaleureux et réconfortants.

Désespéré, plus pathétique que jamais, ses lèvres s'accrochent à celles de son mari, lui réclament des baisers, un contact qui pourrait laisser entendre qu'ils ne sont pas complètement à la ramasse malgré l'horreur qu'il vient de leur faire subir. Le contact est brûlant, lui ferait presque mal à l'âme tant il y jette toute sa vie et ses sentiments, ses pardons, ses remords, ses espoirs, ses déceptions.
Ce n'est pas juste un baiser, c'est une tentative de résurrection.

Les yeux fermés, Donovan ne se sent pas assez fort pour intercepter le regard de son mari. Sous ses paupières closes se cachent des larmes que la fierté empêche de couler Sa main se cale dans la nuque d'Ellis, caresse délicatement la racine de ses cheveux. Ce moment, cela fait des semaines qu'il l'espère. Se consumer pour l'homme qu'il aime est ce qui lui permet de se sentir si vivant, si amoureux, si important. Sa bouche connaît si bien la sienne qu'elle sait s'y faire et tente de l'amadouer, de lui montrer qu'il n'a rien oublié, qu'il le tient au creux de ses veines et de ses tripes.
Jamais Ellis ne pourra lui échapper.
Il l'aime tellement.
L'amour ne dure pas trois ans.
Il s'étale jusqu'à l'infini malgré les embûches.
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Here comes the night (Donovan)
Sam 22 Juin - 21:08
Le rire amer de Donovan est une dague planté vivement dans son coeur déjà sanguinolent. Malgré toute sa colère, Ellis en est davantage détruit, accusant le coup de la culpabilité. Il lui en veut, terriblement, pour les avoir brisé. Mais la façon dont le plus âgé lui fait comprendre que c’est sa faute, n’arrange en rien son état. Ellis tente de garder la face, mais un quelque chose de supplémentaire se brise en lui. Teinte comme des éclats de verres, terminant sur le sol. Il soutient son regard, renchérit en s’en prenant à lui. C’est plus facile que de se regarder aussi dans la glace. La douleur le rend agressif, il lâche des injures là où il est toujours si respectueux. Emporté, parfois, mais toujours avec une certaine retenue dû à son éducation. Ici, il pourrait geindre de douleur, sur le sol. Dans un sens, heureusement que le corps de son mari le maintient comme ça, contre le lavabo parce qu’Ellis le sait, à peine sous l’eau brulante, il se serait juste effondrer, à pleurer toutes les larmes de son corps une nouvelle fois. C’est probablement ce qu’il fera, aussitôt sa solitude douloureuse, retrouvée.

Il tente de le repousser, mais l’autre homme maintient sa prise sur lui, ne le laisse pas se dérober malgré son visage qui recule légèrement, pour tenter d’intimer un peu de distance entre eux. Une distance salutaire, alors que son coeur se meurt. Donovan bafouille, s’excuse trop brièvement pour qu’Ellis ait la sensation qu’il regrette sincèrement. Il n’imagine là que des paroles en l’air, accuse le choc de cette impression que le quarantenaire n’en a pas grand chose à faire de sa trahison. Qu’il le blame, dans le fond. La douleur n’en est que plus douloureuse à encaisser. Ellis était, à ses yeux, dirigé vers un réel bonheur, certain et intense, pour le reste de sa vie. Vieillir aux côtés de son mari, regarder les enfants grandir et s’épanouir. Partager leurs bonheurs et toujours cette complicité de couple qui aujourd’hui n’est plus qu’un morceau de tissu souillé, ternis, gîsant sur le sol avant d’être potentiellement jeté. L’avocat s’apprête à renchérir, il doit se détacher de lui, le laisser partir. Il doit se préparer et rassembler les morceaux de lui même, avant de se retrouver face aux enfants et leur naturelle bonne humeur. Avant de devoir se mouvoir dans ce rôle de papa parfait, qui lui semble souillé. Il voudrait l'être de nouveau, flottant dans le bonheur du mariage depuis longtemps grisé, même s'il n'a pas encore toutes les vérités.

Pourtant, contre toute attente, ce ne sont pas des mots, qui s’échappent de son époux, c’est un geste, presque maladroit d’abord, puis diablement intense. Ses lèvres s’accrochent à celles de son mari. Elles ont le gout du désespoir. Celui du mariage avorté et tâché. Pourtant, elles sont également gorgées de toute l’intensité de leur amour. Il peut sentir son coeur rater un battement, alors que d’abord, il demeure coi. Il est incapable de bouger, ne lui rend pas son baiser. Puis en lui, une barrière s’efface, tombe. Il ferme les yeux, se laisse enivrer par ce baiser d’adieu. Il a le gout de la fatalité, de la dernière fois. Il a l’intensité de leur mariage, de leur première fois. Il est gorgé de tout leur amour. Ellis lâche comme un gémissement contre ses lèvres, alors que dans tout son désespoir, ses bras s’enroulent autour du cou de son mari. S’il doit le perdre pour de bon, après cet instant, il veut lui offrir un baiser de la même force que le sien. Il n’est pas à la hauteur, c’est ce qui pulse en lui. Il ne le sera peut être plus jamais. Pourtant, il y a ces bribes d’espoir alors que les lèvres savent exactement comment communier. Comment communiquer sans même se parler. Ses yeux restent fermés, il savoure sa chaleur. Les larmes qui gorgeaient ses yeux coulent légèrement. Sa colère est comme un démon partiellement calmé. Il revoit cette scène, cette tromperie. Mais ce n’est pas ce qui transparait, alors que son coeur est en émoi mais que sa raison s’affole.
Qu’est ce que tu fais, Ellis, alors que cet homme vient allègrement de te tromper, sous tes yeux ?
Pourquoi tu lui offres ce baiser fiévreux ?
Tu n’en as pas encore eu assez ?


Une de ses mains caresse sa nuque, alors que le baiser se veut plus intense encore. Gorgé de tout ce qu’ils ne se sont pas donné ces derniers mois et en même temps, de toute cette douleur dont il sont gorgé. Il a le gout des regrets et des déceptions. Son bassin se plaque un peu plus au sien. Il le désire. Malgré son état, malgré sa fatigue, malgré sa peine et sa colère, il y a soudain cette envie brutale, qui terrasse tout. Qui renverse la raison et affole le coeur. Qui embrume les sens.
Tu n’es qu’un idiot Ellis.
Mais la douleur de la trahison reviendra te hanter un peu plus tard.
Et tu souffriras.
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Here comes the night (Donovan)
Dim 23 Juin - 14:49
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Here comes the night (Donovan)
Dim 23 Juin - 15:24
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Here comes the night (Donovan)
Dim 23 Juin - 18:56
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Dim 23 Juin - 23:59
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Here comes the night (Donovan)
Lun 24 Juin - 15:16
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Here comes the night (Donovan)
Lun 24 Juin - 19:00
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Here comes the night (Donovan)
Lun 24 Juin - 23:57
Il profite jusqu'à la dernière seconde du contact de son mari. Son regard se plonge dans le sien lorsque le baiser se coupe. Donovan comprend dés l'instant où ses mains se posent sur son torse que tout est terminé. Ici cesse l'oubli. Ici commence la réalité. Ses muscles le font souffrir mais il ne dit rien, ne rebelle pas, pas après avoir eu ce qu'il désirait de son mari.
Mais quel salopard égoïste.
Tous deux vont souffrir d'avoir partagé cet instant, de ne pas avoir su se mettre des barrières. La journée va paraître longue tout comme les semaines à venir ou même les mois. Il ne sait pas au bout de combien de temps les douleurs s'effaceront, à partir de quand il parviendra à nouveau à se regarder dans la glace sans avoir envie de se vomir ou sans se remémorer cette scène où il labourait le corps fiévreux de sa moitié. Sa main tombe dans le vide, on voit bien à travers son silence qu'il accepte son sort. Donovan est plus soulagé et parvient à mettre en place ses neurones. Malgré ses années de plus, il est probablement le moins mature, le plus emporté. Un rien peut lui faire péter une case comme le rendre aussi doux qu'un agneau. C'est à cause de tous ces extrêmes qu'il a terminé de les ruiner. Il faudrait lui passer des menottes, le punir de la pire des façons. Il faudrait pouvoir faire un procès à tous les types qui comme lui font voler en éclat les promesses et brisent les cœurs comme s'ils étaient des données négligeables.

Il le regarde une dernière fois. Donovan le fixe en silence et termine par quitter la salle de bains. Une fois dans sa chambre, il prend le temps de se perdre sous une autre douche avant d'aller vérifier que les enfants sont biens réveillés. Comme à son habitude, Jude traîne au lit, se frotte les yeux en ronchonnant alors que son père s'approche de lui pour déposer un baiser sur ses cheveux. Le gamin lui demande s'il peut rester ici, tente encore le coup avec ses yeux larmoyants. Accroupi à côté de son lit, Dono prend le temps de lui parler un peu, de le couvrir d'amour pour le convaincre d'aller à l'école. Le petite tend les bras et il cède. Son dos se penche légèrement et lorsqu'il se redresse, le gamin est accroché à son torse comme un koala pendant que Polly s'impatiente dans la cuisine pour son petit déjeuner. Débordé, il parvient tout de même à gérer, enclenche le mode automatique afin de leur préparer de quoi manger. Il en profite aussi pour préparer leurs goûters et vérifier les sacs. C'est à ce moment là que dans son dos, tout le monde s'agite. Ellis entre dans la pièce et toutes les étoiles de l'univers naissent dans les pupilles de leurs enfants.
Ils le regardent comme si c'était un Dieu.
Si la vérité sort de la bouche des enfants, elle est aussi présente dans leur cœur. Impénétrable, imperturbable. Incroyable.

Le petit-déjeuner se passe presque normalement. S'ils arrivent à échanger quelques mots, leurs regards se fuient. Les petits ne disent rien mais Polly sait que quelque chose ne va pas. Elle est une éponge qui aspire la moindre contrariété de ses pères et ce doit être pour cette raison que Donovan la serre si fermement contre lui avant qu'elle parte à l'école. Je t'aime ma puce. Accompagné d'un sourire là pour la rassurer.
Il est le dernier à quitter la maison, le cœur lourd, prêt à affronter une journée avec le corps aussi vide qu'une coquille. Il est presque certain, il pourrait jurer que son âme est encore dans cette salle de bains.

[…]

Il ne pensait pas rentrer si fatigué et lutter contre son corps à ce point. Après toutes ces heures à faire bonne figure au travail, aider les enfants à la douche et les nourrir lui semble une épreuve insurmontable. Malgré l'aide d'Ellis et sa proximité physique, il le sent si loin de lui qu'il a l'impression de le voir à travers une vitre teintée. Son cœur se serre anormalement dés qu'ils croisent leur regard alors que la douceur des enfants les accompagne dans cette épreuve. Tous les quatre en pyjama après le repas, les deux petits installés entre eux sur le canapé le temps d'un film pour enfant, l'heure du coucher lui semble être une délivrance. Fébrile, alors que Donovan éteint derrière lui les dernières lumières de la maison pour se rendre dans sa chambre, il réalise qu'Ellis est déjà en train de se servir dans la penderie pour sa tenue du lendemain. Son regard s'échoue mollement sur son corps, il n'a plus son ardeur matinale lorsque son corps part s'allonger de son côté du lit en sachant que son mari ne le rejoindra pas ce soir. Les lampes de chevet allumées, il ne dit rien, se contente de le fixer en attendant qu'il termine pour tout éteindre.
Tout est en lambeaux là, sous cette peau fatiguée et ses traits tirés. Donovan est l'ombre de lui-même.
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Here comes the night (Donovan)
Mar 25 Juin - 0:27
Un dernier regard qui s’étire et la distance qui soudain les dévore. Une fois seul dans la salle de bain, le corps souillé, le coeur en miette, Ellis renifle pour ravaler un sanglot et termine de retirer ses vêtements. Il ne pleure pas, sous la douche. Il se contente d’un instant qui dure trop longtemps, le regard perdu dans le vide. Vide abyssal soudain, alors que tout ce qu’il connaissait jusqu’à présent s’effondre. Que ses certitudes sur son mariage ne valent plus rien. Qu’en est il des sentiments ? Qu’en est il de ce coeur qui aime mais qui déteste tout à la fois ?
Il finit par se doucher rapidement, range ensuite ses affaires avant de revêtir un costume propre, gris clair, lumineux. Bien plus lumineux que son visage décomposé. Il se tape plusieurs fois les joues, chasser de son teint les excès de la veille, les larmes et l’alcool. La fatigue est visible, malgré ses quelques crèmes et ses efforts. Impossible de masquer les cicatrices de la brulure de la trahison. Encore rouges, encore fraiches. Il perd son regard dans ses propres yeux, à travers de la large glace qui affiche entre les traces de ses mains. Il ferme un instant les paupières, prend une grande inspiration avant de gagner la chambre d’amis pour récupérer ses chaussures camel, sa montre connectée et son téléphone, avant de quitter la pièce dans laquelle flotte encore les effluves de son étreinte avec Donovan.

Lorsqu’il gagne la cuisine, lui habituellement attelé à préparer le petit déjeuner, les enfants lui font un accueil comme s’il revenait après une semaine d’absence. Ils se jettent dans ses jambes, dans ses bras, alors qu’un sourire nait machinalement sur son visage tandis qu’il embrasse les têtes blondes après s’être accroupi à leur niveau. Il ne regarde pas son mari. Il se contente de focaliser ses sentiments et l’émotion au fond de ses yeux sur ses enfants. C’est pour eux qu’il est là. C’est pour eux qu’il doit prendre sur lui. Ils comptent plus que tout. Polly avoue que son papa lui a manqué, alors que’Ellis la serre une dernière fois dans ses bras. « Aller vas finir tes céréales » Dit-il alors qu’il se redresse et passe derrière l’îlot central de la cuisine pour rejoindre Donovan et récupérer les boîtes à gouter et à déjeuner. « Laisses moi faire vas » Dit-il simplement, sans même accrocher son regard, alors qu’il ouvre le frigo pour étoffer leur repas de midi de quelques petites choses qu’il avait préparé la veille, pendant que les enfants se régalait de pancakes fraichement cuisinés. Alors que tout allait bien. Alors qu’il était encore heureux et épanoui. Autant dans son rôle de père que de mari. Ici, tout est faussé. Un jeu d’acteur. Les regards qui se fuient, plus aucun geste tendre entre les deux hommes d’ordinaire si tactiles et attentionnés.

Il ne se contente que d’un bref expresso, le ventre noué, alors qu’il récupère ses clés et sa sacoche en cuir où trône ses affaires pour le boulot. Son regard se pose sur Donovan en train d’enlacer Polly, alors que Jude s’agite déjà à l’extérieur, la porte de la maison ouverte. Il n’insiste pas pour lui dire qu’il est l’heure d’y aller, alors que son coeur se serre devant toute cette vision d’amour. Sa famille parfaite, celle qui le fait vibrer autant qu’elle donne un sens à sa vie. Il y a ce bref regard, entre Donovan et lui. Quelques secondes et tant de mots passés sous silence. La main d’Ellis qui se pose à l’arrière des cheveux de sa fille qui lui a réclamé une tresse, alors que déjà, il l’invite à rejoindre la voiture.

La journée lui semble longue. Ellis a du mal à se concentrer sur ses dossiers, l’esprit agité. Son assistante lui demande plusieurs fois s’il va bien et il l’a rassure dans un faux sourire. Une moue triste et abattue. Il n’a plus le coeur à rien. Certainement pas à toute cette paperasse, alors que sa vie personnelle s’est brisée en mille morceaux.

[…]

Il fait bonne figure, prépare le dîner comme à son habitude avec l’aide de Polly qui lui pose plein de question et à laquelle il parvient à sourire. Leur complicité a toujours été impressionnante. Jude joue dans le salon, surveillé par Donovan. Plane un vent de douceur sur l’instant, qui semble un peu hors du temps, de toutes leurs douleurs. Un brin de tendresse qui subsiste alors que sur le canapé, Ellis ne fixe pas vraiment l’écran de télévision. Ses pensées divague, son estomac noué. Il sait qu’ils doivent tout mettre à plat. Il a besoin de ça, plus que jamais. Il a besoin de savoir, d’obtenir des vérités.
Laissant Donovan faire le tour de la maison, il s’affaire à coucher les enfants, lire une histoire à Jude avant de fermer la porte de sa chambre après avoir branché sa veilleuse spider-man. La maison est baigné dans le calme et l’obscurité. Ellis gagne d’un pas lent la suite parentale et le dressing dont la porte reste pratiquement toujours ouverte. Déjà en pyjama, vêtu d’un jogging sombre et ajusté, ainsi que d’un débardeur blanc, pieds nus, il fouine dans les placards pour se préparer un nouveau costume pour le lendemain. Bleu nuit cette fois-ci. Il ne met pas longtemps à choisir. Ellis a beau prendre soin de lui, il fait dans la simplicité. Il sent bien le regard de son mari se poser sur sa silhouette mais ne tourne pas la tête. Il l’entend simplement s’agiter, gagner le lit pour s’y allonger, alors qu’il revient sur ses pas, dépose son cintre avec ses vêtements sur un fauteuil dans le coin de la pièce, alors qu’il se tourne pour enfin faire face à Donovan et ses yeux trop clairs. Il est beau. Il est toujours bien trop beau et son coeur se serre. L’avocat se racle la gorge pour retrouver un peu de contenance. « Il faut qu’on parle, Dono. J’ai besoin de réponses » Dit-il simplement, calant ses mains dans ses poches. Il reste debout, pour le moment, cela lui permet de conserver une forme de distance salutaire. « Ça… Ça fait combien de temps ? » Ses yeux, fuyant, s’accrochent aux prunelles ciel de son mari. « J’imagine que ce n’était pas la première fois, si ? » Il déglutit. Rien que songer à cette hypothèse lui retourne l’estomac et lui broie le coeur. Depuis combien de temps est-il si naïf ? Si idiot, de croire que tout va bien ? De croire qu’il l’aime encore ? Ses yeux sont soudain larmoyants, régit par toute l’intensité du moment. Il a besoin de savoir et pourtant, la vérité l’effraie. « Sois honnête, s’il te plait »
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