above the clouds. (loan)

elle a sacrifié trois pulls, une couverture et un dessus de lit. elle ne comprend pas ce qu'il se passe enfin elle ne sait pas ce qu'elle fait. elle a passé la nuit à veiller sur cette maman qui a mis au monde trois petits chats. un tout noir, un roux et un blanc. évidemment ça lui rappelle les aristochats. après tout lady est blanche tout comme l'était duchesse. y'a une certaine concordance des choses. mais elle est épuisée. tout le monde va bien, c'est le principal. même si maintenant elle ne sait pas trop quoi faire. à part dormir. tant pis pour ses cours, elle demandera à ce qu'on lui passe ceux qu'elle aura raté. mais elle a plus important à faire. dormir. oui dormir.
lovée sur le sol, elle reste non loin de ses nouveaux amis. elle sait que ça va être compliqué les jours prochains. cacher un chat c'est déjà difficile mais en cacher quatre, ça va être sportif. à son réveil, après avoir vérifié qu'elle était seule, elle s'est débarrassée des vêtements tâchés, des preuves de la présence d'un accouchement félin dans sa chambre. elle a trouvé un carton plus grand afin d'y placer la maman et ses bébés. pour qu'ils soient plus à leur aise sans pour autant être séparés. ensemble. comme une maman devrait l'être avec ses trois enfants. ce n'est pas sans lui rappeler sa propre vie mais ce n'est pas le même de faire ce genre de parallèle. la fatigue n'aide pas à rester lucide. 
s'échappant dans la cuisine, elle récupère de l'eau et des morceaux de viandes pour lady. elle l'a bien mérité. les petits lui pompent beaucoup d'énergie à la téter constamment. alors elle la félicite, elle la caresse. elle ne s'approche pour l'instant pas trop des chatons même si la nouvelle maman l'y autorise. parce qu'elle a confiance. c'est rare mais ça zoey elle ne le sait pas. parce qu'elle est seule face à cette nouvelle réalité. une sorte de grand mère, c'est bizarre. elle en prendra soin. parce que lady c'était un cadeau de stella. parce que c'est la seule chose qui lui reste maintenant. alors oui, elle, ses trois chatons, ils sont partie de sa famille. une famille bancale mais une famille quand même. elle se permet d'ouvrir un peu la fenêtre, pour aérer tout ça et puis pour souffler. jusqu'à ce qu'elle entende lady feuler. c'est pas normal, ça ne lui arrive jamais. ça signifie un danger et dans le cas présent un danger pour ses petits. mais il n'y a rien. du moins rien que zoey ne puisse voir pour le moment. elle s'approche de la toute jeune portée pour rassurer son chat lorsque l'ont frappe à la porte. cri de surprise qui s'échappe de sa bouche, pas vraiment fait pour rassurer la personne qui se trouve derrière ce foutu panneau de bois. qui s'ouvre par ailleurs. " maman ?! " et mince. le secret qu'elle a si bien gardé durant les six derniers mois va vite être découvert.

La vie reprend son cours, après s’être arrêtée pour toute notre famille durant un temps indéfini. Chacun vit son deuil à sa manière, il sera long, pour la plupart d’entre nous, et il est important de nous soutenir les unes des autres dans cette épreuve. Zoey ne rentre que le week end, et ça me semble d'autant plus difficile depuis la mort de Stella. Elle de reprendre ses marques, même si elle a retrouvé la chambre qu’elle occupait plus jeune, dans laquelle rien n’a changé. Et moi qui ne sait pas exactement comment me comporter avec elle. Je sais qu’elle m’en veut beaucoup de ma séparation avec Stella, notre divorce, mais il y a beaucoup de choses qu’elle ne sait pas. Je ne la blâme de rien, je comprends qu’elle m’en ait voulu, qu’elle m’en veuille encore. Je n’ai pas toujours fait les bons choix, mais j’aime mes filles, toutes autant toutes les trois, sans aucune différence par le fait que deux d’entres elles soient sorties de moi, contrairement à la troisième. Elles font partie de moi, et si la douleur d’avoir perdu Stella est atroce, elle l’aurait été davantage si ça avait été une de mes trois filles. Autant ne pas y penser.

J’ai eu un long passage à vide depuis la mort de Stella, un long passage dont j’avais besoin, pour me retrouver seule face à moi-même, j’ai bu, fait un certain nombre de conneries, et je suis désormais en phase de réapprentissage. Je veux faire les efforts nécessaire pour que notre famille ressemble à nouveau à une famille, même si un de ses membres principaux n’est plus là. Elle était le ciment de cette famille, celle qui nous unissait, celle qui élevait nos enfants mieux que personne. Je lui faisais une confiance aveugle, et j’apprenais d’elle, chaque jour. Aujourd’hui, je me dois de combler une part de sa place, et ce n’est pas en devenant alcoolique et en passant ma vie dans mon bar que je serai présente pour mes filles. Un jour de congé par semaine, c’est ce que je m’oblige à prendre, à rester à la maison, à le passer avec elles, faire quelques trucs qu’une mère a l’habitude de faire, les lessives, un peu de ménage, la cuisine, entre autre. Chose que je n’ai que très rarement fait. Je suis en phase lessive quand je mets la main sur une vêtement humide, et me retrouve avec du sang visqueux sur les doigts. Je souffle un peu, essaie de ne rien imaginer. Si ça avait été un pantalon, ça m’aurait moins inquiété, mais là, un pull. Celui de Zoey. Ni une ni deux je monte dans sa chambre, frappe et n’attend pas vraiment la permission pour entrer. Mon regard paniqué se pose sur ma benjamine et après m’être assurée qu’elle avait l’air d’aller bien, je lui montre le pull que je viens de trouver. « C’est quoi ça chérie ? » Mais alors qu’elle n’a pas le temps de me répondre, j’entends un bruit en direction de son placard. « Tu… peux m’expliquer ? Tu peux tout me dire tu sais.. » Je ne suis pas la pour l’engueuler, ma voix douce en témoigne, pourtant on peut y sentir l’inquiétude.

elle n'aurait pas du être là. enfin c'est ce que zoey pensait. sa mémoire n'est pas infaillible, loin de là. elle oublie, elle omet des choses. des trucs qu'elle ne pense pas être importants. mais là, c'est important. sa mère est ici, à la maison. et même pire, elle est dans sa chambre. porte ouverte à la volée, regard inquisiteur posé sur elle. elle se tourne, elle l'observe. elle semble beaucoup trop paniquée tiens. enfin elle a toujours l'impression qu'elle est sur son dos et que donc ça ne change pas de d'habitude, mais là, y'a un truc. " c'est quoi ça chérie ? " elle ne l'avait pas remarqué tout de suite, ce pull qu'elle tient dans ses mains. ce bout de tissu taché de sang. elle a été idiote zoey, elle aurait du le laver tout de suite, faire en sorte de faire disparaître les traces. non pas qu'elle ait commis un meurtre, c'est juste un mensonge. ou quelque chose qu'elle n'a pas dit. enfin quoiqu'il en soit elle n'est pas innocente dans cette histoire. y'a juste des choses plus grave qu'un pull taché. elle se raidit instantanément lorsqu'elle entend du bruit derrière elle. lady s'agite. ça ne peut pas être l'un des trois petits, ils sont encore trop jeune pour ça. lady doit avoir peur, être effrayée. après tout elle ne connait pas loan. zoey l'a gardé secrètement dans sa chambre. donc forcément. elle ne peuvent pas se connaître les deux mamans. tiens, c'est bizarre d'ailleurs, elles ont le même nombre d'enfants. même si dans le cas de lady, elle a mis au monde les trois. c'est pas le cas de loan. et l'erreur, c'est elle, zoey. débarquée déjà née, gamine abandonnée, recueillie. c'est pas pareil. quoiqu'on en dise, ça ne le sera jamais. " tu… peux m’expliquer ? tu peux tout me dire tu sais.. " elle avait presque oublié la présence de la kelley. le bruit donc. son placard. " je... c'est rien y'a un truc qui a du tomber. tu connais mon amour pour le rangement. " et une pirouette, une. gymnaste dans l'âme. jusqu'à ce miaulement quelque peu plaintif qui se fait entendre. " je... " manipulatrice des mots à présent muette. " j'ai un chat. et trois chatons. " voilà c'est fait. maintenant digère ça maman loan. " et ils resteront là. " ce regard de défi, quelque peu apeurée malgré tout. qu'on lui enlève ses amis, ses confidents.

Je sais que je n’ai aucune raison de ne pas avoir confiance en elle. A cet instant, j’ai juste peur, peur qu’elle se soit fait mal et qu’elle ne m’en parle pas pour ne pas m’inquiéter. Avec tout ce qui nous arrive en ce moment, enfin LA chose qui nous est tombée sur le coin de la gueule à toutes, je comprendrai qu’elle essaie de ne pas en rajouter, mais c’est ma fille, et j’ai peur pour elle, comme pour les deux autres. « je... c'est rien y'a un truc qui a du tomber. tu connais mon amour pour le rangement. » finit-elle par répondre, dans une hésitation qui ne me dit rien de bon. Je fronce les sourcils, pas comme une mère en colère, plutôt une mère inquiète. Sauf que le miaulement tout droit sorti de son placard me fait changer d’état d’esprit. Un chat ? Mon regard alterne entre le placard et Zoey qui en a perdu la parole. « j'ai un chat. et trois chatons. » Mes yeux s’écarquillent. Quoi ? « et ils resteront là. » Je secoue un peu la tête, c’est pour moi plus que pour elle, je ne vois pas comment lui refuser ça. Si c’est quelque chose qui peut la rendre heureuse dans cette période difficile. Je lui offre un sourire et m’approche d’elle pour venir lui offrir un geste tendre, une main dans les cheveux. « Tu me les présentes ? » C’est étonnant que nous n’ayons jamais eu de chats ici. J’avais des animaux quand j’étais gamine, et pourtant aucune de nos trois fille n’en a un jour parlé. Je n’aurai pas dit non. Stella non plus, je ne crois pas. Zoey ouvre le placard et je m’accroupis pour découvrir enfin la petite famille. Ils viennent de naître, d’où le sang sur le pull de ma fille. J’approche doucement ma main du museau de la maman et murmure. « Ne t’inquiète pas je les touche pas, ils sont à toi. » m’adressant à la chatte, qui une fois reniflé mon museau me laisse lui donner une caresse sur la tête. « Elle s’appelle comment ? » que je demande à Zoey, véritablement intéressée.

elle a l'air d'être sure d'elle. vraiment sure d'elle. mais ce n'est qu'en apparence tout ça. parce qu'au fond elle a peur. vraiment peur. peur que sa mère ne lui enlève ses nouveaux amis. peur d'être séparée de de ces chats. et les bébés sont bien trop petits pour être séparés de leur mère donc il faudrait les déplacer tous ensemble. mais non, ce n'est pas envisageable. elle ne va pas les laisser partir. d'un ton qu'elle veut ferme et définitif, zoey lui dit à sa mère. elle lui dit qu'ils ne partiront pas d'ici. et loan a la réaction que zoey voulait qu'elle ait. sans jamais l'espérer. alors elle a peur en premier lieu quand elle voit la main de loan s'approcher d'elle. faut vraiment qu'elle se calme la gosse parce que ça ne va plus là. la tension, le manque de sommeil, tout ça la rend parano. mais elle s'apaise lorsqu'elle sent les doigts de sa mère caresser ses cheveux. " tu me les présentes ? " à ça non plus elle n'était pas prête. tel un automate elle se dirige vers la porte de son placard et l'ouvre. elle n'a pas peur. pas de sa mère voyons. parce qu'elle l'aime loan et ce même si elle n'est pas sortie de son ventre. à aucun moment elle n'a senti qu'elle était différente. se décalant, elle présente la petite famille d'un geste de la main. " voilà. " parce que c'est tout ce qu'elle a à dire pour le moment. sa mère s'approche de la portée et de la maman qu'elle rassure. " ne t’inquiète pas je les touche pas, ils sont à toi. " ça étonne zoey parce qu'elle ne savait pas que sa mère était aussi à l'aise avec les animaux. elle n'a jamais montré le contraire bien sur, mais ils n'en ont jamais eu. étrange. " elle s’appelle comment ? " cette fois ci c'est à sa fille qu'elle s'adresse. fille qui sort de ses pensées et ferme enfin la bouche qu'elle avait grand ouvert et ses yeux écarquillés. " lady. elle s'appelle lady. on a trouvé le nom avec maman stella... " elle confie ça presque honteuse. c'est pas une honte de parler de sa deuxième maman, c'est juste compliqué. " et les petits ils ont pas de noms. je savais pas qu'elle allait avoir des bébés... et y'a eu du sang... et ils ont commencé à arriver... " et zoey s'effondre en larmes. parce que c'est beaucoup trop de pressions pour elle, beaucoup trop et elle n'arrive plus à gérer. en vouloir au monde entier ça prend du temps et beaucoup d'énergie. trop.

Je ne m’attendais à rien de particulier, j’ai fait en sorte de ne pas laisser mon cerveau penser à quoi que ce soit en voyant ce sang sur son pull, ça aurait pu être n’importe quoi. Heureusement, rien de grave, et je suis heureuse qu’elle me fasse assez confiance pour me livrer son secret. J’aurai fini par le savoir, mais je suis contente qu’elle le fasse d’elle-même. J’ai toujours adoré les animaux, je les respecte énormément, et je rassure d’ailleurs la maman d’une voix douce, pour ne pas qu’elle me prenne pour un prédateur, avant de demander à Zoey comment elle s’appelle. « lady. elle s'appelle lady. on a trouvé le nom avec maman stella… » L’évocation de Stella me serre le coeur mais je fais en sorte de ne pas trop montrer mon émotion, même si les larmes sont déjà arrivées au coin de mes yeux. « C’est joli Lady » que je me contente de murmurer. « et les petits ils ont pas de noms. je savais pas qu'elle allait avoir des bébés... et y'a eu du sang... et ils ont commencé à arriver… » Je ne m’attendais pas à ce Zoey s’effondre en pleurs d’un seul coup. « Oh chérie… » Mon bébé. Mon bébé qui s’effondre et mon coeur implose de la voir si vulnérable alors que depuis mon divorce avec Stella, elle a essayé de m’en faire baver. Je m’approche d’elle et viens doucement la prendre dans mes bras, avec une certaine appréhension qu’elle me repousse, je dois bien l’admettre. Mes bras s’enroulent lentement autour de son corps mince et je plaque ma tête contre la sienne, déposant un baiser sur ses cheveux. « Tu as pas dû dormir beaucoup cette nuit j’imagine.. Ça va aller mon ange. On va bien s’occuper d’eux d’accord ? Et tu peux tous les garder si tu as envie. On a de la place ici. » Et je ne veux surtout pas faire quelque chose qui pourrait la blesser plus que ce n’est déjà le cas. L’étape que nous vivons toutes les quatre est extrêmement difficile, et je prends conscience peu à peu que même si notre deuil se fait de manière différente, je me dois d’être là pour elles, avec elles. Soudées, à tout jamais.

” c’est joli lady. “ je ne comprends pas ce qu’il se passe. maman loan aurait du être énervée contre moi et ce n’est pas le cas. pourtant j’ai ramené ce chat en douce quand ma soeur m’a appris qu’elle n’allait pas bien. qu’elle n’était pas bien dans l’appartement de maman stella. et pour cause, elle a fait des petits le lendemain. c’est beaucoup trop bizarre pour que je comprenne ce qu’il se passe. enfin non, j’ai bien compris le principe, le mécanisme et tout ça. ça va je ne suis pas débile non plus. surtout que j’ai failli y passer aussi. mais c’est plutôt le côté surprise de la chose. je n’ai pas vu les choses arriver et les surprises c’est pas trop mon truc. d’ailleurs je suis crevée. fatiguée. exténuée. puis mentir c’est pesant et ça prend beaucoup d’énergie également. alors j’ai les nerfs qui lâchent et je craque totalement. je m’effondre en larmes sans comprendre ce qu’il m’arrive. l’expression “les nerfs qui lâchent” est finalement très imagée. c’est un peu ce qu’il se passe réellement. je laisse tout aller, tout sortir et les soubresauts qui me submergent ne sont pas feintés. ” oh chérie… “ j’entends à peine la voix de ma mère mais je sens par contre l’étreinte qui arrive. ” tu as pas dû dormir beaucoup cette nuit j’imagine.. ça va aller mon ange. on va bien s’occuper d’eux d’accord ? et tu peux tous les garder si tu as envie. on a de la place ici. “ je laisse tomber les barrières, plus rien qui ne retient mes larmes et surtout plus la force de le faire. tout ce qui aurait du sortir ces derniers mois est en train de s’évacuer. blottie dans les bras de ma mère, je glisse finalement mes mains autour de son corps. j’ai besoin de ce contact, j’ai besoin d’elle. c’est pas facile à avouer mais à montrer c’est plus simple. ça reste compliqué, j’ai du mal à oublier à passer à autre chose. mais là, tout de suite, je décide de faire un break. je suis juste moi, zoey, 19 ans et j’ai besoin de ma maman. je ne sais pas combien de temps je reste là sans qu’aucun mot ne puisse sortir de mes lèvres. jusqu’à ce que les pleurs s’atténuent et que commencent les reniflements. ma respiration se calme doucement aussi. ” mais je… je… je suis pas là… “ je veux dire à la maison. avec l’internat et tout ça. je ne pourrai pas m’en occuper des petits. ni de la maman. et leur imposer ça c’est pas cool. enfin imposer… quand on voit les boules de poils on ne peut que craquer mais quand même.

Telle une mère protectrice, à peine je remarque les yeux embrumés de ma fille que je ne tiens pas une demi-seconde avant de venir la prendre contre moi. A tout moment je m’attends à ce qu’elle me repousse, elle l’a fait tant de fois. Mais là c’est différent, et je me nourris presque de cette étreinte tant je l’ai attendue. Elle est saine, et naturelle. Zoey finit même par entourer ses bras autour de moi et je me retiens de lâcher moi aussi les vannes, mais je dois être forte, pour la soutenir. Elle en a besoin. Je me souviens de ses petits bras qui venaient encercler mon cou lorsqu’elle était plus petite. Parce que même si elle n’a pas été la plus câline des trois, ça ne nous empêchait pas d’avoir quelques réels moments complices et câlins, que j’ai appréciés à leur juste mesure. Aujourd’hui en est un, et j’en profite au maximum, caressant tendrement ses cheveux en silence jusqu’à ce qu’elle finisse par se calmer, doucement. « mais je… je… je suis pas là… » avoue-t-elle entre deux sanglots. La gardant contre moi, je tente de la rassurer au maximum. « Je sais, mais nous on est là, on est trois à pouvoir s’occuper d’elle, et d’eux. Et puis tu seras là pour eux le week end ! »[/color] Je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille tendrement et caresse sa joue. « Ça va aller pour eux, je me fais pas de soucis. » Je m’en fais un peu plus pour elle, c’est certain. Comme pour Sonny et Joy d’ailleurs. Mais j’essaie de ne pas trop plomber l’ambiance, je leur fais comprendre qu’elles peuvent venir me parler si elles ont besoin, sans avoir à être lourde non plus. J’ai eu un long passage à vide, je me suis renfermée dans l’alcool, dans le boulot, pour essayer d’oublier, jusqu’à ce que Nieves ne me fasse comprendre que j’avais trois merveilleuses filles de qui prendre soin. Je crois que ça m’a secouée, dans le bon sens du terme. Je me dois d’être là pour elles, et elles le sont aussi pour moi, chacune à leur façon. « Tu veux qu’on leur construise un joli panier tout doux dans ton placard ? » J’essaie de la rassurer comme je peux. Cette chatte est un cadeau de Stella et il n’est pas question de s’en séparer, maintenant, les bébés sont arrivés et je ne me vois pas non plus les faire adopter. Je lui ai dit, on a assez de place ici pour les laisser vivre en paix. « Il va falloir leur trouver des petits noms aussi. » Je dépose un baiser sur le front de Zoey, voyant qu’elle est presque calmée.

blottie dans les bras de ma mère, je laisse les larmes couler jusqu'à ce que je puisse enfin reprendre un peu contenance. c'est compliqué mais les mots sortent enfin de mes lèvres. " je sais, mais nous on est là, on est trois à pouvoir s’occuper d’elle, et d’eux. et puis tu seras là pour eux le week end ! " je sais qu'elle essaye de me rassurer. vraiment. et puis ça fonctionne. ça et les caresse qu'elle fait. ça me calme. et les sanglots s'amenuisent. je hoche doucement la tête mais je ne m'éloigne pas pour autant de ma mère. je reste proche d'elle, dans ses bras. là où je me sens en sécurité pour le moment. "  ça va aller pour eux, je me fais pas de soucis. " si elle le dit c'est que ça va aller. je lui fais confiance. même si pendant un moment j'ai cru que ce n'était plus le cas, je lui fais confiance. je n'ai plus qu'elle. j'ai mes soeurs bien sur mais c'est pas pareil. j'ai besoin d'elles. mais pas de la même manière. les sanglots ont presque disparu et je desserre l'emprise que j'avais sur le tissu de son haut. je renifle en silence et remonte la main vers mon visage pour essuyer les derniers vestiges de larmes. " tu veux qu’on leur construise un joli panier tout doux dans ton placard ? " je me redresse un peu sans pour autant me décoller de son étreinte et regarde mon placard. " ils vont pas être à l'étroit là dedans ? c'est pas très grand... " même si l'idée de les avoir avec moi me plait bien sur mais les jours où je ne serai pas là ce ne sera pas pratique pour mes soeurs ou ma mère d'y accéder. peut être que dans le salon on peut les mettre. ou dans un coin de la cuisine j'en sais rien. j'ai jamais eu à me préoccuper de ce genre de choses avant... j'inspire et expire longuement. " ça me gêne pas qu'on les déplace. " c'est juste que je ne sais pas où. peut être qu'elle aura une idée. même si je crois qu'il faut pas trop les déplacer quand ils sont bébés. en fait je suis paumée. " il va falloir leur trouver des petits noms aussi. " ça c'est certain ! après le baiser qu'elle dépose sur mon front, je me décale un peu et m'assois face au placard. " ils ressemblent aux aristochats hein... mais on pourra demander à sonny et joy aussi ? si on les garde comme ça tout le monde pourra donner son avis ? " elle savait pour ce chat que maman stella m'avait offert mais pas pour les chatons. c'est arrivé trop vite. même si c'est sonny qui m'a prévenu que quelque chose n'allait pas. aucune des deux n'est au courant de la suite des événements. " je suis désolée maman... " je m'excuse pour tellement de choses à la fois que je ne saurai mettre des mots dessus. mais j'ose enfin relever le regard pour croiser le sien. pour qu'elle sache que quoiqu'il en soit, je suis totalement sincère.

Je la rassure comme je peux, je ne suis pas forcément la meilleure dans cette discipline, c’était plutôt Stella la maman câlin, qui savait trouver les mots justes. Moi j’étais plutôt la maman fun, avec qui on pouvait rire d’à peu près tout, avec qui elles pouvaient jouer, sortir, voir plein de trucs. On était complémentaires toutes les deux sur l’éducation de nos filles, et c’est ce qui fonctionnait. Jusqu’au jour où j’ai acheté ce bar et tout est parti en fumée. Je regrette tellement de choses, mais si je lâchais le Planet maintenant, alors c’est comme si j’avais raté totalement ma vie. Tout ça pour rien. Il n’en est pas question. Ma main continue de caresser les cheveux de Zoey alors que je sens qu’elle se calme doucement. « ils vont pas être à l'étroit là dedans ? c'est pas très grand… » C’est vrai que ce n’est pas immense. « C’est vrai, mais les chats adorent les endroits confinés et où ils sont tranquilles. C’est pour ça qu’elle a choisi ton placard pour mettre au monde ses petits je pense. » Je ne suis pas une experte, mais ça me semble plutôt logique. « ça me gêne pas qu'on les déplace. » Je hoche la tête. « Pour le moment on va les laisser là, le temps qu’ils sont petits. Quand ils grandiront et qu’ils seront plus autonomes on pourra leur faire visiter la maison. » On a encore quelques semaines devant nous pour ça. Mais la maison est grande, si on les laisse tout visiter trop jeunes, on risque de les perdre. « ils ressemblent aux aristochats hein... mais on pourra demander à sonny et joy aussi ? si on les garde comme ça tout le monde pourra donner son avis ? » Je hoche la tête en souriant, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille maintenant que ses joues sont sèches. « On fera une réunion du G4 pour prendre cette décision alors ! » Je lui souris tendrement tout en caressant sa joue. « je suis désolée maman… » Je secoue la tête doucement, mon coeur se serre en entendant sa petite voix me dire ces mots là. Je les ai tellement attendus, et maintenant qu’ils sont là, c’est comme s’ils n’étaient même pas nécessaires. « Tu n’as pas à l’être mon ange. On fait chacun comme on peut avec ce qu’on a. Nos sensibilités sont différentes, on a des périodes plus difficiles que d’autres, et vous grandissez tellement vite, vous changez si vite en si peu de temps… » Je la regarde et me souviens du jour où elle est arrivée à la maison, petit bébé tout chétif avec ses grands yeux clairs. « Je t’en veux de rien ma puce. Et je t’aime. Tu entends ? Je t’aime. » que je répète en ayant relevé son menton pour que nos regards soient ancrés l’un à l’autre le temps de répéter ces quelques mots.

je ne sais pas trop quoi faire. je suis totalement perdue. heureusement que maman elle est là pour m'aider. et puis surtout m'aiguiller. " c’est vrai, mais les chats adorent les endroits confinés et où ils sont tranquilles. c’est pour ça qu’elle a choisi ton placard pour mettre au monde ses petits je pense. pour le moment on va les laisser là, le temps qu’ils sont petits. quand ils grandiront et qu’ils seront plus autonomes on pourra leur faire visiter la maison. " je hoche la tête, je suis d'accord avec ce qu'elle dit. ce n'est pas que je n'ai pas le choix c'est juste que je sais qu'elle a raison. " d'accord. " et vient du coup cette interrogation au sujet de leurs noms. je ne sais pas trop quoi en faire même si évidemment, j'ai les aristochats en tête. berlioz, toulouse et marie. je ne sais même pas si le petit blanc est une femelle. je ne sais même pas comment on sait. enfin je suppose que c'est comme les humains mais je veux dire que peut être qu'il y a une technique pour le savoir. j'en sais rien. ils sont tout petits, ils n'ont même pas les yeux ouverts. je ne suis même pas certaine qu'on puisse savoir déjà leur sexe. mais ce que je sais c'est qu'il faut qu'on décide de leurs noms avec maman loan, sonny et joy. ensemble toutes les trois. " on fera une réunion du g4 pour prendre cette décision alors ! " un léger sourire prend place sur mes lèvres alors qu'elle retire quelques mèches de mon visage. je hoche doucement de la tête pour lui dire que je suis d'accord avec cette idée. après quelques secondes, je termine par m'excuser. m'excuser d'avoir caché autant de choses mais aussi pour ces derniers mois voir années. tout ça dans de simples mots, c'est pas suffisant. je le sais mais je n'ai jamais été très douée pour parler de ce genre de choses. mettre à nu mes émotions. " tu n’as pas à l’être mon ange. on fait chacun comme on peut avec ce qu’on a. nos sensibilités sont différentes, on a des périodes plus difficiles que d’autres, et vous grandissez tellement vite, vous changez si vite en si peu de temps…je t’en veux de rien ma puce. et je t’aime. tu entends ? je t’aime. " je sens mes yeux qui me picotent à nouveau mais cette fois ci ce n'est pas de tristesse. bien au contraire. les yeux dans les siens, je prends conscience que j'ai pu oublier tout ça. cet amour. " je t'aime aussi maman. " je n'ai pas tout oublié, parce que je ne peux pas. parce que ce n'est pas possible. mais il faut que j'y fasse face. et pour le moment j'ai d'autres choses à penser alors chaque chose en son temps.