boys wear pink. & archie

Tu pris entre tes doigts ta chemise préférée qui trainait au sol avec beaucoup de ses congénères. Une faible inhalation et tu conclus qu’elle n’était pas assez propre à porter pour une réunion à laquelle tu devais participer le lendemain matin. T’avais pas le choix d’entamer une brassée de lessive dans la nuit afin d’avoir un assez bel habit à enfiler pour impressionner la galerie. Au bout de quelques minutes, tu fourrais ta dernière poignée de vêtements dans la laveuse et l’immergea d’une faible quantité de savon. Au moment de vouloir démarrer la machine, le peu de lumière présente dans l’appartement s’éteignit brutalement, te laissant visiblement perplexe devant la machine à laver. Une panne. D’un coup, ton cœur se gonfla de mépris face à cette ville. Tu n’avais pas le choix de te rabaisser aux âmes appauvries de Los Angeles et laver tes vêtements beaucoup trop fortunés dans une laverie commune. Tu juras dans ta langue natale avant de remettre ton linge déjà savonneux dans un panier, d’enfiler une veste et des chaussures et quitter l’appartement.

Après de nombreuses minutes, tu fis finalement face au bâtiment convoité. Tu n’étais définitivement pas dans le quartier où tu résidais. Après t’être stationné sur la rue adjacente, tu pénétras dans la pièce unique sur-illuminée et regarda autour de toi. Pas une âme en peine se trouvait dans les lieux. Fort heureusement. Tu posas ton paniquer sur le comptoir pour te tourner face à l’une des machines et ouvrir la portière. T’essayas de pas mettre du savon partout en transférant tes vêtements. Tout doucement, le bruit de la porte vient faire vibrer tes tympans et tu détournas ton regard de ton activité pour analyser la nouvelle présence. Un garçon. Enfin, un jeune homme, avec une fière allure. Tu haussas un sourcil, étonné de ne l’avoir encore jamais croisé dans la ville. Une gueule comme celle-là, ça ne s’oublie pas. Tu lui offris un simple hochement de la tête et d’une politesse inutile, tu lui ouvris la portière de la seconde machine à laver, conjointe à la tienne. Va savoir pourquoi. Peut-être pour l’attirer plus près de toi. Silencieusement, tu te remis à mettre tes vêtements dans la bouche de la carcasse métallique. Tu n’avais pas encore terminé que tu jugeas tes propres vêtements. Lentement, tu te débarrassas de tes chaussures afin d’enlever ton short et tu laissas ta veste glisser contre tes bras en te laissant automatiquement qu’en caleçon. Heureusement, les machines dégageaient de la chaleur. Tu plaças le linge dans la machine après avoir retiré la monnaie de la poche de ton haut. Tu tournas ton regard clair vers l’inconnu. Et dans un accent purement américain, tu prononças ces quelques mots, sans tordre ton air sérieux.

« J’espère que ça ne te gêne pas. »

Il y a des matins comme ça où parfois rien ne va, des matins où l'on ferrait mieux de rester au lit pour ne pas avoir à affronter la jungle hostile que peut être la vie..... Archie Lewis n'était pourtant pas le genre d'homme à se plaindre mais depuis qu'il s'était levé (peut-être du pied gauche) il fallait bien avouer que le destin semblait s'acharner contre lui..... Tout avait commencé par un paquet de cacao vide, Lewis qui détestait le café ne pouvait démarrer sa journée sans boire sa tasse de chocolat chaud de quoi le mettre de bonne humeur.... Mais c'était sans compter la coupure d'eau générale de tout l'immeuble alors qu'il s’apprêtait à lancer la machine à laver du linge sale de la semaine....Le jeune homme avait complètement zappé que les travaux avaient lieu aujourd'hui.... N'ayant pas grand chose à se mettre sur le dos, le sportif n'avait pas d'autre choix que de passer par la case ''laverie'', tant pis ça lui rappellerait l'époque de l'Université...

Armé d'un sac de sport qui contenait une bonne partie de sa garde robe, il fût agréablement étonné par le peu de monde qui se trouvait dans le commerce..... Atteint du syndrome de la serviette du plage (Archie aimait appelé ça comme ça) il se dirigea automatiquement à coté de l'autre homme alors qu'il y avait largement de machines libres pour faire sa vie de son propre coté...  ''Non pas de problème et je vais être obligé de faire pareil....'' dit-il avant de quitter ses vêtements et de se retrouver lui aussi en sous-vêtements. Il n'était de toute façon pas pudique pour un sous alors autant en profiter pour laver toute sa garde-robe, il n'allait pas venir tous les jours après tout, Lewis avait autre chose à faire que de perdre son temps dans ce genre d'endroit.

Méthodique, Archie lança trois machine à la fois, une pour la couleur, une pour le noir et une pour le blanc juste à coté de celle de son compagnon de fortune. L'inconnu était loin d'être dégueulasse, Lewis n'était pas spécialement attiré par les tatouages mais pour le coup il fallait bien avouer que sur son voisin de galère ça envoyait du lourd. ''Coupure d'eau pour vous aussi ? Cette ville part vraiment en couille.'' dit-il histoire de faire un peu la conversation.