Putain. Mais qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête? Cette question revenait encore et encore, se faisant à chaque fois de plus en plus insistante, de plus en plus incisive. Elle revenait telle le tic tac d'une horloge, du genre qui vous faisait chier la nuit quand vous cherchiez désespérément à vous endormir, mais que non, cette foutue horloge accrochée au mur vous en empêchait avec son éternel tic tac qui vous rendait dingue et qui vous donnait envie de l'attraper pour la balancer par la fenêtre histoire d'avoir enfin la paix. Si seulement c'était aussi simple, mais elle ne pouvait pas balancer son cerveau par la fenêtre, et ça même si elle en avait terriblement envie. Parce que ces derniers temps, il ne lui foutait pas la paix un seul instant et elle se serait bien volontiers passé de ce qu'il pouvait lui balancer à la tronche. Et ça n'était pas avec ce qui s'était passé ce soir que ça allait s'arranger. Bien au contraire. Dire que pourtant, cette soirée avait si bien commencé. Comme tellement d'autres à vrai dire. Elle avait retrouvé sa meilleure amie comme elles le faisaient si souvent depuis qu'elles s'étaient rencontrées quelques mois plus tôt, après ce qui avait été un véritable coup de foudre amical. L'italienne ne connaissait Rüen que depuis quelques mois, mais elle se comportait avec elle comme si elles se connaissaient depuis toujours, partageant à chaque fois de bons moments, la cheerleader lui racontant ses séances d'entrainements avec son équipe, les hauts et les bas de sa vie, Sofia en faisant de même. Elles avaient décidé de se faire un resto histoire de changer de leur habituelle bouffe livrée chez l'une ou chez l'autre qu'elles mangeaient assises sur le canapé en regardant la télé. Et après elles avaient décidé d'aller faire un tour en boite, de se déhancher sur de la bonne musique tout en enchainant les verres, profitant du fait que la plus jeune pouvait avait enfin atteint sa majorité. Mais tout avait commencé à déraper lorsqu'un gros lourd qui avait visiblement un verre de trop dans le nez s'était mis en tête de la draguer avec la lourdeur d'un éléphant. Sofia avait bien failli lui balancer son verre à la tronche si Rüen ne s'était pas précipitée à son secours, feignant d'être sa petite-amie et l'embrassant pour bien montrer qu'il n'avait pas la moindre chance. Tout ça aurait très bien pu en rester là, mais les deux étaient rentrée chez Sofia, et le dérapage était devenu incontrôlable lorsque la jeune cheerleader avait de nouveau embrassé l'italienne, la plaquant contre la porte d'entrée alors qu'elle se fermait sur les deux femmes. Sofia y avait répondu avec abandon Et tout ça c'était évidemment terminé dans la chambre à coucher, les deux femmes se liant dans une étreinte charnelle. Et maintenant, alors que la belle à la peau d'ébène était allongée sur le lit, visiblement endormie, Sofia bataillait avec les pensées qui assaillaient son esprit tourmenté. Elle qui était une maniaque du contrôle... ah elle avait sacrément merdé pour le coup et elle avait perdu le contrôle de façon magistrale. Elle avait honte, terriblement honte. Pas d'avoir couché avec quelqu'un qui était bien plus jeune qu'elle, mais parce qu'elle savait que Rüen avait quelqu'un dans sa vie. Elle était en couple, et Sofia n'en avait eu cure, se perdant dans les bras de la jeune femme avec abandon, jetant tous ces mois d'amitié à la poubelle pour ne laisser que ce désir brûlant la dévorer, ce même désir qui avait été éveillé par ce baiser pourtant innocent qu'elles avaient pu échanger dans cette boite de nuit. Enfin Sofia supposait qu'il était innocent. Il l'était pour elle en tout cas, et elle espérait que Rüen n'avait fait ça que pour aider son amie et parce que l'alcool avait en partie abattu le mur de ses inhibitions. Son regard se porta sur le placard ou elle savait qu'elle avait rangé le carton qui contenait les affaires d'Eliot, et elle eu d'autant plus honte. Dire qu'elle avait foutue son ex à la porte parce qu'elle l'avait trompée... et maintenant c'était elle qui était à la place de l'intruse, de celle qui venait foutre le bordel dans un couple. Elle avait haït cette fille qu'elle avait surprise avec son ex parce qu'elle avait réduit à néant toutes ces années de bonheur passées avec sa petite-amie, et voilà qu'elle était devenue cette fille. Ce qu'elle pouvait se détester en cet instant, alors qu'elle sentait très distinctement la belle jeune femme dans son dos bouger dans les draps. Se levant, Sofia se dirigea en vitesse vers sa salle de bain. Elle avait besoin d'une douche. Elle se foutait royalement qu'elle soit chaude ou froide, du moment qu'elle lui permettait de se calmer. L'eau commença à couler et Sofia resta là, essayant de ne pas trop mouiller ses cheveux tout en s'efforçant de calmer l'ouragan de ses pensées « Fais chier. » Ne put-elle s'empêcher de grogner en abattant la paume de sa main contre le mur pouvait tout arranger. Les minutes passèrent, et elle sursauta lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir, révélant sa meilleure amie nue dans l'encadrement de la porte « Désolé, je... je voulais pas te réveiller. » À dire vrai, si elle n'était pas déjà chez elle, Sofia aurait probablement déjà foutu le camp pour ne pas avoir à se confronter à ce qui s'était passé.
Sofia, c’était une amie. Non. Mieux. La meilleure amie. C’était dingue comme les choses allaient vite avec elle. D’abord, elles se rencontraient. Elles se parlaient, s’adoraient. Elles échangeaient leur numéros, promettant une sortie entre filles. Et ni une n i deux, les voilà dans une autre position, celles des meilleures amies, bouffant le soir chez l’autre, assises ou à genoux dans le canapés, à regarder Game Of Thrones, ou Breaking Bad. Enfin bref. Se reposer, et discuter. Manger des popcorns et se marrer. Se titiller, tout en complimentant, ou non, la dernière conquête de l’italienne. Italienne qui avait subi une rupture difficile, et qui se remettait comme elle pouvait dans les bras de certaines personnes. Il fallait dire que selon Rü, l’amour était une vraie farce. Encore une fois, elle avait eu raison. L’amour avait détruit la vie de son amie. Et par moments, ce n’était pas un rire qu’elle venait apporter à Sofia, mais un pot de glace – le classique restait génial – et du vin, ainsi qu’une oreille attentive. Parce que son amie pouvait aller mal. Et qu’elle ne voulait pas la voir ainsi. Bref. Rü n’était peut-être pas la meilleure des petites amies, mais au moins, elle savait être la meilleure amie possible. Et alors qu’elles avaient décidé d’un resto plutôt que de la malbouffe, elles discutaient gaiement, elles arrosaient la soirée avec du champagne. En quelle occasion ? Aucune Juste qu’elles en avaient envie.Et puis la boite de nuit. Alors, y aller ivre n’était jamais la meilleure idée, mais elles étaient deux bombasses devant le videur, et il était hors de question, pour lui, de ne pas les laisser. Alors elles avaient danser, et danser et danser, sous les néons, sous la musique, sentant les bonnes odeurs de vodka, de tequila, qui défilaient parfois dans les carrés VIP. Elles s’étaient déhanchées. Elles s’étaient amusées. Et puis il y avait eu le lourdaud. Le lourdaud, grande étape dans cette relation entre Rü et Sofia. Parce que Sofia était franchement belle et bonne. Et elle était libre. Et elles s’aimaient bien. Mais Rü avait été si vite friendzonée… Et puis, Sofia avait rompu pour tromperies. Nul doute qu’elle n’accepterait pas que Rü trompe son copain. Mais là. EN cette occasion bien spéciale, le lourdaud avait réussi. Oh, son but était sûrement loin d’être celui de Rü, mais lorsqu’il avait dragué avec trop d’insistance son amie, elle s’était faite passée pour sa petite amie, avant d’embrasser Sofia. Et. Wow. Wow. Sofia avait des lèvres si douces. C’était vraiment tendre. Elle avait adoré le baiser. Un puissant et profond baiser. Passionné. Presque amoureux. Presque. Juste sensuel. Erotique. Pas d’amour. Pas de blessure. Juste cette incroyable luxure.
Alors elles étaient rentrées. Et Rüen s’était jetée sur Sofia, la plaquant contre le mur, l’embrassant en se sentant désirée. Cette dernière avait répondu avec la même folie, la même envie. Et les vêtements avaient glissés. Les corps s’étaient allongés dans le lit, nus. Et Rüen lui avait fait l’amour. Oh oui. Toute la nuit. La chair devenant leur nouvelle relation, une nouvelle étape, tout du moins. Et Sofia était douée. Ce qu’elle faisait avec sa langue pouvait rendre folle de désir n’importe quelle fille, tandis que ses doigts trouvaient toujours la bonne zone érogène. C’était incroyablement bon, et elles s’étaient endormies par la suite, savourant encore dans leurs rêves cet échange de corps, de sexe, de plaisir… De nectar. Rüen mentirait si elle disait que cette nuit n’avait pas été merveilleuse. Et le sommeil après une bonne partie de jambe en l’air était si doux. Elle s’était endormie contre Sofia, nue, l’enlaçant, entre ses draps…
Elle se réveilla au petit matin. Ou plutôt grand matin. Lorsqu’elle entendit l’eau couler, et que le soleil vint frapper aux fenêtres de son âme. Elle ouvrit les yeux, gémissant, se rendant compte qu’elle était seule dans ce lit si chaud. Elle se leva, sans se préoccuper de sa nudité, pour se rendre dans la salle de bain, là où Sofia se douchait, nue. Hmmm. La vue de ce corps lui rappelait la merveilleuse nuit qu’elles venaient de passer. Et le fait que Sofia s’excuse était intensément mignon. Elle sourit, passant une mèche de ses cheveux en arrière. Son sourire, à Rüen, était vraiment sexy. C’était l’une des premières choses qu’on lui disait. On avait l’impression qu’elle allait dévorer la virginité d’une jolie fille juste avec son sourire. Elle s’en servait comme d’un atout charme important. Et alors qu’elle entendait la douce voix de l’italienne, elle répondit doucement : Ce n’est rien… Mais tu aurais pu m’attendre… Dans sa tête, elles n’étaient plus juste meilleures amies, même si elles le resteraient. Elles étaient désormais, aussi, amantes. Et Elle ne tarda donc pas, sans avertir Sofia, évidemment, à entrer dans la douche, et passer ses mains sur les hanches de la belle, les remontant délicatement et sensuellement le long de son corps, pour parvenir sur le côté de ses seins. Seins qu’elle attrapa doucement, alors que sa bouche et ses douces lèvres venaient se frotter dans la nuque et le cou de Sofia. Hey, bellezza… Elle se colla à la belle, laissant son intimité se coller à son postérieur, tandis qu’elle lui chuchotait. M’accorderais-tu cette danse ? Bien évidemment, la danse en question n’était pas vraiment une danse. Mais plus… Ai-je vraiment besoin de détailler ?
Même si elle avait horriblement honte de ce qu'elle avait fait, Sofia ne put qu'être subjuguée devant la vision qu'elle avait sous les yeux. Parce que même si elle s'efforçait de ne pas regarder en-dessous des épaules de Rüen, même si elle avait un corps tout simplement divin pour quelqu'un d'aussi jeune, elle ne pouvait rester totalement de marbre devant son visage. Son sourire était tout simplement ravageur, et elle savait très bien que la belle Cheerleader avait du en faire tomber plus d'une avec ce seul sourire. Elle ne le savait que trop bien puisqu'elle était une de ses victimes. Mais la lueur qu'elle capta dans le regard de la jeune femme la mit mal à l'aise, et l'italienne détourna le visage, la honte revenait comme un ras-de-marée. Elle ne la connaissait que trop bien cette lueur, parce qu'elle avait pu la voir tant de fois dans le regard de ses partenaires. Si pour Sofia la nuit qui s'était écoulée était une erreur, certes délicieuse mais cela ne changeait pas grand-chose, Rüen ne voyait absolument pas ça de la même façon. Merde, merde, merde et encore merde. Elle se sentait encore plus mal de voir que là ou elle était bouffée par la honte, son amie n'avait visiblement aucun mal à vivre avec le fait qu'elle venait de tromper son petit-ami. Bordel, pourquoi est-ce que c'était tout le temps à elle que ce genre de trucs arrivait? De toujours se retrouver dans une situation ou un couple qui avait tout du couple parfait se retrouvait soudain à voler en éclats à cause d'une tierce personne qui venait foutre le bordel dans cette vie en apparence parfaite. Elle ne voulait pas de ça, elle ne voulait pas être la garce qui foutait la merde partout et qui ne laissait que des ruines sur son passage. Pourquoi est-ce que sa vie devait être à ce point aussi compliquée? Et avant qu'elle ait pu réaliser, Rüen venait de se glisser à ses côtés dans la douche, se collant contre elle dans un geste qui n'était clairement pas amical et qui n'avait rien à voir avec le fait de partager la même douche histoire de faire des économies d'eau. L'italienne se mordit la lèvre alors qu'elle sentait les mains de son amie contre elle, s'approchant inexorablement de sa poitrine « Rü... » Mais son amie se fit plus insistante encore, et si Sofia n'avait pas à ce point bouffée par les regrets, elle aurait sûrement adoré ce qui était en train de se passer, alors que les mains de la belle à la peau couleur chocolat venaient se poser sur sa poitrine nue. Parce qu'elle avait les souvenirs de cette nuit marqués au fer rouge dans son esprit, sans qu'elle puisse faire autre-chose que les revoir encore et encore alors que son amie se collait d'avantage à elle « Rüen, stop... » Lâcha-t-elle dans un souffle, alors qu'elle repoussait doucement les mains de la splendide demoiselle derrière-elle. Dans d'autres circonstances, elle aurait adoré continuer et c'était même fort probable qu'elle aurait déjà été en train de rendre la pareille à la demoiselle, mais les circonstances étaient ce qu'elles étaient, et elle ne pouvait en rien changer ça. Pourtant, il lui était impossible de nier qu'elles avaient pu passer une nuit excellente, et que la jeune Cheerleader ne manquait ni d'énergie, ni d'expérience. Et pourtant, ça n'enlevait rien au fait que cette nuit avait été une erreur, un écart qu'elle regrettait sûrement pour les deux et qui la bouffait de l'intérieur tel un poison. L'italienne se retourna, avant de se laisser tomber au sol, s'asseyant sur la surface froide de la baignoire, se moquant totalement du fait que ses cheveux étaient à présent aussi trempés que le reste de son corps « Je peux pas faire ça, je... » Ça aurait été tellement plus facile si elles s'en étaient tenues à leurs soirées habituelles, qu'elle n'avaient pas décidé d'aller faire la fête en boite, s'il n'y avait pas eu ce gros lourd qui était venu la faire chier « On aurait pas du coucher ensemble. C'était une erreur. » Sur le coup ça ne lui avait pas semblé en être une, mais c'était seulement parce que l'alcool avait totalement faussé son jugement et ses pensées. Et maintenant qu'elle était sobre et par conséquent totalement maîtresse de ses actes, elle se rendait compte qu'elle avait fait une bourde magistrale. Et elle s'en voulait. Terriblement. Si elle en avait voulu à mort à Eliot pour avoir osé coucher avec une autre, elle devait s'en vouloir au moins tout autant d'avoir fait exactement la même chose avec Rüen. Elle ne tirait qu'une bien maigre consolation en se disant qu'au moins elles n'avaient pas été surprises dans l'acte et qu'il y avait toujours une chance qu'elle oublie pour de bon toute cette histoire. Qu'elle fasse comme si elle n'avait jamais existé.
Le corps de l’italienne était si doux. Sa peau, ses gestes. Oh, chaque fois que Rüen passait ses doigts contre cet épiderme, elle se sentait revivre. Elle adorait les frissons qui l’envahissaient lorsque ses mains remontaient, lentement, le long des hanches de Sofia. Elle adorait sentir les frissons qu’elle procurait aussi. Et son intimité trempée, non pas à cause de la douche, qui se collait au postérieur de l’italienne. Rüen la voulait. Ici et maintenant. Rüen la voulait. Elle adorait ce qu’elle pensait être leur nouvelle relation. Ce mélange de meilleure amie et d’amantes. Hmmm. Sans amour. Sans blessure. Juste le sexe. Et elle remontait ses mains, alors que la belle murmurait son surnom. Elle passait ses lèvres dans son cou, gémissant aussi, caressant finalement cette sublime poitrine, se remémorant chaque instant de la nuit qu’elles avaient passée. De cette nuit où les délices de la Stevens s’étaient confondus avec ceux de l’italienne. Hmmm. Quelle nuit. La meilleure. Parce que l’amante, la maîtresse avec qui elle avait partagé ses draps n’était pas qu’une simple rencontre au détour d’un verre, dans un bar. Elle était sa meilleure amie. Et sans être son amoureuse, Rüen savait comment lui faire plaisir. Savait comment la charmer. Savait comment la séduire. Son sourire ne faisait pas tout. Il y avait aussi ses manières. L’attention qu’elle lui portait. La façon dont sa langue venait chatouiller son entrejambe. L’acte qu’elle faisait, ses doigts experts, et ses positions sensuelles. Sans parler de l’électricité qu’elle procurait dans le cerveau de la belle. Bref. Ce n’était pas qu’une partie de jambes en l’air. Rüen avait fait en sorte que ce soit la meilleure partie de jambes en l’air, et le sommeil gagné par la suite, alors que l’orgasme les avait atteintes toutes les deux à de nombreuses reprises.
Et alors qu’elle continuait, venant caresser le bout des tétons de l’italienne, Rüen entendit des mots qu’elle ne s’attendait pas à écouter venant de cette bouche qu’elle avait comblé tant de fois durant la nuit. Stop. Bien. La Stevens, tout comme chaque être humain normal, ne pouvait rien faire sans un consentement, et elle s’arrêta, laissant Sofia repousser ses mains. La laissant s’expliquer. Voulant comprendre. Comprendre pourquoi ce qu’elle avait vécu durant cette nuit n’était plus au goût du jour. Se sentait-elle mal ? Etait-elle malade ? Avait-elle mal à la tête ? Etait-ce dû à des sentiments, des émotions ? Pourtant, Rüen n’était pas la première, depuis Eliot, à partager ses draps. Et elle était sa meilleure amie. Cela devait bien faire d’elle plus qu’une simple maitresse, non ? Ou alors, peut-être avait-elle trop charmé la belle italienne, qui s’était rendue compte qu’elle avait peut-être des sentiments amoureux envers la jeune Stevens. Auquel cas, elle devait se rappeler les moments passés avec Eliot… Ou alors… Oh… Merde… Eliot l’avait trompée… Et Sofia savait que Rüen avait un copain. Sofia se sentait mal de… Non… mais elle n’avait pas trompé. Elle se sentait mal que Rüen trompe son petit ami ? mais c’était la décision de la Stevens, pas de l’italienne. Elle n’avait rien à se reprocher. Si ? Dans tous les cas, Sofia s’abaissa à même le sol, se laissant glisser jusque sur la surface réchauffée par ol’eau, de la douche. Et Rüen l’accompagna, s’asseyant, laissant ses jambes en tailleur. Elle montrait son entrejambe avec fierté, et espérait que Sofia apprécierait, tandis qu’elle posait sa main, doucement, sur l’épaule de l’italienne qui semblait perdue dans ses pensées, dans des remords qui n’avaient pas lieu d’être.
Et elle l’écouta. Elle l’écouta. Et elle fut blessée. Vexée. Jamais personne ne lui avait dit que c’était une erreur de se retrouver dans son lit. Rüen retira sa main, et la passa sous le menton de Sofia pour le remonter, et ainsi la regarder, droit dans les yeux. Pourtant, lorsque c’est une autre qui partage ton lit, ce n’est pas une « erreur »… Pourquoi lorsque c’est moi, ça l’est ? On ne m’a jamais dit ça… C’est… Je ne comprends pas… Tu as répondu à mon baiser. TU m’as voulue. Autant que je t’ai voulue. Autant que je te veux encore. Je ne t’ai pas forcée. Je ne forcerais jamais personne, surtout pas toi. Tu es ma meilleure amie. TU es celle à qui je dis tout… TU es celle que je connais le mieux… Et… Bon… j’avoue… je ne t’ai pas réellement tout dit… mais c’est parce que je ne voulais pas te blesser… mais Sofia… Cette nuit, je l’ai voulue autant que toi. Je te veux… Tu es parfaite. Tu es belle, sublime même. Tu es attirante, et chacun de tes baisers était délicieux. Je ne veux pas te faire de mal, ni tomber amoureuse de toi, ni me mettre en couple avec toi. Mais ton corps… Oh, tu peux pas savoir comme coucher avec toi était bon. Bien entendu, si tu étais en couple, jamais je n’aurais fait ça… Sauf si tu l’avais voulue… Rüen soufflait doucement. Mais son ton devint un peu plus dur. Par contre, je ne supporte pas d’être une « erreur ». Je n’irais pas m’excuser d’avoir couché avec toi. Elle lâcha le menton de la belle, avant de passer ses cheveux derrière sa nuqye, qui commençaient à être trempés. Maintenant… Si tu crains pour mon copain… Sache que tu n’es pas la première… Rüen baissa les yeux. Incapable de regarder Sofia en face. Elle laissa une larme s’échapper de son œil, tandis qu’elle serrait les poings. je suis désolée… Les larmes coulaient sur ses joues. Je ne vaux pas mieux que ton Eliot… Je… Je trompe mon copain… T… Tout le temps… Elle ne l’avait jamais dit à Sofia, pour cette raison. Elle ne voulait pas que l’italienne l’assimile à son ex, et arrête de la voir. Je t’en supplie… Ne me déteste pas… Elle remonta ses genoux, et enfouit sa tête dedans. Elle pleurait. Elle pleurait, non pas parce qu’elle trompait son copain, mais parce qu’elle avait peur de perdre sa meilleure amie. Sa seule véritable amie.
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Mer 7 Nov - 22:23