et si on faisait comme si de rien n'était | rojah

Il avait besoin de la voir ce soir. Il ne pouvait décemment pas rester dans sa demeure avec ce fils qui le troublait plus que de raisons. Depuis ce soir là, trente et un décembre, avant l’année deux mille dix huit. Où leurs lèvres s’étaient rencontrées pour la première fois. Elijah savait qu’il avait déconné. Il avait bu ce soir là et pourtant il avait cru que c’était Mason. Il s’était laissé submergé. Un homme dont la présence de son mari lui manquait tant. Pourtant il était là lui, lui rappelant parfois des envies qu’il ne ressentait que pour Mason à la base. Non, ça n’allait pas du tout même. Il fallait qu’il voit Romy, qu’il se lamente auprès d’elle parce qu’elle était à son écoute comme lui il l’était en retour. Peut-être qu’elle lui fera aussi oublier ces tourments ? Il espérait en tout cas. Autour d’une bonne bouteille d’alcool. Comme à chaque fois. Dans tout les cas, ce soir il ne voulait pas rester chez lui. Ses pensées étaient embrouillées et la présence de ce fils à côté de sa chambre était trop perturbante pour qu’il puisse trouver le sommeil. De toute façon, il n’avait de compte à rendre à personne. Il pouvait très bien découcher. Il ne voulait pas non plus dormir au chevet de Mason. C’était étrange, il avait juste envie de souffler un coup ce soir en fait. Faire pause dans sa vie. Ne rien à devoir à personne. Juste Romy et lui. Voilà ce qu’il attendait en étant devant sa porte. La bouteille de rhum à une main, il toqua. Il était vingt deux heures du soir, il espérait qu’elle soit chez elle. Il avait besoin de la personne qui le connaissait le plus, même dans ses plus sombres heures. Il avait juste besoin d’un break. Son cerveau chauffait trop en ce moment. Il allait exploser si ça continuait comme ça.

Je rumine. Je passe mon temps à ruminer. A ce stade là je vais devenir une vache, y'a pas moyen. C'est pas possible de ruminer autant. J'en ai marre, faut bien avoir conscience que j'en ai marre. J'aime mon boulot, il est pas là le soucis. J'aime tourner, j'aime l'équipe, j'aime le script bref, y'a pas de problème à proprement parler. Du moins autour de moi. Parce que c'est moi le problème. C'est moi qui me prend la tête. Avec elle. Parce que c'est toujours elle. C'est quand même pas possible d'arriver à ce point à vouloir voir quelqu'un. On est qu'amies de toute façon hein ? Juste amies. Des amies qui de temps en temps couchent ensemble mais on ne fait rien de mal quand même. C'est rien ça, ça n'engage à rien. Il est peut être là le soucis. Ou pas. J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que le tournage de cette saison est fini et que je ne la verrais plus chaque jour. Et ça, ça fait bizarre. C'était différent cette année. Y'a eu ce truc en plus. Ce rapprochement de nos personnages, cette affiche devant la caméra de ce qu'il se passe plus ou moins derrière. Je suis contente bien sur, depuis le temps que je réclame quelque chose de spécial entre Sinéad et Noreen. Mais maintenant que ça se concrétise je prends peur. Surtout face à Leo. C'est con je sais. Mais j'aime pas quand les choses sont ainsi, qu'on peut mettre des mots, qu'on peut dire qu'il y a quelque chose. Foutue contradiction. Je décide de prendre une douche, de me débarrasser de tout ce qui me complique la vie. Comme si ça pouvait régler tous les soucis.. On va dire que oui. Après ce petit tour salvateur dans ma salle de bain, je m'habille. Enfin j'enfile mon short et mon tee shirt. Mon pyjama quoi. De toute façon ma soirée va se limiter à netflix avec un pot de glace. Du moins c'est ce que je croyais. Des coups portés à la porte vers laquelle je me dirige. J'ouvre et tombe sur... " Elijah ? " Posté là, bouteille à la main. Okay, même état que moi. " Entre vas y. " Je me décale et récupère la bouteille au passage. " Plus que nécessaire. " Je l'ouvre et en bois une gorgée avant de le rejoindre sur le canapé une fois la porte claquée. " Hum... ça va ? " Un peu de politesse que diable...

Enfin la porte s’ouvrit. " Elijah ? " Eli porta son regard légèrement vitreux sur Romy. Il avait déjà entamé la bouteille. « Salut. » sortit-il d’un souffle. De toute façon elle savait très bien qu’il n’était pas dans un bon état. " Entre vas y. " elle se décala, lui, il entra lui laissant la bouteille en main qu’elle venait d’attraper. " Plus que nécessaire. " un sourire en coin apparut. « Oui, ça aide pas mal. » Il s’installa sur le canapé, s’adossant sur le dossier de celui-ci. " Hum... ça va ? " il se passa les mains sur son visage et rattrapa la bouteille pour boire une autre gorgée. Assez conséquente d’ailleurs celle là. « Comment répondre à ça ? » commença-t-il et soupira. « J’ai la tête en vrac. » il rit légèrement. « Enfin ça se voit je crois ! » encore un rire. Mais ses rires étaient dénués de joies. « Mason me manque et il y a son fils qui vit chez nous et.. il me fait penser à lui. Du coup je dois avouer que je n’avais pas envie de rester à la maison. » il regarda la bouteille qu’il tenait en main et reprit à nouveau une gorgée avant de continuer. « Je crois que j’ai fait une connerie Romy tu sais.. Je l’ai embrassé pendant le nouvel an… Il m’a fait penser à Mason et je l’ai embrassé... » il rigole encore. Sous l’effet de l’alcool ça semblait être drôle ce genre de situation finalement. « Non mais vraiment, embrasser son fils… Un fils dont je ne soupçonnais pas l’existence avant qu’il ne débarque comme ça devant ma porte… Et moi je l’embrasse. » il rigole encore et souffla. « Enfin j’étais complètement éméché mais bon, est-ce que c’est une excuse d’avoir fait ça ? » il secoua légèrement la tête et souffla un grand coup cette fois-ci. « Je suis bien embêté maintenant en fait. » sa tête se tourna vers elle en lui tendant la bouteille. « Et toi pourquoi tu bois ? » parce qu’il savait que ça n’allait pas non plus chez elle on dirait.

Je le rejoins sur le canapé tandis qu’il récupère la bouteille. Il n’en a pas fini avec elle. Je m’enquiers de savoir comment il va et sa réponse ne fait que confirmer ce que je pressentais. ” Comment répondre à ça ? J’ai la tête en vrac. “ Je soupire et l’incite à continuer d’un signe de tête. ” Mason me manque et il y a son fils qui vit chez nous et.. il me fait penser à lui. Du coup je dois avouer que je n’avais pas envie de rester à la maison. “ Je grimace. C’est vrai que sa situation est compliqué quand on y pense. Et j’ai du mal à y penser tellement ça me parait être le bordel. Je récupère la bouteille après qu’il ait eu fini de reprendre une énième gorgée. ” Je crois que j’ai fait une connerie Romy tu sais.. Je l’ai embrassé pendant le nouvel an… Il m’a fait penser à Mason et je l’ai embrassé… “ Mes yeux s’écarquillent et je manque de recracher la gorgée d’alcool que je viens de prendre. ” Hein ? “ Je crois que j’ai parfaitement bien entendu ce qu’il m’a dit. ” Non mais vraiment, embrasser son fils… Un fils dont je ne soupçonnais pas l’existence avant qu’il ne débarque comme ça devant ma porte… Et moi je l’embrasse. Enfin j’étais complètement éméché mais bon, est-ce que c’est une excuse d’avoir fait ça ? Je suis bien embêté maintenant en fait. “ Je hoche la tête en tentant de tout assimiler. ” Et toi pourquoi tu bois ? “ Je lui rends la bouteille le temps de commencer mon récit. ” Dans la série ils ont enfin accepté que le personnage de Leonie et le mien se rapprochent et s’embrassent mais… enfin… je sais pas. J’attends ça depuis tellement longtemps et maintenant c’est moi qui fait un blocage. Comme ci ça rendait tout ça réel. “ Notre liaison entre les tournages ouais… Même si Leo refuse de mettre un nom là dessus. ” C’est le bordel quoi. “ Je souris et me lève pour aller chercher un paquet de chips et une bouteille de vodka pour compléter la sienne. ” Et pour le gosse là.. Il en pense quoi ? T’as parlé avec lui ou tu t’es juste barré comme ça ? “ Histoire de savoir… Mais définitivement, on a besoin de boire.

L’alcool qui coulait dans ses veines depuis le début de la soirée avait eu raison de lui. Et lorsqu’il était dans cet état, il allait toujours voir Romy. Celle qui le connaissait le mieux dans ses heures sombres. Il remarqua bien vite qu’elle aussi avait besoin de boire. Du coup, c’était facile de raconter ce qu’il vivait en ce moment. Il rigolait même de sa situation. L’ivresse déliant ses entraves sans peine. Il lui parla du baiser. Romy avait failli recracher sa gorgée. Il continua la suite de son histoire. Se disant que c’était vraiment n’importe quoi ce qu’il avait fait. Mais ça lui faisait du bien de tout déballer. La curiosité le piqua tout de même, demandant à Romy pourquoi elle buvait aussi. ” Dans la série ils ont enfin accepté que le personnage de Leonie et le mien se rapprochent et s’embrassent mais… enfin… je sais pas. J’attends ça depuis tellement longtemps et maintenant c’est moi qui fait un blocage. Comme ci ça rendait tout ça réel. C’est le bordel quoi. “ sa tête fit plusieurs mouvements de haut en bas. Ouais elle lui avait déjà parlé de cette situation avec Leonie. Puis un rire quelque peu éméché s’extirpa d’entre ses lèvres. « Et ben dis donc, on en tient une couche à nous deux ! » c’était vrai que dans leur relation, ce n’était pas vraiment la croisière de l’amour. Ses pupilles océans, quoi que vitreux, suivirent Romy qui alla chercher une bouteille de vodka. Bonne initiative, de toute façon il n’y avait presque plus de rhum. Encore deux verres -donc plusieurs gorgées parce que depuis tout à l’heure, ils buvaient au goulot- et c’était fini. ” Et pour le gosse là.. Il en pense quoi ? T’as parlé avec lui ou tu t’es juste barré comme ça ? “ il haussa les épaules, buvant encore une fois sur la bouteille de rhum avant de lui répondre. « J’en sais riien du tout de ce qu’il pense ! Je l’évite depuis et on n’en a jamais reparlé. » il rigola encore. « Moi qui n’ose pas être franc avec quelqu’un, c’est un comble. » Elijah était plutôt un homme intransigeant et n’hésita pas à brusquer. Étant le PDG d’une grosse firme de canapé en cuir luxueux mondialement connu, il se devait d’être ainsi. Il tourna son visage pour poser son regard sur elle. « Et toi tu lui en as parlé à ta gentille sorcière ? » un sourire taquin s’afficha sur ses lèvres.

Je lui raconte librement ce qu’il s’est passé. Il n’a pas forcément besoin de le savoir mais moi j’ai besoin de lui en parler. Enfin je ne rentre pas dans les détails. Pour le moment. Je sens que les questions vont fuser au fur et à mesure de la soirée. ” Et ben dis donc, on en tient une couche à nous deux ! “ Je ne peux m’empêcher de rire à cette remarque mais c’est plus un rire jaune. Dans tous les cas, je veux juste boire. Et tenter d’oublier pour ce soir cette foutue dépendance que j’ai créé à ma co-star. J’en reviens un moment à son histoire à lui. Si simple et pas du tout tordue. Ou presque pas. Non mais sérieusement je pense avoir des problèmes mais alors lui… Il est dans de beaux draps. ” J’en sais riien du tout de ce qu’il pense ! Je l’évite depuis et on n’en a jamais reparlé. Moi qui n’ose pas être franc avec quelqu’un, c’est un comble. “ C’est vrai que dans l’idée, ça me surprend quand même un peu. Ce n’est pas dans ses habitudes ni dans son caractère. J’attrape la bouteille et bois deux grandes gorgées pour assimiler tout ça. J’ai l’impression que de toute façon on va faire un peu ping pong toute la soirée pour apprendre à l’autre ce qu’il se passe dans nos vies. Ce n’est pas dérangeant, c’est marrant cette conversation qui s’entrecroise. ” Et toi tu lui en as parlé à ta gentille sorcière. “ La question qui fâche. Est ce que je lui en ai parlé… Pas franchement non. Qu’est ce que je pourrais bien lui dire. C’est pas comme si j’avais l’habitude d’étaler mes sentiments. Bah tiens voilà que je parle de sentiments. Alors non, c’est trop ça. Je prends la bouteille à nouveau et enquille deux autres gorgées. D’un coup d’un seul. ” Je crois que j’ai la même technique que toi. La fuite. Je ne lui ai pas franchement reparlé. J’ai pas envie je crois. “ Ouais voilà… J’ai pas envie. ” Surtout qu’elle est en couple tu sais… Enfin ça ne l’empêche pas de coucher avec moi mais bon. Elle est quand même en couple. Et elle s’assume pas. Et c’est le bordel. Et je ne sais plus où j’en suis. “ Donc à nouveau, je bois. Je vais finir bourrée mais c’est un peu le but de la manoeuvre. ” Je crois qu’on est tous les deux très doués pour ça tu ne penses pas ? Parler de ce qu’on a en tête, parler de ce qu’on ressent. “ Vraiment pas doués du tout.

Il la regarde boire à grosse gorgée le reste de rhume, le finissant presque. Il arqua les sourcils. Sa question avait l’air de lui faire un grand effet. Un rire s’extirpa d’entre ses lèvres, dans un souffle. Ils étaient beaux tien tout les deux comme ça affalé sur son canapé à boire comme des trous et à raconter leurs maux. ” Je crois que j’ai la même technique que toi. La fuite. Je ne lui ai pas franchement reparlé. J’ai pas envie je crois. “ il hocha la tête de haut en bas, pas vivement parce que là ça y est, il était complètement ivre. ” Surtout qu’elle est en couple tu sais… Enfin ça ne l’empêche pas de coucher avec moi mais bon. Elle est quand même en couple. Et elle s’assume pas. Et c’est le bordel. Et je ne sais plus où j’en suis. “ il ouvrit quelque peu la bouche, prenant un air choqué. Ah merde effectivement c’est Bagdad son histoire aussi ! D’ailleurs il prit la bouteille de vodka et commença à l’entamer pour la peine. ” Je crois qu’on est tous les deux très doués pour ça tu ne penses pas ? Parler de ce qu’on a en tête, parler de ce qu’on ressent. “ Eli sortit un rire un peu tonitruant avant de poser l’arrière de sa tête sur le dossier du canapé, regardant le plafond et posa sa main libre sur la cuisse de Romy. « Oooooh que oui on est doués pour ce genre de choses ! Pourtant ça a l’air facile comme ça quand on est tout les deux, de parler de ça justement. C’est diingue ! » ça se voyait qu’il était ivre. En même temps, il avait déjà bien entamé la bouteille de rhum avant de venir la voir. C’était sûr et certain qu’il allait finir bourré. « Peut-être qu’il faut qu’on leur parle avec un coup dans le nez ?! » il rigola encore « Ça serait peut-être plus facile pour désa... » il fronça légèrement les sourcils, essayant de se concentrer pour dire le mot « Dé.sa.mor.cer les choses ! » il tourna son visage vers Romy, se retrouvant nez à nez. Il sourit. « Ouaiiis peut-être qu’il faut qu’on se saoule avant d’aller les voir et comme ça BAM on leur déballe tout ! »

Je sens sa main rejoindre ma cuisse, sa tête basculer en arrière. Abandon le plus total. ” “Oooooh que oui on est doués pour ce genre de choses ! Pourtant ça a l’air facile comme ça quand on est tout les deux, de parler de ça justement. C’est diingue ! “ J’éclate de rire. Il commence à être bourré et je dois avouer que je ne suis pas bien loin derrière lui. ” Peut-être qu’il faut qu’on leur parle avec un coup dans le nez ?! Ça serait peut-être plus facile pour désa… “ Je le regarde, penche la tête, comme si j’attendais que le mot sorte enfin de sa bouche. J’arrive même pas à comprendre ce qu’il veut dire. ” Désabonner ? Désactiver ? Désaper ? “ Si ça se trouve, même les premières lettres ne sont pas les bonnes et alors là, je peux continuer à chercher, je ne trouverai pas. ” Dé.sa.mor.cer les choses ! “ Ah oui, j’y étais pas mais alors pas du tout. J’éclate de rire, les larmes arrivent. C’est qu’en fait oui, je suis bourrée aussi. Et mon corps over-réagit. J’y peux rien, je peux pas franchement le contrôler. ” Ouaiiis peut-être qu’il faut qu’on se saoule avant d’aller les voir et comme ça BAM on leur déballe tout ! “ Je reprends mes esprits et tente de réfléchir pendant quelques secondes à sa proposition. Là comme ça je trouve que ce serait pas mal. Mais je sais que c’est l’alcool qui me fait penser ça. ” Attends… ATTENDS ! “ Parce que parler plus fort ça va m’aider à réfléchir c’est sur. Je me redresse, lève le doigt vers le ciel comme si c’était l’idée du siècle, entrouvre la bouche et me stop dans mon élan. Je reste comme ça une ou deux secondes avant de me laisser tomber lourdement contre le dossier du canapé. ” Nan on peut pas… Parce que même si on leur dit et tout bah ils vont dire après qu’on l’a dit parce qu’on avait bu alors ils nous croiront pas et penseront qu’on se fout d’eux et ce sera encore pire après et voilà. “ J’inspire et j’expire comme si je venais de courir le marathon. ” On va jamais y arriver. Qu’est ce qu’on va devenir hein … “ A deux doigts de chialer mais encore une fois, c’est cet alcool dans mon sang qui parle.

Il la regarde après qu'elle lui ait dit d'attendre. D'ailleurs le volume sonore de sa voix est un peu fort. Elijah rit d'ailleurs. L'observant lever son doigt en l'air. Il attend. Peut-être qu'elle allait avoir une idée qui les ferait sortir de cette impasse où ils se trouvaient tout les deux. Cependant, Romy ne dit rien et se laisse tomber à nouveau contre le dossier du canapé. Faux espoir. Mais bon, Elijah continue à rire. Cette action qu'elle venait de faire le fait marrer. Oui, l'alcool est bien dans ses veines là. ” Nan on peut pas… Parce que même si on leur dit et tout bah ils vont dire après qu’on l’a dit parce qu’on avait bu alors ils nous croiront pas et penseront qu’on se fout d’eux et ce sera encore pire après et voilà. “ ah oui c'est vrai ce qu'elle était en train d'énoncer. Ca paraît logique aussi du coup Elijah soupire. Son rire s'arrêtant net. ” On va jamais y arriver. Qu’est ce qu’on va devenir hein … “ elle n'a pas tort. Jamais ils pourront avouer tout ce qu'ils venaient de se dire là. Et puis la solution avec l'alcool, ce n'est pas vraiment une bonne idée tout compte fait. « Ouais, tu as raison... » le ton de sa voix se fait plus morose pour le coup. « Je ne sais paaaas du tout comment on va pouvoir faire en fait... » il regarde encore le plafond, son regard se perdant dans sa peinture blanche comme la neige. « Peut-être qu'il faut laisser faire ? Peut-être qu'il faut attendre ? » il passe une main sur son visage. « Jusqu'à ce qu'on se consume. » et il rigole, d'un air triste aussi. Il n'y a pas de solutions à leur situation. En tout cas là, il n'en trouve pas. Et pourtant, il souhaite trouver le chemin le plus juste pour ne pas être blessé ou blesser ceux qui se trouvent dans la même merde que lui. Il ne veut pas perdre son mari même s'il est encore dans le coma et il ne veut pas non plus faire de la peine à Sidney qui commence vraiment à lui importer au fur et à mesure qu'il le côtoie et réfléchit à leur position actuelle. Il sort un grand soupir. « Vaut mieux se saouler à n'en plus pouvoir en fait et on verra demain. »

je comprends plus trop qu'est ce qu'il se passe par ici. y'a tout dans ma tête qui se mélange. et c'est pas beaucoup très beau à voir. l’alcool m’a eu, ça y est. les mots sortent de ma bouche ans que je ne puisse les contrôler. et c’est le bordel. ce qui me rassure c’est que elijah est dans le même état que moi. puis je lui balance les mots qui viennent comme ça. ” ouais, tu as raison... je ne sais paaaas du tout comment on va pouvoir faire en fait... “ on a clairement l’air con comme ça. je rigolerai bien mais… en fait j’en ai pas la force. ni l’envie. je souris tristement. état passager bien évidemment. juste une prise de conscience qui fait mal. ” peut-être qu'il faut laisser faire ? peut-être qu'il faut attendre ? jusqu'à ce qu'on se consume. “ il dit des choses genre super intelligentes et j'ai du mal à tout suivre là maintenant. j'sais pas s'il a raison mais c'est pas con tout ça. au pire on finira par cramer et ça ira très bien. ça risque d'être un peu douloureux mais bon ça ne peut pas être pire que maintenant. je crois. il boit. je bois. ça va finir comme ça cette histoire c'est certain. " vaut mieux se saouler à n'en plus pouvoir en fait et on verra demain. " ah bah il est d'accord avec moi. c'est plutôt cool. " tape m'en cinq ! " je lève la main et tente de frapper la sienne mais je me loupe en beauté. deux fois. avant d'arriver à atteindre ses doigts. " yippa ! " cri de joie, c'est un énorme succès vu mon état. " j'crois que de toute façon... de toute façon ! on peut rien faire d'autre... " je réfléchis mais en fait non, on doit boire. " passe la bouteille chesterfield, fais pas ton radin. " la soirée va se terminer comme ça. amorphe, imbibé d'alcool, affalé sur le canapé ou le lit. parce qu'il ne rentrera pas comme ça. même s'il conduit pas ou peut être que si ou que non. enfin il va pas repartir parce que de toute façon j'en ai pas envie.