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Enfin le festival des arts avait ouvert ses portes dans la ville de Los Angeles. Cette occasion était tellement attendue par les habitants de la ville lumière. Lola, particulièrement. Elle y participait tout les ans. Elle adorait voir les nombreux artistes qui se produisaient dans toute la ville des Anges. Cependant, Lola y allait aussi pour se performer au vue de tous. La veille, elle avait préparé son matériel de chant, mettant tout dans sa valisette ainsi que son gros caisson pour pouvoir amplifier sa voix. De toute façon, tout le monde avait la chance de se produire dans les rues principales de LA, c'était la magie de cet événement et l'ambiance était conviviale. Tout dans l'amusement et le partage. C'était ce qu'aimait la jeune femme. Et peut-être même qu'un agent tomberait sur elle et lui proposerait de le prendre sous son ail ! Mais un vrai agent cette fois-ci ! Il était vrai qu'elle n'avait pas encore cru Romy lorsqu'elle était allée la voir au Soundwaves. En plus, se rencontrer dans le contexte du club, ce n'était pas vraiment la meilleure rencontre de sa vie à Lola.

Elle était venue tôt dans la rue principale où pleins d'artistes étaient en train de commencer à faire le show. Sans tarder, elle installa son matos. Alluma son enceinte et se mit face aux passants. Elle était nerveuse. Comme à chaque fois avant de chanter. Ça ne changeait pas. Pleins de questions dans sa tête se bousculaient. Est-ce qu'ils allaient s'arrêter pour l'écouter ? Est-ce qu'elle allait bien chanter ? Est-ce qu'elle n'allait pas faire de fausses notes ? Est-ce qu'ils allaient apprécier ? Est-ce que... Elle posa sa main tatouée sur son micro tenue par le pied et ferma les yeux un instant en entrouvrant ses lèvres. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] elle ouvrit les yeux. Ça y était. Elle était dedans. « And this thing turned out so evil.. I don't why, I'm still surprised. Even angels have their wicked schemes and you take death to new extremes. But you'll always be my hero even know you lost your mind... » son souffle se coupa un instant, juste quelque secondes avant de reprendre. « Just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts... » elle ferma les yeux. Ressentant chaque mot. Partageant la souffrance de son texte. « Just gonna stand there and hear me cry... But that's alright because I love the way you lie... »

Depuis ses retrouvailles avec Ohana, Célia était complètement chamboulée. Elle vivait en dehors d’elle-même, se laissait porter par les évènements sans réellement avoir conscience de ce qu’elle faisait. Alors, lorsque ses amies du cabaret lui avaient suggérée qu’elle ferait mieux de les accompagner au festival des arts, elle s’était laissée faire, les suivants dans les rues de Los Angeles sans réellement prêter attention à ce qui se faisait autour d’elle. Peu importe où elle posait son regard, ses yeux accrochaient des groupes de musique, attroupés ci et là, dans un brouhaha qui rendait la musique difficile à percevoir. Les genres musicaux se mêlaient entre eux dans une cacophonie que Célia ne pensait même pas possible. A moins que ce ne fussent les battements de son cœur qui lui donnaient l’impression de devenir sourde, à force d’être noyée dans ses propres sentiments ? Elle n’était certaine de rien et se sentait un peu coupable de rester aussi statique alors que ses collègues se mettaient à danser devant les divers groupes, leurs visages fendus de larges sourires. Elles passaient du bon temps et elle était en train de tout gâcher… Alors que l’ensemble du groupe tournait à l’angle d’une rue, une voix sembla se détacher du lot pour venir flirter avec les tympans de Célia. C’était une voix envoûtante, qui susurrait des mots qui pouvaient être la traduction exacte de ses émotions. « Je vous laisse, je vais par-là. » lâcha Célia à ses amies, presque sans s’en rendre compte. Elle fendait la foule, venant se glisser jusqu’au premier rang face à la chanteuse. Elle se tenait là face à elle, une main posée sur le cœur. C’était si doux, si délicat. C’était ce dont elle avait besoin pour se sentir apaisée. Ohana était toujours dans un coin de sa tête, mais elle ne s’opposait plus au banquier qui partageait sa vie. Les deux dansaient main dans la main, comme les deux parties d’un même tout. Tout qui se rejoignait sous les traits de l’hawaïenne qui ne cessait de hanter ses pensées. « Just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts... » Sans meme le remarquer, elle se mit à danser. Elle reformait les pas de ce duo qu’elle avait partagé avec Ohana, des années auparavant, se laissant transportée par la musique. Les gens s’écartaient pour la laisser passer, observer ce duo étrange formé par une chanteuse et une danseuse. « Just gonna stand there and hear me cry... But that's alright because I love the way you lie... » Certains avaient des regards amusés, d’autres des regards admiratifs, mais tous semblaient aussi captivés que Célia par ce qui se passait. Alors que les mots de la chanteuse venaient mourir contre le micro, Célia sentit que sa voix s’élevait pour venir se mêler à celle de l’inconnue. « I love the way you lie… » Elle sursautait elle-même de s’entendre ainsi chanter alors qu’elle ne le faisait habituellement qu’en face de son miroir. Elle s’arrêtait tout de suite de danser, laissant sa voix mourir pour ne plus desceller ses lèvres. Ses paupières se rouvrirent sur le visage de la chanteuse de rue et elle lui adressa un sourire alors que leurs regards se croisaient. Elle ne savait pas qui était cette femme, mais elle avait besoin de suivre son évolution dans le milieu musical. Elle ne pouvait avoir qu’un futur prometteur.

Elle aimait l’art, il n’y avait pas de doute là-dessus, elle vivait pour ça clairement. Alors elle se baladait dans les rues, appréciant ces artistes qui se produisaient avec brio et détermination. Elle s’arrêta un instant devant un sans-abri qui offrait une mélodie entraînée avec seulement quelques caisses et seaux de peinture, elle l’admira un instant avant de lier une danse à cette musique, les gens s’arrêtèrent et jetèrent quelques pièces dans le panier. Le petit spectacle dura quelques minutes avant qu’elle ne se stoppât pour faire face à l’artiste de rue. « Garde la monnaie, tu le mérites ! » lâcha-t-elle dans un rire alors qu’il était prêt à lui chanter une sérénade.

Elle traça une nouvelle fois sa route, les mains dans les poches, le sourire aux lèvres. Elle comptait rentrer tranquillement dans des murmures de conversations lui parvinrent. Ses sourcils se froncèrent en captant autant de compliments, intriguée elle décida de jeter un coup d’œil aux personnes qui se produisaient derrière cette marée humaine. Sans la moindre gêne, elle prit appui sur les épaules d’un homme plutôt aimable et le remercia d’un sourire flamboyant qui mourut rapidement sur ses lèvres quand elle reconnut la silhouette de la danseuse.

Le monde était si petit ces derniers temps, sa gorge se nouait déjà. Les paroles, sa présence, le destin lui jouait un mauvais tour. Célia hantait le moindre de ses songes depuis leur dernière rencontre et elle avait beau se dire que ce n’était que de passage, qu’elle allait finir par l’oublier de nouveau, elle souhaitait tout de même la revoir. Ses rêves étaient souillés de leurs souvenirs, elle se revoyait amoureuse de cette femme qu’elle avait blessé tout autant qu’elle, leur duo lui manquait terriblement. Elle crevait d’envie de se joindre à cette danse, de l’étreindre, de l’embrasser, de s’excuser mais c’était trop tard.

Ohana n’avait plus le droit d’agir comme une enfant, elle devait grandir et apprendre à tourner la page, mais l’amour n’était pas aussi rationnel et elle savait que la lutte était déjà perdue d’avance, qu’elle s’écroulerait sous les mains impératrices de ses sentiments qui lui boufferaient le cœur à coups de bec. Elle s’était planquée dans les bras de Zelda et de Lexie depuis le retour de Célia, mais rien n’y faisait, elle restait là dans un coin de son esprit.

La chanson toucha à sa fin et Ohana descendit des épaules de l’homme mais ne chercha pas à faire la conversation, elle était ailleurs seul son corps la faisait avancer dans un automatisme commun à chaque personne humaine. Elle contourna cette foule pour s’écrouler contre un banc qui traînait-là et ramena ses genoux contre sa poitrine, le regard complètement perdu dans le vide. Les paroles délicieuses de la chanteuse inconnue se répétait sans cesse dans son esprit confus accompagnée de la silhouette ensorceleuse de son ex-petite-amie qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer. « Please come back… » chantonna-t-elle pour elle-même.  

« Just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts... » ses paupières recouvrants toujours ses pupilles noisettes, la petite fille n'avait même pas remarqué que de nombreux passants s'étaient arrêtés face à elle. Formant une foule qui s'agrandissait au fur et à mesure qu'elle chantait. La vue lui revint et lorsqu'elle vit tout ce monde qui l'écoutait avec attention, les regards n'étaient pas sales. Non, leurs regards étaient emplis d'émotions. Ébahis par ses paroles et sa voix. Son cœur se réchauffa de plus en plus et on dirait qu'elle chantait encore mieux. Son iris glissa sur une femme qui vint danser au rythme de sa musique. Épousant parfaitement les fluctuations de sa voix et de l'instrumental. Lola lui offrit un sourire au coin de ses lèvres et donnait encore plus matière à la danseuse d'onduler sur sa chanson. Le partage. C'était ça ce que voulait faire la petite fille. Juste vivre un moment comme ça sans se prendre la tête et s'évader un peu des soucis du quotidien pour passer un instant qui semblait arrêter le temps. Le temps d'une chanson. Puis elle sourcilla lorsque l'inconnue chanta à son tour, finissant la chanson en même temps. Faisant le chœur. Le regard de Lola brilla. Elle trouvait qu'elle avait une très belle voix ! Elle lui retourna son sourire et les applaudissements de la foule enflammèrent son cœur, d'ailleurs elle en rougit, leur disant merci, timidement. Puis elle remercia aussi la danseuse qui l'avait rejoint. Puis commença à préparer une autre chanson, voyant que la foule restait face à elle. Elle avait beau être habituée à avoir du succès, ne serait-ce que lorsqu'elle chantait dans les deux bars où elle travaillait, mais elle était toujours peu confiante. Elle se sentait juste reconnaissante. Du coup, elle ne voulait pas décevoir les personnes qui avaient pris le temps de l'écouter.

Célia n’était pas réellement du genre à empêcher son corps d’épouser les nuances d’une mélodie, surtout lorsqu’elle était aussi douce que celle qu’elle entendait à ce moment-là. L’inconnue avait une voix puissante, pleine de profondeur, qui laissait envisager toute la passion qu’elle mettait dans chacune de ses notes. C’était beau. C’était puissant. Et Célia s’était laissée emporter par cette si douce poésie qui venait parler à son âme et panser les blessures de son cœur. Elle se sentait en harmonie avec ce qu’elle entendait et elle ne put empêcher ses lèvres de souffler les paroles de la chanson. Celle-ci avait plutôt bien investi son esprit et elle savait que les paroles lui resteraient en mémoire durant quelques heures, voire quelques jours. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, son regard embrassa le visage de la chanteuse et ses lèvres lui offrirent un sourire. Le rouge lui monta aux joues ; elle était gênée de s’être ainsi mise à danser et elle était confuse, espérait que la chanteuse ne lui en veuille pas d’avoir ainsi attiré l’attention sur elle alors que, clairement, c’était elle qui méritait tous les éloges. Célia farfouilla dans sa poche jusqu’à y trouver un billet qu’elle vint déposer à l’endroit que l’inconnue avait préparé à cet effet. Alors que ses phalanges lâchaient le morceau de papier, la danseuse redressait la tête pour constater à quel point elle s’était rapprochée de la chanteuse. « Vous avez une voix vraiment magnifique. Merci pour cet instant de partage. » lui lâcha-t-elle du bout des lèvres, accompagnant ses mots d’un sourire. Elle se reculait alors, prenant place pour écouter une deuxième chanson. Elle se sentait capable de passer la journée là, à écouter sa voix mélodieuse.

Les pupilles de l'artiste se posèrent sur la danseuse qui l'avait accompagné, s'étant rapprochée d'elle pour poser un billet dans son étui où elle rangeait son pied de micro. Le sourire que l'inconnue lui offrit lui fit echo, ayant la même expressions sur son visage.   « Vous avez une voix vraiment magnifique. Merci pour cet instant de partage. » Les joues de Lola se teintèrent légèrement. Les compliments la mettaient un peu mal à l'aise mais ça lui faisait tout de même du bien d'entendre ce genre de remarque. Ça signifiait que ce qu'elle chantait était appréciée et comprise. C'était l'essentiel. « Merci d'avoir dansé aussi. C'était juste, sublime. » elle la regarda rejoindre la foule face à elle et elle commença alors à jouer des notes sur son piano numérique. Recommençant à chanter à nouveau.

Encore une nouvelle vague d'applaudissements à la fin de la chanson. Lola était comblée de voir les expressions sur leurs visages. Elle était tellement heureuse que l'on ait pris le temps de l'écouter. Pour la sensible qu'elle était, c'était le bonheur. Elle remercia encore le publique et leur confia qu'elle allait reprendre cette après-midi, espérant les revoir face à elle à nouveau. Il était midi et c'était l'heure de faire sa pause. Elle savait qu'elle allait être là toute la journée, il fallait reposer un peu sa voix tout de même. Sinon, ce soir elle allait devenir aphone ! Et sa voix, c'était ce qu'elle avait le plus précieux pour elle. C'était la seule chose qui l'importait. Sans cette voix, elle savait qu'elle n'était rien. Déjà qu'à la base, Lola n'était pas non plus la femme la plus confiante au monde alors si sa voix faisait des siennes... Ça serait la fin du monde pour elle.

Après ce bref échange, Célia était retournée prendre place au milieu de la foule. Cette fois-là, elle ne se laissa pas aller à danser, n’écoutant pas son corps qui ne réclamait qu’à se mouvoir en rythme avec la musique. Bien sûr, elle laissait ses hanches se trémousser quelque peu alors que la voix de l’artiste résonnait dans la rue, mais elle se retenait d’attirer de nouveau l’attention sur elle. La chanteuse face à elle avait un talent énorme et il était injuste de lui voler la vedette. Le festival des arts était souvent peuplé de personnes travaillant pour des labels de musique, parcourant la foule et s’arrêtant devant les divers chanteurs pour reconnaître les talents à venir. Attirer l’attention sur elle, ce serait risquer de faire passer la chanteuse à côté d’une opportunité, et Célia ne pouvait pas se résoudre à prendre un tel risque. Alors elle écoutait, applaudissait au rythme de la chanson, avant de se mêler aux tonnerres d’applaudissements qui résonna dans la rue alors que la voix de la chanteuse venait mourir sur la dernière note. C’était tout bonnement magnifique, et il lui fallut se retenir pour ne pas verser une larme d’émotion. Elle aurait pu passer la journée entière à l’écouter mais malheureusement, la chanteuse annonçait qu’elle prenait sa pause de midi. Dommage. Mais tout à fait compréhensible. Célia lui adressait un sourire, se promettant d’être là à l’heure l’après-midi, pour ne pas louper la moindre miette des chansons à venir. Mais alors qu’elle s’apprêtait à s’éloigner pour rejoindre ses collègues – qui semblaient avoir complètement disparu des alentours, d’ailleurs –, la danseuse se stoppa dans son élan. Finalement, elle avait une meilleure idée que ça. Se tournant de nouveau vers la chanteuse, elle s’approcha d’elle, un sourire toujours présent sur le coin des lèvres. « Bonjour. C’est encore moi ! » glissa-t-elle pour attirer l’attention de la chanteuse. Elle attendit qu’elle redresse la tête pour reprendre : « A défaut d’avoir partagé un nouveau duo, on pourrait éventuellement aller manger un morceau ensemble ? Enfin, sauf si quelqu’un de plus important vous attend… » Célia se retourna pour scruter la foule. Est-ce qu’un agent était dans le coin ? Un producteur qui attendait son tour pour venir parler à l’étoile montante, peut-être ? C’était ce qui lui était tout de suite venu à l’esprit et elle n’avait même pas envisagé que la chanteuse puisse avoir tout simplement prévu de partager sa pause de midi avec quelqu’un. Voyant que personne ne semblait attendre, elle se tourna de nouveau vers l’artiste de rue. « Je ne peux pas vous proposer de contrat dans le milieu de la musique, mais j’adorerais en apprendre plus sur votre parcours. Enfin, sauf si vous trouvez ça trop intrusif. » Elle était bien placée pour savoir que certains ne se laissaient happer par le milieu artistique que parce qu’ils cherchaient à combler un trou dans leur vie. Que des fois, tout ça pouvait être très personnel.

« Bonjour. C’est encore moi ! » Lola releva le visage à l’entente de cette voix qu’elle reconnut immédiatement. C’était la danseuse de tout à l’heure. Elle se redressa complètement après avoir fermé sa valise contenant son piano numérique. Ses lèvres s’étirèrent légèrement en un sourire. « Salut. » « A défaut d’avoir partagé un nouveau duo, on pourrait éventuellement aller manger un morceau ensemble ? Enfin, sauf si quelqu’un de plus important vous attend… » Lola sourcilla. Son iris observa son interlocutrice qui se retourna balayant l’endroit d’un regard. Du coup, Lola ne put s’empêcher de faire la même chose. Mais bon, elles ne connaissaient personnes autours. Elle était venue solo. Ses pupilles croisèrent celles de la danseuse qui s’était retournée de nouveau vers elle. « Je ne peux pas vous proposer de contrat dans le milieu de la musique, mais j’adorerais en apprendre plus sur votre parcours. Enfin, sauf si vous trouvez ça trop intrusif. » ah elle pensait qu’il y avait un agent qui l’attendait. Lola aurait adoré mais apparemment ce n’était pas ce matin là qu’elle allait en rencontrer un. Enfin, elle avait quand même passé un bon moment en chantant pour les personnes qui étaient présentes. Partageant une partie d’elle avec eux. C’était fort. Surtout lorsque la danseuse l’avait rejoint. « Et bien je n’ai personne avec qui aller manger. » elle lui sourit à nouveau. « C’est avec plaisir de manger avec vous. Et puis c’est toujours agréable de rencontrer des personnes qui s’intéressent un peu à mon art jusqu’à me proposer de manger un bout ensemble. » lui dit-elle. Elle était touchée par la proposition. C’était pas courant d’avoir quelqu’un qui venait la voir à la fin de ses prestations et de lui proposer de discuter un peu. Malgré sa nature timide, Lola n’était pas une personne fermée, les personnes qui l’écoutaient étaient importantes pour elle. Si on conquit leur cœur, elles pouvaient la suivre dans son parcours futur dans la musique, s’il y avait ce futur là bien évidemment. « Il faut juste que je mette mes sacs dans ma voiture qui ne se trouve pas loin de là. » lança-t-elle en portant sur un de ses épaules son sac contenant son pied de micro.

Ce n’était pas dans les habitudes de Célia d’inviter quelqu’un à venir manger avec elle, mais cette fois-là, elle n’avait pas su s’en empêcher. La jeune femme l’avait transportée et la guadeloupéenne voulait la remercier comme elle pouvait. Lui proposer de manger ensemble était la seule idée qui lui était venue en tête. Mais si elle avait occupé un haut poste dans une maison de disque, elle lui aurait aussitôt proposé de signer un contrat, c’était certain. D’ailleurs, Célia était assez étonnée de voir que les gens ne se bousculaient pas pour l’écouter et lui proposer de travailler avec eux. Etait-elle la seule à se rendre compte du potentiel de la chanteuse ? Impossible. Tout le monde avait remarqué à quel point sa voix était magique. Les dénicheurs de talents ne s’étaient juste pas trouvé au bon endroit au bon moment. « Et bien je n’ai personne avec qui aller manger. » La chanteuse lui offrit un sourire, auquel répondit aussitôt la danseuse. « C’est avec plaisir de manger avec vous. Et puis c’est toujours agréable de rencontrer des personnes qui s’intéressent un peu à mon art jusqu’à me proposer de manger un bout ensemble. » Célia hochait la tête, compréhensive. Ce devait un peu être comme lorsqu’elle remarquait des gens qui l’attendaient à la sortie du cabaret, pour la complimenter sur sa danse. Ça n’arrivait pas souvent et c’était toujours quelque peu gênant, mais au final, ça lui réchauffait le cœur. Et c’était le plus important. « Il faut juste que je mette mes sacs dans ma voiture qui ne se trouve pas loin de là. » Elle avait dit ça en passant la lanière de l’un de ses sacs sur son épaule. « Oui, je comprends. Peut-être que je pourrais… Vous aider ? » proposa Célia en désignant les sacs restant. Ça pourrait éviter à la jeune femme d’avoir à faire plusieurs voyages, mais la danseuse ne se permettrait pas de ses saisir de ses affaires sans en avoir eu l’autorisation auparavant. Elle ne voulait pas risquer de provoquer un malentendu. « Et vous pouvez me tutoyer si vous le souhaitez. » Elle lui adressait un sourire, avant de lui tendre la main. « Je m’appelle Célia, et vous ? » Ce n’était pas forcément le bon moment pour les présentations, étant donné que la chanteuse avait commencé à rassembler ses sacs, mais Célia se disait qu’ainsi, elle avait plus de chances d’obtenir sa confiance.

Accepter une invitation d’une personne inconnue c’était bien la première fois qu’elle le faisait. Cependant, cette femme qui avait dansé en même temps qu’elle chantait l’avait inspiré confiance. Et puis c’était ainsi qu’elle allait se faire ses premiers fans. Lola en était consciente. Si elle était trop enfermée dans sa coquille, jamais elle ne pourra se faire un public qui allait la suivre. Malgré sa timidité, son professionnalisme restait tout de même très présent en elle et rencontrer une nouvelle personne qui avait apprécié ses compos et qui semblait aussi être très sensible tout comme elle, était quelque chose d’agréable. En tout cas, à cet instant précis Lola avait envie de passer un peu de temps avec cette femme. Lola lui dit tout de même qu’il fallait juste qu’elle range ses affaires dans sa voiture garée non loin de là. « Oui, je comprends. Peut-être que je pourrais… Vous aider ? » Lola lui offrit un sourire. « Oh, oui si ça ne vous dérange pas, je veux bien, merci ! » et puis ça lui évitera effectivement des allers et retours pour rien. Et elle n’avait pas non plus envie que la brune aux cheveux bouclées ne l’attende trop comme un piquet ici. « Et vous pouvez me tutoyer si vous le souhaitez. Je m’appelle Célia, et vous ? » c’était avec plaisir qu’elle lui prit la main. « Et moi Lola, enchantée de te rencontrer. » elle l’avait tutoyé, ça faisait moins formel et plus convivial. Et puis elles avaient peut-être presque le même âge, pas la peine de se vouvoyer si ça ne dérangeait pas Célia. L’artiste prit un autre sac où il y avait son piano numérique et laissa alors la valisette où il y avait son enceinte que la brune pouvait tirer. La laissant prendre quelque chose de pas trop laborieux à porter et commença à se diriger en direction de sa voiture. « Tu es danseuse professionnelle ? » ça ne lui avait pas échappé, ses pas de danses si parfaits, elle devait en faire son métier, c’était certain.

Célia avait proposé son aide pour aider la chanteuse à emporter ses affaires dans sa voiture. Question de bonnes manières et puis, elle se doutait qu’il ne devait pas toujours être drôle d’avoir à faire des allers-retours entre la voiture et le lieu où tout le matériel était regroupé. Surtout que parfois, il suffisait de quitter ses affaires du regard l’espace de quelques secondes, pour qu’elles aient soudainement disparues. Célia ne le souhaitait pas à qui que ce soit, et surtout pas à la chanteuse. Alors elle fut ravie de voir que celle-ci acceptait son aide. La danseuse en profitait pour se présenter rapidement, attendant de la chanteuse qu’elle en fasse de même. Ainsi, elle pourrait sans doute mettre un prénom sur le visage de son interlocutrice. « Et moi Lola, enchantée de te rencontrer. » Les deux jeunes femmes se serrèrent la main et Célia lui adressa un grand sourire. Elle était ravie que Lola la tutoie. Ça donnait un aspect moins formel à la conversation et puis cela permettait à Célia de savoir qu’elle ne la dérangeait vraiment pas. La danseuse ne tardait pas à se saisir des affaires que lui désignaient Lola, pour l’aider à les porter jusque dans son coffre. « Tu es danseuse professionnelle ? » Célia ne peut s’empêcher d’esquisser un léger sourire fier. Ainsi, elle l’avait remarqué. « Je pense qu’on peut dire ça comme ça. En fait, je suis danseuse dans un cabaret. » Ce n’était pas vraiment ce que Célia avait prévu au départ, mais au final, elle se plaisait dans son métier. Ça lui permettait d’avoir un logement fixe duquel elle n’avait pas besoin de s’en aller bien longtemps. Elle avait déjà trop dû bouger dans sa vie pour que cette perspective continue de la séduire. « Dans l’ancien cabaret où je travaillais, il y avait une chanteuse qui nous accompagnait lorsqu’on montait sur scène. C’était tellement agréable de pouvoir danser sur de la musique live. Je déplore qu’on ne fasse pas ce genre de choses dans mon nouveau lieu de travail. » Elle haussait les épaules. Parfois, les choses ne se présentaient pas comme on le souhaitait, mais ça ne voulait pas dire que ce n’était pas bien pour autant. C’était juste un mode de fonctionnement différent. « Mais je dois dire que tu as une plus jolie voix que la chanteuse avec laquelle je travaillais. Ce serait un plaisir si ma patronne acceptait de t’embaucher… Enfin, je divague. Tu as peut-être déjà un travail qui te plait ? » avait-elle conclu en riant un peu. Elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs et puis, elle savait que le milieu du cabaret n’attirait pas tout le monde. Mais elle se demandait ce que pouvait bien faire Lola quand elle ne chantait pas. Parce que clairement, elle était née pour la chanson.

Cette danseuse avait l’air gentille. En tout cas, Lola ne lui aurait jamais dit à sa proposition d’aller manger un bout si elle ne la sentait pas. Et puis fallait avouer que sa fibre artistique l’avait touché. C’était naturel pour elle demander si elle faisait de sa passion un métier tout en se dirigeant vers sa petite cacahuète. « Je pense qu’on peut dire ça comme ça. En fait, je suis danseuse dans un cabaret. » le simple fait d’entendre le mot ‘cabaret’ l’interpella. Un cabaret ? Le cabaret de Sloanne ? Non, quand même pas tout de même. Le destin était vraiment très joueur sinon. Mais c’était peut-être pas son cabaret. Il y en avait plusieurs à LA. Bon le sien était réputé mais ça serait fou quand même qu’elle tombe sur une de ses danseuses... Cependant malgré toutes ses interrogations, elle écouta attentivement Célia. « Dans l’ancien cabaret où je travaillais, il y avait une chanteuse qui nous accompagnait lorsqu’on montait sur scène. C’était tellement agréable de pouvoir danser sur de la musique live. Je déplore qu’on ne fasse pas ce genre de choses dans mon nouveau lieu de travail. » Ah oui, c’était vrai que cette idée là n’était pas un mauvais projet. Elle avait déjà vu à la télé de nombreux spectacles de cabaret où il y avait une chanteuse, ou un groupe qui se performait en live. Ça donnait un autre goût à la représentation et c’était vrai qu’elle avait l’impression que les danseuses s’éclataient plus. « Mais je dois dire que tu as une plus jolie voix que la chanteuse avec laquelle je travaillais. Ce serait un plaisir si ma patronne acceptait de t’embaucher… Enfin, je divague. Tu as peut-être déjà un travail qui te plait ? » arrivée vers sa cacahuète, elle posa ses sacs à terre le temps d’ouvrir la porte arrière de sa voiture. Elle avait abaissé les sièges arrières pour avoir un coffre plus conséquent vu la taille de sa boîte qui roulait. « Merci, c’est vrai que ça a l’air tentant comme proposition de travailler dans un cabaret, je n’y avais jamais songé. » commença-t-elle à répondre en lui souriant et elle reprit ses sacs en main pour les ranger. « Je travaille dans deux bars différents la semaine et j’arpente les rues presque tout les jours même le dimanche. » Elle n’allait pas dire qu’elle se déshabillait tout les vendredis et samedis soirs alors elle allait en rester là.  Elle tendit ses mains pour que Célia puisse lui passer la valisette. « C’est ça mon travail, en espérant tomber sur un agent qui me repère un jour ou l’autre. » oui, l’espoir, c’était ce qui lui permettait aussi de ne pas perdre pied. Surtout lorsqu’on lui disait qu’elle avait tout de même une très jolie voix. Ça la réconfortait et lui permettait de prendre un peu plus d’assurance dans son art. « C’est quel genre de cabaret où tu travailles ? » elle était tout de même curieuse… C’était juste pour savoir.

Célia suivait docilement la chanteuse, jusqu’à ce que celle-ci s’arrête à côté d’une voiture. Elle ne tardait pas à ouvrir le coffre pour commencer à y ranger ses sacs, dévoilant des sièges baissés, prêts à laisser place à l’ensemble du matériel de Lola. « Merci, c’est vrai que ça a l’air tentant comme proposition de travailler dans un cabaret, je n’y avais jamais songé. » La chanteuse lui répondait avec un sourire avant de récupérer les sacs qu’avait transportés Célia. « Je travaille dans deux bars différents la semaine et j’arpente les rues presque tout les jours même le dimanche. » lui confiait Lola alors qu’elle continuait de ranger ses affaires. La danseuse hochait la tête, compréhensive. « Tu te donnes les moyens de réussir dans ce que tu entreprends. C’est génial. J’espère que ce sera payant parce que franchement, tu le mérites. » Elle lui souriait. C’était sincère, vraiment. Célia n’était pas du genre à faire dans le sarcasme. Elle tendait sa valisette à Lola alors que la chanteuse la lui demandait. « C’est ça mon travail, en espérant tomber sur un agent qui me repère un jour ou l’autre. » Et c’était tout ce que Célia lui souhaitait. La danseuse avait même été étonnée de ne pas voir les agents se bousculer au portillon après sa prestation. Elle avait clairement la plus belle voix qu’elle avait entendue dans toute la rue. « C’est quel genre de cabaret où tu travailles ? » finit par lui demander Lola. Célia souriait. Elle n’avait pas l’habitude qu’on s’intéresse à son travail, puisque celui de son compagnon occupait habituellement tous les esprits. Et elle était fière de lui pour ça. Banquier, ce n’était pas rien. « C’est un cabaret au centre de Los Angeles, dans le coin un peu touristique. Celui de Sloanne Hawkins si tu connais ? Généralement, son nom parle plus aux gens que le nom du cabaret lui-même. » Elle ne savait pas pourquoi, mais c’était quelque chose qu’elle avait toujours remarqué. « Sans vouloir me jeter des fleurs, je pense que c’est un bon cabaret. Pas juste un cabaret fait pour les touristes. » Quoi qu’ils pouvaient être bons aussi, mais ce n’était pas le but premier de celui-là. Là, les danseuses donnaient vraiment le meilleur d’elles-mêmes et Sloanne y veillait au grain d’ailleurs. Exigeante et bienveillante à la fois, elle les poussait à bien faire et c’était une ambiance de travail vraiment agréable.

« Tu te donnes les moyens de réussir dans ce que tu entreprends. C’est génial. J’espère que ce sera payant parce que franchement, tu le mérites. » tant d’éloges alors que ça ne faisait qu’une demie-heure à tout casser qu’elles se côtoyaient, ses joues ne purent s’empêcher de prendre un peu de couleur. Ça la rendait encore plus fière de son travail à vrai dire. Lola lui expliqua tout de même qu’elle espérait qu’un jour ou l’autre un agent puisse la remarquer. Si elle arpentait ces rues ce n’était pas non plus pour rien. Elle voulait vraiment vivre de sa passion. Qu’elle soit reconnue en tant qu’artiste à part entière. La chanteuse trouvait que Célia avait beaucoup de chances de pouvoir s’épanouir dans sa passion. Cependant le cabaret en question l’intriguait. « C’est un cabaret au centre de Los Angeles, dans le coin un peu touristique. Celui de Sloanne Hawkins si tu connais ? Généralement, son nom parle plus aux gens que le nom du cabaret lui-même. » son regard s’agrandit quelque peu tandis qu’elle rangeait les derniers sacs dans sa voiture et elle se redressa pour poser ses yeux sur elle. « Oh.. o..oui je connais ce nom. » rétorqua-t-elle l’air légèrement interloquée par cette annonce. Fallait qu’elle tombe sur une de ses danseuses… Comme si l’ombre de Sloanne lui rappelait sans cesse qu’elle la hantait, peu importe la forme de cette silhouette. Elle était toujours là. La preuve, elle était face à une de ses employées. Comment pouvait-elle ne pas penser à cette dernière ? « Sans vouloir me jeter des fleurs, je pense que c’est un bon cabaret. Pas juste un cabaret fait pour les touristes. » elle hocha la tête et ferma sa voiture à clef. « Oui, j’ai entendu que ce cabaret avait une bonne réputation. De toute façon la patronne a l’air d’y veiller au grain. » sortit-elle naturellement. Elle emboîta le pas, se dirigeant vers un petit café/restaurant aux côtés de Célia. « Et le travail là-bas n’est pas trop dur ? Vu la notoriété que l’établissement a, ça ne doit pas être facile tout les jours pour garder cette popularité. » elle voulait savoir en faite comment était Sloanne au boulot. Bon, elle savait que la quadra’ était une acharnée de boulot surtout pour son cabaret mais concrètement elle ne l’avait jamais vu dans son milieu professionnel. Et puis même elle s’intéressait à la vie de Célia. C’était un moment de partage entre deux personnes qui se rencontraient pour la première fois. Même si Lola ne lui disait pas que Sloanne était loin d'être une inconnue pour elle.