very bad trip. (johan)

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Doucement et dans la douleur, elle ouvrit les yeux, l'un après l'autre, les refermant plusieurs fois. Et elle se mit à grogner contre l'oreiller, les lèvres sèches, la langue pâteuse par l'hydratation, elle évite de bouger, se fit à son instinct le temps de quelques secondes, sans doute son mal de crâne qui l'empêche de se lever, et elle écoute, les bruits, sent une respiration proche de la sienne alors qu'une flopée de souvenirs lui reviennent en mémoire avant de disparaître tout aussi vite. Le crâne vide en essayant de se rappeler sa soirée. Elle dérivait, Coco, encore plongée entre sommeil et réalité, et en fronçant les sourcils pour s'acclimater à la lumière du soleil traversant la cabine, elle vit enfin la silhouette qui reposait à côté, dans le même lit, sous les mêmes draps. Son cœur fit une envolée tellement violente qu'elle en oublia un instant de respirer, son regard alternant entre le visage endormi de sa meilleure amie et la naissance de sa poitrine sous le drap. Grande, blonde, irrésistible et folle. Elles avaient déjà dormi ensemble, mais n'eut aucun besoin de soulever la couverture pour deviner qu'il lui manquait ses vêtements. Peut-être à Johan aussi. Et ça, ce n'était définitivement, pas comme d'habitude. Étouffant un juron lorsqu'elle se redressa dans le lit, avec l'étrange impression qu'un troupeau d'éléphants se bagarraient dans sa tête douloureuse, signe évident d'une belle gueule de bois, Coco glissa une main sur sa nuque pour en détendre les muscles. Et une grimace traversa ses lèvres, balayant la chambre saccagée – elle ignorait comment – à la recherche d'un vêtement, de n'importe quoi. Même ses sous-vêtements avaient réellement disparu. « Jo. » souffle-t-elle, avec cette voix encore à moitié endormie, les yeux plissés et cette monstrueuse envie de boire de l'eau mais la flemme évidente de se lever. Elle ignorait comment, ou même pourquoi elles se trouvaient ici, dans cette cabine en désordre, sans leur vêtement. Elle se tourna légèrement vers sa meilleure amie, posa une main avec douceur sur son épaule pour la sortir de ses songes. « Bordel Johan, réveille-toi. »

Je suis loin, très loin. Quelque part entre un sommeil profond et un rêve qui a l'air d'avoir ni queue ni tête. « Jo. » Une voix, un murmure. Un appel lointain. Une main sur mon épaule. « Bordel Johan, réveille-toi. » Je sursaute, les yeux grands ouverts. La faible luminosité de la pièce ne me laisse pas encore entrevoir tous les détails. Mais cette voix est facile à reconnaître, je ne peux pas me tromper. C'est Coco, ma meilleure amie. Sur le moment, je n'ai aucun souvenir qui me revient en mémoire. Je ne sais pas comment ni pourquoi je suis arrivée là. « Tu peux pas parler moins fort, putain. » Je me relève doucement en plongeant la tête entre mes mains. J'ai l'impression d'avoir passé la nuit avec un marteau piqueur tellement ça fait mal. Je sens même que ça tourne légèrement. Après un petit temps d'adaptation, mon regard glisse alors sur le corps de la jeune femme camouflé sous la couverture. Je cligne des yeux à plusieurs reprises. Non, je ne rêve pas. Coco est à poil. « Mais qu'est-ce que tu fous à poil ? » Je ne peux m'empêcher d'exploser de rire. L'ironie de la situation est quand même amusante. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons toutes les deux à dormir ensemble, au contraire. Mais la retrouver nue à mes côtés, ça, c'est nouveau. « T'as eu tes bouffées de chaleur ou quoi ? » Et je pouffe de rire à nouveau avant de me rendre compte de l'évidence. Après une rapide vérification, il s'avère qu'en réalité, je suis dans le même cas qu'elle. Et merde. « Ah, moi aussi, apparemment. » Et là, bizarrement, je rigole moins. « Merde. » C'est quoi ce bordel ? Dans ma tête, ça ne fait qu'un tour. Généralement quand je me réveille complètement nue à côté d'une femme, ce n'est pas pour rien - si vous voyez ce que je veux dire. Je ne suis pas du genre à enfiler des perles ou à jouer au domino. Mais merde, pas avec Coco. C'est impossible. « Pourquoi je me souviens de rien ? » Je jette un regard désespéré en direction de ma meilleure amie pour essayer de comprendre. Mais rien. Elle aussi semble complètement perdue, dans le flou le plus total.