on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé ★
C'est comme un accord qu'elles ont passé toutes les deux et Lune compte bien respect sa part du ' marché ' à savoir récupérer les migrants ayant besoin d'aide dans l'océan. Elle passe sa vie dans l'eau, la blonde. C'est son métier, elle ne peut pas et ne veut pas en changer, pour rien au monde. Elle aime les animaux marins, elle trouve les animaux marins absolument majestueux et intéressants. Plus que les animaux de compagnie, par exemple. Elle aime les animaux sauvages, indomptables. L'eau c'est son univers, elle s'y sent paisible et n'a pas peur. Elle rit au nez de ceux qui flippent devant les dents de la mer, elle trouve que ce sont des conneries. Elle a raison. Elle le sait, c'est elle l'experte. Elle plonge avec des requins blancs au moins une fois par semaine, elle est toujours vivante. Elle sait qu'elle ne risque rien. C'est pas pour rien qu'elle s'intéresse à leur ancêtre, qu'elle cherche des preuves de son existence mais elle rentre toujours bredouille. Elle a pleuré le jour où ce scientifique a trouvé une dent mais c'est un évènement rare. Ce qui est moins rare ce sont les migrants qui manquent de se noyer. Alors elle les aident parce qu'elle commande sur le bateau et ensuite elle part avec eux voir le prince. Elle sait pas ce qu'il se passe ensuite, ne veut pas savoir mais sait qu'il sont bien traités.
Aujourd'hui elle a fait une bonne ' pêche ' puisqu'elle a trouvé un couple avec leur enfant âgé d'une dizaine d'année. Elle a réussit à les tirer hors de l'eau avec l'aide de son équipage. Sur la terre ferme elle leur a donné de quoi dissimuler leur visage et voilà qu'ils marchent en direction du hangar. Dans les quartiers pauvres mais elle n'a pas peur, elle sait se défendre. Mais elle sait aussi que personne ne va l'agresser, elle connaît le chemin par cœur et tombe souvent sur les mêmes visages, ils la reconnaissent et savent pourquoi elle est là. Sa chevelure blonde ne passe pas inaperçue, elle la camoufle à l'aide d'un voile pour pas être louche. Elle frappe à la porte du hangar.
Je viens voir le prince.
D'un signe de la tête elle désigne les trois migrants à côté d'elle, silencieux. C'est suffisant sûrement, ils savent quoi faire maintenant et surtout qu'elle ne plaisante pas : elle doit voir le prince et c'est urgent.
on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé ★
Ijaya est assise à côté d’une petite fille qui est arrivée la veille. La petite fille parle peu, ne mange pas. Elle est arrivée seule. Ses parents ne sont pas avec elle, peut-être qu’ils n’ont pas fini la traversée. Elle ne parle pas Anglais. Ne parle que sa langue maternelle. Et Ijaya connaît beaucoup de langues, mais pas celle ci. Elle lui a donné un livre, un livre pour enfant avec des images et des textes écrit en gros. La fille l’a ouvert, est toujours sur la première page depuis une heure. Ijaya lui a lu, plusieurs fois, avec cet accent qui la caractérise directement d’Inde. La petite fille a réagi pour la première fois y’a cinq minutes, lui demandant, d’un geste vif de ne plus parler. Ijaya sourit enfin tendrement, lorsque la petite fille répète le premier mot de la page en Anglais. Ijaya se lève, lui dit qu’elle va pas loin, et se recule doucement d’elle. Demande à Haewoo de prendre sa place. La jeune blonde va s’asseoir à côté de la petite fille. Elle fera aussi bien qu’elle, elle en est sûre. Ijaya regarde aux alentours, le hangar est en ébullition. C’est pas ici qu’elle passe le plus clair de son temps. Mais elle passe, parfois. Parce qu’elle a besoin de vérifier que le travail qui y est fait, y est bien fait. Elle doit vérifier que les enfants et les adultes qui passent par là avec des barbes de vingt jours et des vêtements troués, repartent d’ici rasés de près et avec des vêtements propres, qui pourraient les faire passer pour des vrais Américains. Au moins jusqu’à ce qu’ils aient leur papier. Elle s’approche d’une des coiffeuse qui travaille là. Elle habitait en Syrie, avant. Lune l’a trouvé sur les eaux il y a quatre ans. Depuis son arrivée, elle travaille au hangar. Elle s’occupe des barbes trop longues, ou des cheveux sales. Elle est aussi là pour convaincre certaines personnes de couper des barbes qu’ils portent comme une fierté. Qui les ferait passer pour des terroristes aux yeux des gens. Parce qu’à Los Angeles vivent des gens qui ont peur, qui ne font plus la différence. Parce qu’au lieu de leur apprendre à la faire, on leur a apprit à haïr. On leur a conseillé d’avoir peur. Sonya s’occupe de les convaincre, en leur expliquant juste ça. Que s’ils sortent avec cette barbe là, dans la rue, à Los Angeles, ils se feront arrêtés, juste pour être dans la rue. Et sans papier, ils se feront renvoyer de là où ils venaient. Ijaya comprend qu’ils soient attirés par l’Amérique. Mais beaucoup de ces personnes seraient tellement plus en sécurité, avec tellement plus de possibilités autre part, dans des pays qui ne sont pas dirigés par des abrutis oranges.
Lorsque quelqu’un vient la voir, pour lui annoncer que de nouveaux migrants sont arrivés. Et Ijaya hoche la tête lentement en remerciement. La personne face à elle lui rend son geste. C’est comme ça que se font les choses, par ici. Ceux qui travaillent vraiment au hangar, ceux qui travaillent vraiment pour elle, elle leur a apprit à être polis, et à accepter des remerciement avec un remerciement. C’est ça, la vraie politesse. Elle sort de la salle, et se retrouve face à Lune. Elle n’est pas surprise. Elle pose un sourire agréable sur ses lèvres. Elle a trois personnes avec elle. Un petit enfant d’une dizaine d’années, et ses parents. Elle s’approche d’eux. La première impression est la plus importante. Ils doivent savoir qu’ils peuvent lui faire confiance.
- Bonjour. Je m’appelle Ijaya. Rentrez, on va vous donner de quoi vous réchauffer.
Elle tourne les talons, et se retourne sur ses pas, pour rentrer de nouveau dans la grande salle du hangar. Les nouveaux arrivants sont toujours accueillis avec un sourire, c’est une règle importante. Qu’ils soient de pays ennemis dans un conflit, de confession ou de culture différentes, ils sont ici pour commencer une nouvelle vie. Et commencer une nouvelle vie, c’est d’abord oublier les rancoeurs de la précédente. Elle ouvre la porte, désigne la salle, laisse rentrer les trois personnes qui y pénètrent d’un pas léger et non décidé. Elle a gagné leur confiance, peut-être. Mais ils ont peur encore, de ce qui peut les attendre. Ijaya comprend. Elle aurait peur aussi, à leur place. Elle finit enfin par se retourner vers Lune pour lui adresser un sourire réellement reconnaissant, hochant de nouveau la tête en signe de remerciement.
- Lune. Merci beaucoup. Tu veux rentrer ? Il y a du café. Et peut-être un peu trop pour les gens qui sont là, aujourd’hui.
Demain, les parents et cet enfant seront placés dans un hôtel dont le concierge travaille pour Ijaya. Et ils y resteront, se faisant pas remarquer, jusqu’à recevoir leurs papiers. Puis, Ijaya leur trouvera un travail. Bon pour eux. Stratégique pour elle. Et elle placera l’enfant dans une école où se trouvent d’autres enfants placés par ses soins. Il y en a un peu dans toutes les écoles, pour les disperser. Elle continue de sourire à Lune, lui montrant l’entrée de la salle avec un geste de la main, comme elle l’a fait quelques instants plus tôt pour les réfugiés. Lune est une personne gentille. Lune, elle lui fait confiance pour comprendre ce qu’elle fait, et le respecter.
on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé ★
Elle ne sait plus vraiment quand ni pourquoi elle a commencé. Mais maintenant c'est devenu habituel. Dès qu'elle part en mer elle scrute l'océan pour vérifier que des migrants ne manquent pas de se noyer. Quand c'est le cas elle les sort de là avec le reste de son équipage. Sauf qu'elle peut pas arrêter son travail pour eux, c'est désolant mais c'est comme ça. Alors elle leur donne une couverture, des serviettes pour se sécher, de quoi boire et manger. Puis ils attendent parfois pendant de longues heures mais c'est mieux que leur radeau de fortune ou la noyade. Puis elle les conduit jusqu'à Ijaya. Par gentillesse ou pour s'alléger la conscience. Parfois elle le fait pas forcément de gaité de cœur, parfois elle se dit que c'est pas son job de faire ça. Puis elle est persuadée qu'elle pourrait se faire arrêter pour ça. Elle a pas envie de finir en taule parce qu'elle est venue en aide aux migrants. Mais elle pourrait aussi se faire arrêter lors des combats trop musclés de la sea shepherd. Embrocher un trafiquant avec un harpon c'est pas mieux que faire venir un migrant sur le territoire américain - quoique pour trump, certainement que si.
Elle adresse un sourire au prince. Tourne la tête quelques instants à peine vers les trois migrants parce qu'elle peut pas s'empêcher de se demander ce qu'ils vont venir. Elle se le demande, elle ne veut pas la réponse. Ne pas savoir c'est très bien comme ça, ça couvre leurs arrières en plus si jamais ça finit par mal tourner. Et ça couvre les siennes aussi, par la même occasion. Non, je te remercie mais ça ira. Il fait un peu chaud pour un café. elle retire le voile qui couvre ses cheveux, ils sont encore mouillés de la plongée. Aujourd'hui elle a fait une bonne pêche. En dehors des migrants, à préciser. Ils ont bossé sur des poissons aujourd'hui, pas de grands mammifères marins mais des poissons, ils en ont récupéré pour l'aquarium de los angeles. Elle se mord la lèvre inférieure et entre dans la grande salle du hangar malgré qu'elle ne veuille pas de café. Elle n'est pas impolie, elle ne passe pas sans discuter. C'est pas comme un trafic de drogues. Comme d'habitude, je refuse qu'ils connaissent mon identité. Même si ils insistent pour savoir qui les as sauvé de la noyade.
on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé ★
C’est facile d’apprécier Lune. Et Ijaya l’apprécie d’autant plus qu’elle aide des pauvres innocents à fuir chez eux. Et qu’elle les place dans des bonnes mains. Les siennes. Elle aime aussi le travail qu’elle fait avec les animaux. Elle trouve ça respectable. Ce qu’elle répond la fait sourire, Ijaya. Parce qu’elle a probablement raison. Quiconque à Los Angeles à cette période là de l’année trouverait qu’il fait bien trop chaud pour prendre un café. A part s’il se trouve dans un endroit climatisé, et qu’il a besoin d’énergie. Ou qu’il sort d’un long voyage, trempé, et probablement mort de froid. C’est le cas des réfugiés qu’elle lui a apporté. C’est pour ça qu’il y a toujours du café de prêt, au cas où. Il y a aussi de l’eau fraîche, et d’autres diverses boissons non alcoolisées. Pour ceux qui travaillent dans le hangar toute la journée, qui eux, à l’inverse, doivent être morts de chaud. C’est que le hangar est loin d’être climatisé, et avec le monde, la chaleur est rapidement insoutenable. Ca n’a jamais dérangé Ijaya. Après tout, la chaleur, elle connaît ça. L’été en Inde est un tout nouveau niveau de chaleur acceptable. Elle accepte cependant le refus de Lune avec un sourire. Doux. L’invite quand même à rentrer dans le hangar. Elle pourra toujours se rafraîchir, et discuter un peu. Ijaya sera pas mal occupée les deux prochaines heures, pour trouver où placer la famille, et superviser le travail des coiffeurs et des habilleurs. Ils connaissent leur boulot, bien sûr, et Ijaya leur fait confiance. Mais un seul poil un peu long, et ça peut être centre de détention et retour à la case départ pour ces trois migrants. Elle suit Lune à l’intérieur et referme la porte derrière elle. Elles marchent doucement côte à côte. Ijaya a les mains liées derrière son dos, et écoute avec attention ce que lui dit Lune. Elle comprend pourquoi elle lui demande ça. Comprend que c’est compliqué pour elle, que ça pourrait être dangereux si elle révélait son identité. Après tout, c’est bien pour ça que seuls les migrants l’appellent Ijaya. Peu de gens qui bossent vraiment pour elle connaissent sa vraie identité. Elle hoche la tête.
- Bien entendu.
Continue de marcher à côté de Lune jusqu’à l’emmener vers le bar. Il y a du café, certes, et les trois migrants qui se regardent, se demandent où ils sont, mais semblent heureux. Le père est déjà à sa troisième tasse, la mère ose pas se servir, et l’enfant est en train de tendre le bras pour atteindre un verre de jus de fruits. Ijaya lui donne, doucement, sans gestes brusques. Un geste mal placé peut avoir des conséquences désastreuses. Surtout face à un enfant qui vient de passer des semaines étouffantes sur un petit bateau de fortune, à braver des vagues dont il fera des cauchemars toute sa vie. Finalement, elle se retourne vers Lune avec un verre d’eau dans les mains, lui tend, c’est une proposition, toujours, jamais une obligation. L’enfant s’approche de Lune doucement, et la regarde avec des yeux énormes, brillants. Elle sera pour toujours son héroïne, désormais.
- Pyra, occupe toi de l’enfant en premier s’il te plait.
La coiffeuse s’approche doucement, et accompagne l’enfant à une chaise, devant un miroir. Les parents les rejoignent rapidement, pour vérifier le fonctionnement et le bon déroulement des choses. Ijaya regarde de loin, surveille. Supervise.
- Merci encore pour ce que tu fais. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?
Parce qu’elle aime prendre de ses nouvelles, aussi. Lune est une collaboratrice, mais avant tout, elle est aussi une amie.
on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé. w/ ijaya
Mer 1 Aoû - 12:38
on fera sûrement naufrage mais on aura au moins essayé ★ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Le travail et les prises de risques de Ijaya sont admirables. C'est beau ce qu'elle fait, d'aider les personnes sans défenses et sans refuge. Lune sait qu'elle ne pourrait pas le faire, pas mettre sa vie en danger tous les jours pour aider les autres. Quoiqu'elle le fait peut-être un peu au nom de la science, tous les jours elle prend des risques inconsidérés quand elle plonge. Pas seulement celui de se faire attaquer par un animal sauvage, elle ne s'est fait jamais fait attaquer ni même par les requins parce que leur réputation est fausse. Quoiqu'elle s'estime quand même chanceuse de ne jamais être tombée nez à nez avec le requin bouledogue. Aucun grand blanc ne l'a attaqué, en tout cas. Et pourtant elle en a croisé, principalement durant ses missions en afrique du sud. Non elle met surtout sa vie en danger quand elle plonge trop bas, qu'elle rencontre les abysses mais elle fait toujours attention de respecter les paliers pour remonter. En tout cas plonger un peu trop profond ne risque pas de l'envoyer directement en prison, les agissements de son amie par contre c'est peut-être un peu moins sûr. Même si c'est pour aider les autres la biologiste n'est pas certaine que c'est légal. Ils ont de la chance de t'avoir. même si le gamin la regarde elle avec de grands yeux, c'est surtout la jolie brune sa sauveuse, celle qui va lui donner une bien meilleure vie. Lune baisse son regard vers le verre d'eau, elle sourit mais l'attrape quand même et remercie son amie d'un signe de la tête. Ils ont eu de la chance, je les ai trouvé dans un coin infesté de méduses.
Et cette bestiole n'a absolument aucune pitié, Lune peut en témoigner. Elle n'a jamais été attaqué par un requin mais a déjà subit multiples brûlures de méduse, c'est vraiment pas agréable. Mais maintenant elle arrive beaucoup mieux à les maîtriser quand elle en voit une s'approcher d'elle. Mais pour des novices comme les migrants ... ils ont vraiment eu de la chance que son équipe et elle soient dans les parages. Elle boit une longue gorgée d'eau, il fait vraiment chaud dans le hangar quand même. Peut-être pas autant que dehors mais c'est tout juste mieux, cette chaleur caniculaire fait des ravages sur la côte et Lune n'aime pas trop. Évidemment en tant que biologiste elle voit bien les dégâts que la chaleur cause aux espèces et encore elle n'est pas en charge des ours polaires et de la fonte de leurs glaciers. Je vais bien, je vais bien. Je m'inquiète un peu pour certaines de nos espèces avec cette chaleur mais je peux rien y faire. Et toi ?
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