Le doux réveil, un week end. Que rêver de mieux ? Sortir du lit, doucement, émergeant, adorant le fait qu’il n’y ait pas cours, baillant longuement, s’étirant tendrement, pour sentir une bonne odeur s’engouffrer dans la chambre. La maison baignait dans l’odeur naissante d’un petit déjeuner bien alléchant, tandis que la petiote se levait finalement, attrapant son portable pour voir l’heure qu’il était. Neuf heures trente-deux. Oh ? Elle aurait pourtant juré qu’il était moins tard. Décidément, elle avait besoin de sommeil, la collégienne. D’habitude, même le week end, elle ne se levait pas si tard, sauf exception. Maé était bien trop matinale. Après tout, chaque journée était pleine de surprise pour une gamine à peine adolescente qui voulait découvrir le monde, et profiter de ses proches. Surtout que cette fois là, c’était chez Maman qu’elle dormait, et elle adorait ça. Parce qu’après toutes ces années, elle pouvait enfin dormir sous le même toi que sa maman chérie d’amour. Et ça, ça n’avait pas de prix. Une fois qu’elle eut vu l’heure, elle reposa son portable, et, dans son pyjama lapin (une sorte de costume de lapin tout en fourrure synthétique), elle descendit les marches de l’escalier, hâtive de pouvoir goûter à ce petit déjeuner qui sentait déjà tellement bon. Elle en avait l’eau à la bouche.
Cependant, avant même de comprendre ce qu’il se passait, elle vit une femme, d’environ vingt ou trente ans, sortir de la chambre de Maman. Elle ne la connaissait pas, et cette femme ne fit même pas attention à Maé-la-lapine, qui l’observait. Elle sortit de la maison, presque en chantonnant. Elle ne comprenait pas, l’enfant. Pourquoi cette femme sortait de la chambre parentale ? Pourquoi ce n’était pas Cora ? Qui était-ce ? Elle termina sa course jusqu’à la cuisine, où Maman était en train de faire le petit déjeuner, et elle se faufila sans faire de bruit, pour arriver derrière Maman, et l’attraper par surprise en lui faisant un énorme câlin. Bonjouuuuuuur. Tu vas bien ma maman chérie ? dit-elle doucement et longuement. Elle fit par la suite un bisou sur la joue de sa belle maman, et alla s’installer. Mais cette femme qu’elle avait vue sortir trottait encore dans son esprit. Il fallait qu’elle demande. Qu’elle comprenne. Pourquoi cette femme sortait-elle de la chambre de Maman et Cora ? Où était Cora ? Pourquoi cette femme l’avait-elle remplacée ? Maé n’était pas idiote, elle se doutait bien que cette demoiselle n’était pas là pour faire un monopoly, mais pour faire… autre chose. Mais c’était impossible, non ? Maman aimait Cora. Maman avait quitté Papa, et elle avait trouvé Cora. Cora la rendait heureuse. Alors pourquoi ? Est-ce que quelque chose n’allait pas entre Cora et Maman ? Est-ce qu’elle avait rêvé ? Elle était pourtant sûre que non. Dis, Maman… C’était qui la femme dans ta chambre ? Elle posa la question tout naturellement. S’attendant sans doute – ou plutôt espérant – à une réponse du style « une amie venue récupérer un truc ». Elle voulait que sa maman éclaircisse le sujet. Elle voulait surtout qu’elle la rassure, en lui assurant que ce n’était pas une femme venue voler la place de Cora. Déjà, parce que sa belle-mère – qui n’aimait pas être appelée ainsi, mais pas grave, elle n’était pas là –, elle l’aimait bien. Elle avait appris à la connaître, lentement, au début, mais désormais, elle l’aimait beaucoup. Et puis aussi parce que Maman aimait Cora. N’est-ce pas ? Elle ne voulait pas que Maman fasse une bêtise qui lui coûte Cora. Alors elle attendait la réponse. Impatiente. Aussi un peu angoissée. Que se passait-il donc ?
• âge : 48 • pronom : she/her • côté ♥ : maman de la jeune Maé, 16 ans || follement amoureuse de Rayan, même si c'est compliqué • orientation : bisexuelle, bien que depuis quelques années, il n'y a que les femmes qui semblent l'attirer • occupation : elle possède depuis deux ans une grosse boîte de production de cinéma • quartier : beverly hills• avatar : charlize theron • crédits : ethereal (ava) + loudsilence. (crackship) • messages : 1765 • date de naissance : 20/10/1975
Eden Lewis
réveil perturbé - Maé+Eden #3
Jeu 10 Jan - 19:50
Je n’avais pas prévu le coup. Tasha qui frappe à la porte de chez nous à minuit passé, et qu’elle se jette sur moi sans ménagement. Heureusement que Cora n’était pas là, quoi que ça aurait pu la faire rire. Tasha est une jeune femme que j’ai rencontré lorsque je suis arrivée à Los Angeles. Je l’ai d’abord aidée, et nous sommes devenues l’une pour l’autre une sorte d’exutoire. Pas besoin de parler, on s’appelle, on se voit, on passe un moment charnel ensemble et on s’en va. C’est comme ça que ça fonctionne, pas de sentiments, juste un bon moment. Heureusement, la chambre de Maé est quasiment à l’autre bout de la maison, et elle dormait déjà à l’heure où Tasha est arrivée.
Comme à mon habitude, je suis debout tôt, très tôt. J’ai du boulot aujourd’hui mais comme on est dimanche, je bosserai de la maison, d’autant que Maé passe le week end ici, je vais pas aller bosser aux studios. Douchée, habillée, je laisse Tasha dormir dans mon lit et me glisse dans la cuisine pour aller préparer le petit déjeuner pour Maé. Je sais que quand mon amante de la nuit se lèvera, elle partira, pas le genre à rester pour le petit déjeuner. D’ailleurs en parlant du loup, je la vois débarquer dans la cuisine en douce, ce qui me fait rire. « Elle est pas encore levée. » La jolie rouquine s’approche pour venir m’embrasser, me remercier pour la nuit, et file sans demander son reste. Juste à temps avant que Maé ne fasse sa grande apparition dans la cuisine, vêtue de son pyjama-lapin en pilou pilou. « Bonjouuuuuuur. Tu vas bien ma maman chérie ? » Je souris, attendrie par les mots de ma petite princesse. « Bonjour mon coeur, je vais très bien oui, et toi, bien dormi ? » Je finis de faire grimper la montagne de pancakes et dépose s’assiette devant ma fille. « Dis, Maman… C’était qui la femme dans ta chambre ? » Je relève les yeux vers la jeune fille, un peu surprise, je ne pensais pas qu’elle avait croisé Tasha, elle me l’aurait dit. Dans sa voix, je sens qu’elle a compris, elle est loin d’être idiote. Pourquoi une femme sortirait de ma chambre au petit matin ? Je ne vais pas lui mentir. Je me racle un peu la gorge pour m’éclaircis la voix, et m’assieds en face d’elle de l’autre côté de l’ilot central. « C’était… une amie. Un peu plus qu’une amie. » Comment aborder le sujet ? « Tu sais, les adultes font parfois des choix qui ne ressemblent pas à toutes les familles. Cora et moi on s’aime, énormément, mais on… » comment dire ça ? « On se partage. » Comme si elle allait pouvoir comprendre. « Quand elle n’est pas là j’ai le droit de voir d’autres personnes, et c’est pareil pour elle. » Je sais pas si c’est la meilleure discussion qu’on ait eue…
C’était tellement étrange. D’aussi loin qu’elle se souvenait, la petiote n’avait jamais vu Cora ou maman avec une autre. Etait-ce parce qu’elles étaient bien discrètes ? Ou parce que Maé se voilait la face ? Ou juste normal ? Sûrement normal. Du moins, avant ce matin, Maé aurait pensé que c’était normal et logique de ne pas voir sa mère et la femme de sa mère avec d’autres femmes. Après tout, elles étaient amoureuses l’une de l’autre. C’était impossible, dans l’esprit de la gamine, qu’elles puissent aller voir ailleurs. Pour elle, l’amour était exclusif. Sans doute parce que c’était l’image classique, et celle qu’elle lisait dans les contes, dans les romans, qu’elle voyait dans les films… C’était « normal ». Non ? Alors pourquoi ? Elle savait ce qu’était un adultère, sans, évidemment, approuver. Parce qu’elle savait, d’après les séries qu’elle regardait parfois, qu’une personne cocufiée était souvent bien triste. Quoi de plus normal ? Alors pourquoi Maman avait-elle trompé Cora ? Maman avait-elle réellement trompé Cora ? Se passait-il quelque chose ? Etaient-elles en froid ? Etait-ce là les prémices d’une séparation ? C’était effrayant. C’était pour cela que Maé devait en parler à sa maman. Parce qu’elle devait comprendre. Parce qu’elle sentait qu’elle devait aider.
Mais avant, il fallait qu’elle dise bonjour à sa maman chérie, et elle ne se priva pas pour l’enlacer tendrement. Oui, ça va. J’ai bien dormi. Un peu trop d’ailleurs. finit-elle par lâcher, sachant que sa mère était habituée à la voir levée bien plus tôt. Il fallait dire que c’était de famille, d’être matinal. D’aussi loin qu’elle se souvenait, elle n’avait jamais vu son père se lever tard, non plus. Les Ukhar-Lewis (ou Ukhar ou Lewis) étaient des lève-tôt. Du moins pour ceux qu’elle côtoyait quotidiennement. Après tout, ne disait-on pas que l’avenir appartenait à ceux qui se levait tôt ? Une fois son câlin matinal terminé, elle alla s’asseoir, pressée d’avoir son petit déjeuner. Hmmm. Des pancakes. Maman savait trop bien les faire. Merciiii. lui dit-elle, avant de demander qui était la femme dans sa chambre. Et là, elle vit qu’elle avait l’attention de sa maman. Elle l’avait toujours, mais lorsqu’elle prononça ces mots, elle sentit que le regard de Maman la scrutait. Elle espérait tellement que Maman contredise ce que ses pensées lui disaient. Elle espérait que Maman ne commettait aucune erreur qui lui coûterait l’amour de sa vie, Cora. Alors elle l’écouta. Une amie. Plus qu’une amie. Maman lui disait la vérité. Mais peut-être aurait-elle préféré un mensonge, pour une fois. Plus qu’une amie ? Qu’est-ce que cela pouvait vouloir dire, à part l’évident « amantes » ? Et si c’était… Une amie du genre meilleure amie ? Ou une sœur non liée par le sang ? Ou… Mais non. C’était bien une amante, Maman le confirma par la suite. Vous… vous partagez ? Elle écouta la dernière phrase. Merde. Elle n’aurait peut-être pas dû poser la question. Elle ne comprenait pas très bien. Elle ne comprenait pas pourquoi elles pouvaient exprimer le besoin ou l’envie d’aller voir ailleurs, alors qu’elles s’aiment. Elle ne comprenait pas cette idée de partage. Si jamais elle se retrouvait en couple, que ce soit avec la personne qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas avoir depuis la conversation dans la voiture avec Maman, ou avec une autre, elle ne voudrait pas partager. Partager, ça donnait l’impression d’être un objet. Maé ne se fit pas prier pour exprimer ce qu’elle ressentait, sans pour autant être violente. Elle n’était jamais violente, ni dans ses actes, ni dans ses mots. Mais sa réaction n’était pas cachée pour autant. Mais… On partage pas des humains, maman. Ca se dit pas. Sans doute étaient-ce là les années aux côtés de Papa qui parlaient. Papa était avocat, et se battait pour les criminels qui ne devaient pas se retrouver en prison, mais se faire soigner. C’était une cause que Maé arrivait à comprendre, désormais, même si au début, elle ne comprenait pas pourquoi Papa défendait des méchants. Mais ils restaient humains. Ils avaient peut-être besoin d’être enfermés, mais aussi soignés, lorsque quelque chose n’allait pas. Et là, le simple fait d’entendre qu’on pouvait « partager des humains » lui fit la sensation étrange qu’on traitait les humains comme des objets. Papa aurait sans doute mieux réagi. Mais bon. Maé se doutait que Maman cherchait surtout un moyen de lui dire cette bouleversante vérité. Mais… je comprends pas Maman… Tu aimes Cora, hein ? Tu as quitté Papa… Tu m’as quittée moi, pour pouvoir être heureuse, et tu as trouvé Cora. Pourquoi tu voudrais voir quelque d’autres ? Pourquoi ? Elle n’était pas en colère. Elle ne pouvait pas être en colère contre sa propre mère. Du moins, pas pour ça. Mais il fallait qu’elle comprenne. Pourquoi ? Cora ne te suffit pas ? Ouch. Elle avait peut-être choisi les mauvais mots. Pardon… je ne voulais pas dire ça comme ça… Je veux dire… Je pensais que lorsqu’on était amoureuse, la personne pour qui on l’était était tout ce qu’on voulait. C’est pas ça ? Elle voulait comprendre. Elle était totalement perturbée. Tu l’aimes toujours, Cora, hein ? Elle voulait être sûre. Et cette femme ? Elle voulait comprendre. Etait-ce possible d’aimer plusieurs personnes en même temps, et de la même façon ? Elle espérait qu’elle n’aimait pas cette femme, en tout cas. Peut-être fut-ce son âme d’enfant, mais elle voulait que Cora soit la seule pour qui Maman avait des sentiments. Parce que Cora et Maman étaient un si joli couple. Elle voulait comprendre.
• âge : 48 • pronom : she/her • côté ♥ : maman de la jeune Maé, 16 ans || follement amoureuse de Rayan, même si c'est compliqué • orientation : bisexuelle, bien que depuis quelques années, il n'y a que les femmes qui semblent l'attirer • occupation : elle possède depuis deux ans une grosse boîte de production de cinéma • quartier : beverly hills• avatar : charlize theron • crédits : ethereal (ava) + loudsilence. (crackship) • messages : 1765 • date de naissance : 20/10/1975
Eden Lewis
réveil perturbé - Maé+Eden #3
Ven 18 Jan - 15:28
« Mais… On partage pas des humains, maman. Ca se dit pas. » De toute évidence, Maé est restée une enfant, même à 13 ans, j’avais le souvenir d’avoir grandit plus vite, mais peut-être que mes souvenirs sont erronés, depuis le temps. « Non c’est vrai, c’est pas le terme exact. » Trouver les mots juste face à une adolescente n’est pas toujours aisé, il faut prendre soin de ne pas se tromper, tout en faisant en sorte qu’elle comprenne. J’essaie de lui faire comprendre que j’aime Cora, mais que ça ne nous empêche pas de ‘vivre notre vie’ à côté. « Mais… je comprends pas Maman… Tu aimes Cora, hein ? Tu as quitté Papa… Tu m’as quittée moi, pour pouvoir être heureuse, et tu as trouvé Cora. Pourquoi tu voudrais voir quelque d’autres ? Pourquoi ? » Pourquoi. C’est une bonne question. Je soupire un peu, cherchant mes mots pour être le plus juste possible. « Cora ne te suffit pas ? » demande-t-elle avant que je n’ai eu le temps de répondre. Je secoue la tête. « Non, c’est pas une question de suffire ou pas chérie. » « Pardon… je ne voulais pas dire ça comme ça… Je veux dire… Je pensais que lorsqu’on était amoureuse, la personne pour qui on l’était était tout ce qu’on voulait. C’est pas ça ? » Je hausse légèrement les épaules, un peu dépassée par cette discussion qui vient pourtant à peine de commencer. « Si c’est ça. En général. Mais parfois ça peut se passer autrement. » C’est vague ça, très vague. « Tu l’aimes toujours, Cora, hein ? Et cette femme ? » Je déglutis, j’aurai préféré passer entre les mailles du filet, j’avoue. Un léger soupir avant de lui répondre. « Bien sûr que j’aime Cora, et non, je n’ai pas de sentiments pour cette femme qui vient de quitter la maison. » Comment la perdre un peu plus, n’est-ce pas ? « Tu sais mon ange, quand on est en couple avec quelqu’un depuis très longtemps, on se connaît par coeur, on a des habitudes, il y a une routine qui s’installe. Et pour éviter de s’ennuyer, de laisser les sentiments faner au fil du temps, il arrive qu’on doive trouver le moyen d’entretenir cet amour… » C’est plutôt un bon début. « Avec Cora, on a décidé qu’on avait le droit de passer du temps avec d’autres personnes, de manière… intime. Sans aucun sentiments. Pour avoir l’impression de nous retrouver toutes les deux de manière plus intense, tu comprends ? » Non, je ne crois pas, parce que moi-même j’ai du mal à suivre le cours de mes explications.
C’était tellement étrange. Bizarre. Perturbant. Maé écoutait, tentait de comprendre le mieux du monde. Elle se concentrait sur les mots de sa mère, et tentait de visualiser les choses. Mais partager quelqu’un qu’on aimait ? C’était tellement nouveau pour elle. Cela n’allait pas entrainer de jalousie ? Elle savait ce qu’elle savait de l’amour grâce à ses séries. Elle savait donc que la jalousie était déjà très avancée, généralement, dans un couple, sans qu’il y ait cette notion de partage. Alors n’était-ce pas plus dangereux, pour le couple ? Alors qu’elle écoutait, et posait des questions, elle comprenait au moins une chose. Cora et Maman semblaient, d’après Maman, d’accord sur ce point. Les deux faisaient donc des galipettes avec d’autres femmes, sans qu’aucun sentiment ne vienne tout perturber. Et elle fut rassurée lorsque Maman annonça que non, elle n’avait pas de sentiments pour la femme qui venait de sortir de la maison, et que oui, elle aimait Cora. Ouf. C’était déjà ça. Cela ne voulait pas dire que Maé comprenait ou approuvait le comportement de sa mère et sa belle-mère (bien qu’elle n’avait aucun droit de dire quoique ce soit là-dessus puisque c’était leur couple, leur vie), mais au moins, elle n’allait pas revivre ce qu’elle avait déjà vécu par le passé, la séparation. Parce que même si Cora n’était pas son père, et même si ses quatre ans avaient été très douloureux, elle ne voulait pas voir sa mère malheureuse, ni Cora. Elle ne voulait pas les voir se déchirer. Et secrètement, elle avait peur que si Maman et Cora finissait par se séparer, Maman reparte et l’abandonne encore une fois. Elle n’en parlait pas, de ça. C’était sa peur secrète. Mais elle savait que si elle en touchait un mot à sa mère, elles allaient finir par parler de ça, du passé, et la discussion actuelle allait complètement être oblitérée, chose qu’elle ne désirait pas. Il fallait qu’elle comprenne, et elle avait tellement de questions. Elle ne pouvait pas se contenter de ce qu’elle entendait, elle devait en savoir plus.
Du coup, maman commença à expliquer que ce qu’elles faisaient, elle et Cora, était destiné à raviver la flamme de leur amour. Mouais. Elle avait un peu de mal à comprendre. Laisser la personne qu’elle aimait dans les bras d’une autre pour raviver la flamme de la passion ? Mais et si l’autre personne en profitait ? Et si c’était une excuse pour tromper ? Non. Non, pas possible. Pas avec Maman et Cora. Dans ce cas… Et si… Mais… Vous n’êtes pas jalouse ? Et du coup, tu n’aimes que Cora, c’est ça ? Il fallait qu’elle soit sûre. Parce que si Maman était tombée amoureuse d’une des femmes avec qui elle avait joué au monopoly, qu’allait devenir le couple qu’elle formait avec Cora. Et tu… Ca ne va pas vous éloigner, au contraire ? A force de… avec d’autres femmes… Tu ne vas pas te lasser de Cora ? Tu n’as pas peur que ça détruise votre couple ? Elle faisait tous les efforts possible pour comprendre. Même si elle savait qu’elle n’aurait jamais accepté cela, si c’était elle la maman. Et puis, c’était une vraie peur, de la part de la jeune russe. Elle ne voulait pas que Maman se lasse de Cora, elle ne voulait pas que Cora se lasse de Maman. Elle ne voulait pas voir Maman malheureuse, en fait. Mais du coup… vous n’allez pas vous séparer, hein ? Je l’aime bien, moi, Cora. Elle est gentille. C’est une super belle-maman, et t’es une super maman ? je ne voudrais pas que ça finisse mal. bout de chou. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir peur. Normal. Quand on savait ce qu’il s’était passé dans le passé, on ne pouvait pas en vouloir à l’adolescente de craindre le pire.
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Eden Lewis
réveil perturbé - Maé+Eden #3
Ven 25 Jan - 11:01
Cette discussion est loin d’être ce à quoi je pensais lorsque je me suis levée ce matin, et loin d’être la chose la plus aisée - ni même agréable - que j’ai eu à vivre concernant ma petite princesse. « Mais… Vous n’êtes pas jalouse ? Et du coup, tu n’aimes que Cora, c’est ça ? » Je secoue la tête pour la première partie de cette question. « La jalousie est un sentiment qui se contrôle, un sentiment qui peut être plus ou moins fort chez certaines personnes. Et Cora et moi ne sommes pas des personnes jalouses, c’est pour ça que ça fonctionne. Et oui, je n’aime que Cora. » Etrangement, prononcer cette phrase aujourd’hui ne sonne plus aussi sincère que ça l’aurait été il y a quelques mois. Mais ça, Maé ne pourra pas s’en rendre compte, il n’y a que ma tête qui me rappelle que quelqu’un est en train d’entrer dans mon coeur, alors que je n’ai rien demandé. « Et tu… Ca ne va pas vous éloigner, au contraire ? A force de… avec d’autres femmes… Tu ne vas pas te lasser de Cora ? Tu n’as pas peur que ça détruise votre couple ? » A nouveau je secoue la tête avant de sourire à Maé pour la rassurer. « Non chérie. Ça fait cinq ans que ça fonctionne comme ça, et ça fonctionne bien. C’est notre manière de faire, et c’est sans doute d’ailleurs grâce à ça que Cora et moi on s’aime si fort. » Je suis persuadée de ce que j’avance, je sais que c’est le point fort de notre couple, malgré ce que peuvent en penser les autres. Je sais aussi que je suis probablement en train d’enfreindre une des deux lois, à savoir développer des sentiments pour quelqu’un d’autre. Pourtant, je n’aime pas moins la femme qui partage ma vie, il est là le problème. Je sais que je devrais arrêter de voir Rayan, arrêter de penser à elle tout le temps, mais c’est plus fort que moi, je ne contrôle rien. « Mais du coup… vous n’allez pas vous séparer, hein ? Je l’aime bien, moi, Cora. Elle est gentille. C’est une super belle-maman, et t’es une super maman ? je ne voudrais pas que ça finisse mal. » Les peurs de ma fille sont légitimes, je les comprends, et dans un sourire maternel, je viens tendre ma main pour caresser la joue de ma petite princesse. « On ne sait pas ce que la vie nous réserve, je ne peux pas te promettre que notre couple durera toute la vie, même si je l’espère au moins autant que toi. Mais je peux te promettre une chose mon amour. » Je fais le tour du bar pour la rejoindre cette fois et la prendre tendrement dans mes bras. « Quoi qu’il se passe avec Cora, il n’est pas question que je m’éloigne de toi une nouvelle fois. Tu m’entends ? Je t’en fais la promesse. » Je dépose un baiser sur ses cheveux et la regarde en souriant, les yeux légèrement humides par l’émotion. « Tu n’as pas à avoir peur. Mon couple avec Cora, c’est mon histoire. Toi tu as la tienne à écrire, et je serai toujours là pour l’accompagner tant que tu auras besoin de moi. Compris ? »
Elle en avait, des rouages, dans sa petite tête, la petite russe. Et au fur et à mesure des explications, Maé comprenait. Du moins, elle pensait comprendre. Tout d’abord, la jalousie se contrôlait. Elle ne le savait pas, avant que Maman le dise. Mais elle n’avait aucune raison de ne pas croire en sa maman, et si ses séries – qui devenaient d’un coup un moyen bien faible de comprendre l’amour – n’exploitait pas ce fait, c’était sans doute parce qu’un couple avec jalousie contrôlée n’allait pas faire autant d’audiences. EN tant que grande rêveuse, et future actrice – elle en était persuadée, elle réussirait –, elle pouvait tout à fait comprendre le besoin de faire de l’audimat, et donc le besoin de créer ce qu’on appelait « drama ». Donc il ne fallait pas trop prendre exemple sur les séries. Cela pouvait paraître normal, pour n’importe qui d’autre. Mais Maé ayant toujours été une amoureuse de la comédie, elle ne s’était jamais réellement intéressée à l’amour dans la vie réelle. En fait, elle commençait tout juste, avec Madame McHalway, qui, malgré la conversation en voiture avec Maman, restait toujours dans ses pensées. De plus, elle était rassurée, Maman lui disant qu’elle n’aimait que Cora. Donc ces femmes n’étaient bel et bien que des partenaires d’origami au lit. Et puis, Maman annonça que cela durait depuis cinq ans. Cinq ans. Wow. C’était impressionnant. Cinq ans que ce système était en place, et que Cora et Maman jouaient, afin de se retrouver ensuite. C’était étrange, mais au moins, ça marchait. Sans doute était-ce là le plus grand soulagement de la petite. Néanmoins, des questions subsistaient. Alors Maé demanda, par peur, et pour que sa maman la rassure, si les deux allaient se séparer. Elle fut ravie de la réponse. La main de Maman sur sa joue fut très douce, et chaleureuse, et lorsqu’elle vint faire le tour du bar pour la prendre dans ses bras, Maé se blottit contre sa maman, heureuse de ce qu’elle entendait. D’accord. Merci Maman… Mais j’espère quand même que Cora et toi resterez ensemble toute la vie, moi. Je sais que c’est peut-être naïf, mais je sais aussi que tu es heureuse avec elle… Je ne veux pas que tu sois malheureuse… Elle releva son regard bleuté vers celui de Maman pour y voir des yeux mouillés. Elle tendit alors la manche de son pyjama en pilou pilou, pour qu’elle puisse s’essuyer les yeux, si elle voulait. Maé n’allait pas le faire elle-même, elle avait bien trop peur de faire mal à sa mère. Non, elle tendait la manche pour que Maman choisisse si elle voulait enlever le surplus de larmes qui semblaient s’accumuler dans ses yeux. Je t’aime maman. lui dit-elle, tout en la serrant à nouveau dans ses bras. Et je suis contente que tu ne me quittes plus… J’ai besoin de ma maman… Et puis toi aussi, tu as besoin de moi… bichette. Elle la serrait fort, elle la gardait contre elle. C’était un vrai moment de tendresse, de pur bonheur entre mère et fille. Un moment qui ne saurait être gâché, pour rien au monde. Parce que les doutes étaient évincés, et les peurs supprimées.
Et puis soudain, son regard se releva une fois de plus. Elle avait une autre question. Plusieurs autres questions. Ce n’était plus histoire de comprendre, elle avait compris. Non, c’était autre chose. Elle voulait en savoir plus sur ce mode de vie qu’avaient sa maman et Cora. Et… Comment vous avez eu l’idée de faire des galipettes avec d’autres femmes ? Parce que… J’ai bien compris que c’était comme ça que ça marchait pour vous, et que vous vous aimiez toujours plus en vous retrouvant. Mais c’est pas banal, quand même… Elle sourit. Un grand sourire. Et elle voulait que sa mère sourit avec elle. Et vous faisiez ça, aussi, avec Papa ? Ben oui. Après tout, c’était possible. Peut-être qu’avec Papa aussi, il y avait ce petit rituel d’aller voir ailleurs, juste pour se retrouver avec amour. Et puis… Elle était curieuse, la chipie.
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Eden Lewis
réveil perturbé - Maé+Eden #3
Mer 30 Jan - 21:39
Je sens que Maé a besoin d’être rassurée. L’adolescence, les hormones, tout ça doit fortement la chambouler et il est compréhensif qu’elle ait besoin de soutien de temps en temps de la part de ses proches. Je lui assure que je ne compte plus la laisser de côté, c’est fini ce temps là, cet égoïsme dont j’ai fait preuve. Je regrette encore aujourd’hui mon geste, même si je sais que je ne pourrai pas revenir en arrière. Et puis ça signifierait aussi ne pas avoir rencontré Cora. « D’accord. Merci Maman… Mais j’espère quand même que Cora et toi resterez ensemble toute la vie, moi. Je sais que c’est peut-être naïf, mais je sais aussi que tu es heureuse avec elle… Je ne veux pas que tu sois malheureuse… » Je lui souris tendrement sans rien ajouter. Je suis heureuse avec Cora c’est vrai, et je ne compte pas tout gâcher. L’espace d’un instant, le visage de Rayan m’apparait mais je me refuse à y penser plus longtemps. Maé me propose d’essuyer mes larmes sur sa manche mais je me contente du bout de mes doigts. Trois petits mots d’amour prononcés par sa progéniture, il n’y a peut-être rien de plus plaisant au monde. « Et je suis contente que tu ne me quittes plus… J’ai besoin de ma maman… Et puis toi aussi, tu as besoin de moi… » Je laisse échapper un petit rire amusé avant de hocher la tête. « Bien sûr que j’ai besoin de toi. » Un nouveau baiser sur son front, et une fois le câlin terminé, Maé reprend. La curiosité de cette enfant est sans failles, je le crains. « Et… Comment vous avez eu l’idée de faire des galipettes avec d’autres femmes ? Parce que… J’ai bien compris que c’était comme ça que ça marchait pour vous, et que vous vous aimiez toujours plus en vous retrouvant. Mais c’est pas banal, quand même… Et vous faisiez ça, aussi, avec Papa ? » J’esquisse un sourire face à ses questions, l’innocence même. « Non, on faisait pas ça avec papa. On aurait peut-être dû remarque, ça aurait sans doute changé beaucoup de choses. » Je soupire un peu et repasse derrière le bar pour terminer de préparer le petit déjeuner de ma fille, presser les oranges et tout mettre sur un plateau. « Et pour Cora, ça s’est fait naturellement. On en a parlé, on s’est simplement dit que le type d’amour que tout le monde vit, c’était pas trop pour nous. Et ça fonctionne très bien comme ça ! » Et voilà, le plateau posé devant elle, je lui offre un large sourire. « Tu peux aller prendre ton petit-déjeuner devant la télé si tu veux, j’ai un coup de fil à passer, je te rejoindrai après, ça te va ? » Je glisse ma main dans sa chevelure blonde comme les blés, un nouveau baiser sur sa tempe, et je m’éclipse sans tarder.
Ce moment tendresse avec Maman, c’était tout ce qu’il lui fallait pour oublier n’importe quelle crainte, n’importe quel problème. Maman était si douce, si chaude, et puis elle sentait si bon. Elle adorait être dans ses bras. Et d’un coup, elle se disait que, peut-être, d’autres adoraient ça aussi. Être dans les bras de Maman. Mais, elle, au moins, c’était un amour sans failles. Un amour éternel. Celui d’une fille et de sa mère. Bien sûr, Cora aussi c’était un amour particulier. Mais ce serait toujours différent. Parce que Maman aimait Maé, et Maé le savait, ça. Même si Maman l’avait laissée durant tellement de temps, l’avait quittée, et faite pleurer, la jeune Lewis savait, au fond d’elle-même, que jamais sa maman n’avait cessé de l’aimer. Et jamais, elle n’avait cessé de l’aimer en retour. Parce qu’une mère, on en avait qu’une. Enfin. Une ou deux. Techniquement. Mais pas plus. Et c’était important de savoir aimer, de savoir pardonner les membres de sa famille. Pour la petite, Maman était pardonnée de l’avoir quittée. Parce qu’elle était revenue, parce qu’elle lui promettait de ne plus jamais la laisser, parce qu’elle lui offrait réconfort et amour. Parce qu’elle savait que dans le cas contraire, Maman l’aurait pardonnée, elle aussi. Et le fait qu’elle confirme avoir besoin d’elle ne faisait que sourire Maé davantage. Elle la serra plus encore, tout en fermant les yeux, profitant de ce pur moment de bonheur, avant de laisser sa curiosité légendaire refaire surface. Ses questions étaient ciblées, précises. Elle savait ce qu’elle voulait savoir, ça l’intéressait. Parce qu’elle découvrait que l’amour était plus particulier qu’elle ne le pensait, et puis, qui savait ? Peut-être que son futur couple – avec Madame McHalway, peut-être, dans des années… elle n’arrivait pas à l’oublier – serait tout aussi spécial ? peut-être qu’elle devrait trouver un moyen pour garder la flamme allumer ? Alors en parler à celle qui pouvait la comprendre mieux que n’importe qui sur Terre, puisqu’elle avait les mêmes gênes et le même genre, c’était important, et nécessaire. Elle laissa son sourire s’agrandir en l’entendant dire qu’avec Papa, ils auraient peut-être dû. Mais la petite russe était tout aussi maligne et intelligente que sa maman, et elle comprenait très bien que malgré le mal qui avait été fait dans son enfance, le fait que Maman parte avait permis la rencontre avec Cora. Oui, mais tu n’aurais pas rencontré Cora. Peut-être que tu n’aurais pas été heureuse, au final ? Et ce qui importait à Maé, c’était le bonheur de ses parents. Même si elle aurait certes préféré voir sa maman rester avec elle alors qu’elle avait quatre ans. Mais désormais, plus âgée, et plus compréhensive, elle était capable de comprendre que Maman n’aurait pas été heureuse si elle était restée. Et bien que c’était difficile, parce que Maé n’avait pas été heureuse sans sa mère, elle pouvait lui pardonner.
En écoutant sa mère parler de la façon dont elle et Cora avaient mis au point ce stratagème leur permettant de se retrouver, encore et encore, avec la flamme de l’amour toujours plus grande, Maé avait des yeux admiratifs. Parce qu’elle savait, qu’elle comprenait qu’il fallait du courage pour oser parler de cela, même avec son conjoint. Après tout, si jamais Maman avait été avec quelqu’un n’appréciant pas ces pratiques, le malheur se serait abattu… Elle n’osait imaginer. Préférait se dire que Maman et Cora s’étaient trouvées, que c’était le destin, et qu’il les avaient réunies pour qu’elles soient heureuses, ces deux femmes qui partageaient cette même vision bien spécifique de l’amour.
Bientôt, le petit déjeuner fut prêt, et Maé lança un énorme sourire à sa mère, lui disant un grand Merci Maman ! Et d’accord, ça me va., puis elle attrapa le plateau, en faisant très attention à ne rien renverser, pour se mettre dans le canapé, face à la TV. Elle posa le plateau sur la petite table basse devant le canapé, puis chercha la télécommande, pour tomber directement sur netflix. Là, elle cliqua sur la série « The 100 », afin de continuer là où elle en était, à savoir, la fin de la saison trois. Et elle s’installa confortablement, en attendant que Maman termine son coup de fil. Elle avait limite une oreille tendue vers l’appel, même si elle était incapable d’entendre ce que sa mère disait, juste savoir si elle parlait ou pas, et une oreille vers la TV. Et elle commença à manger, et boire, tout en attendant le retour de sa maman. L’intrigue de la série parvenait bientôt à la fin de la saison, mais elle savait qu’il y avait d’autres saisons, donc Maé ne s’en faisait pas trop. Elle savait qu’elle avait encore plein d’épisodes à voir. Et cela la ravissait. Vraiment.
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Mar 8 Jan - 13:48
