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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)

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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Sam 28 Juil - 15:07
Plus jeune, ma mère avait toujours mis un point d’honneur à ce que je fasse du sport – pour rester en bonne santé et ne pas prendre de poids, qu’elle disait. Je n’y jamais pris goût, me sentant forcée de suivre les directives tel un pantin de bois empêtré dans ses fils. Ce n’est que lorsque j’ai émigré en France, que j’ai enfin pu recommencer ma vie comme je l’entendais que j’ai compris les vertus du sport. Le yoga, notamment, m’a aidée à apaiser les voix dans ma tête et à canaliser les souffrances qui me courbaient l’échine. La course à pieds, au petit matin sur les bords de la Seine, m’avait fait découvrir les beautés du monde dont je n’avais même pas idée. Je me rappelle encore comment ma vie avait semblé s’éclairer grâce aux levers de soleil que je pouvais observer avant de commencer mes journées de travail au café. Je devais beaucoup de ma guérison à la France et à tout ce qu’elle m’avait apporté. Et même si les blessures ne se renfermeraient jamais complètement, j’avais pu reprendre le chemin de mon passé, le chemin des États-Unis où j’avais tout abandonné. Je gardais cependant certaines habitudes françaises, telles que Starbucks et la course à pieds. On était samedi et je m’étais levée aux aurores pour aller courir à Central Park avant que le soleil n’inonde la terre de sa chaleur.

En short et débardeur, les cheveux relevés en une queue de cheval haute, je ne me suis arrêtée de courir que lorsque mes muscles ont commencé à me brûler. Le souffle un peu court et la peau luisante de sueur, je me suis postée près d’un banc libre où j’ai fait quelques étirements afin d’éviter les courbatures inutiles. Ça faisait du bien de sentir mon corps se réveiller de cette façon. C’était un peu comme me redécouvrir, comme si j’avais perdu de vue un vieil ami pendant très longtemps. Si j’avais autrefois traîné des pieds pour aller à la salle de sport, aujourd’hui cela me libérait l’esprit. Je suis repartie en trottinant doucement, prenant le chemin de mon appartement en pensant avec délice à la douche chaude qui m’attendait. Aussi n’ai-je pas entendu les jappements canins dans mon dos pas plus que je n’ai fait attention au bruit de griffes dans la terre juste à côté. C’est seulement lorsque mes pieds se sont pris dans la laisse, entraînant une dégringolade au sol, que j’ai compris ce qu’il m’arrivait. La chute n’est pas douloureuse en soi, juste surprenante. Je m’écorche bien les genoux contre le sol meuble mais ce n’est qu’un peu de terre et des petits cailloux. Je remarque alors le chien, resté à mes côtés comme s’il avait pleinement conscience de m’avoir fait tomber. Je ris légèrement en lui jetant un coup d’œil, démêlant mes pieds de la laisse qui traînait encore. J’ose une caresse sur le haut de son crâne, comme pour lui signifier que je vais bien et ne lui en veux pas. Je ne tourne d’ailleurs pas instantanément la tête lorsque j’entends celle qui doit être sa maîtresse se confondre en excuses. Je ris légèrement. « Ce n’est pas grave, il y a eu plus de peur que de mal, je rassure l’inconnue avant de détourner le regard de l’animal. Je suis… » Comme soufflée, je tombe sur un visage qui m’était autrefois familier. Bientôt quelques mois que j’étais revenue à Los Angeles et je continuais de croises au hasard des rues des visages de mon passé. « Leilani. » J’avale maladroitement ma salive, me hâte à me remettre sur pieds, époussetant l’arrière de mon short dans des gestes désordonnés. « Comme je disais, plus de peur que de mal, je répète bêtement. » C’était le genre de surprise que je voulais toujours éviter, surtout lorsque j’étais en tenue légère et toute transpirante d’avoir couru dans le parc. Décidément, c’était dans des situations comme celle-ci que je me demandais pourquoi j’étais revenue sur les traces de mon passé.
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Lun 30 Juil - 16:28
C’est une langue qui me réveille ce matin et je grimace en poussant la gueule de Nikita. « Arrête de me rouler des galoches comme ça, c’pas parce que t’es une fille que j’vais me laisser faire ! » Ça a l’air de l’amuser, elle jappe, m’éclate les tympans au passage, et sautille sur le lit en pensant que si je lui parle, c’est que je veux jouer avec elle. Ou alors c’est parce qu’elle a faim, j’ai encore du mal à comprendre ce qu’elle me dit. C’est encore un chiot, de toute manière, sa vie se résume à jouer, manger et chier. C’est vite vu. J’avais pas du tout prévu d’adopter un chien, mais quand il y a trois mois j’ai entendu bouger dans cette poubelle d’un resto et que j’ai ouvert pour voir ce qu’il se passait, je n’ai pu que craquer pour cette petite bouille aux yeux de chien battu. Comment peut-on décemment abandonner un chien et le foutre dans une poubelle sérieusement ? Je m’attendais à ce qu’elle devienne un chien de taille moyenne, même un petit chien, ça m’aurait arrangé, pour l’emmener sur les tournages. Mais non, le véto a dit qu’elle serait grande. Pas de bol. Mais elle est mignonne, et même si j’arrive pas à l’éduquer parce qu’elle me manipule avec ses yeux de chien battu et ses petites oreilles, elle écoute plutôt pas mal.

Depuis que j’ai terminé mon dernier tournage il y a exactement deux semaines, je prends le temps d’aller me promener avec Nikita une fois par jour à Central Park. Ça lui fait du bien, elle se dépense, il mange quelques mollets d’enfants, et elle rentre repu. Non bon ok, je la laisse pas faire. Pour le moment, en laisse seulement, j’ai pas encore assez confiance, elle est trop jeune et trop fofolle, elle serait capable de courir comme une folle après un ballon, autant qu’après un cycliste ou un pigeon. Un chiot quoi. Après avoir bu un bon café, c’est vêtue d’un simple short en jean, d’un débardeur kaki et d’une casquette que je quitte ma villa, grimpant dans ma voiture pour rejoindre le plus grand parc de Los Angeles. Une fois arrivés, je chausse mes lunettes de soleil pour un peu de tranquillité, et nous pouvons commencer la ballade, qui n’est clairement pas de tout repos pour moi. Elle tire dans tous les sens, cherche des restes de sandwich à chaque coin de table, et je dois la reprendre à plusieurs fois. Mais une seconde d’inattention à vouloir répondre à un sms, que je sens la laisse m’échapper. « Niky ! » Je lui cours après, essayant de poser le pied sur la laisse mais elle est plus rapide. Elle jette son dévolu sur une coureuse, je grimace et la vois déjà tomber par terre à cause de la laisse. Merde merde merde. J’arrive à son niveau en me confondant en excuse. « Merde je suis désolée, elle est toute jeune elle écoute pas assez.. ça va ? » Je retire mes lunettes en arrivant à son niveau et je l’entends juste dire « Je suis… » qu’elle s’arrête net, et je bug autant qu’elle en la reconnaissant. Penelope. « … Leilani. » J’esquisse un sourire taquin. « Non. JE suis Leilani. » Quelle conne. C’était plus fort que moi, c’est pourtant pas le moment de faire de l’humour. « Comme je disais, plus de peur que de mal » Elle se relève, frotte son short alors que je laisse glisser mon regard sur sa silhouette, sans arrière pensée aucune, juste pour faire un état des lieux. « Tu t’es ouvert le genou je crois… » Je grimace et la laisse regarder. « C’est pas trop grave ? » Je pense que c’est seulement une égratignure, mais on sait jamais. J’en profite pour récupérer Nikita qui essaie encore de sauter sur Penelope. Elle va jamais s’arrêter.
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Mer 1 Aoû - 10:24
Je ne savais pas trop comment réagir face à cette connaissance de mon passé. Ce passé que j’avais voulu fuir à tout prix ; ce passé auquel je devais me confronter chaque jour, à chaque rencontre, à chaque retrouvaille planifiée ou fortuite. Leilani n’a pas extrêmement changé si ce n’est qu’elle a vieilli. Elle paraît plus mature. Plus femme. Je me rappelle de ce visage tout en rondeurs et innocence qui attendait nerveusement sur les chaises inconfortables d’une salle trop climatisée. Pendant un temps, on avait grandi ensemble alors je n’avais pas forcément remarqué à quel point la puberté l’avait transformée. Alors en France, j’avais entendu parler de sa carrière qui avait pris son envol et je m’étais toujours dit que c’était mérité. À mon retour à Los Angeles, je m’étais forcée à ne pas lire tous ces magazines people – ceux-là même qui avaient exposé ma vie privée sans aucune gêne. Mais je supposais qu’elle était toujours aussi célèbre et que Hollywood continuait de se l’arracher – je l’espérais en tout cas. Mais cette rencontre me laissait un goût étrange au fond de la gorge, entre nostalgie et angoisse. Comme toutes ces personnes que j’ai laissées en plan, Leilani avait dû me maudire jusqu’à la sixième génération au moins. Et dans ces cas-là, je ne savais jamais comment me comporter. J’aurais dû m’excuser mais je n’avais pas envie de remuer le passé. De ressasser tous ces souvenirs douloureux qui me collaient encore à la peau.

Quand son regard dérive jusqu’à mes jambes et qu’elle me signale l’état de mes genoux, je jette un coup d’œil à mon tour et finis par hausser les épaules. « Non, juste des égratignures, je lâche doucement. Ça guérira vite. » Je ne savais pas si c’était le choc de tomber sur Leilani ou bien la surprise tout simplement, mais je ne sentais rien. Je n’avais pas mal. Et, surtout, mes genoux étaient clairement le cadet de mes soucis en cet instant. « Alors… Tu te balades dans Central Park en journée et pas un paparazzi à l’horizon ? Wow, je commente en jetant un regard alentour. Soit tu as trouvé la recette magique pour être tranquille soit ta casquette te rend complètement invisible. » Je laisse échapper un petit rire. Qu’étais-je censée lui dire ? Parler météo n’était pas mon fort et il y avait certains sujets que je ne désirais pas aborder. Je fixe la chienne de la brunette qui tire sur sa laisse comme une fofolle. Je ne peux m’empêcher de sourire, trouvant cela plutôt mignon. Et puis, si j’avais bien compris, c’était encore un bébé alors elle découvrait le monde autour d’elle – tant les gens que les environs. « Comment est-ce qu’elle s’appelle ? je demande avec un mouvement de tête vers l’animal. » C’était quelque chose dont je me souvenais bien, à propos de Leilani : elle avait toujours aimé les animaux. Je me souviens surtout des diatribes enflammées qui dénonçaient les violences et les maltraitances vis-à-vis du monde animal. Il fallait croire que ça, au moins, n’avait pas changé.
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Mer 1 Aoû - 10:58
Je me sens submergée face à la présence de Penelope devant moi. C’est comme un coup du sort, un coup du destin, qui me l’a mise là à travers de mon chemin, comme pour me souvenir d’un seul coup du passé. Depuis la mort de ma mère, je me raccroche à ce que je peux, mon métier d’abord, mes amis ensuite, et ma chienne aussi, parce qu’elle me permet de penser à autre chose une bonne partie du temps. Mais je ne m’attendais pas à revoir Penelope, pas maintenant, pas comme ça. Je savais vaguement qu’elle avait fait son grand retour à Los Angeles, parce que dans le métier, ça parle beaucoup, souvent pour ne rien dire. Mais cette information là, je l’avais gardée dans un coin de ma tête, sans forcément croire que je la recroiserai un jour par hasard. Et il est arrivé, ce jour. Je m’inquiète de sa blessure au genou, mais ça ne semble pas l’inquiéter elle, tant mieux alors, si ça n’est pas grave.

Je ne sais pas quoi dire, je me retrouve complètement conne, bloquée là face à elle alors qu’il y aurait sans doute des tonnes de choses à dire, je pourrai demander des explications, mais je crois qu’au fond, l’eau a coulé sous les ponts. Un peu au moins. Ma mère me répétait sans cesse que je devais savoir pardonner. Je sais pardonner, pour les petites choses, mais lorsque ça touche à mon coeur, c’est trop précieux pour pardonner si facilement, et j’ai bien peur qu’elle y ait eu accès, malgré elle. « Alors… Tu te balades dans Central Park en journée et pas un paparazzi à l’horizon ? Wow. Soit tu as trouvé la recette magique pour être tranquille soit ta casquette te rend complètement invisible. » Je laisse échapper un léger rire et balaye les environs d’un regard aguerri. J’ai l’habitude. « Je crois que j’ai de la chance aujourd’hui, ils n’ont pas décidé de se lever ce matin. Ou alors ils sont bien planqués. Mais je crois aussi qu’ils en ont marre de me prendre en photo en train de balader mon chien, ça n’a rien de bien croustillant. » Et s’ils ne sont pas là aujourd’hui, ils ont raté mes retrouvailles avec Penelope. Tant pis pour eux, tant mieux pour nous. Je ne garantis pourtant pas qu’il y en ait un ou deux bien planqués, ils sont forts. « Mais la casquette marche plutôt pas mal en général, les lunettes aussi, ça me permet d’être un peu plus tranquille. » Enfin là, je n’ai plus de lunettes, pour lui parler ça me semblait plus respectueux quand même. Je suis à moitié à découvert du coup. « Comment est-ce qu’elle s’appelle ? » demande-t-elle finalement à l’attention de ma chienne qui cherche à renifler partout. Je souris un peu bêtement en la regardant aussi, parce que je m’y suis vraiment attachée à cette petite bête. « Nikita. Elle a tout juste quatre mois. Je crois que je devrais payer un éducateur… » Je repose mon regard sur Penelope. Elle n’a pas tant changé, je trouve son visage plus reposé, peut-être aussi un peu plus épanoui que la dernière fois que je l’ai vue. Je ne sais pas. Elle a plutôt bonne mine. « Et toi alors, tu te cachais où tout ce temps ? »
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Jeu 2 Aoû - 10:08
Il y avait tant d’autres choses à dire, au fond. Comme avec toutes les personnes que j’avais laissées tomber, il y avait ces discussions gênantes que je ne pouvais pas continuer de repousser sans cesse dans l’espoir qu’ils oublient tous ce que j’avais fait. Me retrouver face à mon passé était toujours aussi difficile. Comme si je n’avais finalement pas réussi à l’accepter malgré les années qui s’étaient écoulées, malgré le temps qui avait passé. Je pouvais comprendre les questions restées en suspens, je pouvais comprendre l’amertume. Je pouvais comprendre les rancœurs. Je ne pourrais pas y échapper toute ma vie durant, surtout si je décidais de rester à Los Angeles pour de bon. Et pourtant je gagnais du temps, je tournais autour du pot. J’essayais d’éviter de regarder l’éléphant dans la pièce comme si j’avais l’espoir qu’il disparaisse de lui-même. Mais il me faudrait bien un jour affronter mes peurs et mes erreurs. Reconnaître les torts que j’ai causés et faire amende honorable. « C’est une bonne chose s’ils te laissent un peu respirer, je commente finalement avec un demi-sourire. Ça peut être très usant, à la longue, de devoir toujours regarder par-dessus son épaule. » Et j’en savais quelque chose. Plus jeune, j’avais été incapable de vivre avec les paparazzis. Il n’y a finalement que lorsque mon second mari m’a aidée avec tout ça, que j’ai enfin été heureuse pour la première fois de ma vie – c’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il ne servait à rien de fuir les caméras mais plutôt que je devais apprendre à les utiliser à mon propre avantage. Ce n’est que plus tard que tout ça s’est retourné contre moi. Quand ma fausse-couche m’a cloîtrée chez moi, dans mon lit et qu’ils ont tous commencé à raconter que j’étais devenue folle à lier.

Avec un léger sourire, j’observe la chienne de Leilani. Nikita. C’est joli. Je me demande un instant si je serais capable de m’occuper correctement d’un animal. Et puis je vois mon appartement à Crenshaw et je me dis qu’un chien serait probablement malheureux enfermé entre quatre murs. Alors peut-être que je pourrais adopter un chat. Un chat fait sa vie quand son maître n’est pas là, un chat est un animal très autonome. Je pourrais prendre une perruche, mais une perruche fait beaucoup de bruit et je ne voudrais pas me mettre mes voisins à dos. Je me dis que, finalement, je vais attendre encore un peu avant d’envisager d’adopter un quelconque animal. « Elle est jeune, je suppose que c’est normal qu’elle soit curieuse de tout, je rétorque doucement avant de rire un peu en regardant la chienne renifler tous les coins à sa portée. » Je sens soudainement le regard de la brunette se braquer sur moi et je ne peux m’empêcher de venir accrocher mes prunelles claires aux siennes plus foncées. Nous étions physiquement les antipodes l’une de l’autre. C’était à la fois fascinant et déroutant. Sa question, pourtant légitime et attendue, me déroute une seconde et je me trouble comme une idiote. Je me mords la lèvre inférieure, déviant mon regard avant de lui répondre. « En France. » C’est un peu court et ça n’explique pas grand-chose cela dit. Et Leilani mérite mieux qu’une simple information géographique. « Je me suis installée à Paris pendant quelques années, je reprends doucement. J’avais besoin de m’éloigner de… tout ça. J’ai trouvé un petit boulot, j’ai trouvé un appartement. Et… et voilà… » Et voilà. Mais ça n’expliquait rien et ça n’excusait rien. De simples faits qui ne changeaient rien. « Je suis désolée… d’être partie comme une voleuse, sans rien dire. » Je supposais que c’était la moindre des choses.
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Jeu 2 Aoû - 13:28
 « C’est une bonne chose s’ils te laissent un peu respirer. Ça peut être très usant, à la longue, de devoir toujours regarder par-dessus son épaule. » Elle sait de quoi elle parle, et pour cause, les paparazzi intrusifs ont eu raison de sa peau. Si j’ai la chance de pouvoir passer entre les mailles du filet, Penelope elle, n’a pas eu le même degré de chance, quand on y pense. Ils n’ont pas été tendres avec elle. J’ignore si elle a provoqué le destin à ce propos, mais je sais que ça a été dur pour elle. A notre première rencontre déjà, on avait tout juste vingt ans et elle avait l’air déjà dégoûtée du métier, du showbiz. C’est triste. La jolie blonde décide de changer rapidement de sujet, reportant l’attention sur cette petite boule de poils qui gigote dans tous les sens. Je réponds à sa question sans plus tarder, mais parler de tout et rien à la fois, ça m’intéresse pas. Je suis plutôt du genre à rapidement mettre le doigt sur les choses qui fâchent. Pas pour créer ni l’insécurité ni raviver la blessure, simplement pour crever l’abcès. Ma mère m’a toujours inculqué l’art de la communication, et j’utilise d’ailleurs beaucoup cette technique, liée à ma notoriété, pour passer des messages à ceux qui voudront bien m’écouter. Toujours est-il que je me connais, et je ne resterai pas là face à elle à parler simplement de mon chien ou du temps qu’il fait à L.A.. Alors je mets un premier pied dans le plat, pour voir si elle compte attraper la perche que je lui tends ou non. La France. Très bien. Une part de moi s’évade à l’imagination de son français parlé avec un accent américain tout à fait adorable. Tu t’échappes Lani. Reste concentrée. « Je me suis installée à Paris pendant quelques années, j’avais besoin de m’éloigner de… tout ça. J’ai trouvé un petit boulot, j’ai trouvé un appartement. Et… et voilà… »Je ne la lâche pas des yeux, pour le moment silencieuse, je me contente d’un simple hochement de tête pour lui signifier que j’ai entendu, assimilé la réponse à ma question. Mais j’attends surtout de savoir si elle compte poursuivre la discussion. « Je suis désolée… d’être partie comme une voleuse, sans rien dire. » Bingo. Voilà exactement ce que j’attendais, depuis longtemps, très longtemps. Un rictus prend place au coin de mes lèvres, mélange de remerciement et d’amertume. Plus légère qu’elle ne l’a pourtant été il y a quelques années. « Je t’en ai voulu, je vais pas le cacher. Je t’en ai voulu pendant longtemps. Et puis la rancoeur a fait place à l’inquiétude. J’avais aucun moyen de te joindre, t’avais juste… disparu. » Je soupire un peu et hausse les épaules. « Je me suis fait une raison. Après tout, si tu n’as pas donné de nouvelles, c’est que tu ne voulais pas qu’on sache où tu te planquais. Tu as certainement des raisons valables. » Et je n’attends pas d’elle qu’elle se justifie. Elle a sans doute fait ce qui était le mieux pour elle, à cette période là. « Tu es heureuse au moins ? » Elle est de retour, c’est qu’elle n’a sans doute pas trouvé ce qu’elle voulais à Paris, ou peut-être qu’elle l’a trouvé, mais qu’elle a eu le mal du pays. Peu importe, j’ai étrangement ce besoin de savoir si elle va bien. Je l’ai vu tellement au plus bas que c’est la première question qui me vient, sincèrement. Il est évident qu’il reste une part de rancoeur en moi, d’incompréhension aussi. Surtout que tous ces sentiments ont été ravivés par la perte de ma mère, ajouté à ça la colère que je peux ressentir fréquemment face à cette perte que je vis comme un abandon.
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Sam 11 Aoû - 12:27
C’était finalement salvateur de pouvoir mettre enfin des mots sur cette réalité qui a été la mienne pendant des années. Je n’avais finalement personne à qui parler de ma vie en France et il n’y avait que Ella qui avait connu Poppy. Ici, en Amérique, personne n’avait entendu parler d’elle. De cette autre moi qui m’avait sauvé la vie. Me confier à Leilani a quelque chose de presque naturel, comme si le temps s’était arrêté. Comme si l’eau n’avait pas coulé sous les ponts en mon absence. Je sentais bien pourtant que la brunette avait voulu des explications – et c’était légitime – mais je ne m’étais pas crue capable de pouvoir les lui fournir sans me mettre à pleurer, à rire nerveusement. Sans sentir à nouveau les blessures s’ouvrir et saigner. Il y avait tellement de choses à dire, tellement de souvenirs. Il y avait tellement de souffrances aussi. Je n’étais même pas certaine que Leilani ait tout su de ce qu’il s’était passé. Je ne savais même pas si elle s’en rappelait. Ma grossesse n’avait été un secret pour personne, au contraire. Je me souviens de ces photographies prises dans la rue où j’affichais encore mon ventre rond et mon sourire heureux au bras de mon amoureux. Je me souviens aussi des articles de presse, de ceux qui me disaient être devenue complètement folle suite à la perte de mon enfant. Je n’aurais jamais dû le savoir, mon ex-mari avait tout fait pour me cacher ce que la presse people publiait mais j’étais tombée sur les magazines jetés à la poubelle. J’étais tombée sur des articles sur Internet. Est-ce que la brune avait suivi tout ça ? « Il fallait que je parte, je n’en pouvais plus d’être ici, j’avoue à mi-voix. » Trop de souvenirs, trop de douleurs. Trop de tout.

Leilani se montre compréhensive et je lui en suis terriblement reconnaissante pour ça. Elle aurait juste pu garder en elle toute la rancœur ressentie et l’amertume au bord des lèvres. Il n’en est rien, elle a juste réussi à passer outre pour accueillir mes excuses comme elles lui étaient adressées. Le plus simplement du monde, elle accepte la situation avec tout ce qu’elle comporte : les blancs à compléter et les secrets enfouis et enterrés. Sa question me prend cependant un peu de court et je ne fais que la fixer, les sourcils haussés de surprise. Si je suis heureuse ? « Je ne sais pas, je réponds honnêtement après un silence. J’étais heureuse en France, je vivais paisiblement. » Et c’était sûrement tout ce dont j’avais toujours rêvé depuis des années. Depuis que les projecteurs et la célébrité avaient commencé à m’éclairer, me brûler la rétine de leur lumière factice. « Et revenir ici, c’est… C’est compliqué, je crois. » Je hausse les épaules. Inconsciemment, ma main vient comme chercher la rondeur de mon ventre, celle qui abritait autrefois une vie précieuse et tristement écourtée. « Je dois juste me réhabituer, je suppose. » Je parviens à sourire, un peu. Quelque part, j’avais l’espoir de vivre heureuse à Los Angeles. Même si cette terre était synonyme de beaucoup de choses négatives pour moi, j’avais l’envie de lui laisser sa chance une nouvelle fois. « Et toi, tu travailles sur quelque chose en ce moment ? Ou un nouveau tournage en préparation ? » Je me souviens de son regard qui brillait, de la joie qu’elle dégageait lorsqu’elle se trouvait devant la caméra. Leilani avait toujours aimé la comédie. Elle avait toujours été comme un poisson dans l’eau, à interpréter des personnages aussi différents les uns que les autres. Moi, je paraissais toujours plus désabusée, plus en retrait parce que ce n’était pas un chemin que j’avais désiré emprunter.
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Lun 27 Aoû - 19:18
 « Il fallait que je parte, je n’en pouvais plus d’être ici. »[/color] avoue Penelope d’une petite voix presque tremblante qui me fait vriller le coeur sans que je ne comprenne pourquoi. Je me pince les lèvres. Comment lui en vouloir, avec tout ce qu’elle a vécu. Je ne peux que comprendre, au fond, même si bien sûr je lui en ai un peu voulu. Je suis honnête avec elle, je me dois de lui dire que je me suis inquiétée pour elle, parce que pendant ce tournage, on avait réussi malgré tout à tisser un lien, un peu étrange, peut-être, rempli de non-dits, sûrement, mais il se passait quelque chose, je suis sûre que je n’étais pas la seule à le ressentir. Et puis d’un coup, plus rien. Je ne suis pas de nature rancunière, ma mère m’avait appris à ne pas l’être, me réprimandait chaque fois que je pouvais ressentir cette chose désagréable. Elle a bien fait. Aujourd’hui je me sens plus légère face à cette histoire, même si ça fait remonter beaucoup de choses de recroiser Penelope. Malgré tout, je me dois de lui poser la question, parce que j’ai autant envie que besoin de savoir. Est-elle heureuse désormais ? « Je ne sais pas J’étais heureuse en France, je vivais paisiblement. » Alors pourquoi est-elle revenue si elle était si bien là bas ? Je me pose la question mais ne la formule pas, préférant la laisser poursuivre. « Et revenir ici, c’est… C’est compliqué, je crois. » Je remarque son geste contre son ventre qui pourrait sembler insignifiant et pourtant, je le comprends. « Je dois juste me réhabituer, je suppose. » Je hoche alors la tête légèrement. « Oui, je pense que tu as raison. Enfin, si vraiment tu ne te sens toujours pas à ta place ici, autant repartir et faire ta vie ailleurs. » J’ai toujours trouvé ça bête de se forcer, mais après tout, je ne connais pas les circonstances de son retour, je ne peux ni juger ni analyser correctement. « Et toi, tu travailles sur quelque chose en ce moment ? Ou un nouveau tournage en préparation ? » Un léger sourire étire mes lèvres. Parler de mon métier, j’ai toujours adoré ça. Certains pensent que je me sens supérieure quand je fais ça, mais ça n’est pas du tout le cas. « Je viens tout juste de terminer le tournage d’un film et j’enchaîne sur un nouveau la semaine prochaine, je vais devoir jongler avec la promo, mais j’adore ça. » Elle le sait, ça a toujours été le cas. Je me suis battue pour en arriver là, j’ai donné tout ce que j’avais, et c’est encore le cas aujourd’hui. J’en suis fière d’ailleurs. « Et toi, tu vas faire quoi alors à L.A. ? » Je ne suis pas sûre qu’elle soit revenue pour reprendre sa carrière là où elle l’avait arrêtée, ça ne lui plaisait pas de toute manière, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Voilà que la jolie blonde est en train de me répondre, et je remarque un peu plus loin un paparazzi très peu discret. « Merde. » Je la coupe en plein milieu de sa réponse et lui adresse un regard désolé. « Viens. On est pas tranquilles ici. » Je glisse une main dans son dos pour la guider vers le kiosque un peu plus loin et nous mettre à l’abris d’éventuels regards indiscrets. Cachés derrière, il y a peu de chance que quelqu’un puisse prendre un seul cliché de nous. « Je suis désolée, je t’ai même pas laissée finir… » Je suis même pas sûre qu’elle va en avoir envie maintenant qu’a peut-être germé dans sa tête l’idée que des photos d’elle et moi aient pu être prises la volée.
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Lun 10 Sep - 11:47
Il suffisait de parler de cinéma pour voir le regard de Leilani s’allumer. C’était comme appuyer sur un interrupteur, et alors ses pupilles s’éclairaient. C’est beau à voir, je pense tout à coup. Parce que la brunette avait quelque chose que je n’avais jamais eu – ou que j’avais perdu en chemin : la passion. La passion pour cet art qui nous avait réunies, elle et moi. La passion pour un métier qui m’avait été imposé et que j’aurais sans doute pu aimer si je ne m’étais pas sentie obligée de faire partie de ce monde. Pendant longtemps, je m’étais demandé qui j’étais. Qui j’étais en dehors de Penelope l’actrice, Penelope la starlette hollywoodienne. Penelope, cette enfant star qui était tombée avant de disparaître. Leilani, elle, avait ça dans le sang. Elle était née pour ça. Elle était faite pour ça, contrairement à moi. Et je l’avais vue se battre jusqu’aux ongles pour en arriver là. « Pas reprendre le chemin des plateaux de tournage, en tout cas, je ris doucement, passant une main moite contre ma nuque. De toute façon, aucun réalisateur ne prendrait le risque de travailler avec moi à nouveau. » Je hausse les épaules, presque avec désinvolture. Je me sentais un peu triste à vrai dire, parce que le cinéma avait été toute ma vie à l’époque et que je ne m’étais jamais définie que par mon métier. Aujourd’hui, j’étais une simple inconnue. Une jeune femme lambda. Et bien que cette situation me convienne, la comédie restait malgré tout une part importante de moi. « J’ai trouvé un travail dans une entreprise de cyber-sécurité et je vais sûre– »

Un juron me coupe dans mon élan et je perçois l’urgence dans la voix de la brunette. Fronçant les sourcils, je me laisse embarquer cependant que je tente de comprendre ce qui est en train de se passer. Un nœud me serre l’estomac et je me revois quelques années en arrière, à devoir échapper aux flashs des appareils. À devoir protéger ma vie privée quoiqu’il m’en coûte. Ma gorge s’assèche. Est-ce que ça veut dire qu’on nous a vues ? Est-ce que des photographies ont été prises ? C’est un peu comme retomber dans un vieux cauchemar, un peu trop connu. « Il n’y a pas de problème, tu as bien réagi. » Je tente de sourire, un peu forcée. Personne n’avait semblé faire attention à mon retour en Amérique. Personne n’avait semblé faire attention à mon retour à Los Angeles. Et en une fraction de seconde, à peine, tout avait été ébranlé. « Je vais sûrement m’inscrire à des cours de théâtre si je trouve quelque chose, je continue. Et puis m’occuper de mes parents, aussi. » C’était pour eux, après tout, que j’avais pris l’avion. C’était pour eux que j’avais tout laissé une nouvelle fois. Il était important pour moi de ne pas laisser ma mère partir sans avoir pu lui dire au revoir, lui parler au moins une dernière fois.
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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Lun 17 Sep - 14:30
Je m’intéresse à la vie nouvelle de Penelope, parce qu’elle a changé, ce qui semble évident, et je suis curieuse de savoir ce qu’elle revient faire ici, si elle peut s’épanouir dans une nouvelle portion de vie. « Pas reprendre le chemin des plateaux de tournage, en tout cas, De toute façon, aucun réalisateur ne prendrait le risque de travailler avec moi à nouveau. » Je hausse les épaules légèrement avant de lui répondre calmement. « Je pense que tu te trompes… » Parce qu’encore il y a quelques jours on m’a parlé d’elle pendant une interview, et les gens ne l’ont pas vraiment oubliée, j’en suis persuadée. Elle a fait partie longtemps des figures d’Hollywood, même si elle était jeune, même si elle a sombré. Je crois qu’elle a quand même des admirateurs qui rêveraient de la voir renouer avec ce métier. Finalement, elle m’explique qu’elle a trouvé un boulot, quelque chose qui semble assez basique, mais avant qu’elle n’ait pu finir, je l’embarque avec moi pour fuir les photos d’un paparazzi très peu discret. J’ai peur qu’elle se braque, qu’elle ait peur, qu’elle fuit. « Il n’y a pas de problème, tu as bien réagi. » Je la sens pourtant un peu tendue et cherche malgré tout à la rassurer. « Vu comme il était placé, je pense que personne ne pourra deviner que c’est toi. » J’ose l’espérer en tout cas, je ne voudrais pas que cet idiot foute le bordel dans sa vie, à nouveau. Elle a assez souffert des tabloïds pour en faire à nouveau les frais. Heureusement la jolie blonde arrive à reprendre le dessus, et elle reprend alors la parole. « Je vais sûrement m’inscrire à des cours de théâtre si je trouve quelque chose, et puis m’occuper de mes parents, aussi. » Je souris au début de sa phrase, parce que ça veut dire que ça lui manque, un peu quand même. Mais la fin de sa phrase me fait froncer les sourcils. « Tes parents ? Ça va pas ? » Je ne les connais pas, j’ai seulement croisé sa mère une fois ou deux pendant le tournage de la série dans laquelle on jouait toutes les deux. Mais savoir que peut-être ses parents sont malades ou que sais-je, ça me fait mal au coeur, et ça me rappelle aussi la douleur de la perte de ma mère. Pour le moment, je ne dis rien, je la laisse parler. Je lui parlerai peut-être tout à l’heure de ce cours de théâtre auquel je suis inscrite et auquel je n’ai encore jamais mis les pieds. C’est la prof d’expression scénique qui me fait travailler mes textes qui m’a proposé de venir à son cours mais je n’ai encore jamais trouvé ni la motivation ni même le temps. Peut-être que si j’arrive à convaincre Penelope, ça me donnera envie d’une autre façon. Mais en attendant, je suis attentive à ce qu’elle me raconte vis à vis de sa famille. Ça semble la tracasser beaucoup, et me toucher aussi, par ricochet.
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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Ven 2 Nov - 10:02
Certains jours, je me surprends à repenser à ma carrière d’actrice. Je me surprends à me demander ce qu’il se passerait si je décidais de revenir sur le devant de la scène. Sous le feu des projecteurs. Certains jours, je me dis que je pourrais retrouver tout ça – la célébrité, les caméras, les répliques à apprendre ; d’autres fois, j’ai ce nœud dans le ventre qui me fait comprendre que je ne suis pas prête à replonger dans ce monde. Que je ne suis pas prête à refaire carrière. Est-ce que j’en avais envie ? Je ne savais même pas. Je n’étais même pas certaine de le vouloir. Peut-être n’étais-je pas faite pour ça et peut-être ne l’avais-je jamais été au final. Je lance un léger un sourire à Leilani en seule réponse, touchée qu’elle se montre si positive à mon égard après tout ce qu’il s’était passé entre nous. Et sa compagnie me fait presque oublier notre situation, tout ce qui nous entoure. J’en viens à oublier que nous sommes célèbres, que si j’ai disparu, la brunette, elle, reste une grande figure médiatique ici. Alors je reste sonnée, même longtemps après, quand elle remarque ce paparazzi qui braque son objectif sur nous. Elle tente pourtant de me rassurer mais il y a un battement qui se rate dans ma poitrine. « J’espère que ça ne t’apportera pas de souci, commenté-je doucement. Tu ne dois pas avoir besoin de ça en plus du reste… »

Ça me fait chaud au cœur, de voir que la jeune femme fait attention à moi – plus à moi qu’à elle. J’avais eu tellement peur de la croiser à nouveau ; j’avais tellement eu peur qu’elle m’en veuille ou qu’elle pense que j’ai gâché un beau projet pour elle comme d’habitude. Sa gentille me permet de m’ouvrir un peu, de me libérer et de retrouver les traces d’un passé que j’avais fui. « Pas vraiment… » J’avale ma salive, un peu gênée. « Ma mère est malade. » Je crois que c’était la première fois que je prononçais ces mots à voix haute. Je crois que mettre des mots sur cette réalité rendait les choses encore plus terrifiantes. Ma mère était malade. Elle allait très probablement mourir. Et j’étais revenue sur le sol américain pour pouvoir la revoir, lui faire mes adieux si nécessaire. L’aider à partir. J’avais l’espoir de pouvoir arranger notre relation, pouvoir lui pardonner et me faire pardonner avant la fin. « Je suis revenue en ville quand j’ai appris pour sa maladie. Je n’ai toujours pas osé aller la voir… » J’ai un peu honte de l’admettre, parce que ça n’aurait pas dû être si difficile d’aller voir ma mère. « Je crois que je ne saurai pas quoi lui dire… » Il y avait tellement à dire et les mots me paraissaient pourtant superflus à chaque fois que je m’imaginais lui ouvrir mon cœur.
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Jeu 8 Nov - 15:10
 « J’espère que ça ne t’apportera pas de souci, Tu ne dois pas avoir besoin de ça en plus du reste… » Du reste ? Je ne vois pas exactement à quoi elle fait allusion. Ma vie médiatique n’est pas si chaotique que ça, il faut dire que je n’ai rien à cacher véritablement, mon rapprochement avec mon agent n’en est pas véritablement un, pas trop de vagues, des photos de moi à la plage, en sortie avec des amies, en train de flirter. Rien qui ne porte atteinte à quelqu’un en dehors de moi. J’ai appris à vivre avec ces regards braqués sur moi, ceux des gens, ceux des appareils photos. Je ne les vois quasiment plus désormais, sauf s’il faut protéger quelqu’un de ces derniers, comme maintenant. « T’en fais pas pour moi… ».

Penelope me parle finalement de ses parents, et je sens que quelque chose ne va pas. Ne cherchant pas à passer par quatre chemins, je pose immédiatement la question. « Pas vraiment… Ma mère est malade. » Mon coeur se serre dans la seconde où elle prononce ces mots, faisant appel à mon propre corps de souffrance. Mon regard se voile, se charge d’une émotion nouvelle que j’aurai sans doute préféré ne pas laisser transparaître face à la blonde. J’ai beau être actrice, il y a des situations et/ou des sujets qui sont plus difficiles à traiter. « Je suis revenue en ville quand j’ai appris pour sa maladie. Je n’ai toujours pas osé aller la voir… Je crois que je ne saurai pas quoi lui dire… » Mon regard toujours un peu brumeux, je la regarde, restant silencieuse quelques secondes avant de reprendre la parole, d’une voix légèrement plus rauque. « Tu devrais aller la voir, même si tu ne sais pas quoi lui dire, crois-moi. » Peut-être que Penelope ne me connaît pas, pas bien, pas assez, mais elle n’est pas idiote, pas centrée sur elle au point de ne pas voir ce qui se passe, et je le sens dans son regard, du moins, j’ai l’impression de le sentir. Je n’ai pas parlé de ma mère depuis qu’elle est partie. Penelope la connaissait puisque ma mère m’accompagnait souvent en tournage, elle était mon agent, d’une certaine façon, même si elle avait besoin de se faire aider, et puis on était extrêmement proches. « Ma mère est… elle est… » Bordel ce que c’est dur à dire. Je soupire un peu et lâche finalement une fin de phrase. « Elle est partie. Enfin elle… tu comprends quoi… » J’imagine que vu mon émotion palpable, Penelope ne va pas imaginer qu’elle a juste fui à l’autre bout du pays. « Si tu ne vas pas la voir et qu’elle s’en va, tu le regretteras toute ta vie. ». Parce qu’une mère, on en a qu’une, même si ses rapports avec la sienne ne ressemblent en rien à ceux que j’entretenais avec la mienne, loin de là même.
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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Dim 30 Déc - 12:29
Je n’aurais pas pensé que parler de mes parents, avec Leilani qui plus est, me ferait tant de bien. C’était un peu comme me décharger d’un poids sur mes épaules et sur mon cœur. Je savais bien que ça ne changeait rien à ma situation, à cette décision que je devais prendre au plus vite. Je savais que la brune avait raison qu’elle me disait d’aller la voir au plus vite. Si jamais il était trop tard, je m’en voudrais toute ma vie. Et la culpabilité me rongerait jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à l’intérieur de moi. Ma mère et moi étions peut-être devenues presque des étrangères l’une pour l’autre mais elle restait ma mère. Celle qui avait tout sacrifié pour moi, au fond. Et plus j’y pense, plus je sais ce que j’ai à faire. Il n’y avait que les mots de Leilani pour me rappeler combien la famille était importante. Et je ne veux pas être celle qui se rendrait compte que ma mère comptait plus que tout une fois seulement qu’elle serait partie. Je lance un sourire léger à la brune, la remerciant en silence de son soutien et de ses mots. Mais le sourire s’estompe bien rapidement quand j’intercepte le regard plein de douleur de mon ancienne partenaire à l’écran. J’avais entendu parler de la disparition de sa mère, un peu par hasard. Je m’étais tellement coupée de tout ce monde que j’avais préféré ne plus lire la presse ou ne plus m’intéresser à cet univers. Mais la nouvelle m’avait ébranlée et j’avais beaucoup pensé à elle. À ce qu’elle devait ressentir.

Incapable de dire quoi que ce soit, je viens la prendre dans mes bras. Je reste un instant silencieuse, à la serrer simplement contre moi comme pour lui montrer mon soutien. « Je suis désolée… je souffle à son oreille. » Je savais que les mots ne refermeraient pas les blessures et n’apaiseraient pas la douleur qu’elle devait ressentir. Rien ni personne ne pourrait d’être d’un grand secours en cette situation. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésite pas, je propose en m’écartant. Si jamais tu veux en parler ou même simplement passer la soirée à regarder des vieux films mal faits… Mon appartement ne paye pas de mine et je suis encore à moitié installée mais tu y es la bienvenue dès que tu le souhaites. » Et même si ce n’était que pour lui tenir compagnie ou bien être là pour remplir son verre encore et encore jusqu’à l’oubli. Et même si ce n’était que pour simplement l’écouter ou lui parler de la pluie et du beau temps. Leilani pouvait avoir besoin d’un peu de compagnie. Je ne pourrais pas faire grand-chose de plus mais j’avais des tonnes de mouchoirs pour au moins sécher ses larmes.
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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Lun 7 Jan - 8:41
L’entendre me dire qu’elle et revenue pour les soucis de santé de sa mère mais qu’elle n’est pas venue la voix, ça me vrille l’estomac. Je repense immédiatement à ma mère qui nous a quittés il y a peu et immédiatement mon attitude se transforme, je me crispe un peu, et mes yeux se chargent d’une émotion que je ne parviens toujours pas à contrôler. Et on se dit comédienne. Génial. Sans tarder, seulement le temps de prendre conscience de ce que je viens de lâcher, qu’elle s’approche pour me serrer contre elle. Je suis surprise du geste qu’elle a envers moi, aussi instinctif, à tel point qu’il me faut quelques secondes pour lui rendre cette étreinte. « Je suis désolée… » lâche-t-elle à mon oreille et je ferme les yeux pour tenter de garder le cap, ravaler cette boule qui naît dans ma gorge et ce noeud dans mon estomac qui me vrille les entrailles. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésite pas. » Elle s’éloigne finalement et je réouvre les yeux en priant pour que j’arrive à retenir ces larmes qui cherchent à quitter l’humidité de mon regard. J’ai du mal à croire que j’ai détesté cette fille si longtemps, d’avoir abandonné, d’avoir lâché ce qu’on aurait pu avoir, cette série, ce projet auquel je te nais si fort. Et je la laisse finalement m’étreindre sans rechigner, appréciant même ce contact réconfortant et si vrai. « Si jamais tu veux en parler ou même simplement passer la soirée à regarder des vieux films mal faits… Mon appartement ne paye pas de mine et je suis encore à moitié installée mais tu y es la bienvenue dès que tu le souhaites. » J’ai du mal à croire ce qui est en train de se passer. Cette jeune femme que j’ai qu’à moitié eu le temps de découvrir, d’apprendre à connaître avant qu’elle ne s’enfuit. Elle est là et me propose une aide psychologique face à mon deuil. Je ne sais pas quoi répondre, je suis juste prise de cours. « Je… merci. » Je soupire un peu et lève les yeux au ciel pour ravaler mes larmes, et finis pas souffler un peu pour évacuer une part de cette émotion que je n’avais pas prévue de faire venir. Un raclement de gorge pour éclaircir ma voix et je reprends la parole. « Ça me ferait plaisir qu’on essaie de sa voir dans un contexte plus… simple. » J’esquisse un sourire sans la lâcher des yeux. « Mon numéro perso n’a pas changé, si tu l’as toujours. Et n’oublie pas d’aller voir ta mère plutôt que de regretter de ne pas l’avoir fait. » Je tends le bras et referme ma main tendrement sur son bras, avant de m’éloigner. « Bonne journée Penelope. » Un dernier sourire et je me retourne pour m’éloigner, le coeur battant encore rapidement, étrangement. J’ignore si je la reverrai, mais cette rencontre fortuite m’a pas mal retournée je dois dire…
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elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. (leilani)
Sam 9 Fév - 14:16
Entendre la nouvelle du décès de sa mère me chamboule. Est-ce par pur égoïsme, parce que ma propre mère était gravement malade ? Est-ce parce que je voyais toute la douleur du monde dans ses yeux bruns ? Un peu des deux, sans doute. Parce que, même si ma relation avec ma mère était compliquée et brisée, elle restait ma mère. Et imaginer la perdre un jour était une douleur indescriptible. Imaginer vivre dans un monde où elle ne serait pas, ne serait plus, était plus qu’intolérable. Alors c’est peut-être autant par compassion que par désespoir que je viens la prendre dans mes bras. Comme si j’avais peur qu’elle s’effondre ; comme si j’avais peur de m’effondrer moi-même. En cet instant, j’ai oublié notre passif, j’ai oublié tout ce par quoi on est passées toutes les deux. En cet instant, j’ai oublié qu’à une époque nous étions rivales et pourtant partenaires. Plus rien n’a d’importance si ce n’est mes bras autour d’elle et les siens autour de moi. Comme pour se donner mutuellement un semblant de force, un semblant de courage qui nous permettra d’avancer jusqu’à demain. Après tout, je pouvais bien m’accorder ça. Je pouvais bien m’accorder un peu d’énergie pour ne pas trop vite reculer, retomber dans un gouffre sans fond. « Je t’en prie, je murmure cependant qu’elle s’écarte de moi, des émotions multiples striant son visage couleur de pain d’épices. »

Un court silence s’installe et je le sens confortable sur ma peau, comme s’il est devenu doux de rester en sa compagnie avec pour seule conversation le silence entre nous. Leilani semble avoir besoin de se remettre de ses émotions, et je la comprends. Moi-même, j’ai besoin de retrouver un certain ordre à tout ce que je ressens, à tout ce que je pense aussi. « Ça me ferait plaisir aussi, je rétorque sans même avoir eu besoin d’y réfléchir. » Je me surprends à sourire avec beaucoup de chaleur, détendu et à l’aise comme si la situation était habituelle. Et je ne peux qu’acquiescer lorsqu’elle me rappelle son numéro, quand elle me rappelle aussi d’aller voir ma mère avant qu’il ne soit trop tard. Je sais qu’elle a raison ; je sais que je dois le faire. Alors je le ferai – peut-être pas demain, mais je le ferai. « Bonne journée à toi aussi, lâché-je. On se revoit bientôt. » Je suis étonnée par ma propre audace mais je me sens sincère. J’ai envie de revoir Leilani. Je l’observe partir, jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse derrière les arbres, avant de reprendre ma propre course, la tête encore ailleurs. Dans cette conversation qui me semble comme irréelle.
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