birthday queens. (dakovalie)

Je ne pensais pas avoir autant d'affaires, vraiment pas. " Avaaaaaa ? " Je gueule à travers l'appartement, espérant que ma coloc m'entende à travers la porte de la salle de bain. Non vraiment, elle est trop loin. Je traverse le salon en enfilant mon jean par dessus le seul vêtement que je porte actuellement et ouvre la porte tout en boutonnant le tout. " Dis Ava, tu me prêtes ton haut bleu ? " Y'a pas franchement de gêne entre nous, y'en a jamais réellement eu. Ni de garde robe séparée je crois. Je sais même pas pourquoi je demande finalement. L'acceptation quand même en poche, je retourne dans notre chambre continuer de foutre le bordel pour mettre la main sur le fameux haut. Avec le déménagement c'est l'enfer. On aurait plus vite fait de tout mettre dans le même carton vu que de toute façon ça va au même endroit. Notre chambre.

J'attends qu'elle soit prête et nous voilà en route. Elle a l'habitude d'y bosser mais ce soir ce n'est pas le cas. Non, une soirée juste nous deux qu'elle m'a dit. Moi non plus je ne travaille pas comme ça, on pourra profiter et boire et profiter et s'amuser. Tout ça au moins. Bras dessus bras dessous avec Ava, on approche du bar. " Taxi pour ce soir hein ? " Que ça prouve bien l'état dans lequel je compte me mettre ce soir. On n'a pas tous les jours 24 ans. D'ailleurs ça n'arrive qu'une seule fois, c'est le principe. Je regarde la brune qui a un drôle de sourire sur les lèvres. Je ne le comprends pas jusqu'à ce que j'entre dans le bâtiment. C'est pas compliqué, tous les gens qui sont là je les connais. Collègues, amis, ouais y'a quasi tout le monde. Et une Ava avec un grand sourire à côté de moi.

Habituellement, Avalon partageait tout avec sa co-chambrée, lui racontait chaque détail de sa vie, la prévenait de tous ses plans. Mais cette fois, elle n’avait pu rien dire. Alors, elle avait un peu pris ses distances, prétextant la fatigue de fin de croisière et l’agacement des cartons à faire, pour s’éloigner et ne pas risquer de faire une gaffe. Et puis, il fallait avouer que c’était aussi plus pratique pour passer les divers appels et envoyer les quelques mails que nécessitait une surprise telle que celle-là. Le jour J, à même pas une heure de leur arrivée au Planet, Avalon était encore occupée à confirmer l’adresse à l’aide de quelques SMS. Elle répondait d’ailleurs à un message quand Dakota vint la voir dans la cuisine pour lui demander son haut bleu à prêter. Sa co-chambrée était à moitié dénudée, mais la barmaid n’y fit même pas attention – cela faisait des mois qu’elle n’y faisait plus attention –, se contentant de lui confirmer qu’elle pouvait prendre le fameux haut, tandis qu’elle cachait son téléphone dans la précipitation. Elle-même s’était habillée à la va-vite tellement elle avait de choses à penser. Et puis, la bonne majorité de ses vêtements étaient coincés dans des cartons. Jean noir, tee-shirt noir aux manches courtes roulées jusqu’aux épaules et chapeau crème vissé sur la tête, c’était tout ce qu’il lui fallait pour se sentir à l’aise, prête à s’amuser jusqu’au bout de la nuit s’il le fallait. Finalement, elle glissait son smartphone dans sa poche pour venir attendre Dakota dans le salon. Elles ne tardèrent pas à partir et, au fur et à mesure qu’elles approchaient du Planet, Avalon avait de plus en plus de mal à contenir le sourire bête qui menaçait de lui envahir les lèvres. L’angoisse laissait peu à peu place à l’excitation. Elle avait hâte que Dakota se trouve face à ce qu’elle lui avait préparé pour son anniversaire. « Taxi pour ce soir hein ? » lui demandait sa co-chambrée. Et la réponse de la barmaid ne se fit pas attendre. « Evidemment. Ne crois pas que tu vas pouvoir sortir d’ici debout. » Elle lui adressait un clin d’œil avait de lui ouvrir la porte, l’invitant à passer devant elle. Avalon sentait que son cœur tambourinait de plus en plus fort dans sa poitrine alors qu’elle ne cherchait même plus à contenir le sourire béat qui avait envahi son visage. Passant la porte du Planet tout juste après Dakota, Avalon ne tarda pas à voir toutes ces têtes qu’elle était parvenue à réunir, et elle faillit en verser une larme de joie. Elle avait demandé à ses collègues du Planet de décorer les locaux pour l’occasion et les filles semblaient s’être prises au jeu. La banderole « Joyeux anniversaire » qu’elle avait fabriqué elle-même, était étendue en travers de la salle. Des ballons étaient également gonflés et déposés sur le sol, un peu partout dans l’enceinte du bar. « SURPRISE ! » hurlait Avalon avant de rire aux éclats, heureuse de voir que sa co-chambrée n’avait pas fuit à toutes jambes face à ce qu’elle avait trouvé là. La salle entière reprenait en écho son cri et la barmaid n’aurait pas pu en être plus fière. « Et encore joyeux anniversaire. » lui glissait-elle avant de venir déposer un baiser sur la joue de son amie. « J’ai essayé d’inviter le plus de monde possible, vraiment. Et je crois qu’ils sont tous venus… » Avalon se retournait, laissant son regard balayer la salle jusqu’à ce que, enfin, ses prunelles parviennent à capter la teinte rousse d’une chevelure. « Et j’ai même une super méga surprise. Genre, la cerise sur le gâteau. » Elle attrapait Dakota par la main, l’entrainant vers celle qui devait être Ophélie. Du moins, elle espérait qu’il ne s’agissait pas d’une cliente lambda du Planet, car quelques habituées étaient tout de même présentes. Alors elle croisait les doigts, littéralement, tandis qu’elle entrainait sa co-chambrée dans la direction de la rouquine.

Je suis restée bien longtemps plantée comme un piquet dans mon dressing à inspecter toutes les tenues que je pouvais posséder. Vêtements, chaussures. Sous-vêtements. Et il me restait encore à ouvrir ma boîte à bijoux. Pourquoi est-ce que j’avais accepté l’invitation de Avalon, déjà ? Pour Dakota, d’abord. Ensuite, parce qu’il s’agissait d’un anniversaire et les anniversaires étaient importants. Enfin, parce que j’avais envie. Comment refuser de fêter l’anniversaire d’une personne qui prenait petit à petit de l’importance dans ma vie ? Sauf que ça ne changeait rien au problème de la tenue. Est-ce que je me la jouais sexy à nouveau, avec un pantalon en cuir comme la toute première fois en discothèque ? Est-ce que, au contraire, je faisais ressortir la petite fille sage en moi pour faire bonne impression à tous ces autres invités que je ne connaissais pas et que j’allais rencontrer ? Sur le lit, j’ai étalé une robe blanche, à côté le pantalon en cuir en-dessous d’un crop-top rouge à col Bardot, et encore à côté un haut blanc en coton assorti à mini-short en jean. C’est finalement quand j’ai décidé de me boucler les cheveux afin de les laisser lâchés que j’ai fait le choix du pantalon de cuir et du haut rouge. Les boucles rousses sur mes épaules nues, c’était sensuel sans en faire trop puisque le pantalon faisait tout le travail pour moi.

C’est donc comme ça que je me suis retrouvée au Planet, entourée d’inconnus tous aussi excités les uns que les autres dans l’attente de Dakota et de Avalon. J’avoue que j’étais un peu nerveuse à l’idée de voir la brune. Sa colocataire m’avait invitée mais était-elle seulement sûre que son amie aurait accepté de m’avoir à sa fête d’anniversaire ? Alors que j’attends près du bar, je lance un regard à mon petit sac dans lequel j’ai mis le cadeau emballé et manque de grimacer. Peut-être que je voulais en faire trop. Peut-être qu’elle allait trouver ça vulgaire. Ou peut-être qu’elle allait en rire. En vérité, je ne connaissais pas tellement ses goûts alors j’avais fait avec ce que je savais d’elle et de ce qu’elle aimait. Je n’ai pas le temps de plus y penser que la porte s’ouvre et que la foule hurle avec fracas comme dans une de ces séries télévisées pour adolescents. Je me sens rire légèrement alors que le bruit des conversations reprend et que j’entends des ‘bon anniversaire’ fuser un peu partout alentour. Je profite de l’excitation ambiante pour commander un Martini sec que j’avale d’un trait. Je crois que j’étais véritablement plus nerveuse que je ne l’imaginais. Alors quand je sens un doigt qui tapote mon épaule, j’ai le cœur qui remonte dans ma gorge. Stupidement, j’ai l’impression de me retrouver dans un film parce que je bouge comme au ralenti lorsque je me retourne. C’est Avalon que j’aperçois en premier, puis Dakota. Ma respiration s’accélère un peu et j’ai la poitrine douloureuse soudainement, mais je ne peux m’empêcher de sourire. « Tu vas beaucoup l’entendre ce soir mais je suppose que c’est de rigueur alors bon anniversaire, je lâche parce que je ne trouve rien de plus intelligent à dire. » Je dépose un baiser sur sa joue. « J’espère que ça ne dérange pas, Avalon m’a invitée, je reprends. Et ça me faisait plaisir de te voir souffler une bougie de plus, alors… » J’aurais certainement pu trouver une meilleure manière de présenter les choses mais j’avais mis toute mon énergie à choisir le cadeau parfaite et la tenue la plus à-même de lui plaire – mon cerveau avait pris la fuite au moment où elle avait passé la porte du Planet.

Je pensais que je passerai la soirée tranquille avec Avalon, juste nous deux. Mais ce n’est visiblement pas ce qu’il va se passer. Elle m’a amené au Planet, pour boire un verre. Quelque chose de simple en apparence. Jusqu’à ce que j’entre et qu’un “ surprise “ retentisse avec l’apparition de mes amis. Y’a une banderole avec écrit joyeux anniversaire, banderole qui à mon avis a été confectionnée par la brune qui me sourit de toutes ses dents à côté de moi. ” T’es dingue putain ! “ Mais je dis ça en rigolant, parce que oui, ça me fait rire. Elle vient m’embrasser sur la joue et je soupire en levant les yeux au ciel. Elle n’est pas croyable. Et en même temps j’en attendais pas moins d’elle. On ne se connait pas depuis si longtemps que ça avec Ava et pourtant, j’aurai fait la même chose pour elle. Et je le ferai peut être, je verrai. Même si elle pourrait y penser alors non, je prévoirai autre chose. J’ai le temps encore et puis maintenant, je dois me concentrer sur cette soirée. Ma coloc m’explique qu’elle a invité le plus de monde possible et qu’ils sont tous venus. Je suis impressionnée de voir d’ailleurs certaines têtes et je ne sais pas comment elle les a trouvé. ” Je vois ça. “ Mon sourire garde son intensité, je scanne la salle, je réponds aux signes qu’on m’adresse. Je suis prête à profiter de la soirée mais Ava a visiblement une autre surprise pour moi. La cerise sur le gâteau qu’elle me dit. ” Qu’est ce que tu m’as préparé encore ? “ Parce que je ne vois pas trop ce qu’elle peut avoir fait de plus. Alors forcément, quand je vois la chevelure rousse apparaître dans mon champ de vision, je réalise tout de suite. je ne savais même pas qu’elles se connaissaient. Mais ça ne me dérange pas qu’elle soit ici Ophélie. Vraiment pas. Surtout quand je vois son pantalon en cuir et ce haut rouge. Pas le même que la première fois que je l’ai croisé en boîte mais il lui va tout aussi bien. ” Merci. “ Simple mot que je réponds lorsqu’elle me souhaite bon anniversaire. ” Non, ça ne me dérange vraiment pas. Au contraire même. “ Je lui fais un clin d’oeil avant d’attraper l'instigatrice de tout ça par la taille et de lui plaquer un bisou bien bruyant sur la joue. ” T’es la meilleure tu le sais ça ? “ Bien sur qu’elle le sait. ” Bon alors, t’as d’autres surprises où on peut commencer à boire, danser et faire la fête ? “ Je suis consciente que je dois aller saluer le reste des invités mais pour le moment je préfère encore un peu profiter de la vue.

Avalon s’était découvert une véritable passion dans la préparation d’anniversaires surprises. Un instant, elle avait même envisagé de postuler dans la société où travaillait Dakota pour pouvoir continuer à faire ça toute sa vie, mais elle s’était rappelé ce que lui avait dit sa colocataire sur les clients parfois un peu trop pointilleux, alors elle avait rapidement chassé cette idée de son esprit. Le Planet était déjà un endroit merveilleux dans lequel s’épanouir. Un endroit dans lequel elle se sentait réellement chez elle ; où elle se sentait en mesure d’être elle-même sans avoir besoin de cacher sa personnalité et sa façon d’être derrière un tailleur trop serré. Des étoiles pétillaient dans les yeux d’Avalon tandis qu’elle observait la réaction des deux jeunes femmes face à elle. « Tu vas beaucoup l’entendre ce soir mais je suppose que c’est de rigueur alors bon anniversaire. » glissait Ophélie à l’intention de Dakota, avant de venir déposer un baiser sur sa joue. Avalon dût redoubler d’efforts pour ne pas se mettre à sauter de joie. Elles étaient vraiment trop mignonnes ces deux-là. « Merci. » La réponse de la brune était sobre mais cela pouvait se comprendre. Elle devait être surprise par la présence de la rouquine. « J’espère que ça ne dérange pas, Avalon m’a invitée. Et ça me faisait plaisir de te voir souffler une bougie de plus, alors… » Ophélie se posait vraiment beaucoup de questions. A aucun moment Avalon n’avait douté du fait que Dakota serait heureuse de croiser le chemin de la future mariée. Elle avait juste eu une légère crainte à l’idée que sa colocataire lui demande comment elle avait débusqué Ophélie, et qu’elle la prenne pour une psychopathe en apprenant ce qui s’était passé au moment de la croisière. « Non, ça ne me dérange vraiment pas. Au contraire même. » Elle agrippait alors Avalon par la taille, la collant contre elle pour venir lui déposer un baiser sur la joue. « T’es la meilleure tu le sais ça ? » La barmaid esquissait une légère moue, hochant la tête de façon positive avant de se mettre à exploser de rire. « Arrête tes bêtises, j’veux rendre personne jaloux. » plaisantait-elle. Elle déposait néanmoins un baiser sur la joue de Dakota, tout en faisant signe à Ophélie qu’elle avait fait du bon travail. Son pouce en l’air signifiait grosso modo qu’elle était heureuse que la rouquine ait fait le déplacement, justement parce qu’elle voyait que cela faisait grandement plaisir à sa colocataire. «  Bon alors, t’as d’autres surprises où on peut commencer à boire, danser et faire la fête ? » Avalon fit semblant de réfléchir avant de répondre : « Hm, je dirais que… La fête peut commencer ! » Un grand sourire venait prendre place sur son visage alors qu’elle poussait Dakota en direction d’Ophélie. Ça ne lui allait pas vraiment de jouer les cupidons, mais elle aimait l’idée que sa co-chambrée puisse passer du temps avec la rouquine loin de cette agence de mariage. « Vous voulez quelque chose à boire ? Oui ? Très bien, je vais vous chercher ça. » Et elle s’éclipsait après avoir adressé un dernier clin d’œil à Dakota.

J’avais un peu l’impression d’être comme un chien dans un jeu de quilles. Étais-je à ma place ? Probablement pas. Pas vraiment. Et pourtant Avalon faisait de nombreux efforts pour me mettre à l’aise et me faire comprendre que j’étais la bienvenue à cette soirée. Mais je suppose que j’avais juste la sensation de m’imposer, en quelque sorte. Je suppose que j’avais peur de paraître un peu trop intrusive ou imposante auprès de Dakota. Après tout, je ne savais plus vraiment comment agir, me comporter auprès d’elle pour éviter qu’elle ne pense que je faisais du forcing. Je ne voulais pas passer pour une gamine désespérée qui se voyait refuser son jouet et qui commençait à faire une crise en plein centre commercial. Alors je préférais me rassurer en observant le sourire confiant de la colocataire de Dakota ; je préférais me rassurer en me disant que la brunette n’avait pas l’air contrariée – bien au contraire. Ce qui était un peu plus gênant, cela dit, c’est surtout la façon qu’a Avalon de se comporter, de jouer les entremetteuses entre son amie et moi. C’était drôle, il fallait l’avouer. Et sa bonne humeur était communicative, son sourire était contagieux. Avalon était un véritable rayon de soleil quand elle ne jouait pas les caddies sur un terrain de golf. « Je prendrai un Appletini, s’il te plaît. » La subtilité et Avalon faisaient littéralement dix mille mais c’était presque attendrissant. Je ne savais pas vraiment quel était le but de sa manœuvre ou pourquoi elle semblait si prompte à voir un rapprochement entre sa colocataire et moi. Tandis qu’elle s’éclipse en direction du bar, je me retrouve seule avec la brunette et laisse un silence s’installer. « Avalon est… amusante, je me permets de lancer, un petit rire entre mes lèvres. Je comprends pourquoi tu l’apprécies autant. Elle a l’art et la manière de se faire aimer, je crois. » J’aurais pu la trouver bizarre, un peu folle aussi. J’aurais pu la trouver clairement effrayante à m’avoir débusquée lors de la croisière – mais je ne pouvais m’empêcher de la trouver attachante. Elle avait cette aura qui faisait qu’on ne pouvait pas ressentir autre chose que de la tendresse pour cette grande brune au regard d’enfant. « Alors, tu ne te doutais vraiment pas que Avalon avait organisé tout ça ? » Elles qui semblaient si proches, si fusionnelles à en écouter Dakota, la musicienne aurait sûrement dû se douter que quelque chose se tramait, non ? J’aurais voulu avoir une personne de qui être aussi proche que l’étaient les deux amies. J’avais eu ce rapport avec ma sœur Claire mais je me retrouvais un peu plus seule, aujourd’hui.

Rendre quelqu'un jaloux. J'ai pas besoin d'être Einstein pour comprendre qu'elle parle de Ophélie. Personnellement je m'en fiche, j'suis pas du genre à être mal à l'aise pour ce genre de choses. Mais pour la rouquine, c'est pas la même chose. Y'a des fois j'hésite à la bâillonner mon Ava. Mais je ne le fais pas. Parce qu'une vie où on ne l'entend pas parler, ce serait vraiment triste. Mais c'est l'heure de s'amuser. Même si cette soirée est quelque peu étrange. Je suppose qu'elle est pour moi donc je peux exiger qu'on commence à s'amuser. Sinon à quoi bon être là. Ava s'éclipse d'ailleurs, pour nous chercher à boire. " Comme d'hab' ! " Une bière quoi. Pas bien compliqué, j'aime la bière. Ou des fois le vin avec Hina, mais ça lui est réservé. Ce n'est pas ce que je préfère.

Je me tourne vers Ophélie lorsqu'elle commence à me parler d'Ava. " Et encore, j'la trouve pas trop en forme là. Peut être stressée. " Je me mets à rire. Vu la tornade qu'on a déjà là, c'est difficile de se dire qu'elle peut être plus dynamique que maintenant. Mais pourtant c'est le cas. " Elle est spéciale mais c'est un spécial exceptionnel. Y'en a pas deux comme elle. Des fois j'me dis que c'est triste, parce que je ne compte pas la partager mais d'autres fois je me dis qu'un monde envahi d'Avalon ce serait un vrai bordel. " Au final je suis tout autant givrée qu'elle, je suppose que j'arrive mieux à le cacher. Bon d'accord, je le suis un poil moins qu'elle. Plus sur la réserve. Mais quand on ne doit pas me comparer à Ava, j'suppose que j'apparais comme quelqu'un de bien barré déjà. Je secoue la tête face à la question posée. " Pas du tout ! Elle est douée pour changer de sujet, détourner la conversation ou carrément me cacher des choses. Mais elle ne le fait jamais en pensant à mal alors tout va bien. " Oui, tout va vraiment bien. " C'est elle qui est venue te voir ? Vous avez manigancé ça à deux ? " Je ne pensais même pas qu'elles se parlaient autant que ça. J'sais pas c'est bizarre mais au fond ça me plait aussi. Je suis curieuse de savoir comment ça s'est passé tout ça.

Le but de les réunir était tout de même de les laisser parler un peu. C’était pourquoi Avalon n’avait pas tardé à s’éclipser pour aller chercher à boire. Dans son dos, elle entendait Dakota lui crier qu’elle voulait la même chose que d’habitude. La barmaid se tournait vers elle, dressant ses deux pouces en l’air pour lui témoigner que le message était bien reçu, avant de se diriger vers le bar. Elle passait de l’autre côté du comptoir, retrouvant sa place habituelle alors qu’elle adressait quelques sourires aux personnes présentes. Elle reconnaissait les visages de quelques clients réguliers du Planet, mais la plupart des personnes accoudées au bar étaient là pour l’anniversaire de Dakota et cela lui réchauffait le cœur. Face à l’affluence, Avalon aidait ses collègues à servir quelques verres, tentant de faire au mieux pour que chacun passe une bonne soirée. Elle lançait des coups d’œil en direction de son amie et de la rouquine, vérifiant que tout se passait bien. Mais après avoir servi quelques consommations, elle se dit qu’il ne fallait pas qu’elle fasse trop patienter les deux jeunes femmes. Elle attrapait un plateau sur lequel elle déposait trois bières fraichement servies. Avalon les rejoignait alors, arrivant dans le dos de Dakota. « C’est elle qui est venue te voir ? Vous avez manigancé ça à deux ? » parvint-elle à percevoir. « En fait, elle a manigancé ça toute seule et elle m’a obligée à y prendre part. » déclarait-elle sur un ton faussement outré, alors qu’elle revenait prendre part au cercle de conversation. Elle laissait échapper un léger rire. « On a fait un petit échange à l’amiable : elle m’apprenait à jouer au golf comme le tigre des bois, et moi, j’acceptais de te ramener à ta fête surprise. » Elle adressait un clin d’œil en direction d’Ophélie. Evidemment, les choses ne s’étaient pas tout à fait passer ainsi, mais dans le fond, Avalon était toujours aussi inquiète à l’idée que Dakota pense qu’elle avait été trop loin dans sa façon d’aborder la rouquine. Pourtant, si celle-ci était venue, c’est qu’elle n’avait pas été aussi traumatisée que ce que la barmaid aurait pu croire. « Et voilà vos bières. J’espère que tu aimes ça, j’ai pas pensé à te demander. » Elle esquissait une légère moue alors qu’elle se tournait vers Ophélie. Au pire, ce n’était pas bien grave, il lui suffisait de retourner derrière le bar pour aller lui chercher autre chose.

« Vrai que ça serait sûrement l’apocalypse, une armée de Avalon qui envahit la Terre, je ris, laissant mon regard dériver jusqu’à la brunette partie chercher nos boissons. » Parler de l’amie de Dakota était un peu comme si je me cachais derrière de hautes murailles. Parler de Avalon était un peu comme si je lançais un peu de poudre aux yeux de ma wedding-planneuse pour éviter d’avoir à affronter l’éléphant dans la pièce. Est-ce que j’étais la seule à me sentir un peu tendue ? Probablement. Je n’avais pourtant aucune raison de l’être. Même si la dernière conversation avec Mademoiselle Reeves me restait en mémoire comme un mauvais souvenir au goût âcre, je ne devais pas – je ne pouvais pas – me focaliser sur ça. Elle avait été très claire et j’avais bien compris que tout ce qui était trop compliqué ne lui plaisait pas. Et j’étais clairement une fille compliquée – mais pour une soirée, peut-être, je pouvais juste être un peu plus simple. Juste pour que Dakota se rende compte que je n’étais pas qu’une gamine à problèmes. « Euh… » La question de la brune me laisse un peu pantoise et je ne sais pas quoi lui répondre. J’étais d’avis que je n’avais pas réellement participé – voire pas du tout – à l’organisation de cette fête d’anniversaire. Mais je ne savais pas ce que Avalon voulait lui dire à ce propos. Ce qu’elle voulait lui dire sur notre rencontre pour le moins étonnante. Et comme si son amie avait entendu mes pensées emmêlées et mes cris d’alarme silencieux, je vois Avalon revenir, répondre à ma place – ce qui m’arrange bien. La version de la brunette semble me donner un rôle que je n’ai pas tenu et je me sens mal à l’aise à l’idée que Dakota puisse penser que j’ai quelque chose à voir avec tout ça alors que sa meilleure amie s’est chargée de tout. Absolument tout. « C’est vrai qu’on a passé un petit accord mais tout vient de Avalon, de l’idée à l’organisation, je précise. Moi, je n’ai fait qu’accepter de venir. » Je hausse rapidement les épaules, avant de prendre la bouteille tendue par la jeune femme tout en la rassurant qu’une bière c’est parfait pour moi. « Puis, il faut bien avouer que c’était drôle de jouer au golf avec elle, lâché-je avec amusement à Dakota. Alors, ambidextre ou nyctalope, cette semaine ? » Je lance un clin d’œil à Avalon avant de lever un peu ma bière puis d’avaler une longue gorgée.

Avalon jubilait totalement à l’idée d’avoir réussi à faire venir Ophélie à l’anniversaire de sa meilleure amie. Elle savait que la rouquine était importante pour Dakota, aussi était-ce le prénom qu’elle avait inscrit en premier. Tout en haut de sa liste. Et s’il n’avait pas été évident de trouver comment la contacter, tout s’était finalement fait très naturellement, à bord du navire de croisière. Enfin, au cours d’une escale, mais pendant la croisière, ce qui revenait au même. « C’est vrai qu’on a passé un petit accord mais tout vient de Avalon, de l’idée à l’organisation. Moi, je n’ai fait qu’accepter de venir. » La barmaid secouait la tête d’un air faussement consterné. Ophélie aurait au moins pu faire semblant. Juste pour la blague. Elle ne comprenait pas tellement en quoi cela dérangeait la rouquine, même si elle le prenait plutôt avec humour. De toute façon, elle prenait l’ensemble de sa vie avec humour. C’était un peu son crédo. « Et moi qui comptais te mettre à dos mon organisation désastreuse. Tu me coupes l’herbe sous le pied. » fit-elle semblant de se plaindre. A côté d’elle, Ophélie haussait simplement les épaules. Prise dans un élan d’honnêteté, elle avait l’air totalement encline à énoncer à Dakota comment elles avaient été amenées à se parler pour la toute première fois. « Puis, il faut bien avouer que c’était drôle de jouer au golf avec elle. Alors, ambidextre ou nyctalope, cette semaine ? » La rouquine lui adressait un clin d’œil et Avalon explosait alors de rire. Okay, là, c’était à son tour d’expliquer où Ophélie voulait en venir. Hors de question que Dakota se sente mise de côté. « Elle se moque de moi. Pendant la croisière, j’ai sacrifié mon jour de congé pour venir jouer à ce sport de satan, avec pour seul objectif de l’aborder pour lui demander de venir à ton anniversaire. » Elle tirait la langue en direction d’Ophélie, comme une véritable gamine. « J’ai dit que j’étais ambidextre juste parce que je ne savais pas dans quel sens je devais tenir son bâton là, et du coup elle m’embête avec son insulte. C’est honteux. Tu devrais peut-être suggérer à ta copine d’arrêter de me chercher. » finissait-elle par lâcher sur le ton de la confidence à Dakota. Puis, elle prit un instant pour réfléchir. Elle n’avait pas fait une boulette là quand même ? « Enfin, copine. Vous m’avez comprise quoi. Enfin… De toute façon, on est dans un pays libre ici. A mort le mariage et faites ce que vous voulez du moment que vous vous amusez. » Okay, il était temps d’arrêter de s’enfoncer. Levant son verre en l’honneur de l’anniversaire de Dakota, Avalon s’empressait ensuite de le porter à ses lèvres. Au moins, si elle buvait, elle ne pouvait pas parler. Et donc, elle ne pouvait pas dire n’importe quoi. CQFD.

ophélie m'explique que l'idée vient d'elles deux finalement. je trouve ça toujours marrant de me dire qu'elles ont organisé ça à deux comme je trouve ça étrange. comme si deux parties de mon monde se rencontraient. mais ça donne un résultat plutôt agréable je dois le reconnaître. " j'aurai bien aimé être une petite souris pour voir avalon avec un club de golf en main. " parce que là comme ça j'avoue que je ne visualise pas vraiment la chose. ou plutôt, ce que je visualise est vraiment hilarant. mais je suis certaine qu'elle ne s'en est pas trop mal sortie. je récupère la bière et trinque avec mes deux organisatrices de soirée. je vois la première gorgée tandis que mon amie m'explique pourquoi elle s'est imposée ce sport. juste pour cette soirée. en somme juste pour moi. je suis quand même touchée mais avalon a ce côté... extrême. quand elle a une idée elle y va à fond sans aucun doute. c'est marrant de les voir rire ensemble mais c'est bizarre de ne pas comprendre de quoi elles parlent. un peu exclue de leur duo. mais je ne peux pas leur en vouloir. ce serait stupide vu les circonstances. alors j'écoute et je manque de m'étouffer quand avalon parle de copine en citant ophélie. " c'est pas vraiment ma copine tu sais. " je souris en le disant mais c'est certain que je suis incapable de dire ce qu'on est ophélie et moi. c'est un mystère complet. si on s'en tient aux faits, c'est une cliente de notre boîte qui organise des mariages. c'est la cliente, je suis l'organisatrice de son mariage. mais ce sont les faits. avec tout ce qui s'est passé sur the chart, la croisière, j'avoue que c'est totalement le bordel. et puis avalon elle continue, elle en rajoute sur cette histoire. " ouaaaaais voilà on fait ce qu'on veut alors on va boire, on va s'amuser et je vais profiter à fond de cette soirée que vous m'avez organisée. vous êtes les meilleures. " je m'approche d'ophélie et lui plaque mes lèvres sur la joue droite avant de faire pareil sur la joue gauche d'avalon. et oui, je suis prête à m'amuser. c'est pas tous les jours que je fêterai mes 24 ans.