Tu es un soleil dans cette vie si sombre (Tian)

Un sms de sa part, et sans comprendre, tu venais sortir de chez toi après avoir enfilé ta veste en cuir. Tu ne sais pas pourquoi , mais à chaque fois t'étais le premier à lui venir en aide. Il avait juste à t'envoyer un sms, et d'un coup, tu venais l'aider, le soutenir. Tu pouvais comprendre dans un sens, les rues, le soir, étaient loin d'être toutes tranquilles. Et tu en savais quelque chose, tu étais plutôt un oiseau de nuit, à te perdre dans les rues, écouteurs sur les oreilles, à profiter du calme. Et encore une fois, sa demande, de le raccompagner chez lui, était un très bon moyen de sortir de cette maison. Devenant trop petite à ton avis. Tu mettais de l'argent de côté pour avoir ton propre appartement. Tu n'en pouvais plus de toutes ses phrases, leur reproches et regards qu'ils avaient sur toi . Toujours à te remettre en cause sur ton comportement. À force, tu avais l'habitude depuis ta naissance d'avoir des reproches et c'est sûrement pour cette raison que tu avais cette énorme carapace autour de toi. Tu ne voulais pas qu'on rentre dans ton intimité et tu ne parlais pas beaucoup surtout. Mais avec Tian, c'était différent encore une fois. Tu tentais de le comprendre, il était ton opposé et pourtant, tu aimais sa présence, son petit visage d'ange. Étrangement, auprès de lui tu te sentais bien. Puis, vous avez pas mal de point commun. Est-ce que tu avais enfin trouvé un ami, une personne de confiance? Tu ne savais pas, car au fond, ce n'était clairement pas ton genre. Mais avec Tian, t'avais bien envie de lui donner une petite chance, tout en restant sur tes gardes, car oui, tu étais ainsi. Toujours à te méfier des autres.

Cigarette au bout de tes lèvres. Encore une mauvaise habitude, tu t'empoisonnais la vie, mais à quoi bon se battre. On allait tous mourir de quelque chose un jour. Tu de toute façon, tu ne te voyais pas vivre vieux. Tu te dirigeais donc jusqu'à la supérette dans laquelle il travaillait. Finissant ta cigarette, jetant le mégot au sol avant de s'adosser contre le mur. Téléphone en main, tu venais envoyer un sms à Tian pour lui dire que tu étais arrivé.

La soirée paraît longue. Très longue. Tu as l'impression de ne plus en voir le bout. Tu as finis plus tôt ta journée de cours et vu que tu n'aimes pas rester seul et broyer du noir en pensant à ton ex petit-ami, tu as préféré bosser plus tôt que prévu. Le patron n'avait rien contre au contraire. Il y avait besoin de bras aujourd'hui et tu l'as bien aidé. Pour te remercier il t'a même promis de te passer un peu plus de cash en fin de semaine. C'est pas le plus important mais bon... Ça te permettra de dépendre de moins en moins de ta mère. Désormais tu es dans la vie active en plus d'être dans la vie étudiante. Tu te dois de réussir à te débrouiller seul. Du moins en ce qui concerne retourner chez toi cette nuit, t'avoue que c'est pas le bon moment pour faire cavalier seul. T'es pas serein la nuit, d'habitude tu rentres avec ton collègue mais là il a finit plus tôt que toi. Minuit passé. Tu envoies un sms à ton ami, Côme, que tu connais depuis peu. Mais en qui tu as confiance. Tu sais qu'il n'habite pas si loin que ça alors autant en profiter, ça te permettra de discuter avec lui. Une fois avoir reçu sa réponse positive, tu finis de ranger les rayons par couleurs (une de tes manies désagréables à ce qu'il paraît) et retourne dans les coulisses pour te changer. Et c'est au moment de sortir, en prenant une grande inspiration, que tu sens ta poitrine se compresser soudainement. Tu gémis alors et pose une main dessus, attendant que ça passe. Quelques minutes. Bordel...... Toi qui pensais que ça allait enfin finir par s'arrêter. Il faut croire que tu en as encore pour quelques mois comme t'a prévenu le médecin. Tu te mords la lèvre et va pour prendre ton portable, mais en jetant un œil à tes côtés, tu t'aperçois soudainement la présence. D'un homme. Tu sursautes et fait tomber ledit téléphone, grimaçant à l'impact. Mais heureusement en le retournant, l'écran n'est pas pété. T'aurais pas pu t'en racheter un sinon. « Tu m'as fait peur, Côme... T'es là depuis longtemps ? » T'a pas vu le temps passer.

Tu n'étais pas le genre d'homme à t'exprimer fortement, à dire quand tu es là en montrant ta présence. Non, tu restais dans ton coin. Comme la plupart du temps. L'ombre, c'était le seul endroit où tu restais. De toute façon, le plus souvent, on te fuyait ou encore, on ne te voyait même pas. Donc encore une fois, tu venais te poser contre le mur, finissant de fumer ta cigarette, l'écrasant au sol, regardant le ciel avant d'envoyer un message à Tian. Mais tu n'étais pas assez rapide, car il venait sortir en lâchant son téléphone. Et rien que ça, ça te faisait légèrement sursauter. Te rapprochant de lui, te sentant un peu coupable. "Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur. J'étais en train de t'envoyer un message, je n'ai pas été assez rapide. Il n'est pas cassé ? " Tu ne voulais pas lui causer de soucis.Cet homme n'était pas comme tous les autres et parfois, tu n'arrivais pas à comprendre comment il faisait. Ce visage, il était si doux. Oui, il était ton total opposé et pourtant, tu avais cette impression que vous vous ressemblez tellement. Mais, tu avais beaucoup de mal à le montrer. Tu continuais de l'observer, au fond, cela pouvait sembler assez étrange et mettre mal à l'aise. On ne t'avait jamais appris les bonnes manières, enfin si, tes parents avaient essayé, du moins au début quand tu étais encore trop jeune et sous le choc de ce qui t'était arrivé. Tu finissais par reprendre tes esprits, arrêtant de le regarder. "Sinon, ça a été ta journée ? " Tu aimerais pouvoir être libre toi aussi de tes mouvements, pouvoir faire ce que tu veux. Il commença à marcher le long du trottoir avec lui, prenant le chemin que tu connaissais bien. Tu avais l'habitude de l'aider et le raccompagner. Il ne s'en rendait peut-être pas compte, mais en faisant ça , il t'aidait aussi. "Tu veux t'arrêter manger quelque chose? "

« Non ne t’en fait pas, il n’est pas cassé. » Heureusement pour toi, tu fais partie de ceux qui mettent une coque bien renforcée, pour éviter les malheureux accidents. Ton téléphone est donc intact et tu peux souffler totalement. En relevant tes yeux vers lui, tu peux enfin admirer le visage de ton ami qui est venu te chercher. Qu’est-ce que tu ferais sans lui à l’heure actuelle ? Tu aurais certes pu demander à Phet, mais tu sais qu’il est occupé ce soir avec son copain. Tu ne veux pas les déranger pour rien. Puis… Sans mentir, être en compagnie de Côme te va totalement. Même s’il est encore un peu méfiant et renfermé sur les bords, t’apprécie passer du temps avec lui. Un ami qui semblerait réveiller des sentiments qui dormaient en toi depuis quelques mois déjà. Tu essaie de les taire, n’ayant pas envie de gâcher cette belle relation naissante. « Journée fatigante… Mais ça va ! J’ai fait quelques nouvelles rencontres. Et la tienne ? » Le métier de caissier n’est pas de tout repos, mais quand tu peux causer avec la clientèle, ça devient les meilleurs moments. Tu en apprends sur eux, ils en apprennent sur toi. Des liens forts se construisent et ça, le patron adore. Puisque depuis que tu travailles ici, la clientèle a augmenté d’au moins quarante pour cents. Coup de cœur des personnes âgées, mais aussi auprès de la gente féminine qui te trouve mignon. Etirant tes bras le plus possible, tu regardes autour de toi et sourit doucement. « Oh oui, j’ai faim ! Tu connais un endroit dans les environs ? » Parce que pour choisir des restaurants ou autre fast food, t’es pas le meilleur dans le domaine. Et tu n’es pas du tout difficile en ce qui concerne les plats. Bien que… t’as un petit faible pour la bouffe chinoise et thaïlandaise ouais. Tu finis donc par avancer vers une direction précise, au centre du quartier, là où se retrouve la plupart des restaurateurs. Tout ça en attrapant doucement le poignet de ton ami pour ne pas qu’il traîne derrière toi.

[b]"Si ça avait été le cas, je t'en aurais offert un autre." Tu avais beaucoup d'argent pas mal d'économie, car en soit, tu n'avais pas forcément de raison de le dépenser. Donc , racheter un téléphone pour Tian ne te dérangerait pas. Étrangement, tu dépensais normalement ton argent pour ton frère, car tu aimais le gâter. Mais , le faire pour Tian, n'était pas un problème pour toi. Il était le genre de personne que tu appréciais, même si c'est vrai que tu ne le montrais pas aussi facilement. Ce n'était pas facile pour toi de montrer tes émotions, tu ne savais pas comment t'y prendre surtout. Et donc oui, c'était tout naturellement que tu venais le raccompagner chez lui. Un bon moyen de fuir ton quotidien, et surtout te changer les idées. "Les clients n'étaient pas trop timides? De toute façon, comment être désagréable avec toi, c'est impossible. La mienne... Ennuyante encore et encore, bloqué dans un bureau. Je vais devenir fou." Tu ne te plaisais vraiment pas dans ton travail, tu t'ennuyais, tu avais besoin d'évasion, de bouger, et ce n'était pas ce que tu faisais. Tu avais juste ton joli postérieur cloué sur une chaise toute la journée. En tout cas, tu te disais que les clients avaient beaucoup de chance de tomber sur un vendeur comme Tian. Comment ne pas avoir le sourire en voyant le sien. Même toi qui avais le corps sombre, son sourire arrivait à te rendre heureux. "Oui, je sais qu'il y a un très bon restaurant qui propose des plats thaïlandais vraiment délicieux. Je dois te faire une confidence, j'y vais au moins une fois par semaine." C'était vraiment étrange, cette manière que tu avais de pouvoir te confier à lui. Tu venais prendre le chemin, restant toujours un peu en retrait. Jusqu'à ce qu'il attrape ton poignet. Surpris par ce geste tendre. Baissant ton regard sur vos mains. "Tu as faim toi à ce que je vois." Tu venais lui faire un doux sourire, ce qui était rare dans un sens. "Tu es vraiment.....Unique Tian." Tu venais marcher à ses côtés venant tenir sa main, c'était si nouveau, mais t'aimais bien ce moment-là. Arrivant devant le petit restaurant Thaïlandais. "Voilà c'est là , c'est petit mais tu verras, c'est plutôt sympa." Rentre à l'intérieur et demande une table de deux, se posant dans un coin rien que tous les deux. "J'espère que ça va te plaire. "

Tu te mords l'intérieur de ta joue en l'entendant dire, et tu t'arrêtes un instant pour le regarder, fixement. « Tu.. Si ton boulot ne te plaît pas... Ça te dirait de venir travailler où je suis ? » tes joues prennent des couleurs rougeâtres et tu reprend soudainement ta marche, un peu nerveux. Tu ne sais pas ce qu'il t'a prit, de sortir ça.  « Euh, oublie. J-Je suis bête. Tu n'as pas à faire ça pour moi haha. » T'essaie de vite fuir cette conversation et heureusement, Côme le fait de lui-même en parlant de ce restaurant où il y va une fois par semaine donc souvent. Tu souris quelque peu en te disant que le patron doit bien le connaître alors. Et que ce restaurant mérite donc bien que tu y amène tes fesses. Attrapant son poignet tu l'attire donc avec toi, sans te rendre compte que ta main bouge toute seule et finisse par enlacer celle de Côme. Ce n'est qu'en entendant ses paroles que tu tique et secoue la tête. Ça pourrait te faire plaisir de lenrendre dire que tu es unique, mais il a tout faux. « Si tu en savais un peu plus sur moi... Je crois que tu voudrais même plus te trouver à mes côtés. Je ne suis pas unique. Juste... Une personne lambda. » Et tu sais qu'il existe bien meilleure personne dans le monde que toi. Par exemple Liang, ton frère. Shinji... Et la grande Myung Myung aka l'amoureuse de ton frère, aussi. Tu essaies de passer vite à autre chose encore une fois. Qu'il ne devienne pas trop curieux soudainement. Et tu entres donc dans ce petit restaurant thaïlandais qui n'attend que vous. C'est à ce moment là que tu relâches sa main en remarquant cette proximité. Et tu t'installes face à lui, te mordillant nerveusement les lèvres. Depuis ta rupture avec ton ex, c'est bien la première fois que tu viens manger avec un homme. Enfin. Un autre homme que Phet et tes rares amis.  « Ça ne peut que me plaire avec toi, tu sais. » Il le sait. Parce que tu lui as dit, que sa présence t'étais fort agréable. Attrapant le menu, tu caches ton visage derrière et observe un peu le menu. Le poulet au curry te fait des yeux doux, mais le pad thaï aux crevettes et au poulet te donne envie aussi... Tant pis. Tu prends les deux. Tu vas te goinfrer comme un petit ogre. « Tu as choisi ? »

C'est vrai que tu ne te plaisais pas du tout dans ce travail, mais tu n'avais malheureusement pas le choix. Tu avais comme cette pression derrière toi, causé par tes parents adoptifs. Et au fond, tu essayais de te faire que tu n'avais pas le choix. Il t'avait offert une vie, te sortant ton frère et toi de cet enfer, donc tu continuais de travailler dans ce bureau, même si tes journées étaient très longues à force, laissant ton esprit s'évader à chaque fois. Par contre, tu ne t'attendais pas à ce qu'il te propose ça. Le regardant avec beaucoup de surprise. "Alors déjà, tu n'es pas bête du tout, c'est très gentil de me l'avoir proposé. Merci à toi Tian." Il était vraiment quelqu'un de très doux, attentif et qui souhaitais ton bonheur et ton bien-être. Cela te faisait vraiment du bien de voir que quelqu'un se souciait de toi. En tout cas, sa présence te faisait de plus en plus de bien, tu ne pouvais pas dire le contraire. Et cette soirée s'annonçait bien, avec ce petit restaurant. Tu n'étais pas du genre à t'ouvrir facilement, mais avec Tian, tu avais envie. Il semblait moins réservé que toi, sa main qui venait prendre la tienne, ses doigts si doux. Tu restais comme impassible, et pourtant, ce geste ne te laissais pas indifférent. "Alors tu vas pouvoir m'en dire un peu plus sur toi, mais de ce que j'ai pu voir, tu peux me croire, j'aime ce que j'y vois. Tu es loin d'être lambda." Tu n'étais pas le mieux placé pour lui prouver qu'il n'était pas lambda , car au fond, tu avais souvent du mal à t'exprimer. Mais à tes yeux, oui, il était unique et tu disais rarement des paroles en l'air. Restant à ses côtés, sans retirer ta main étrangement, la gardant dans la sienne. Jusqu'à arrivé au restaurant, te posant dans une table au fond du restaurant. Tu n'aimais pas trop le monde, et préférais le calme et l'intimité. Ses paroles venaient te toucher, mordant légèrement ta lèvre. Le laissant choisir tout en le regardant. "Oui, je vais prendre le pad thaï aux crevettes et poulet, il est excellent. C'est devenu mon plat préféré ici, même si je crois que j'ai tout goûter ici." Il fit un léger sourire, oui, tu étais vraiment gourmand et c'était difficile de le cacher. " Prends tout ce que tu veux, je t'invite. En apéro, ça te dit de prendre un assortiment de croustillant au poulet, porc et crevette." Bon, si tu voulais cacher que t'étais gourmand, c'était juste impossible. Mais leurs croustillants étaient délicieux aussi. T'espérais que cette gourmandise ne lui fasse pas peur.