Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Happy Fu*cking New Year feat. Rowan

 :: Welcome to Los Angeles :: center l.a.
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Mer 13 Jan - 18:52
Minuit. Les hurlements qui percèrent mes tympans manquèrent de me rendre sourd. Des confettis volèrent dans tous le sens, se mêlant à mes cheveux et s’agrippant à ma chemise noire au col déboutonné. Pour marquer cet instant, je donnais une étreinte virile à mon compagnon de soirée : Rowan. Oui, c’était bel et bien avec lui que je fêtais le Nouvel An. Choix étonnant pour certains, mais décision que je ne regrettais pas une seconde tant ces dernières heures avaient été démentielles. Tout d’abord, nous nous l’étions joué relax, nous remplissant l’estomac dans un restaurant sympathique (et bien gras) de L.A. Grâce à ce nouveau tête-à-tête, nous avions appris à nous connaître encore davantage tout en échangeant nos dernières péripéties. Je me plaisais à le répéter sans cesse mais, si nous avions très mal débutés notre relation, aujourd’hui j’en étais de plus en plus satisfait. En dépit de ses airs bourrus et de sa mauvaise humeur éternellement à portée de mains, ce type était adorable, bourré de potentiel sur tous les plans. Il valait la peine de fournir des efforts, de me prendre quelques rares remarques assassines dès que ses démons reprenaient le dessus. J’étais bien placé pour savoir que se remettre sur le droit chemin n’était pas un exercice aisé et que les rechutes étaient inévitables. Le soutenir malgré ces dernières était le meilleur témoignage de mon affection ainsi que de mon tracas le concernant que je pouvais lui donner.

Après quoi, nous avions décidé de marcher un peu histoire de digérer nos hamburgers, frites et Dieu sait quoi. Le planning n’était pas décidé par avance, nous nous laissions guider par nos pas, avançant à l’aveuglette sans but précis. Dès que j’avais proposé au jardinier de nous retrouver pour le Réveillon, nous nous étions mis d’accord pour improviser. Avoir foi en ce cher hasard. Cela peut paraître simple, mais pour moi ce n’était pas complètement naturel, habitué à tout prévoir dans ma caboche. Et, franchement, cette sensation de liberté faisait un bien fou ! Sans même prendre la peine de peser le pour et le contre, le brun me proposa d’entrer dans le bar karaoké devant lequel nous passions. Je n’y avais jamais mis les pieds. N’était-ce pas là l’occasion de rectifier le tir ? Mettre les pieds dans un tel lieu ramena à la surface les souvenirs de ma première soirée dans la Cité des Anges. J’avais gagné un pari, monté sur un taureau mécanique m’ayant littéralement fait suer comme un bœuf.

Bien plus d’une heure était passée durant laquelle nous avions bu, danser et… bu encore. Sans même m’en rendre compte j’étais ivre au point d’accepter de monter sur scène en sa compagnie afin d’interpréter un titre culte des années 90 : Barbie Girl d’Aqua. Pourquoi ce choix ? Ne me le demandez pas, je n’en ai aucune idée. À ce stade avancé de la soirée je ne suivais plus grand-chose. Encore moins le rythme et les modulations de ma voix pour espérer éblouir le public de par ma prestation vocale. Le point positif était que je m’éclatais comme un fou et je ne semblais pas être le seul. Peut-être fut-ce l’implication de mon binôme, concentré comme jamais pour un résultat au mieux discutable, mais la foule nous accueillit avec bienveillance. La bonne humeur dans la salle était étourdissante. J’aimais ça. Le bras passé autour de ses épaules, nous terminions le titre sous un tonnerre d’applaudissements. Ils devaient être sourds : unique explication.

Depuis lors, nous étions restés dans les parages, remuant sur la piste avec tous ceux et celles souhaitant nous accompagner, continuant de picoler plus que raisonnablement. Je n’étais pas un exemple là tout de suite mais merde ! Je m’étais montré si sérieux l’an passé que je méritais bien de lâcher prise pour fêter dignement le départ de ce chapitre tout neuf ! Puis j’étais épuisé de me ronger les ongles au sujet de Riley. Cet étudiant me perturbait tant, me rendais si… confus. Il travaillait ce soir et c’était aussi bien finalement car j’étais enfin en mesure de me le sortir du crâne – même si de l’aide liquide avait été nécessaire. Bref, même le collé-serré ne m’effrayait pas le moins du monde, ne sachant plus vraiment avec qui je le faisais à force. Est-ce que Rowan fut l’une de mes victimes consentantes ? Probablement pas, mais ce ne serait pas grâce à moi si l’avait évité. Oui, j’avais beaucoup trop d’alcool dans le sang et impossible de comprendre comment j’avais pu en arriver là. Avais-je tant enchaîné les shots que ça ?

Ainsi, quand 2021 résonna, ce fut une étreinte amicale chaleureuse mais un poil brinquebalant que je proposais à mon partner in crime.

- Tu schlingues presque autant qu’à notre rencontre mec, lui avouai-je avant me reprendre mes distances, un rire s’échappant de ma gorge.

Je lui donnais deux petites tapes sur la joue gauche, encore armé de mon plus beau sourire avant d’ajouter :

- Mais tu devrais quand même plaire aux filles pas trop regardantes.

Qu’il ne pense pas une seconde que, parce que j‘étais fier de franchir ce cap à ses côtés, j’en oublierais de lui jeter des vannes à deux balles comme nous en avions tant l’habitude désormais ! Néanmoins, entre les lignes je le complimentais. Son odeur mise à part – la mienne ne devait guère être mieux soit dit en passant – mon interlocuteur était un mec très séduisant, charmeur et charismatique. Il pourrait se révéler véritable Don Juan si l’envie l’en prenait. Pourtant, ça n’avait pas l’air d’être dans ses projets, préférant en général la solitude à la compagnie. De mon côté, je commençais à avoir la tête qui tournait tant la chaleur mêlée à la boisson prouvait être un cocktail diaboliquement efficace.

- Je vais prendre l’air. Qui m’aime me suit !

La porte donnant à l’extérieur me parut être à des kilomètres du point où je me tenais, devant puiser dans mes ressources pour ne pas me frapper contre tous ni leur vomir mes tripes sur leurs fringues. Une fois à l’air frais, je soupirais de soulagement puis m’appuyait contre le mur tout en levant mes yeux vers le ciel étoilé. Ce spectacle ne m’avait jamais paru si splendide.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Jeu 21 Jan - 12:11
Quelle putain d’année. Je sais, c’était con, j’avais passé mes derniers nouvel an en prison et j’étais enfin libre. Donc hors de question que je reste dans le canapé de Mo à attendre que le temps passe. Ma soeur avait des plans dans lesquels je n’osais pas m’imposer, puis merde, j’avais une vie aussi de mon côté maintenant, non ? Bien que ce ne soit pas moi le premier à avoir proposé, je crois que j’attendais l’appel d’Elijah pour me demander ce que je faisais le 31. Ok, le blondinet était un peu lourd parfois, mais c’était un bon gars, je l’aimais bien, il savait toujours me surprendre et avait le mérite de bien me faire rire. Puis, je savais qu’il n’était pas pourris jusqu’à la moelle, c’était même le contraire. Peut-être parce qu’il était aussi parfait que parfois il me tapait sur les nerfs. Mais bon, ce soir changerai sûrement la donne.

La soirée avait été plutôt tranquille, avec un basique restaurant. A croire qu’avec Elijah on mangeait toujours des burgers, mais je n’allais pas m’en plaindre. J’adorais ça. Merde, à croire que je me fais contaminer par les ricains. Enfin, ce n’était pas là qu’on allait se mettre une bonne race et célébrer cette nouvelle année dignement. Je pensais qu’Elijah allait se foutre de ma gueule ou me haïr pour cette idée, mais non, il était tout aussi motivé que moi à l’idée de passer le reste du temps dans un bar-karaoké. Bordel, si vous saviez à quel point j’aimais chanter, même si je n’avais pas la voix d’un ange. Juste, se péter les cordes vocales et s’éclater. C’était tout ce que je demandais. Puis après quelques shots, plus grand chose ne m’arrêtait.

Nous étions tombés dans les tréfonds de la musique. C’est bien parce que l’ambiance et l’alcool faisaient leur effet que je me retrouvais à chanter sur barbie girl avec Elijah comme si ma vie en dépendait. Nous n’étions pas les seuls alcoolisés de la pièce vu comment tout le monde nous encourageait ! A croire qu’on était tous potes depuis des années alors qu’on savait très bien qu’après ce soir, on ne se reverrait sans doute jamais de notre vie. Et c’est ce qui me plaisait dans ce genre d’événement, juste profiter de l’instant, et ne pas en demander plus. Pas de conséquences, pas de reproches le lendemain. Le décompte se lança alors, tous à crier comme des débiles, comme si on avait besoin de prouver qu’on savait compter, jusqu’à ce que minuit ne sommes et qu’on se mette tous à crier comme des perdus.

Mon cerveau embrumé par l’alcool ne se souciait plus de rien et offrait volontiers des accolades à qui en voulait. Il y avait bien que dans cet état que j’acceptais qu’on m’approche autant. Sobre, je n’aurais eu aucune pitié à assommer toute personne qui osait, ne serait-ce que m’effleurer. Elijah vint me prendre dans ses bras aussi pour me souhaiter la bonne année. Ou se rattraper à moi avant de s’étaler au soir, je ne sais pas trop. En tout cas, il riait, et je ne doutais pas qu’il était aussi alcoolisé que moi et qu’il n’était plus capable de raisonner clairement.

- Mais ta gueule Holtz, tu pues encore plus ! Et t’inquiètes que je peux encore draguer n’importe qui, t’as vu mon sourire de BG ?

Bien sûr, je disais ça en rigolant. Et est-ce que je me pensais vraiment capable de draguer n’importe qui avec mon sourire ? En temps normal, non. Dans l’immédiat… Rien ne me semblait impossible. Le blond finit par me lâcher en annonçant qu’il allait prendre l’air et invitait à qui l’aimait de le suivre. Mais je crois que j’étais le seul à l’avoir entendu. Je le regardais galérer pour marcher droit jusqu’à la sortie. Si j’avais été un bon pote, j’aurais pu le soutenir, ou essayer de le soutenir jusque là bas. Mais déjà, je n’étais pas sûr de réussir à marcher plus droit que lui et ensuite… Qui a dit que j’étais un bon pote ? Bon ok, je n’avais pas envie qu’il se casse sans moi non plus. Alors je fini par quitter le bar aussi. Je crois que j’avais besoin d’un peu d’air frais aussi.

Je n’eus pas de mal à trouver Elijah, il était simplement à côté de la porte, la tête tournée vers le ciel. Je suivis son regard avant de revenir vers lui en grimaçant :

- T’essaye de prier ta bonne étoile ou t’es en train d’essayer de ravaler ton vomi ?

C’était les deux seules solutions que je voyais à une telle attitude. Perso, lever la tête, ça empirait les choses, alors je préférais regarder droit devant moi. Mais l’air frais faisait définitivement du bien.

- On va ailleurs ? Je crois qu’on a trop la côte ici, on fait de l’ombre à tous les autres. Et j’dis pas ça parce que j’fais une tête de plus que tout le monde.

Je sais que j’étais un géant et que j’avais pas une carrure qui m’aidait à passer inaperçu. Est-ce que ça me dérangeait ? Non, pas vraiment, regardez, j’en blaguais facilement, et ça, même sobre, ça ne me dérangeait plus que ça.

- Ca va ? T’as quand même une sale gueule… Pour un allemand, ta descente est pas si top… la nuit fait que commencer…

Je doutais que les gènes avait grand chose à avoir là dedans. Mais bon, j’étais capable de m’enfiler une bonne quantité d’alcool avant d’être K.O. Et j’étais un grand bonhomme aux gènes irlandais et hispaniques, ça devait aider un peu quand même. En plus d’avoir habitué mon corps à pas mal de substances dans ma jeunesse. Mais Elijah n’avait pas besoin de le savoir.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Sam 23 Jan - 18:21
Ok, j’avais sérieusement abusé de l’alcool. Me retrouver à l’air libre me permis de me rafraîchir un instant, admirant l’obscurité du ciel parsemé de quelques étoiles. Tout tanguait autour de moi, me donnant l’impression de me retrouver sur un navire en pleine tempête. Que je ne sois pas en train de vomir dans une poubelle (ou sur moi) relevait du miracle mais je m’en estimais heureux. Tout du moins le ferais-je si j’avais suffisamment de neurones encore connectés. Là, je me contentais de contrôler mes nausées, comme si la simple force de ma volonté pouvait avoir le dessus sur mes réactions naturelles. J’étais à deux doigts de me laisser submerger lorsque Rowan débarqua avec sa bonne humeur (in)habituelle, me distrayant de sorte que j’en oubliais tout de mon état. Parfait. Arrêter de me focaliser sur mon mal m’aiderait peut-être à passer outre. Sa réplique me fit rire – même difficilement – tandis que je réalisais que mes mains étaient crispées sur mon ventre.

- Les deux. Je prie la bonne étoile de m’aider à retenir mon vomi à l’intérieur.

Peut-être qu’une cigarette m’aiderait à surmonter cette épreuve ? Je n’eus pas le temps de tester cette théorie que mon interlocuteur repris la discussion. Pour une fois qu’il était plus bavard que moi ! Cette année débutait réellement sous le signe du renouveau ! Allais-je encore être surpris ces prochaines heures ? D’ailleurs, n’ayant strictement rien programmé comme prévu, j’ignorais comment et quand cette soirée allait se clôturer. Reviendrait-il dormir chez moi ? Chez sa sœur ? Allions-nous nous affaler dans une ruelle poisseuse et être réveillés par des SDF nous volant nos papiers et nos chaussures ? Les deux premières possibilités étaient quand même largement préférables !

- Un lieu sans mecs alors ? Tu veux aller où ? Dans un bar lesbien ? demandai-je tout en pouffant.

Que le jardinier puisse prendre cette proposition au sérieux ne me traversa pas l’esprit un instant. Il manquerait plus que ça ! Même en étant saoul comme un tonneau j’avais conscience que nous ferions une très mauvaise impression entre nos dégaines et notre odeur. Qui plus est : ce serait perdu d’avance non ? Puis, pour être sincère, je n’avais pas tellement envie de me trouver une demoiselle. Une bassine me paraissait plus attrayante et appropriée là tout de suite.

- Mais c’est vrai que tu es impressionnant. Je serais gay tu m’effraierais je crois.

Je n’étais pas en état de siffloter mais franchement, même sous l’emprise d’une barrique je continuais de me mentir à moi-même. Bon, pas complètement puisque je n’étais pas gay à proprement parler. Mais c’est vraiment pour me trouver une excuse ! L’image de nous deux ensemble occupa brièvement mes pensées, me faisant froncer les sourcils. Non, ce serait bien trop déstabilisant. À voir s’il comprendrait par lui-même la source de ma grimace. En attendant, je pris une nouvelle grande inspiration, appréciant le froid s’immisçant dans mes poumons. Ça compensait le feu me cramant les entrailles ! Ce fut une énième remarque de la part de Rowan qui me ramena à l’instant présent. Oui, clairement, que je peinais à encaisser tout ce que j’avais ingurgité n’échappait pas à son œil expert.

- Je crois que j’ai été trop vite. J’ai perdu l’habitude, surtout depuis que je suis ici. Mais je ne regrette pas si tu veux tout savoir. Je me suis éclaté et, comme tu le dis si bien toi-même : « la nuit ne fait que commencer ».

Un clin d’œil puis je fouillais dans ma poche à la recherche de mon portable. J’allumais ce dernier pour constater que je n’avais pas reçu tant de messages que ça. Pas surprenant puisque Jake était occupé et que Riley bossait. Riley… Songer à lui fit apparaître un sourire sur ma tronche avant d’ouvrir notre conversation SMS. Mon pouce resta suspendu au-dessus de cette dernière, immobile. Que pouvais-je bien lui envoyer ? Aucune idée. Je verrais ça plus tard, quand je serais plus sobre. Je remis l’appareil en veille et le remis à sa place initiale. Ceci fait, je trouvais enfin le courage de délaisser le mur – ce support jusque-là si précieux – puis m’avançai vers le brun, posant ensuite ma main sur son épaule tout en commençant à nous éloigner du bar-karaoké.

- Tu sais qu’il te manque un truc super important pour entretenir ton image de bad boy ? Un tatouage. Cliché mais franchement efficace, surtout en matière d’intimidation. Mais hors de question d’en faire un idiot, qui n’a aucune valeur sentimentale à tes yeux ! précisai-je tout en réfléchissant au mieux de mes capacités actuelles. Hum… Il en faudrait un en rapport avec tes passions. Genre… Une fleur ou quelque chose comme ça. Stylisée ultra virile évidemment. Avec plein de piquants, du sang, un brin gothique… Les filles en raffoleraient. Tu serais super sexy.

La meilleure idée de l’année ou bien… la pire ? Remarquez que nous avions encore 12 mois moins un jour pour changer ce classement.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Jeu 4 Fév - 22:40
Pourquoi est-ce que je m’étais embarqué dans cette histoire ? Pff, aucune fucking idée, et j’étais bien trop alcoolisé pour regretter quoique ce soit, sérieusement, je vivais là ma meilleure nuit depuis que j’étais sorti de prison. C’était assez triste de se dire qu’il avait fallu une bonne dose d’alcool pour parvenir à ce résultat, but who cares? L’important c’était de passer un bon moment, non ? Si cette nouvelle année était à l’image de cette soirée, et bien je pouvais être rassurer. Ou m’inquiéter de mon avenir d’alcoolique. Plus sérieusement, j’étais prêt à me donner à fond cette année pour réparer un maximum mes relations, ma vie et un peu tout ce que je pouvais. Je savais que ce n’était pas gagné et… là tout de suite, je n’avais pas le cerveau à prendre des résolutions.

Je ris volontiers avec Elijah, sans me soucier que quique ce soit puisse me voir dans un tel état ou nous entendre raconter des bêtises pareille. Prier à sa bonne étoile pour ne pas vomir ?

- T’es définitivement la pire des princesses Disney que je connaisse. Ok, j’en connais pas beaucoup mais presque sûr que ta bonne étoile doit être en train de déprimer en entendant ton vœu.

C’était fou de se dire qu’il y a quelques mois à peine je ne connaissais ce type ni d’Eve, ni d’Adam et aujourd'hui, c’était quasiment mon meilleur pote. Ok, ce n’était pas difficile, ce n’était pas comme si j’avais des tonnes de potes. Mais franchement, j’aurais pas parié dessus. A croire que je n’étais pas trop un cas désespéré. Quoique, est-ce que ce n’était pas parce que j’étais un cas désespéré qu’Elijah était déterminé à aider sur le droit chemin qu’on était amis ? Je sais pas, j’avais trop bu pour partir dans des réflexions aussi poussées. Puis dans le fond on s’en fou des raison, tant qu’on rigole bien.

Mon cerveau mis un moment à digérer l’information que venait de me donner Elijah, les sourcils froncés, je réfléchissais en sortant une cigarette. Par réflexe, je tendis le paquet à mon interlocuteur pour lui en proposer une. Ce n’est qu’une fois mes poumons eurent reçu leur dose de tabac que je me décidais à répondre :

- Hein ? Mais non, un lieu avec moins de monde en général. Et j’vois pas pourquoi j’effrairai plus les gay que les hétéro ou le reste. C’est un défi c’est ça ? Tu veux vraiment que je te fasse peur ? T’es chelou comme mec, on te l’a déjà dit ?

En attendant, nous n’avions toujours pas déterminé où aller après ce karaoké. A vrai dire, j’avais du mal à faire tourner mes neurones et j’avais déjà oublié cette idée d’aller quelque part. L’état de mon camarade de soirée me préoccupait plus. Pour le temps, j’étais presque prêt à parier que ça faisait encore plus longtemps que mon corps s’était pris une telle cuite que le sien. Mais je n’avais jamais parlé de mon séjour en prison à Elijah. Pas que je ne lui fasse pas confiance, juste, si je pouvais éviter d’en parler, ça m’allait bien. De toute façon, il s’en foutais, non ? Bref, en guise de réponse, je me mis à rire :

- J’espère bien que tu ne regrettes pas ! Haha ! On a tout le reste de la semaine pour regretter, alors autant profiter un max de ce soir !

Clairement, je n’étais jamais aussi optimiste que quand j’avais bu. Je fumais tranquillement pendant qu’Elijah regardait son téléphone en souriant bêtement. Je me demandais ce qui pouvait bien lui faire afficher cette expression débile. Ou qui. Sûrement quelqu’un à qui il tenait, qu’est-ce que j’en savais ? Et je m’en foutais, ce n’était pas mes affaires. J’aurais pu suivre son exemple et sortir mon téléphone pour vérifier que personne ne m’aie envoyé de message ou quoi, surtout que j’avais un smartphone maintenant. Ouais, je sais, Rowan O’Hara devient un homme civilisé. Mais non, je n’avais pas encore chopé ce réflexe que de me soucier sans cesse de savoir si quelqu’un quelque part pensait à moi. Je savais que non, ce n’était pas la peine de vérifier.

Je n’aimais pas trop les contacts, mais je laissais Elijah poser une main sur mon épaule. Même si, par réflexe, mes muscles s’étaient tendus, ils s’étaient relâchés à la seconde d’après. L’Allemand peinait à tenir debout, je n’allais pas le laisser galérer alors que j’étais une canne parfaitement adéquate ! Haha ! Pour être honnête, je n’étais pas sûr d’avoir une meilleure démarche que la sienne. Je faisais le malin, mais je n’en menais pas large non plus. Bref, je n’avais aucune idée où on allait, mais je me laissais guider par Elijah. Il avait l’air d’avoir une idée.

- Ah ouais, en fait, je pensais que le but de ta vie c’était de me remettre sur le droit chemin, mais en fait c’est tout le contraire ! Pf. Ces cinéphiles, j’vous jure. Qui te dit que j’ai pas déjà un tatouage, genre un Rottweiller sur la fesse !


Je jetais mon mégot de cigarette dans une poubelle sur le chemin après m’être assuré de bien l’avoir éteint. Ouais bourré, mais pas débile pour autant. Je sais, j’ai pas une gueule d’écolo, mais depuis que je bosse dans les espaces verts, bref, à défaut d’avoir du respect pour mes confrères humains, je pouvais bien en avoir pour mère nature.

- Attend, c’est pour ça que tu m’as laissé utiliser ta douche, je savais que je me sentais observé…

Je lançais un regard blessé à Elijah, comme s’il avait trahi ma confiance avant de me mettre à rire et de le pousser amicalement d’un coup d’épaule.

- Et qu’est-ce que je m’en fou que ça plaise aux filles, une fleur tu me prend pour qui… J’ai pas envie de les attirer comme des abeilles, c’est ultra dég’ ton idée. Je préfèrerai me faire tatouer un “dégage de ma vue” sur le front, au moins ce serait efficace ou un “ferme ta gueule”. Et toi alors ? Oh putain, tu serais tellement le genre de mec à faire un truc de geek là, genre une réplique de Titanic ou un je sais pas, un pikachu.

Je me mis à rire à nouveau alors qu’on était en train, vraiment, de se diriger vers un salon de tatouage. C’était fou de se dire qu’ils y en avait encore d’ouvert à cette heure là. Surtout un premier janvier. C’était las attrape-touristes ça, et pour tous les gens cons comme nous qui prenaient des décisions impulsives et débiles sous le coup de l’alcool. Alors qu’aucun tatoueur digne de ce nom de tatouerai quelqu’un d’alcoolisé. Déjà parce qu’on sait tous qu’on prend des décisions débiles sous le coup de l’alcool et ensuite, je n’avais pas de tatouage, mais j’avais connu des mecs. Bref, à ce qu’il parait, l’alcool ça fluidifie le sang, donc pour tatouer c’est pas cool.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Mar 9 Fév - 23:02
Comment ça je n’étais pas la meilleure des princesses Disney ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par-là ? Ok, je n’avais pas forcément les attributs physiques pour prétendre au poste mais mis à part ces quelques éléments je faisais vraiment clodo à ce point ? Un coup d’œil à mon apparence et… Bon d’accord je m’avouais vaincu. Surtout si mon souhait actuel entrait en compte. Difficile de plaider ma cause après ça ! Dingue comme je pouvais avoir chopé la nausée, peinant à répliquer au point que je préférais m’abstenir de tous commentaires afin de mieux me concentrer sur ma respiration. Plus je faisais des efforts pour me calmer, respirant de grands bols d’air, plus j’avais l’impression de retrouver un semblant de stabilité. Plusieurs minutes (heures ? jours ?) de répit seraient nécessaires avant que je me remette à galoper et à pousser la chansonnette dans la forêt près de chez moi. Tout était si confus. Je répondais à mon interlocuteur sans en avoir entièrement conscience, perdant la notion du temps et oubliant des courts passages, comme si la lecture de mon existence était défectueuse. Pas d’échange possible malheureusement ! Je déclinai tout de même la cigarette qui m’était tendue, ne voulant pas ajouter de l’huile sur le feu puis écoutai la réponse d’un Rowan perplexe. Je peinais encore à reconstituer les fragments de notre conversation, installant une expression troublée sur ma face.  

- Je n’ai pas dit que tu effrayes davantage les gays. Enfin… je crois, dis-je tout en fouillant ma mémoire dans l’espoir d’y trouver les preuves de ce que j’avançais. Juste que si je l’étais, je n’oserais pas t’aborder même si je te trouvais mignon. Tu es énorme.

Précision : c’était sûrement un compliment. Difficile à dire formulé de la sorte mais n’était-ce pas en référence aux propres termes du jardinier qui s’était qualifié de géant ? Sa hauteur donnait tout autant le vertige que sa largeur, autrement dit il pouvait foutre les chocottes sans le moindre effort. Si j’avais aimé les mecs, je ne l’aurais jamais approché par peur qu’il me réduise en miettes. Il était si susceptible ! Rien que la façon dont il démarrait au quart de tour avec son histoire de défi en constituait une preuve. D’ailleurs, il m’arrivait parfois de me demander s’il ne s’exerçait pas à ne jamais être à court d’agressivité devant la glace.

- Puis c’est toi qui est chelou je te signale.

Je n'apportai aucune précision. Cet ajout s’accompagna d‘un sourire complice alors que je le regardais avec des billes abritant une lueur provocatrice. Oui, c’était un jeu dangereux mais l’alcool brûlant dans mes veines anesthésiait ma prudence. Ce soir plus que jamais, j’avais confiance en celui que je considérais désormais comme un ami. Même chatouillé il ne me ferait pas de mal. Pas pour des sottises pareilles du moins. Le futur révélerait si j’avais tort, si la boisson m’avait cramé mon peu de neurones en ce 1er janvier. En attendant, je fus surpris de l’optimisme inédit que je percevais chez lui. L’homme semblait décidé à croquer la vie à pleines dents aujourd’hui, sans se prendre la tête comme il avait la fâcheuse tendance de le faire sans la moindre pause. J’aimais ce côté plus décontracté, détendu, que je lui découvrais. Bien sûr, je priais pour que ces images ne deviennent pas un simple gouffre noir au réveil.

- Ok, profitons tant qu’on tient encore debout alors ! m’écriai-je avec enthousiasme en me redressant péniblement avant de retrouver un semblant d’équilibre en usant de Rowan comme canne.

Il est vrai que nous n’avions que peu eut de contacts physiques lui et moi. Une brève étreinte pour fêter minuit il y a peu, mon improvisation en infirmière Joëlle le soir où il avait débarqué chez moi en sang… Mais c’était tout. Rien ne s’étant étendu sur la durée ni même spécialement symbolique. Là, ça l’était à mes yeux. Nos rôles étaient échangés, il était le protecteur et moi le brisé. Dingue comme j’en retirai une sorte de contentement ! J’étais fier de lui quelque part aussi stupide cela pouvait être. Il fallait marquer le coup ! La première idée qui me vint fut de lui insuffler un pourcentage supplémentaire de « badass attitude » à l’aide d’un tatouage. Une inspiration d’ivrogne sans doute. Déjà, je visualisais les possibilités dont une fleur gothique et sanguinolente. Franchement ça méritait d’y réfléchir ! Ma proposition ne fut pas perçue de la manière escomptée quand je lui en fis part puisqu’il y vit là une sorte d’encouragement à la dépravation. J’étais paumé. Pourquoi ça ?

Mon cerveau n’était pas près de retrouver un bon état de marche puisque je le dévisageai avec la bouche ouverte, gobant les mouches pendant qu’il m’accusait de l’avoir maté sous la douche. Qu’est-ce qu’il racontait ? Ok, si l’histoire du chien sur la fesse était véridique j’étais définitivement intrigué mais… de là à faire un trou dans les murs de la salle de bain pour lui zieuter le tooshie ! Et s’il me dénonçait à la police ? Comment pourrais-je prouver mon innocence ? La panique grimpait en flèche jusqu’à ce que son rire me fit souffler un bon coup. Dieu merci c’était une blague ! Mon sang n’avait fait qu’un tour !

- T’es trop con ! protestai-je en lui donnant un petit coup qui menaça de m’envoyer dans le décor tant il suffit à me mélanger les guibolles. Puis je parie que ce n’est pas vrai cette histoire de rottweiler. Pas besoin de te regarder le derrière. Au fond tu es quelqu’un de sensible donc je parie que tu flippes devant une aiguille…

Suite à quoi, mon interlocuteur se lança dans une vile critique du dessin que je m’étais projeté pour lui. Hors de question pour Monsieur d’avoir une fleur gravée sur sa peau ! Franchement, je commençais un peu à bouder. Ce n’était pas si mal comme idée ! Puis j’étais persuadé que ça lui irait comme un gant grâce à sa passion. Pourquoi se montrait-il si réticent ? Ses propos suivants ne firent rien pour arranger son cas. Maintenant, il se moquait ouvertement de mes goûts en me traitant de « geek ». Le terme n’était pas péjoratif en soi, mais l’utilisation qu’il en faisait… Là résidait toute la différence. Je m’arrêtai sec puis dis d’un ton ferme (qui peinait à dissimuler mon amusement) :

- Ok, tu veux te la jouer plus malin que tout le monde ? Voilà comment ça va se passer. Tu choisis mon tatouage, je choisis le tien. Les jérémiades sont proscrites.

J’étais persuadé qu’il se serait défilé. Au temps pour moi puisque nous étions chez le tatoueur moins de dix minutes après… Remercions les litres que j’avais vidé car j’étais incroyablement serein tandis que le jardinier s’entretenait à voix basse avec le professionnel qui couchait sa vision sur le papier en attente de son approbation. Je passerais après lui. J’avais encore un peu de répit et probablement que l’excitation de le voir exhiber mon idée en premier aidait à me détendre.

Bien des minutes après, j’affichai un sourire béat en admirant le Chétiflor décorant son épiderme. Le Pokémon était incroyablement réussi. Une merveille ! Vivement que Rowan puisse le voir à son tour. J’étais sûr qu’il en tomberait amoureux dès qu’il poserait son regard dessus. Il n’aurait jamais dû mentionner Pikachu.

- Tu sais que tu as été ma muse sur ce coup-là ? l’informai-je lorsqu’il vit le personnage de jeu vidéo. C’est magnifique.

J’étais sérieux. Saoul mais sérieux.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Sam 27 Fév - 20:43
Il n’y avait bien qu’après autant d’alcool ingéré que j’étais capable de poursuivre ce genre de conversation avec le plus grand des sérieux. Si on prenait du recul sur la situation, c’était assez risible. Une sorte de discussion entre imbéciles qui essaient de se comprendre et de s’expliquer mais tous leurs arguments sont terriblement nuls. Quoique, même quand les phrases étaient simples, j’avais du mal à comprendre mon interlocuteur. En fait, j’étais peut-être le seul imbécile de la soirée. Mais vu comment Elijah manquait de fraîcheur, j’ai bien peur qu’il s’agisse d’un savant mélange et aucun de nous deux n’arrivait à connecter deux neurones convenablement. Ce qui est terrible, c’est que même sans alcool, je n’aurais jamais pu lire entre les lignes du discours d’Elijah. Ouais, les sous-entendus n’étaient pas mon fort.

Alors ces histoires de faire peur aux gays et hétéro, j’étais totalement paumé et Elijah aussi au final. D’où mon discours précédent. Les sourcils froncés, j’étais au top de ma capacité de réflexion là. Vraiment, j’étais en train de donner tout ce que j’avais. Si nous étions dans un dessin animé, il y avait sûrement de la fumée au-dessus de ma tête, tellement j’essayais de faire fonctionner les mécaniques de mon cerveau.

- Du coup, je dois en conclure que t’es mon pote parce que je suis moche et méchant à défaut d’être mignon et toi attiré par les mecs ?

Non non, je n’étais pas du tout vexé qu’Elijah puisse penser que j’étais moche, je m’en foutais de ça. J’étais vraiment perplexe de ne pas réussir à comprendre son raisonnement. Surtout que, de base, on ne parlait pas tant de mon apparence physique, mais plus de ma capacité à faire peur. Je n’avais aucun doute sur cette dernière. Je faisais un dealer et un prisonnier très crédible. Autant on me regardait bizarrement quand je disais que j’étais jardinier, autant quand je disais que j’avais fait de la prison, tout le monde me croyait sans poser de question. En même temps, qui blaguerait à ce sujet. Je n’étais pas non plus le genre de gars qu’on ose contredire, surtout quand j’avais des hématomes partout. Je n’avais jamais trop compris en quoi quelqu’un de blessé était plus intimidant. Peut-être parce que ma tête leur criait que je n’avais pas peur de me prendre des coups ? Qui sait…

Je levais un sourcils, moi ? Chelou ? On m’avait dit bien des choses mais ça… Ah non, on me l’avait déjà dit aussi. Je haussais les épaules pour soupirer ma plus belle répartie :

- Qui se ressemble s’assemble, huh ?


Mine de rien, on avait beaucoup en commun avec Elijah, je me refusais à le voir, mais ce n’était pas pour rien qu’on s’entendait aussi bien. Peut-être aussi parce que l’allemand avait une patience à toute épreuve et qu’il n’était pas trop susceptible. Mais de ce qu’il m’avait dit, lui aussi avait eu des périodes de sa vie qui étaient plus obscures que maintenant et donc, il comprenait mon comportement, il connaissait mes limites sans avoir besoin de m’analyser pendant des heures. Je fini par rendre son sourire à Elijah. Ouais, je l’aimais bien ce débile là, j’étais plutôt content de l’avoir rencontré au final. Visiblement, il était prêt à me suivre encore un moment, notamment ce soir où il était maintenant plus ou moins décidé qu’on allait continuer à avancer tant qu’on tenait encore debout. A voir combien de temps on allait tenir.

Si je pensais mon cerveau embrumé, je crois qu’Elijah était dans un pire état encore. J’ai bien cru pendant l’espace d’un instant que sa mâchoire allait se décrocher. Mais j’attendis qu’il comprenne que j’étais en train de l’embêter, les fils semblèrent se connecter et il m’insulta, tenta de me frapper, mais s’emmêla les pied, je fus obligé de le rattraper pour ne pas qu’il tombe dans le caniveau, ce qui me fit bien rire.

- Moi un sensible ? Tu m’as regardé ? J’ai pas attendu d’avoir un tatouage pour m’enfoncer des aiguilles ! Haha !

Est-ce que j’étais en train de sous-entendre en riant que j’étais un ancien toxico ? Il faut croire… Contrairement à ce qu’on pourrait penser, sur toute ma “carrière” de dealer, je n’avais sombré dans la consommation de ce que je vendais que très tard, soit environ un an avant de finir derrière les barreaux ? Peut-être un peu plus ? C’était une période de ma vie très très floue. Mais c’était à se demander comment j’étais resté aussi loin des salons de tatouage jusqu’à ce soir. Ca allait très mal se finir. Si un de nous deux était capable de raisonner normalement, le projet aurait été immédiatement avorté. Mais a proposition d’Elijah sonnait trop comme un défi et maintenant qu’il m’avait provoqué, j’étais prêt à n’importe quoi pour lui prouver que je n’avais pas peur des aiguilles :

- Ok ! Deal, ma poule ! Tu vas pas regretter le voyage, haha !

Je donnai une claque amicale dans le dos de mon camarade, oubliant qu’il avait déjà du mal à tenir debout. Mais avant qu’il ne parte trop en avant, je le rattrapais par le tee-shirt pour le ramener contre moi et passer mon bras autour de lui pour le soutenir. Étrangement, trouver un tatoueur ouvert ne fut pas compliqué et il ne s’opposa même pas à tatouer des mecs bourrés. Je sais que je pouvais prétendre être parfaitement sobre, alors que pas du tout, mais l’odeur d’alcool et c’était le jour de l’an les gars… Il faut croire que les astres s’étaient alignés pour cette soirée. J’avais une bonne idée du tatouage que je voulais pour Elijah, pas la peine de regarder le book de l’artiste. J’attrapai ce dernier et lui expliquai mon projet. En vrai, je trouvais que le design allait être sympa, et l’artiste semblait emballé.

Bref, je fus le premier sur la table d’opération, à me faire charcuter la peau par des aiguilles. Ce n’était clairement pas agréable, mais c’était supportable. De toute façon, l’alcool m’embrumait la tête plus qu’autre chose. Je me levai pour aller admirer devant le miroir l’oeuvre qui était à présent encrée à jamais sous mon pec gauche. Mon regard se dirigea immédiatement vers Elijah qui se jeter des fleurs :

- Tu te fous de ma gueule ? C’quoi ce… Pikachu ?

Et là, je me mis à rire, j’arrivais même pas à être énervé. Je trouvais vraiment ça drôle, je crois que je réalisai pas que j’allais l’avoir tout ma vie et que j’allais devoir l’assumer ou payer pour le faire recouvrir, ce dont je n’avais pas les moyens. D’ailleurs, j’avais bêtement passer tout le reste de ma thunes dans le tatouage pour Elijah je ne sais pas s’il réalisai ça. Heureusement que j’allais bosser pour un autre particulier bientôt. Mais bref, c’était le problème de plus tard. Maintenant c’était à Elijah de s’allonger sous les aiguilles. j’avais vraiment hâte de voir sa tête. J’étais toujours sans mon tee-shirt, avec mon pikachu sous cellophane, je devais avoir l’air fin.

Je crois qu’en attendant que l’artiste finisse, je m’étais endormi sur la chaise où j’étais mais me réveillait d’un bond en entendant plus les vibrations de la machine. C’était à mon tour de sourire devant mon oeuvre. Elijah abordait désormais un magnifique poignard dans un style de tatouage traditionnel qui transperçait une rose.

- Il faut croire que tu m’as beaucoup inspiré aussi.

Sérieusement, c’est le genre de tatouage que j’aurais pu faire sur moi sobre et volontairement, j’aimais beaucoup le design, les couleurs.

- Je crois que j’ai jamais été aussi fier d’une oeuvre que je n’ai pas réaliser…

Ce n’était pas comme si j’étais un grand artiste, mais j’étais inspiré et que voulez-vous, je me sentais l’âme d’un artiste ce soir. Et je crois que c’est très fier de nous deux que nous quittâmes le salon de tatouage, remerciant l’artiste, qui lui devait être content d’avoir bien gagné sa soirée. Il devait être affreusement tard à présent.

- Attends, mec, il faut qu’on aille à la plage, c’est le meilleur endroit pour regarder un levé de soleil !

Alors certes, il était tard, mais sûrement pas encore assez pour assister à un levé de soleil. Il devait être entre trois et quatre heure du matin. Et le soleil ne se lèverait pas avant sept heure, donc nous allions attendre longtemps sur le sable si c’était comme ça. Surtout qu’il faisait froid, mais avec la chance qu’on avait, il était fort possible qu’on se retrouve embarqué dans une autre soirée à la plage.

Le nouveau tatouage d'Eli <3:
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Dim 28 Fév - 16:50
Franchement, cette discussion me rendait perplexe. Je ne la comprenais plus tant mon interlocuteur m’emmêlait les pinceaux. Pourquoi compliquait-il tant ce que je racontais ? C’était simple non ? Peut-être pas en fait. Je peinais à mettre un pied devant l’autre sans menacer de perdre l’équilibre alors que mes propos soient incohérents n’aurait rien de bien surprenant. Deux ivrognes tentant une discussion philosophique (ça ne l’était pas) et voilà le résultat ! Quand il tira sa propre conclusion de mon blabla je fronçais les yeux. J’étais à peu près certain de n’avoir jamais rien insinué de tel puisque ce n’était pas ce que je ressentais. Ce type devait sérieusement se tenir à distance du whisky et compagnie. Il en perdait tous ses neurones ! Le jardinier était tout sauf moche. Bon sang, il dégageait tant de charisme que je pourrais m’en servir comme excuse si je me retrouvais le cul par terre !

- T’es aussi con que t’es hot mec.

Au moins ça avait le mérite d’être dit à défaut d’éclairer sa lanterne. Avec cette précision, plus rien ne devait faire sens dans son ciboulot noyé mais je m’en foutais. Il avait qu’à suivre ce que je racontais et puis il fallait m’accorder le bon point d’être sincère pour une fois. Je ne me cachais plus derrière ma fichue éducation pour ravaler mon attirance envers les mecs même si cela pouvait être un compliment lambda. Pourquoi y voir forcément une trace d’attirance ? Les mecs n’ont donc pas le droit d’être gentils les uns envers les autres sans être shipés d’office ? Quelle galère ! Autant que d’avancer dans ces rues serpentant dans tous les sens.

Tout de même, son « qui se ressemble s’assemble » me décrocha un sourire attendrit en guise de réponse. Pas que cette devise dégoulinait d’amour ni quoique ce soit mais j’appréciais que Rowan parvienne enfin à se comparer à quelqu’un de – normalement – stable. Preuve qu’il ne se voyait plus seulement comme un imbécile grognon que personne ne pouvait blairer. À moins que mon cerveau délirait complètement et y voyait là un symbolisme pourtant infondé ? Ne me demandez plus des réflexions profondes jusqu’à demain. Ou plus vraisemblablement : après-demain minimum. Lorsque j’étais dans mon état normal, il m’arrivait de m’interroger sur notre capacité à partager nos anecdotes les plus troublantes ensemble. Aurions-nous un jour le courage de nous dévoiler à l’autre ? Je commençais à peine à me livrer à Riley et la relation que je partageais avec lui était très différente. Nous étions davantage… Impossible de trouver le mot approprié. Mais voilà. To be continued.

Après avoir été en panique à l’idée de me retrouver derrière les barreaux et manqué de peu de me rouler au sol, nous voilà en train de parler aiguilles. De tatouages plus exactement même si la remarque de l’homme me fit légèrement plisser les yeux. Sous-entendait-il qu’il avait flirté avec des substances illicites ou me faisait-il tout simplement tourner en bourrique pour s’amuser ? Cette seconde option n’était pas folle vu comme je marchais à fond dans ses délires. Niveau de crédulité décuplé ! J’enfermais mes doutes dans un coin de mon esprit dans l’espoir de pouvoir en rediscuter une fois sobre – pitié pas de blackout. Tout serait une question de timing par contre. Je ne souhaitais pas me recevoir son poing dans la tronche ! Même saoul j’avais toujours conscience que ce dernier planait au-dessus de ma tête, terrible châtiment menaçant le moindre faux pas.

En parlant de connerie… Nous avions décidé pour de bon de nous injecter de l’encre sous l’épiderme. Quel duo d’imbéciles nous formions à l’instant présent ! C’était de me faute je devais le reconnaître. J’avais questionné son courage et sa virilité donc forcément que le jardinier se jetait tête baissée dans ce projet catastrophique ! La tape amusée qu’il me donna dans le dos me fit vriller dangereusement en avant. Par chance, le héros de la situation me rattrapa avant que la chute soit inévitable et m’encercla de son bras. À ce contact, je lui jetais un coup d’œil en coin. Je n’osai pas lui dire mais il me faisait me sentir en sécurité, serré dans ce tas de muscles. Je pourrais toujours compter sur lui en cas de problème n’est-ce pas ? Que ce soit aujourd’hui ou même dans trois ans ? Ok, je me projetais loin. Encore une fois blâmons les litres d’alcool dans mon système.

**

« Tu te fous de ma gueule ? C’quoi ce… Pikachu ? » Pendant un instant je crains de me retrouver avec un œil au beurre noir, moi qui étais si fier de mon idée. J’eus presque un mouvement de recul puis soupirai avec soulagement quand je vis le nouveau tatoué exploser de rire. La catastrophe était évitée. Il aimait le Pokémon gravé sur ses côtes ! D’ailleurs, bien qu’il s’était déjà trimballé uniquement en serviette dans mon appartement, c’était la première fois que je posais mon regard sur son torse sans l’éviter soigneusement. Bordel. Preuve supplémentaire qu’il m’écraserait sans la moindre difficulté. Cet homme était un Hercule moderne, un Arnold Schwarzenegger ! Si je me lançais un jour dans la réalisation de mon propre remake de Conan le Barbare, je savais d’avance qui caster dans le rôle-titre ! Oh et je mentirais en prétendant que j’étais totalement insensible à son charme. Sortez-moi de là ces putains de boissons qui me faisaient divaguer !

- Ce n’est pas Pikachu. C’est Chetiflor ! C’est un Pokémon plante. Je t’avais dit que tu devrais avoir un tatouage en lien avec ta passion. Il est canon sur toi en plus ! Aucun regret !

J’étais si sûr de mon coup je vous jure ! Qu’aurais-je pu trouver de mieux ? La réponse était évidente : absolument rien ! Mais bref, le moment fatidique était enfin arrivé. C’était à mon tour de prendre place sur la chaise de la torture. Fait chier ! Maintenant, je n’étais plus si sûr de toute cette histoire. Malheureusement… Il était trop tard pour reculer. Allez savoir pourquoi, je choisis le côté de ma cuisse droit en guise de localisation. Un sans t-shirt, un sans pantalon. Nous étions sacrément complémentaires en fait ! J’évitais de trop regarder l’aiguille, me contentant de serrer la mâchoire en attendant que ça passe. J’eus l’impression que cela dura une éternité. Même mon acolyte s’endormit tant l’attente fut longue… Le dessin devait être bien plus complexe que celui de mon choix !

Enfin, je l’examinais dans une glace afin de mieux le contempler une fois qu’il fut terminé. Un poignard détruisant une rose. Je finis par éclater de rire, me rappelant les propositions que j’avais faites précédemment à Rowan quand tout ça n’avait encore rien d’officiel. Franchement c’était joli. Douloureux certes, mais joli.

- Vous avez géré docteur ! m’exclamai-je à l’adresse du… tatoueur.

Je me levais (avec un peu de difficulté) puis vins donner une brève étreinte au jardinier en guise de remerciement – oui, j’étais grave touché par son investissement dans la tâche - avant d’ajouter :

- J’espère que ça ne symbolise pas un truc bizarre genre… un rapport sexuel.

J’étudiais sa face en quête du moindre indice. Je ne pouvais pas me trimballer avec un logo louche sur le corps, en particulier en tant qu’acteur se trouvant régulièrement en petite tenue ! Bientôt, nous nous retrouvâmes enfin à l’air libre. J’ignorais combien de temps nous étions restés à l’intérieur mais j’avais l’impression d’avoir un peu retrouvé mes moyens. Tout me paraissait un tantinet plus net, moins brinquebalant. Je gloussais à la suggestion de mon interlocuteur.

- C’est ça ton plan drague ? Regarder un levé de soleil ensemble sur la plage ?

Bien sûr que c’était une blague comme en témoignait mon rire. M’enfin, ce n’est pas ça qui nous découragea puisque nous nous retrouvions une poignée de minutes plus tard parmi un groupe ayant élu résidence sur le sable autour d’un feu illégal. Quelques verres furent encore engloutis, et des cigarettes (tout du moins un truc qui se fume) échangées. Si j’avais retrouvé un peu mes esprits auparavant cela appartenait au passé. Ok, nous allions un peu trop loin dans les excès ce soir mais fuck. Au moins nous serions rassasiés jusqu’au Nouvel An prochain ! Quand un air entraînant s’éleva de la radio posée par terre, je fis signe à Rowan de se dresser sur ses jambes pour m’accompagner dans une nouvelle danse rythmée. Nous n’étions pas les seuls à nous trémousser, rappelant fortement les scènes dans la boîte de nuit.

- Je… crois… qu’on aurait mieux fait de nous poser autre part. On est salement amochés non ? lui murmurai-je à l’oreille après m’être penché vers lui.

J’en avais conscience. Déjà ça !

- Tu crois qu’un bain de minuit nous rafraîchirait les idées ?

Oui, j’avais déjà oublié que nous étions en pleine cicatrisation. Sinon, j’aurais fièrement exhibé le dessin à la troupe d’inconnus.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Ven 5 Mar - 15:59
Cette conversation n’avait aucun sens, clairement aucun ne comprenait l’autre, mais continuait d’essayer de répondre, c’était du grand n’importe quoi. Et pourtant, la conclusion d’Elijah me semblait des plus légitime. Je hochais, la tête, sans répondre, mais flottait dans ma tête l’idée de “on peut pas tout avoir dans la vie”, être hot et intelligent aurait sûrement été too much. Puis ça m’arrangeait bien de ne pas attirer trop de monde. Je n’étais pas un grand fan de l’attention. Si on pouvait me laisser tranquille dans mon coin, je ne m’en portais pas moins mal, bien au contraire. Ce n’était pas pour rien que j’avais choisi un job qui me permettait de passer mes journées à causer aux plantes et pas aux humains. Donc à défaut d’être trop moche, apparemment, j’avais le mérite d’être con, c’était pas trop mal.

Mais au final, je n’avais vraiment rien pigé à cette conversation de A à Z. Et ça ne me dérangeait pas tant, parce que je l’avais déjà oublié. Par contre, cette histoire de tatouage, j’allais l’avoir dans la peau, littéralement, pour un bon moment, même pour toujours en fait. Parce que je n’avais clairement pas les moyens de me payer des séances de laser. Si j’étais quelqu’un de raisonnable, je ne devrais même pas me donner les moyens de me faire tatouer à la base. Malheureusement l’alcool avait emporté les dernières bribes de ma raison. Elijah n’avait pas relevé ma mauvaise blague sur les aiguilles et c’était tant mieux. J’étais bêtement fier, quelques minutes plus tard, de lui prouver que je n’en avais pas peur. Moi homme courageux. Pfff…

Et voilà, j’étais à présent l’heure porteur d’un magnifique pikachu à feuilles tatoué entre les côtes. C’était tellement ridicule, que je trouvais ça tordant de rire, preuve supplémentaire que mes neurones étaient bien attaqués par la boisson.

- Cheti-quoi ? Pfff mais non c’est un pikachu plante. Arrête d’essayer de m’embrouiller l’esprit. Franchement, ouais, c’est bien trouvé, il a une bonne tête de con, comme moi !

J’annonçais ça, comme si c’était ma plus grande fierté. Même le tatoueur se mit à rire. Comme quoi, j’étais presque quelqu’un de drôle quand je n’étais pas sobre. Le jour et la nuit quoi. Pour le moment, non aucun regret, mais j’allais définitivement râler demain au réveil en le redécouvrant. Heureusement que j’avais eu la présence d’esprit de ne pas le faire sur un endroit trop voyant, comme dans le cou ou sur mon front. Elijah choisit d’ailleurs de se faire tatouer le sien sur la cuisse, qui était un choix encore plus judicieux que le mien. Et j’étais content du résultat, et d’autant plus que ça plaisait à mon camarade. Je rendis volontiers son étreinte à Elijah avant qu’il ne m'interroge sur la signification du dessin :

- Mais t’es terrible avec ça, je vais finir que t’es en manque ! Gâche pas tout, c’est le symbole de notre amitié mec. Le poignard parce qu’on a eu une rencontre assez musclée et la rose parce que… T’en parlais avant et comme ça manque de plantes chez toi, au moins où que tu ailles tu en auras toujours une avec toi.

J’aurais presque pu être jaloux de son tatouage, si je n’étais pas presque aussi fier que ce soit lui qui le porte. Puis je l’aimais bien aussi mon pikachu, il avait sa signification aussi quelque part. Sur ces belles paroles, après les dernières formalités, nous quittâmes le salon de tatouage pour de nouvelles aventures. A défaut d’avoir mieux, je proposais la plage, ce qui ne fut pas sans déclencher une nouvelle réplique de mon interlocuteur :

- Arrête de mettre tous mes plans à jour, ça devient gênant là… Je savais que j’aurais pas dû choisir le poignard, mais un cœur avec nos deux prénoms….

J’avais été trop gentil, je sais ! Plus sérieusement, ça ne m’avait pas effleuré l’esprit au moment du choix du tatouage. Là tout de suite, mon cerveau avait du mal à penser à plus d’une idée à la fois. Même si l’alcool redescendait doucement. Je ris volontiers avec mon interlocuteur alors que nous prenions le chemin de la plage. L’avantage de LA, c’est qu’on était vraiment pas loin et le lieu était déjà bien animé. En même temps, il ne fallait pas oublier que malgré l'hiver, c’était le nouvel an. Une bande de jeunes avaient élu domicile sur le sable autour d’un feu. Enfin des jeunes… J’avais l’impression qu’ils étaient plus jeunes que nous, mais peut-être pas tant que ça en fait. Dans tous les cas, notre arrivée fut accueillie avec plaisir et quelques minutes plus tard, nous étions en train de boire et fumer à nouveau. Trinquant avec ces personnes qui étaient devenu nos meilleurs amis en un clin d’oeil et qu’on ne reverrait sûrement jamais de notre vie. On pouvait dire au revoir à la sobriété qui essayait de se refaire un chemin dans mon organisme.

Sérieusement, c’était tellement bon de ne se soucier de rien comme ça. Tant pis pour l’excès, ok, je sais c’était dangereux. Parce que je savais bien qu’il n’y avait pas que du tabac dans ce qu’on m’avait passé à fumer. Certes, ce n’était pas un peu de weed qui allait me tuer, mais pour un ancien addict, même si ça remontait à quelques années maintenant, on oubliait jamais. En fait, le plus imprudent, c’était surtout si on se faisait prendre par les forces de l’ordre. Mais pour l’instant, rien à faire, je me levais volontiers pour aller dépenser toute cette énergie en dansant comme un imbécile avec Elijah. Nous avions tout le reste de notre existence pour être raisonnable et s’inquiéter alors autant profiter de cette soirée à fond. D’ailleurs il faut croire que l’allemand aussi avait quelques “second thoughts”, je haussai les épaules pour lui répondre :

- Haha tu crois ? Je pense que c’est une des meilleures idées de la soirée ! On râlera demain !

Et quand il s’agit de râler, je sais de quoi je parle. Je suis un expert en la matière. Puis il faut croire qu’Elijah était très contradictoire ce soir, parce qu’il venait de me sortir quelque chose de raisonnable avant de proposer une nouvelle connerie. Qui me fis bien sourire, je bousculai amicalement mon camarade d’un coup d’épaule avant de lui sortir un :

- Le dernier à l’eau est une poule mouillée !

Quand on y repense c’était totalement débile comme expression. C’était clairement celui qui serait le premier dans l’eau qui serait mouillé. Bref, passons sur les détails, j’étais déjà en train de courir sur le sable tout en me déshabillant. j’avais totalement oublié pour cette histoire de tatouage qui ne devait pas être immergé. Je manquais à tomber en enlevant mon pantalon, je jetais mon tee-shirt dans le sable sans regarder où. J’avais gardé mon boxer évidemment, et à la première vague qui toucha mes pieds, je hurlai :

- Woh putain ! C’est froid ! Tu viens la poule mouillée ?!

Evidemment qu’Elijah était derrière, j’étais parti avant lui… Il n’était pas si loin derrière moi. Mais en regardant derrière, je vis que le groupe avec qui nous étions commençait à s’agiter, enfin plus précisément à lever le camp pour s’enfuir dans tous les sens. C’est alors que j’entendis la sirène de la police. Immédiatement, je me remis à courir, mais dans l’autre sens :

- ABORT MISSION ! Elijah ! Ya les flics ! Putain !! Elle est où ma godasse ?

Dans la précipitation, j’avais retrouvé mon jeans et mon tee-shirt, une chaussure, mais pas le deuxième, mes vêtements sous un bras, je tirais Elijah de l’autre pour qu’on s’éloigne le plus possible de la plage. Je vous assure. Mon meilleur sprint.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Sam 6 Mar - 1:58
Bien sûr que je pris soin de ne pas le contredire lorsqu’il annonça avoir une « bonne tête de con ». C’était trop drôle de rester silencieux, n’affichant qu’un léger sourire paraissant valider ses dires. Même imbibé d’alcool je réussissais à ne pas me départir de mes humeurs taquines quand bien même je ne le pensais pas. Rowan possédait des yeux électrisants et tout sauf une sale gueule. Néanmoins, je l’avais déjà bien trop complimenté ce soir d’après mes vagues souvenirs alors mieux valait-il que je me taise avant qu’il se prenne pour le Roi du monde. Il était déjà si heureux d’arborer son sublime tatouage inspiré de sa plus grande passion ! Clairement : l’ambiance dépassait les attentes que j’avais eu en me lançant dans cette aventure bien des heures auparavant. J’avais même craint de m’ennuyer, que nous serions mal à l’aise l’un avec l’autre. Dingue avec le recul non ? Et puis, passés les premiers accrocs, nous avions principalement partagé des moments agréables ensemble depuis notre rencontre. Ma paranoïa finirait par avoir raison de moi je vous dis ! Si seulement elle m’avait empêché de passer sous les… aiguilles ! Car oui, peu après j’exhibai un dessin encré sous ma peau, ce dernier savamment choisi par mon compagnon de bouteilles. Pauvre cuisse. Après l’avoir longuement observé, j’en cherchai la signification sans grand succès. Mon interlocuteur râla tout en relevant la vérité pure et simple (je n’avais pas eu de rapports depuis des mois !) avant de m’en expliquer le sens sans le moindre tabou. Ses paroles m’émurent autant que si j’avais été sobre. Tout du moins en théorie car comment voulez-vous le vérifier ? C’était si attendrissant, si… symbolique ! Mes soucoupes bleutées s’humidifièrent et l’unique tactique que je trouvai pour ne pas lui montrer fut de « crier » sur le pauvre tatoueur après m’être tourné dans sa direction.

- Pas la peine de pleurer ! C’est juste mignon, pas besoin d’en faire des tonnes !

Et dire qu’il ne s’occupait même pas de nous et ne parut même pas saisir que je m’adressais à lui… Loupé. Enfin bon, mon binôme était si ivre qu’il passerait sûrement à côté. Je croisais les doigts pour. Cette mise en scène était illogique puisque je ne lui avais jamais caché mon émotion jusque-là. Comment l’alcool pouvait-il me désinhiber et me rendre plus pudique en même temps ? Ridicule. Aucun sens. Lorsque j’en pris conscience, je lâchai un râle tout en levant les yeux au ciel. Plus drama queen tu meurs. Non, j’étais forcé d’être sincère avec le jardinier. Aucun mensonge ne serait toléré dans une amitié aussi florissante (sans jeu de mots) !

- Je suis touché. Du coup, je me sens un peu con avec mes raisons… C’est juste que je ne te pensais pas aussi… tendre, conclue-je avec hésitation. Et avant que tu t’énerves : c’est un compliment. J’aime beaucoup cette facette de ta personnalité.

Elle le rendait encore plus attachant ! En outre, bientôt on allait m’enchaîner pour schizophrénie avec des virages à 180° degrés comme celui-ci ! Mais je n’avais pas pu me taire davantage. Rowan venait quand même de se graver sous mon épiderme pour que je ne l’oublie jamais non ? Après tout, la rose c’était lui. Il aurait pu faire dessiner nos portraits englobés d’un cœur que ça aurait été pareil ! Tout du moins ce raisonnement tenait la route dans ma tête encore un peu brinquebalante.

Suite à cet épisode haut en couleur, nous nous retrouvions à danser sur la plage auprès d’un feu de camp. La vision romantique du levé de soleil et du cœur partagé sur nos peaux fut rapidement gommée de notre organisme par la nouvelle dose d’alcool (entre autres) ingérée. Tout de même, j’avais tenu à lui donner une petite tape en guise de protestation. Nous aurions eu une de ces dégaines avec un tel tatouage ! N’importe quoi ! Il avait de ses idées ! Malgré tout, mon état était différent dans lequel j’étais plongé à notre arrivée chez le professionnel. C’est comme si j’avais davantage conscience de ce qui nous entourait. Plus de précision, de clarté, mais tout autant – si ce n’est plus - d’euphorie. Allez en deviner la cause ! Enfin, il n’y avait que moi pour sortir que nous n’aurions pas dû rejoindre le groupe d’inconnus posés sur le sable suivi d’une proposition complètement barge : celle de se jeter à l’eau. L’appel de l’océan était si fort ! Comment y résister ? Je n’étais juste pas prêt à devoir faire la course. Rowan avait déjà filé depuis plusieurs secondes quand mes neurones se connectèrent, m’ordonnant de le suivre. Tristement son avance était telle que je ne parvins pas à le devancer. Je serai la poule mouillée. Il me fallut même m’arrêter complètement pour retirer mes chaussures avec soin sans quoi je me serais vautré par terre comme j’avais tant de fois menacé de le faire depuis notre sortie de la boîte de nuit.

Je m’apprêtais à glisser mes pieds dans l’eau en dépit des plaintes du brun clamant sa fraîcheur quand il se mit à faire demi-tour dans une panique totale. Fronçant les yeux, je ne réagis pas. Je pouvais m’estimer heureux qu’il jugea bon de me traîner de lui-même par le bras afin de me sortir de ma transe. Très vite je compris ce qui se jouait à plusieurs mètres de là.

- Et merde ! lâchai-je en allemand.

Les flics s’en prenaient à nos amis de soirée ! Si nous ne levions pas rapidement le camp nous aurions de sacrés problèmes ! Pendant un court instant je m’imaginais obligé de retourner en Allemagne, abandonnant tous mes amis en Amérique pour ne jamais revenir. Ok, c’était probablement un scénario extrême mais dois-je vous rappeler mon taux d’alcoolémie ? De plus, je soupçonnais que ce que j’avais fumé ne se résumait pas à du simple tabac… Oui, nous avions intérêt de filer et vite !

J’attrapais toutes mes fringues ainsi que mes baskets, les ayant tous rassemblés grosso-modo au même endroit puis pris de la vitesse avec difficulté afin de suivre la cadence instaurée par mon binôme. Nous avions l’air fins à courir comme des dératés dans les rues de Los Angeles avec seulement nos boxers enfilés ! Même une fois hors de danger nous choisissions de ne pas ralentir, nous rapprochant de mon appartement plus rapidement qu’accoutumé. Nous prenions le raccourci par la zone boisée (pas terrible la nuit tout en étant saouls), grimpions les marches menant à mon domicile puis nous enfermèrent à double-tour après bien des difficultés à viser correctement le trou de la serrure. Et dire que nous avions failli nous planter d’étage ! Nous serions arrivés chez madame Chase, la harpie de la résidence !

Trempés de sueur, haletants, nous étions juste répugnants. Des étoiles obstruaient mon champ de vision pendant que je m’appuyais le dos contre la porte, la nausée me tourmentant les entrailles. « Ne pas vomir, ne pas vomir ! » s’exclamait une voix intérieure. Je n’en revenais pas que nous nous en étions sortis aussi facilement. Si ce mot était adapté à la réalité.

- On a… eu… chaud, peinai-je à prononcer essoufflé.

Par chance, les représentants de l’ordre n’avaient pas dû nous remarquer, trop concentrés sur la foule s’éparpillant de tous les côtés. À moins qu’ils ne nous pensaient pas ensemble puisque nous étions isolés du reste ? Peu importe. Le plus important était que nous avions survécus. Pas de retour en Europe ni en prison pour le jardinier (même si j’ignorais ce point). J’étais au bord de la syncope, ayant frôlé la panique la plus totale. Je lançais un regard à mon partenaire dans une position similaire à la mienne puis tentai un rapprochement innocent. Au pire, il n’aurait qu’à m’éjecter. Je ressentais juste le besoin cruel d’être apaisé et, comme je l’avais précédemment remarqué sans le lui partager, je me sentais en sécurité près de lui avec ses muscles énormes et ses 10 à 15 centimètres de plus (sans parler de sa personnalité protectrice en elle-même). Ça ne m’arrivait jamais d’être comme ça. Ou plus exactement : quand ça m’était arrivé du temps du Luxembourg… j’étais seul. Aujourd’hui je ne l’étais plus. J’avais des amis, des personnes sur qui je pouvais compter. Et il en faisait partie.

Ainsi, malgré nos corps dénudés trempés et nos odeurs à en retourner un cadavre, je vins me blottir dans ses bras après m’être délesté de mes fringues tombées au sol. Ok nous avions déjà partagé des pseudo-câlins à plusieurs reprises rien que ce soir mais là… c’était différent. Il n’était pas express ni même seulement un témoignage de gratitude. C’était la beauté de la rose et du couteau représentée en acte. Ici, je lui avouais sans mot dire à quel point il comptait pour moi et au combien je lui faisais entièrement confiance. Peu importe que nous ne nous connaissions que depuis deux mois. Le temps n’avait pas d’importance, uniquement les ressentis.

Le sommet de mon crâne dans sa nuque, le visage tourné vers l’extérieur, je fermai les yeux, cherchant à reprendre le contrôle de ma respiration. Si j’y parvenais, nul doute que je finirai par m’endormir là. J’avais sacrément flippé.

- Pousse-moi si ça te dérange. Je ne t’en voudrais pas… Je prépare déjà mon discours d’excuse si besoin.

J’étais putain de sérieux mais, malgré tout, je réussis à glisser une note d’humour dans le lot. Ma récompense pour avoir réussi à aligner tant de paroles sans risquer de m’étouffer.

- Bordel, pendant un instant j'ai cru qu'on était foutu. Je veux rester ici. Retourner là-bas c'est...

Par peur d'être encore submergé par l'émotion, il valait mieux que je m'interrompe. Plus simple de jouer au guignol que d'affronter ses peurs... surtout quand le contexte si prête si bien !

- Je crois qu’on a besoin d’une douche, ajoutai-je finalement en pouffant.

Ma vision avait beau être approximative, mon odorat lui ne l’était pas ! Néanmoins, si c’était le prix à payer pour éterniser cette étreinte alors… je me sacrifiais sans la moindre hésitation.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Dim 4 Avr - 21:00
Je m’attendais pas à ce que la signification de ce tatouage mette Elijah dans un état pareil. Il était attendrissant et pendant un instant, l’idée de poser ma main sur son épaule ou de dire une parole sympathique me vint à l’esprit. Mais l’alcool balaya cette idée, sans doute plus lentement que je ne l’aurais fait en temps normal, mais d’entendre Elijah crier après le tatoueur, me fit bien rire. J’étais tout de même fier de mon coup, content que ça lui plaise d’une certaine manière. Sincèrement, je ne me souvenais pas la dernière fois où je m’étais fait un ami comme Elijah. Il fallait marquer le coup d’une façon ou d’une autre. Bon, en l'occurrence, c’était lui qui était plus marqué que moi.

Au final, je ne fis aucun commentaire, mais Elijah reprit rapidement la conversation. De toute façon, vu nos états respectifs, il n’y avait plus beaucoup de conversation ni de silence qui devenaient gênants. Quoique, cela ne m’empêcha pas de grogner. Comme si j’étais quelqu’un de tendre…

- Hm, ouais et bien profite, parce que c’est pas souvent que ça arrivera.

Les habitudes ont la vie dure. Pourtant, je n’avais pas toujours été cette boule de nerfs, fut un temps j’étais un gosse jeune, innocent, renfermé et empathique. Finalement, peut-être que j’étais encore tout ça. La jeunesse et l’innocence en moins. Heureusement, ce grognement suffit à clôturer le sujet. Certes, ce n’était pas compliqué d’oublier et de passer à autre chose à ce stade de la soirée. Et la nuit était loin d’être finie ! Quand l’alcool commençait à redescendre, voilà qu’on trouvait une nouvelle raison de boire et de faire la fête. Je vous jure, je crois que je n’avais jamais dansé devant autant d’inconnus en une nuit. Pourtant, c’était un truc que j’aimais beaucoup, danser… Putain, j’avais oublié ce que ça faisait que de se laisser porter par la musique et juste, bouger dans tous les sens.

Bien sûr, c’est dans ce genre de moment qu’on prend les pires décisions. Dans ce cas, ce fut d’aller se jeter à l’eau, littéralement. Enfin, c’était le plan de base et Elijah n’avait pas hésité avant de me suivre dans ma course débile en essayant de se déshabiller comme on pouvait en cours de route. J’allais gagner, et j’étais super fier de ma connerie… Avant que les flics n’arrivent et qu’on soit obligé de sprinter, dans l’autre sens. Nan mais cette blague. On se serait vraiment cru dans un mauvais film ! Il fallait que ça tombe sur nous. Je vous laisse imaginer la scène, de ces deux imbéciles qui courent vers la digue avec nos vêtements sous le bras. C’est dans ces moments que je ne suis pas mécontent d’avoir un bon cardio.

J’étais rincé, j’avais suivi Elijah jusque chez lui sans réfléchir. C’était plus ou moins couru d’avance que j’allais passer le reste de la nuit chez lui, de toute façon. Je ne savais plus du tout ce qu’on avait dit en début de soirée, le restaurant me semblait si loin. Je n’avais qu’une vague idée du fil des événements. Heureusement, les flics ne réussirent pas à nous attraper et nous étions à présent en sécurité, dans l’immeuble d’Elijah. Même pendant un instant je doutais qu’on arrive à retrouver son appartement. Ca aurait été con à ce stade de finir par dormir dans le couloir. J’étais essoufflé aussi et il me tardait de rentrer et juste m’effondrer pour dormir.

- J’te le fait pas dire…

Ce n’était pas passé loin. Je n’osais pas imaginer ce qui serait arrivé si on s’était fait pincer. L’un comme l’autre, nous aurions pu avoir de sérieux problèmes. J’avais le cerveau tellement ailleurs, j’essayai de me remettre de ces émotions, que je ne remarquais même pas qu’Elijah s'était rapproché. Ce n’est qu’en sentant ses bras passer autour de moi que je me tendis. Je vous ai déjà dit que je n’étais pas si fan des contacts humains. Mais je laissais l’Allemand se coller contre moi sans un mot. Après tout ce qui c’était passé ce soir, je crois que je pouvais comprendre son geste. Il dû sentir que j’étais tendu et mal à l’aise dans cette position, ou alors Elijah me connaissait assez bien pour craindre que je ne râle à nouveau.

- Hm… on verra demain… J’ai plus la force à quoique ce soit là…

J’étais presque sûr que j’aurais totalement oublié de lui demander des excuses demain. A vrai dire, ce n’était pas si dérangeant, je savais que je n’étais pas dans une situation potentiellement dangereuse, c’était Elijah, je pouvais bien lâcher un peu de leste. L’Allemand eut alors un ton différent. Là-bas ? Ici ? De quoi parlait-il ? Mon cerveau embrumé avait du mal à faire le lien. Est-ce qu’il parlait de son pays natal ? Ou d’un ailleurs ? Ouais, pendant quelques secondes, j’avais cru qu’il avait lu dans mes pensées. Je n’avais pas envie de retourner là bas non plus. Je n’avais plus jamais envie de me retrouver derrière les barreaux. J’étais bien ici. Secoué par ces paroles et ce ton, une de mes mains alla se poser sur celle d’Elijah pour la serrer.

J’aurais pu ajouter quelque chose, mais aucune parole ne réussit à passer la barrière de mes lèvres. Je n’arrivais pas à formuler quoique ce soit de convainquant. Puis ce n’était pas vraiment le bon moment, ni le bon état pour parler de sujets pareil. Elijah sembla se ressaisir pour annoncer qu’on avait besoin d’une douche l’un comme l’autre. Il n’avait pas tort, entre le sable et la sueur, une douche ne serait pas de trop.

- Je crois aussi. Vas-y en premier, j’irai après.

Sans doute le pire choix. Mais il fallait bien que quelqu’un y aille en premier et là tout de suite, j’avais juste envie de me poser un instant. Ce que je fis alors qu’Elijah partait à la salle de bain. Je me laissais tomber dans le canapé. Juste quelques minutes. Se reposer juste quelque min… Avant même que je n’aie le temps de penser à quoique ce soit, je m’étais endormi, plein de sable et de sueur, en boxer dans le canapé d’Elijah. J’aimerai bien dire que c’était une fin d’année qu’on ne serait pas prêt d'oublier, malheureusement je doute qu’à mon réveil j’aie beaucoup de souvenir de ce qu’il s’était passé. Heureusement, j’avais à présent un beau tatouage sur le torse qui me le rappellerai à vie.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Happy Fu*cking New Year feat. Rowan
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

glitter in the air :: Welcome to Los Angeles :: center l.a.+