flowers for your grave (nicola)

flowers for your grave
@nicola woods

C’est vêtue d’une petite robe noire, simple mais très élégante, et au bras de Jack que tu pénètres dans l’une des boutiques de vin les plus prisées de la ville. Invités à dîner pour la nouvelle année chez monsieur son éditeur, ton confrère, vous ne pouvez décemment pas arriver les mains vides – même s’il est certain qu’il préférait recevoir le manuscrit que lui promet ton époux plutôt qu’un pinot noir. Vous êtes aussitôt accueillis par un quinquagénaire grisonnant à l’accent français et au costume sur mesure. A croire que le cliché était un prérequis pour travailler dans cette boutique. Alors que ton mari discute avec le sommelier, tu te promènes parmi les grands crus, perdue au milieu d’un univers dont tu ne connais rien. Ton attention finit par se porter sur une bouteille, flanquée d’une étiquette au nom évocateur : Saint-Amour. Un sourire se dessine sur tes lèvres alors que tu te saisis du verre frais. Il ne te faut pas bien longtemps pour être transportée quelques siècles en arrière, imaginant une histoire passionnelle entre un châtelain et une courtisane. En guise de promesse d’éternité, il aurait renommé pour elle le meilleur vin de son cru, servi tous les soirs à sa table pour qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il ne pense à elle.

Une main contre ta hanche, et une voix grave te tirent de ta rêverie passagère. « Tu pourrais m’aider, quand même. » Abandonné quelques minutes à peine, il perd déjà patience. « Mais mon chéri, tu sais que je n’y connais rien. » Tu caresses son biceps du bout des doigts avant de demander : « Tu veux du blanc ou du rouge ? On peut demander à Jean-Pierre. » D’un mouvement de tête tu désignes le vendeur, droit comme un piquet derrière son comptoir. Mais à peine as-tu prononcé ces mots que ton visage se tourne de l’autre côté, attiré par une effluve qui t’est familière, avant même que tu n’aies le temps de mettre d’identifier l’odeur. Un sourire béat illumine tes traits avant de mourir aussi vite. Que fait-elle ici ? Parce que la silhouette, tu l’as reconnue immédiatement, ça ne fait aucun doute. « Nicola ? Ca fait une éternité ! » Ton cœur manque un battement et tes sourcils se froncent. Alors que tu imaginais déjà mille stratagèmes pour éviter une situation embarrassante, Jack te surprend en interpellant ton amante. Là, tes deux monde s’entrechoquent dangereusement, et tu es prise en étau entre les deux, impuissante.

 « Vous voulez bien arrêter de courir partout ? » J’entends les cris de mes garçons qui se chamaillent d’une manière plus oppressante que d’habitude. Sûrement dû à la migraine qui me guette depuis quelques heures, et qui, malgré les médicaments, finira bien par prendre possession de mon crâne tout entier. Je masse mes tempes un peu plus fortement, et quand j’entends un bruit de fracas je me lève d’un bond, comme un diable sortant de sa boîte. Le réflexe d’une mère, le coeur battant la chamade, jusqu’à se calmer en entendant deux éclats de rire. Ces enfants finiront par avoir ma peau. Je soupire et glisse ma main dans les cheveux de mon petit dernier. « Ça va, tu t’es pas fait trop mal ? » Il secoue la tête et retourne jouer, alors que je prends appui contre le chambranle de la porte, mes bras croisés. Ils commencent à se calmer, visiblement exténués de leur propre course poursuite. Malgré leur différence d’âge, ils ont une vraie complicité, et c’est toujours un bonheur de les regarder jouer - même avec une migraine en approche. « Papa ne devrait pas.. » « Papaaaaa ! » hurle alors Elio en courant vers la porte après avoir entendu la sonnerie de cette dernière. S’il n’était pas adorable avec moi, j’aurai pu croire qu’il préférait son père. Gabriel et Elio adorent leur père, et je suis contente que les choses se passent aussi bien entre eux. Le petit garçon sautille devant la porte, il sait qu’il n’a pas le droit d’ouvrir seul, même s’il pense savoir qui c’est. J’ouvre alors et adresse un sourire à mon meilleur ami. Je n’aurai pas le droit à ma tendre accolade aujourd’hui, Elio est déjà dans ses bras. Je m’en passerai, je la laisse à mon fils sans aucune rancoeur. « Alors, tu as un rancard ? » me demande Jordan avec un petit sourire au coin des lèvres. « Je vais dîner chez ma soeur. Tu parles d’un rancard ! » Je le sais un peu jaloux, et je n’ai aucunement envie de lui parler de ma vie sentimentale, c’est déjà bien assez compliqué comme ça.

Nous quittons la maison tous les quatre, les garçons d’un côté, et moi de l’autre. Ils passent le week end avec leur père, et je compte bien profiter d’un peu de calme pour travailler. Mais avant ça, je dois aller acheter une bouteille de vin pour ne pas arriver les mains vides chez Niamh. Arrêt au centre ville, j’entre dans le caviste le plus réputé de Los Angeles - entre nous le seul que je connaisse - et m’étonne qu’il y ait si peu de monde. Un tour d’horizon, j’hésite entre deux bouteilles quand j’entends mon prénom, me faisant relever la tête vers cette voix masculine qui s’adresse à moi. « Nicola ? Ca fait une éternité ! » Il me faut une seconde pour reconnecter mon cerveau et remettre un prénom, une situation sur ce visage. Jack. Mon ex beau-frère, si on peut dire ça comme ça, ou en tout cas, le frère d’une de mes ex. Compliqué. « Jack ! C’est marrant de te croiser ici… » Et puis mon regard balaye sur la droite pour s’accrocher à la femme qui l’accompagne. Je me disais bien que j’avais eu le sentiment de sentir son parfum en entrant. Mais il m’arrive souvent de le sentir sans qu’elle ne soit pour autant dans les parages. « Je te présente Jules, ma femme. » Je hoche légèrement la tête, essayant de donner le change. « Enchantée. » Le sourire que j’essaie de glisser sur le coin de mes lèvres n’est pas très naturel, il se fane à mesure que je tente de lui donner consistance. C’est peine perdue. J’ai beau savoir qu’elle est mariée, la voir au bras de cet homme me donne de l’urticaire. Et encore pire maintenant que je le (re)connais. Mais nous n’avons pas le temps d’échanger plus de banalités que le téléphone de monsieur se met à sonner. « Excusez-moi une seconde, je reviens. » Il nous laisse seules sa femme et moi. S’il savait. Je la regarde plus fixement, mon coeur bat à une allure folle. Je suis partagée entre l’envie de m’enfuir, celle de lui adresser une banalité, ou l’attirer dans un coin pour l’embrasser comme le réclament mes lèvres depuis que j’ai posé les yeux sur son visage de porcelaine. « Tout va bien ? » Choix numéro deux, pas le plus judicieux.

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@nicola woods

« Jack ! C’est marrant de te croiser ici… » Toi, tu ne trouves pas ça marrant du tout, mais alors là pas du tout. Ton cerveau fonctionne à cent à l’heure. Comment et où se sont-ils rencontrés ? Pourquoi n’étais-tu pas dans la confidence ? Tu sais que Jack voit du monde toute la journée, qu’il connait des centaines de personnes que tu n’as jamais vues, mais tu ne parviens pas à imaginer une situation qui impliquerait Nicola. Et elle n’est pas du genre groupie non plus. « Je te présente Jules, ma femme. » La bienséance voudrait que tu dises quelque chose, que tu fasses quelque chose. N’importe quoi. Que tu réagisses. Mais tu es paralysée, sidérée par cette rencontre que tu n’avais pas prévue. « Enchantée. » Sa voix sonne faux, tout comme le sourire furtif que tu lis sur son visage. Tu la connais bien maintenant, beaucoup trop bien, et tu sais qu’elle n’en mène pas large, même si elle donne un peu mieux le change que toi. Tu ouvres la bouche, comme si tu t’apprêtais à parler sans toutefois avoir la moindre idée de ce que tu aurais pu énoncer, mais aucun son ne franchit la barrière de tes lèvres. « Excusez-moi une seconde, je reviens. » Que ton mari se volatilise en plein milieu d’une conversation, t’abandonnant là comme une plante verte, n’a rien d’étonnant. Qu’il te laisse à son insu dans une pareille position est plus… inhabituel.

« Tout va bien ? » Tu fixes tes pieds et les siens. Dois-tu vraiment répondre à cette question ? Jusque-là, jusqu’à un peu plus tôt dans la soirée, tout allait bien. Tu étais murée dans une forme d’insouciance familière, prête à te plier aux exercices habituels d’un dîner mondain. Celui-ci s’annonçait même agréable. Des convives que tu pourrais presque considérer comme des amis, un monde qui t’est connu et dans lequel tu évolues avec grâce et aisance. Et là, le plateau de jeu a été bousculé par un hasard mauvais perdant. Il fallait bien que le karma finisse par te narguer, tu t’en sortais beaucoup trop bien jusqu’à présent. « Alors, tu connais Jack ? » Dans ta voix on décèle les traces de mille émotions qui se livrent à une lutte acharnée. Inquiétude. Incompréhension. Curiosité. Jalousie. Doute. Culpabilité. Laquelle l’emportera ? Par-dessus ton épaule, tu jettes un coup d’œil vers la vitrine, par laquelle tu regardes Jack qui fait les cent pas dans la rue, pendu au téléphone. En te remarquant, il t’adresse un sourire et un signe de la main, que tu réciproques timidement. Tes doigts fins viennent ensuite frotter doucement ton front et cacher tes yeux. « Mon Dieu, je déteste ça. » Tu prononces les mots, presque indiscernables, plus pour toi que pour que Nicola t’entende. Et maintenant, quoi ?

Je garde une émotion neutre en apparence, me forçant à sourire juste assez pour ne pas sembler désagréable. Ça passera sans aucun problème pour Jack, mais je ne crois pas que Jules soit assez dupe pour avaler mes faux-semblants. Elle me connaît assez pour ça. Et je peux lire sans aucune difficulté la surprise sur le visage de la rouquine. Evidemment, elle ne savait pas que son cher et tendre avait pu me connaître par le passé. Et pour cause, mon histoire avec sa jeune soeur a été tue au sein de leur famille, puisqu’elle était encore dans le placard. Une des raisons pour laquelle j’ai fini par mettre un terme à notre histoire.
Jack s’éclipse pour un coup de fil, et je me retrouve seule avec la femme qui fait battre mon coeur. Quelle ironie. J’hésite face à l’attitude à adopter, mais face à elle, je ne peux pas faire semblant. Je lui demande quand même si tout va bien, mais son regard rivé sur le sol me donne la réponse qu’elle n’a pas besoin de me fournir en parole. « Alors, tu connais Jack ? » finit-elle par demander en relevant les yeux vers moi. Je glisse mes mains dans les poches de mon long manteau, sans la quitter du regard. C’est horriblement difficile de rester à une distance raisonnable d’elle, alors que je n’ai qu’une envie, la serrer contre moi. « C’est une longue histoire. Rien de très intéressant à raconter. » Je n’ai aucune envie de me replonger dans cette histoire et surtout, je n’ai aucune idée de si Jules est au courant pour l’orientation cachée de sa ‘belle-soeur’, ni même si cette dernière a finalement fait son coming-out ou non. C’est délicat, ce n’est pas à moi de die ce genre de chose, ça ne m’appartient pas.
Jules se retourne pour adresse un regard à Jack, ce dernier lui offrant un geste de la main. Elle est mal à l’aise, je le suis probablement tout autant, à la différence que je ne me trouve pas entre les deux personnes avec qui je couche. Cette simple idée me donne froid dans le dos, parce que je ne peux empêcher mon cerveau de l’imaginer au lit avec Jack. Très, très mauvaise idée. Je réprime difficilement une légère grimace. « Mon Dieu, je déteste ça. »Je soupire un peu et baisse à mon tour les yeux, il est vrai que la situation serait presque risible, pour un personnage extérieur à la situation, un lecteur de notre histoire si elle avait été écrite dans un roman que Jules a l’habitude de publier. « Tout le monde sait que vous êtes ensemble. Tu croyais que je l’ignorais ? J’ai juste pas trouvé judicieux de te dire que je le connaissais, ça servait à rien de toute manière. » Un léger haussement d’épaules et je poursuis sans attendre. « Et puis, connaître est un bien grand mot, disons que nous avons des liens communs. En dehors de toi j’entends. » J’esquisse un sourire presque un peu amusé, si je dois prendre un peu de recul sur la situation, c’est risible, vraiment.

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@nicola woods

« C’est une longue histoire. Rien de très intéressant à raconter. » Tu fronces les sourcils. Ca n’arrange rien à ton inquiétude. Tu ne peux t’empêcher de te dire que si ce n’était rien d’intéressant, comme elle te le fait savoir, ça n’aurait pas été long. Tu ne vois pas ce qu’elle aurait à te cacher, et tu n’aimes pas être dans cette position, où c’est à toi qu’il manque des bouts d’histoire. Ô, l’ironie. L’atmosphère est lourde, empreinte de gêne et de non-dits. Heureusement que Jack ne peut probablement pas voir précisément ton visage, à cause des reflets de la vitrine, il ne comprendrait pas ton désarroi.

Tu te caches les yeux et le front derrière la paume, abandonnant l’idée de donner le change. Avec Nicola, ça ne servirait de toute façon à rien. « Tout le monde sait que vous êtes ensemble. Tu croyais que je l’ignorais ? J’ai juste pas trouvé judicieux de te dire que je le connaissais, ça servait à rien de toute manière. » Non, tu n’as simplement pas réfléchi à la question. Ca semble être un motif récurrent dans ta vie et tes choix, en ce moment. « Et puis, connaître est un bien grand mot, disons que nous avons des liens communs. En dehors de toi j’entends. » Le sourire qui se dessine sur les traits de la brune n’a pas, sur toi, l’effet escompté. Tu soupires en te mordant la joue, et attrapes du bout des doigts un des larges boutons de son manteau. Tu tritures le petit disque froid, machinalement, sans y penser, incapable de sortir de ton mutisme.

Tes yeux se détachent de la couture du pardessus pour retrouver des pupilles claires qu’ils connaissent par cœur. « Tu veux dire que... » tu te pinces les lèvres, cherchant tes mots. « Tu connaissais Jack, et tu t’en fichais ? » Tu es partie à mille lieues de là où tu devrais être. Au lieu de choisir une bouteille de vin – ou de faire les yeux doux à Jean-Pierre pour qu’il la sélectionne pour toi – tu te perds dans des considérations qui n’ont pas lieu d’être. Pour toi, cette révélation, qui n’en avait pourtant pas l’air, remet en question tant de choses. Ou rien, peut-être. « C’est moi que t’as choisie quand même ? » C’est plus fort que toi. Cette petite voix que tu ne laisses jamais s’exprimer tout haut mais qui tourne en boucle dans ta tête depuis trente ans. Jack, c’est le Soleil. Il éclipse tout et tout le monde, et tu t’es toujours estimée heureuse de pouvoir seulement être à son bras. Mais c’est toujours lui, et puis toi. Jamais l’inverse. Et tu sais que Nicola aime les femmes, et que la comparaison semble absurde. Mais tout le monde semble avoir un certain niveau de loyauté inné pour ton mari. C’est un mélange savant et inconscient entre le désir profond de lui plaire, et l’aura intimidante qu’il projette. Qu’elle ait pu s’en défaire, pour toi, te laisse pantoise.

Ses sourcils qui se froncent n’annoncent rien de trop bon, je la connais assez pour le savoir, et m’en méfier, aussi. Elle est inquiète, peut-être qu’elle a des raisons de l’être, je l’ignore. Je ne crois pas que quelqu’un d’autre soit au courant de la vie amoureuse ‘déviante’ de sa belle soeur. Mais après tout, peut-être que je me trompe. J’essaie de savoir si elle y avait déjà réfléchi. Au fait que je puisse connaître son mari. La nuance est sûrement que quand je l’ai rencontrée elle, j’ignorais qu’elle était l’épouse de mon ex beau-frère. On ne peut pas dire que nos liens aient été très forts non plus. J’essaie de lui faire comprendre que ce n’est pas dramatique. Ça ne l’est pas pour moi, en tout cas, et j’aimerai que ça ne le soit pas pour elle non plus. Mon sourire ne suffit pas à en dessiner un sur ses lèvres. Elle est inquiète, dubitative. Je la vois qui réfléchit déjà trop. Ses doigts s’approchent et je baisse les yeux pour regarder son geste, ses doigts fins qui frôlent le bouton de mon manteau. Elle est si belle… Mais l’instant ne dure pas, et assez vite elle relève les yeux vers moi. « Tu veux dire que… Tu connaissais Jack, et tu t’en fichais ? » Je plisse un peu les yeux pour tenter de comprendre la question, autant que le cheminement qui l’a fait se poser cette question précisément. « C’est moi que t’as choisie quand même ? » Cette fois un sourire tendre étire le coin de mes lèvres. Elle me fait craquer. C’est assez dingue d’ailleurs quand on y pense. « Je veux dire que j’ai craqué sur toi à la seconde où je t’ai vue. Je ne savais pas que tu étais mariée à Jack. Et quand je l’ai su, c’était déjà trop tard. » Trop tard parce que j’étais tombée éperdument amoureuse d’elle. « Et même si j’avais su, évidemment que c’est toi qui j’aurai choisi. » Est-ce que c’est une déclaration d’amour ? Ça se pourrait bien, sous une forme presque pas détournée, d’ailleurs. Je jette un coup d’oeil à l’extérieur et profite que Jack se soit un peu éloigné, toujours son téléphone vissé à son oreille, pour glisser ma main vers celle de Jules, l’air de rien, la frôlant avec une envie folle d’en avoir plus. Mais je sais qu’elle n’est pas mienne, pas totalement, et qu’elle ne le sera probablement jamais. J’en ai pris mon parti. Mon regard bifurque un instant sur les lèvres de la rouquine, que je rêve d’embrasser aussi tendrement que passionnément. Mais au lieu de ça, je récupère ma main que j’enfouis dans ma poche, juste avant que Jack ne passe la porte, faisant tinter la petite cloche de la boutique. Je me saisis d’une bouteille de vin, au hasard, vérifiant juste l’étiquette pour ne pas m’en sortir avec un rein en moins. Jack revient vers nous et je lui offre un mince sourire. « Je vais vous laisser, ça a été un plaisir ! » Je les regarde tour à tour, évite d’appuyer trop sur le regard de Jules, et m’éloigne pour aller payer la bouteille et quitter la boutique. Quelle étrange situation…