it's a match - WDAYE (1)

un sourire.
c'était la grande nouveauté, depuis sa rencontre avec la belle chasseuse de fantômes. un sourire. comme placardé sur son visage, comme un baume après la détresse des flammes qui habitaient encore son esprit, qui la hantaient encore. comme un baume, pour soigner son petit coeur, pour soigner ce qu'il restait d'elle, ce qui n'avait pas brûlé. un baume. un sourire. son sourire. à elle. elle y pensait. elle en rêvait. était-ce mal, d'ainsi se complaire dans les images créées de toutes pièces que son âme voulait lui montrer ? était-ce sain, de penser ainsi à wednesday, cette sublime blonde qui gravait lentement son nom dans le coeur qu'elle réparait, à coup de bonne humeur, et de patience ? était-ce sain ? elle n'y pensait même plus, ne se posait plus la question. acceptait juste le temps passé à ses côtés, comme une marque, un symbole. celui du bonheur, celui qui savait lui laisser entendre que tout irait bien, que tout finirait par s'arranger. tout finirait par guérir. et sans les oublier, les morts donneraient alors leur accord pour que faye puisse vivre sa vie, sans plus se sentir coupable d'avoir survécu, sans plus se sentir mal de les avoir entraînés là-dedans, sans plus pleurer à chaudes larmes chaque fois que sa cicatrice revenait au devant de ses yeux, et noyait son regard sous les pleurs et les sanglots.
un jour, tout irait mieux.
et dans ses rêves, c'était à ses côtés. à elle. sa belle blonde aux yeux bleus, qui voulait la sauver, qui voulait l'aider; comme un ange gardien. le plus beau des anges.

il ne lui fallut pas bien longtemps pour terminer de se préparer, un joli haut, un jean bien chaud, et une doudoune bien sympa, bien chaude, pour sortir de la maison, le regard brillant sur sa belle maîtresse des fantômes, qui l'attendait. c'était particulier, en cette belle journée un peu trop froide, mais bien lumineuse. c'était particulier, on sortait de la routine, et c'était là encore une marque d'affection qui ne cessait de rendre les rêves de la salazar toujours plus beaux. parce que wednesday l'emmenait voir un match de rugby. c'était un date.
c'était. un. date. et les joues de faye n'étaient pas roses qu'à cause du froid, mais bien parce que son coeur avait du mal à s'en remettre. parce que sa main venait dans celle de la blonde, comme attirée. parce qu'elle se sentait un aimant, inlassablement pointée vers le sourire de day. ce sourire qui la rendait folle. ce sourire qui était contagieux. ce sourire qu'elle ne voulait plus jamais perdre. j'espère que tu ne m'as pas trop attendue... le rouge qui gagnait en puissance, sur ses joues, sur son visage. elle ne voulait pas la décevoir, elle ne voulait pas la sentir distante, ni même triste. tout ce qu'elle voulait, c'était le bonheur.
le bonheur pour elle.
le bonheur pour day.
elle ne s'en rendait pas vraiment compte, mais elle tombait amoureuse.
ou alors... elle ne voulait pas s'en rendre compte.
mais les faits étaient là.
son coeur battait la chamade.
elle tombait amoureuse.