this is a joke right ? (andiann)

Ok. J’ai pété un plomb, j’aurai pas dû. Mais en venir jusque là, me foutre un avocat sur le dos pour des conneries pareil. Ça va, tous les flics ont un jour eu un moment d’égarement, j’ai tué personne. D’accord, le témoin que j’ai failli buter est un homme influent, et j’ai bien compris que si mon supérieur ne me foutait pas un procès au cul, je pouvais dire au revoir à ma plaque. Mais est-ce que je vais la revoir cette putain de plaque ? Ça fait déjà deux semaines que je suis mise à pied et je tourne en rond comme un lion en cage, je sais absolument pas comment je vais ma débrouiller si on me retire mon boulot. C’est tout ce que j’ai, pas de famille, très peu d’amis, j’ai plus que mon boulot, je peux pas perdre ça. J’ai même pas cherché un avocat, on m’en a collé un quasi d’office. J’ai pas non plus cherché à me renseigné, et ce matin, je traîne les pieds. J’ai eu du mal à me réveiller, j’ai encore la gueule enfarinée, sûrement encore quelques grammes d’alcool dans le sang vu ce que j’ai bu hier. Pas la joie. J’ai plus qu’à espérer que ce soit une avocate et que je puisse user de mes charmes. Quoi qu’au point où j’en suis, je pourrai même user de mes charmes avec un homme, si je dois en venir jusque là pour retrouver mon boulot.

En attendant, j’enfile un jean brut, une chemise pour faire les choses à peu près bien, que je retrousse sur mes avant bras, une paire de bottines et ma veste en cuir, parce que c’est un peu ma marque de fabrique. Rendez-vous dans les locaux de la brigade où je bosse, pour un interrogatoire avec mon avocat. Ce serait mentir de dire que je ne stresse pas, mais je fais comme si de rien n’était. Je salue mes collègues, et me rends dans le bureau de mon supérieur, qui m’accompagne jusqu’à la salle où se déroulera mon entrevue. « Tiens toi à carreaux Flores si tu veux pouvoir te sortir de la merde dans laquelle tu t’es foutue. » Je soupire, serre les mâchoires, j’ai envie de lui mettre un coup de tête dans le nez. « Elle s’appelle Muñoz. Appelle-la maître. » Maître mon cul ouais. Je me marre dans ma moustache, jusqu’à tiquer sur le nom de famille. Coup de sort du destin qui se fout bien de ma gueule en me filant une avocate qui a le même nom que mon ex. Génial. Heureusement que je sais qu’elle ne quittera jamais son New York chéri. Je m’assieds derrière la table, et attends mon heure. Quand la porte s’ouvre et que mon regard se pose sur Mariann, je deviens livide. C’est une blague. Une putain de caméra cachée, c’est ça ? « Bordel… » C’est tout ce qui est sorti.