I need to talk | ft. Echo

Mais qu'est-ce que vous aviez foutu bordel ??!! C'était la question que tu te posais depuis la soirée que vous aviez passé ensembles. Non, parce que des soirées vous en aviez fais depuis que vous vous connaissiez, mais là...là vous aviez carrément dépassé les limites en fait. Mais genre vraiment. Parce que ouais boire jusqu'à oublier vous l'aviez déjà fais, vous en mettre plein le nez vous aviez déjà testé aussi, vous taper deux meufs en même temps ouais vous connaissiez aussi. Mais là...coucher ensemble c'était un truc que vous aviez jamais fait et que tu pensais jamais faire d'ailleurs !! Merde !! C'était un mec. Depuis quand le corps d'un mec ça t'attirais ??!! A moins que se ne soit parce qu'il s'agit de lui. Ouais, peut-être parce que c'était lui. T'en savais totalement rien. Sérieusement, un mec, t'avais couché avec un mec et en plus de ça un super bon ami à toi. Ton meilleur ami dans le show-biz même. Cependant, ce qui te rassurais un peu c'était de savoir que lui aussi avait dû avoir du mal à comprendre ce qu'il lui arrivait puisque tu avais su qu'il était parti en centre juste après ça parce qu'il avait pété les plombs. Bon officiellement, c'était pas du tout pour ça, mais au fond tu savais que oui. T'avais essayé de l'appeler et de lui envoyer des messages, savoir comment il allait, mais tu n'avais eu aucune réponse. En même temps tu le comprenais un peu. T'avais mis plusieurs jour avant de reparler de manière normale aux gens. Enfin, plus ou moins normale.

T'avais appris qu'il était sortie depuis quelques jours. T'avais de nouveau essayé de l'appeler et de le contacter par message, mais toujours aucune réponse de sa part. Ok. Clairement il t'évitait là en fait. Tu comprenais plus ou moins pourquoi, mais là il fallait que vous en parliez. Vous pouviez pas rester comme ça encore longtemps car ça commençait à t'énerver comme situation. Alors tu avais décidé de tenter ta chance en allant jusqu'au bar que le jeune homme préférait, avec un peu de chance il y serait. Te voilà donc devant l'enseigne où vous aviez souvent rendez-vous avant de sortir en boîte. Tu entrais dans la salle jetant un coup d’œil circulaire autour de toi. Tu finis par le remarquer assis à une table un peu en retrait contre le mur, avec ses lunettes de soleil sur le nez. Soit parce qu'il était fatigué, soit parce qu'il avait la gueule de bois. Tu t'approchais alors avant de t'asseoir en face de lui sans même lui demander son avis. "Tu va m'éviter encore longtemps ?? Non, parce qu'il va falloir qu'on parle de ça un jour ou l'autre tu sais." Ouais, parce que vous pouviez pas rester sans vous parler de ça, c'était pas sain comme situation et tu détestais ça.

C'était la grosse merde. Dans ma tête, dans ma vie. J'en pouvais plus, je voulais me buter. Je voulais me buter et buter tout le monde en même temps. J'étais sur un tournage, pour un film merdique qui a eu une audience juste à cause de ce que j'ai fait pendant le tournage. Et ce que j'ai fait pendant le tournage, ma crise, mon pétage de plombs, ce que vous voulez, je l'ai fait parce que que j'ai fait un autre truc avant. Un autre truc, putain. Je sais pas si je pourrais jamais dire les mots dans ma tête, encore moins à voix haute. Je voulais oublier, oublier que ça m'avais plus, que c'était quelque chose que j'avais déjà imaginé inconsciemment, dans ma tête. Je l'avais pas revu depuis. J'étais parti, furtivement, j'avais pas répondu à ses messages, ses appels. J'avais surtout peur qu'il essaie de me contacter via les réseaux sociaux, à la vue de tous. Alors j'avais tout désactiver après avoir posté un message explicatif, comme quoi je devais me ressourcer ou une foutaise comme ça. Cependant j'avais gardé un compte privé pour pouvoir vérifier qu'aucune rumeur ne sorte sur internet. J'étais terrorisé. J'étais plus rien. Bouffé. Je suis parti en cure, encore. Cette fois ça s'est su. Je suis resté un bon bout de temps. Je voulais vraiment me reposer, m'éloigner de tout, me préoccuper de rien. J'avais laissé mon portable chez moi. J'étais complètement déconnecté.
Puis je suis revenu. D'entre parmi les morts. Presque. Et on m'attendait de pied d'attaque. Mon agent m'a dit qu'il fallait qu'on attende encore quelques semaines avant que je fasse une quelconque déclaration aux médias.
J'allais mieux. Vraiment. Les quatre premières heures après ma sortie. Quand j'ai retrouvé mon téléphone et tous les messages et appels manqués. Et puis cette lettre de mon père qui est arrivé quelques jours après. Vraiment.
Je m'étais dit que je deviendrais complètement sobre. Que je ne toucherai à plus rien. Mais finalement se bourrer la gueule de temps en temps ça m'aller aussi. Il fallait juste pas que ça se sache. La stratégie qu'on voulait aborder, c'était que je devais être le survivant. Prêcher la santé, etc, etc. Et j'avais vraiment envie de le faire. Préventions sur la dépression, l'addiction. Je voulais vraiment le faire parce que je me sentait tellement mieux par rapport à avant. Je l'avais dit. Au psy. J'avais lâché cette bombe que je n'arrivait pas à désamorcer. Que j'étais homosexuel. Ce que j'avais fait, juste avant de venir ici.
Mais là, j'avais besoin de partir. Alors je suis allé à ce que j'aurais appelé ma deuxième maison avant la cure. Maintenant, je n'ai plus envie que ça le soit. Mais j'y suis retourné, comme on retourne chez un ex pour reprendre ses affaires. Lunettes de soleil sur la gueule évidemment. Je ne voulais pas qu'on me reconnaisse mais en plus de ça, mes yeux était rouges à cause de mes sessions larmoyantes. Et j'ai pris un verre. Je relisais cette lettre envoyée depuis la prison par mon psychopathe de père. Je n'en croyait pas mes yeux.
Mais j'ai été très con. Parce qu'il m'a retrouvé. C'était pas mon meilleur pote pour rien. Mais franchement, c'était pas sa gueule que je voulais voir aujourd'hui. Vraiment pas. Je voulais même pas parler. Et il arrive comme ça. Je reconnais d'abord son pas pressant qui vient vers moi. Puis sa voix qui s'élève. Putain. Je bouge pas. Je fais comme si je l'avais pas vu.
Ça. Bordel. Cris-le encore plus fort Kit, vas-y. Il criait même pas, mais pour mes oreilles, c'était plus fort qu'une putain d'alarme incendie de merde.
Je tourne lève lentement ma tête vers lui. J'étais tellement épuisé, je crois que ça se voyait sur mon visage, même avec ces lunettes devant les yeux.

- C'est pas le moment, Kit, s'te plaît.

J'avais tellement pas la force de faire quoi que ce soit. J'avais chaud. C'était vraiment pas une conversation que je voulais avoir. J'étais un putain d'acteur alors c'est ce que j'allais faire. Le connard d'acteur.

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ps : désolé pour la longue attente et le long pavé ahah