on se rejette puis on s'attire de nouveau | coraden #3

C’était du déjà vu. Cette situation là au restaurant. Mais là cette fois-ci, c’était Cora qui avait invité Eden. Elle était revenue ce matin de New York après ses deux semaines de shooting avec Dana pour le magazine Maxim, de sa visite dans sa propre agence – vu qu’elle travaillait en freelance aussi - dont elle avait passé le flambeau à son assistant Mika pour continuer à tenir les rennes à NY mais aussi après la croisière qu’elle avait fait avec son amie Cassy qui n’appréciait pas tellement sa compagne du moment. Donc oui, ça faisait un moment qu’elles ne s’étaient vues depuis la dernière fois où elle avait lâché la bombe Selena en plein sur son visage. C’était leur quotidien. Toutes les deux des bourreaux de travail. Parfois elles pouvaient ne pas se voir pendant un mois, ce n’était pas un soucis. Mais c’était vrai que là, Cora avait hâte de la revoir. Elles n’avaient pas reparlé de cette discussion depuis ce soir là. De toute façon, il n’y avait plus rien à ajouter de plus. Même dans leurs appels, rien ne transparaissaient. Et puis Cora ne lui avait pas dit non plus qu’elle avait croisé de nouveau Selena pendant la croisière. Pour une fois, elle n’avait pas délié sa langue. Parce qu’elle pensait bien faire. Pour le bien de Eden. De ne pas remettre cette discussion sur le tapis. Vu que Eden avait des doutes maintenant. Elle pensait que cette fois-ci, valait mieux ne rien dire. Et puis elle voulait la retrouver pleinement. Sans que l’esprit de Eden soit parasité par la présence de son premier amour qui collait à la peau de l’italienne en ce moment, même par hasard. Cora ne voulait pas que leurs retrouvailles se fassent dans l’engueulade, encore une fois. Du coup, elle essayait de se rattraper. L’invitant à son restaurant préféré à son tour. Oui, elle voulait faire les choses biens. Et puis ça lui faisait plaisir de lui faire plaisir. Ce n’était pas non plus une contrainte de faire ce genre de choses pour Eden. Au contraire, elle adorait la gâter. Vêtue d’une robe noir moulant sa silhouette, des talons rouges et les cheveux relevés dans un chignon chic, elle était déjà installée à leur table. Une jambe croisée, elle attendait patiemment que sa belle fasse son apparition. Elle était sur son portable, toujours en train de travailler, envoyant des mails à Mika pour lui donner les instructions sur les derniers poulains qui avaient rejoint son agence. Un acteur et une chanteuse que Mika avait déniché au théâtre et dans la rue à NY. Elle lui avait déjà dit ce qu’il fallait faire, qui il fallait voir mais bon connaissant Cora qui pensait absolument à tout, il y avait toujours d’autres pistes à ouvrir au cas où ça ne marchait pas avec les premières. Elle était tellement obnubilée par ce qu’elle faisait, qu’elle ne remarqua même pas la serveuse près d’elle qui lui avait apporté la bouteille de vin qu’elle avait demandé. Jusqu’au moment où cette dernière se racla la gorge, l’extirpant de son écran. Elle hocha de la tête – elle ne s’excusa même pas, enfin bon, elle ne voyait pas pourquoi en même temps, le client était roi pas vrai ? - et confirma que c’était bel et bien ce vin là. Elle avait bien sûr choisi le vin préféré de Eden. Son regard se posa alors à l’entrée, sa belle venait de faire son apparition. Elle se leva en affichant un sourire radieux sur son visage, ses pupilles s’enflammèrent en la regardant venir à elle. « Bonsoir amore. » son iris glissa sur la silhouette de sa compagne, elle sortit un « Sei bellissima. » avant de la prendre par la taille et venir plaquer ses lèvres contre les siennes.

Je suis passionnée par mon boulot, plus encore que par celui que j’exerçais avant. Il y a dans celui là quelque chose de beaucoup plus passionnant, en dehors de devoir faire beaucoup de boulot commercial, dealer des contrats, il y a surtout le lien avec les acteurs, les artistes, le monde artistique, le cinéma. J’aime ce que je fais, je passe encore plus de temps au boulot, mais j’essaie quand même de passer du temps avec ma compagne et avec ma fille, ça me semble important. Ce soir d’ailleurs, Cora m’a demandé de la retrouver au restaurant, c’est une habitude que nous avons pour nous retrouver toutes les deux tranquillement, parce que même à la maison, on est tentées de bosser, que ce soit elle ou moi. Les appels, les mails, tout est tentation de décrocher. Alors qu’au resto, c’est le deal, pas de téléphone, pas de mails, pas d’extérieur, juste nous deux. J’ignore si elle a quelque chose à me dire ou m’annoncer, j’espère toujours qu’il ne s’agisse pas de Selena, parce que même si je ne le montre pas, ça m’angoisse qu’elle soit dans les environs, qu’elles soient amenées à se recroiser. Nous n’en avons jamais reparlé depuis la dispute de la dernière fois, avant qu’elle part pour la croisière.

J’arrive au restaurant, Cora est déjà là, je le sais, elle m’a envoyé un message pour me dire qu’elle était arrivée. Je ne suis pas trop en retard, moins que j’ai pu l’être d’autres fois. Mes talons claquent sur les pavés jusqu’à l’entrée du restaurant où je m’annonce et où on m’indique la table où ma compagne m’attend. Tout sourire je la rejoins et lorsqu’elle se lève, je viens la prendre dans mes bras dans une tendre étreinte. « Bonsoir amore. Sei bellissima. » Je souris largement et me décolle d’elle juste assez pour pouvoir l’embrasser, un baiser plutôt soft bien que suffisamment appuyé pour faire passer l’amour que je lui porte. Tant pis pour les regards indiscrets, j’en ai bien rien à faire. Je m’installe en face d’elle et, toujours souriante, je réponds à sa phrase d’un peu plus tôt. color=#9966cc]« Tu n’es pas mal non plus… »[/color] Surtout  avec ce décolleté. « Tu veux m’acheter avec ce décolleté ? »

Elle la vit là devant elle avec son charisme naturel. Cora en était folle. Eden était tellement sublime. D’ailleurs elle n’hésita pas à le souligner. A chaque occasion, elle la flattait. Bon, à part bien sûr quand il y avait la tempête entre elles. C’était pour ça aussi que leurs disputes étaient tout aussi violentes vu l’amour qu’elles se portaient. L’italienne l’étreignit tout aussi tendrement avant de l’embrasser aux yeux de tous. Ce n’était pas grave. Ce n’était pas une chose qui la dérangeait. De toute façon, la plupart connaissait le couple Eden&Cora. Vu les photographes qui avaient pris des photos en discret dans sa vie de tout les jours, elle ne serait même pas étonnée s’il y en avait un caché là quelque part ce soir. Ou encore un des clients du restaurant. Bof, elle avait déjà combiné avec cette vie là. C’était presque une habitude pour Cora. Depuis le temps qu’elle se montrait aux yeux de tout le monde. Elles mirent fin au baiser et s’installèrent à leur table -Cora rangea son téléphone par la même occasion-. L’une face à l’autre. Eden lui avait tellement manqué et elle était contente de la retrouver ce soir. « Tu n’es pas mal non plus… Tu veux m’acheter avec ce décolleté ? » un rire cristallin s’extirpa de sa bouche. Elle croisa les jambes puis posa ses avant-bras sur la table. Ses yeux s’enflammant en les posant dans les siens. « Non, voyons qu’est-ce que tu vas chercher là ? Je n’essaye pas du tout de te séduire avec mon paraître. Loin de là, tu me connais. » lança-t-elle prenant un faux air d’innocente. D’ailleurs elle bougea un peu des épaules, histoire de l’hypnotiser encore plus. Charmeuse. Mais Cora était comme ça. Elle jouait de ses atouts même avec Eden. Surtout avec elle d’ailleurs. Malgré que ça fasse cinq ans qu’elles étaient ensembles, elle ne cessait de vouloir la séduire tout le temps. Et elle l’avait eu grâce à sa personnalité de feu, dans tout les sens du terme. « Alors amore, raconte-moi un peu ton mois. Comment ça s’est passé pour toi ? » commença-t-elle, tout en prenant la bouteille de vin qui était à côté de la table, plongée dans le bac à glace et servit leur verre.

« Non, voyons qu’est-ce que tu vas chercher là ? Je n’essaye pas du tout de te séduire avec mon paraître. Loin de là, tu me connais. » dit-elle en jouant de son buste sensuellement pour m’aguicher. Je ris légèrement, mon regard alternant entre son regard joueur et son décolleté sublime. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure, traduisant de mon contentement de la retrouver, encore plus dans cette tenue. « Bien sûr que je te connais, c’est bien ça le problème. » Je ris à nouveau. Nous savons aussi bien elle que moi, que Cora est une séductrice, elle l’a toujours été. Je le suis aussi, mais d’une toute autre façon, peut être un peu plus subtile qu’elle, quoi que tout dépend du point de vue j’imagine. « Alors amore, raconte-moi un peu ton mois. Comment ça s’est passé pour toi ? » Je laisse ma compagne me servir un verre de vin duquel je me saisis sans tarder pour trinquer avec elle et en boire une première gorgée. « Ecoute, ça s’est plutôt bien passé dans l’ensemble, beaucoup de boulot, je t’avoue que j’ai multiplié les heures en ton absence, j’avais que ça à faire. » Je ris un peu et poursuis sans attendre. « J’ai passé un peu de temps avec Maé, et je me suis occupée de donner un coup de pouce à la carrière de Rayan. » Cora semble tiquer lorsque je prononce ce prénom et je plisse un peu les yeux en la regardant. « Je ne t’ai pas parlé de Rayan ? La prof de théâtre de Maé que j’ai été voir jouer il y a quelques semaines ? » C’était avant que Cora parte pour la croisière, je m’étonne de ne pas en avoir parlé. Mais après tout, ce genre d’info peut bien passer à la trappe, surtout que la jolie professeur me plait beaucoup, donc je n’ai pas pour habitude de trop parler de mes potentielles conquêtes à ma conjointe. « J’étais sûre de t’en avoir parlé pourtant. » Je bois un nouveau verre, attendant de voir si ce sujet a une réelle importance pour elle ou non, auquel cas je passerai à la suite.

« Bien sûr que je te connais, c’est bien ça le problème. » l’italienne sourcilla puis accompagna son rire tout en étant fière de l’effet qu’elle produisait chez sa partenaire. « Oh je ne crois pas que ça t’a posé tant de problèmes que ça. » rétorqua-t-elle avec une voix suave, sourire charmeur collé sur ses lèvres, battant des paupières. Bon, c’était vrai qu’elle était séductrice. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. En même temps, c’était dans sa personnalité. Ça lui servait aussi dans son travail son air ensorceleur. C’était un de ses atouts les plus forts en plus de la tchatche qu’elle avait, confiante. Et puis ça marchait pour la plupart du temps. Du coup, pourquoi se restreindre ? Non, elle ne voyait pas du tout pourquoi elle changerait. Elle servit leur verre, elle trinquèrent et elle lui demanda machinalement comment c’était passé le mois pour Eden, s’y intéressant. « Ecoute, ça s’est plutôt bien passé dans l’ensemble, beaucoup de boulot, je t’avoue que j’ai multiplié les heures en ton absence, j’avais que ça à faire. » ça ne l’étonnait même pas. Eden était férue du boulot tout comme elle l’était. « J’ai passé un peu de temps avec Maé, et je me suis occupée de donner un coup de pouce à la carrière de Rayan. » Rayan ? Ce prénom ne lui disait rien. En tout cas, c’était la première fois que Eden le mentionnait. D’ailleurs, cette dernière sembla comprendre que Rayan était inconnue au bataillon pour Cora.  « Je ne t’ai pas parlé de Rayan ? La prof de théâtre de Maé que j’ai été voir jouer il y a quelques semaines. J’étais sûre de t’en avoir parlé pourtant ? » ah oui la remplaçante. Ça y est, elle se rappela de cette conversation lorsqu’elles s’étaient réconciliées il y a quelques mois de ça et où elle avait proposé d’ailleurs que Maé passe plus de temps à la villa. « Ah oui, c’est bon. Tu ne m’avais juste pas dit son prénom. » elle but une gorgée de son verre avant d’enchaîner. « Si tu es allée la voir jouer et que tu lui as donné un coup de pouce sur sa carrière, c’est qu’elle doit être douée dans son domaine. » lança-t-elle, loin de se douter que cette professeure était une future conquête de Eden ou que cette dernière soit intéressée par elle. De toute façon, elles n’avaient pas l’habitude de parler de leurs 'proies'. « Est-ce qu’elle t’intéresse pour le film que tu produis ? »

J’ignore pourquoi je parle de Rayan, sans doute parce que nous parlons de nos boulots, de mon boulot, et que désormais Rayan en fait partie. Je remarque que Cora a l’air de ne pas connaître Rayan, il me semblait pourtant en avoir déjà parlé, avoir au moins mentionné son prénom ou que sais-je. Finalement, j’appuie davantage pour faire recouvrer la mémoire à ma compagne et je vois dans son regard que ça y est, elle remet la personne. « Ah oui, c’est bon. Tu ne m’avais juste pas dit son prénom. » Je hoche la tête et souris. Il est vrai que je me suis pas mal rapprochée de la jeune femme depuis quelques temps, peut-être même que les dates coïncident avec le départ de Cora pour la croisière, je ne sais pas, je ne tiens pas les comptes. « Si tu es allée la voir jouer et que tu lui as donné un coup de pouce sur sa carrière, c’est qu’elle doit être douée dans son domaine. » Je souris légèrement, hochant la tête pour répondre à la positive à sa question, ou plutôt son affirmation. Cora sait comment je travaille, avec passion, et je ne défends pas un projet si je ne suis pas certaine qu’il a du potentiel. C’est exactement la même chose pour Rayan à un détail près : elle me plait. En regardant Cora, je me fais une réflexion à moi même, presque amusée de voir que je tombe souvent sous le charme du même genre de femmes, brunes ténébreuses avec un fort caractère et une part de mystère. C’est sans doute cette dernière caractéristique qui me donne envie de creuser davantage pour découvrir ce qui se passe derrière la façade. « Est-ce qu’elle t’intéresse pour le film que tu produis ? » Je me saisis de mon verre pour boire une première gorgée, son choix est très bon, je n’ai jamais douté de son goût en matière de vins. Je pense même qu’elle a choisi pour moi, et c’est un détail, mais ça me fait plaisir. « Pas pour celui dont je t’ai parlé, celui là est quasiment bouclé en matière de logistique, le casting est terminé depuis ton départ pratiquement, les lieux de tournages sont définis, bref tout est prêt, ils commencent le tournage la semaine prochaine. Non, elle je lui ai proposé un rôle pour un autre script sur lequel je travaille depuis quelques semaines, je peux pas faire de miracles, mais j’ai réussi à lui faire passer le casting. Je pense qu’elle correspond bien au rôle, si elle travaille bien, il se peut qu’elle soit choisie. » Je souris à ma compagne, tentant de ne pas trop penser au trouble que Rayan peut insuffler en moi rien qu’en y pensant. « Je te ferai lire le scenario si tu veux, je suis curieuse d’avoir ton avis. » L’avis de Cora a toujours été très important pour moi, surtout qu’elle est du genre impartiale, et c’est entre autre ce que j’aime chez elle.

Et bien décidément cette Rayan devait être une perle si Eden pensait à elle pour un rôle sur le nouveau scripte sur lequel elle travaillait. D’ailleurs, l’italienne haussa légèrement les sourcils. Elle n’avait pas eu vent encore de ce scénario avant qu’elle lui en parle à l’instant même. « Je te ferai lire le scenario si tu veux, je suis curieuse d’avoir ton avis. » son sourire s’élargit, hochant de la tête. « Ça me ferait plaisir de jeter un œil oui. » une serveuse vint les voir pour leur commande et après avoir dit ce qu’elles voulaient, Cora reprit la discussion. « Ça parle de quoi ? » elle était tout de même curieuse. De toute façon tout ce qui tournait autours du cinéma l’intéressait fortement. C’était son domaine de prédilection après tout. Elle prit une gorgée du vin, appréciant sa saveur qui coulait dans sa gorge. « Et cette Rayan a déjà un agent ou bien elle en a besoin ? » Cora voyait là peut-être un moyen de prendre quelqu’un de nouveau sous son aile. Et puis si elle était douée, elle n’allait pas se priver pour sauter sur l’occasion. Loin de là même. Cora était toujours friande de nouveaux talents. Et puis pourquoi pas apprendre à connaître cette découverte que Eden avait fait. De toute façon, elle lui faisait confiance. Elle savait que la blonde ne miserait pas sur un mauvais cheval. « Parce que tu sais que je suis la meilleure dans ce domaine. » rétorqua-t-elle, prenant un air légèrement prétentieux. Enfin bon, Cora savait ce qu’elle faisait et c’était vrai qu’elle faisait partie d’un des meilleures agents artistiques de LA. Ce côté là ressortait souvent même si ce n’était qu’une des nombreuses facettes de l’italienne. Ne montrant aucune vulnérabilité alors qu’au fond, elle était tout de même une personne très sensible. Sinon, elle ne ferait pas ce genre de boulots d’ailleurs. « Enfin ça tu le sais pertinemment. Parce que si sa carrière est prometteuse, il lui faut le meilleur des agents. Quoi de mieux pour elle de se retrouver avec moi pour la porter en haut du podium. » lança-t-elle, riant avec légèreté tout en sachant que ce qu’elle disait, elle le pensait sincèrement. Cora savait se vendre même avec sa compagne. Et d’ailleurs, c’était l’occasion de travailler avec elle aussi. Que du bonus en somme.

Je ne compte pas laisser Cora penser qu’il se passe quoi que ce soit avec Rayan, même si c’est le cas. Pas de manière réelle puisque nous n’avons rien échangé d’autre - pour le moment - que quelques plaisanteries, quelques sourires et quelques marques de flirt, surtout en ce qui me concerne. La jeune femme n’y est pas insensible, je le vois bien, pourtant elle n’entre pas encore dans mon jeu, cependant j’y travaille. Mais il est clair que je ne compte pas parler de tout ça à Cora, parce que ça ne la regarde pas en un sens, et aussi et surtout parce que c’est notre ‘contrat’. Sorties de route autorisées à condition qu’elles ne s’accompagnent d’aucun sentiments. Je propose à ma dulcinée de lui faire lire le scenario, si ça l’intéresse, ce à quoi elle répond à la positive. « Ça me ferait plaisir de jeter un œil oui. Ça parle de quoi ? » Je souris face à la curiosité de ma compagne avant de lui répondre. « C’est un film d’action, l’héroïne est une femme qui se bat pour retrouver les assassins de son père, qui en fait n’a même pas été tué. Et elle a avec elle une accolyte, féminine. C’est pour ce rôle que je voudrais placer Rayan. » Pas le premier rôle, parce que celui-ci est déjà pensé et attribué, et Rayan n’est pas - encore - une grande figure du cinéma. « Et cette Rayan a déjà un agent ou bien elle en a besoin ? » Je laisse échapper un petit rire amusé face à la question de Cora, et son petit côté intéressé. « Parce que tu sais que je suis la meilleure dans ce domaine. » Je hoche la tête, souriante, mutine. « Je sais mon amour. Je sais. » Je n’ai pourtant pas répondu à la question précédente. J’ai bien peur que ce soit trop étrange que Cora s’occupe de Rayan alors que j’essaie de la mettre dans mon lit depuis quelques semaines déjà. « Enfin ça tu le sais pertinemment. Parce que si sa carrière est prometteuse, il lui faut le meilleur des agents. Quoi de mieux pour elle de se retrouver avec moi pour la porter en haut du podium. » Je lui souris de plus belle, cherchant en mon for intérieur comment trouver une parade pour lui dire que sa proposition est adorable mais qu’elle ne m’intéresse pas. « Pour le moment, elle n’en a pas besoin, j’aimerai d’abord arriver à lui faire passer quelques essais à droite et à gauche pour avoir des retours de ce que d’autres pensent d’elle et de son jeu, et si vraiment je vois qu’elle plait, qu’elle a une chance de percer dans le milieu, on en reparlera. » Je lui adresse un clin d’oeil, tentant au maximum de ne pas lui donner la puce à l’oreille. Je suis bonne à ce jeu là, même si Cora me connaît, elle ne saura rien de cette histoire.

« C’est un film d’action, l’héroïne est une femme qui se bat pour retrouver les assassins de son père, qui en fait n’a même pas été tué. Et elle a avec elle une acolyte, féminine. C’est pour ce rôle que je voudrais placer Rayan. » Cora était toute ouïe. Tout son attention était rivée vers sa belle. Elle hocha de la tête. « Oh oui, ça a l’air d’être un super projet ! » en tout cas le synopsis était alléchant. Du coup, l’italienne sauta sur l’occasion. Demandant si Rayan avait déjà un agent qui se chargeait d’elle. Parce qu’elle était une des meilleures dans ce domaine là. C’était sûr qu’elle allait se proposer pour accompagner comme il fallait cette graine de star à en devenir. Elle savait que Eden ne s’intéresserait pas à une comédienne lambda si elle n’avait pas déceler un talent prometteur. Mais sa compagne n’avait pas vraiment répondu à sa question. Oui, cette dernière savait que Cora était tout de même un des agents le plus doué dans son domaine,, l’italienne pensait qu’elle allait rebondir face à son offre. Alors elle attaqua à nouveau. Lui précisant bien qu’il lui fallait le meilleur à cette Rayan. « Pour le moment, elle n’en a pas besoin, j’aimerai d’abord arriver à lui faire passer quelques essais à droite et à gauche pour avoir des retours de ce que d’autres pensent d’elle et de son jeu, et si vraiment je vois qu’elle plaît, qu’elle a une chance de percer dans le milieu, on en reparlera. » son regard la fixa. La brune acquiesça doucement. « Tu n’as pas l’air emballé par ma proposition. Je pensais que tu allais sauter de joie en entendant mon offre. » elle sourit mais l’expression sur son visage fut quelque peu déçue. Haussant les épaules, elle s’adossa sur sa chaise, buvant une gorgée du vin avant qu’une serveuse vint leur prendre leur commande et elles commandèrent avant de reprendre. « Enfin bon, tu as raison. Vaut mieux voir réellement ce qu’elle vaut sur le terrain avant de pousser la charrue avant les bœufs. »

Je suis complètement perdue, j’ignore pourquoi je parle de ça avec Cora, cette histoire avec Rayan me perturbe beaucoup plus que ce que je ne laisse sembler et ça ne devrait pas être le cas. Si bien que lorsque Cora me propose de devenir l’agent de Rayan, je refuse presque immédiatement. Oh, j’y mets les formes, un minimum, mais je me rends compte après coup que j’ai peut-être été un peu trop braque. Je sais que c’est une belle opportunité que m’offre ma compagne, elle est la meilleure dans son domaine et si Rayan pouvait avoir Cora comme agent, il est clair qu’elle pourrait grimper les marches d’Hollywood sans aucun problème. Pourtant je refuse, je refuse parce que j’ai peur, parce que je ne veux perdre ni Cora ni Rayan, et que si elles bossent ensemble, je pourrai bien perdre les deux. C’est totalement impensable. « Tu n’as pas l’air emballé par ma proposition. Je pensais que tu allais sauter de joie en entendant mon offre. » Je tente un sourire, faisant bonne figure comme j’en ai l’habitude. « Ta proposition est très alléchante mon amour, et si tu veux bien, je la garde dans un coin de ma tête pour le jour où Rayan en aura réellement besoin. » Je ne veux pas froisser Cora, mais pour le moment je n’imagine pas ma compagne travailler avec la fille qui me plait. C’est n’importe quoi. « Enfin bon, tu as raison. Vaut mieux voir réellement ce qu’elle vaut sur le terrain avant de pousser la charrue avant les bœufs. » Je la sens déçue, mais elle fait elle aussi bonne figure. Je lui offre un sourire et m’approche en me penchant un peu sur la table alors que Cora a pris elle, un peu de distance. « Tout à fait, on a le temps de voir venir, mais compte sur moi pour te mettre dans les pattes mes meilleurs éléments. » Je lui souris à nouveau, prenant le dessus sur mes craintes. « Alors et toi chérie, raconte-moi cette croisière, tu t’es bien amusée ? Tu as croisé des gens que tu connaissais ? » J’ignore pourquoi je pose cette question, mais peut-être y avait-il des acteurs, ou des gens du métier qu’elle aurait pu retrouver là bas, qui sait.

Elle ne comprenait pas réellement pourquoi Eden n’avait pas aussi sauté sur l’occasion lorsqu’elle lui avait proposé d’être l’agent de Rayan. C’était une occasion en or pour une jeune actrice qui débute à peine dans le métier. « Ta proposition est très alléchante mon amour, et si tu veux bien, je la garde dans un coin de ma tête pour le jour où Rayan en aura réellement besoin. » Cora hocha de la tête. Soit. Peut-être que sa compagne voulait voir vraiment ce qu’elle avait dans le ventre avant de la lui présenter. Ça s’entendait. Même si l’italienne était tout de même un peu déçue. C’était bien la première fois qu’on lui demandait d’attendre un peu. Elle n’avait pas l’habitude. Au fond, elle était peut-être un peu vexée aussi. Enfin bon, elle ne le fit pas paraître. Préférant aller dans son sens. Elle n’allait pas faire une scène là maintenant alors qu’elles venaient tout juste de se retrouver après quelques semaines où Cora avait vaqué à droite et à gauche, entre la croisière et son voyage à New York. « Tout à fait, on a le temps de voir venir, mais compte sur moi pour te mettre dans les pattes mes meilleurs éléments. » elle sourit en la regardant. Ses meilleurs éléments... « En espérant que ta trouvaille soit l’un de te meilleurs éléments. Surtout pour ton super projet. » lança-t-elle comme ça, avec un air détaché. Oui bon, ça se voyait qu’elle était un peu froissée et qu’elle n’allait pas lâcher comme ça. Parce que quand même pour qu’Eden l’aide à percer dans le monde du cinéma, Rayan devait être extraordinaire. Cora n’était pas dupe. Et puis si ce n’était pas le cas, et bien franchement elle n’espérait pas cette option. Pour le bien du projet de sa belle. Ça serait un coup dur si elle s’était fourvoyée sur son talent. Enfin bon, elle verra bien en temps et en heure. « Alors et toi chérie, raconte-moi cette croisière, tu t’es bien amusée ? Tu as croisé des gens que tu connaissais ? » son regard s’écarquilla légèrement, tout en buvant sa gorgée de vin. D’un coup comme ça, elle ne s’attendait pas à ce que Eden lui pose cette question sur son voyage. Elle posa son verre sur la table « Et bien, oui écoute, Cassy et moi on a fait la fête pendant les quatorze jours. » elle rit légèrement et Selena traversa son esprit. « Il y avait bien quelques connaissances que j’ai vu là-bas, des poulains et d’autres personnes avec qui j’ai travaillé, comme des comédiens et comédiennes... De toute façon cette croisière regroupait énormément de people alors bon c’était sûr que j’allais voir pleins de gens. » oui bon, elle ne disait pas tout. Elle avait fait exprès de ne pas évoquer Selena dans l’équation. Elle savait que c’était un sujet sensible… alors oui elle préférait ne rien dire. Elle inspira légèrement et posa ses avant-bras sur la table, tout en la regardant avec un air charmeur. « J’aurais quand même aimé passer ces vacances avec toi tu sais. » ce qui n’était pas faux. Enfin en même temps heureusement qu'elle n'avait pas été là non plus. Si Eden était tombée face à face avec Selena.. ça aurait été la merde.

« En espérant que ta trouvaille soit l’un de te meilleurs éléments. Surtout pour ton super projet. » Je l’ai blessée dans son orgueil, je le sens bien, je connais Cora comme ma poche, ou presque. Il faut dire que depuis le temps, nous avons appris à nous apprivoiser, et je crois qu’elle me connaît elle aussi mieux que personne. Je tente pourtant de donner le change, chose qu’elle n’a pas l’air de chercher à faire de son côté. La déception est visible, et je vais devoir me rattraper. Finalement, je choisis de changer de sujet, parce qu’il parait que je suis la reine dans cette discipline. Je vois les yeux de ma belle s’écarquiller un peu sous l’avalanche de questions, enfin même si en soi elles n’étaient que deux, mais peut-être a-t-elle beaucoup de choses à raconter. « Et bien, oui écoute, Cassy et moi on a fait la fête pendant les quatorze jours. » Je souris en la voyant rire, parce que j’ai toujours aimé l’entendre rire. Je suis attentive à ses réponses, ne la lâche pas de mon regard. « Il y avait bien quelques connaissances que j’ai vu là-bas, des poulains et d’autres personnes avec qui j’ai travaillé, comme des comédiens et comédiennes... De toute façon cette croisière regroupait énormément de people alors bon c’était sûr que j’allais voir pleins de gens. » Hochant la tête, je souris légèrement en l’entendant me répondre. Dans un coin de ma tête je me demande si elle n’a pas revu son ex, mais je ne lui poserai pas la question, pas comme ça, pas maintenant. J’ose espérer que si c’était le cas, elle m’en parlerait. « J’aurai quand même aimé passer ses vacances avec toi tu sais. » finit-elle en s’approchant de moi, plantant son regard enjôleur dans le mien. Je souris largement et m’approche à mon tour pour venir chercher ses mains. « Moi aussi j’aurai aimé être avec toi… » Je ne sais plus la dernière fois que j’ai pris des vacances. La dernière fois que je n’ai pas travaillé c’est parce que je me suis fait opérer du coeur, je crois que ça ne compte pas vraiment pour des vacances. « Je suis contente que tu te sois bien amusée, tu en avais besoin. » Elle a tellement de boulot ici en même temps. Je ne doute pas qu’elle se soit amusée de bien des manières sur la croisière, après tout nous sommes un couple libre, elle n’a aucun compte à me rendre. « Tu sais ce dont j’ai envie ? » Mon regard pétille en pensant à ça d’un seul coup. « Un week end en amoureuses juste toi et moi, quelque part assez loin d’ici… » Je crois que ces derniers temps, entre le retour de son ex et mon rapprochement avec Rayan, nous avons besoin Cora et moi de nous retrouver un peu…

Non valait mieux pas parler de Selena. C’était ce qu’elle pensait le mieux à faire. Elle ne voulait pas rajouter de l’huile sur le feu. Surtout qu’elles se retrouvaient à nouveau. Alors du coup, oui, elle restait en surface. Ce n’était pas comme si elle lui mentait. Elle ne disait juste pas tout. Vu comment ça c’était passé la dernière fois lorsqu’elle avait énoncé son prénom, Cora préférait éviter la dispute.  Elle soulignait aussi le fait qu’elle aurait aimé passé ces quatorze jours avec elle. Ce qui était vrai. Sentant les mains de sa belle prendre les siennes, son regard charmeur qui était posé sur ses pupilles océans se chargea en intensité. « Moi aussi j’aurai aimé être avec toi… » elle sourit, entrelaçant ses doigts dans les siens. C’était vrai que ça faisait un moment qu’elles n’étaient pas parties toutes les deux en amoureuses… « Je suis contente que tu te sois bien amusée, tu en avais besoin. »  elle hocha de la tête. « Oui, ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de souffler un peu. » avec tout le travail qu’elle avait ici et ailleurs, c’était vrai que cette pause n’avait fait que la requinquer. « Tu sais ce dont j’ai envie ? » Elle plissa légèrement les yeux en souriant, penchant doucement sa tête sur le côté en voyant l’iris de sa compagne pétiller. « Vas y je suis toute ouïe. » elle ne savait pas ce qu’Eden allait sortir mais elle avait hâte de connaître la raison de cet engouement soudain dans son regard. « Un week end en amoureuses juste toi et moi, quelque part assez loin d’ici… » Cora sourit de toute ses dents.  Se penchant un peu plus vers elle. « Aaah très bonne idée ça ! C’est vrai que ça fait longtemps qu’on était pas parties en vacance rien que toute les deux. » oui trop même. Et puis ça permettrait aussi qu’elles se retrouvent encore plus. « Dans un pays chaud où on peut se dorer la pilule en sirotant des cocktails. » ses épaules dansaient légèrement, ça y est, la hâte se ressentait dans son attitude. « J’ai très envie ! » elle approcha son visage, son nez effleurant le sien. « Surtout d’être avec toi loin d’ici. » murmura-t-elle avant de se mordre la lèvre doucement. « On part quand ? Où ? J’ai bien envie de visiter Cuba ! » sortit-elle, enjouée.

« Oui, ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de souffler un peu. » Je continue de lui sourire et sans attendre, lui propose quelque chose, je la vois approcher, visiblement envieuse de savoir ce qui me passe soudainement par la tête. Alors je ne la fais pas attendre plus longtemps et lui propose ce week end juste elle et moi. Histoire de nous retrouver un peu. Il faut dire que depuis que nous habitons ici, avec nos boulots respectifs, on a pas vraiment le temps de se voir. C’était à peu de chose près la même chose à New York, mais j’ai ce besoin de faire un effort, par peur peut-être de la perdre, sachant au fond de moi ce qui me lie peu à peu à Rayan alors que je devrais me l’interdire. « Aaah très bonne idée ça ! C’est vrai que ça fait longtemps qu’on était pas parties en vacance rien que toute les deux. » Je hoche vivement la tête en souriant. « Dans un pays chaud où on peut se dorer la pilule en sirotant des cocktails. » Voilà déjà que la brune secoue le haut de son corps, ce qui me fait lâcher un petit rire amusé. « J’ai très envie ! Surtout d’être avec toi loin d’ici. » Je suis ravie qu’elle accepte, elle aurait pu m’envoyer balader, surtout qu’elle vient de passer deux semaines sans bosser, à se la couler douce sur une croisière. Lui demander de prendre à nouveau quelques jours pour les partager cette fois avec elle, elle aurait simplement pu me répondre qu’elle ne pouvait pas se le permettre. Mais au contraire elle semble enchantée et j’en suis rassurée. « On part quand ? Où ? J’ai bien envie de visiter Cuba ! » Je ris à nouveau. « Mon amour, Cuba c’est au minimum 8h d’avion, on peut pas partir qu’un week end ! » Je penche la têt sur le côté dans un regard doux. « On peut se prévoir ça pour cet hiver si tu veux, mais pour un week end il va falloir choisir un peu plus près. quand même. » Juste de quoi nous dépayser, et être seules, sans le boulot. Deux jours, je ne demande pas plus que ça.

Elle était ravie de cette proposition. Tellement ravie que l’italienne sortit une destination qu’elle avait en tête. Un pays dont elle a toujours rêvé de visiter. Sans penser vraiment qu’il fallait bien plus qu’un week-end pour aller le visiter, ce pays. « Mon amour, Cuba c’est au minimum 8h d’avion, on peut pas partir qu’un week end ! » Cora sourcilla. « Oui certes. J’étais tellement emballée que je n’avais pas pensé à ce petit détail là. » elle rit et secoua légèrement la tête. Non, elle ne pouvait pas se permettre de prendre encore des vacances comme ça. Un week-end, c’était déjà bien. « On peut se prévoir ça pour cet hiver si tu veux, mais pour un week end il va falloir choisir un peu plus près. quand même. » Cora hocha de la tête. « Ah oui un chalet à Salt Lake City peut faire l’affaire aussi. Il paraît que c’est une des meilleures destinations pour passer des vacances d’hivers. » elle sourit. « Ou dans le Colorado, j’ai entendu dire que ce n’était pas mal non plus. » Cora avec ses nombreux voyages dans son bagage pouvait aisément proposer pleins de destinations même si elle préférait plus le soleil que la neige. Enfin bon, tant qu’elle était avec Eden, peu lui importait à vrai dire. Ses pupilles la fixèrent d’un air amoureux « Il me tarde déjà d’y être qu’importe où on va. Il faut juste que l’on check nos emplois du temps pour que l’on puisse réserver un week-end. Tu sais combien Alicia peut parfois être dure en affaire. » elle rit légèrement. Enfin bon, de toute façon, Cora saura bien lui faire accepter de lui laisser un week-end. Surtout après ce qu’elle lui avait dit au téléphone lorsqu’elle était à New York, sa patronne devait se faire pardonner et l’italienne savait parfaitement comment. Du moins elle n’allait pas se prier pour prendre un week-end en amoureuse. Et puis quant à ses affaires en freelance, c’était elle sa propre patronne et Mika, son assistant qui a repris les rennes à New York, se débrouillait comme un chef. Elle avait entièrement confiance en lui donc il n’y avait que Everlasting Arts dont elle devait s’occuper. Mais c’était déjà joué d’avance, elle le savait. Elle n’allait pas laisser le choix à Alicia de toute façon.