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Va, je ne te hais point | Cehana

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Va, je ne te hais point | Cehana
Mer 16 Mai - 21:56
Zelda, la jalousie, Lexie, la colère, l’hésitation, toutes ces choses qu’elle avait enfermé dans un coffre au fin fond de son esprit depuis quelques jours déjà. Il y avait bien un sujet plus important que toute cette routine dans laquelle elle s’enfermait lentement, pour une fois elle s’échappait de ses serres pour redevenir cet oiseau de feu dont on s’abîmait à la contemplation, qu’on touchait du bout des doigts dans l’espoir fou de le posséder. Aujourd’hui, Ohana s’était ainsi libérée de ses chaînes pour s’offrir à un destin hasardeux qui pouvait la traîner dans le plus grand des précipices mais elle ne craignait pas son courroux, elle lui tenait tête et comptait bien remporter la bataille même si elle devait en perdre son jeune cœur encore pimpant de vie.

Son regard se posa sur le reflet du miroir, ce visage était si sérieux ainsi maquillé et ces cheveux libérés qui cascadaient sur des épaules dénudées. Les yeux glissèrent sur le tissu bordeaux d’une robe qui caressait lentement ses chevilles. Un sourire timide la rassura dans ses choix et elle inspira profondément, il était là l’instant où elle quitta sa zone de confort pour se perdre dans un monde qu’elle découvrait à peine. Délicatement, elle fit dos à son reflet et attendit l’accord des personnes présentes dans la fosse pour se présenter devant les lourds rideaux encore fermés. Sa tête se pencha comme prête à réciter une prière mais elle remerciait seulement ce monde qui lui permettait de racheter ses fautes. Adieu la fille insouciante qui avait pensé pouvoir tracer sa route sans en assumer les conséquences, elle avait grandi pour cette soirée mais reviendrait se réfugier dans les bras de ce personnage qu’elle avait forgé de la sueur de son front.

On lui fit comprendre qu’elle était dans la pièce et qu’il ne fallait plus attendre. Ohana redressa le menton et laissa les rideaux l’arracher à son paradis pour ainsi l’exposer aux feux des projecteurs tels des juges prêts à la frapper de leurs lourds marteaux. Une unique personne était présente à son procès, là sur un siège à se poser des centaines de questions. Des jours et des jours qu’Ohana préparait tout ceci. Depuis leurs retrouvailles, les fantômes n’avaient cessé de l’assaillir dans ses rêves et dans ses songes éveillés. Elle tint sa robe pour prendre place devant le piano qu’elle caressa de ses doigts tremblants. Ses paupières furent closes et ses lèvres s’entrouvrirent. « Ne me quitte pas… » Les premières notes surgirent de l’instrument, caressantes, suppliantes.

Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus et le temps perdu
À savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois à coups de pourquoi
Le cœur du bonheur

Des heures à apprendre des paroles qu’elle avait dû soigner pour ne pas les écorcher de son accent américain, des heures passées à connaître des accords sur le bout des doigts. Elle s’était souvenue de cette promesse faite, de cette promesse d’apprendre une langue pour plaire et faire honneur à cette femme qui avait fait battre son cœur, mais hélas jamais elle n’avait pu démontrer son amour de la sorte alors désespérée, elle se jetait à ses pieds avec cette chanson mainte fois écoutée.

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Il n’était pas question de plaidoirie ici, pas question de se défendre non mais avouer, avouer les fautes et implorer un pardon que l’on chérissait, que l’on attendait aux risques de se jeter dans le ravin d’une déception certaine. Elle n’avait rien à perdre Ohana, elle la savait en couple avec un banquier, son banquier mais elle n’en avait que faire. Il fallait qu’elle se confesse, qu’elle avoue cet amour trop lourdement porté dans l’obscurité, qu’elle s’offre à elle jusqu’à en pleurer s’il le fallait.

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays où il ne pleut pas
Je creuserai la terre jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps d'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi, où l'amour sera loi
Où tu seras reine

Sa voix avait été douce, chuchotante jusqu’au deuxième refrain où elle fut rejointe par un violon présent dans la fosse. Elle se redressa sur son siège et leva le menton, les yeux toujours clos comme pour rester dans ce monde qu’elle s’était forgée pour se protéger. Là, l’orchestre la rejoignit finalement complètement et sa voix devint forte, presque criante, implorante.
Des mots insensés

Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-la
Qui ont vu deux fois leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai l'histoire de ce roi mort
De n'avoir pas pu te rencontrer

Elle se courba sur le piano mais tint bon, les doigts crispés alors qu’elle sentait sa voix se briser dans des sanglots difficilement contenus, un rire nerveux perça dans cet élan de tristesse soudaine mais elle oublia ce sentiment pour reprendre de sa fougue et écrasa les touches, la tête rejetée vers les projecteurs.

On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est, paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir ne s'épousent-ils pas?

Puis le visage quitta le monde inventé tout comme le regard pour se poser, s’accrocher à la silhouette présente, l’unique silhouette qu’elle avait fait venir après l’avoir fui pendant des semaines entières. Elle avait souhaité la libérer de ses maux en disparaissant simplement, en évitant les répétitions qui devaient les joindre, elle avait fait la morte pour lui permettre de survivre mais voilà qu’elle ne le supportait plus, c’était trop dur, trop lourd à porter, elle devait s’en libérer avant d’en perdre la raison. Ohana connaissant les enjeux et était prête à les assumer, à sentir le poignard l’achever pour de bon. Elle n’avait plus rien à perdre.

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
À te regarder danser et sourire et
À t'écouter chanter et puis rire
Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
La voix enrouée par ces cris incessants, par ce chant désespéré, les doigts glissèrent une dernière fois sur les touches et le visage bascula dans l'ombre « Ne me quitte pas. »

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Jeu 17 Mai - 13:20
On l’avait conviée à prendre place dans la salle de spectacle, de l’autre côté du rideau. Pour la première fois depuis bien longtemps, ce n’était pas sur scène qu’elle était attendue, mais sur le siège du spectateur. Célia avait poussé la porte avec un peu d’appréhension, se demandant ce qu’on attendait d’elle. Elle s’imaginait déjà ses collègues en train de l’attendre au milieu des sièges, pour lui dire qu’elles discutaient de leur prochaine sortie commune. Mais la salle était désespérément vide. Tous les sièges étaient tournés vers ce rideau opaque qui rendait la scène invisible, la soustrayait à la vue de ce public imaginaire. Elle avait aussi les sourcils, se demandant ce qu’on pouvait bien attendre d’elle. Est-ce que c’était une blague ? Difficile à croire. On ne l’aurait pas laissée seule dans cette pièce si c’était le cas. Et la porte venait de se refermer irrémédiablement derrière elle. Alors elle finit par comprendre ce qu’on attendait d’elle. Slalomant entre les fauteuils, elle finit par se glisser sur le fauteuil le plus au centre de la salle, celui-là même qu’il lui arrivait de fixer au cours des spectacles. Le plus au centre ; le plus simple et pourtant le plus parfait. Elle s’était assise pour regarder le rideau, sentant que quelque chose allait venir de là. Et ce fut le cas. Les énormes morceaux de tissu s’écartèrent pour laisser apparaître le majestueux piano à queue derrière lequel se trouvait Ohana. La gorge de Célia se noua lorsqu’elle l’entendit émettre les premières notes de la chanson : « Ne me quitte pas… » Le son du piano se mêla aux mots et rapidement, les larmes se mirent à rouler sur les joues de Célia. Elle chantait en français et ça la bouleversait plus que de raisons. Elle parvenait à sentir la peine dans sa voix, et bien vite, elle plaqua une main sur son cœur alors qu’elle continuait à pleurer en silence. La détresse de l’hawaïenne était perceptible. Ohana lui apparaissait comme fragile, blessée. Et lorsque l’orchestre se mêla à elle, Célia ne put contenir un sanglot. Elle n’avait même pas entendu les musiciens entrer. Mais ça n’avait pas d’importance. Ohana continuait de chanter alors qu’elle accrochait son regard à celui de la guadeloupéenne. Les yeux de Célia lui répondaient en silence alors que les mots de l’hawaïenne continuaient de résonner dans l’air, jusqu’à mourir un en dernier : « Ne me quitte pas. » La musique avait cessé, laissant la salle retomber dans le silence. Quelques secondes défilèrent sans que Célia ne sache quoi faire. Sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit. Sa gorge nouée l’empêchait presque de respirer et ses jambes tremblaient bien trop pour accepter de la supporter. Alors elle fit ce qui lui paraissait le plus naturel dans ce genre de moment. Elle se mit à applaudir. Applaudir encore et encore, jusqu’à ce qu’elle soit capable de le faire debout. Elle ne put retenir un énorme sanglot, qui se répercuta dans la salle et qui dut arriver sans mal aux oreilles d’Ohana. Peu lui importait. Célia abandonna son sac là, à côté de son siège, et se mit à courir en direction de la scène. Elle ne savait pas ce qui lui prenait, ce qu’elle pouvait bien être en train de faire. Mais elle arriva là, à côté du piano et se jeta dans les bras d’Ohana. C’était ridicule d’agir ainsi alors qu’elle l’avait repoussée quelques semaines plus tôt. Mais elle n’était pas en mesure de contrôler ses actions. « C’était magnifique. » lui souffla-t-elle du bout des lèvres avant de venir l’embrasser sur le front. Elle n’en revenait pas de ce qu’elle venait de vivre. « Je- je suis désolée pour tout ce que je t’ai dit l’autre fois. Je ne voulais pas te mettre dans cet état là. Je sais que tu n’as pas fait exprès de… » Elle avait la gorge trop nouée et beaucoup trop de mal à parler. C’en était indécent, agaçant. Elle aurait aimé avoir les épaules plus légères, pouvoir lui dire tout ce que cette chanson lui inspirait. Elle aurait voulu pouvoir lui dire qu’elle la pardonnait, que ça arrivait de faire des erreurs. Elle n’était pas sûre de le penser totalement, car les blessures étaient encore vives. Mais c’était ce qu’elle aurait voulu pouvoir lui murmurer. Alors comme à chaque fois qu’elle était trop submergée par les émotions, elle se mit à parler en français : « Je t’aime. » Parce que même si c’était mal vis-à-vis de son banquier, même si c’était mal pour son cœur meurtri, c’était les mots qui menaçaient de franchir ses lèvres depuis les premières notes de la chanson. C’était ceux qui n’avaient eu de cesse de tourner dans sa tête depuis qu’elle l’avait revue, alors qu’elle s’était rejoué leur rencontre dans son esprit. Encore et encore. Jusqu’à changer les partitions de leur rencontre. Réécrire l’histoire, c’était bien ce dont il était question.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Jeu 17 Mai - 15:15
Des applaudissements. Elle n’en revenait pas, elle s’était imaginée à tout sauf à ça. Des pleurs, des cris et même une fuite de sa part mais pas ça. Lentement comme avec prudence, elle quitta le banc du piano et la suivit du regard, la bouche légèrement entrouverte. Puis elle fut accueillie par une vague d’un parfum qui n’était source que de souvenirs et de sentiments puissants, des images d’un passé qu’elle souhaitait actuel, qu’elle avait secrètement chéri. Les mots eurent l’effet d’une caresse alors qu’elle lui rendit son toucher d’un souffle. Elle avait envie de pleurer Ohana mais en même temps, elle était fatiguée de le faire, usée jusqu’à l’os prête à s’effondrer si on ne venait pas la soutenir. Ce que faisait miraculeusement Célia, c’était la princesse qui sauvait le chevalier cette fois de par sa douceur et son humilité. Il n’avait pas été question de pourfendre le dragon de son épée, non l’ennemi était bien que trop humain.

Le baiser sur son front inspira bien des espoirs à Ohana qui plongea son regard brillant dans le sien, ses mains glissèrent vers le creux de ses reins alors qu’elle refreinait cette envie de cacher son visage dans le creux de son cou, une vieille habitude lors de leurs discussions sous les draps. Elle attendait maintenant, elle attendait la sentence, d’entendre les marteaux frapper trois fois sur le parquet. Elle priait pour être innocente dans cette histoire et ne pas croupir dans une cellule le restant de ses jours, une cellule froide qu’était la solitude amoureuse. Elle s’emmêlait les pinceaux et l’hawaïenne esquissa un sourire attendri quoique tout aussi nerveux mais toute envie de se moquer tendrement creva dans l’œuf quand la langue de Molière étreignit son cœur malade. Deux mots, deux mots qui changeaient tout qui soignaient tout, des mots qu’elle avait tant voulu entendre de sa bouche. Elle pleura, merde, oui c’était bien des larmes qui coulaient sur ses joues. Ce n’était pas la fontaine du désespoir ou de l’impuissance mais le torrent d’un amour qu’on avait caché dans des grottes détrempées qui avaient finalement cédé sous les années.

Le dos de sa main caressa sa joue et ses lèvres se déposèrent sur sa joue. Elle était honnête Ohana, par respect pour cet homme qu’elle détestait elle ne se saisirait pas du baiser tant désiré, non mais elle ne resterait pas à l’écart pour autant. « Moi aussi je t’aime Célia Delannay. » Elle eut un rire et un éclat de larmes avant de l’empoigner plus fermement par la taille pour la faire tournoyer dans un rire nouveau, libérateur. Des semaines à la voir danser sur cette même scène sans pouvoir la rejoindre, des semaines à s’abîmer à l’admirer sans pouvoir lui parler. Tout ça était révolu. Les deux inséparables venaient de faire éclore l’œuf pour découvrir le monde.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Sam 19 Mai - 23:00
Les mains d’Ohana la faisaient frissonner alors qu’elles se posaient sur son corps. D’abord dans le creux de ses reins, puis sur son visage. Célia n’avait pas honte des sentiments qui agitaient son cœur. Mais elle se sentait tout de même coupable pour cet homme qui partageait sa vie et dans les bras duquel elle se blottissait toutes les nuits. Par respect pour lui, elle aurait pu détourner le regard. Mais elle n’en avait aucune envie. Ses prunelles continuaient de dévorer les yeux de l’hawaïenne alors qu’elle se tenait là, juste face à elle. Finalement, les lèvres d’Ohana vinrent se déposer délicatement sur sa joue, arrachant un sourire humide à la guadeloupéenne. « Moi aussi je t’aime Célia Delannay. » Un murmure qui fit frémir la concernée. Et puis, Ohana se mit à rire alors qu’elle serrait la danseuse dans ses bras, la faisant tournoyer sur une scène qu’elles n’avaient encore jamais foulé toutes les deux. Instinctivement, Célia adopta les pas de danse qui les avaient unis des années auparavant. Une chorégraphie à jamais gravée dans son esprit et qu’elle ne pourrait oublier si aisément. Si la musique était absente, elle n’en avait pas besoin. Son cœur battait le rythme pour que ses pas le suivent. Finalement, elle fit basculer Ohana dans ses bras, se penchant au-dessus d’elle, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. « Je peux te poser une question ? » Son visage se défaisait légèrement de son sourire, alors qu’elle arborait un air quelque peu plus sérieux. Elle aidait l’hawaïenne à se redresser, sans la lâcher pour autant. « Est-ce que tu as quelqu’un dans ta vie en ce moment ? » Elle déglutit, lui adressant un sourire timide. C’était peut-être stupide de la questionner ainsi. Après tout, est-ce qu’elle aurait pris la peine de lui organiser cette surprise si son cœur était pris ailleurs ? Ce serait particulièrement stupide et Ohana ne commettrait pas deux fois la même erreur. Mais Célia préférait en avoir le cœur net. Elle était prête à plaquer sa vie stable pour retrouver la douceur des bras d’Ohana, mais pas à n’importe quel prix.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Dim 20 Mai - 14:42
Voilà qu’elles dansaient comme dans ses souvenirs et son cœur manqua de fondre à cette idée, ses dents mordirent sa lèvre inférieure dans cet instant de faiblesse tendre où elle se remémorait le goût des lèvres sucré de la belle guadeloupéenne et de son rire alors qu’elle s’amusait à la faire tourner plusieurs fois sur elle-même. Parfois elle aimerait pouvoir revenir en arrière pour sauvegarder à jamais ces moments, les préserver de la cruauté du monde et de la bêtise de ses sentiments, parfois elle rêvait d’être comme tout le monde et de se contenter d’un seul amour pour alimenter le feu de son cœur mais la normalité ne lui allait pas et ne lui irait jamais. Les pas s’entremêlèrent pour faire basculer Ohana en arrière dans un geste parfaitement contrôlé, son bras s’enroula autour de sa nuque et son souffle ricocha contre le sien. Elle pouvait presque sentir le rythme cardiaque de Célia contre sa peau et il lui fut difficile de ne pas se précipiter vers elle pour se saisir de cette bouche qui appelait à la tentation et aux souvenirs heureux, amoureux.

Sa voix brisa la magie et Ohana la regarda, surprise comme arrachée d’un rêve trop parfait. Elles se redressèrent et ses doigts s’agrippèrent au tissu de son haut dans la peur de se voir abandonner sur cette scène. La question l’atteignit comme un coup de poignard mais elle ne laissa rien paraître, se contenta de caresser tendrement la joue de Célia. « Je suis avec quelqu’un. » L’idée de mentir lui avait effleuré l’esprit mais le faire aurait causé la perte irrémédiable de la jeune femme et elle n’aurait pu s’en remettre. « Avec même deux personnes, deux femmes que j'aime. » Son corps s’était alors rendu docile, laissant ainsi la possibilité à Célia de fuir si elle le souhaitait, son regard se détourna toutefois et elle prit une profonde inspiration. « Je suis polyamoureuse Célia, je l’ai découvert avec toi et Lewis, j’ai eu du mal à m’y faire et à le faire accepter mais c’est ce que je suis… C’est mon identité. » Elle avait croisé les bras comme pour se protéger d’un possible refus de la part de la guadeloupéenne, pour se protéger d’une possible douleur qu’elle ne pourrait supporter, pour se cacher de toute attaque.
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Lun 4 Juin - 2:52
Elle aurait voulu profiter du moment sans qu’aucune pensée négative ne lui traverse l’esprit. Elle aurait voulu pouvoir gagner la bulle qu’Ohana tentait de construire, sans laisser place à la moindre arrière-pensée. Le monde autour d’elles s’était arrêté de tourner durant quelques instants. Mais rapidement, alors que les engrenages de l’esprit de Célia se remettaient en route, la bulle éclata. Tant de questions lui traversaient l’esprit qu’elles parvenaient à faire éclater ce cocon. Celui-ci n’était parvenu à survivre qu’un court instant, mais il n’était pas encore trop tard pour retourner s’y blottir. Mais la réponse d’Ohana empêchait Célia de retrouver ce petit nuage. « Je suis avec quelqu’un. » La gorge de la guadeloupéenne se serrait, sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour l’empêcher. La caresse de la main de l’hawaïenne sur sa joue paraissait comme une brûlure en cet instant. Son cœur lui pesait, rendait l’échange douloureux. Ou peut-être que c’était le comportement de sa compagne de danse qui rendait les choses plus difficiles. Pourquoi s’était-elle donné autant de mal si son cœur était déjà pris. « Avec même deux personnes, deux femmes que j'aime. » Le visage tendu de Célia revêtit alors une expression de surprise. Deux personnes ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Est-ce qu’elle trompait ces deux femmes l’une avec l’autre ? Est-ce qu’elle tentait de les tromper une nouvelle fois aux côtés de la danseuse ? Non, ce n’était pas possible, pour la simple et bonne raison que la guadeloupéenne était en couple avec son banquier et que jamais elle ne voudrait lui faire de mal. « Je suis polyamoureuse Célia, je l’ai découvert avec toi et Lewis, j’ai eu du mal à m’y faire et à le faire accepter mais c’est ce que je suis… C’est mon identité. » Ohana s’était reculée, croisant ses bras sur sa poitrine. Sa posture jusqu’alors si ouverte et tactile, avait laissé place à une expression corporelle bien plus fermée. Célia elle-même s’était reculée, pinçant les lèvres. Elle avait du mal à saisir ce qui était en train de se dérouler. La discussion avait changé du tout au tout en l’espace d’un battement de cils. « Polyamoureuse ? Ça veut dire quoi ? C’est la nouvelle façon de dire qu’on aime être en couple libre ? » Célia n’était pas très à l’aise avec les différentes appellations romantiques ou sexuelles qui existaient. Mais c’était ce qu’elle parvenait à comprendre dans l’étymologie de ce terme. « Et donc, les deux femmes avec lesquelles tu sors sont au courant et sont d’accord avec ça ? » C’était étrange pour la guadeloupéenne, elle avait du mal à concevoir l’idée, mais pourquoi pas après tout. « Par exemple… Aujourd’hui, elles savent quelle surprise tu m’as préparée et ça ne les dérange pas ? » Elle fronçait les sourcils, dans une attitude qui n’avait rien de négatif. Elle cherchait simplement à comprendre. Alors elle fit quelques pas afin de gagner le banc du piano et elle se laissa tomber dessus. La situation était compliquée. Elle ne comprenait pas ce qu’Ohana attendait exactement d'elle.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Dim 10 Juin - 15:17
Elle avait peur Ohana, peur de se faire une nouvelle fois jeter, que tout se répète encore et que son cœur ne subisse de nouvelles séquelles. Elle s’était préparée à un refus de sa part, à faire face à un mur infranchissable mais une part d’elle avait prié pour qu’une main se tende vers elle. Or, à cet instant, le pont qui permettait aux sentiments de se rencontrer s’était effondré, les forçant alors à se fixer sans pouvoir s’approcher. Le contact délicat de la danseuse lui manquait déjà et elle hurlait intérieurement de douleur. Tout ça, tout ça lui donnait l’impression de devenir poussière, elle l’avait en travers de la gorge Ohana. Elle avait bien cru perdre Zelda en lui confiant son idée et ça l’avait freiné dans son élan pour l’annoncer à Lexie, elle regrettait amèrement cette lâcheté parce qu’il y aurait forcément des conséquences. « Ca signifie autre chose. » répondit-elle calmement après que toutes les questions furent posées. Elle fit les cent pas, se passant une main dans ses tresses en prenant une profonde inspiration. Cette conversation ne s’était jamais faite avec aucun de ses partenaires, voilà quelque chose de nouveau et d’angoissant, l’angoisse de se tromper dans les mots, de véhiculer une mauvaise idée. « C’est des relations amoureuses entre différentes personnes, elles ne vont pas voire ailleurs, je les aime et elle accepte le fait de ne pas être seule à partager ma vie. Je… C’est tellement compliqué. » Ridicule, elle était ridicule avec ses réponses, merde, elle passait pour quoi ? Ohana s’assit sur le bord de la scène et dressa un regard vers les projecteurs dans un petit sourire. « Zelda est au courant, Lexie ne l’est pas. » Elle tritura nerveusement ses doigts, laissant le silence s’installer paresseusement. Qu’est-ce que tu veux Ohana ? Le serpent de ses envies s’était enroulé autour de son cou pour lui susurrer cette simple question au creux de l’oreille. Elle finit par se lever et rejoindre Célia, elle fit de son mieux pour ignorer son cœur bondissant et ses mains tremblantes. Sa beauté et son regard doux la mettaient dans tous ses états malheureusement. « Depuis ma découverte je le dis à chaque personne qui souhaite une relation. Je les laisse choisir, je ne les force à rien. » Elle s’assit à côté d’elle et tourna la tête dans sa direction dans un sourire brouillé de divers sentiments « Je te veux dans ma vie Célia, je veux t’aimer et te chérir. » confia-t-elle enfin. « Et je te laisse le choix d’accepter ou non. » Elle accepterait sa décision quelque soit la douleur, elle se plierait à sa volonté. Ohana était consciente de la difficulté de ce choix presque égoïste. Célia avait sans doute dû trouver un nouveau point d’attache, ne faisant plus d’Ohana le centre de son univers. Et voilà qu’elle lui demandait de tout détruire pour se perdre une nouvelle fois dans une relation qui avait failli les détruire.
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Lun 25 Juin - 1:15
Les mots s’échappaient d’entre ses lippes sans qu’elle puisse les retenir. Des centaines de questions lui brûlaient les lèvres, se bousculaient pour atteindre les oreilles d’Ohana, afin d’attirer son attention suffisamment longtemps pour obtenir quelques réponses. Car ses mots avaient mis Célia en déroute. Elle était complètement dépassée par ce que tentait de lui signifier la danseuse, même si elle cherchait à trouver une équivalence dans ce qu’elle connaissait. Le spectre des différentes identités, orientations et préférences sexuelles était tellement vaste qu’il était impossible de tout connaître à son avis. En tout cas, pour quelqu’un comme elle, qui ne passait pas son temps à tout étudier en long, en large et en travers. Si elle ne connaissait pas tout, ça ne l’empêchait pas de respecter tout le monde, quand bien même il lui arrivait parfois d’être maladroite en effectuant des raccourcis un peu trop rapides. Comme lorsqu’elle cherchait à lier le polyamour aux couples libres. Elle vit au visage d’Ohana qu’elle tiquait un peu, mais la danseuse ne lui fit aucun reproche. « Ca signifie autre chose. » Célia hochait la tête sans ajouter quoi que ce soit. Elle observait Ohana qui faisait les cent pas avec un air qui laissait percevoir qu’elle était au bord de la crise. De nerf ? De panique ? La guadeloupéenne n’en savait pas grand-chose. Elle se contentait de se mordre la lèvre inférieure en attendant la suite, se doutant qu’elle ne tarderait pas à venir. Ohana ne pouvait pas avoir mis tout ça en plus pour, au final, la laisser dans le silence le plus total. « C’est des relations amoureuses entre différentes personnes, elles ne vont pas voire ailleurs, je les aime et elle accepte le fait de ne pas être seule à partager ma vie. Je… C’est tellement compliqué. » La détresse d’Ohana se lisait sur ses traits. Sa réponse avait laissé place à une nouvelle vague d’interrogations dans l’esprit de Célia, mais la guadeloupéenne préférait attendre d’avoir les réponses aux questions qu’elle avait déjà posées. « Zelda est au courant, Lexie ne l’est pas. » La danseuse se mordit l’intérieure de la joue alors qu’elle regardait son ancienne amante, assise sur le bord de la scène, en train d’énoncer les prénoms de ces deux femmes qu’elle aimait. « C’est bien si tu peux rester honnête. » Célia n’avait connu que les relations exclusives d’un amour simple, sans pluralité. Mais ce n’était pas pour autant que le doute ne s’était jamais insinué dans son esprit et que le risque d’être détrônée dans le cœur de son partenaire, ne s’était jamais présenté à elle. La preuve en était qu’elle l’avait vécu avec Ohana. Pas besoin de chercher bien loin. Un silence vint s’installer entre les deux jeunes femmes, sans que Célia n’ait le courage de le briser. Ce fut à la danseuse d’accomplir cette tâche ô combien difficile. « Depuis ma découverte je le dis à chaque personne qui souhaite une relation. Je les laisse choisir, je ne les force à rien. » En un battement de cils, les deux danseuses se retrouvèrent assises côte à côte et le regard de Célia ne put s’empêcher de se noyer dans les prunelles d’Ohana. Un sourire vint éteindre ses lèvres, sans qu’elle ne puisse le retenir malgré les sentiments contradictoires qui agitaient son cœur. « Je te veux dans ma vie Célia, je veux t’aimer et te chérir. » Ce fut la détresse qui remporta finalement la victoire. La panique de ne pas savoir quoi faire. « Et je te laisse le choix d’accepter ou non. » Un énorme sanglot lui échappa, et sans qu’elle put comprendre ce qui lui arrivait, elle se retrouva à pleurer à chaudes larmes. Elle était inconsolable. Les mots d’Ohana étaient les plus doux qu’elle ait jamais entendus, mais aux paroles de son cœur se disputaient les recommandations de sa raison. Tu as une vie parfaite Célia. Pourquoi risquer de tout gâcher pour une fille qui t’as déjà brisée ? Mais sa vie n’était pas si parfaite, elle le savait. C’était une vie morne, dépourvue de la moindre couleur. « Je… Je ne sais pas quoi dire. » parvint-elle à lâcher entre deux soubresauts. Des pulsions tentaient de régir son corps, lui criaient de sceller ses lèvres à celles de la danseuse. Mais alors que son visage approchait d’Ohana, elle s’écroula finalement pour venir déposer sa tête sur ses genoux. « Je meurs d’envie de t’embrasser. » Elle se confessait tandis que son regard se perdait dans le vide, loin d’Ohana. Sa main venait se poser sur les jambes de la belle, ses doigts caressant doucement sa peau que sa robe avait laissée nue. « Mais j’ai besoin de prendre le temps d’y réfléchir. Ça fait un moment qu’on est ensemble. Je le respecte bien trop pour faire quoi que ce soit dans son dos. » Elle laissa s’échapper un profond soupir avant de clore ses paupières. « Je ne suis pas sûre de l’aimer mais… Je me dois de le respecter, tu comprends ? » Une nouvelle fois, sa gorge se nouait. Elle mit un certain temps avant de parvenir à déglutir. L’action fut douloureuse. Ses poumons s’échinaient à chercher de l’air, mais elle ne parvenait pas à respirer convenablement. « En fait, je crois que le problème, c’est que je ne pouvais pas avoir de sentiment pour lui. Parce que je n’ai jamais cessé de t’aimer. Je t’aime à en crever depuis le premier jour. » Elle ne savait pas pourquoi elle lui faisait ses confessions. Célia savait simplement qu’elle avait besoin. « Mais lui, je ne dois pas le partager. Et quelque part, je préfère vivre comme ça que de vivre avec la peur de te perdre chaque jour. » Elle restait ainsi, les yeux clos, incapable de respirer pendant quelques instants. Son cœur tambourinait contre sa poitrine, semblait incapable de se calmer. Il n’était pas d’accord avec la raison qui guidait les paroles de Célia. Alors, il la poussa à prononcer de nouveaux mots : « Sauf si… Viens vivre avec moi. » Ses yeux s’ouvrirent sur le silence auxquels ses mots avaient fait place. Ses doigts cessèrent de chercher le contact de la peau d’Ohana. Et Célia se redressa pour laisser leurs prunelles s’embrasser à nouveau.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Lun 25 Juin - 21:10
Les lèvres laissèrent échapper des mots qui firent sourire tristement Ohana qui s’empressa de détourner le regard. Ca ne pouvait pas être facile, ça ne pouvait se résoudre en un claquement de doigts, elle avait fait l’enfant en imaginant la scène si simplement sans prendre en compte les contraintes du cœur et du monde adulte. Pourtant elle y avait cru dur comme fer, comme si le destin lui souriait et l’entourait de sa divine présence, mais il s’était contenté de lui voiler la face et de lui tendre des idées brouillonnes, peu précises. Un sursaut s’empara de son corps quand la tête de Célia vint prendre repos sur ses genoux quelque peu tremblants, le stress n’aidait en rien à la stabilité, surtout chez Ohana qui avait tendance à tout exprimer dans la gestuelle. Ses yeux se fermèrent subitement à ses paroles dans le but de faire taire la voix de la tentation qui lui hurlait de l’embrasser alors. Non elle résisterait. Ce n’était pas si simple, elle devait le comprendre avant de se prendre la réalité en pleine face. Au rythme des doigts de Célia sur sa jambe dénudée, ses propres doigts se posèrent dans sa crinière et ils se souvinrent qu’ils adoraient s’y perdre. « Je comprends. » Sa voix était enrouée comme abîmée par des larmes invisibles à l’œil nu. Elle avait envie de lui dire que cet homme ne comptait pas, qu’il n’était qu’un mouchoir pour la consoler, un obstacle entre elles qui les empêchait de redevenir ce couple mythique qui enflammait les planches. Mais elle ne pouvait pas parce que ce n’était pas vrai, parce qu’il avait pansé ses plaies, recollé les morceaux de son cœur et l’avait soutenu sur le chemin de la vie.

Finalement Ohana aurait aimé que tout fût simple, que tout fût tel que dans une pensée d’enfant, comme un conte de fée. Elle, venant de terrasser le terrible dragon qu’était la tromperie pour s’enfuir avec la princesse mariée à cet horrible Roi fou qu’était le banquier. La simplicité lui donnait envie d’ignorer les remords de Célia pour se saisir de ses lèvres et lui faire goûter cet amour qui ne s’était jamais éteint malgré les années. La guadeloupéenne fit grincer des dents sa raison en avouant l’aimer depuis toujours et dut redoubler d’effort pour contenir les sentiments associés aux actions irréfléchies. « Tu ne me perdras pas. Je te le promets. » Elle était prête à la faire se redresser pour la protéger de la douleur de ses bras, prête à lui murmurer de douces paroles pour rassurer les battements affolés de son cœur mais Célia décida de continuer ce flot de paroles pour affoler son propre cœur. Vivre avec elle. La panique dut se lire dans les prunelles de l’hawaïenne qui connaissait déjà les conséquences de cet acte. Dire oui c’était renoncer à son amour pour Zelda, à sa famille qu’était la colocation et rendre les choses impossibles avec sa splendide Lexie. Non. Célia ne suffirait pas à compenser ces pertes, elle était certes un élément essentiel dans son monde mais elle ne pouvait abdiquer. «  Je… » Les mots ne venaient pas et Ohana n’en pouvait plus de ce silence, de cette incapacité à résoudre le problème. Il fallait que ça cesse, ce combat intérieur qui commençait à la rendre folle. Non Il fallait qu’elle reprenne le contrôle. « Oh et puis merde. » Et sans rien dire d’autres, Ohana glissa une main sur la joue de la belle guadeloupéenne pour s’emparer de ses lèvres.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Sam 30 Juin - 1:42
Célia s’était laissée aller à expliquer le fond de sa pensée à Ohana, persuadée que l’hawaïenne comprendrait tout ce qui pouvait agiter son esprit à cet instant. La voir chanter pour elle l’avait complètement chamboulée, mais qu’est-ce qu’était toute une vie face à un moment de bonheur ? Serait-elle prête à supporter de ne pas être la seule dans le cœur de la belle ? Auparavant, elle aurait pu faire un choix sur un coup de tête. Mais pas cette fois. Elle était devenue plus mature, plus réfléchie, et elle voulait prendre le temps de bien peser le pour et le contre avant de se jeter au cou d’Ohana pour plaquer ses lèvres sur les siennes. « Tu ne me perdras pas. Je te le promets. » tentait de la rassurer l’hawaïenne. Mais ce n’était pas suffisant, loin de là. Célia se redressait pour planter son regard dans celui d’Ohana. En réalité, elle avait bien une idée de ce qui pourrait la rassurer, lui laisser croire qu’elle comptait vraiment aux yeux de la danseuse. Viens vivre avec moi. Les mots résonnèrent sur la scène, laissant place à un silence lourd, un peu encombrant. La gorge de Célia se noua quelque peu lorsqu’elle vit qu’Ohana restait muette, incapable de dire quoi que ce soit. Elle voyait presque les rouages tourner dans son cerveau. «  Je… » L’hawaïenne tentait de rompre le silence, mais les mots semblaient lui manquer. « Oh et puis merde. » Et sans crier gare, elle glissa une main sur la joue de Célia alors qu’elle venait capturer ses lèvres. La guadeloupéenne resta un instant paralysée, incapable de bouger. Seuls ses yeux parvenaient à s’écarquiller. Elle ne pouvait pas profiter de ce baiser. Elle l’avait désiré, mais pas comme ça, pas là. Brutalement, elle vint repousser Ohana avant de se relever. « J’avais dit non, bordel. Pourquoi t’as tout gâché ? » Elle s’essuyait la bouche d’un revers de main alors que des larmes commençaient à perler aux coins de ses yeux, pour venir se jeter le long de ses joues. « Pourquoi tu gâches toujours tout ? » Ses mots se faisaient volontairement blessants. Parce que l’impatience d’Ohana l’avait blessée. Sa fuite, surtout. Parce que Célia savait que l’hawaïenne n’agissait ainsi que pour fuir la proposition qu’elle venait de lui faire. « Si tu ne voulais pas, tu pouvais le dire. Si tu voulais prendre le temps d’y réfléchir, tu pouvais le dire aussi. Mais la fuite n’est pas toujours la meilleure façon de s’en sortir. Et surtout… » Sa phrase mourut alors qu’un sanglot lui échappait. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre contenance et poursuivre : « Surtout pas comme ça. » Elle pinçait les lèvres, décrochant son regard d’Ohana pour baisser la tête. Elle prit le temps de s’essuyer les yeux à l’aide de sa manche – n’ayant que faire d’étaler du mascara sur ses vêtements –, avant de reprendre la parole, les yeux perdus dans le vide. « Il m’a demandé de l’épouser. Je ne lui ai pas répondu parce que tu es revenue, que je me suis mise à espérer plein de choses de ce retour et que je voulais être certaine de faire le bon choix. Mais… » Célia revint planter son regard dans celui de l’hawaïenne. « Je crois que je vais accepter. » Parce qu’Ohana n’avait pas changé, qu’elle était toujours cet électron libre prêt à tout briser sur son passage. Tout, même le cœur de Célia. Et la guadeloupéenne ne voulait pas replonger au milieu de ses vieux démons. Elle avait déjà trop donné.
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Dim 1 Juil - 18:24
Repoussée, Ohana glissa du banc pour se retrouver par terre, déboussolée. Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? Elle se redressa bien assez vite pour faire face à Célia, la peur gueulant dans son être tout comme la colère. Pourquoi avait-elle fait ça ? Parce que ça avait été plus fort qu’elle, parce qu’elle avait cru que c’était réciproque, elle qui s’était voulu gentlewoman qui s’était coupée en quatre pour produire une telle surprise, voilà qu’elle venait de tout détruire en un claquement de doigts. Il y avait de quoi en devenir fou mais l’hawaïenne lui fit toutefois face, les mains tremblantes certes mais elle ne bougeait pas. Tout autour de Célia, elle avait l’impression que le décor s’effritait, s’effondrait, que les briques explosaient les unes et les autres pour faire écrouler le monde sur son crâne. Pourquoi tu gâches toujours tout ? C’était un putain d’écho dans sa tête, tellement puissant qu’elle crut bien céder et tomber au sol, les larmes elle pouvait déjà les sentir inonder ses yeux. Toujours. Elle avait raison putain, Ohana était un désastre ambulant et pas seulement avec Célia. Elle craqua et détourna le regard dans un souffle irrégulier, prenant appui sur le piano comme s’il s’agissait d’un quelconque soutien mais la surface était si froide qu’elle lui brûlait la peau. Elle était prête à s’excuser même si ça ne servait à rien même si ses mots risquaient de se perdre dans les airs sans jamais atteindre leur cible. Elle voulait pas la perdre Ohana, elle voulait la récupérer, allant même jusqu’à se saigner s’il le fallait. C’était son plus grand défaut, ne jamais abandonner. Elle pouvait tout perdre ne serait-ce que pour obtenir une chose et cette chose l’obsédait jusqu’à obtention. Elle ne voulait pas que Célia devienne un fantôme dans ses songes, elle ne voulait pas que son souvenir laisse un goût de cendres dans sa bouche. Elle voulait entendre sa voix et pas un simple écho, elle voulait sentir sa peau et pas un ridicule souffle du passé contre sa nuque. Non. Elle voulait le présent, une nouvelle histoire.

Son sang se glaça à la nouvelle et elle fit volte-face, les larmes étaient mêlées à une flamme soudaine, brûlante d’une colère trop longtemps contenue. « Et tu oses me gueuler dessus ?! » La colère fut domptée, non il fallait laisser place à l’amertume, Ohana aussi avait un cœur et on pouvait tout aussi bien le malmener que tout autre cœur.  Il était vrai qu’elle était insensible à beaucoup de choses mais pas à ça, pas face à cette chose qui ressemblait que trop à du chantage. « Je ne te laisserai pas faire Célia. Tu ne fais pas ça par amour, tu ne fais pas ça par complicité ou je ne sais quoi ! Tu fais ça parce que tu as peur, parce que t’as beau dire que tu m’aimes, tu me vois toujours comme cette pétasse qui t’a trompé. » Les mots étaient durs mais elle ne pouvait les contenir, elle jouait ses dernières cartes. Peut-être influerait-elle sur la décision de Célia ou peut-être signait-elle des adieux cauchemardesques. « Je t’aime à en crever. Je crève d’envie de te dire oui, de te dire que je veux emménager avec toi. Mais faire ça c’est dire adieu aux deux femmes que j’aime également. J’ai pas le droit d’être égoïste dans mes choix. Je t’ai embrassé parce que j’en meurs envie depuis la première fois que je t’ai revu, je suis faible, je suis humaine. » Elle la pointa du doigt. « Et tu es humaine. Epouse cet homme ! Vas-y ! Rends toi malheureuse toute seule sans me donner la moindre chance ! Moi aussi j’ai espéré tant de choses. Arrête de jouer le rôle de la victime, on est tous les deux coupables. »
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Mer 4 Juil - 2:14
Elle sentait les palpitations de son cœur jusque dans ses lèvres. Son regard était tantôt perdu, tantôt énervé. Elle ne savait plus comment réagir face à la situation. Ohana était à la fois tout ce qu’elle attendait de la vie et tout ce qu’elle redoutait le plus. La jeune femme faisait partie de tous ses rêves les plus fous. Mais parfois, certains rêves ne sont pas faits pour être réalisés. C’était ce que Célia ne pouvait s’empêcher de se répéter alors que ses yeux la brûlaient, que ses larmes continuaient de dévaler ses joues. L’hawaïenne la faisait se consumer bêtement, elle ne faisait que se brûler les ailes à son contact. Ohana n’était pas celle qui lui fallait pour aller de l’avant, elle en avait l’intime certitude. Et si son banquier n’était pas plus inspirant, il lui permettait au moins de rester dans un état stable, de ne pas avoir cette impression que son cœur cherchait à s’enfuir de sa poitrine. Cette différence poussait Célia vers lui. Il lui fallait accepter ces fiançailles, car c’était sans doute la meilleure chose qu’il lui était arrivé depuis bien longtemps. Et même si ce n’était pas ce qu’elle désirait le plus au monde à cet instant-là, cela finirait par le devenir. Tôt ou tard. « Et tu oses me gueuler dessus ?! » lui cracha Ohana au visage, visiblement en colère. Elle aussi avait les yeux emplis de larmes. Célia comprenait bien pourquoi ; elle-même n’avait pas choisi ses mots au hasard. Tentant de faire mal à l’hawaïenne comme celle-ci lui avait fait mal, peut-être. C’était puéril, mais c’était humain avec tout. « Je ne te laisserai pas faire Célia. Tu ne fais pas ça par amour, tu ne fais pas ça par complicité ou je ne sais quoi ! Tu fais ça parce que tu as peur, parce que t’as beau dire que tu m’aimes, tu me vois toujours comme cette pétasse qui t’a trompé. » Célia pinçait les lèvres tandis qu’Ohana continuait de lui cracher ces mots au visage. Des mots d’une violence extrême, mais qui étaient pourtant teintés de vérité. La guadeloupéenne ne s’en cachait pas. A l’époque, l’hawaïenne ne se savait pas polyamoureuse et n’avait donc pas su se présenter comme elle. Plongée dans l’ignorance, pour Célia, cela n’était apparu que comme une tromperie. A juste titre. « Je t’aime à en crever. Je crève d’envie de te dire oui, de te dire que je veux emménager avec toi. Mais faire ça c’est dire adieu aux deux femmes que j’aime également. J’ai pas le droit d’être égoïste dans mes choix. Je t’ai embrassé parce que j’en meurs envie depuis la première fois que je t’ai revu, je suis faible, je suis humaine. » Ohana braqua son index en direction de la guadeloupéenne. « Et tu es humaine. Epouse cet homme ! Vas-y ! Rends-toi malheureuse toute seule sans me donner la moindre chance ! Moi aussi j’ai espéré tant de choses. Arrête de jouer le rôle de la victime, on est tous les deux coupables. » Un rire jaune s’échappa d’entre les lèvres de Célia. Le bruit la surprit et la fit sursauter. Mais cela ne la déstabilisa pas assez pour l’empêcher de parler. « Toutes les deux coupables ? Je suis coupable de quoi Ohana ? De ne pas vouloir replonger dans une relation qui n’a aucun sens ? » Aucun sens car l’hawaïenne lui avait brisé le cœur et qu’un adage disait qu’il ne fallait jamais retourner avec ses ex – c’était comme ravaler son vomi, disaient certains. Aucun sens parce qu’Ohana ne respectait déjà pas ses choix alors que Célia était confuse, qu’est-ce que ce serait si elle s’abandonnait à ses sentiments pour elle ? « Tu aurais pu me dire que tu ne voulais pas emménager avec moi juste parce que tu étais déjà en ménage avec elles. C’est juste que je pensais que tu étais dans une colocation… A moins que tu ne sois en colocation avec tes partenaires ? » Elle avait un peu de mal à se figurer Ohana et son harem, vivant sous un même toit. Célia pourrait devenir dingue si elle devait avoir à vivre ce genre de choses, mais l’hawaïenne avait présenté ses deux amantes comme des personnes ouvertes, alors ce devait être normal. Elle finit par soupirer, passant ses mains sur son visage. Elle n’arrivait pas à y voir plus clair et ne savait pas pourquoi elle hésitait encore, après lui avoir annoncé sa décision d’épouser son banquier. « D’accord, je veux bien accepter d’en parler. Ou du moins, d’y réfléchir. » finit-elle par avouer, presque à contrecœur. « Mais pas avec toi. Je veux rencontrer l’une de tes copines. Pour savoir comment elles gèrent la situation, ce qu’elles pourraient penser de mon retour dans ta vie… Enfin, ce genre de choses. » En réalité, elle aurait dû ne pas en avoir grand-chose à faire des autres conquêtes d’Ohana. Ce n’était pas comme si elle devait aller leur demander la permission ; l’hawaïenne était une grande fille et était capable de prendre ses propres décisions. Mais Célia ne connaissait personne en relation avec quelqu’un de polyamoureux dans son entourage. Elle n’avait donc aucune âme vers laquelle se tourner pour répondre à ses interrogations et calmer ses peurs, si ce n’était les amantes d’Ohana. Triste ironie du sort.
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Mer 11 Juil - 12:20
Pourquoi ça dégénère toujours avec elle ? Pourquoi jamais rien ne va dans le bon sens et qu’elle se retrouve toujours à de deux doigts de la chute libre ? Faut croire que c’est sa façon de vivre, d’être ou de penser. Elle n’est pas encore assez grande dans son crâne pour prendre de bonnes décisions ou de peser le pour et le contre avant de foncer tête baissée. Elle a pas envie de grandir de toute manière, ça craint, on devient chiant et trop sérieux, on ne fout rien de ses journées parce qu’on est trop coincé pour mener son existence à bien. C’est peut-être pour ça qu’elle a décidé d’embrasser Célia sans réfléchir, qu’elle a paniqué à sa question. Elle se mord la lèvre et fait craquer ses doigts. « Aucun sens ? C’est comme ça que tu la décris alors qu’on s’aimait ? » Elle en a marre, Ohana n’en peut plus de se faire traiter comme une insupportable garce, personne qu’elle n’a jamais été ni même pensé être. Elle calme ses larmes, les essuie et les oublie avant de se poser une nouvelle fois sur le piano dans un éternel soupir. Oui elle a merdé en voulant continuer sa relation avec la Guadeloupéenne sans rompre avec Levis, chose qu’elle a décidé de faire bien trop tard. Oui elle n’a pas pris les bonnes décisions sur les bons instants mais ce n’est pas pour autant que la relation n’a mené à rien parce qu’il a eu quelque chose de vrai entre elles, quelque chose d’unique qui continue de les lier même si elles le refusent. « Oui je suis en colocation et Zelda fait partie des filles avec qui je vis. » Elle n’est pas assez folle pour emménager aves ses petites-amies parce que ce n’est pas compatible, que c’est complètement con et surtout parce que Zelda risquerait dans tous les cas de commettre un meurtre au bout de quelques jours.

Elle lève la tête dans sa direction dans un regard baigné d’espoir malgré tout, elle ne s’enflamme pas pour autant, elle sait que la vie a tendance à la refaire rapidement venir sur Terre. Mais elle croit en quelque chose en cet instant précis et ne voit en sa requête aucune difficulté. Il lui suffit de donner son téléphone, marquer les numéros concernés et lui laisser le temps de faire les rencontres nécessaires. Avec Lexie, ça ne risque pas d’être compliqué, elle est compréhensive, sympathique, patiente. Mais une petite voix lui fait comprendre que ça ne risque pas d’être simple avec Zelda. Toutes les deux sont restées amoureuses de leur premier amour et toutes les deux comptent les reconquérir, enfin Ohana ne peut pas en mettre sa main à couper pour la blonde mais bon, son instinct lui dit que c’est le cas. « Bien sûr… Attends je vais te donner leurs numéros. » Elle se lève pour disparaître dans les coulisses, prend son sac et en sort son téléphone. « Je pense que c’est la meilleure chose à faire avant de prendre des décisions hâtives. » Et elle parle bien de l’acceptation de la demande en mariage du banquier.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Dim 29 Juil - 22:56
Elle avait le cœur qui tambourinait drôlement fort contre les parois de sa poitrine. Ce baiser, elle en rêvait, mais elle n’en voulait pas vraiment. Pas à ce moment-là, pas comme ça. Elle se sentait blessée qu’Ohana ait pris l’initiative de le lui voler, comme si chaque fois que l’hawaïenne touchait son corps, c’était pour la briser un peu plus. Alors elle avait laissé des mots violents s’échapper d’entre ses lèvres, sans jamais chercher à les retenir. « Aucun sens ? C’est comme ça que tu la décris alors qu’on s’aimait ? » Célia haussait les épaules. « Qu’est-ce que tu veux Ohana ? J’ai juste grandi, appris que love isn’t all you need comme diraient certains. Je ne suis peut-être pas amoureuse, mais ça ne m’empêche pas d’avoir une belle vie. » Même si elle ne se sentait pas épanouie et qu’elle savait qu’elle n’aurait jamais aucun sentiment pour le banquier qui partageait ses nuits. Il était suffisait pour être son pilier et lui permettre d’avoir une vie stable. Suffisamment pour qu’elle puisse chaque jour approcher ses passions, se sentir vivante autrement. « Oui je suis en colocation et Zelda fait partie des filles avec qui je vis. » La guadeloupéenne hochait la tête. Au moins, les choses étaient claires. Célia comprenait mieux, même si ce n’était pas suffisant pour elle. La danseuse avait besoin de rencontrer les autres partenaires d’Ohana avant de prendre une décision. « Bien sûr… Attends je vais te donner leurs numéros. » L’hawaïenne se levait pour disparaître dans les coulisses. Au bout de quelques instants, elle en sortit avec un sac à la main, duquel elle ne tarda pas à sortir un téléphone. « Je pense que c’est la meilleure chose à faire avant de prendre des décisions hâtives. » Célia hochait la tête, presque à contrecœur. Elle ne voulait pas donner raison à Ohana, pas alors qu’elle malmenait ses sentiments : lui faisant battre le cœur d’amour un moment, puis le faisant se serrer de mécontentement quelques instants après. « Merci. » finit par dire la guadeloupéenne alors qu’elle tendait son propre téléphone à Ohana. Elle lui faisait confiance pour entrer leurs numéros, ce n’était pas comme si elle allait se mettre à fouiller devant ses yeux. « Je pense que ça pourra m’aider à prendre une décision. J’ai besoin de savoir comment elles gèrent le fait de savoir leur copine en couple avec d’autres. Et aussi de savoir ce qu’elles pensent de… tout ça. » D’un geste, elle désignait la pièce, montrant clairement qu’elle parlait de tout ce qui était en train de se passer. Et puis, en vérité, cela l’aiderait surtout à savoir comment Ohana se comportait en étant en couple, si les choses avaient changé. C’était peut-être même ce qui l’intéressait le plus, parce qu’elle se doutait qu’elle n’avait pas besoin de demander l’avis de parfaites inconnues pour savoir comment gérer sa vie.
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Va, je ne te hais point | Cehana
Lun 30 Juil - 14:57
Voilà, Ohana lui a donné les cartes qui lui permettent de résoudre les mystères, elle ne peut rien de faire de plus malgré son impatience. Il faut attendre que les choses se fassent d’une manière ou d’une autre, elle doit accepter de n’avoir aucun contrôle là-dessus, d’être une simple spectatrice qui ne peut que se ronger les ongles sous l’angoisse du silence. Elle espère seulement que Célia va tenir sa promesse et contacter les deux autres femmes, qu’il ne s’agit pas d’une simple illusion pour la faire partir plus facilement sans pour autant vouloir la revoir.

Le téléphone glisse entre ses doigts et elle doit retenir de nouveau ses larmes en voyant le fond d’écran mais elle l’ignore avec vigueur. Les numéros sont notés et elle s’empresse de lui rendre l’appareil, ne voulant pas fouiller, ne voulant rien savoir, l’ignorance est bien moins douloureuse que la connaissance. Elle l’écoute comme on écoute un sage et finit par hocher lentement la tête dans un petit sourire. Tout ça comme elle dit lui a pris des semaines de préparation et elle a dû taper dans ses économies pour parvenir à graisser la patte des musiciens, mais ça en vaut toujours la peine à ses yeux et ça en vaudra toujours la peine quand elle y songera. « C’est une bonne idée, ça te donnera une base sur laquelle t’appuyer. » lâche-t-elle avec un ton presque absent comme si elle converse de la pluie et du beau temps.

Son cœur, lui, n’est pas indifférent à ce qu’il se passe sur cette scène. Il a tellement espéré de ce moment qu’il se voit briser de ne rien effleurer du bout de ses doigts. Il a de grands projets, il promet de grandes choses mais Célia ne semble pas l’entendre et préfère lui tourner le dos. Parce que oui Ohana a pensé à une nuit diaboliquement tendre en présence de la guadeloupéenne, mais il n’en sera rien et tout ceci ne restera que songe. « Je pense que je ferai mieux de partir pour te laisser digérer… tout ça. » Elle ramasse ses affaires hâtivement donnant l’impression de faire face à une femme qui souhaite fuir un immeuble en flammes. « J’espère que tu prendras une bonne décision. » Elle esquisse un pas dans sa direction mais se fige sur le chemin, pesant le pour et le contre.

Mais ce n’est pas une raisonnable Ohana, elle n’a jamais été comme ça. Alors le cœur dégage l’esprit et prend le contrôle de ce corps empli de désir et d’amour. Une main se pose sagement sur le bras de Célia et une paire de lèvres se pose sur sa joue. Elle ne tente pas complètement le Diable l’hawaïenne, elle n’est pas conne pour autant. Elle lui sourit une dernière fois avant de disparaître dans les coulisses, empruntant la porte de derrière comme une voleuse.

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