Paper planes | Minlios

Encore. Et toujours. Tu soupires en fixant le plafond blanc de cette chambre d'hôpital. Une chambre qui est toujours aussi familière à force que les années défilent. Ta santé fragile t'emmène toujours faire des séjours là-bas, mais cette fois-ci il n'en est rien. Tu t'es juste péter le poignet en tombant dans les escaliers du métro. Ça t'apprendra à courir comme un dératé pour rattraper le train. Tout ça parce que tu avais JUSTE envie de te glisser sous ta couette. Ton docteur en profite donc pour te faire quelques examens supplémentaires, d'où le fait que tu restes deux jours ici. Il n'y a que trois heures qui se sont écoulées, et tu t'ennuies déjà. Enfin... Cet ennui s'écourte rapidement puisqu'un infirmier arrive et te sort de ta transe. « Monsieur O'Brien, suivez-moi. On va vous placer dans une autre chambre. Vous ne serez pas déçu. » Tu hausses un sourcil à ce qu'il vient de dire et hausse les épaules. Au point où tu en es, changer de chambre t'apporte peu. Du moment que tu ne tombes pas sur un type louche. Vos pas vous mènent donc dans le couloir opposé, et plus ça va et plus te demande qui sera ton futur colocataire. Tu te mordille nerveusement l'intérieur de ta joue, sale habitude que tu as prise en arrivant à Los Angeles. Tu jette un œil derrière toi pour voir la porte se refermer. Puis, en face de toi, deux lits. Un vide, et un accaparé par un jeune homme qui semble encore ensommeillé. Et tu le reconnais rien qu'à sa touffe. Ça te fait grandement sourire. Toi qui n'a pas l'habitude de sourire comme un imbécile heureux à tout le monde. Là... Tu te rapproches avec lenteur et silence avant de te permettre de te glisser sous la couette et rejoindre ce corps tout chaud et confortable. Tes bras s'enroulent autour de lui. « Miiiiiiiiinaaie. » Tu couines, n'ayant absolument pas fait attention à ta blessure. Mais ton attention est vite reporté sur la petite frimousse de ton ami qui apparaît dans ton champ de vision. « Tu es encore malade ? » "Encore". Tout comme toi, c'est un habitué de ces lieux. Malheureusement. Et heureusement aussi, puisque c'est bien ton compagnon d'infortune qui te redonne le sourire quand tu en as besoin, et réciproquement. « Je suis content d'être avec toi. » Tu ne le lâches plus, et frotte ta joue contre la sienne, comme deux chats le ferait pour prouver leur affection. Tu le relâches tout de même un peu pour ne pas l'étouffer et l'observe attentivement. Encore combien de temps allez-vous vous croisez ici ? Tu espères encore un moment... Car dans le cas contraire, ça voudrait dire que l'un de vous se sera envolé pour un monde meilleur.