Luxe et décadence [Jaden]

*** FLASH BACK ***

Nous sommes en 2000, Eden et moi sommes ensemble depuis moins d’un an, ce sont les belles années, celles où tout nous semble possible et surtout accessible. Elle occupe un poste important dans une boite informatique, j’en fais autant, mais à mon propre compte. J’en ai marre de devoir rendre des comptes à un maître de stage qui me paye au lance pierre. Je trouve mes associés au culot et monte de petites affaires, toujours légales, je me contente simplement de jouer sur les failles du système, et ma foi, ça semble plutôt bien marcher pour moi. Nous venons d’acheter une villa dans un des plus beaux quartiers de la ville. Choisie ensemble, en fonction de nos envies, et de nos rêves de gosses de riches, ou presque.
Une certaine revanche sur notre enfance, dirons-nous. Cette baraque ressemble à un caprice, et nous sommes jeunes et insolents. Passionnés et décomplexés. Amoureux, tout simplement…
Sa tenue est magnifique, bien qu’un peu trop sexy pour être honnête. De mon côté, mon costume sur mesure peut rivaliser avec celui de ces cinquantenaires à la Rolex, ceux qui se pensent arrivés, ceux qui pensent qu’ils ont tout conquis, et qui ne se méfient pas encore de la jeunesse aux dents longues. Je suis de ceux-là, qui dans 10 ans rachètera leurs grosses boites pour les rajouter à mon empire. Mais ils n’en savent rien, les idiots. Pas encore en tout cas. Je ne suis pas prétentieux, j’ai juste un plan.
Eden passe de groupe en groupe, on a l’impression que c’est à elle de jouer l’agent de liaison. Elle est à l’aise en société, son sourire est à se damner et tous les hommes la regardent comme s’ils avaient le droit de s’en payer un morceaux en répondant à l’affirmative à chacune de ses interventions. Et je les regarde, convoiter ce à quoi MOI j’ai droit.
Eden n’est pas juste une jolie femme, c’est un esprit, compétitif, vainqueur, talentueux. C’est une intelligente, une beauté physique, c’est indéniable, mais ça n’est pas que ça. Eden est un adversaire à ma hauteur, avec qui j’ai choisi de faire équipe. Et à chaque fois que je la vois, je me sens un peu plus faible, mais parce que c’est elle, je l’accepte.
Je l’admire dans tout ce qu’elle est, ce qu’elle fait. Et pour vivre une histoire comme nous la vivons, j’ai besoin d’un égal, pas d’une potiche. Elle est un peu mon alter égo féminin, et a toute ma confiance, bien que ma jalousie s’en trouve souvent piquée.

Une coupe de champagne à la main, je profite de cette soirée de gala organisée par son entreprise pour parfaire mon réseau. Je commence à me faire un nom, suite à une grosse affaire, un rachat industriel à plusieurs zéros. Ce qui commence à faire de moi quelqu’un de craint, ou d’admiré, dans le milieu de la finance. Tout ça n’est rien qu’un jeu. Quand il ne s’agit plus de s’amuser, à quoi bon poursuivre ? Ma carrière prendra fin quand tout ça m’apparaitra terne et sans saveur. Mais pour l’heure, j’ai besoin de sensations, d’amusement, de divertissements et surtout de braver quelques interdits, moraux, pour la plupart…
Un soixantenaire grisonnant lâche enfin ma petite amie et je profite de cette fenêtre de tir pour m’en approcher, juste derrière elle, et pour glisser un bras autour de son ventre, murmurant quelques mots à son oreille. « Tu es très sexy quand tu t’occupes de l’image de marque de ta boite. Comment tu t’occuperais de potentiels futurs investisseurs, dis-moi ? » Déposant un baiser torride derrière son oreille. Je la sens même frissonner à mon contact, et j’adore ça. Un petit goût de victoire. « On va devoir jouer les figurants encore longtemps, ou on va enfin pouvoir se débarrasser de cette frustration et jouer comme des grands ? » Je suis très joueur, et le regard des gens m’importe peu. Je suis un peu comme un enfant roi, à qui tout est permis, tout du moins je prends toutes les permissions. Le talent permet ce genre de choses. Jouer au petit con de branleur quand on n’obtient pas de résultats vous fait passer pour un naze et vous décrédibilise. Mais quand vous jouissez d’une certaine réputation, tout vous est autorisé, et vous êtes même admirés pour ça…

Lorsque j’étais plus jeune, j’avais du mal à comprends pourquoi les hommes avaient ce regard sur moi. J’ai été formée assez tôt, et je dois dire que j’ai eu de la chance de ce côté là. Une tête bien faite, et un corps à faire dire et faire n’importe quoi aux hommes. Ce n’est pas pour rien que je me suis également dirigée vers les femmes, mais ça n’a pas toujours été aussi simple avec elle. Les hommes sont plus faibles lorsqu’il s’agit d’un corps qu’ils aimeraient posséder. Le reste importe peu. Jamie était différent, c’est peut-être pour cette raison que je l’ai choisi lui, et pas un autre. Cette raison et tant d’autres.
Je n’en suis pas à ma première relation, ni même mon premier échec. Mais j’ai pour vocation de rester libre, peu importe que je sois en couple ou non. Je l’ai fait attendre longtemps avant d’assumer que nous puissions être véritablement un couple. Mais que voulez-vous, il a ce charme auquel on ne résiste pas. Cette arrogance qui me donne envie de le gifler autant que je l’embrasser passionnément. Nous sommes tour à tour le feu et la glace, et jusque là, nous avons la chance d’arriver à accorder nos phases. Je sais que ça ne durera pas forcément, mais pour le moment j’en profite.

Ce soir, j’ai été conviée à un gala pour ferrer de nouveaux investisseurs pour la boîte dans laquelle je travaille. J’ai grimpé les échelons bien plus vite que la moyenne, et je sais que je fais des envieux. Certains crachent, cherchent à faire courir des rumeurs comme quoi j’aurai couché avec le patron. Ils pensent ce qu’ils veulent, ils sont simplement jaloux, et j’en ai bien rien à foutre. Je sais ce que je vaux, c’est encore le principal.
J’aurai pu aller seule à ce gala, mais j’ai choisi d’y aller avec l’homme qui partage ma vie, histoire de le laisser profiter lui aussi du gratin. Après tout, chaque profit pour l’un l’est aussi pour l’autre. C’est d’ailleurs comme ça que nous avons pu nous payer cette magnifique villa sur les hauteurs de Los Angeles. Et ce n’est que le début.

J’use de mes charmes auprès des hommes de l’assemblée avec qui je discute. Si mon attitude n’a rien de déplacé, je sais voir dans leurs regards cette envie de poursuivre la discussion, peut-être même de m’inviter à dîner ou plus encore. Attiser tout en se rendant inaccessible, c’est ce qui fonctionne le mieux avec les hommes, je sais de quoi je parle. Une pause médiatique et je sens une main se faufiler à ma taille jusqu’à mon ventre. Je reconnaîtrai cette poigne entre toutes, et le parfum qui l’accompagne me ravit les narines. « Tu es très sexy quand tu t’occupes de l’image de marque de ta boite. Comment tu t’occuperais de potentiels futurs investisseurs, dis-moi ? » Un sourire étire le coin de mes lèvres et je tente de ne pas me laisser séduire. « Faire croire monts et merveilles est encore ce qui fonctionne le mieux. » Et j’aime croire moi-même à ce que je peux imaginer vivre avec lui. « On va devoir jouer les figurants encore longtemps, ou on va enfin pouvoir se débarrasser de cette frustration et jouer comme des grands ? » Je me pince les lèvres légèrement avant de me retourner vers lui pour rompre le contact physique et plonger mon regard dans le sien. « Comment veux-tu que j’arrive à noyer le poisson si j’ai un hameçon accroché dans le dos ? » J’arque un sourcil, mutine. Evidemment, j’ai plus de chance d’avoir ce que je veux si je fais croire à une potentielle ouverture. Or si Jamie m’affiche comme étant sa propriété, tout est foiré. Je le dévore du regard sans pour autant me cacher et lui réponds alors. « Encore une petite heure, et tu feras de moi ce que tu veux. » Ou presque. Mais j’aime à lui faire croire. Mon regard glisse sur lui avec appétit. « Je t’ai dit à quel point ce costume t’allait bien ? Dommage que la plupart des pdg soient des hommes… » Si les femmes étaient les égales des hommes et qu’elles étaient autant que ces derniers à la tête de sociétés, Jamie aurait tout le loisir de les faire flancher grâce à son charisme. Mais il a plus d’un tour dans son sac.

Le truc avec Eden, c’est qu’elle ne vous appartient jamais complètement, et ne le fera jamais. Ce n’est pas une question de bonne personne, elle est telle l’eau qui s’échappe entre vos mains. Vous pensez pouvoir la diriger, l’induire, mais jamais vous n’avez le dernier mot, c’est comme une force de gravité inversée. Elle vous échappe, quoi que vous fassiez. Et ça me séduit pour le moment. Ce manque de contrôle, cette apparence intouchable. Ça fait aussi penser que si elle est avec vous, elle vous a choisi, pleinement, mais que rien n’est jamais acquis, et pour l’éternel insatisfait que je suis, c’est troublant.
Il me suffit de l’observer, entourée de tous ces hommes, pour comprendre qui tient le pouvoir dans chacune de ses conversations. Ils boivent chacune de ses paroles, quelle qu’elle soit, et elle s’en réjouit pleinement. Ce petit sourire de satisfaction, je ne le vois que quand elle est à l’œuvre, ou quand elle a réussi à avoir le dessus sur moi. Des fois je lui laisse, mais soyons honnête, la plupart du temps je n’ai pas à être gentleman, elle gagne, de toute façon.
Je profite de cette soirée pour élargir mon carnet d’adresses. Chaque conversation et chaque rencontre peut être une mine d’or pour moi. Pour le futur. Et je ne crache surtout sur aucune opportunité. Elle, comme moi, avons des choses à nous apporter. Ne serait-ce que parce que nos activités sont susceptibles de se compléter. Et nous aussi, nous nous complétons. Mais rapidement, j’en ai marre, et j’attends mon tour, que j’espère plus rapide que convenu.
« Faire croire monts et merveilles est encore ce qui fonctionne le mieux. » « Comme si je ne le savais pas. » Vous croyez qu’elle a eu comment ? J’ai bien dû tomber dans ses filets à un moment donné, et ce jeu-là, c’est elle qui l’a gagné. Eden n’est pas de celles qu’on doit apprivoiser, elle est de celle qu’on doit convaincre. En permanence.
« Comment veux-tu que j’arrive à noyer le poisson si j’ai un hameçon accroché dans le dos ? » « Oh les prends pas pour des cons, ils savent tous que tu n’es pas libre. C’est ce qui les excite, justement. Mais je n’ai pas envie de jouer le potentiel cocu. Je te laisse faire. » Avalant d’une traite le reste de champagne dans ma coupe, renversant ma tête. Je me donne du courage autant pour supporter les quelques heures qu’il reste, que les regards lubriques et les réflexions que j’entends dans le dos de ma femme. « Encore une petite heure, et tu feras de moi ce que tu veux. » « J’ai déjà quelques idées… Ça devrait te plaire. » J’embrasse son cou, d’un baiser furtif, mais particulièrement tendre et prometteur. Je ne l’ai jamais déçue sur ce point-là et elle le sait. « Je t’ai dit à quel point ce costume t’allait bien ? Dommage que la plupart des pdg soient des hommes… » « Pour l’instant. Mais tu sais très bien que ça va changer. Quand ils se rendront compte qu’ils sont incapables de diriger sans une femme. Elles même prendront la place qui leur revient. » Je suis parfaitement d’accord avec l’idée que les femmes n’ont pas besoin de nous pour se réaliser, contrairement aux hommes qui eux, ont souvent besoin de l’aide et de l’aval de leurs consœurs.
Je récupère une autre coupe de champagne, et observe un peu plus l’assemblée. « Choppes-en quelques-uns. Je te laisse avec le Sénateur. A dans une heure. Prépare-toi… » C’est une promesse, que je tiens toujours.

Une heure plus tard, elle a même disparut de mon champ de vision. Je n’ai pas besoin de trainer autour d’elle pour la surveiller. Non seulement elle déteste ça, mais moi aussi. Je n’ai pas besoin de la chaperonner, et elle n’a pas besoin de moi pour être efficace. J’ai besoin d’une clope, et c’est presque sans surprise que je la retrouve dehors, à tirer sur la sienne. Elle tremble presque de froid. Je me défais de ma veste pour la glisser sur ses épaules et embrasser sa nuque. « Tu en as arnaqué combien cette fois-ci ? » Lui prenant sa clope pour tirer dessus avant de la lui rendre. Parlons boulot avant de parler plus concret.

« Oh les prends pas pour des cons, ils savent tous que tu n’es pas libre. C’est ce qui les excite, justement. Mais je n’ai pas envie de jouer le potentiel cocu. Je te laisse faire. » Je glousse légèrement, j’aime sa façon de prendre les choses. Je le sais jaloux, pourtant, mais il a confiance en moi aussi. Et c’est sans aucun doute ce qui nous sauve jusque là. J’aime sa jalousie, mais il ne faudrait pas qu’elle soit maladive, je finirai par ne plus en pouvoir. Surtout si elle n’est pas justifiée.
Je laisse entendre au jeune homme qu’il pourra m’avoir que pour lui un peu plus tard dans la soirée, ce à quoi il me répond qu’il déjà des idées. Je n’en doute pas une seule seconde à vrai dire. Il finit par me servir un parfait discours féministe. Il n’y a pas à dire, il sait comment me parler. Et il ne le fait pas pour me faire plaisir, je sais qu’il a conscience du pouvoir des femmes, et de la faiblesse des hommes pour ces dernières. Ce n’est pas une nouveauté, et il en a été victime, lui aussi. La preuve avec moi. « Choppes-en quelques-uns. Je te laisse avec le Sénateur. A dans une heure. Prépare-toi… » Me préparer ? Il a tant d’idées que ça ? Je lui adresse un sourire et le laisse s’éloigner sans le lâcher des yeux pendant plusieurs secondes, avant de revenir à mes moutons.
Il m’aura fallu encore une bonne heure pour réussir ce que j’avais commencé à entreprendre, et je rejoins Jamie à l’extérieur sans tarder, avec ce besoin de souffler un peu, et prendre l’air par la même occasion. Une cigarette ne pourra me faire que le plus grand bien. « Tu en as arnaqué combien cette fois-ci ? » me demande-t-il tout en déposant délicatement sa veste sur mes épaules, tel un gentleman. « Plus que tu ne l’imagines. » Je suis douée en affaires, ça ne date pas d’hier, et je connais mon pouvoir sur les hommes, ce qui n’est qu’un argument de plus pour les faire tous tomber. Même celui qui partage ma vie en ce moment. « Mais terminé le boulot pour ce soir, j’ai une autre mission. » Je m’approche de lui après avoir jeté mon mégot un peu plus loin, et glisse mes bras autour de son cou. « J’espère que tu as terminé ce que tu avais à faire ici. Parce que de mémoire, tu m’as dit que tu avais déjà des idées pour la suite de notre soirée… » Et je suis curieuse de savoir ce qu’il me prépare…

Je n’ai pas appris les codes du féminisme avec Eden, je les avais déjà, et je ne les ai pas non plus appris de mes parents. J’ai dû me faire seul, et pour ça, il s’agit d’observer, longuement. L’observation m’a permis d’en apprendre bien plus qu’en écoutant ce qu’une personne voulait bien me dire. L’ombre est le parfait endroit pour tout retenir, à son rythme, et maintenant que j’en suis sortie, il ne tient qu’à moi d’appliquer les vices que j’ai appris de chacun. Pour autant, en ce qui concerne le pouvoir d’une femme, il est à mon sens infini sur les hommes qui les prennent pour le sexe faible. Ils n’ont déjà rien compris.
Je n’aurais pas aimé être une femme, je pense que ma fierté m’aurait empêché de vivre correctement ma féminité, je n’aurais pas supporté qu’on me prenne de haut, qu’on me demande de faire deux fois plus mes preuves pour le même résultat, ça me paraît complètement improbable.
En outre, je fais aussi totalement confiance à Eden en ce qui concerne son job, même si ça implique un peu de séduction. Beaucoup de séduction oserais-je dire. Parce que je la connais et je sais aussi qu’elle est totalement incapable de faire comme si de rien n’était quand elle sent qu’une faille se trouve juste devant elle. Peu importe le physique du bonhomme, elle se doit de tester son pouvoir de séduction. Je suis sa victime préférée, et j’en suis le plus heureux aussi.

Je lui ai donné rendez-vous pour dans une heure, et elle le tient. Elle est en train de fumer une clope, presque gelée. Je ne manque pas à mon devoir de petit ami bien élevé. Je m’assure souvent de son bienêtre, presque naturellement, c’est ce que font les gens qui s’aiment, non ? Elle m’a totalement pris dans ses filets, et elle le sait. Mais contrairement à son comportement avec les autres, elle n’en n’abuse pas me concernant, elle sait simplement qu’elle détient ce pouvoir. « Plus que tu ne l’imagines. » « C’est encore une fois particulièrement sexy. Quand on sait que je suis le seul à qui il t’arrive de céder. » Mes bras autour d’elle pour la réchauffer. Elle me cède, oui, plus souvent qu’elle ne veut bien le dire. Mais il me suffit d’un geste, d’un mot, d’un baiser pour la faire démarrer, et bien entendu, elle se charge de m’achever.
« Mais terminé le boulot pour ce soir, j’ai une autre mission. » « Tu m’abandonnes encore ? » Me voilà vite rassuré. Je suis sa mission. Ce qui me convient totalement. Je m’amuse même à devenir celui que j’aurais aimé moquer. « J’espère que tu as terminé ce que tu avais à faire ici. Parce que de mémoire, tu m’as dit que tu avais déjà des idées pour la suite de notre soirée… » « Mm… j’ai de grandes idées. » Glissant mes mains le long de ses cuisses, pour les remonter sur ses fesses, sans vulgarité, je me contente d’une main tendre et pleine de désir posée sur sa peau. J’embrasse son cou, avec beaucoup de douceur et l’entraine un peu plus loin sur le parking, là où ma voiture est garée. Je la plaque contre mon coupé sport, mon corps collé au sien. « Je te laisse le choix du lieu si ça peut te laisser une illusion de pouvoir. » Mon sourire un peu moqueur n’est que pour elle, et mes lèvres contre le siennes pour l’empêcher de m’envoyer me faire foutre aussi. « Décide toi rapidement parce que je commence à m’emballer… » Je la préviens, gentleman, c’est au moins ça.

 « C’est encore une fois particulièrement sexy. Quand on sait que je suis le seul à qui il t’arrive de céder. » Je lui offre un sourire entendu. Effectivement, il sait qu’il est le seul, et je ne suis pas du genre infidèle. D’ailleurs, je suis heureuse qu’il me fasse confiance à ce sujet, je vivrai mal qu’il soit jaloux possessif au point de m’empêcher de vivre. Je n’ai jamais caché à Jamie mon besoin de séduire, mais jamais je n’ai été plus loin que de la simple séduction. Pour le reste, c’est avec lui que ça se passe, et uniquement lui. D’ailleurs, je lui fais par de mes plans pour ce soir, à savoir passer le reste de la nuit avec lui.
Ses gestes deviennent rapidement plus tendres, plus orientés, aussi. Je frissonne à son contact et glisse mes mains autour de son cou, pour sentir sa présence. Il ne tarde pas à me guider jusqu’à sa voiture contre laquelle il me plaque avec ferveur. « Je te laisse le choix du lieu si ça peut te laisser une illusion de pouvoir. Décide toi rapidement parce que je commence à m’emballer… » Je ne peux réprimer un rire amusé. J’aime qu’il me laisse le champs libre, et une part de décision importante. Pourtant, j’aime aussi qu’il soit à la tête des opérations de temps en temps, histoire de me reposer un peu sur le côté plus intellectuel des choses. « Rapidement… il me semblait que ce n’était pas dans ton vocabulaire, ça… » Je le taquine bien sûr. Je dois dire que Jamie est une exception en ce qui concerne mes relations avec les hommes. En général, j’ai bien préféré les femmes. Mais lui a su tirer son épingle du jeu, et sur le plan sexuel aussi. Si les autres avant lui n’avaient fait preuve d’aucune prouesse - tant sur la dextérité que sur la longueur des moments - Jamie a su me montrer que tous les hommes n’étaient pas comme ceux qui avaient croisé mon chemin avant lui. Je ne vais pas m’en plaindre, et qu’on se le dise, s’il est encore là, cette raison en est une. « Tu ne voudrais pas expédier ce moment, n’est-ce pas ? » que je lui demande en remontant ma jambe contre lui. Je sais que je pourrai lui demander n’importe quoi, lui faire faire n’importe quoi. Heureusement que je ne suis pas un vile personnage…

Ma femme plaît et elle le sait. Elle aime autant plaire que ce qu’elle aime remporter tous les suffrages, c’est presque une addiction chez elle. Alors j’ai tout de suite été mis au parfum, concernant son besoin de séduire, et il n’est pas dans mes habitudes de ne pas avoir le contrôle sur tout, tout le temps. Sauf que j’ai vite compris que je ne l’aurais pas sur ça. Il m’a fallu me jeter dans le vide, et lui faire confiance aveuglément concernant son goût pour la séduction d’autrui. Pour autant, étant donné que je suis le seul à récolter les fruits de son plaisir, j’y trouve aussi mon compte.
La soirée pourtant bien rempli est pour le moins longue, quand je sais ce qui peut m’attendre par la suite. Je n’ai qu’une hâte, la retrouver et l’arracher d’ici pour aller en profiter ailleurs, uniquement tous les deux, dans le lieu qui lui sierra le plus. Je suis assez accommodant sur ce genre de détails. Ce qui m’intéresse, c’est la finalité.
Nous jouons en permanence, tous les deux, comme de grands enfants, consentants, et conscients de ce que nous faisons. Et quand elle se retrouve contre la voiture, elle trouve encore le moyen de retourner les choses. « Rapidement… il me semblait que ce n’était pas dans ton vocabulaire, ça… » « Rapidement, tu choisis, et lentement, je t’en fais profiter… » Remontant mes mains sous sa robe, le long de ses cuisses nues, parfaitement galbées et halées par le soleil…
« Tu ne voudrais pas expédier ce moment, n’est-ce pas ? » « C’est tout ça que je voudrais expédier tu vois. » Désignant le bâtiment dont nous sortons, juste derrière nous. « Parce que nous avons beaucoup mieux à faire. » J’embrasse son cou, ondulant du bassin entre ses jambes à moitié découvertes. Je pense que le message est clair. Je suis déjà dur et prêt à la satisfaire. Où bon lui semblera, si tant est qu’elle prenne une décision un jour.
« On loue ce bout de plage comme la dernière fois ou je commence le travail à l’arrière de cette voiture ? » Non parce que je veux bien la jouer gentleman mais je reste un homme, alors le respect oui, sauf que là elle ne fait rien pour m’y aider. Je peux très bien assurer les deux.
Un bout de plage, comme je le disais. Un lit à baldaquin, nous deux, seuls, le cliché, certes, mais ça marche à tous les coups. Alcool et dîner à volonté. Tentant, n’est-ce pas ? Nous en avons un très bon souvenir.

« Rapidement, tu choisis, et lentement, je t’en fais profiter… » répond-il du tac au tac avec l’assurance qui le caractérise tant. Je lui offre un sourire mutin, tout en sentant ses mains remonter sous ma robe. Je le sais impatient, au moins au tant que moi si ce n’est plus. « C’est tout ça que je voudrais expédier tu vois. » Il parle de mes vêtements, et j’avoue qu’en ce moment précis, mes vêtements, c’est un peut tout ce que je voudrais avoir en moins. Enfin, pas ici même, à la potentielle vue de tous, n’exagérons rien. « Parce que nous avons beaucoup mieux à faire. » Je suis bien d’accord avec ça. Je l’ai fait attendre toute la soirée, je crois qu’il mérite sa récompense, et la mienne avec. Les baisers qu’il dépose dans mon cou me font frissonner immédiatement, et je sais qu’il adore me faire cet effet. « On loue ce bout de plage comme la dernière fois ou je commence le travail à l’arrière de cette voiture ? » Je ne peux retenir un rire amusé sous son impatience. Ma main se faufile entre nos corps pour venir sentir son excitation. Je la sentais déjà bien contre moi, mais là, je peux en sentir tous les contours, ou presque. « Est-ce que tu serais capable d’attendre le temps d’arriver sur la plage ? » Nous prenons le risque que la plage soit occupée, mais je sais que nous n’aurons pas de mal à trouver une solution de replis. Je ne suis pas du genre à me défiler, faire l’amour dans une voiture, ce ne serait pas la première fois, encore moins avec lui. Mais il y a quand même plus confortable, et au moins aussi excitant. Je l’embrasse une dernière fois et glisse dans sa main les clés de ma voiture avec laquelle nous sommes arrivés. « Je te laisse nous conduire ? » J’ai quelques idées de mon côté pour entretenir son envie, le temps d’arriver et nous livrer à notre occupation favorite lorsque nous sommes seuls tous les deux.

J’ai accompli mon devoir, avec même un peu de zèle. Je n’ai pas hésité à serrer autant de mains que possible, appuyé ma réputation, renforcé ce sentiment de main mise sur tout ce que je touche. J’en suis conscient, ce genre de soirées est bénéfique. Mais lier l’utile à l’agréable n’a rien d’interdit, pire, il est même conseillé. Nous ne nous en privons pas, Eden et moi. De la frustration naît le plaisir ? J’adapterais ça comme je l’entends. En tout cas, le désir, elle sait le faire monter comme n’importe qui.
Bien que je sois attentif à tout ce que je fais, il n’en reste pas moins un coin de ma tête entièrement dédié à elle et ce qui se passera par la suite. Je suis un homme, éduqué, certes, mais un homme quand même. Elle me propose du plaisir, me verrais-je le lui refuser ? Jamais. Au grand jamais.
Je la rejoins près de la voiture, et ça ne manque pas, l’idée de ce que nous nous sommes promis toute la soirée fait plus que son chemin, et elle le sait parfaitement. Elle va en profiter, autant que moi. Ça aussi, elle le sait. Sa main se faufile entre nos deux corps, trop habillés selon moi. « Est-ce que tu serais capable d’attendre le temps d’arriver sur la plage ? » « A ton avis ? » Bien sûr que j’en suis capable. Je ne cache jamais mes envies, pour autant, je sais me tenir. Et je sais aussi ce que signifie un non. J’en ai pris quelques-uns, notamment quand elle se décide à faire la gueule. C’est le jeu.
Elle me glisse les clés de sa voiture en main, message reçu. « Je te laisse nous conduire ? » « C’est ça, ça va m’occuper. » Avec un petit sourire amusé, je viens de me faire prendre à mon propre jeu. Je joue les chauffeurs pour madame. Mais je sais que le trajet n’est jamais calme. Elle a plus d’un tour dans son sac.
Je m’installe côté conducteur, règle mon siège et met le contact. Elle monte à mes côtés, et je me dirige vers la plage.
Je sens parfaitement sa main aller et venir sur ma cuisse et mon pantalon se serrer autour de ma virilité. « Tu me mettrais à l’aise ? » Si elle peut s’occuper de ma ceinture et de ma braguette, je n’aurais rien contre. Elle connaît le message, et la route risque d’être un poil longue.