Sleepover // Gab & Ari

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Ariel poussait le chariot fourni par l’aéroport à bout de bras. Sur ce dernier se trouvait trois grosses valises de marques, toutes étiquetées au nom de sa patronne : Gabrielle Sanchez. Elles revenaient toutes les deux d’un court séjour à New York, séjour pour lequel Ariel n’avait emporté qu’un sac à dos, rempli de son nécessaire de voyage. Elles rejoignaient une voiture qui les attendait au dépôt minute de LAX et enfin le chauffeur prenait le relais, tirant le chariot près du coffre pour y mettre les valises alors que Gabrielle et Ariel montaient toutes les deux à bord de la voiture. Il faisait déjà nuit depuis de longues heures pourtant Ariel n’avait pas encore finit sa journée de travail. Non elle allait devoir rejoindre sa patronne dans son immense villa de Beverly Hills, et ranger le contenu de ses valises pour elle. Parfois elle se demandait vraiment pourquoi elle continuait à faire ce job. Quand ses tâches tournaient autour de la boite de production, là elle adorait son boulot, mais dès qu’elle devait jouer les femmes de ménage elle regrettait un peu d’avoir voulu travailler pour sa mère. C’était d’ailleurs dans ces moments là qu’elle avait le plus envie de lui dire la vérité, en espérant que jamais Gabrielle ne laisserait sa propre fille, son sang, faire du rangement pour elle.

Près de deux heures après leur départ de l’aéroport, Ariel rangeait enfin la dernière valise vide dans un placard. Tout les vêtements de sa patronne étaient à leur place, rangés par couleur dans cette penderie qui était plus grande que la plus part des pièces de sa petite maison de Willowbrook. D’ailleurs en parlant de sa maison, il était largement l’heure qu’elle rentre chez elle, qu’elle y retrouve sa colocataire maniaque. « I think I’m done here. » Lâchait-elle en quittant la penderie pour rejoindre la chambre dans laquelle se trouvait Gabrielle. « Everything is back where it belongs. I’ve left your keys on the hall as well as your red bottoms, so they’re ready for tomorrow morning. I did order some sushi so you can have a late lunch before going to bed. They should arrive in… » Elle vérifiait rapidement son téléphone sur lequel l’application lui indiquait l’heure d’arriver du livreur. « 15 minutes. More or less. » Elle glissait son téléphone dans la poche de sa veste de tailleur avant de récupérer son sac à dos qu'elle avait laissé près de la porte du dressing.

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Quelques jours à New York pour le boulot, beaucoup de rendez-vous pro, des levers tôt et des soirées tardives. Tu avais même pu synchroniser ton agenda avec celui de Meylin de retour dans le grosse pomme, pour un petit moment de “retrouvailles”. Tu n’avais pas chômé et, pour une fois, la fatigue de ce voyage avait commencé à se faire sentir.
Une fois de retour à la villa, tu laisses tout là, en plan, sachant parfaitement qu’Ariel se chargerait du reste. Tu n’avais même plus besoin de parler, ce genre de chose coulait de source et tu n’avais d’ailleurs pas à t’en plaindre. Tu descends de tes échasses et grimaces lorsque tes pieds retrouvent enfin leur position à plat. Tu lances ta veste sur le dossier de l’un de tes divans et te sers un verre de vin avant toute autre démarche. Une ou deux gorgées plus tard, tu finis par monter, direction la suite principale, et surtout, la salle de bain. La douche est longue et les soins qui s’en suivent encore plus. Lorsque tu sors, tu as revêtit un pyjama de satin, le tout surplombé d’une robe de chambre satinée également. Tu as ramené tes cheveux humide d’un coté de ton épaule et ne portes plus aucune trace de maquillage. Assise sur ton lit king-size, tu pianotes sur ton téléphone lorsque Ariel fait son entrée. L’espace d’un instant, tu t’étonnes de la voir toujours là. Tu avais - bêtement - imaginé qu’elle finirait plus rapidement et s’éclipserait en laissant un mot quelque part. Mais tu comprends qu’Ariel n’a pas juste stocké les valises dans un coin en attendant demain; et que tout est déjà en ordre ! « I think I’m done here. » Tu hoches solennellement, mine satisfaite, levant un oeil vers la brune avant de continuer à taper ton dernier message de la soirée. « Everything is back where it belongs. I’ve left your keys on the hall as well as your red bottoms, so they’re ready for tomorrow morning. I did order some sushi so you can have a late lunch before going to bed. They should arrive in… » « 15 minutes. More or less. » Dans un soupire et un geste large, tu lâches ton portable à tes côtés et te redresses. A la suite d’Ariel, tu sors de ta chambre. Tu la laisses récupérer ses affaires du côté du dressing alors que tu rejoins, quant à toi, l’étage inférieur et ton verre verre de vin. Lorsque la silhouette de ton assistante réapparait, tu l’interpelles : “Charles is gone already and I don’t trust any kind of cab or uber thing to get you home safe … it’s too late” Silence. Oui, et ? Ariel semble confuse. A juste titre. Qu’était-elle sensée traduire de cette affirmation. “You’ll stay here tonight” Tu lâches l’information comme une banalité, entre deux gorgées de grand cru. Pourtant, quiconque te connaissait un temps soit peu, savait que tu ne laissais presque personne dormir chez toi. Surtout pas des subalternes. Charles était le plus privilégiés de tous, le seul à pouvoir te faire entendre raison, et même ce dernier ne semblait jamais avoir eu droit à ce privilège … du moins que les autres ne sachent.
Ainsi, ce simple fait, cette invitation tardive et sans fioriture traduisait de toute l’importance que représentait Ariel pour toi. Tu appréciais son travail bien au-delà de ce que tu pouvais en dire mais si ton assistante était assez fine pour lire entre les lignes, elle comprendrait le privilège que tu lui offres. D’ailleurs, tu n’avais pas vraiment posé la question. Comme à ton habitude, tu avais affirmé et ne t’attendais à aucune contradiction. “Choose your room but avoid the poolhouse. Renovations aren’t done yet …” Tes yeux roulent dans leurs orbites à cet agaçant rappel que tout travaux entrepris prenaient toujours trop de retard à ton gout. "Wine ?"

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Suivit par sa patronne au rez de chaussée, Ariel était déjà prête à renfiler son manteau quand soudain Gabrielle prenait la parole. “Charles is gone already and I don’t trust any kind of cab or uber thing to get you home safe … it’s too late” Confuse, Ariel restait silencieuse, sans trop savoir ce que Gabrielle attendait d’elle. Devait elle jouer les chauffeurs? “You’ll stay here tonight” « Oh wow. » avait-elle échappé malgré elle avant de se racler légèrement la gorge pour reprendre son sérieux. « Okay. » C’était surprenant comme invitation et Ariel savait a quel point elle était chanceuse que sa patronne l’autorise à passer la nuit ici. “Choose your room but avoid the poolhouse. Renovations aren’t done yet …” « Okay… You’re sure about that? » demandait-elle tout de même encore un peu sur la défensive, ayant peur que Gabrielle ne change d’avis, ou qu’elle l’ai simplement mal comprise. "Wine ?" Ok là ça commençait a faire beaucoup, est ce que sa patronne savait que Ariel était sa fille ou est ce qu’elle avait bu trop de vin et s’adoucissait un peu ? Ariel n'était pas trop sur, mais elle voulait bien un verre de ce vin hors de prix. « Yes sure i’ll have some wine…Im off the clock right? » Elle suivait Gabrielle jusqu’à la cuisine encore un peu hésitante, s’excusant presque d’être encore là, observant sa patronne comme si celle ci allait changer d'avis dans moins d'une minute. « You’re sure about the whole sleepover thing? Cause… I know that’s not something you usually allow and I wouldn’t want that to come back to bite me, someday. » Elle avait affaire à une manipulatrice hors paire, elle le savait et ne serait pas surprise si demain elle recevait un mail lui disant qu’elle était licencié pour consommation de spiritueux durant ses heures de travails.

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Ton annonce fait son effet. « Oh wow. » La surprise d’Ariel lui échappe mais tu ne relèves pas. « Okay. » Tu donnes tes recommandations et te re-concentres sur ton verre. Son hésitation est pourtant bel et bien présente. « Okay… You’re sure about that? » Pour seule réponse, tu lui proposes un verre à son tour. Ça la détendrait peut-être un peu. Tu savais que ce que tu lui proposais était une énorme exception. Peu y avait eu droit et tu n’avais pas non plus envie d’en faire une affaire d’état, ni de te répéter 10 fois. Tu détestais te répéter d’ailleurs. « Yes sure i’ll have some wine…Im off the clock right? » Elle te rejoint en cuisine et tu poses sur elle un regard amusé, presque fière de sa dernière question. Fière d’elle et puis … de toi. Tu l’avais bien entrainée. Elle a les bons réflexes et tu t’en félicites. Tu hoches le menton positivement, lui donnant silencieusement ta bénédiction. Cela dit, tu ne peux t’empêcher d’ajouter : “Are you ever, though … ?” Tu laisses flotter une seconde de latence avant qu’un sourire en coin, parfaitement énigmatique, ne vienne relever le coin de tes lèvres. Ta main glisse alors le long du plan de travail, poussant vers elle un verre rempli. Elle y avait droit, tu ne reviendrais pas sur tes dires et le geste traduisait tout.

Ton assistante hésite. Tu la connais bien assez maintenant pour savoir lire son non-verbal. Après tout, celle-ci était ton ombre depuis maintenant un peu plus d’un an et, même s’il était clair qu’il en allait de son job à elle de savoir anticiper tes désirs avant même que tu ne les prononces, tu avais tout autant appris à la connaitre. Tu te gardais simplement de l’évoquer. « You’re sure about the whole sleepover thing? Cause… I know that’s not something you usually allow and I wouldn’t want that to come back to bite me, someday. » Elle insiste. Ariel a besoin de t’entendre la rassurer. Ce n’est pas dans tes habitudes. “I’m always sure of what I say. And I’m pretty certain I don’t want you dead on the side of the road. You’re of a better use to me alive.” Et clairement tu n’es pas des plus douées non plus. Mais c’est le mieux que tu puisses faire. Tu avales une nouvelle gorgée de nectar avant de quitter la cuisine, venant t’installer dans un des énormes divans du salon. “But you’re right …  I generally do not allow this. And know that this won’t happen again anytime soon.” Tu laisses un souffle de détente (ou de ce qui s’en rapproche le plus pour toi) t’échapper, en laissant ton dos venir reposer sur le dossier de ton assise. Tu fermes les yeux un instant, tout en prononçant : “Now sit your ass somewhere, drink that wine and breath.”

Quelque minutes de silence s’écoulent alors que tu viens d’enfiler une élégante paire de lunette de lecture et que tu plonges le nez dans quelques dossiers trainant sur la table basse. Au détour d’une feuille tournée, sans relever le nez, tu questionnes : “I’m quite surprised you don’t have anyone to come and get you. No significant other in the picture ?” Quitte à ce qu’elle soit là, dans ton espace de vie, autant te laisser aller à un peu de curiosité. Tu connaissais beaucoup de choses d’Ariel mais ses recoins secrets et personnels t’échappaient encore. Sa compagnie n’était pas la plus désagréable et s’il y avait un jour (ou plutôt un soir) ou tu pouvais te laisser aller à baisser l’une de tes gardes, c’était visiblement aujourd’hui.

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“Are you ever, though … ?” Elle marquait un point, Ariel était toujours au boulot et avait toujours son téléphone dans la poche pour être certaine de répondre au moindre appel de sa patronne. Ce n’était pas très sain mais c’était comme ça. “I’m always sure of what I say. And I’m pretty certain I don’t want you dead on the side of the road. You’re of a better use to me alive.” deux - zero pour la patronne, Ariel ne pouvait pas nier cette évidence, elle était plus utile vivante, c’était certain.  “But you’re right …  I generally do not allow this. And know that this won’t happen again anytime soon.” « I thought so. » lâchait-elle a mi voix.  “Now sit your ass somewhere, drink that wine and breath.” Elle hochait la tête, récupérait son verre et s’installait aussitôt dans un fauteuil avant de prendre quelques gorgées de vin. “I’m quite surprised you don’t have anyone to come and get you. No significant other in the picture ?” Ariel secouait lentement la tête tout en avalant ce vin qui, sans surprise, était très bon. « No, no one in the picture. Though I did hook up with someone a while ago and I keep thinking about her. But she’s married and not open to giving up her boring life for me. » Une nouvelle gorgée de vin avant de poser son verre sur la table basse. « It’s a shame really. » Elle passait une main dans sa crinière brune avant d'ajouter: « This wine is amazing. » Et puis, puisqu’on était sur le sujet, Ariel se risquait à retourner la question: « How about you? Anyone in the picture? » En soit, grâce à son poste d'assistante, elle avait vu sur la vie privé de Gabrielle, elle savait donc, en général quand sa patronne fréquentait quelqu'un. Mais elle était tout de même curieuse d'avoir la réponse de la New Yorkaise, peut-être qu'elle apprendrait quelques choses que son agenda ne révélait pas.

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Ariel fini par relâcher une certaine pression, attrape son verre et t’écoute. Elle s’assied à son tour dans le salon, à distance respectable de ta personne. Tu n’as pas encore relevé le regard de ton dossier lorsque tu entends la voix de la brune te répondre : « No, no one in the picture. Though I did hook up with someone a while ago and I keep thinking about her. But she’s married and not open to giving up her boring life for me. » Tu termines la lecture de ta phrase avant de relever le visage de tes papiers. Ton intérêt vient d’être piqué. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce genre de réponse. Une part de toi avait imaginé Ariel casée depuis la fin du lycée, à un mec de second rang, ancienne vedette d’un sport quelconque, en perpétuelle recherche de l’attention de son passé scolaire et incapable de gérer la carrière de sa fiancée. « It’s a shame really. » Elle sirote son verre avant de le déposer avec soin sur la table basse. Tu observes chacun de ses mouvements avec l’attention d’un lynx en analyse. Elle semble tout autant déçue que résignée. Sans excès d’émotion. Décidément, cette fille te plait bien. Quelque chose en elle te semblerait presque familier. “Clearly. But tell me, what is ‘a while ago’ ?” Demandes-tu en accentuant tes derniers mots. “I mean, don’t let her boring life ruin yours. If she’s not capable of understanding what’s been offered to her, then move on.” Tu refermes ton dossier et le poses à tes côtés. Tu ôtes également les lunettes trahissant de ton âge et les déposes par dessus. “Or just don’t give her any chance to resit you … If that’s what you really want, I’m pretty sure you know exactly how to get it.” Tu te penches pour attraper ton verre, en bois une gorgée et le déposes à nouveau. “Haven’t I teach you nothing ?” Ton regard en dit long et le coin de tes lèvres lui offre un sourire amusé et sincère.

« This wine is amazing. » Une évidence. “I know.” Tu passes une main dans les longueurs de tes cheveux toujours humide. « How about you? Anyone in the picture? » Ton regard s’écarquille légèrement sous la surprise. Un ange passe, le temps d’évaluer si tu apprécies ou non son audace. A en juger par la réponse que tu formules déjà dans ta tête, tu acceptes son intrusion. Tu inspires profondément, tête haute et te laisses aller dans le sofa, adossée et bras venant se croiser sur ta poitrine. “I don’t do anything that might slow me down or get in the way of my freedom” Le message était clair. “Relationships are on top of that list.” Tu ne faisais probablement que verbaliser une évidence qu’Ariel avait peut-être déjà deviné depuis un moment. “I know pretty well how to have fun when I want” Un visage particulièrement agaçant vient s’agiter derrière tes paupières. Afin de le calmer, tu avoues simplement : “I can have my little favorites though. That’s it”

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Voila que Ariel se laissait aller à quelques confidences et à sa grande surprise elles étaient plutôt bien accueillies par sa patronne. Encore plus choquant, Gabrielle se la jouait presque maternelle en y allant de son petit conseil. “Don’t let her boring life ruin yours. If she’s not capable of understanding what’s been offered to her, then move on. Or just don’t give her any chance to resit you … If that’s what you really want, I’m pretty sure you know exactly how to get it.” Elle n’avait pas tort en plus. Soit passer à autre chose, soit go and get her. C’était aussi simple que ça. “Haven’t I teach you nothing ?” Un petit rire s’échappait d’entre ses lèvres et elle hochait la tête un sourire en coin. « She’ll come back running soon. I'll make sure of it. » assurait-elle, confiante, avant de prendre une gorgée de vin. Vin qui était délicieux, bien meilleur que tout ce qu’elle avait eu l’occasion de gouter jusqu’a présent. Quelques gorgées de ce doux nectar et voilà qu’elle laissait déjà sa curiosité prendre le dessus.  “I don’t do anything that might slow me down or get in the way of my freedom” Ca semblait ressembler au personnage qu’elle connaissait et ce même si elle savait que Gabrielle avait un coeur et ses allés retours entre Los Angeles et New York le prouvait bien. Cette drôle de blonde avait su se faire une petite place dans la vie de sa patronne, c’était inattendu mais plutôt rassurant pour Ariel. Peut-être qu’un jour elle aussi aura le droit à une place dans le coeur froid de sa mère. “I know pretty well how to have fun when I want. I can have my little favorites though. That’s it” « You have a thing for blonds don’t you? Cause that cop who came by the other day was in your office for quite a long time ! » Ariel reposait son verre sur la table basse. « Sorry, alcohol on an empty stomach might not have been a good idea. » Gabrielle allait bien vite regretter de lui avoir demandé de rester.