Leçon de danse. ft Ren

"La danse, c'est la puissance des mots avec élégance, une poésie racontée avec grâcel.”

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Vient le moment du silence.
Les élèves s'en sont allés.
L'école se pare de calme.
Chin se retrouve seul dans sa salle. Il regarde sa montre, il lui reste une bonne heure avant que Ren n'arrive pour son cours particulier. Depuis ce matin cinq heures le professeur enchaîne mettant son corps à rude épreuve. Mais comme tout passionné, il va au fond des choses. Il a commencé sa journée par un footing, puis un peu de yoga et quelques mouvements de Tae Kwon Do avant de prendre une bonne douche suivi d'un petit déjeuner. Il a ensuite rejoint sa salle ou comme tous les samedis matins il a retrouvé Lisa, puis Alfred, puis Carla et Gorge pour des cours particuliers. Il a commencé par du tango, avant de flirter avec la valse pour finir par la rumba. Dans la logique il aurait du avoir d'autres cours après midi, mais ils ont été reporté. Ce qui va lui permettre de s'occuper pleinement du gamin qu'il a rencontré lors de la présentation de son école de danse. Il sourit en pensant à cette journée et surtout à ce jeune entêté qui avait eu du mal à digérer le fait qu'il en est fait son cavalier.
L'instant avait été chaotique.
Le gamin boudeur lui avait fait voir une belle palette de soupirs, de moue diverses et de jeux de regard. Mais cela n'avait nullement offensé Chin, au contraire. Il avait fini par lui donner envie de participer à ce cours qu'il distillera plus tard. Cette idée enchante le danseur, car même si Ren doute de ses talents de valseur il a vu en lui pas mal de possibilité. Et puis il semble que l'amour le guide.
Et par amour on est prêt à tout ?
Enfin c'est ce qu'il se dit car lui même n'a pas expérimenté ce sentiment. Son cœur est vierge de toute attache, mais il le vit bien.

Chin a donc un peu de temps devant lui pour souffler, se restaurer, pour prendre douche et se changer. Il commence par détendre ses muscles par une nouvelle séance de yoga, puis il rejoint son appart au dessus. Il se dit à chaque fois que c'est une aubaine pour lui que de vivre au dessus de son école de danse. Tellement pratique. Il se fait réchauffer un plat que sa mère lui a préparé. Sans elle, il aurait tendance à oublier de manger. Même s'il aimé cuisiné, bon pas de la grande cuisine mais il maîtrise quelques basiques de la cuisine coréenne. Une fois restaurer il passe sous la douche, celle de ce matin est bien loin vu les heures à danser. Et il enfile un pantalon fluide noir et un tee-shirt blanc. Puis il retourne dans sa salle portable à porté de main.
Quelques bonnes minutes à attendre.
Il met donc de la musique.
Se pose à même le sol.
Il pense à la future chorégraphie de la danse de son groupe de garçons. Il respire tranquillement, ses mains virevoltent dans les airs, simulant les mouvements que son esprit imagine. Il a les yeux fermés. Il est ailleurs. Dans cet ailleurs qui le berce et l'apaise. Il aime ces instants de solitude ou il fait corps en pensée avec sa passion. Il m'entend pas son téléphone vibrer. Quand il réalise que l'heure est là, Ren se tient sur le pas de la porte de la salle de danse à côté d'un de ses élèves qui se racle la gorge.
« Désolé de vous déranger prof. Mais il était devant la porte et il m'a dit qu'il avait cours avec vous. Je l'ai fais entrer. Et j'ai oublié un truc aux vestiaires. »
« Tu as bien fais James. C'est moi qui est perdu le fil du temps. Vas y pas de souci et fais attention comme je le te dis souvent .. »
« Oui je sais Chin un jour j'oublierais ma tête .. promis je vais faire attention. »
Et Chin se lève pour s'approcher de Ren. Et il lui tend la main.
« Bonjour Ren content que tu sois là. Et excuse moi j'étais en pleine répétition .. »
Il sourit.
« Mentale un exercice que je pratique souvent pour voir les mouvements dans l'espace. Mais rien à voir avec les danses de salon. »
La musique continue d'envahir l'espace, de quoi en effet bien montrer à Ren qu'il ne s'agit pas d'une valse ou même d'un tango ou une rumba. Mais plus de danse contemporaine. Il coupe la musique.
« Est ce que tu as trouvé facilement ? »
Chin lui avait donné tous les renseignements pour faciliter sa venue.
« Tu veux boire quelque chose avant ? »
Il veut juste qu'il se sente à son aise. Ils ne sont pas pressés, donc il laisse le temps à Ren de se mettre dans l'ambiance. De regarder la salle ou de grands miroirs décorent trois des murs. Sur le mur de la porte se sont des affiches des divers spectacles de l'école.

vmicorum.

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Tourner en réfléchir chaque mot, à en chercher les pièges derrière les moindres propositions si étrange. Car c'était enfin ce jour, celui qu'il avait tant appréhendé. Celui qu'il avait pourtant provoqué, à chercher de ses horribles caractères les passions des gens entourant, à s'être fait entraîné dans les sombres manèges, à ne pourtant rien vouloir savoir de ce qui l'entourait, lui au caractère si amoché et aux envies si contradictoires. Gamin écorché, à s'accrocher à ce qu'il pouvait pour essayer de survivre à ses arts illusoires, à vouloir entrer dans les mondes si sportifs qui ne faisaient pourtant que le détester. A croire qu'il n'était que phénomène entre les cirques ambulants. Pourtant il avait accepté, sans ne trop savoir pourquoi, à risquer les myocardes si faibles face à quelques pas pour en prouver les fiertés et les morals si durs : alors qu'il n'était que ridicule face à tout cela. Et ô peut-être avait-il voulu prouver qu'il était capable de quelque chose, qu'il n'était pas simple esquisse non-vivante à ceux qui se permettaient d'essayer de le comprendre, car lui aussi, voulait en comprendre le seul qui avait voulu entrer dans sa vie : à vouloir tenter d'en partager les passions, quitte à ne ressembler à rien.

allé simple ;
vers les écoles artistiques.

Pieds trainant, à presque ne pas comprendre son choix, à tout remettre en question, ô oui, peut-être était-il sans doute plus que fautif dans cette histoire, alors qu'il était pourtant tant tenté d'en découvrir les univers si spéciaux qui en avaient bercé ses souffrances. Car le japonais n'avait jamais été doué, dans les domaines sportifs, à venir le faire s'étouffer au moindre pas, à le rendre si faible en montant des escaliers. Vrai enfant à en découvrir le monde, à pourtant rechigner de vouloir en avouer les vérités, qu'il finissait par venir de son plein gré sans en être forcé. Et il savait, Ren, après tout, qu'il aurait accepté pour en atteindre les buts qu'il s'était fixé. A simplement avoir peur des gens, des regards, à questionner les univers lointains sur ce qu'il pouvait faire pour ne pas tomber de plus haut encore. Alors les pas se faisaient timides, entre les couloirs, à tenter d'en vaincre les quelques frayeurs de ces inconnus, à en chercher les salles des yeux, alors qu'il se camouflait dans ses sweats sombres et noirs. Si fin, si fragile, à pourtant n'être que caractère sans qu'on ne s'en doute. Sauf peut-être son professeur du jour, qui devait se douter de celui qu'il avait invité.

Alors quand aux portes, sonnèrent les impatiences, à ne pas oser frapper, à se laisser accueillir par les solaires étudiants qui en ornaient encore les couloirs, il se faufila derrière l'un d'eux, à le laisser parler, à en guetter les conversations avant d'en reporter son regard sur celui qui en avait sans doute presque oublié les rendez-vous promis. "Bonjour.", simple réponse, à presque hausser un sourcil sans ne réellement comprendre : à vouloir se limiter aux simples bases, pour ne pas trop souffrir à chaque mouvement de la soirée. "Si tu le dis. J'y connais rien alors tu peux bien faire ce que tu veux à bouger les bras par terre...Du moment qu'on reste sur du simple avec moi.", qu'il haussa les épaules, à venir tout doucement changer ses chaussures pour des baskets plus propres ; à ne pas vouloir en salir les beautés qui régissaient les salles si méconnues. Car il s'était renseigné en secret, à ce qu'il fallait et ne devait pas faire, à en connaître au mieux les politesses bien trop souvent maîtrisées au quotidien, comme simple banalité qui n'était au final que misère commune.

à aimer les silences ;
plus que les mots.

Regard alors offert, à ne pas trop quoi savoir faire dans les grandes salles immenses, à ne pas réellement savoir où poser les yeux, à se sentir déstabilisé par les miroirs.  "Oui. T'avais assez bien expliqué faut croire.", qu'il lui sourit alors tout doucement avant de secouer la tête.  "Et non merci. On a même pas commencé, je vais pas commencer à demander une pause. D'ailleurs faut que je m'échauffe ?", à presque le supplier du regard d'en faire une exception, à ne pas vouloir courir, ni même tenter exercices de souplesse, pour celui qui arrivait à peine à en toucher ses pieds de ses doigts.  "Parce qu'en soit on va pas faire des trucs avec beaucoup de mouvements non...?" Ô il ne savait pas réellement, Ren, à simplement vouloir faire simple pour cette première fois, lui qui avait déjà mis tant d'effort à venir ici. Doigts jouant avec les manches de son haut, à contempler affiches colorées et environnement nouveau, il avait l'impression d'être hors du temps, à ne jamais en côtoyer les lieux : à en faire là premier pas vers les idylles futurs.

"J'espère que votre...entraînement mental vous à pas trop épuisé. Ou que je vous interromps pas non plus d'ailleurs.", à presque se sentir de trop, ici, dans les salles pour professionnels alors qu'il ne savait lui pas en faire un pas. "D'ailleurs t'as décidé par quoi on va commencer ?", qu'il le questionnait pour se préparer mentalement, pour ne pas se précipiter, à lui qui en devait préparation mentale pour ne pas être effrayé des allures si étranges. Car il y mettrait du sien, aujourd'hui, malgré tout, pour au moins en dédommager celui qui aurait le malheur de sentir de nouveau ses pieds écraser les siens.

indiscrète douleur ;
aux efforts pourtant tentés.

vmicorum.

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Quand il danse.
Chin oublie le temps.
Tout s'efface.
Il n'y a que ses pas dans l'espace.
Alors la matinée file vite. Et l'heure de l'arrivée de Ren approche. En l'attendant il répète mentalement une des chorégraphie qu'il met en place pour ses élèves. Là aussi il se perd dans la musique et la ligne des mouvements. Même assis au sol et en ne bougeant que ses bras, il vit entièrement l'exercice. Les battements de son cœur et son souffle calés sur les impulsions que son esprit fait naître en mettant bout à bout les pas. Des arabesques, des sauts, tout s'enchaînent, mélangeant adroitement la danse classique, la danse moderne et quelques figures de danse de salon. Pour Chin il n'y a pas de limites, ni de frontières entre ces danses. Elles ont toutes la même essence, même si les entraînements différent. Il est dans son monde, heureux de créer, de délivrer quand tout sera mis en place, un message. C'est un de ses élèves accompagné de Ren qui fait basculer le prof dans la réalité. Il revient doucement de son monde pour faire face au jeune homme et le saluer. Il est venu et ce fait le rend heureux et le fait sourire. Pas qu'il doutait, mais il aurait pu se détourner de ce rendez vous gentiment proposé lors de leur rencontre.

Chin lui explique ce qu'il était en train de faire, car pour certains cela pourrait sembler bizarre de voir un prof assis en train de gesticuler les bras dans le vide. Et d'entré l'agréable caractère du jeune homme se met en avant. De quoi renforcer son sourire.
« Je vois que tu es de bonne humeur. »
Petit rire discret, pas pour se moquer mais plus pousser par le fait qu'il trouve Ren attachant dans le fond.
« Et ne t'en fais pas on va rester sur du simple. Je ne veux pas décourager mon futur meilleur élève d'entré. »
Sa voix se fait plus sérieuse, pour montrer au gamin qu'il croit en lui, malgré les réticences affichées de celui ci. Le professeur est conscient qu'il va y avoir du boulot, mais en tant qu'amateur de défi cette idée l'enchante. Il le voit changer de chaussures et il réfléchit.
« Attends reste pieds nus. »
Lui même quitte les siennes. Il lui laisse le temps de faire connaissance avec l'espace, qui peut être impressionnant, les miroirs donnant une dimension plus imposante à la pièce. Mais ils sont là pour faciliter l’apprentissage et même le perfectionnement des techniques. Il est vrai qu'au départ voir son reflet sur trois murs peut paniquer. Mais Chin compte bien rassurer Ren. De toute façon ils seront que tous les deux. Et la porte de la salle sera fermée. Il va même la fermer tout de suite. Il en profite pour s'assurer qu'il n'a pas eu de difficultés à trouver l'endroit.
« Faut croire. Ou tu as un bon sens de l'orientation. »
Nouveau petit sourire avant de demander s'il ne désire rien avant le cours.
« On verra après alors. Oui on va le faire doucement ensemble. Histoire que tu prennes conscience de l'espace qui t'entoure, de tout corps. »
Et il le voit de regard suppliant.
Des yeux de pauvre malheureux.
Qui aimeraient déjà avoir terminés.

Chin s'approche et pose sa main sur son épaule toujours sourire aux lèvres.
« Ne t'en fais pas. Je ne vais pas te martyriser. Mon but est de te faire aimer, pas de te faire déteste,r ce qu'on va faire. Je sais que tu as envie d'apprendre faut juste que je trouve les bons codes pour que tu prennes confiance et que tu vois ton potentiel. »
Ne pas le brusquer.
Éveiller sa soif d'apprendre.
Titiller son intérêt.
C'est ce que compte faire le danseur, tout en douceur.
« Non je suis parfaitement en forme, j'ai l'habitude. Mon corps est rompu aux exercices et ce depuis ma plus tendre enfance. Mes journées durent la plus part du temps quinze heures voir plus. Alors je t'en fais, j'ai encore de l'énergie. Et non tu ne m'as pas interrompu. Je bosse sur la chorégraphie de fin d'année pour mon groupe de garçon. L'école de danse n'est pas que pour les danses de salon. »
Même si Chin n'enseigne pas le classique ou le moderne, il le pourrait, il donne parfois un coup de main aux professeurs présents pour cet art. Mais il aime mettre sa touche personnelle aux spectacles de fin d'année.
« Oui tu vas d'abord apprivoiser l'espace et ton corps. »
Il cherche la bonne musique, une mélodie très douce. Une fois qu'il l'a il la prépare pour n'avoir qu'à la mettre en route après avoir expliquer à Ren ce qu'ils vont faire.
« Les pieds nus c'est pour que tu sentes bien le poids de ton corps et tes appuis. Je veux que tu te détentes. Au pire tu peux même fermer les yeux les premières minutes et juste sentir la musique. Laisse la t'enlacer. Venir s'infiltrer dans chacune de tes pores. Quand tu la sens commence à bouger ton corps. Tu peux prendre tout l'espace. Ou rester sur place à toi de voir. Regarde dans les miroirs l'énergie que les mouvements renvoient. Fais toi surtout plaisir avant tout. »
Parce que pour Chin c'est ce qui est le plus important à la base, prendre du plaisir. Car si l'acte est forcé tout semblera compliqué et difficile.
« Pense que tu veux faire un dessin. Ressens les choses comme si tu laisses un crayon ou un pinceau glisser sur une feuille blanche. Le sol est la feuille. Ton corps est le pinceau. Tu saisis, je vais te montrer. »
Et il lance [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Avec souplesse ses bras s'accordent au rythme. Ses jambes restent au départ immobiles puis se laissent gagner par la mélodie. Chin reste sur place avant de prendre possession de l'espace tout en gardant ses distances avec Ren pour qu'il puisse en faire de même. Parfois ses yeux se ferment puis s'ouvrent brillant de l'éclat de la passion pour son métier.
Et une nouvelle fois le monde se fait danse.
Rien d'autre ne compte.
Que ce bonheur extrême.
De se mouvoir.
Et de donner vie à son corps au travers la mélodie.

vmicorum.

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Essayer d'en visualiser les gestes, comme figures mélodieuses, à se dire que le moindre mouvement devait en rendre si bien sur les crayonnés : alors même qu'il se faisait ignorant de ce que pouvait bien faire celui qui allait lui enseigner aujourd'hui. Mais ô il n'était que découverte, à parcourir alors les explications comme vérités permanentes, à vouloir s'en montrer insolent comme il savait si bien le faire alors que les politesses ne faisaient que rayonner sur son visage si froid. Car jamais, il ne viendrait en dire méchanceté gratuite, à simplement en montrer là impassibilités permanentes. Il ne savait pas réellement dans quoi il se lançait, au final, à juste être là par les invitations provocatrices, à avoir accepté : car s'il n'avait pas réellement envie d'être là, sans doute que les pieds ne se seraient jamais posés sur les parquets si usés et pourtant si soyeux. "Comme toujours.", à le faire sourire, à en être presque rassuré : que les présences ne soient pas détestées.  "Futur meilleur élève, rien que cela ? Il va falloir te donner à fond alors si tu veux atteindre ton objectif. J'y crois pas beaucoup." Pragmatique était-il, lui, à ne rien espérer, à n'être qu'objectivité absolue face à ce qu'il redoutait le plus.

efforts à fournir ;
pour en suivre les rythmes inconnus.

A ne connaître que les foulures des poignets , crampes et tendinites ; à en sentir les douleurs entre les doigts jusqu'aux mains bloquées, ô sans doute n'y connaissait-il réellement rien, à ce monde qu'il voulait lui résumer là. A pourtant tenter d'en tracer les lignes entre elles pour en comprendre quelque chose, et essayer de ne pas rester trop replié sur ses propres avis personnels. "Pieds nus ? Faut que je retire mes chaussettes aussi ? C'est censé...aider ?", qu'il s'interrogeait réellement, à se dire qu'il viendrait en laisser traces de pieds partout s'il s'agissait de ce qu'il fallait faire réellement. Pourtant il s'exécutait sans réellement savoir, à simplement suivre les conseils sans en être trop à l'aise. Car les peaux en étaient toujours cachées, si pales et blanches : à presque faire peur. Regard captivé par les miroirs : effrayé ! Pour celui qui n'avait pas l'habitude, qui tentait de s'y habituer sans ne rien montrer. Encore moins qu'il avait peur de lui, dans les nocturnes ici allumées. A rassurer ses épaules, avant même de se reconcentrer. Car il se le devait.

"Mouais si tu veux...", alors qu'il n'avait fait que suivre les indications offertes, comme seul principe de guidage. "Hmm. J'espère bien. De toute manière je peux que te suivre. Alors bon." Certitude avérée, alors qu'il s'était rapproché de lui pour en rassurer de ses présences les quelques peurs qui se faufilaient dans ses pensées. C'est qu'il était réellement peu doué, à craindre les efforts, à avoir peur de n'arriver à rien. Car même s'il en montrait là mauvaise volonté, il était assurément en place pour en suivre les moindres nouveautés. "Si tu le dis. Hâte de voir comment tu vas t'y prendre alors, pour m'apprendre tout ça. Parce que personnellement je ne le vois pas, le potentiel...  A moins que t'aies une technique magique...?", car peut-être qu'il ne faisait que penser que Chinhae n'était que trop optimiste à son égard, alors que lui venait en descendre les espoirs si fragiles. Et peut-être parviendrait-il à en faire naître étoiles, dans ses prunelles si noiraudes. Même si tout était compliqué à réaliser, même pour lui qui en était des plus passifs.

A le voir, il était vrai qu'il semblait en être encore en forme, à n'être jamais épuisé, alors que lui voulait pouvoir rester au lit toute la journée s'il le pouvait. Impossibilité, et ce n'était pas l'envie qui lui manquait en réalité, alors que tout s'entrechoquait en permanence. "Quinze...heure ? C'est pas un peu trop ? Déjà si on fait une heure aujourd'hui ça sera bien. Quoi que. Je dis pas non, à regarder ce que tu fais en ce moment.", comme simple façon de venir en crayonner de nouveau les figures en action. Tête qui se hochait, à se redresser d'un coup, à en comprendre bien mieux les demandes faites, il regarda un instant ses pieds en plissant des yeux, sourcil se soulevant alors qu'il s'interrogeait encore de ces techniques bien particulières, presque semblables à de la méditation. "C'est pas...un peu trop flou ? Non parce que...c'est très abstrait...comme concept. Concrètement je suis censé faire quoi...? Non parce que habituellement on nous faisait toujours courir partout, quand on faisait du sport.", avant, quand il en faisait encore. Ce qui devait sûrement remonter au lycée, soit à quelques années déjà à présent. Et même s'il ne faisait que lui imager la chose avec ce qu'il connaissait, que la musique laissait s'entraîner les corps, lui resta sur place.

à ne pas trop quoi savoir faire ;
à observer les mouvements effectués.

"Un crayon sur une feuille...ça fait quel genre de mouvement ça...", qu'il fronça le nez, tournant simplement son corps sur lui-même sans ne réellement savoir quoi faire. Car ce n'était pas inné, de se mouvoir comme le faisait le plus vieux, à finir par le contempler sagement, à à peine oser en mouvoir les bras comme simple branches d'arbres si raides. Prunelles clignant tout doucement, à se frotter la nuque, il se mit finalement à bouger les épaules de droite à gauche : pour en ressembler à une équerre. Non, réellement, il n'était pas doué pour cela, lui, alors il préférait en observer celui qui savait ce qu'il faisait, celui qui semblait si passionné par tout. "Comment t'as appris à danser, toi ?" qu'il finit par briser tout doucement le silence des mélodies, à essayer de bouger les pieds sans grand succès. "Non parce que je pense pas que la méthode...freestyle fonctionne sur moi...", et pourtant, il s'était pourtant mis à faire quelques mouvements : saccadés et immondes, mais il bougeait, pourtant, première chose réussie sans doute, alors qu'il n'était pas des plus motivé.  "Hmm...Comme ça ?", qu'il tentait de faire quelques trucs étranges, sans ne réellement savoir. A presque attendre ses conseils, alors qu'il avait cette impression de n'être que ridicule, devant lui : devant ces miroirs solitaires.

à essayer ;
pour rougir de ridicule.

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Trouver les mots
Pour toucher son cœur, derrière l'armure.
Pour ouvrir ses yeux sur d'autres horizons.
Lui montrer la danse comme un pont vers une douceur toute nouvelle. Y allait pas à pas, sans rien précipiter pour ne pas l'effrayer. Chin choisit cette voie, même si Ren n'en saisit pas tous les codes de suite. Mettant en avant les traits de son caractère. L'homme sera dur à dompter, l'élève peu docile, mais le professeur est certain que sous cette façade se cache un trésor. Que même le gamin ne soupçonne pas. Il n'attend pas de lui qu'il devient excellent mais qu'il prenne du plaisir dans le mouvement pour se sentir léger. Pour avoir la sensation de s'envoler. Il sait Chin combien le cœur et l'âme peuvent se sentir soulagés quand on se laisser porter par la danse. Et si au bout d'un temps le corps fait mal d'avoir trop forcer, s'il est épuisé c'est parce qu'il s'est donné à fond. C'est que le résultat se dessinera au bout des notes qui s'égraineront dans la pièce. L'exercice peut s’avérer difficile, mais dans la vie rien est facile. Il suffit de faire preuve de volonté. Ren l'a en lui faut juste qu'il l'a trouve et qu'il arrête d'être borné. Pour Chin cela va être un travail d'équilibre pour faire passer le message. Il va devoir user de douceur mais aussi de ténacité et de persuasion. Mais il aime son métier, il aime le partager. Alors il devrait y arriver.
« Je me donne toujours à fond Ren. Et encore plus quand les choses me tiennent à cœur. »

Mots posés.
Légers mais marquants.
Vérités qu'il doit entendre.
D'abord laisser la peau en contact direct avec le plancher. Le touché n'en sera que plus imposant, même si la demande de Chin surprend Ren. De toute façon lui même enlève ses chaussons.
« Oui les chaussettes aussi. Les sols sont nettoyés et désinfectés tous les jours. Et cela va t'aider pour sentir tes appuies et tes impulsions. »
Sa voix reste douce mais il use de fermeté dans le ton. Il est là en tant que professeur et dans ce cadre ce qu'il demande se doit d'être respecté. Son élève est libre de repartir dans la direction inverse s'il ne se sent pas capable de suivre ce qui est dit. Et les consignes sont donnés, des pas de base sans rien imposer sauf la musique pour éveiller le corps qui semble se raidir face aux reflets que renvoient les miroirs. Chin comprend parfaitement que cela peut intimidé. Se voir à l'infini, voir ses erreurs n'est pas toujours évident à accepter. Mais c'est aussi la meilleure façon d'avancer. Il garde le sourire, parce qu'il aime son métier, il aime enseigner que se soit aux débutants ou à des personnes un peu plus expérimentés. Il y a toujours la même passion dans ses gestes.
« Non pas la peine d'user de magie, j'ai juste besoin de te faire ouvrir les yeux et faire disparaître le voile que tu portes sur une partie de toi. »
Son énergie Chin la puise dans la danse, même lorsqu'il pratique quinze heures par jour, la fatigue glisse sur lui. Elle ne laisse jamais de marque. Parce quand il danse c'est là qu'il se sent le plus vivant. Il est fait pour cet art, les entraînements ne lui ont jamais faits peur. Ni même la disciplines que demande certains exercices. Jamais il ne se plaint d'avoir les muscles fatigués, douloureux. Sans la danse Chin ne sera qu'une ombre perdue.
« Si tu te montres de la bonne volonté et bien je te montrerais ce que je prépare. »
C'est un peu du donnant donnant. Même si le danseur refuse rarement de faire une démonstration. Ses pieds sont souvent agités par des pas de danse, même quand il est seul chez lui et qu'il fait des activités qui n'ont rien à voir avec son art, ses pieds marquent le sol. Et pour aider Ren à comprendre ce qu'il attend de lui, Chin fait une comparaison avec l'art que le gamin exerce. Faire que le sol devienne feuille et le corps pinceau ou crayon ne lui semble pas irréalisable. Et il se dit qu'il visualisera mieux. Après tout le poignet doit être souple pour courir sur la feuille blanche et y faire naître la vie sous l'esquisse.
« Ici tu ne fais pas du sport, tu fais de la danse. »
Il lui sourit.
« Quand tu dessines tu dois avoir le poignet souple, la main agile. »
Et dans l'espace il bouge son bras articulant son poignet pour que sa main dessine des arabesques.
« Tu vois comme ça. Alors imagine que ton corps est un crayon ou un pinceau et que tu veux dessiner une fleur avec. Ou un arc en ciel. Donne l'impulsion à tes pieds comme tu la donnes à ton poignet quand ta mains tient le crayon. »
Et sous la musique qui s'écoule.
Le professeur bouge.
Domptant l'espace de ses mouvements.
Un œil sur son élève hésitant.

Et Chin voit la grimace. Le début d'un mouvement imparfait mais présent.
« Tout dépend le dessin que tu veux faire Ren. »
De son côté il continue, marquant le tempo, tourbillonnant dans des gestes lents et simples. Des gestes que peut reproduire Ren sans difficulté s'il y met un peu du sien.
« Tu ressembles à un arbre là. Imagine que tu es une de ses feuilles et que le vent te pousse. Ferme les yeux pour visualiser ses mouvements. »
Il le guide, l'aiguille, jamais son ton ne monte. Tout n'est que douceur, alors que son sourire reste posé sur ses lèvres. Il s'arrête parfois et le regarde, Avant de bouger le corps tout en ancrant ses pieds au sol. Le corps de Ren prend vie, Des mouvements qui manquent de souplesse, de coordination, mais il bouge. Faut juste qu'il rajoute son corps et son âme. Alors Chin vient se placer devant lui.
« J'ai appris comme toi. J'ai eu un prof un peu avant-gardiste. Peu d'élève aimait ses cours. Mais moi je les adorais. Ce qu'il faut ajouter dans tes mouvements c'est ton cœur et ton âme. Là tu bouges mais c'est sans vie. Mets de l'émotion dans ce que tu fais. Qu'elle soit positive ou négative exprime ce que tu as en toi. »
La main de Chin prend la main de Ren et dans un mouvement harmonieux il la guide et la pose sur la poitrine juste au niveau du cœur.
« Est ce que tu le sens ? Ferme les yeux. Écoute le. »
Sous l'impulsion des battements du cœur de Ren, Chin tapote leurs doigts posés contre sa poitrine. Une fois que les doigts de son élève sont calé sur son rythme cardiaque il lâche sa main et passe derrière lui.
« Laisse le rythme gagner tout ton corps. »
Des ses mains il aide son autre bras, puis son corps à prendre le même rythme.
« Tes jambes aussi. Oui pas trop mal. Continue. »
Il reste prés de lui, l'encourage, guide aussi et rectifie quand le mouvement  n'est plus en accord.
« Maintenant bouge dans l'espace. »
Même sa voix se plie à l'exercice.
Elle devient mélodie.
Faisant corps avec tout le reste.
Le professeur accompagne chaque mouvements de l'élève. La danse n'est pas encore parfaite. Elle ne ressemble pas à une valse. Mais elle prend racine dans l'essence même de celui qui la distille.
Dans son cœur et son âme.

vmicorum.

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Borné, celui qui n'y comprenait rien : aux arts où le corps se liait à l'esprit, à ces endroits qui pour certains en laissaient apparaître beauté des âmes et envie de créer. Mais étrangement, par mauvaise volonté ou simple inconscience, Ren ne parvenait à rien, lorsqu'il s'agissait de lui-même. A sans doute bien trop se détester pour cela, à ne réussir qu'à se perdre dans les passés bien trop amochés. Ô et pourtant sans doute aimerait-il en avoir autant les forces d'esprits de  celui qui lui faisait face, à ne rien craindre, à juste n'être que soleil pour illuminer les journées des autres. Mais lui en serait alors les nuages, qui camouflant les rayons ne savaient d'autres que de se superposer pour en créer teintes de gris toujours plus sombres. Alors les regards essayaient de se faire imaginatif, de se dire qu'il y arriverait sans doute un jour. Car ce n'était pas la volonté qui manquait en soi : mais bien juste l'envie d'être lui-même un instant sans en être jugé. Chose compliquée, quand les habitudes n'étaient pas à venir frapper les portes, pour celui qui n'avait fait que se cacher pendant tant d'années encore. Alors il l'observait briller, celui qui en serait son professeur, à sans doute déjà se tirer les cheveux avec lui.

"Hmm...compris...Je vais les retirer alors." , car il n'avait même pas pensé à ne pas faire ce qu'il lui demandait, car s'il était là, c'était bien pour en écouter les consignes sans se plaindre ; chose qu'il savait si bien faire au quotidien. Prendre connaissance des lieux : et bien plus facile à dire qu'à faire. Car au final, il s'en retrouvait en face de lui-même, comme seule silhouette dans les miroirs si gracieux. "Si tu préfères le dire comme ça...Moi j'appelle ça de la magie.", épaules haussées, car il finissait par réellement se demander comment comptait procéder le jeune homme. Après tout, il en était presque insolent, celui qui n'y connaissait rien, à pourtant tenter de s'habituer, pour ne pas paraître trop idiot. C'est qu'il voulait tout de même bien faire, ne pas lui faire perdre son temps tout comme le sien. Et marché de nouveau conclu, étincelle dans les yeux tandis que les quelques sourires délicats se retracèrent, peut-être ne lui fallait-il qu'une simple motivation : à en imaginer là déjà modèle en action. "Bien. Alors je vais essayer de faire de mon mieux, mais je te prends aux mots."

comme il l'avait toujours fait
depuis le départ.

Bonne volonté à montrer, et il y arriverait, quand les aises en seraient plus aptes à s'adapter dans les pièces : quand tout ne lui semblerait pas si imposant, autour de son petit corps. S'entraîner, faire quelques mouvements pour se sentir à l'aise : et les mots en étaient de nouveau repris sous ses moues légères. Car même si les comparaisons en étaient perspicaces dans son esprit, il n'y avait plus qu'à les mettre en pratique. Ce qui avait toujours été compliqué. "Mouais...Mais le sport ça peut être de l'art aussi d'une certaine façon selon moi.", qu'il dissertait avant de hocher la tête. Car il avait raison, à finir par cesser de l'observer lui pour tenter de se concentrer sur quelques petits mouvements inconnus. C'est qu'il essayait, sans pour autant réussir, à tenter de découvrir un univers qui n'était pas le sien pour faire plaisir à une autre personne. Sans doute idiot pour certain, mais raison de vivre pour d'autre. Se concentrer sur le dessins qu'il voulait faire, imaginer sur le sol les paysages. "Je vois...c'est juste que la feuille est un peu grande...", qu'il fronçait du nez, pour recommencer.

Remarque faite qui lui manqua un léger rire, à se frotter la nuque en haussant les épaules. "Qui te dit que c'est pas à quoi je voulais ressembler, un arbre ?", qu'il parlait en essayant pourtant de l'imiter, à tourniller sans réelle grâce et souplesse. Et tout ce voyait, car après tout Chinhae en était professeur. Yeux vaguement fermés, à essayer d'en écouter les moindres conseils offerts, il les rouvrit pourtant rapidement quand les présences en face de lui tentaient d'en détendre ses épaules. "Oui enfin...Je veux juste pouvoir danser un peu...alors tu sais...", qu'il le laissait faire avec sa main, à ne pas réellement tout comprendre. Car Ren n'était pas danseur, mais artiste des pinceaux, à rythmés les toiles de points et rapidités des gestes. Alors il essayait de le suivre, d'en bouger les jambes pour ne pas ressembler à ce qu'il qualifiait d'arbre. Bien trop dur selon lui malgré ce qu'il pouvait bien lui dire, car il lui semblait bien plus optimiste que ce que lui n'était au final. Un simple enfant voulant apprendre ce qu'il n'aimait pas particulièrement. Presque ironique, d'y assembler là, les combinaisons dont il n'avait pas les attraits.

Gestes peu maîtrisés, à fixer parfois le sol comme la première fois pour ne pas trop en écraser les pieds de qui que ce soit : autant ceux du professeur que les siens. A laisser les mouvements être guidés, à ne pas réellement savoir ce qu'il faisait. "Et donc...c'est quoi comme danse ça ?", sans doute quelque chose qui ne devait ressembler à rien. Sans nom, sans forme, sans même une âme si ce n'était celle des quelques efforts qu'il pouvait y mettre. Car il était concentré, plus qu'il ne le laissait paraître, à veiller à en assouplir les bras et les quelques muscles qu'il possédait. "Y'a...des pas à connaître du coup ?", qu'il essayait de précipiter les choses, impatient presque de pouvoir ne faire ne serait-ce que quelque chose de bien, à beaucoup trop réfléchir : à presque trébucher avec son propre pied. Gêne immense, à rougir de ses peaux pales, à fixer de nouveaux ses pieds nus comme s'ils en étaient démons ultimes qu'il n'arrivait même pas à aligner correctement. "Décidemment je t'assure que tu vas pas aller loin avec moi.", à prendre cela pour un jeu : lui qui en redoublait d'efforts sans même le voir.

Car il tentait, au final, s'en suivre les pas, d'harmonier les corps si détestés pour pouvoir ne serait-ce que ressembler à quelque chose. "On maîtrise des pas...en combien de temps selon toi ? Ca...dépend de la personne ?" Car il n'y connaissait rien, à ces procédés si mystérieux à ses yeux. "Tu vas dire que je suis impatient ?" Et il parlait, pour en combler les silences, car le japonais ne les aimait qu'en solitude. Pourtant si peu bavard d'ordinaire, à étrangement préférer les paroles quand les habitudes n'étaient pas présentes dans le moindre de ses gestes. Et peut-être finirait-il par l'épuiser lui, plus que tout autre chose. "En tout cas je te dois un repas." ; qu'il venait lui en avouer là : qu'il reviendrait, pour en partager les expériences si peu communes et étranges à ses yeux.

vmicorum.

"La danse, c'est la puissance des mots avec élégance, une poésie racontée avec grâcel.”

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Faire preuve de patience.
Pour montrer à Ren au delà des limites qu'il s'impose et qui bloque sa vision de l'art qu'est la danse. Chin sait que ce ne sera pas facile, mais le prof est têtu et il aime ce qu'il fait. Enseigner aussi bien que danser. Son nouvel élève se doit d'apprivoiser l'espace et son reflet renvoyé tant de fois par les miroirs. Miroirs qui montrent les hésitations, les erreurs, sans les amoindrir. Mais c'est ainsi que l'on avance en prenant en compte tout ce qu'il y a à corriger. Le danseur ne va pas chercher à faire des miracles à cet instant, il veut juste prouver que tout le monde peut s'abandonner à la musique et voir son corps évoluer de manière gracieuse dessus. Il est même prêt à mettre une carotte au bout de cet exercice si cela aide le gamin à lâcher prise. Car c'est tout un art que de se laisser aller, sans restriction, en se fouettant des pensées des gens. Juste vivre l'instant présent et s'en gorger. Dans la danse Chin le fait souvent, il est doué pour le lâcher prise. Mais dans sa vie privée il ne maîtrise nullement cet exercice se mettant barrières sur barrières pour éviter que ses attirances prennent le dessus.
C'est dans la danse qu'il trouve la force d'affronter les démons de ses désirs.
C'est dans la danse qu'il les rend faibles.
Alors il sait combien la tâche est compliqué et complexe.
Mais rien n'est impossible.
« Même si tu fais juste de ton mieux, je te montrerais. »
Qu'importe les efforts que Ren fera, même s'ils sont infimes et voir pour lui insignifiants, il aura au bout sa récompense. Le prof sait combien ce genre de chose peut motiver d'avantage.

Mais Ren a toujours réponse à tout, même quand Chin essaie de le dérouter de sa vision étroite des choses. Il reste ancré dans sa ligne droite comme si en dévier pouvait avoir de mauvaises conséquences sur toute sa vie. Alors que le prof veut juste ajouter un rayon de plus à son soleil déjà brillant. Lui donner l'occasion de s'épanouir dans un autre art. T'ajouter une corde à son arc.
« Bien sur. L'art se trouve dans toutes les choses que tu fais. Ou du moins dans beaucoup. La plus part des gens n'en prennent pas conscience. Mais si tu y réfléchis tu verras que tu as bien plus de talent que tu ne le penses. »
Chin ne va pas énumérer toutes les choses aux quelles il pense mais si Ren le lui demander il pourrait en citer quelques unes qui pourraient étonner le plus jeune et lui faire comprendre sa démarche. En attendant il lui donne des bases pour faciliter sa vision de l'espace et l'aider à l'apprivoiser.
« Le dessin n'en sera que plus grand aussi. »
Si le gamin a réponse à tout, le prof sait aussi jouer de cette technique. Il n'est pas du genre à laisser tomber quand on veut lui tenir tête. Il risque même de pousser le jeu plus loin si besoin. Deux entêtés et butés face à face avec une vision bien différente.
Cela va t-il faire des étincelles ?
Ou cela va t-il matcher ?
En tout cas ni l'un ni l'autre ne semble prêt à abandonner. Et c'est aussi ce que cherche Chin en provoquant Ren.
« Alors tu l'as parfaitement réalisé ton arbre. »
Le prof se sert de l'amour du dessin pour que Ren lie la danse à cette activité qu'il aime pratiquer. Il fait des comparaison, mais rien ne semble évident pour le plus jeune. Qui s'obstine à émettre des réserves.
« Tu finiras par danser mais avant tu dois te laisser aller et lâcher prise. Là tu cherches des excuses Ren. Écoute juste la musique et laisse là t'enlacer comme si elle était ta partenaire. »
Rendre la mélodie réelle, lui donner une place entière.
Oublier tout ce qu'il sait,
Apprendre une nouvelle façon de se mouvoir.
Peut être que pour Ren rien n'est logique dans les explications que lui donne Chin. Mais parfois il faut mettre de côté ses acquis, rendre invisible ses connaissances pour ouvrir les yeux sur ce qu'on pensait impossible. C'est ce que le prof cherche à faire. Apporter une autre vision et un autre ressenti de la danse. Parce qu'apprendre est aisé, mais désapprendre avant d'apprendre avec le cœur est plus compliqué. Et c'est ce qu'aimerait le danseur. Que son élève danse avec son cœur, sans penser à ses pieds. Après tout c'est par amour qu'il veut apprendre à valser. Même si pour le moment les pas ne ressemblent nullement à des pas de valse.

Chin sourit face aux questionnements de Ren.
« C'est ta danse, celle qui t'est propre et que tu dois apprivoiser et maîtriser. Tu verras qu'après valser sera plus évident parce que tu auras saisi le lien entre la musique, ton corps, ton cœur et ton âme. C'est important d'en voir le mécanisme pour pouvoir avancer et progresser. »
Il avait saisi Chin en apprenant de cette manière, le pouvoir de ce lien. Et si au départ il ne l'avait exploité que sur ses pas il avait fini par y mettre d'autres pas de danse de plus en plus complexe.
« Moi aussi j'ai été perdu au début. Mais je t'assure que tu vas vite saisir le but de cet exercice. »
Il l'aide bien sur, amplifiant les mouvements, les rendant plus fluides. Sa concentration parfois perturbant cette souplesse. Mais c'est comme apprendre à marcher ou à parler il faut un temps d'adaptation et tout coordonner.
« Arrête de penser que tu n'es pas capable. Je te jure que je vois tes efforts et doucement tu progresses. »
Pour l'élève c'est peut être invisible mais pour le prof les signes sont là, petits mais présents.
Et doucement sur le parquet.
Ren laisse sa trace.
Le danseur né de cet enchaînement inachevé, c'est un souffle discret mais il est là et il s'installe dans l'espace.
« Cela dépend de pas mal de facteurs. Mais surtout de ta volonté à apprendre et à y arriver. Je dois te sembler un prof un peu bizarre ou un peu fou. »
Et il se met rire en voyant ses yeux marqués de surprise et d'impatience.
« Il n'y a rien de mal à être impatient. C'est la preuve que tu veux vraiment valser. »
Il marque un temps de silence faisant mine de réfléchir.
« A part que ce soit ta façon de te dire que la leçon sera finie plus vite et que tu seras enfin débarrassé. »  
Cette pensée fait rire Chin. A la base Ren est venu à l'école pour avoir une leçon pour gérer un peu mieux la valse. C'est juste que le prof veut lui donner une large palette de la danse et lui ouvrir d'autres horizons ayant vu un potentiel en Ren. Même si celui ci ne le voit pas encore. Les barrières que l'on se met ne tombe pas dans la minute.
« On parlera repas plus tard. Concentre toi. »
Et si le danseur compte les pas, il compte aussi les tempos de la musique connaissant sa playlist par cœur. Alors sans rien dire à son élève il vient se placer devant lui et le stopper dans ses mouvements.
« Laisse moi faire et laisse toi guider. Ferme les yeux si tu as besoin pour mieux te laisser envelopper par la musique. Ne réfléchis pas. Sers toi de ton cœur pour sentir les émotions. »
Il place les bras, les épaules et son bassin. Il fait relever la tête à son élève.
« Le tempo c'est 1,2,3. »
Et en même temps qu'il compte il fait les pas seuls pour les montrer à Ren. Les bras en position comme s'il tenait son partenaire entre.
« Tu vois tu laisses glisser. 1, 2, 3 .. »
Il reprend plusieurs fois avant de venir face à Ren.
« On essaie. »
Et au moment ou il devient le cavalier du gamin, la musique joue une valse lente et douce. Emportant les deux danseurs.
« Laisse toi aller. Cale même ta respiration sur le tempo. Et pas grave si tu te trompes là l'important c'est de prendre le rythme en priorité. »  
Et les pieds glissent sur le parquet au son de la mélodie.

vmicorum.

"La danse, c'est la puissance des mots avec élégance, une poésie racontée avec grâcel.”

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A s’adonner aux sorts si précis, à ne plus réellement savoir ce qu’il faisait là, Ren : quand tout cognait, quand tout s’entremêlait. Car sans doute n’était-il - et ne serait jamais - passionné de danse, à juste se laisser happer par les remarques et encouragements : à se dire qu’il ne perdait rien à apprendre. C’est que les monstres rodaient toujours, dans les coins les plus improbables, à juste vouloir disparaître, lui aussi de temps en temps, quand tout en semblait improbable. Alors peut-être ne voulait-il qu’en obtenir là récompense : modèle, pour en tracer les figures en mouvement sans ne jamais le demander directement. Car dans les observations en venaient toujours les crayons. Car pour lui : tout rimait et prenait vie sur les feuilles et sous ses doigts. A en faire contrepartie, quand les accords semblaient en paraître justes aux yeux du plus vieux, à se dire que finalement, il n’aurait pas tout perdu à venir ici entre les bâtisses inconnues. Motivation étrange, qu’il laissait là naître, à pourtant en avoir en tête objectifs et infinis. Jusqu’à ne jamais pouvoir nier le fait : qu’il en aurait presque hâte, au final, de donner tout ce qu’il avait. Efforts et récompenses, à dompter les horreurs en cauchemars. “Marché conclu.” , à juste espérer ne pas le décevoir, quand les mondes semblaient en tourner autour des arts pour tous les deux, quand de leurs passions si divergentes ils pouvaient y trouver points communs.

Venir en contredire les arguments comme pour ne pas en accepter les vérités, c’est que Ren savait pertinemment que les sports en étaient arts, à juste se jouer de lui quand les manèges tournaient sans doute bien trop pour être arrêtés. Lui, qui ne savait que mouvoir les poignets sans ne jamais s’arrêter. C’est qu’il voudrait lui aussi en un sens : pouvoir briller à sa manière, dans les calmes et silences. “Je sais.” , car ce n’était pas pour rien que lui aussi en étudiait les couleurs. Il n’aimait juste pas le sport, le japonais, à ne l’avoir jamais fait, ô jamais réellement apprécié, quand il en préférait lui les coins pour observer les merveilles. Peu de gens pourraient sans doute le comprendre, quand dans la passivité il y trouvait réconfort certain. “Hmm. On verra.” , quand les parquets en devenaient tableau gigantesque, à peindre d’une encre invisible les pourtours des formes : les courbes du bout des pieds. Plier, déplier les bras, s’appesantir des quelques tensions dans les épaules, à juste en sentir courbatures venir en à peine quelques minutes ; quelques secondes. C’est qu’il l’avait sans doute compris un peu, le plus vieux, à user d’images avec lui, à le faire plisser du nez quand tout n’en semblait pas si évident pour lui. Ô peut-être un jour finirait-il par se montrer tons téméraire face aux autres, Ren. A juste renchérir et s’exprimer un peu trop quand les instants s’y prêtaient.

“Tu vois ? Je ferais un très bon arbre. C’est suffisant.” , qu’il s’amusait tout doucement, à pourtant essayer comme il le pouvait. Mais les corps n’étaient pas réellement dociles, et les remarques ne faisaient que l’agacer. Car il ne voulait pas devenir grand danseur, loin de là : juste en apprendre là les légèretés qui pouvaient s’en offrir à ceux qui voulaient en surprendre les partenaires. A ne jamais réellement vouloir prendre des cours, à juste tester : comme si tout était si fugace. “C’est pas des excuses.” , qu’il voulait rectifier là : simple vérité, car tous les deux n’en avaient pas les mêmes objectifs, divergent les avis, sans ne jamais pourtant venir coïncider. Ironie, quand il ne s’agissait là que de ne suivre les pas offerts, sans pourtant réellement y arriver. Alors il se faisait silencieux, le plus petit, à n’avoir jamais réellement été bavard, à juste en saisir les paroles quand il ne faisait que penser que ces exercices en étaient des plus importants. Evidence qu’il ne voyait pas, ou alors que trop peu. Trop pragmatique, trop réfléchi, à ne pas aimer les raisonnements abstraits quand ces derniers en étaient si étranges. "Si tu le dis. Je finirais bien par comprendre alors.”  A l’entendre lui dire qu’il en voyait les efforts, que tout n’était pas perdu. Prunelles qui brillaient inconsciemment, car à qui cela ne ferait-il pas plaisir, qu’on en remarque les efforts si complexes ? Contraire de ce qu’il aimait, Ren, à juste pourtant s’obstiner pour ne pas en perdre les résultats.

Alors de ces mouvements aidés sans en répondre, à se concentrer sans doute bien trop pour ne pas perdre le fil, il suivait légèrement les rythmes, bien plus accordé qu’il ne l’avait jamais été. Progrès faits, et il ne le dirait jamais, en à peine quelques heures, sur ce qu’il avait toujours détesté. Car peut-être qu’avec un peu de patience, tout était faisable. “Un peu bizarre ou un peu fou ? Peut-être. Mais t’as l’air d’aimer ce que tu fais. Et t’es pas trop tyrannique, alors bon. Pas que j’apprécie vraiment ce qu’on fait, mais t’as le mérite d’être patient.” , qu’il laissait les sourires se tracer sous les rires, à en pencher tout doucement la tête quand les épaules ne firent que se hausser. “Ouais. Si tu vois ça comme ça.”  Car lui n’y voyait là qu’intérêt parmi réelles envies. “Qui sait. Y’a peut-être un peu des deux.”  , qu’il en laissait le doute planer, à rire discrètement de ces amusements si étranges. Car il ne s’était pas imaginé s’amuser, le japonais, à parler autant pour ne rien dire, à pourtant en suivre les moindres mots quand ils lui étaient imposés. A être ici pour apprendre, et rien d’autre. Se répéter encore et encore qu’il n’en était pas capable ((mensonge)) ; alors qu’il en donnait là envies et évidences si constantes. Mots qui n’en étaient pas réellement utiles, au final, quand tout n’était qu’entraînement et apprentissages. Potentiel invisible, au gré des mouvements. A se concentrer ! Quand demandé, alors que les estomacs en avaient toujours une part importantes des discours, De ces comptes et rythmes dictés comme pour en captiver les tentatives de rester dans les temps.

à juste s’efforcer :
de ne pas être trop mauvais
à ce petit jeu.

Corps qui l’interrompit pourtant, à se placer devant lui en en positionnant correctement le visage, les bras : les pieds. “Si je ferme les yeux tu vas vraiment finir par plus avoir de pieds. On dirait presque que t’aimes ça.”, à en rire, alors qu’il en avait presque honte, de ne pas savoir en positionner correctement les jambes, les pas, à ne faire qu’un peu de l’aléatoire quand tout pouvait être si précis. Observer pour reproduire, laisser glisser les pas, tanguer et s’harmoniser sur trois temps pourtant si régulier. Mouvements de balancier, à en exprimer merveilles sans ne jamais l’avouer. Et tout semblait plus facile, une fois les métronomes en tête. Alors il ne fait que poser les yeux sur lui, à tenter d’en mémoriser là les pas et mouvements alors qu’il en hochait la tête pour espérer avoir compris. Cavalier final, à tenter de ne pas en regarder ses pieds, à lutter pour ne pas trébucher sur ses propres chevilles : pour ne pas tomber au sol. C’est qu’il essayait, encore et encore, au son des valses si lointaine, à presque y parvenir, en se souvenant de ces dernières rencontres. “Ca pourrait être pire non ?”, qu’il observa un instant ses pieds, pour au final en écraser sans le vouloir le bout des pieds de son voisin. “Ah bah non j’ai rien dit...” , murmuré comme malédiction, à en faire moue alors qu’il en suivait parfaitement les conseil. Trop théorique, improbable façon de penser qui ne faisait que le rendre bien trop sec : dans chacun de ses mouvements.

“Je l'aurai mérité, mon repas.”, qu'il en relançait là les attaques, à pourtant finir par de nouveau se concentrer sur les pas qu'il devait afficher là, à grimacer, sans ne trop savoir où réellement mettre ses mains, calvaire permanent à en faire croire là que sans doute n'était-il pas fait pour ces arts particuliers, que lui voyait comme corvée ; malgré les envies d'apprendre. A ne jamais y trouver réconfort, hors des draps et des toiles, à juste aimer la sensation qu'en apportait les réconforts : quand tout en semblait chaotique. Même les instants pourtant tranquille, à danser sur les bois flottant sous leurs pieds.

vmicorum.