Don't leave me alone - (Thiago)

Ven 9 Juil - 21:30

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Don't you ever leave me, don't you ever go. I've seen it on TV, I know how it goes. Even when you're angry, even when I'm cold. Don't you ever leave me. Don't leave me alone.

Les lueurs de l’aurore nimbent la citée des anges. Réduisant en lambeaux les tièdes velours d’une nuit de juillet, aux accents estivaux. Une nuit au cours de laquelle Hypnos lui a catégoriquement refusé l’accès à son léthargique royaume. Lui, le galérien harassé à l’échine courbée par le poids des basses œuvres. Et qui n’aurait pourtant pas boudé son bon plaisir, devant la perspective de se délasser et se prélasser entre les plumes du sommeil. La myriade de démons et de hantises se sont affranchis de leurs fers, pour libérer l’inopportune insomnie d’une geôle des plus friables. Liguant leurs pernicieuses forces, ces antagonistes se sont ingéniés à persécuter le manant d’orient. Avec autant d’acharnement que les Erinyes assommant Oreste de tourments. Un combat vain et joué d’avance, au terme duquel le Rajah désarmé n’a pu que sortir défait.

Les prémices d’une déroute annoncée, s’étant esquissées quelques heures avant que la marionnette harnachée au fils du destin, ne regagne précocement l’intimité de sa couche sur les coups de dix heures. Sitôt ses pénates regagnées des suites d’une âpre journée de dur labeur, le forçât a immédiatement su que ses peines n’allaient pas consentir à lui offrir le luxe d’une trêve. Tel un perfide serpent lovant son longiligne corps glacé autour de son épine dorsale, l’appréhension et la tension étreignirent le dernier bourgeon de la lignée Tahir à la vue de son rayanant colocataire, lestant la table basse du salon de canettes de bières, pizzas et autre profusion de junk food. Assailli par un frisson d’horreur, le manutentionnaire s’éclipsa discrètement en mettant le cap en direction de la cuisine.

Désireux de partir en quête de denrées davantage saines et diététiques. L’éventualité de passer aux yeux de son compagnon de logement pour un rabat-joie - doublé d’un pisse-froid faisant bande à part – devenant dès lors le cadet de ses soucis. Malheureusement, face à la vacuité des placards et du frigo, l’éphèbe aux fragrances arabiques dut se résoudre la mort dans l’âme à rejoindre l'athlète affalé sur le sofa, pour prendre part à la soirée Netflix & Chill et chipoter du bout des lèvres d’infimes rognures de la pitance au menu. Incapable de se concentrer sur l’intrigue du film égayant l’écran plat ; l’esprit de la boule nerfs turbina inlassablement à vive allure, dans le but de satisfaire une idée fixe. Calculer et recalculer le nombre pharaonique de calories ingurgitées, et qu’il lui faudra au plus vite brûler. Les dents rongeant jusqu’au sang les cuticules et le genou remuant frénétiquement. Afin de lutter contre les pulsions boulimiques hurlant à ses oreilles, et avivées par l’étalage de malbouffe le narguant.

Le tout sous l’œil suspicieux d’un Thiago, se rapprochant chaque jour un peu plus du diagnostic de la pathologie accablant son camarade de chambrée. En sa qualité d'étoile filante du tennis, le titulaire du bail connaît mieux que quiconque les composantes d’une alimentation exempte d’excès. Nonobstant, et ayant été depuis un long moment le témoin privilégié de la nutrition plus que frugale à laquelle s’astreint le gaillard ; l’émule de Nadal doit bien avoir conscience que quelque chose cloche. Incapable d’endurer plus longtemps ce supplice fouaillant ses chairs – et soucieux de ne point aiguiser davantage les doutes du tennisman assis à sa droite – Malik prit congé de son aîné, en prétextant une fallacieuse migraine fulgurante, résultat d’une surdose de fatigue. Allongé, les draps rabattus sur son bassin, le serviteur de la flore en nage tourna tel une toupie psychédélique sur le matelas d’un lit démesurément grand et désespérément vide. L’obsession de la graisse plantant ses banderilles dans sa masse musculaire, réduisit à néant toute velléité d’assoupissement.

Le regard fixe et hagard échoué sur la fenêtre. Scrutant les jeux de lumière des lampadaires éclairant la rue. Quand il ne s’accrocha pas au plafond, pour admirer le ballet des ombres chinoises. Les mélopées des volatiles et des entités de la faune urbaine nocturne, inaptes à le guider vers le pays des songes. Le tintinnabulement des cloches de l’église accompagnant le lent effeuillage des heures. Et sonnant la réalisation de compulsives salves de pompes et d’abdominaux, à même la moquette jonchant le sol. Ayant fait le deuil d'un sommeil un tant soit peu paisible, et las de tourner tel un fauve en cage, le golgoth se posta devant l’armoire made in Sweden. Portes ouvertes d’un geste sec traduisant un énervement certain, le vizir de la basse extraction revêtit sans tergiverser un tank top en coton blanc et un short anthracite. Chaussettes enfilées et pieds incarcérés dans une paire de baskets grises. Un bandana rubis, réquisitionné en bandeau éponge de fortune, vint parachever et accessoiriser la mise, annonciatrice d’un imminent effort physique.

Petit crochet par la salle de bain réalisé, histoire de se vivifier à grands coups d’eau fraîche aspergée sur la frimousse. Illusion d’ordre remis dans sa tignasse d’ébène, l’insomniaque gagna alors les contrées de la cuisine, en tâchant de ne pas réveiller le beau lusitanien dormant à poings fermés. Mug rempli d’un fond de café de la veille réchauffé au micro-ondes. Les bras croisés sous les pectoraux bombés et le poids du corps balancé nerveusement d'une jambe à l'autre. Le regard de suie échoué sur l'affichage en cristaux de liquides de l'appareil, égrenant les secondes. Avide de mettre les voiles, avant que le mordu de photographie ne se lève. Honteux à l'idée qu'il puisse le trouver dans un état aussi pitoyable et lamentable. Lui pour qui le cœur brûle plus fort.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR darley & m.t.e

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Don't leave me alone - (Thiago)

Mer 14 Juil - 11:40

Malik. Le nouveau colocataire qui a pris la suite de ces deux amis qui ont quitté Los Angeles depuis de nombreux mois. Un jeune homme qu’il apprend à connaitre à chaque fois que leurs silhouettes se retrouvent dans l’intimité de leur appartement. Il l’observe, analyse sa personne avec la plus totalement bienveillance comme il le fait toujours. Il sent que Malik a un malaise, peut-être plusieurs dont il ignore totalement la cause ou pas totalement. Son attitude est similaire à un fauve qui craint le danger. Il sent son regard sur lui lorsque le grain de sa peau se dévoile dans son champ de vision. Il perçoit le trouble de Malik dans cette abnégation qu’il s’intime à avoir. Cette abnégation que lui-même a ressenti lorsque pour la toute première fois son regard s’est attardé sur la silhouette de son Ethan. Son ami, son frère, celui pourtant qu’il désirait sans pouvoir s’en empêcher. Il sent que Malik est dans cette étape difficile de son identité sexuelle. Il la repousse. Les raisons peuvent être multiples et Thiago en envisagent certaines, mais son tourment ne le rend pas insensible. Sans doute parce que son altruisme l’incite à se concentrer sur les tourments des autres plus qu’il ne le devrait. A moins que Malik, lui rappelle cet adolescent qu’il a été, qui a lutté de pénible mois avant qu’Ethan ne mette un terme à son tourment en l’embrassant, à lui faisant comprendre qu’il savait et que ça ne le dérangeait pas, qu’au contraire, lui-même était attiré par lui. Dans le cas présent, la solution n’est pas aussi simple. Les deux hommes se côtoient, mais ne sont pas amis. Ils n’ont pas cette intimité et cette confiance en l’autre qu’on peut avoir avec ceux qui partagent notre vie depuis de nombreuses années. Malik le tient à distance, accepte d’échanger avant de disparaitre lorsqu’il sent la tension le gagner. Thiago aimerait pouvoir le délester de ce poids, lui faire comprendre qu’il n’y a rien de mal à désirer un homme en dépit de ses préceptes et de sa religion, le mettre en confiance pour qu’il puisse poser son sac et mettre des mots sur ses tourments au lieu de se rendre malade et de faire subir son corps en le maltraitant. Une maltraitance visible pour un regard averti tel que le sien. Thiago n’est pas dupe. Il reconnait des habitudes alimentaires et une hygiène de vie, car c’est celles qu’il s’est contraint à suivre au moment du décès d’Ethan. Ce trouble alimentaire qui a bien manqué de le tuer et qu’il perçoit dans la manière dont le jeune homme a de contrôler son alimentation pour en dépenser le double par une activité physique intense. La perte de poids est encore imperceptible dans le regard d’un non initié, car la graisse est remplacée par du muscle qui gagne en corpulence, mais le jeune homme s’amincie, jour après jour, au détriment de sa santé. Ce qui le met en alerte, lui qui a manqué de se perdre à cause de cette maladie, qui se bat encore contre elle. Il ne parlera sans doute pas de ses inquiétudes. Il ne le voudrait pas le mettre mal à l’aise. Lève tôt, car il désire arpenter la ville à la recherche de merveilles cachées, Thiago est levé lorsqu’il entend l’eau de la salle de bain couler, lui indiquant qu’il en est de même pour son colocataire. Il traine au lit en attendant, faisant le tri de ses clichés sur son pc portable pour garder les meilleurs et les envoyer à Basilio qui attend toujours vivement ses clichés avec le même plaisir que par le passé. Thiago s’adonne à cet exercice jusqu’à qu’il entende Malik s’extirper de la douche pour rejoindre la cuisine. Ses pas le rejoignent naturellement, abandonnant son pc sur son bureau alors qu’il retrouve l’ambiance de la cuisine américaine. « Salut ! » Il lui indique dans un sourire amical en venant le rejoindre près de la cafetière. Sa main vient naturellement se poser sur son épaule pour la presser dans un geste amical alors qu’il vient s’emparer de la planche à découper et d’un couteau. « Bien dormi ? » Il le questionne en lui jetant un coup d’œil, l’air de rien avec un sourire fermement ancré sur ses lèvres. « Je vais me faire un smoothie banane, fraise. Je t’en fais un ? Cela te ferait du bien d’avaler un truc avant ton footing. Il n’est jamais bon de pratiquer du sport avec le ventre vide. Parole d’ancien sportif. » Il lâche dans un rire chaleureux alors qu’il attrape les fruits pour commencer à les préparer. « Des projets pour la journée ? » Il questionne par curiosité alors que ses prunelles viennent lui jeter un coup d’œil. Malik dénote totalement de lui à cet instant. Lui fraichement habillé, prêt à attaquer sa journée alors que Thiago est simplement vêtu de son short pyjama et les cheveux en bataille. Ils font une belle paire à cet instant.