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Tout vient à point à qui sait attendre. Ma mère me disait toujours ça, mais jamais elle me disait à quel point l'attente pouvait être péniblement longue. Si j'avais su que j'attendrais une demie année avant de retourner au travail... Je ne sais pas ce que j'aurais fait en vrai. Autre que virer fou. Quoi que pour la folie, j'avais déjà quelque chose pour s'en occuper. Je n'aurais pas dit non à revenir plus tôt, ne serait-ce que pour me tenir l'esprit occupé, mais je sais très bien que je n'aurais pas été mentalement apte à le faire. Même si cela a été une vraie torture, je sais que je n'aurais pas pu revenir plus tôt, mon corps et mon esprit n'auraient pas suivi. Alors, j'ai attendu et attendu encore plus pour finalement en arriver à cet instant.
Je suis assis sur cette chaise à regarder mon reflet alors qu'elle s'occupe de ma coiffure et cette pilosité faciale que j'ai laissée allé dans les derniers mois. Que dire, je ne pouvais pas m'en occuper moi-même, j'apprenais tout récemment à me servir de ma main droite pour prendre le relais sur tout ce que faisait ma gauche, il n'était pas question que je m'arme d'un rasoir pour ça. Oh non, cela aurait fini en une défiguration... Et puis, je ne sortais pas vraiment alors ce n'était pas la fin du monde si je n'étais pas aussi présentable qu'à mon habitude, même si je n'aimais pas du tout ça.. Mais là, je me regarde dans le miroir et plus ses soins capillaires avance et plus je me sens bien. Et en même temps, ça fait du bien de voir que sous cette barbe, il ne reste que de très pâles cicatrices, sans plus.
Je lève le regard vers mes yeux, un plus particulièrement, le droit. Ils l’ont bien réussi. Outre l’absence totalement normal de mouvement, il y a de quoi facilement se faire avoir et y croire. Bon, je suis satisfait du visuel, mais faut toujours que je m’adapte. C’est assez étrange de ne pas avoir une vue à 180 degré..! Heureusement que j’ai encore toute mon ouïe parce que la facilité que les gens auraient de me faire sursauter, ça serait dangereux.
Mon regard remonte à ma chevelure lorsque la femme fini de la placer. J'ai un faible sourire qui apparait alors que je porte plus attention à ma mèche blanche au devant. Je l'ai toujours eu, depuis ma naissance, ça fait parti de qui je suis. Qui aurait cru que la faire disparaitre temporairement aurait pu cause autant de trouble ? En tout cas, je retiens la leçon, elle reste là à tout jamais. De toute façon, c'est une des choses qui me différencie des autres, non ? Chose certaine, de la revoir à sa place, c'est pas mal.!
Lorsque tout est terminé, je m'étire pour ramasser ma canne se trouvant paisiblement appuyé contre le comptoir et je me lève. Heureusement pour moi, je suis du genre à m'adapter rapidement, donc apprendre à marcher avec cette canne n'aura pas été trop un gros problème, même si ça reste que ça me fait étrange. Au moins je peux me déplacer alors c'est déjà bien. Ça veut dire qu'il n'a pas fait trop de dommage. Je me rends à la caisse pour payer de merveilleux rafraichissement et je ressors pour rejoindre mon merveilleux assistant. Jaxon est une merveille, toujours aux petits soins avec moi, à s'assurer que tout va bien. Une vraie mère ce jeune homme. Et dire que j'ai passé tant d'années de ma vie sans lui, maintenant je ne m'en passerais plus.
Lorsqu'installé dans la voiture, je lui demande de me conduire au cabinet Davis Avocat, là où je travaille. Mon retour est prévu pour demain matin, mais j'aime bien me préparer d'avance et puis, faut que je m'assure qu'ils n'ont pas laissé trop de poussière s'accumuler sur mon bureau. Mais plus précisément, j'ai une discussion à avoir avec la jeune Davis. Je promène le regard sur ce que je porte et je ne peux m'empêcher de rire. Je peux voir l'interrogation dans le regard de Jaxon via le rétroviseur.
Je pensais juste au fait que je me suis toujours pointé au travail en complet sombre. Alors d’y aller comme ça, les jeans troués et ce t-shirt rose… Pourquoi rose d’ailleurs ?
Je lui demande ça parce qu’il est celui qui a choisi ce que je mettrais aujourd’hui. Pourquoi ? Simplement parce que je n’avais pas envie de me casser la tête. Chose certaine, ma question le fait bien rire, mais il fini par me répondre que c’est parce qu’il trainait dans mon garde-robe et qu’il n’est pas assez souvent porté. J’imagine que c’est une bonne raison. Comme normalement je travaille beaucoup, il est assez rare que je porte quelque chose de moins… Classy, disons le ainsi. À parement, je devrais m’habiller plus casual plus souvent. Allez savoir pourquoi.
Lorsqu’on arrive enfin à la bâtisse convoité, je sors de la voiture et demande à mon cher Jaxon d’aller faire les courses parce que mon frigo commence à être vide. Et puis de toute façon, je risque d’en avoir pour un long moment, trop long pour le laisser attendre ici. Je me rends donc à l’intérieur, jusqu’aux bureau du Davis Avocat. Je dois avouer que ça me fait étrange de parcourir ces couloirs à nouveau. Très étrange. Encore plus lorsque je retrouve mon bureau qui, à ma grande surprise, ou pas, est totalement propre. Bien, le concierge fait du bon boulot. Je regarde l’heure et un petit sourire nait sur mes lèvres. Elle va arriver bientôt.
Je me permets de rentrer dans le bureau de Kayla Davis, zieutant celui-ci par le fait-même. Je me demande déjà comment je vais aborder le sujet.. J’ai vu quelque chose, qui, je suis pas mal sur, devait rester secret. Ils ont commis une petite erreur qui pourrait leur être fatale. Va-t-elle l’être ? Oh je ne sais pas encore, ça va dépendre de mon humeur et mon niveau de besoin de divertissement. Tout ce que je sais, c’est que ça risque d’en faire paniquer quelques uns.! En attendant, je tire la chaise qui se trouve devant son bureau. J’ai eu envie de m’installer à sa place, mais je m’en retiens. Je me cale contre le dossier et ferme les yeux en attendant paisiblement qu’elle arrive.
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