Ok but just give me the strength to get through it

Comme depuis quelques années, en cette journée particulière, je me retrouve dans un café non loin du cimetière où mon ami Michael repose. Et à chaque année, à cette date, j’aimerais tellement rester avec mon frère pour le serrer fort dans mes bras. Je sais à quel point cette journée est dur pour lui et j’ai tellement peur de le perdre une bonne fois pour toute, surtout aujourd’hui. Pourtant, je lui laisse son espace. Je lui laisse la place qu’il a besoin pour aller voir Michael seul au cimetière. En revanche, dès qu’il y ait, moi je suis dans un café à deux pas de là. La plupart du temps, j’y amène du travail et j’y bois un latté avec une pâtisserie qui est leur spécialité. Une invention du propriétaire il me semble. Bref. J’y reste tant et aussi longtemps que je n’ai pas un sms de mon frère. Ça me rassure d’être si proche puisque je sais que je vais pouvoir arriver rapidement s’il y a le moindre problème.

Concentrée dans la lecture du dossier que ma mère m’a confié en solo, j’entends les vibrations de mon téléphone m’indiquant que j’ai une notification. Je termine tout de même de lire le paragraphe en prenant quelques notes ici et là avant d’attraper ce dernier pour y lire le texto de mon grand frère.

Salut Kay ♡ Est-ce que tu peux venir me rejoindre? Jcrois que tu sais déjà je suis où.

Je suis là dans 5 minutes ♡

Aussitôt le message envoyer, je rassemble les différentes feuilles du dossier pour les ranger soigneusement et je termine la dernière gorgée de mon latté. Mon sac au creux du bras, je vais payer mon café et ma pâtisserie avant de regagner ma voiture pour me rendre au cimetière. À peine deux coins de rue plus loin, je stationne à nouveau cette dernière et marche jusqu’à la dites tombe. Je fais un petit sourire à Addy et m’assit à ses côtés, ramenant mes jambes sur le côté seule position que je pouvais adopter pour m’assoir à même le sol avec ma robe. Je dépose ma tête sur l’épaule de mon frère et prend sa main dans la mienne pour la serrer tendrement.

- Comment va sa mère?

Je demande doucement avant de voir la peluche. Un petit sourire nostalgique se dessine sur mes lèvres lorsque je viens caresser cette dernière de ma main libre.

- Et toi, ça va ?

Enchaîné-je en venant serrer sa main un peu plus fortement pour lui signifier de me dire la vérité.

J’ai fini par apprendre le chemin pour me rendre à la tombe de Michael par cœur avec le temps. Même plus besoin de regarder partout pour m’y rendre. C’est triste parce que j’aurais préféré connaître par cœur le chemin de son appartement et non celui pour me rendre à sa tombe. La vie est réellement injuste. Et mon cœur qui se serre à la simple passé que j’aurais pu perdre Sky aussi ce jour-là. Je ne l’aurais vraiment pas supporté de les perdre les deux en même temps. Surtout pas de cette façon. Qu’est-ce que je ferais, moi, sans mon grand frère ? Avec Tess, ils sont les deux personnes les plus importantes pour moi. Je ne peux pas en perdre un des deux. C’est pour ça que depuis la mort de Michael et la tentative de Sky, je suis encore plus présente pour lui. J’ai tellement peur qu’il recommence sans que je n’aie rien vu arriver. Je veux le mieux pour lui.

Un doux et petit sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’il porte ma main à sa bouche pour y déposer un baiser. Sourire que je perds aussitôt qu’il me dit qu’il l’a fait pleurer. Je n’ai pas de difficulté à croire que voir Skylar soit dur pour elle, surtout en cette journée et même si elle aime Sky comme son propre fils.

- Ça doit être dur pour elle aussi cette journée, mais te voir doit lui avoir fait du bien.

Lui dis-je doucement, toujours ma tête sur son épaule. Je reviens caresser sa main, après avoir caresser un court instant la peluche, pour lui montrer mon soutient. C’est une dur journée pour tout le monde, mais en particulier pour ces deux-là, j’en suis persuadée. Le sentant relever la tête et voyant qu’il prend son temps pour répondre, je me redresse quelque peu pour pouvoir le regarder, les sourcils légèrement froncés. Froncement qui s’accentue lorsqu’il me dit que ça ne va pas. Il ne m’avait jamais répondu ça jusqu’à maintenant. Ça doit vraiment être plus dur aujourd’hui que les autres années. Peut-être à cause de la peluche… Alors que j’allais essayer de le consoler un peu après avoir chercher quelque peu mes mots, je me retrouve muette à sa déclaration. Un rendez-vous avec le médecin ? Pourquoi ?

- Euh oui, oui bi-

Voilà que je me coupe et perds mon souffle en une seconde. Oncologue, ce mot se répète dans ma tête et me terrifie. Non. Je ne veux pas y croire. Non. Il est trop jeune pour ça. Voilà que les larmes me montent aux yeux alors que je me redresse sur mes genoux pour mieux le regarder.

- Dis moi que c’est pas ce que je m’imagine s’il te plait…

Je murmure ne voulant pas y croire, les larmes aux yeux et la peur au ventre de savoir que je risque encore de le perdre.