No more lie (Taeneul)

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C

ela faisait bien plus de deux jours que tu n’as pas eu de nouvelle de Hyuntae. Entre tes études, les sorties avec tes potes, puis son boulot à lui, il peut être compliqué de trouver un moment entre vous deux. Cependant, tu ne l’as pas croisé dans votre maison. Le fait qu’il découche ne lui ressemble pas. Alors oui, ça t’a mis la puce à l’oreille. Tu es bien trop inquiet. Une fois ta journée terminée, le soleil commençant à décliner dans le ciel, tu sors de l’université. Portable en main, tu jettes un œil sur ton écran. Mis à part des notifications de Twitter et d’Instagram, rien du tout. Tu te pinces la lèvre et envoie alors un énième message à ton aimé, lui qui n’a pas répondu à ta vingtaine d’autres derniers messages. Et tes appels, là… non plus. Lui est-il arrivé quelque chose ? Ou alors, es-tu la raison de pourquoi il fait son silence radio ? Tu n’en as aucune idée, et c’est pour ça que ça te rend nerveux en plus de te mettre en rogne. Passer pour un homme invisible, non. Tu n’aimes pas ça. Tu détestes ça. Tu rentres donc rapidement chez toi, dépose ton sac, fais un bisou à ta mère et à ton père. « Hyuntae est revenu ? » Et c’est le paternel qui prend la parole. « Pas encore non. Il ne répond pas au message de ta mère. Mais il doit être chez des amis, ne t’en fait pas. On nous aurait prévenu s’il s’était passé quelque chose. » Tu restes silencieux, et secoue la tête. Tu n’es pas d’accord du tout. « Mangez sans moi, je vais faire un tour… Je ne vais pas le laisser se cacher plus longtemps ! » et suite à ces mots, tu sors de nouveau de la maison, déterminé à retrouver cet homme qui fait battre ton cœur depuis des années. S’il s’est passé quelque chose, tu aimerais l’aider. Comme il t’a aidé.

Les heures passent, la nuit est tombée depuis déjà plus d’une demi-heure. Mais toujours rien. Tes pieds te font souffrir, toi qui as longé chaque route, chaque rue d’une partie de la ville. Ses endroits fétiches, le cinéma où il bosse. Mais que dalle. Tu t’apprêtais à retourner vers chez toi, quand un bruit te fait légèrement tressauter. Tu t’arrêtes d’un seul coup, ton regard se tournant vers la source du bruit. Une petite ruelle. Tu plisses des yeux, avance par là-bas avec prudence. « Y a quelqu’un ? » Ouais bon. C’est toujours la même chose, comme dans les films d’horreur. Cette question qui ne sert strictement à rien, à part attirer les mauvais esprits et les ennuis. Mais bon… Tu ne t’arrêtes pas là et t’engouffre dans ce passage, qui est heureusement un tant soit peu éclairé par un pauvre lampadaire. Et là, tu remarques la silhouette au sol. Celle de Hyuntae. Ton sang ne fait qu’un tour et tu te précipites vers lui. « Hyun ! Hyun ! Hey ! Tu m’entends ? » lances-tu en venant le prendre doucement dans tes bras. A première vue, aucune réaction. Même quand tu le secoues. Tu prends donc son pouls, et vérifie qu’il respire correctement, avant d’appeler les secours. Tu ne peux rien y faire. Tu ne préfères rien faire en vrai, de peur d’aggraver les choses. Et heureusement pour toi, l’ambulance ne met pas de temps à arriver. Tu expliques de nouveau la situation, tout en les suivant lorsqu’il décide de le conduire à l’hôpital sans attendre, tout en faisant attention à ne pas trop le brusquer. Ils prennent le relais alors que toi, tu attends dans le hall, après avoir prévenu les parents qui ne devraient pas tarder à arriver. Sérieusement… Hyuntae se rend-il compte du sang d’encre qu’il t’a fait ? Qu’il vous ait fait ? C’est sûr, il t’entendra quand il se réveillera. Parce que tu sais que ça arrivera. Tu n’as plus qu’à espérer qu’il ne soit pas en trop mauvaise état.

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J

uste une dose. Qu'une seule. Une petite dernière avant de reprendre ton chemin pour la maison. Par le passé, jamais tu aurais pensé te rendre jusque là. Toi, accros à la came? Hélas, tu t'étais vite fait à l'évidence. Tu en avais maintenant besoin pour survivre. Ton tambours de la journée résonnait au rythme de tes doses. Tu n'étais plus inconnu à aucune drogue puisque tu les avais presque toutes déjà prise. Tu en connaissais les effets de haut en large et le temps qu'elles t'accordaient pour que tu puisses gérer les apparences et que personne ne se rende compte de rien ...surtout pas Haneul.

Adossé au mur près de ton boulot, tu sors ta came tel un pro dans les meilleurs films hollywoodien à ce sujet. Surveillant furtivement les alentours par moment, tu t'assures bien évidemment qu'il n'y a personne avant de mettre ton garreau au bras et le serrer fort jusqu'à ce que tes veines commencent à vouloir sortir de ton bras. Sentant ton portable vibrer dans ta poche, tu fermes les yeux avant de mordre un peu ta lèvre, sachant très bien qui tente de te contacter. Haneul, évidemment. Cependant, tu es bien trop avancé dans ton projet pour t'arrêter ainsi et répondre à un sms. Tu répondras après, que tu te dis, sans savoir que tu n'en auras plus du tout la force dans quelques secondes ...

Au loin, tu peux entendre trois voix distinctes mais une t'interpelle un peu plus. Haneul...? Tu ne comprends pas ce qu'il t'arrive. Le souffle difficile, tu cherches un peu ton air. Air qui sent le plastique...? Tu rouvres alors légèrement les yeux et te sent immédiatement aveuglé par une forte lumière. Tu les referme donc instantanément et pousse un léger gémissement. Ton torse te fait mal. Tu sens comme si un éléphant c'était assis sur toi pendant plusieurs longues minutes. Qu'est-ce qui t'arrive? Tu ne comprends absolument rien. La parole ne veut aucunement sortir même si tu le souhaite de tout ton être. Tu n'en as tout simplement pas la force.

Néanmoins, tu prends conscience que tu dois être dans un véhicule. Une ambulance, sans doute vu les lumières et le fait que tu ne puisses absolument pas bouger. Avalant difficilement, tu essaies de murmurer Haneul mais aucun son ne sort de ta bouche. Tu as froid, tu es même frigorifier malgré la mince couverture qui semble recouvrir entièrement ton corps. Le véhicule s'arrête et, incapable de garder tes yeux ouverts encore plus longtemps, tu sombres à nouveau dans un sommeil profond...

À ton réveil, le décor a changé. Tu n'as plus cette sensation déroutante d'être dans un véhicule en marche. Non, tu es maintenant stable, dans un lit. L'éclairage semble plus douce aussi, tamisée? Probablement. Tu rouvres alors à demi les yeux et réussi à murmurer faiblement cette fois "Haneul..." la seule personne que tu veux voir en ce moment. La seul personne qui te vient immédiatement en tête à chaque fois que ta vie part en vrille et que tu as besoin d'une présence rassurante à tes côtés, c'est lui. Tu en as besoin comme ton oxygène. Toujours confus de ce qui vient de se passer, tu prends tout de même peu à peu conscience que tu ...En fait, tu as failli mourir. Tu es peut-être même mort devant ses yeux sans le savoir ...Ce qui expliquerait la forte douleur sur ta poitrine et tes côtes ...

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P

lusieurs heures sont passées, déjà. De longues heures où tu es resté assis sur la chaise, dans la chambre d’hôpital de Hyuntae. Ce dernier a eu de la chance, il a pu être pris en charge à temps. Qu’est-ce que tu aurais fais s’il était… Non. Tu ne veux pas y penser. Tu ne préfères pas. Les yeux gonflés et rougis par les larmes, tu fixes le visage encore endormi de ton amant. Ses constantes sont stables, et le médecin t’a prévenu qu’il se réveillera bientôt. Ta main se glisse alors dans la sienne, et tu la caresse doucement, tout en murmurant son prénom plusieurs fois. Comme si ça allait le faire se réveiller plus vite. Et en effet, tu n’as pas à attendre encore plus longtemps. Tu le sens bouger, et entend sa petite voix encore faible, mais qui traverse tes oreilles avec précision. Tu te penches alors rapidement vers lui et hoche doucement la tête, tentant de sourire malgré la colère qui fulmine en toi aussi. « Oui, je suis là. Ne t’en fait pas. On est à l’hôpital… » Tu te rapproches un peu plus de lui et vient arranger les draps, avant de caresser sa joue avec douceur. « Tu as fait une overdose. » dis-tu, la gorge serrée. Tu ne pensais pas dire ça un jour. Tu ne te doutais pas qu’il allait si mal que ça. Tu culpabilise de ne rien pu voir, et tu lui en veux de ne t’avoir rien dit tout simplement. Tu pensais qu’il y avait aucun secret entre vous. Toi, il te connaît par cœur. Et quoiqu’il se passe, il est au courant dans les heures qui suivent. Parce que c’est la prunelle de tes yeux, et de toute ta vie tu n’as jamais menti une seule fois. Toi, Haneul qui est franc dans tes paroles, et honnête. Une qualité comme un défaut que tu peux avoir. « Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu n’es pas venu me voir au lieu de te faire du mal ? J’aurais pu t’aider… Je te dois bien ça, toi qui m’as sauvé des griffes du néant. Tu ne me fais pas assez confiance, c’est ça ? » demandes-tu doucement, baissant ensuite les yeux un instant. C’est sûrement ça. Tu ne vois pas autre chose. Enfin, tu ne peux réfléchir plus, vos parents arrivent enfin et tu te recules alors, les laissant la place volontiers. Tu regarde une dernière fois ton aimé, puis viens te poser dans un coin de la salle, sur un fauteuil, frottant ton visage. Tu aimerais que ce soit un cauchemar. Que tout ça s’arrête, et que tu te réveilles dans ta chambre après une longue nuit. Pourtant, un pincement sur ton bras te fait penser que ça n’arrivera pas. Il va falloir faire face à ce problème de taille. Car si les parents ne sont pas encore au courant de tout, tu comptes bien leur dire. La drogue, tu détestes ça. Ça ne peut être que nocif. Et si vous ne faites rien, ce sera trop tard pour le sauver. Tu les regarde un peu, et te mord fortement la lèvre, avant de te rapprocher à nouveau lorsque les plus vieux doivent suivre le docteur pour plus d’informations. Toi, tu reviens t’asseoir sur ta chaise, silencieux, yeux fuyant cette fois-ci ceux de Hyuntae. Tu ne comprends vraiment pas ce qu’il a pu se passer. Tant que tu n’auras pas eu de bonnes explications, tu te sentiras faible. Et inutile.