Don't be so mad (Haneul & Maya)

Journée de repos pour Maya, bien méritée d’ailleurs. Enfin… pas vraiment de repos vu qu’elle se trouvait techniquement sans emploi à l’instant présent. Elle avait quitté son poste de barmaid et prendrait celui de danseuse d’ici quelques jours, ça lui permettrait ainsi de souffler un peu. Et quelle meilleure occupation pour ça qu’aller faire un tour dans la boutique d’Hayden, sa nouvelle amie ? Cette dernière était tatoueuse et Maya, elle aimait ça les tatouages. Elle en portait d’ailleurs déjà plusieurs sur son corps, véritable empreinte d’elle-même et un de plus serait une bonne chose. Son corps était loin d’en être recouvert donc elle avait toujours la place pour plus. Cette fois-ci, ça serait son poignet qu’elle allait tatouer. Une fois passée par la boutique et son tatouage choisi, Hayden se mettait au travail. Travail qui durait un long moment mais qui était clairement impeccable. Elle sortait ainsi de là conquise et pressée de pouvoir le montrer au grand jour mais pour ça, elle devrait encore attendre quelques jours. Pour l’heure, il était caché sous un bandage et elle en prendrait grand soin. C’est ainsi qu’elle décidait ensuite d’aller faire un peu de shopping, il y avait une petite robe hyper sexy qui lui faisait de l’œil depuis quelques jours et elle voulait se l’acheter absolument. Coup de chance, elle y était encore et ainsi l’attrapait avant qu’une autre personne ne le fasse. Robe belle mais robe chère, son compte en banque allait encore pas mal saigner ce mois-ci… Mais c’était pour la bonne cause. Une fois ses emplettes terminées, elle prenait le chemin du retour et préférait prendre l’ascenseur plutôt que les escaliers, toute flemmarde qu’elle était actuellement. Pourtant, elle se faisait violence, elle qui n’aimait pas trop les espaces clos. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle devait affronter ses peurs donc ça irait, surtout que ça ne durait que quelques secondes, pas de quoi paniquer. Voyant la porte se refermer, elle accélérait le pas et tendait le bras afin d’arrêter la fermeture de la porte, chose qui fut un succès. Elle se hissait ainsi rapidement dans l’ascenseur, ne prenant pas vraiment attention à la personne déjà présente. Petit regard discret et boum, Haneul. Evidemment qu’elle l’avait reconnu et elle avait quelques flashbacks de leur dernière rencontre. Elle ne se souvenait pas de tout mais du principal, que c’était gênant. Pressée de sortir de là, elle ne s’attendait pas à ce que son cauchemar s’intensifie quand l’ascenseur se bloquait d’un coup. Elle posait les mains sur les portes froides de l’ascenseur, fermant les yeux en espérant à un rêve, elle allait se réveiller dans quelques secondes n’est-ce pas ? Malheureusement non… Elle appuyait sur le bouton d’urgence, sans réponse. Comme dans les films. Mais à quoi donc servait ce bouton si personne ne répondait jamais ??? Elle inspirait longuement, refusant de laisser place à la panique. Pas ici, pas maintenant, et pas avec lui. Entendant un bruit lourd derrière elle, elle se retournait et observait un Haneul assis au sol, visiblement assez mal. Elle soupirait alors, préférant rester dans le silence mais n’ayant pas d’autre choix que de faire l’inverse. « Ils vont vite venir nous chercher, j’en suis persuadée ! »

Maya n’offrait pas de deuxième chance, elle était très rancunière et une fois qu’on l’avait blessée, il était quasiment impossible qu’elle pardonne à cette personne. Mais dans le cas de Haneul, c’était bien plus grave que cela. Il ne l’avait pas que blessée, il l’avait détruite donc forcément, ses efforts avaient été vains et il avait fini par abandonner, sûrement qu’il avait compris combien ça lui demanderait trop d’effort pour ne rien obtenir finalement. Maya n’avait pas été déçue de le voir abandonner, ça ne l’atteignait plus tout ça. Elle n’était pas à un coup de couteau dans le dos près de toute façon donc à force, sa peau était devenue dure comme l’acier. Evidemment, de toutes les personnes peuplant cette ville, il fallait qu’elle se retrouve coincée avec lui… En plus, il ne faisait pas grand-chose à part être recroquevillé par terre. Elle aurait pu avoir pitié de lui mais se souvenait de la douleur qu’il avait provoquée chez elle et refusait de ressentir le moindre sentiment de pitié à son égard. Et puis, le voir ainsi lui provoquait une petite victoire dans un sens parce qu’elle était plus forte que ça, jamais elle ne se recroquevillerait au sol juste parce qu’elle était coincée dans un ascenseur elle… elle s’était endurcie et même si elle n’aimait pas les petits espaces, elle faisait comme si de rien n’était. Elle soupirait alors, ne sachant pas vraiment quoi faire avec lui. Ou même quoi faire tout court. Elle n’avait pas envisagé de perdre son temps ici, elle avait des choses à faire, elle ! Sauf qu’elle ignorait combien de temps ça prendrait de sortir de là et l’incertain la terrifiait peut-être encore plus qu’être coincée dans un petit espace. Elle s’approchait alors de lui et le toisait de sa hauteur. « Qu’est-ce qui te fait si peur ? Dans le pire des cas l’ascenseur s’écrasera et on mourra sur le coup, ce n’est pas grand-chose. » Elle, elle avait accepté le fait qu’elle ne vivrait probablement pas longtemps et qu’elle mourrait d’une mort terrible. Elle était si malchanceuse dans la vie qu’il ne pouvait pas en être autrement. La mort ne l’effrayait pas, elle avait même quelques attraits. Pas de peine, pas de déception, pas de douleur dans la mort, uniquement du repos, de la paix. Voilà ce qu’on disait souvent des gens décédés, qu’ils avaient enfin trouvé la paix. Elle ne serait pas contre ça, ça lui changerait de son quotidien.

A croire qu’il ne savait pas ce qu’il voulait… Préférait-il ainsi qu’elle s’énerve et lui crache dessus plutôt que rester calme et posée ? C’était à n’y rien comprendre, vraiment. Elle faisait des efforts là mais visiblement, ces derniers n’étaient pas perçus par son ancien ami. « Non je blague c’est tout. Rire c’est un remède pour tout. Angoisser ça n’avance à rien, on a pas besoin d’être deux terrorisés. Personnellement, je n’ai pas peur de la mort, je n’ai plus grand-chose qui me retient de toute façon, contrairement à toi et ta super famille. » Nouvelle pique, oups. Mais il l’avait un peu cherché. Il lui avait crié dessus après tout, ce n’était pas des choses qui se faisaient, qu’il soit en panique ou non. Ne comprenait-il donc pas qu’elle blaguait justement dans le but d’alléger l’ambiance ? A croire que ses efforts n’étaient que vains ainsi… pourquoi en faire ? Elle n’avait pas envie de crever, comme il disait, mais si ça devait arriver, elle serait en paix avec elle-même, ce n’était pas comme si elle allait manquait à quelqu’un de toute façon. Elle n’avait plus aucun contact avec ses parents adoptifs et quant aux autres… et bien elle ne s’attachait tout simplement pas ainsi, si elle mourrait, personne ne s’en rendrait compte, ils penseraient sûrement tous qu’elle est juste partie vivre ailleurs et elle ne pourrait pas les blâmer pour ça. Cette distance était quelque chose qu’elle avait choisi après tout donc elle assumait totalement. Elle haussait les épaules, l’observant juste bouder dans son coin. Soit, il ne voulait pas parler et bien ils ne parleraient pas. Fort heureusement, ils furent secourus assez rapidement. Le laissant passer alors qu’il se pressait comme si sa vie en dépendait, elle sortait tranquillement et l’observait agenouillé au sol. Elle offrit un sourire hypocrite aux personnes présentes et visiblement curieuses. « Il a lâché une caisse là-dedans, c’était vraiment terrible… » Les passants faisant des mines dégoûtées et s’éloignant rapidement, elle s’approcha à nouveau de lui. « Reprends-toi un peu. Tu veux de l’eau ? » Le connaissant, il ne souhaitait pas attirer l’attention mais l’avait tout de même fait. Elle ne savait pas vraiment ce qui la poussait à continuer à l’aider, elle devrait sûrement partir de son côté, comme toute personne censée. Mais elle n’avait pas grand-chose de censé en elle, malheureusement. Elle-même ne comprenait pas toujours ce qu’elle pouvait faire.