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Dim 4 Avr - 13:53

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Il y a l’odeur de renfermé. De sueur. De rance. Le tout recouvert par une autre plus âpre de désinfectant. Ça la fait grimacer. Elle ne sait plus où elle se trouve.  Sous sa joue, un contact froid et dur. Désagréable. Elle n’est pas chez elle. Même si elle finit vautrée sur le sol de son appartement, elle connaît son environnement, et là, elle n’est pas dans son cocon. Elle se redresse rapidement, les sens en alerte. Autant qu’ils peuvent l’être après avoir reçu de l’alcool, surtout après une période de jeun. Ce mouvement brusque déclenche une bourrasque dans sa tête. Elle ferme les yeux, le cœur au bord des lèvres. Elle presse rapidement une main sur sa bouche et regarde, effrayée, autour d’elle. Un toilette métallique dans un coin. Elle se précipite et plonge le visage dans ce truc infâme afin de se vider l’estomac. Les spasmes la secouent et le bruit de ses régurgitations résonne dans la pièce, dans le couloir. Il lui semble que tout le monde entend et assiste à sa déchéance. Elle ne peut rien arrêter. Lorsque le processus s’enclenche, elle n’est plus maîtresse de son corps. De ses réactions. Des larmes coulent le long de ses joues, balayant le mascara qui colore sa peau. Celui qui a coulé plus tôt dans la soirée et qu’elle a essuyé d’un revers de la main, étalant sur sa peau diaphane le noir qui maquillait ses yeux. C’est devenu une habitude de finir avec un visage macabre.

Une fois que le dernier spasme a fini de la plier en deux, elle s’essuie la bouche d’un revers de la main tout en actionnant la chasse d’eau. Un maigre filet d’une eau douteuse gicle faiblement, n’emportant quasiment rien du contenu de son estomac. L’odeur de sa gerbe a supplanté toutes les autres. Celles qui la dérangeaient un moment plus tôt se sont évanouies pour laisser place à cette odeur acide qui donne envie de vomir.

Elle remarque, maintenant qu’elle a sorti la tête des chiottes, qu’il y a aussi un minuscule lavabo. Métallique, lui aussi. Elle s’en approche et actionne ce qui semble être un bouton pour l’eau. Là aussi, un maigre filet goutte et elle se dépêche de recueillir ce qu’il en sort pour se rincer la bouche mais aussi, pour tenter de se rafraîchir le visage. Certains diraient, qu’elle va plutôt étaler le peu de couleur qui lui reste sur le visage en une peinture peu ragoutante. Cela fait longtemps que Mila est au-dessus de ces considérations. Elle s’en fiche de ce que les autres pensent d’elle.

Une fois ses esprits un peu plus clairs, elle regarde son environnement. Des voix lui parviennent. Des insultes aussi. Elle ne comprend pas pourquoi on s’adresse à elle. Elle ne sait pas qui s’adresse à elle de la sorte. Elle pivote lentement, fait le tour de cette pièce et le puzzle, doucement, se remet en place.

« Ho non, pas ça ... »

C’est dans un souffle que cette phrase vient de franchir ses lèvres tandis qu’une expression de peur s’affiche sur son visage, jusque-là inexpressif.

« Pitié, dites-moi que c’est un cauchemar... »

Elle murmure, à peine, de peur qu’en parlant à haute voix, toutes ses craintes deviennent réelles. Qu’elle se rende compte qu’elle ne fait pas un mauvais rêve dont elle sortira en ouvrant les paupières.

« Alors la pétasse quand tu ne brailles pas, tu dégueules ! Jamais tu la fermes!!! »

D’autres exclamations du même acabit fusent. Certains, n’hésitant pas à l’insulter. Elle se recule au fond de la pièce. Déboussolée. Apeurée aussi.
Elle se demande ce qu’elle fait là. Elle tente de rassembler les quelques images éparses que son cerveau veut bien lui restituer. Elle retourne s’asseoir sur le banc et réfléchit. Cela lui donne la migraine, mais, elle n’a pas le choix. Elle doit savoir comment elle s’est retrouvée là.

Téléphoner à sa mère pour qu’elle vienne la chercher. Son sac. Où est son sac ? On lui a volé son sac ! Mila tâtonne autour d’elle, mais rien. Plus de sac. Plus de portable. Plus de papiers.

Elle se prend la tête entre les mains et hurle. Elle devient hystérique. Se relève comme une furie, tape contre tout ce qu’elle trouve.

« Au secours !!! MON SAC !!! On me l’a volé !!! AIDEZ-MOI!!! Je vous en supplie, sortez-moi de là … C'est une erreur ... »

La blonde hurle à s’en faire péter les cordes vocales. Elle hurle malgré la douleur qu’elle a toujours dans la gorge après avoir vomi ses tripes. Les autres aussi, se joignent à ses cris. Pour l’insulter. Lui dire de la fermer, mais Mila ne les entend pas. Elle veut juste sortir de cette cellule.

Hébétée, elle passe une main dans sa chevelure emmêlée et grimace en sentant ses doigts se prendre dans la masse, compacte et sûrement dégoûtante et se coincer dans les nœuds. Elle songe soudain à son aspect et recule légèrement, comme si l’ombre pouvait dissimuler son aspect loqueteux aux yeux des autres. Elle baisse le visage et s’inspecte, surprise de voir qu’elle est vêtue d’un jean brut, d’un pull noir et de Doc Martens vernis rouge… sans lacet. Elle se penche un peu plus et vacille. Mila ferme immédiatement les yeux et redresse lentement la tête. Ses iris clairs accrochent le vide tandis que son index pointe ses chaussures, elle arrive à articuler

« Ils m’ont aussi volé mes lacets… ma ceinture ... »

Elle ne comprend pas pourquoi voler des lacets sans prendre les chaussures. Cela n’a aucun sens pour elle, et cela n’en aura encore aucun tant que son esprit sera embrumé par les vapeurs d’alcool.

Elle remue les pieds dans ses chaussures, s’assure quelle peut marcher, alors qu’elle l’a déjà fait mais que c’est oublié, et se rapproche des barreaux. Autour d’elle, le silence est presque revenu et les insultes ont cessé ou Mila ne les remarque plus. Cerveau fatigué égal cerveau sélectif. Elle tente de remettre, encore une fois, de l’ordre dans sa tenue et surtout, de se souvenir pourquoi elle est là. Sa mémoire n’est qu’un horrible trou noir.

« Je ne me souviens pas pourquoi je suis là »

Tout en parlant, elle secoue doucement la tête. Si elle tente de faire des mouvements trop brusques, elle a l’affreuse impression que son cerveau cogne contre sa boite crânienne. Juste insupportable. Tout comme les paroles trop fortes. Les cris. Tout les bruits semblent décuplés. Exagérés.

« J’essaie de me souvenir mais...rien ne me revient ... »

Elle cherche désespérément à rassembler des images qui la mettraient sur la voie. Des indices. Un début d’explication. D’habitude, elle boit mais jamais elle ne finit enfermée. Elle craint qu’ils la gardent. Qu’ils l’accusent de choses qu’elle n’aurait pas fait. Rageuse, elle vient frapper son front contre les barreaux. La douleur irradie mais les souvenirs restent bien tapis.

« J’ai peut-être crier trop fort… bu un peu trop ...c’est sûrement une erreur. Oui, ils ont forcément fait erreur sur la personne. Je dois sortir d’ici. Maintenant. C’est une erreur. S’il vous plaît, aidez-moi … Je n'ai tué personne ... »

Dans sa conception de la justice, seuls les criminels se retrouvent derrière les barreaux.

Mila se demande si cette personne à qui elle s’adresse peut l’aider. La comprendre. La faire sortir de cette cage.

Ses pleurs reprennent sans qu'elle puisse les arrêter. D'un revers de la main, elle tente d'essuyer ses yeux tout en reniflant.

"Pitié, sortez-moi  de là".

« C’est pour cela que je suis là. Si vous voulez sortir, il faut qu’une personne se porte garante de votre bonne conduite. Vous raccompagne chez vous... vous surveille …le temps que l'alccol se dissipe un peu plus. »

L’agent du côté de la liberté parle enfin et Mila lui adresse son plus beau sourire.

L’esprit encombré de la blonde raye les noms inutiles comme sa mère. Il y a bien Rowan mais, elle se souvient qu’il a eu des déboires avec la justice. Qu’il a fait de la prison. Ce n’est sûrement pas la bonne personne à appeler et à faire venir dans un poste de police. Ni pour lui. Ni pour elle. Mila aurait trop peur qu’on les garde tous les deux pour une raison fallacieuse.

« Andy »

Elle tait le fait que le brun l’a déjà sauvé et que peut-être il ne répondra pas à son appel, surtout si on lui dit qu’elle est en cellule, même de dégrisement. Il n’a répondu à aucun de ses messages...pourquoi ferait-il une exception aujourd’hui. Mila lui avait fait envoyé des chocolats et du thé ainsi qu’un bouquet de roses -roses - pour le remercier.

Andy était resté muet.

Mila a fait des efforts pourtant. Elle assiste aux réunions des Alcooliques Anonymes. Elle a fait le ménage dans son appartement et maintenant, tout est propre et rangé. Aucune bouteille d’alcool ne traine ou est cachée quelque part. Elle tente de rester sobre. Ce  n’est pas facile, la preuve. L’anniversaire d’Yvan l’a chamboulé. Elle pensait réussir à ne boire qu’un verre. Un tout petit pour se sentir moins triste. Le reste est arrivé trop vite. Elle n’a pas compris comment l’engrenage s’est mis en marche. Elle aurait dû appeler une personne des AA  mais, elle s’est cru plus forte. Et elle a fini ici. Traitée comme une criminelle.

«Il faut appeler Andy »

Avec sa mine sérieuse, le brun est l’homme de la situation. Du moins, elle l’espère et lance une petite prière mentale pour qu’il se déplace et vienne la sortir de ce bourbier.


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Lun 5 Avr - 11:23
Encore ce numéro. J’ai songé plus d’une fois à en changer, mais cela me demanderait beaucoup trop de travail à présent que j’ai, bien malgré moi, pas mal de contact professionnels dans mon cellulaire. J’aurai dû en prendre un autre, juste pour le boulot, mais cela signifiait avoir un téléphone personnel. Pour avoir quels contact ? Un cellulaire uniquement pour Mila. Ça n’aurait pas le moindre sens…

J’aurais pu lui répondre de me laisser tranquille, d’oublier ce numéro, mais je ne l’ai pas fait. Je me suis contenté de faire le mort, me disant qu’elle finira par se lasser. Seulement, elle n’a pas l’air de se lasser et j’ai pas franchement passé une journée reposante avec ces allumés du bocal de ce groupe de Kpop. De la musique ? S’il vous plait… Laissez-moi rire. J’ignore si je vais pouvoir les supporter bien longtemps. Quoi qu’il en soit, de leur faute ou non, je perdit patient avec Mila ce soir-là Je décrochais…

Même si je me doutais entendre des jérémiades, des bruits de morve reniflée ou de supplication, je ne pu m’empêcher de ressentir une pointe de compassion pour la blondinette. À croire que plus je m’évertue à avoir une vie “normale” plus les sentiments du genre refont surface, habituellement je balaye ça d’un bon coup de balais d’indifférence. Je lève les yeux au ciel alors qu’elle m’annonce être au poste de police, là elle m’a perdu. J’traine pas dans les commissariats de police moi… Mon doigt flirte avec le bouton pour raccrocher, j’hésite, puis finalement met court à cette conversation à sens unique. Je soupire en reprenant place dans mon canapé, l’écran éteint de mon téléviseur renvoi l’image d’un type triste et sans but…

L’aider ne changera en rien ce que je suis.

Pourquoi avoir hésité ? J’en ai déjà fait bien assez pour elle. Un coup d’œil vers l’horloge, évidement, il est très tard. Je ne dors pas, entre l’anniversaire de Lucie sur le plancher du dessus et mes cauchemars. Pas moyen d’avoir la paix.

J’ai enfilé une chemise en guise de veste par-dessus mon t-shirt gris et caché mon sous vêtements sous un pantalon noir, ce qui est plus pratique pour sortir. J’ai encore le choix entre taper à la porte de ma voisine pour lui demander courtoisement de la boucler, ou me rendre au dernier endroit où j’ai envie d’elle ce soir. Faut croire que j’aime me faire du mal, pensais-je alors que je suis au volant de mon auto en direction du poste de police.

- Tu fais chier, cachet d’aspirine.

Pestais-je en me garant devant le bâtiment. Je soupire, attrape mes papiers et ma carte de débit au cas où. J’la sors de là et j’la jette dans un fossé, tentais-je de me convaincre.

Je me présente à l’accueil, l’on me détaille de bas en haut puis me demande le motif de ma visite, je réalise à cet instant que j’ignore le nom de la jeune femme.

- Bonjour, j’ai reçu un appel, je viens chercher Mila.


Je vois au regard du policier que ça ne suffira pas.

- Une blonde, blanche comme un linge, je peux sentir son odeur de gerbe jusqu’ici…


Là, le policier a l’air de saisir, alors il commence à remplir le formulaire, demandant ma pièce d’identité. Alexandrovna, j’aurai dû me douter qu’elle était russe celle-ci. Je soupire, trouvant le temps long. Je supporte moyennement la vue de tous ces hommes en uniformes, je me sens quelque peu dévisagé, puis la question tombe : quel est mon lien avec la détenue ?

On peut pas prétendre être de la même famille, s’ils sont pas trop cons, ils savent qu’on habitent pas au même endroit et ça risque d’être compliqué de faire croire qu’on travaille ensemble. Je me racle la gorge et répondit finalement :

- C’est mon ex.

Vu le regard qu’il me lance, j’imagine tout à fait l’étiquette de connard qu’il doit m’épingler dans le dos. Le connard qui laisse une jeune femme dépérir de la sorte, qui doit probablement souffrir de notre rupture vu dans l’état où elle se trouve. Ou peut-être qu’il s’imagine que je la frappais… J’aurai peut-être dû trouver un autre lien, mais ce qui est fait est fait. Après tout c’est elle qui m’a demandé, ils ne peuvent pas refuser sur de simples spéculations. Je force un sourire en ajoutant :

- On est en bons termes.

Je poireaute à nouveau, attendant le colis. La voilà qui arrive, bien plus lamentable que dans mes souvenirs. J’aurais mieux fait de demander à Lucie de baisser le son et essayer de dormir un minimum. Un soupire s’échappe de mes lèvres alors que je m’approche pour la soutenir par la taille, j’embarque les documents d’arrestation et quitte le poste avec ce nouveau fardeau. Je ne dis pas un mot, parce que le seul qui me vient à l’esprit, c'est : je vais te butter. Une menace qui ne passerait pas devant les policiers.

Une fois devant la voiture, je pose les documents sur le toit de l’automobile et attrape son visage entre le pouce et l’index pour l’obliger à me regarder. Si je n’avais pas l’estomac si accroché, son odeur m’aurait fait vomir.

- J’te dépose chez toi et c’est fini, ok ? Y’a plus de : j’t’envoie des messages ou des fleurs ou je ne sais quelle connerie. C’est clair ? Tu m’oublies.

Je doute qu’elle l’entende de cette oreille, l’erreur à été de venir… Je sais même pas pourquoi j’suis là, j’ai pas envie de me questionner à ce sujet, je me dis seulement que c’était une belle connerie et que je suis pas sorti des ronces avec Mila…
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Ven 9 Avr - 22:02

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Lorsque le déclic de la serrure retenti, Mila a envie de courir. De s’enfuir loin de là mais, elle se force à rester calme. Si elle tente quoi que ce soit, on va la remettre derrière les barreaux et il n’en est pas question. Elle ne retournera pas là. Finalement, elle n’avance pas aussi vite que ce qu’elle aurait cru, car de nombreuses questions l’assaillent. Et si Andy n’était pas là ? S’il avait appelé sa mère et qu’elle se retrouve face à elle ? La blonde tente de rédiger un discours mental pour la personne qui sera là-bas, à l’attendre. Rien ne vient. Elle tortille ses mains dans tous les sens, mais cela n’accélère pas vraiment sa productivité. Elle débouche dans une première pièce où les personnes présentes la dévisagent sans émettre le moindre son. Ils n’en ont pas besoin. Les regards suffisent et elle se sent rougir. Se tasser. Elle aimerait disparaître. On lui rend son sac, ses lacets et sa ceinture contre une signature. Elle fourre le tout dans sa besace et continue sa progression vers la liberté et les réprimandes. L’un ne va jamais sans l’autre dans son monde.

Elle aimerait bien aller se jeter au cou d’Andy. L’embrasser. Le serrer dans ses bras. Le remercier mais, elle n’en fait rien. Elle traîne même un peu les pieds tant elle se sent honteuse. Encore une fois. Une fois de plus. Sûrement pas la dernière.  Mila lui adresse un sourire timide et se dirige vers le brun, presque timidement. Elle ne se souvenait plus qu’il était aussi grand. Et sérieux. Et fâché ? … Elle a dû l’idéaliser un peu. Beaucoup. À la Mila.

Elle lâche un petit « Je ne recommencerai plus, c’est promis » et s’empresse de sortir. Mila se doute que des promesses comme la sienne, ils doivent en entendre des centaines. La sienne est sincère. Elle stoppe sur le palier extérieur et respire à plein poumons. Elle a l’impression de revivre.

Le geste d’Andy l’a un peu surprise. Elle n’a pas osé riposté.  Mila n’est pas en position pour l’ouvrir. Elle a simplement acquiescé d’un minuscule signe de tête et s’est engouffrée dans la voiture avant qu’il ne change d’avis. Elle a bouclé sa ceinture de sécurité, non par réflexe salutaire, juste pour qu’il ne la jette pas hors du véhicule s’il venait qu’à changer d’avis.

Elle n’ose pas trop bouger, déjà parce qu’elle pue, aussi, parce qu’elle a peur de salir la voiture d’Andy. Elle reste un instant, silencieuse, puis elle finit par lâcher d’une toute petite voix

« Merci d’être venu. Je ne savais pas vers qui me tourner… Je ne voulais pas faire honte à ma mère. C’est la première fois et dernière fois, promis, que je me retrouve derrière des barreaux pour… ivresse »

Le dernier mot est à peine audible mais, son état en dit long, pas besoin d’explications.

« J’habite à Silverlake. Ne t’en fais pas pour ta voiture, c’est sec, ça ne devrait pas faire de taches sur le siège et je n’ai plus envie de vomir »

Elle dit ça triomphalement et tapote son pull cartonné par la gerbe pour prouver ses dires comme si cela pouvait rassurer le brun. Détendre l’atmosphère dans l’habitacle.


Mila se renfrogne un peu au sujet des gestes de remerciement qu’elle a eu envers Andy. Elle trouve son attitude mal élevée et ne peut s’empêcher de tiquer.

« Tu n’as pas aimé les fleurs ? Tu es allergique ? Ou c’est la couleur ?… elle convient très bien pour des remerciements pourtant… ou alors, c’est le chocolat ? Tu aimes ça, tu en as bu chez toi... »

Cramponnée à sa ceinture, elle tourne le visage vers Andy, un éclair de rage au fond des prunelles.

« C’était pour te remercier de m’avoir secouru et accueilli chez toi. Tu n’étais pas obligé et tu l’as fait. Comme maintenant, tu es là. Alors, ne sois pas méchant, ça ne te va pas. »

Contre toute attente, elle se penche vers le brun et colle un baiser sur sa joue.

« Tu n’as rien dit contre ça donc, je suppose que je peux te remercier ainsi... »

Un sourire espiègle éclaire son visage de clown avant qu’elle ne redevienne sérieuse. Autour d’eux, la circulation dense d’une ville surpeuplée. Un incessant va-et-vient de population. Tant de monde et autant de solitude. Phénomène paradoxal des mégapoles. Au milieu de tout ça, il y a, elle, Mila. Et lui, Andy.

Elle ne peut s’empêcher de se demander comment il fait pour la supporter, même épisodiquement. Elle évite de lui poser la question, de peur d’avoir une réponse qui ne lui plairait pas. Elle n’a pas envie d’être déçue. Elle préfère se bercer de rêves.

« Je me suis décidée à aller chez les Alcooliques Anonymes et je n’avais pas bu depuis quelques semaines, tu sais... même si c’est difficile à croire en me voyant ... »

Mila s’est ratatinée sur son siège. Ses épaules sont rentrées et son visage est résolument tourné vers le plancher. Elle se demande si Andy la croit quand elle lui raconte sa vie. Ses progrès, pas flagrants aujourd’hui mais bien réels malgré tout.

« C’est … enfin, c’était l’anniversaire de mon frère hier et j’avais cette sensation insupportable au fond de moi, alors, j’ai eu la mauvaise idée d’aller boire un verre, croyant que je pourrais m’arrêter lorsque je le déciderais… mais… ça ne s’est pas passé ainsi… j’aurai dû m’en douter ... j'aurai dû appeler un membre des AA pour qu’il vienne m’aider… »

Mila soupire, ratatinée sur son siège. Elle a oublié la circulation au dehors. L’habitacle qui empeste à cause d’elle. Elle a oublié son état lamentable. Elle n’oublie pas qu’elle a échoué.

« Ce n’était pas une raison, je sais mais, je te jure que je n’ai pas beaucoup bu… c’est juste qu’étant abstinente depuis quelques semaines, l’alcool m’a assommé rapidement. Ensuite, j’ai craqué. Pété les plombs. Appelle ça comme tu veux. »

Elle tourne enfin le visage en direction d’Andy et continue sa confession

« Je me sens aussi minable à l’extérieur qu’à l’intérieur et j’ai l’impression que jamais ça ne cessera ... que je suis devenue un déchet et je me dégoute ... »

Des larmes finissent de lessiver son visage sans qu’elle ne les essuie. Elle suppose qu’Andy a déjà vu pire.

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Sam 8 Mai - 20:11
Une part de moi sait pertinemment que je vais regretter d’être venu, d’avoir “volé” au secours de cette épave qu’est la blonde installée à mes côtés. Peut-être que si elle était apparue quelques années plus tôt dans ma vie je ne me serais jamais attendri de la sorte sur son cas. Je me suis très certainement ramolli avec le temps, je me redécouvre parfois certaines faiblesses. Celle d’un Andy du passé, un crétin sans cervelle qui n’a fait que des erreurs au cours de sa vie. Rien de ce que j’étais ne me manque…

J’aime me dire que j’ai fait cela pour qu’elle comprenne qu’elle doit m’oublier, mais c’est contre productif. La revoir n’était pas une bonne idée…

Parce qu’elle va croire que je reviendrais encore si elle m’appelle, même si je lui assure que ça ne sera pas le cas. Je sais ce que c’est que de n’avoir personne. Seulement, moi j’ai choisi cette solitude, contraire à elle qui semble la subir en ayant choisi de se soustraire à la réalité. Je ne suis personne pour l’en blâmer, mais je ne veux pas être son ami.

- Je ne veux rien. Ni fleurs, ni chocolats, ni rien d’autre…

Pourquoi dialoguer avec elle ?
C’est évident que c’est une cause perdue !

J’aurai probablement du préciser que je ne souhaite tout simplement aucun remerciement… Je change de direction pour me rendre à Silverlake avec mon colis puant, quand l’odeur se fit justement bien plus forte. Je blêmis alors qu’elle pose ses lèvres sur ma joue, sollicitant la pédale de frein alors que je retiens ma respiration. Je serais bien capable de vomir en raison de son “parfum” putride, mais son geste ne me dégoute pas autant que je l’aurais sincèrement souhaité. Je me décrispe, avoir un accident de la voie publique pour un bisou n’en vaudrait pas la peine, non pas que je tiens à la vie, mais j’ai déjà tant échappé à la prison, je ne voudrais pas y croupir après tout ce que j’ai enduré pour esquiver cette peine.

La prison me conviendrait s’il s’agissait de ces cellules d’isolement strictes, mais je serais certainement dans une de ces prisons surpeuplées avec des gens de ma couleur… Privé de tout moment de solitude, d’intimité, de calme. Je n’ai pas plus de calme à cet instant au volant de cette auto, Mila semble décidée à me raconter des détails sordides de sa vie, probablement persuadée que ça m’intéresse…

À une intersection un feu tricolore m’impose un arrêt, je sais qu’elle pleure sur son siège, mon regard est demeuré rivé sur la route, mais je fini par tourner la tête vers la blonde. Je ne suis pas bon pour remonter le moral, je n’en ai qu’à peine l’envie… Le fait d’en avoir une once d’envie m’anéanti au plus haut point, me révulse au point d’avoir également furieusement envie d’ouvrir la portière et de la jeter sur le trottoir.

- Peut-être que tu devrais… Juste accepté ce que tu es.


C’est ce que j’ai fait, je crois, et ça me donne toujours l’impression d’avoir au moins le contrôle sur ma vie. Accepter n’être qu’une raclure de bidet, ça vous aide à accepter par la suite la solitude ou le fait qu’on vous tabasse dans une rue parce que vous êtes noir. Elle eut se convaincre ne pas être une épave, comme elle veut me convaincre être un homme de bien. Elle se berce d’illusion la petite blonde, c’est ça son problème.

- T’aimes pas ce que t’es, ça te dégoute ? Pourquoi ? Si tu peux rien changer, accepte. C’est plus simple comme ça, nos actions finissent par nous définir un jour ou l’autre. Ça mène nulle part de vouloir se faire passer pour quelqu’un d’autre.

Ça ne me dérange pas d’être un solitaire ennuyeux à mourir, j’ai rien à offrir à personne et j’ai imprimé cette pensée dans mon âme pour ne plus jamais me risquer à m’imaginer pouvoir avoir un jour une vie “normale”. Être la solitude personnifiée me convient. Je tourne de nouveau le regard vers la route après m’être fait klaxonné par le véhicule derrière moi. Je m’oriente dans la ville comme si j’y avais toujours vécu, Silverlake n’est pas long à atteindre et bientôt je serais débarrassé de cette… boule puante ?

Je n’ai aucune idée de comment je me débarrasserais de l’odeur dans l’habitacle une fois partie, aérer ne suffira sans doute pas. Je soupire, hésitant à actionner l’autoradio pour couper court à toutes discussions, mais le bruit de la musique actuelle risque de m’agacer plus qu’autre chose. Je suis venu l’aider, faut que j’assume ma connerie.

-J’suis venu… Parce que tu m’fais un peu penser à moi… Il y a longtemps. J’voulais pas assumer ce que j’étais, ce que j’ai fais… Au point de me retrouver dans aux pires endroits de ce monde, à marcher parmi les héros. J’étais si longtemps un imposteur, mais en acceptant ne rien valoir, on se torture beaucoup moins… J’imagine que j’devrais te dire que ça va s’arranger, mais j’peux pas… T’es une putain d’alcoolique parce que t’es dépressive sans nul doute et t’ira jamais mieux tant que t’acceptera pas que t’es juste malheureuse. On a pas tous un destin merveilleux ou des vies trépignantes, faut bien des faire valoir aux vies “parfaites”. Mais t’as malgré tout une chance, parce que le malheur, c'est rien d’autre… Qu’une émotion... Ça se change. Être un assassin, ça… Ça ne s’effacera jamais.

J’dois être suicidaire d’avouer ainsi mon crime, j’en ai jamais parlé à personne… Elle n’a beau être personne, j’viens d’accomplir ma seconde connerie de la soirée.

J’écrase l'accélérateur, brule le feu rouge, indifférent, n’ayant à l’esprit que la destination qui approche à grands pas. Révélation à double tranchant, ça pourrait tout aussi bien la faire fuir que lui donner du pouvoir sur moi. Mais de quoi est-ce que j’ai peur ?
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Mer 19 Mai - 17:59

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« Non »

La réponse a fusé sans détours.

« Non, je ne veux pas accepter l’épave que je suis devenue. Avant je ne buvais pas donc, je peux ne plus boire. Je vais y arriver, j’en suis convaincue. Je veux changer. J’avais commencé, même si tu n’as pas l’air de me croire, c’est la vérité »

Tout en parlant, elle secoue la tête pour bien appuyer ses dires, mais s’arrête rapidement à cause de l’odeur qu’elle dégage.

« Je pue vraiment »

Elle le savait, mais l’avouer est une autre chose. Mila se demande pourquoi elle tente de convaincre Andy qu’elle est une bonne personne quand lui, lui dit simplement de rester le déchet qu’elle est. Elle le regarde, sidérée qu’il puisse admettre aussi facilement que l’on doit accepter ce que l’on est, même si ces paroles sont nuancées et la suite continue à déstabiliser la blonde. Elle s’apprête à ouvrir la bouche maison chauffeur a décidé de jouer le téméraire, voire, le suicidaire et Mila se cramponne à sa poignée tout en marmonnant

« Dis, je crois que tu es passé au feu rouge... je sais que je ne sens pas très bon et que tu veux vite arriver cependant ce n’est pas une raison pour perdre ton permis ou nous tuer… j’en ai pas forcément l’air, mais je tiens à la vie »

Elle rajoute avec un petit rire nerveux

« Tu peux ralentir s’il te plaît parce que ça me donne envie de vomir ces accélérations... »

L’argument imparable qui fait stopper n’importe qui. Normalement.

Autour d’elle, son quartier se dessine et elle sourit en annonçant

« On est bientôt arrivé »

Mila rêve d’une bonne douche et de passer ses fringues à la machine à laver afin de se débarrasser de cette puanteur qui l’entoure. Elle se dit que c’est vraiment la dernière fois. Qu’elle ne se laissera plus avoir comme une novice. Elle appellera à l’aide si l’envie la reprend de picoler. Exit les bars. Elle n’y remettra pas les pieds de sitôt.

« C’est ici »

Tout en parlant, elle pointe du doigt un petit immeuble blanc dans une rue calme.

« Gare-toi là »

Il y a exceptionnellement de la place.

« Tu montes ? On ne sait jamais, je pourrais faire un malaise ou un truc pire à cause de ce que j’ai bu »

Honnêtement, elle pense qu’elle a tout vomi, ses vêtements sont là pour en témoigner. Ses cheveux aussi. Elle a juste envie de passer un moment avec cet homme taciturne qui vient toujours à son secours.

« S’il te plaît. »

Elle tourne son visage aux couleurs délavées vers le brun et lui adresse un petit sourire.

« Si tu me laisses le temps de me laver et de me changer, je t’invite au resto. Il y a un petit italien dans le quartier qui fait des pâtes sublissimes »

Mila pose sa main sur celle d’Andy et continue

« J’ai vraiment envie de te remercier et puisque tu n’aimes ni les chocolats, ni les fleurs, j’espère que tu aimes la cuisine italienne »

Le silence s’installe dans l’habitacle. La blonde ne veut pas quitter la voiture sans avoir l’assurance que son sauveur va la suivre. Il en serait bien capable de la laisser toute seule sur le trottoir et de filer comme un sauvage. D’un autre côté, il l’a recueilli chez lui alors qu’elle était dans un état pire qu’aujourd’hui.

« Je peux te faire un chocolat chaud si tu veux »

Son sourire s’agrandit tandis qu’elle penche un peu la tête sur le côté.

« Tu crois que mon appartement est dégueulasse, c’est ça ? Dans le même état que moi. Il l’était, il y a plusieurs semaines, mais j’ai pris conscience que ça ne pouvait pas durer et avec l’aide de ma mère, j’ai jeté les bouteilles d’alcool et j’ai tout rangé et nettoyé. J’ai même des plantes vertes »

Elle rit en songeant à ces pauvres plantes qui ont survécu à de longues périodes de sécheresse tandis qu’elle, s’imbibait plus que de raison.

« Tu peux monter, c’est aussi propre que chez toi »

Mila se souvient de ce petit appartement qu’elle avait trouvé charmant et bien rangé lorsque chez elle, ce n’était que chaos et saleté. Cela lui semble bizarrement loin cette période alors qu’il n’en est rien.

« Allez, ne me force pas à te supplier »

Elle joint ses mains comme si elle priait.

« Tu ne le regretteras pas et puis »

La blonde fronce légèrement les sourcils avant de dire

« Je ne sais ce que tu as fait dans la vie, mais, je ne pense pas que tu sois mauvais, ni que tu sois un assassin. Après, il y a aussi la façon de dire les choses qui ne correspond pas à la réalité. Moi aussi je peux dire que je tue mes parents en agissant ainsi. Ou que je me détruis à petit feu. Simple figure de style. »

Même s’il y a un fond de vérité dans ses paroles. L’alcool la détruit et détruit sa famille, mais elle reste seule responsable.

Elle farfouille dans son sac à la recherche de ses clés et pose la main sur la poignée de la portière.

« On y va ? On continuera à parler chez moi »

Elle espère sincèrement qu’il va accepter son invitation. Elle l’aime bien ce grand type taciturne.

Mila habite au 3ᵉ étage, un petit appartement qui n’a plus rien à voir avec ce qu’elle en avait fait après avoir sombré. Elle s’est appliquée avec l’aide de sa mère à effacer les traces de sa descente aux enfers. Elle a changé certains meubles comme le canapé qui n’a pas résisté à ses frasques. Elle a aussi fait pas mal de casse en étant ivre. Ce renouveau lui convient assez et les objets neufs ou chinés qu’elle a dégoté attendent leur nouvelle vie, tout comme elle. Elle a mis des plantes dans toutes les pièces et elle aime ce regain de vie que cela donne à son intérieur.


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Mar 1 Juin - 20:53
J’ai simplement haussé les épaules face à son refus d’accepter ce qu’elle est. Je ne vais pas la convaincre de suivre mon exemple, je ne suis pas un exemple, mais au moins, j’ai arrêté de me torturer. À choisir, je préfère mon option. Elle est persuadée de pouvoir changer, j’ai rarement vu des alcooliques s’en sortir. Pourtant, moi aussi je suis tombé bien bas dans le genre à une époque, seulement… Mon cas est différent. Je m’en persuade, parce que je n’ai pas envie de trouver la moindre similitude avec cette fille. Pourtant, je suis assez seul et sans la moindre occupation puisque j’ai du temps pour venir sortir une andouille pareille de cellule.

- Ouais…


Répondais-je seulement concernant l’odeur.

J’inspire doucement avant de ralentir peu à peu, c’est pas le moment de dérailler. J’ai déjà pris assez de vies comme ça, non ? Finalement l’on arrive devant chez elle, je me stationne rapidement, pensant simplement l’éjecter sur le trottoir et prendre la poudre d’escampette. Qu’est-ce qu’il m’a pris de venir la chercher ? À quoi bon se torturer, ce qui est fait est fait. On ne revient pas en arrière, sinon ce serait trop facile.

- Et alors ?

Rétorquais-je avec une indifférence forcée alors qu’elle joue la carte de la pitié en me signifiant qu’elle pourrait faire un malaise ou une connerie. En quoi serais-je responsable ? « S’il te plaît. » N’importe quelle créature avec un peu de cœur céderait à cette pauvre chose, mais est-ce que j’ai un cœur ? Malheureusement oui, je refuse de le considérer. Mon regard se pose sur la sienne, si livide à côté de ma peau foncée. Le silence pèse alors qu’aucune parole ne me parvint, je ne sais tout simplement pas quoi faire. Elle me fait penser à ce p’tit bibliothécaire, Mong Quelque chose, tenace et qui a réponse à tout… Je devrais peut-être les brancher ensemble ces deux là. J'ai certainement commis une erreur en choisissant de m’installer sur la côte ouest. Les gens y sont trop… Solaires.

Je remonte mon regard vers ses lèvres souriantes alors qu’elle tente de m’appâter avec un chocolat chaud, loin d’être amnésique la petite épave.

- J’ai pas peur de la saleté.

Je supporte sans mal l’odeur qu’elle dégage bien que franchement je m’en passerai, ça n’est rien à côté de celle des cadavres sous le soleil du moyen orient. Je ne crains pas ce que je pourrais voir chez elle, pas après tout ce que j’ai vu en Afghanistan.

J’exhale un soupir en dégageant ma main pour la poser sur la clé et coupe le moteur. Qu’est-ce que j’ai à perdre ? Elle ne croit pas ce que j’ai dit plus tôt, mais est-ce étonnant de la part de la reine du déni ? J’ai tué, au sens littéral. J’ai été complice, j’ai tué dans mon uniforme, j’ai tué en vendant des explosifs en revenant ici… Je ne l’emporterai pas au Paradis.

Nous nous dirigeons vers l’immeuble, direction le troisième étage. Je demeure silencieux, appréciant le calme de la résidence. Elle ouvre la porte et m’invite à l’intérieur, j’y découvre un endroit bien plus agréable que chez moi.

Elle se fout de ma gueule, ne pus-je m’empêcher de songer au souvenir de ses mots concernant mon appartement. J’ignore par quel moyen elle paye son loyer, peut-être en faisant pitié à son proprio, qu’importe… Ça ne me regarde pas.

Mon regard identifie les pièces, les issues, toujours sur le qui-vive, toujours en alerte. Il parait que ça fait partie de mes nouveaux problèmes psychologiques : ça, la dépression, l’incapacité à éprouver de la tendresse, les insomnies, les palpitations, les flashbacks, les pensées paralysantes, l’anxiété… Une anxiété que je masque, que j’enterre, que j’ignore, parce que je ne peux pas être faible je dois rester en alerte… Mais en état d’alerte pour quoi ? Rien ne va me sauter à la gueule aujourd’hui… Je suis en sécurité, c’est terminé la guerre…

- C’est pas si mal, tu as tout ce qu’il te faut ici.

Des meubles, des placards apparemment pleins - pas d’alcools je l’espère malgré tout, un espace sain où elle pourra se reposer.

- Je vais y aller, tu devrais aller te doucher et dormir.

On a jamais dis que je devais rester longtemps, elle voulait que je monte, pour parler, mais le problème, c’est que faire la conversation n’est définitivement pas mon fort. Jacasser, ça entraîne forcément des problèmes comme aborder des sujets gênant du passé. Je pourrais sans aucun doute l’écouter, juste l’écouter… Dans le fond, ça ne me déplairait pas, mais je sais au fond de moi qu’elle ne pourra pas se contenter de ça. Ce ne serait pas réellement une interaction si je ne participais pas.

- Je ne tiens pas vraiment à faire la conversation. Le prends pas pour toi, je… J’suis juste comme ça.

Comme elle est juste une ivrogne.
Encore une chose qui ne peut être changée.

- J’aime pas les gens.

Je ne m’aime pas non plus, mais ça serait bien trop dramatique. Je me contente de la vérité acceptable à mes yeux. J’aime pas les gens, ce qu’ils font, ce qu’ils sont. Je n’ai jamais été heureux avec qui que ce soit, pas même avec moi-même, mais au moins je n’ai plus à souffrir à cause des autres.

- Si j’t’ai aidé l’autre jour, j’imagine que c’était seulement parce que j’venais de me faire tabasser dans un coin de rue, j’étais pas dans mon assiette. C’était pas par sympathie, c’est pas… C’n’est plus le genre de truc que j’fais.

J’ai probablement été sympas un autre époque, mais ça remonte tellement que je ne saurais pas même citer un exemple d’action désintéressé que j’ai pu réaliser auparavant. Clé de voiture en main, mes yeux sombres dardent la silhouette fine de la blondinette pestilentielle.
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Mar 8 Juin - 9:33

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Il y a toujours ce grand sourire qui s’étale sur son visage barbouillé de vieux maquillage. Mila est contente qu’Andy soit venu à son secours malgré tout ce qu’il dit. Il fait le méchant mais, elle sait qu’il est gentil au fond de lui. Peut-être qu’il a simplement oublié qu’il pouvait être une bonne personne. Tout comme elle, elle oublie parfois qu’elle doit vivre et arrêter de se détruire. Elle est sur la bonne voie, même si sa malencontreuse aventure d’hier soir, cela lui semble une éternité, lui prouve qu’elle a encore besoin d’aide et que seule, il se peut qu’elle replonge facilement. Heureusement pour la blonde, les anniversaires ne tombent qu’une fois par an. Elle devrait être tranquille pour un long moment. Du moins, elle l’espère de toutes ses forces.

Elle se met face à Andy, mais pas trop prêt, car elle sait que son odeur est insupportable. Elle-même est à la limite de vomir, c’est dire… elle se balance légèrement d’un pied sur l’autre tandis qu’elle tortille ses mains pour se donner du courage.

« Je veux que tu me promettes de ne pas t’enfuir dès que je serai dans la salle de bain »

C’est la seule chose qui l’effraie. Elle ne veut pas qu’Andy parte. Elle pourrait lui mentir en lui racontant qu’elle a peur de picoler, mais c’est faux. Elle sait qu’elle n’a plus aucune envie de boire. Rien que l’idée lui soulève le cœur ou alors c’est encore cette odeur persistante de gerbe qui semble faire partie d’elle.

« Dans les placards, il y a tout ce qu’il faut pour faire un chocolat chaud... »

Elle tend le bras en arrière pour montrer la cuisine et ses nombreux placards.

« Fais comme chez toi. Tu ouvres et tu regardes afin de dénicher ce dont tu as besoin»

Elle lui sourit tout en parlant. Elle a oublié qu’elle est pathétique avec son visage barbouillé. Un pauvre clown. Malgré cela, ses yeux pétillent, car elle est heureuse de le revoir.

Elle  joint ses mains en prière et redit

« Promis hein. Tu restes là et tu ne te sauves pas. Je fais vite »

Andy n’a rien promis et Mila compte sur un peu de compassion ou mieux, une réelle envie de passer un peu de temps avec elle. Elle lui désigne le canapé, la télé et l’invite, d’un geste muet à s’installer.

« Il n’y a aucune bouteille d’alcool dans l’appartement. J’ai tout jeté et rien racheté »

Elle se dirige vers sa chambre afin de prendre des affaires propres puis, hésite devant la porte de la salle de bain. Elle écoute si aucun bruit de porte que l’on referme ne lui arrive aux oreilles. Rien. Andy semble toujours être dans le salon. Elle n’a pas d’autre choix que d’espérer qu’il soit là lorsqu’elle reviendra dans la pièce.

Ici aussi, il y a une profusion de plantes dont elle prend soin. Elle s’est rendu compte que prendre soin d’autres personnes ou plantes l’aide à mieux prendre soin d’elle. Son reflet dans le miroir la stoppe dans son élan et elle écarquille les yeux, dépitée par son allure. S’approche du miroir et murmure

« Ma pauvre fille, comment veux-tu que ce garçon ne prenne pas ses jambes à son cou avec la tête que tu as »

Quiconque de sensé l’aurait laissé en plan et surtout pas fait monter dans une voiture.
Tout en se déshabillant, ses pensées suivent leur progression. Elle regrette de s’être crue forte et capable d’entrer dans un bar sans en ressortir ivre. On l’a prévenu aux AA mais, elle s’est crue plus forte que les autres. Joli résultat…

Elle jette rapidement tous ses vêtements dans la machine à laver et s’empresse de mettre un cycle en route afin que cette horrible odeur dégage rapidement de ses narines tout en soupirant. Après un bon démaquillage et un bon brossage de dents, elle file sous la douche. Son haleine mentholée est bien plus agréable que celle qui s’échappait de sa bouche un moment plus tôt. L’eau chaude exhale malheureusement les mauvaises odeurs, les développant et les multipliant dans le petit espace de douche et Mila se dépêche de s’enduire de savon. L’odeur d’agrumes envahit peu à peu la pièce tandis que celle plus âcre du vomi s’estompe. Elle se rince et s’occupe de ses cheveux avant de revenir se laver. Dans ces cas-là, elle se lave deux fois afin de bien se débarrasser de la puanteur incrustée dans les pores de sa peau. Elle aurait bien fait un masque tout en pressant dans sa baignoire, mais l’image d’Andy s’impose à elle et la blonde se dit qu’il est impoli de laisser son invité seul trop longtemps. Elle se doute aussi qu’il va préférer la voir comme ça et surtout que son odeur ne lui fera plus faire la grimace.

Simplement vêtue d’un t-shirt et d’un jean, elle brosse ses cheveux, se regarde dans le miroir, mais décide de ne pas se maquiller. Un homme qui l’a vu ivre, souillée et le visage recouvert de tout et n’importe quoi peut supporter de la voir au naturel. Un petit rire s’échappe tandis qu’elle songe qu’il est fort possible qu’il ne la reconnaisse pas. Quelques gouttes d’eau viennent imprégner le col de son t-shirt mais, Mila n’en a rien à faire. Elles sécheront. D’un pas rapide, elle retourne au salon tout en se demandant si elle va y retrouver le brun et lance, soulagée.

« Ça va, je n’ai pas été trop longue ? Tu as trouvé tout ce dont tu avais besoin ? »

Elle se dirige vers son sac à main, farfouille et en ressort un petit jeton qu’elle vient brandir sous le nez du brun.

« Regarde, je n’ai pas menti, je vais aux alcooliques anonymes »

Mila fait tourner la petite médaille entre ses doigts, assez fière d’elle malgré sa rechute. Se jurant de ne plus recommencer.

« Si tu préfères, je t’invite petit-déjeuner à l’extérieur. Il y a un petit endroit assez sympa dans la rue où tu peux manger, mais aussi boire et lire. Un concept très sympathique. Il y a beaucoup de familles les dimanches matins qui viennent pour des brunchs … sauf si tu as honte qu’on te voie avec moi... ce que je comprendrais ...  »

Dans le quartier, tout le monde sait ce qu’elle est et le pourquoi n’excuse pas tout. Heureusement, les gens sont sympas et personne ne lui a jamais fermé sa porte, même si les voisins étaient à deux doigts de demander son expulsion.

« Ils ont des pâtisseries françaises faites par un pâtissier français, je peux en faire livrer si cela te tente. Ça serait ma façon de te remercier »

un grand sourire barre son visage avant qu’elle ne rajoute, espiègle

« J’ai la dalle aussi... »

Pas besoin de préciser qu’elle a l’estomac vide depuis quelques heures. D'ailleurs un gargouillis se fait entendre tandis qu’elle éclate de rire

« Tu vois, je suis affamée. On commande quoi ? »

Sur le réfrigérateur de la cuisine, elle prend un flyer tout écorné qu’elle tend au brun.

«  À toi l’honneur, tu es mon invité et si on reste ici, on pourra parler tranquillement. Tu m'as dit des choses étranges la dernière fois, mais vu mon état, je n'étais pas en mesure de réfléchir. Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux »

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Dim 27 Juin - 17:28
Exaspéré je m’installe sur une chaise, parce que prendre place dans le canapé ou un fauteuil serait presque un message comme quoi je me sentirais confortable ici. Je ne me sens pas à ma place, pas une seule seconde. Cet apparemment bien décoré me rappelle les living-rooms de certains hôtels où je suis obligé de me rendre régulièrement pour mon travail. Je la laisse s’échapper en direction de la salle de bain, je n’ai rien promis, mais je reste là, sans raison. Les jambes cassées par la journée éreintante, par cette nuit écourtée à cause de cette blonde et la journée de demain que mon cerveau anticipe malgré moi.

On ne peut pas dire que j’aime ma vie.
Je la subis depuis tellement longtemps.

Je ne chercherais pas dans ses placards, ni pour me restaurer, ni pour vérifier qu’elle ne me ment pas. Les alcooliques ne laissent pas trainer leurs bouteilles dans les placards. Je ne suis pas légitime pour fouiller dans sa vie, pour chercher la faille. J’aimerais juste qu’elle s’endorme après sa douche, que je puisse seulement me satisfaire de l’avoir mise en sécurité, au moins quelques heures, peut-être jours… Ça me donnera le sentiment d’avoir été moins nul que je n’ai pu l’être jusque-là dans ma vie.

Je sors mon cellulaire pour organiser mon agenda. Celui-ci est rempli de choses que je dois faire, de rendez-vous à honorer, rien qui ne me concerne moi. Uniquement ceux que j’assiste, parce que ma vie sert désormais à cela, à faire en sorte que celle des autres roulent parfaitement. Des vies superficielles que je méprise.

Un moment de répit qui me fait du bien.
Pas une seconde je ne pense à Mila…
Aux raisons qui me poussent à l’aider.

Lorsque j’entend la porte de la salle de bain s’ouvrir, je referme l’écran de mon cellulaire afin d’éviter toutes questions me concernant. M’occuper de la vie des autres, supporter cette alcoolique… Des passes temps pour n’être qu’au second plan de mon existence.

Je ne répond toujours pas, l’observant farfouiller dans son sac pour brandir un jeton. Je connais bien ces petites pastilles qui vous font croire que vous allez vous en sortir. En revoir une me donne la nausée tandis qu’elle en semble particulièrement fière.

- Range-là, sinon tu vas la perdre.

Lorsqu’elle me parle de petit déjeuner, je réalise l’heure qu’il est désormais et ne peux voir qu’une sorte d’échappatoire avec un : je dois aller travailler, même un dimanche.

Je n’ai pas vraiment l’occasion d’en placer une concernant le repas que nous allons prendre, elle enchaîne sans cesse, comment un petit bout de femme peut être aussi nerveux ?

- Je n’ai rien dis d’étrange.

Coupais-je en lui arrachant presque le flyer des mains, un poil irrité par ce que je pensais être oublié à présent. Je sais que ça m’arrive de divaguer, surtout quand je dors - si je parviens à m’endormir. Que l’on me mette sous le nez que j’ai un problème a le don de m’agacer, je ne veux de la pitié de personne.

- Je n’ai pas honte d’être vu avec toi, je me fiche de l’avis des gens et je ne crois pas que les gens te prêtent suffisamment attention pour penser quoi que ce soit.

Je travaille avec des “stars” tous les jours, des gens qui pensent que le monde tourne autour d’eux, moi je suis un invisible. Mila fait partie de cette catégorie, qu’elle le veuille ou non.

- On y va.

C’est non négociable.

Je ne suis pas quelqu’un qui écoute souvent ses envies, je me nourris par nécessité. Sur papier, difficile de savoir si tel ou tel plat sera consistant ou nutritif. Je m’alimente pour être en forme, pour ingérer les calories suffisante au fonctionnement de mon corps. Je ne m’enthousiasme en rien face à la nourriture (note de l’auteur : là je me dis que ce perso passe à côté de sa vie mais genre... TELLEMENT !). Et l’idée d’être “tranquille” afin de jaser de ce que j’aurai pu dire ne m’enchante guère.

Je prend les devant en me levant et me dirigeant vers la porte que j’ouvre, je me souviens parfaitement du chemin de la sortie et le prouve bien. Une fois dans la rue, je cherche du regard l’enseigne correspondante, puis accepte finalement de me laisser guider par Mila.

Une fois dans le petit commerce, je sens malgré tout quelques regards peser sur notre duo. Est-ce dû à la réputation de la jeune femme ? Le fait que nous venons d’entrer donc sommes naturellement observé ? Ou parce que nous sommes un duo aux coloris (et joie de vivre…) à l’extrême opposé ? Peut-être tout cela à la fois…

C’est rapidement notre tour.

- Bonjour, je vais prendre un macchiato.

Histoire d'enfin se réveiller en douceur.

- Et un cinnamol roll.

Des choix corrects en étant financièrement abordable, non pas qu’elle fasse encore clodo à mes yeux après avoir été témoin de la qualité de son logement, mais ça ne signifie pas pour autant que ses finances se portent bien.

Je la laisse donc m’inviter comme convenu, une fois nos commandes réalisées et déposées sur un plateau, je me charge de le transporter (sait-on jamais qu’elle ait la tremblotte…) jusqu’à une table un peu isolée sur laquelle nous nous installons.

- J’espère qu’à présent c’est terminé ces histoires de remerciements.


Soupirais-je malgré tout avec la naissance d’un sourire au coin des lèvres, observant ce qu’elle a décidé de manger pour sa part. Pas que ça m’intéresser, mais je n’ai aucune idée de quelle conversation entretenir avec elle. Les gens me parlent d’eux même naturellement, alors j’imagine que ça ne va pas tarder à venir, bavarde comme elle est.


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Ven 9 Juil - 17:01

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Un sourire ourle ses lèvres. Elle est contente d’être là, aux côtés d’Andy. Elle lorgne avec envie sur ce que le brun à commander et lorsque vient son tour, elle demande

« Un latte macchiato, un cinnamon roll, une assiette de fruits, du bacon et des œufs brouillés »

Mila regarde la serveuse préparer sa commande et rajoute rapidement

« Et des toasts aussi s’il vous plaît. Pas trop grillés et du fromage aussi. Ça ... »
De l’index, elle pointe de fins copeaux de parmesan. Elle est certaine qu’ils doivent fondre dans la bouche. Elle lorgne sur une part de cheesecake, tout soyeux, tout blanc comme un nuage, mais trouve que ce ne serait pas raisonnable alors elle se tourne vers Andy et rajoute, plus bas

« Je déteste lorsqu’ils sont brûlés. Ce goût de cramer dans la bouche...berk »

La blonde accompagne sa remarque d’une petite grimace avant de payer et de laisser à Andy le soin de porter le plateau jusqu’à un endroit libre et tranquille. Les petites tables rondes en fer, de toutes les couleurs donnent un air de fête à l’endroit. Elles sont dépareillées, tout comme les chaises qui les entourent. Sur certaines, des coussins aux couleurs éclatantes. Il y a aussi des plantes et des fleurs qui assurent un petit côté nature. La décoration est faite de bric et de broc. Un joyeux bazar organisé. Tout ce que Mila adore. Une fois attablée devant son festin, Mila se dit qu’elle a peut-être eu les yeux plus gros que le ventre, mais il est vrai qu’elle est affamée. Elle se dit aussi qu’Andy l’aidera forcément à finir. Au pire des cas, elle demandera un doggy bag.
Face à elle, elle place sa tasse de latte, puis, elle ordonne le reste de façon à ce qu’Andy puisse piocher lui aussi. D’ailleurs, elle n’hésite pas à le lui dire. Le garçon n’a pas l’air timide mais, il est renfermé. Un peu trop au goût de la blonde. Rowan aussi l’était au début. Renfrogné et taciturne et avec elle, rien. Juste adorable. Elle ne désespère pas d’effectuer le même miracle sur le brun, quoiqu’il ait l’air plus coriace.

« Si quelque chose te tente, vas-y, sers-toi. Tu n’as pas pris grand-chose pour un gars de ta taille. Je comprends pourquoi tu n’es pas très épais »

Elle ne précise pas qu’elle a l’estomac vide et les yeux plus gros que le ventre. En conclusion, elle ne mangera pas tout ce qu’elle a commandé. Elle en boit une gorgée de latte tout en cherchant ce par quoi, elle pourrait bien commencer. Elle pioche dans son assiette d’œufs brouillés. Délicieux. Ensuite, elle enchaîne par une tranche de bacon grillée à point. Croustillante comme il faut. Puis, quelques fraises bien juteuses avant de mordre dans sa brioche à la cannelle. Là, elle ferme les yeux et à l’impression d’être transportée au paradis.  
De temps en temps, elle fait signe à Andy avec le bout de sa fourchette pour l’encourager à venir se servir.

« C’est nettement meilleur que la nourriture que l’on sert dans les avions. Incomparable même »

Son rire arrive comme pour lui donner raison. Elle ne se souvient pas de ce qu’elle lui a dit la concernant alors, elle lâche « Je suis hôtesse de l’air » avant de replonger piocher dans son assiette de fruits et d’avouer, un peu honteuse « Je ne me rappelle plus ce que j’ai bien pu te raconter. Désolée. »

Elle avance le buste au-dessus de la table et rajoute, encore plus bas « c’est à cause de l’alcool. Je me souviens de certaines choses, ne me demandes pas pourquoi et pas d’autres »

Ses épaules se haussent en un geste de résignation qui dit tout son désarroi d’avoir des pans entiers de son existence engloutis par l’absorption d’alcool. Même si ce ne sont pas les moments les plus glorieux de son existence, elle aimerait bien savoir ce qu’elle en a fait.

« Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »

Elle fronce légèrement les sourcils en essayant de se souvenir si Andy lui a déjà parlé de sa vie. La seule chose dont elle se souvient, c’est cet aveu qu’il lui a fait d’avoir tué quelqu’un. Elle ne sait pas si elle doit mettre ce souvenir dans les cases ‘esprit alcoolisé’ ou ‘délires alcoolisés ». Elle  a un doute quant à la véracité des propos du brun. Ce ne serait pas la première fois qu’elle croirait quelque chose qui serait tout droit sorti de son imagination. Soudain, elle se demande si ce grand gars taciturne et toujours d’une humeur indéfinissable ne serait pas … tueur à gages. Il doit y en avoir aussi dans la vraie vie. Ils ne sont pas tous dans les films.  Et cela corroborerait ce qu’il lui a dit, ou qu’elle croit avoir entendu.

Elle se rapproche encore une fois et souffle afin que personne d’autre ne l’entende

« Tu es tueur à gage ? Je dis ça par rapport à ce que tu m’as raconté… enfin, ce que j’ai cru comprendre… avec l’alcool, l’esprit nous joue parfois des tours »

Un petit rire gêné ponctue ses paroles avant qu’elle ne rajoute

« ça ne changera rien entre nous tant que tu n’es pas là pour me liquider »

Son rire a cessé et une moue interrogative a pris place sur son visage. Sa fourchette est restée en l’air dans l’attente de la réponse. Les œufs brouillés piqués au bout penchent dangereusement du côté où ils vont tomber. Elle fouille dans sa mémoire à la recherche d’un souvenir. Quelque chose qui la rassure sur l’occupation d’Andy, mais rien ne vient. Le néant.

Elle agite sa fourchette ce qui a pour effet d’envoyer un peu d’œufs sur Andy et le sol. Elle écarquille les yeux et s’excuse rapidement tout en attrapant une serviette en papier afin de nettoyer les dégâts occasionnés, étalant un peu plus les œufs sur le haut du brun.

« Je suis maladroite, désolée. »

Mila trouve que, à jeun ou ivre, elle a un don pour provoquer les catastrophes. C’est sûr, entre ses actes et les idioties qu’elle raconte, plus jamais il ne voudra la revoir, la prenant pour une folle irrécupérable et ce n’est pas elle qui lui donnera tort. Comment peut-elle penser qu’il tue des gens ? … étrange façon de le remercier d’être là pour la secourir.


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