be equal to your ambitions (lynnon 1)

Un air de musique classique en fond sonore, je cherche à retrouver un certain calme après ma séance de sport. Il n’est que sept heures du matin, et, comme à mn habitude, je n’ai fermé l’oeil que trois heures cette nuit. Je ne me plains pas de cette ‘faculté’, elle me permet d’avoir plus de temps pour faire les choses. Que ce soit pour le travail ou pour mes activités personnelles. Faire un footing au lever du soleil quasiment tous les matins, avant même que la plupart des gens soient éveillés, c’est un vrai privilège. Aujourd’hui est un jour important, je vais rencontrer une potentielle future étoile montante. On m’a beaucoup parlé d’elle. Une certaine Lennon. Lennon Newman. Son avenir dans le monde du sport est presque tout tracé, elle a un potentiel inégalé. Je sais que je ne dois pas perdre de temps, mais je dois aussi évaluer ses capacités. Il n’est pas question pour moi de perdre du temps avec quelqu’un qui n’est pas apte à tenir sur la longueur. Le chemin professionnel, qu’il soit dans le sport ou toute autre discipline, demeure difficile. Il faut un mental d’acier. Si elle ne l’a pas mais que je sens qu’elle peut aller loin, alors je ferai peut-être un effort pour l’aider à aller plus loin. Mon travail, c’est surtout de trouver des contrats à mes sportifs, pour leur permettre de se faire connaître, et devenir riches, être vus, entendus. Il y a beaucoup de boulot derrière, qu’on se le dise. Mais parfois ça vaut le coup. Je me suis fourvoyée quelques fois avant d’en arriver à la notoriété que j’ai aujourd’hui. Los Angeles est un terrain vaste, il y a beaucoup de pierres à tailler pour en faire des diamants. Mais si cette Lennon pouvait être déjà un diamant brut, ça m’aiderait pas mal. J’ai autre chose à faire que de tailler un cul de bouteille pour lui donner l’illusion d’être une émeraude. J’ai assez donné.
J’enfile un tailleur sur mesure, de ceux que j’aime le plus. Une jupe crayon, un chemisier en soie de la couleur de mes yeux, et une paire d’escarpins de marque. Avec cette allure, personne ne pourrait imaginer que je puisse m’occuper de sportifs. La plupart des agents de la concurrence ont un style vestimentaire plus décontracté, et c’est ans aucun doute ce qui me démarque d’eux. On me voit, et c’est ce qui réside comme étant mon plus grand atout. Au premier abord, en tout cas. Juste ce qu’il faut pour attirer l’attention et pouvoir entrer n’importe où.
Il est huit heures tapantes lorsque je pénètre dans le club de boxe où Lennon s’entraîne. Je me suis renseignée sur elle, j’ai de très bons informateurs. Je sais déjà sur quelle corde je pourrai jouer, et je ne vais pas m’en priver. Pour le moment un peu à l’écart, je sais pourtant que le claquement de mes talons ont déjà attiré les regards. Mais chacun continue son entraînement sans flancher. Sur le ring, un coach donne les directives à la brunette qui, munie de ses gants, souffle en enchaînant les mouvements avec précision. Mon regard dévie un instant sur ses muscles étirés, luisants. Elle n’est pas là que depuis quelques minutes. J’attends qu’elle prenne une pause, et son coach lui fait un signe de menton, me désignant vaguement. Je m’approche alors qu’elle descend du ring, et lui adresse un fin sourire. « Lennon Newman… » Je lui tends alors une main professionnelle et enchaîne sans tarder. « Lynn McKinnon. Je suis agent sportif. J’ai beaucoup entendu parler de toi. J’avais envie de découvrir un peu ton univers.. » Autant commencer en douceur.

Tu es là depuis plus d’une heure et ton coach Andrew est particulièrement en forme aujourd’hui. Il te pousse et ce dès les premiers instants. Il change un peu vos habitudes, te surprend, te bouscule dans tes retranchements. La surprise passée, tu embrasses ce changement et donnes tout. Ton jeu de jambes s’adapte, tes mouvements trouvent leur fluidité, leur tempo et surtout, leur force. Les coups tombent. Tu sens ton coeur s’accélérer dans ta poitrine et l’adrénaline en découlant est une drogue dont tu te délectes.

A la pause, Andrew te tend ta gourde d’eau et, d’un signe du menton, t’indique  le coin opposé de la salle. Tu enlèves tes gants, te rinces les mains sans ôter tes bandes de protections et ton regard se tourne. Il tombe nez à nez avec silhouette ne se fondant absolument pas dans le décors. Grande, fine, tailleurs, talons, … Ton esprit a du mal à comprendre la vision t’étant offerte. Tu avales plusieurs longues et grosses gorgées d’eau avant de souffler un coup et de descendre du ring à la rencontre de l’inconnue avançant de manière très assurée vers toi. Un fin sourire se colle sur le visage atypique de l’invitée alors que tu remarques aussitôt le regard hypnotique qu’elle possède. « Lennon Newman… » Tu hoche positivement. Elle te tend la main que tu observes une seconde avant de la serrer. « Lynn McKinnon. Je suis agent sportif. J’ai beaucoup entendu parler de toi. J’avais envie de découvrir un peu ton univers. » Une certaine surprise doit se lire sur ton visage en cet instant, mais elle n’entrave en rien le sourire que tu décroches. “Enchantée. Et … bienvenue au club.” Tu tentes de recroiser le regard d’Andrew afin de déceler s’il était au courant de cette visite ou non mais il semble avoir rejoint les vestiaires ou avoir été faire un tour dehors. “J’avoue être un peu surprise de cette visite. Plutôt flattée mais … je pensais les agents intéressés par de bien plus jeunes recrues.” Tu connaissais plutôt bien la routine. En Argentine, ta lignée s’était faite un nom. Ton père avant toi, tes oncles, et avant de quitter le pays, tu avais toi-même déjà attiré l’oeil de recruteurs. Tu avais signé quelques contrats et ton avenir semblait plutôt bien tracé. Malheureusement, ton arrivée aux USA avait changé la donne. Tu avais du recommencé à zéro, tu t’étais même quelque peu diversifiée et - surtout - les années passant, tu avais fini par faire une croix sur l’idée d’être un jour officiellement représentée. Tu te débrouillais comme tu pouvais. Tu avais un bon coach, de bons liens dans le milieu et tu avais droit à de bons combats. Mais tu savais que sans finance et sans équipe derrière ta carrière, celle-ci ne pourrait pas vraiment décoller davantage. Le destin avait-il finalement décidé de t'offrir un petit cadeau ? Si tel était le cas, rien que l'emballage était des plus attrayants ...