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Gravestone try to call my bones (Cameron)

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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Jeu 25 Fév - 19:03
Ce n’est pas la première fois que je mets les pieds ici, probablement pas la dernière. Quand je suis arrivé à Los Angeles, je savait qu’il y avait un homme que je devais retrouver. Un type de bien avec lequel j’ai été en formation militaire, un des rares souvenirs de l’armée. Quand j’ai décidé de devenir démineur, je pensais que ça me ferait prendre de la valeur aux yeux des autres, qu’on me laisserait enfin tranquille. C’était juste un rêve, une idée. L’enfer n’a cessé que lorsque j’eus frôlé la mort. Quand j’y ai échappé pour je ne sais quelle raison. Le hasard, la chance, le karma. On peut appeller ça comme on veut, moi j’appelle là la porte de sortie. L’opportunité d’enfin en finir avec cette part de ma vie.

C’est ce que j’ai cru. Car les spectres de mes années de service à l’étanger m’on suivit, ils ont dérobé mes nuits de sommeil et ma sérénité.

Seulement, j’ai appris la nouvelle. Cet homme, cet ami est mort.
Il est un souvenir de plus.

Régulièrement je me rend sur sa tombe, en silence. Je maudis ce connard qui a eut l’idée stupide de passer l’arme à gauche. Je me dis qu’ils doit manquer à beaucoup de monde, alors que si moi j’étais là, couché sous ce monticule de terre… Personne ne s’en soucierait, personne ne me regretterait ou aurait de belles histoires à dire à mon sujet. Je pourrais sans nul doute renverser la vapeur, j’ai encore toute la vie devant moi pour devenir quelqu’un.

Je ne dis rien, parce que ça serait stupide de jaser avec une pierre, mais j’fixe son nom, j’fixe cette injustice de plus. Je me demande seulement ce qu’il dirait s’il me voyait là, j’me demande s’il me jugerait pour tout ce que j’ai fais après l’armée. Je dois oublier l’armée, aller de l’avant, passer à autre chose. Plus facile à dire qu’à faire.

C’est une ombre qui se dessine sous mes pieds, grandit et m’englouti. Un type bien plus barraqué que moi vient de me rejoindre. Je pensais qu’il allait passer son chemin, mais il s’est arrêté. J’ai tourné la tête, plissé les yeux sous les rayons du soleil. Les années se sont envolées et pourtant, j’ai l’impression que c’était hier. Est-ce un fantôme de plus ? Ça ne serait pas la première fois que je pars en vrille…

- Evans ?

Parce qu’on ne s’appelait pas vraiment par nos prénoms, un truc de militaire. Je peine à y croire, j’ai une part de peur qui me tord les viscères, la peur de déconner à nouveau. Je lutte, je lutte, mais est-ce que ce n’est pas encore la psychiatrie qui m’attend ?

C’est peut-être un mec qui lui ressemble vachement, mais en même temps, c’est logique qu’il soit là. Il est probablement plus légitime de venir se lamenter devant cette tombe. Oui s’il est vraiment réel, il faut que j’essaye de ne pas avoir l’air complètement taré, faire semblant d’aller bien c’est encore un truc que je suis capable de faire.

- Merde alors, comment c’est possible qu’on se retrouve là…


Tous les trois, où presque.

Je suis bien trop en état de sidération pour dire quelque chose de sensé, pour éprouver une certaine joie, ça fait trop longtemps que j’ai oublié ce que ça fait d’être heureux, d’avoir un ami tout simplement.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Jeu 25 Fév - 20:41
Encore une journée à passer à L.A sans mon meilleur ami et ses blagues douteuses. Malgré la douleur d’avoir perdu cet être cher toujours présente dans mon cœur, je commence à m’y habituer un peu. Je n’oublierai jamais Mitch. C’était devenu un frère pour moi et le perdre fut une épreuve tellement difficile. Mais je remonte la pente lentement, mais surement. Surtout grâce à la psy que ma merveilleuse fiancé à trouver. Cette psy est vraiment bonne. Je ne pensais pas finir par avoir hâte à nos rendez-vous. C’est assez surprenant en fait. Grâce à elle, j’ai fait d’énorme pas en avant. Je fais moins de cauchemar et, depuis peu, je dors bien plus souvent dans notre lit avec Anna. Qu’est-ce que ça fait du bien de se réveiller le matin en pouvant la serrer contre moi. Ou encore de me réveiller d’un cauchemar grâce à ses caresses et sa voix, puis revenir dans la réalité grâce à ses baisers. J’ai bien fait d’écouter Anna et d’être aller voir une psy en plus des réunions d’ancien militaires. La psy m’aide bien plus. Surtout avec mon deuil pour Mitch et celui pour ma carrière. Étrangement, en fait ce n’est pas vraiment étrange, en tout cas. Le deuil de ma carrière est tellement plus facile que celui de Mitch. En même temps, être soldat, même si j’adorais pouvoir protéger et servir mon pays, ça apportait tellement de points négatifs que je me concentre sur ce que je peux avoir maintenant et c’est bien plus facile. Alors que la perte de mon meilleur ami, ça, il n’y a pas de points positifs auxquels se raccrocher. C’est un grand vide dans ma vie qui ne pourra jamais être à nouveau remplis. Personne ne pourra remplacer Mitch. Il était unique autant en tant que personne que dans ma vie. Ma psy me dit qu’avec le temps, la douleur sera plus facilement supportable. Elle sera toujours là, mais moins présente dans le quotidien. Et je commence à la croire. Quoique la douleur revient plus forte depuis le début décembre, mais elle m’a tellement répété souvent que certaines périodes au cours de l’année seront plus difficiles que d’autres, comme Noël. Et c’est vraiment le cas. Qu’on soit à L.A ou en mission, Noël était toujours spécial. À L.A, parce qu’on était en famille. En mission, parce qu’on faisait toujours quelque chose de spécial avec l’unité pour souligner cette période et s’apporter un petit peu de bonheur alors qu’on était loin de nos familles. Et là, c’est le premier noël que je ne pourrais pas fêter avec mon frère de cœur et d’arme. Je vais être avec ma famille, je le sais avec certitude cette année, mais elle ne sera pas complète puisque Mitch ne sera pas là. Mais nous serons tout de même quatre autour de la table puisque mon cousin est avec nous et je ne veux pas que son Noël soit teinté de ma tristesse, déjà qu’il ne pourra pas être avec son père. Il mérite un joyeux Noël, tout comme je le mérite.

Nous sommes maintenant à quelques jours de Noël et j’ai vraiment besoin de voir et parler avec Mitch. Bon, je ne pourrai pas le voir, je vais juste voir sa tombe et je ne pourrais pas réellement lui parler, mais ça ne change rien. Le temps que je passe sur sa tombe me fait vraiment du bien. Je n’arrêterai pas tant que ça me fait du bien. Cependant, je ne m’attendais pas à voir déjà quelqu’un devant cette dernière. Il n’y a jamais personne techniquement. Son frère et sa sœur en sont même pas venu à son enterrement parce que c’était trop loin de chez eux alors ça ne peut pas être eux qui viennent après presque neuf mois. Non, ça ne ressemble pas à son frère. Ça peut être qui alors ? Notre unité est déjà repartie en mission alors ça ne peut être aucun d’eux. C’est lorsqu’il s’adresse à moi que je le reconnais. Je ne m’attendais tellement pas à le voir là !

- Blightaskadi ! Je suis content de te revoir !

Je m’exclame en le reconnaissant. Je finis même de m’approcher pour le serrer dans mes bras faisant attention au bouquet de fleurs que je tiens dans ma main totalement valide. Je suis toujours content de revoir un ancien collègue, surtout lorsque ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, comme Bligh’ et moi. Bon, en fait, c’était plutôt un ami de Mitch qu’un de mes amis, mais ça ne change pas le fait que je l’appréciais tout de même. Après tout, si Mitch le considérait comme un de ses amis, ça veut dire qu’il était un homme bon.

- C’est la que repose mon meilleur ami alors ce n’était qu’une question de temps avant qu’on se croise ici. Mitch aurait adoré te revoir, j’en suis certain.

Je rajoute avec un petit sourire triste alors que mon regard dérive vers la tombe un instant. Qu’est-ce que j’aurais aimé qu’on se retrouve tous les trois réellement ensemble. J’aurais pu embarrasser Mitch devant Bligh’ avec des anecdotes de son adolescence autour d’une bière et on aurait rit comme des imbéciles.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Jeu 25 Fév - 20:47
Revoir cet homme ici, c’est comme faire un bond dans le temps, dans le passé que je tente d’oublier. Des années cruelles à l’armée, en engagement forcé. J’ai fait une connerie dans ma jeunesse c’est vrai, mais avec du recul, j’aurais préféré être un ex-taulard plutôt qu’un vétéran. Evans c’était mon opposé. Le mec était dans son élément à l’armée, comme s’il vivait sa meilleure vie. Lui et son meilleur ami que je connaissais bien plus qu’Evans. Son ami qui est désormais sous terre, parce que la meilleure vie dans l’armée ça peut aussi subitement se terminer par la mort. Une mort souvent violente et choquante. Mitch  réussi à se faire péter la gueule, j’lui en ai tellement voulu d’avoir été aussi con. Mais ça fini par passer ça aussi, on accepte tout au bout d’un certain temps. C’est bizarre l’humain. Un animal au sommet de la chaine de l’absurdité.

Je me crispe un peu lorsqu’il me prend dans ses bras, n’ayant jamais été un gars particulièrement tactile, ça m’arrive de mal y réagir depuis… Depuis l’armée, depuis la psychiatrie. Mais pas de pétage de plomb en vue, je me détends, posant aussi ma main sur son épaule. Mes émotions sont anesthésiées depuis si longtemps, habitué à engloutir ma peine pour éviter de ressentir. Est-ce que je suis content de le revoir ?

J’en sais rien… Peut-être.
Chose certaine : je me sens soulagé qu’il soit là. En vie.

Sa réponse est loin d’être absurde, sa présence ici ne devrait pas me surprendre, c’est bien l’inverse qui est étonnant. J’ai été pris par surprise, parce que j’essaie d’oublier le passé, mais en même temps, je suis ici… Si seulement les choses avaient un sens.

- Je suis heureux de te voir, et j’aurais aimé le revoir également.


Répondais-je avec le même sourire triste. On doit dire des conneries comme quoi, il a fait son devoir, foutaises. Juste une vie foutue en l’air à cause de la connerie humaine.

Mon regard sombre sonde le baraqué, il a l’air en forme physique, mais faut pas se fier aux apparence, même avec un molosse comme celui-ci. Je pose alors la question qui me brûle les lèvres malgré moi, malgré mon envie de m’en foutre. Je ne peux pas. Être insensible et je m’en-foutiste n’est pas aussi facile que ça en a l’air.

- Toujours engagé ?

J’imaginais assez mal Evans arrêter l’armée, peut-être la mort de son ami l’a motivé à lâcher l’affaire, qu’en sais-je ? Je sais que j’encoure de me voir retourner la question, j’ai pas l’intention de lui dire la vérité, lui dire que j’ai tourné cinglé.

À mon tour je recentre mon regard sur la tombe de notre ami commun.

-  Je ne peux pas m’empêcher de me demander si ça en valait la peine.


De mon point de vue, clairement pas. Mais qu’en penserais Mitch lui même ? Finalement, c’est ça le plus important, peut-être qu’Evans saura apporter une réponse à cette question qui me pèse. Peut-être que c’est ce qu’il aurait voulu, même si personne ne veut vraiment mourir à moins d’avoir des graves problèmes psychologiques…
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Ven 5 Mar - 17:34
Je sais que certains militaires de mon unité ou de d’autres unités habitent à L.A, mais je n’en avais pas vraiment croisé. Du moins, pas de ceux que je connaissais. Pas depuis les funéraires de Mitch. Alors je suis vraiment content de voir Bligh’, même si nous n’étions pas les plus proches lorsqu’on se côtoyait dans l’armée. Mitch était le plus sociale de nous deux. Il se faisait des amis tellement facilement. Moi aussi, mais c’était plus de surface. Pour moi, porter l’uniforme, c’était quelque chose de réellement important alors quand je le portais, j’étais sérieux, trop sérieux selon Mitch. Je laissais donc Mitch faire le clown pour amuser les autres gars lorsqu’on avait un temps de calme en mission. Moi, je restais concentré sur ce qui nous entourait. Je voulais monter les échelons de l’armée tandis que Mitch le faisait que parce que c’était une suite logique. On se complétait bien, c’est pour ça que c’était mon meilleur ami, mon frère de cœur. On s’entendait si bien. Il me manque tellement, c’est fou. Je serais prêt à faire presque n’importe quoi pour qu’il revienne dans ce monde. Malheureusement, c’est impossible et je vais continuer à parler à une pierre tombale comme un débile encore longtemps. Mais aujourd’hui, il y a Bligh’. Aujourd’hui, c’est légèrement différent de d’habitude parce qu’il y a quelqu’un d’autre et ça me fait du bien de voir que je ne suis pas le seul à venir voir Mitch. Je n’étais pas le seul dans sa vie qui s’inquiétait pour lui malgré ce qu’il pensait de son vivant. C’est pour ça que je ne peux m’empêcher de le saluer d’un câlin, Mitch m’a réellement contaminé. Je réalise à peine qu’il se crispe à mon contact et je mets ça sur le coup de la surprise.

Je lui affirme que je suis content de le revoir avant de lui dire la raison du pourquoi je me trouve dans un cimetière, un bouquet de fleurs à la main. Après tout, pour quelle autre raison je serais dans un cimetière ? Pour voir ma mère et mon père, en effet. Mais, eux, Bligh’ ne les connait pas, donc ce n’est pas vraiment pertinent en ce moment.

Je hoche doucement la tête à ses paroles lorsqu’il m’affirme qu’il aurait aimé le revoir également.

- Je suis sûr que s’il peut nous voir qu’il est content de voir une autre personne venir le voir ici, lui qui pensait que ma famille et moi étions les seuls à l’apprécier, qu’on était les seules personnes à se préoccuper de lui. Il me frapperait à te dire ça, mais il était quand même triste lorsque tu as quitté notre escadron et qu’on avait plus de nouvelles.

J’en profite pour dire ce genre de chose sans avoir peur de recevoir un coup puisque Mitch n’est plus en état de le faire. Quoique, juste pour le ravoir à mes côtés, je serais prêt à ravoir l’épaule en vrac à cause de ses coups lorsque je le fais passer pour faible, comme il le disait si bien.

Et voilà la question à cent milles. La question que tout le monde pose à un militaire lorsqu’il le croise en dehors d’une base militaire. La question qui me déchire le cœur à chaque fois parce qu’elle me ramène au jour où j’ai vu Mitch mourir. Je secoue légèrement la tête négativement avant de répondre de vive voix.

- Non, j’ai perdu un certain pourcentage de capacité de ma main lorsque la mine qui a tué Mitch est venu éclatée ma main. J’aurais pu rester dans les bureaux, mais… je n’aurais pas supporté voir les autres partir en mission alors que je restais entre quatre murs alors je suis rentré définitivement pour le plus grand plaisir de ma fiancé et de ma sœur.

En parlant, je lui montre ma main en parti invalide et raide malgré la rééducation que je fais, même si elle s’améliore. Je vais rester avec des limites, c’est certain, mais je pourrais l’utiliser à nouveau presque comme si rien ne s’était passé. Je parle limite avec un voix sans émotion, ma psy dit que c’est parce que je veux me distancier de la douleur qui se rattache à ce moment de ma vie et je la crois. Après tout, c’est surement l’une des pires journées de ma vie alors je voudrais juste l’oublier et arrêter de la revivre la nuit.

- Mais, sinon toi ? Tu as disparu où ? Mitch aurait vraiment aimé savoir.

Je demande en pointant la tombe d’un mouvement de tête. Puis, mon regard reste bloquer sur son nom. Malgré les mois qui sont passés, j’ai encore de la difficulté à croire qu’il est mort et que plus jamais je le verrai. Les paroles de Blightaskadi me font soupirer avant que je ne hausse les épaules.

- Je me demande la même chose un million de fois par jour. Autant les autres pertes qu’on a eues, j’arrivais à me dire qu’elles n’avaient pas été vaines parce que notre mission avait été une réussite, mais là… J’avais déjà perdu des hommes quelques jours avant et, dans ce champs de mine, d’autres dont Mitch en plus de ma main sans qu’on puisse terminer notre mission… Je n’ai pas réussi à trouver un bon plan d’action pour éviter ces pertes et qu’on la réussisse, tout ça parce que ma tête était aussi à L.A… Je me sens responsable de sa mort et je la trouve tellement injuste. Il n’aurait pas dû mourir. On aurait dû réussir notre mission, comme toutes les autres et la fêter une fois en permission avec ma fiancé et ma sœur, comme d’habitude…

Et un nouveau soupire se fait entendre alors que j’essaie de contenir l’émotion qui monte en moi. Repenser à cette période est tellement dure que les larmes montent trop facilement à mon goût.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Ven 12 Mar - 19:48
Evans et moi n’avons pas la même vision de l’armée, le même vécu. Ce qui est normal, chaque individu est unique en son genre, mais à je m’efforce de faire abstraction de cette frontière qui nous sépare. J’ai fait une croix sur ce passé - du moins j’essaie - pourtant, je suis là. Je ne suis pas venu voir Evans, voir un mort est plus simple. Il ne réagit pas, il n’a pas de mots pour me contrarier, il est juste là, à pourrir sous terre… Ce qui nous attend tous un jour, une perspective qui étrangement m’apaise…

Parler avec Evans c’est différent, il soulève des bribes de mon passé que je cherche depuis si longtemps à esquiver, à éradiquer de ma mémoire. La présence de Cameron me renvoie à la solitude, au fait que oui, il aurait été préférable que je me trouve coucher là à la place de Mitch. Ce n’est pas comme si on pouvait choisir ce genre de chose, mais si on le pouvait, je m’étendrais dans ce trou de terre pour toujours. J’écoute Cameron, ses paroles n’ont aucun sens à mes yeux, car je ne crois en aucun dieu, que je ne crois pas que Mitch puisse nous voir, c’est bien mieux ainsi. J’imagine que les morts seraient furieux de voir un fantôme comme moi gâcher sa vie en ne la vivant tout simplement pas.

Un léger rictus s’étire sur mes lèvres alors qu’il m’annonce que ma présence ai pu manquer à Mitch. Pourtant, je suis un individu particulièrement détestable : froid et éteint. Personne n’apprécie vraiment ma présence, c’est ce que je me persuade. Evans est venu mettre un grand uppercut dans mon idée que je me fais de la manière dont les autres me perçoivent. Peut-être étais-je pas aussi déprimant à “l’époque de Mitch”.

Apprendre qu’Evans est sorti estropié de l’armée renforce mon amertume envers le militarisme, ces conneries de guerres… Je laisse ça aux autres. J’observe sa main qui semble malgré tout pas trop amochée, disons que cela aurait pu être pire. Je peux sentir les émotions à travers ses mots, les émotions sont des choses que je ne me permets que très peu désormais. Et moi… Forcement, cette question allait tomber…

Je n’ai pas répondu, lui demandant si cela en valait la peine, cette main esquintée, la mort de Mitch. Un détournement de sujet qui semble faire son effet alors que mon regard s’égare sur les gravures de la pierre tombale. Écouter me semble plus simple que de m’ouvrir, quelque part j’ai envie d’admirer Cameron pour sa capacité à me livrer son ressenti. Je ne sais même plus ce que je ressens vis-à-vis de tout ça, ni ce que je suis censé ressentir, afin de faire semblant… Je darde le blond de mes iris noires alors qu’il s’accable de la mort de Mitch. Je devrais lui dire quelque chose de doux, de rassurant, lui dire que ce n’est pas de sa faute, qu’il a fait de son mieux, mais les mots m’échappent :

- Tu es bien naïf de croire que tu aurais pu changer quelque chose.


Un champ de mines, ça me connait. Quand une explose, elle n’est que rarement seule. Ne reste qu’à serrer les fesses et prier pour ne pas être trop près de l’une d’entre elles.

Je réalise trop tard la dureté de mes propos, je me racle la gorge. Après tout, ne devrais-je pas agir ainsi ? Comme je le fais toujours, c’est-à-dire comme un gros connard insensible ? Si je le dégoute, j’aurais la garantie qu’il passera son chemin, qu’il m’oubliera une fois hors de ce cimetière. Faire fuir les gens autour de moi, c’est une des choses que je sais le mieux faire, n’ayant pour seule compagnie la solitude. Et alors que je le regarde, je peux voir les larmes poindre dans son regard clair, Cameron a perdu beaucoup en une journée… Je ne connaitrais sans doute jamais cette sensation, jamais je n’aurais cette douleur viscérale à la mort d’un autre être vivant, parce que je laisse plus personne entrer dans ma vie, me trouvant bien trop toxique pour qui que ce soit.

- Désolé…

Désolé d’être devenu aussi froid que la pierre qui nous fait face.

Ça reste malgré tout impressionnant de voir un homme comme Cameron au bord des larmes, je n’ai cependant pas la force de faire preuve d’empathie au point de le prendre dans mes bras ou juste poser sur son épaule une main rassurante.

-  Chacun faisait de son mieux, toi y compris.


C’est la phrase la plus compatissante que je pu formuler, sans avoir la sensation de passer pour un hypocrite après ma première réaction. Fêter une mission n’a jamais été quelque chose que j’ai compris, je n’ai jamais été à ma place dans l’armée. J’ai essayé malgré moi de me rendre utile, me fichant de me faire sauter la tronche en me spécialisant dans les explosifs. Mitch aussi avait fait ce choix là…

- Félicitations pour tes fiançailles.

J’imagine que c’est ce que l’on dit quand quelqu’un vous parle de la femme de sa vie à deux reprises en moins de trois minutes. Moi aussi j’ai peut-être pensé me marier un jour, avant l’armée, avant de tout gâcher. Je ne l’envisage plus une seule seconde. J’ai reculé d’un pas, parce qu’il a plus sa place ici que moi.

- Je suis arrivé récemment en ville, je me souvenais qu’il était d’ici. J’ai rapidement appris qu’il était mort, alors je suis venu ici, mais je ne pense pas que je l’aurai salué s’il était encore vivant.


Parce que cela aurait signifié interférer dans sa vie…
Et il n’arrive rien de bon à mon contact.

- Il faut que t’ailles de l’avant.

C’est ce que j’aurais dit à Mitch si je l’avais rencontré en vie, pour qu’il ne s’attarde pas sur un connard comme moi qui ne veut même pas aller mieux. Ce conseil vu et revu, je le donne à Cameron avant de m’effacer davantage d’un autre pas en arrière puis de me retourner vers la ville dans l’optique de m’y noyer, de disparaitre en redevenant introuvable.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Mar 6 Avr - 21:19
Je ne m’attendais pas à revoir Andy un jour, mais j’étais content. Pourquoi ? Simplement parce que ça me faisait une personne de plus avec qui partager des souvenirs de Mitch, en particulier sur des moments dans l’armée. Ça me faisait du bien de parler de lui. J’aime parler de lui. C’est comme s’il continuait d’être encore à mes côtés, même s’il est sous la terre en réalité. Me souvenir de lui apaise un peu la douleur de sa perte. Je suis content de le revoir, même si je crois voir qu’il n’est pas aussi à l’aise que moi en ce moment, mais c’est tout de même logique non ? Après tout, il a disparu des radars, il y a un moment, sans qu’on sache où il est et, aujourd’hui, je le retrouve ici, sur la tombe de Mitch. C’est normal qu’il ne soit pas à l’aise. Il doit bien se dire qu’il dérange alors que pas du tout ! Au contraire, je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul qui vient le voir ici. C’est rassurant de dire que je ne suis pas le seul pour qui Mitch manque.

Bien vite, la conversation tourne sur mon engagement dans l’armée. Alors, je lui explique que j’ai perdu un certain pourcentage de capacité dans ma main avec l’explosion qui a couté la vie de Mitch et que je ne voulais pas rester dans des bureaux alors j’ai pris ma retraite. Seule solution pour que je puisse retrouver quelque chose que j’allais aimer faire dans le but de continuer à gagner ma vie. Puis, rentrer pour de bon, c’était une très bonne chose aussi puisque ça voulait dire qu’on allait pouvoir enfin vivre les trois dans la même maison tout le temps.

Voyant qu’il esquivait ma question, j’ai laissé couler. Après tout, s’il détournait la question, c’était surement pour une bonne raison. Puis, ce n’est que partie remise. Bon, c’est vrai que le sujet de conversation maintenant était loin d’être des plus agréable, mais tout de même inévitable. Et bien sûr, l’émotion monte et je maudis les larmes qui pointent le bout de leur nez. Je ne peux pas toujours être sans émotion lorsque je parle de cet évènement faut croire, même si j’aimerais bien, ça serait moins douloureux. Alors que j’essayais de contenir mes larmes, ne voulant pas fondre en larme devant Andy, je suis pris de surprise par les paroles de ce dernier. Je ne m’attendais pas à une réplique si cru, mais j’aime bien. C’est bien le premier à ne pas prendre des pincettes pour me dire ce genre de vérité. Tous mes proches ont fait de leur mieux pour atténuer cette pensée, tout en étant des plus délicat, comme si j’étais un être fragile. Même ma psy est du genre à aller doucement. Donc, ça fait tout de même du bien t’entendre ce genre de paroles dites de cette façon. Alors, malgré les larmes toujours plus ou moins présentes dans mes yeux, un petit sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Je balaye d’une main son désolé puisqu’il n’y a pas à l’être. Ça fait toujours du bien de se faire brasser la cage, même si ça ne nous enlève pas pour autant ce genre de pensées de la tête en une seule fois.

- Tu n’as pas à l’être. Tu es bien le premier à me dire ça de façon si cru, ça fait du bien de ne pas se sentir comme un être fragile qu’il faut protéger à tout prix.

Je lui fais un sourire un peu plus grand pour bien appuyer mes mots, puis je hoche la tête à ses paroles. On fait tous de son mieux, même si j’aurais aimé faire plus pour au moins sauver la vie à Mitch et, au mieux, à plus de mes hommes. J’aurais aimé réussir à mettre de côté ce qui se passait à L.A avec Selena pour réussir cette mission comme toutes les autres. Mais on ne peut pas changer le passé.

- J’essaie de m’en convaincre chaque jour…

Je rajoute tout de même avec un petit sourire pincé. Puis, lorsqu’il me félicite pour mes fiançailles, un sourire en coin remplace celui pincé.

- Merci. J’ai bien hâte qu’elle devienne ma femme depuis le temps qu’on est fiancé.

Je dis avec amusement. Maintenant que je suis retraité de l’armée, on pourra se concentrer sur cette étape de notre vie. Un beau grand mariage avec ma belle Anna dans sa grande robe blanche de princesse. J’ai vraiment hâte. Rapidement, je le vois se reculer d’un pas, ce qui me fait froncer les sourcils en me tournant un peu plus vers lui. Qu’est-ce qu’il fait ?

- Tu n’aurais pas eu le choix parce qu’il ne t’aurait pas laissé te défiler de la sorte s’il t’avait vu.

Dis-je en haussant les épaules amusé. J’étais certain que Mitch aurait fait ça. Je le connaissais très bien pour en être convaincu. À son conseil, je hoche à nouveau la tête pour affirmer que j’étais en accord avec lui. Mais bien vite, je le vois vouloir partir, comme ça sans un au revoir. N’étant pas d’accord avec ça, je lui attrape le poignet pour l’arrêter et le retenir et ce même si c’est avec ma main blessée et qu’elle m’élançait présentement.

- Oui, il faut que j’ailles de l’avant, mais ça ne veut pas dire que je veux oublier ma vie d’avant. Je vais continuer de venir ici et je vais continuer de parler de Mitch. Et, surtout, je vais continuer à parler avec des gens que j’ai rencontré de l’armée, comme toi. Pas besoin de fuir.

Après un temps d’arrêt et d’avoir relâcher son poignet, je reprends la parole.

- Tu veux venir boire une bière chez moi ? Shadow serait heureux de voir de nouvelles personnes, puis je sais que Mitch voulait te présenter à son chien. C’était comme son enfant.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Dim 18 Avr - 16:54
On ne peut pas dire que cette rencontre me rende particulièrement confortable, je sais que j’ai provoqué le destin en venant ici, mais il y avait qu’une infime chance pour que je tombe sur Cameron ce jour-là. Rien ne garanti qu’il aurait été là, si j’étais venu la veille. C’est un peu un signe, mais mon esprit refuse quelque peu de le vivre ainsi. Il lutte contre mes souvenirs qui menacent de me paralyser en me submergeant d’un instant à l’autre. Parfois je perds encore les pédales, alors je m’efforce d’avoir une humeur constante, une vie aussi routinière que possible. Je me dis qu’en répétant les mêmes gestes, je ne laisse pas de place à l’inconnu, je ne peux pas me laisser prendre par surprise. Au fond de moi, j’ai continuellement peur de péter les plombs, de me retrouver à nouveau en psychiatrie.

J’esquisse un faible sourire lorsqu’il me dit que les gens le considèrent comme une chose fragile alors que je me suis excusé d’être aussi “brutal” dans ma franchise. Je ne connais pas vraiment ça, être surprotégé. Certes, Mitch m’a protégé à l’armée, c’est le seul qui ait eu cette manière d’être avec moi alors que j’encaissais la maltraitance de mes “camarades”. Je ne garde décidément que si peu de souvenirs positifs de l’armée.

- J’imagine…

Non en fait, j’imagine assez mal. Les relations durables ne sont pas faites pour moi, j’estime être un trop mauvais parti pour me mettre en couple avec qui que ce soit… On sait ce qui est arrivé à la dernière personne avec qui j’étais. Oui, ça remonte énormément, mais j’estime que c’est le meilleur choix désormais. Nous ne sommes pas tous fais pour une vie de famille, femme, enfants, chien…

Je sais que Cameron est loin d’être un imbécile, il sait que filer à l’anglaise me trotte à l’esprit, alors il me fit savoir que Mitch ne m’aurait jamais laissé filé. Je me crispe alors qu’il m’attrape le poignet, de quel droit est-ce qu’il me touche. Je respire douloureusement pour ne pas réagir de manière brutale et démesurée. Montrer aux gens que je vais mal n’est pas envisageable, je dois montrer que j’ai le contrôle, même si c’est complètement faux.

- Je ne fuis pas.


Pestais-je presque férocement malgré moi, soulagé qu’il me relâche. Quand on me contraint de la sorte, j’serais capable de rentrer dans le lard de bien plus gros que moi, en l’occurrence Evans. Je ferais certainement pas le poids, mais je ne peux pas me contenir, je suis une bombe prête à exploser.

J’aimerais lui dire que je n’ai pas le temps de le suivre, me débarrasser de sa présence, je ne sais pas si je pourrais supporter d’être enfermé à son domicile. Puis je réalise que tout le monde ne vit pas dans un cave comme moi, que je ne suis pas un animal et qu’il n’y a aucune raison de psychoter. Je retrouve doucement mon calme.

- D’accord, mais je ne peux pas rester longtemps et je ne veux pas déranger, on peut se programmer ça pour une autre fois ou se poser vite fait en terrasse si tu veux.

C’est vrai que Mitch m’avait beaucoup parlé de Shadow, je n’ai jamais eu de bestiole, ni chez mes parents, ni jamais. Je n’ai jamais été fan des animaux, pourtant il parait qu’il y a beaucoup de choses positives à vivre en compagnie d’un animal, que c’est un calme, une présence. Mais je me vois pas avoir la responsabilité d’un autre vivant, encore moins considérer un animal comme mon enfant. Pas le genre de la maison comme je dirais.

En principe je ne bois pas d’alcool, mais j’ai pas envie de me faire charrier pour ça, je me rend bien compte que je m’écrase comme je le faisais à l’armée. Tout ça pour être de nouveau ce pauvre mec paumé qui fait c’qu’on lui demande pour ne pas avoir plus de problèmes. Pourtant, on est loin des camps militaire. Aller de l’avant, c’est pas évident pour tout l’monde, faire semblant est toujours plus aisé.

- Il doit être vieux son cab… Chien.

Insulter Shadow de cabot risque de mal passer… Enfin si on se pose en terrasse, je n’aurais pas l’occasion de le voir, les animaux ne sont pas très fans de ma personne en général.

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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Jeu 13 Mai - 3:12
Je vois bien qu’Andy n’est pas très à l’aise présentement pourtant… je ne veux pas le laisser partir comme ça. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Je sais juste que j’ai cette envie de ne pas le voir fuir. Dans l’armée, je n’ai pas eu beaucoup d’occasion pour lui parler et me rapprocher de lui. Alors lorsque Mitch m’a parlé vaguement de ce qu’il subissait sans que je ne voie rien, je m’en suis voulu. Après tout, j’étais quand même haut gradé alors j’aurais surement pu faire quelque chose pour lui, pour l’aider. Mais, non, je n’ai rien vu. Heureusement que Mitch était là pour lui. Alors, est-ce pour ça que je veux tant ne pas le voir fuir présentement ? Pour continuer ce que mon meilleur ami a fait pour lui avant de mourir ? Ça pourrait être logique. Et voilà que je raisonne comme ma psy. Génial! Notez le sarcasme.

En plus, j’aime beaucoup sa façon cash de dire les choses. Ça fait changement de mon entourage et je lui fais savoir pour qu’il ne se sente pas coupable de l’avoir été justement. Après tout, après avoir passer autant de temps dans l’armée où on se faisait gueuler des ordres, se retrouver face à son entourage qui est aux petits soins avec toi… c’est vraiment déstabilisant. Alors oui, j’adore son franc parler.

En comprenant qu’il veut filer, je lui dis que Mitch ne l’aurait jamais laissé filer et, de cette façon, je sous-entends que je compte bien ne pas le laisser partir comme ça. C’est pour ça qu’un petit rire franchit mes lèvres lorsqu’il me déclare froidement qu’il ne fuit pas alors que je relâche son bras.

- T’en es sur ? Parce que c’est loin d’être l’impression que tu donnes présentement. Moi je ne veux que discuter avec toi, c’est tout. Tu as été ami avec Mitch alors oui je veux te connaitre plus.

Je lui explique doucement, un petit sourire ses lèvres. Je sais qu’il n’est pas bien dans cette situation, mais je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi il semble vouloir garder cette distance entre nous ? On a partagé un ami qui est maintenant décédé et j’aimerais tellement parler de Mitch avec lui, avec de nouvelles personnes qui le connaissaient. J’aime parler de mon meilleur ami, ça me prouve qu’il a été vivant à un moment donné. Alors, oui, je lui propose de venir chez moi, boire une bière ou n’importe quoi d’autre. Je pourrais même lui présenter Shadow, Mitch n’a pas eu le temps de le faire. Oui, je lui propose de venir, même s’il ne semble pas à l’aise avec ma présence. Qui ne tente rien n’a rien après tout, non ?

- Tu resteras le temps que tu veux, puis tu ne dérangeras pas puisque c’est moi qui t’invite. Si on va à une terrasse, tu pourras pas rencontrer Shadow, mais si tu préfères que ce soit une autre fois, y’a pas de problème. On a juste à échanger nos numéros et on pourra planifier ça un autre moment donné. Avec ma fiancée, on avait prévu de faire un barbecue en hommage à Mitch bientôt, tu pourrais venir ? Il n’y aura pas grand monde, seulement quelques amis à Mitch et moi.

Je n’aurais peut-être pas dû lui lancer autant de propositions comme ça d’un coup, mais… il est trop tard maintenant alors autant assumé. Puis, je ne voulais pas qu’il se sente obligé de venir aujourd’hui alors j’espère qu’avec ses propositions, il va se sentir plus à l’aise de venir, même si c’est un autre jour.

- Il est à la retraite lui aussi, mais parce qu’il est sourd d’une oreille et pas vraiment à cause de son âge. Bon, il a quand même 8 ans maintenant, donc oui il est quand même vieux, mais encore pleins d’énergie.

Un grand sourire accompagné mes paroles puisque c’est toujours comme ça lorsque je parle de Shadow. On pourrait presque croire que je parle de mon enfant et… c’est un peu le cas en fait.
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Gravestone try to call my bones (Cameron)
Lun 31 Mai - 20:44
Cameron n’est pas le genre de mec qu’on mène en bateau, il sait décrypter le langage corporel, comme bon nombre de bons militaires… Il sait que je ne suis pas à l’aise, mais je devine qu’il ignore pourquoi. Je souhaite que cela reste ainsi, c’est à moi de faire l’effort d’être suffisamment sociable pour qu’il se contente de penser que je ne suis tout simplement plus vraiment à l’aise avec le passé. Le passé nous construit, malgré nous. Il nous détruit aussi. Je me suis saboté.

J’ignore si Mitch lui a parlé de certains détails, du mal être que j’éprouvais à l’époque, des coups que je subissais bien trop souvent. Je sais me défendre, mais seul contre plusieurs, parfois ça devient impossible. Je me disais que je méritais sans doute ce traitement, j’ai psychoté parfois le soir, me disant qu’ils savaient ce que j’avais fait… Ou ce que je n’avais pas fait…. J’étais jeune, c'est vrai, j’aimais cette fille, j’aurai dû la protéger, j’aurais dû empêcher mon meilleur ami de l’époque de lui faire du mal, de la tuer. J’aurai du savoir, au lieu de ça, j’ai essayé de l’aider lui, de le couvrir, de cacher la vérité. J’aurai pu plonger à cause de lui, j’aurai dû. Je n’ai jamais été un héros comme tous ces mecs, comme Mitch ou Cameron.

- C’était il y a longtemps, je ne suis probablement plus le même gars que Mitch a connu à l’époque.

Il veut me connaitre, je ne suis qu’un fantôme. Je ne serais pas même capable de faire semblant d’être celui que j’étais, car malgré ce que je subissais, j’avais envie de vivre puisque je cherchais à m’en sortir. On ne peut plus vraiment dire que ce soit le cas, aujourd’hui je me laisse vivre, en mode automatique, je me laisse porté par ce métier qui m’horripile et me contente de subvenir à mes besoins primaires.

Une terrasse, échanger nos numéros tout ça pour voir un clébard, un barbecue avec plein de militaires ? Je ne sais pas laquelle de ses propositions est la plus horrifique.

- Si tu n’habite pas trop loin, ça pourrait le faire.

Lui disais-je après avoir consulté ma montre, courir après le temps n’est pas mon genre, mon nouveau métier me l’impose. Souvent je regrette l’époque où je ne travaillais que pour moi-même, mais cela m’a causé quelques problèmes qui m’ont forcé à quitter l’Ohio et à faire profil bas. Ni bon pour faire le bien ou le mal.

- Je dois t’avouer que je ne suis pas très à mon aise avec… Les gens.

Bien que ça ne ressemble pas à un scoop au vu de mon comportement jusqu’à maintenant, mais ne pas être particulièrement sociable n’est pas un crime dans ce pays. Au Canada, peut-être davantage...

- C’était déjà plutôt le cas à l’époque, ça ne s’est pas vraiment arrangé. J’imagine que c’est dans mon tempérament d’être ainsi.

Il faut croire que ma propre compagnie me suffit.
Ou est la seule que je supporte.

J’esquisse un sourire, un peu forcé, mais malgré tout sincère. Je suis encore capable de rire de moi, du médiocre être humain que je suis devenu.

- Mais pour tout dire, je ne serais pas contre le fait d’entendre un tas d’histoires embarrassantes concernant Mitch.

Parce que ça évitera de parler de moi. Si on ne peut pas rire des morts, il n’avaient qu’à vivre assez longtemps pour nous en empêcher. Cette pensée m’amuse malgré tout, je me doute qu’en tant que meilleur ami, il doit connaitre d’autres facettes de Mitch. Personne ne me connait comme Cameron doit connaitre son ami, alors je me doute que les gens n’auront pas grand-chose à dire sur moi, mis à part que j’étais ennuyeux à mourir. Toujours mieux que l’étiquette d’assassin ou poseur de bombes.


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