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Des retrouvailles tant attendues. | Eli

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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Dim 21 Fév - 9:20

L’arrivée à Los Angeles ne c’était pas forcément passée comme Achille l’aurait souhaité. Il s’était imaginé bon nombre de scénarii, le plus importantes dans ces chimères, c’était qu’il retrouvait les beaux yeux d’Elijah et qu’il lui révélait ses sentiments dormants pour lui et qu’ils finissaient par se rapprocher. Il ne se serait jamais douté qu’il finirait dans un hôpital psychiatrique sous la contrainte de sa communauté. Il était conscient que son état mental n’était pas au beau fixe. Mais il ne se pensait pas aussi malade psychiquement pour devoir séjourner dans ce genre d’établissement. Et pourtant, il l’avait fait. Pas facile à vivre quand vous avez toujours voulu vous montrer fort, avec les épaules solides et une bonne humeur sans faille. Mais parfois, il fallait se rendre à l’évidence.

La sortie fut tout aussi difficile. Le jeune homme savait parfaitement qu’il n’était pas totalement guéri. Mais la voie était tracée à présent et il s’était promis de tout faire pour ne pas replonger dans les travers de sa vie d’avant. Pour cela, il le savait, il fallait qu’il retrouver l’unique amour de sa vie, Eli’. Il avait donc fait des recherches et rapidement, il avait réussi à trouver sa trace. Il enseignant à l’université de la ville. Le beau garçon était à présent professeur de cinéma. Un bien joli métier aux yeux d’Ash, la transmission d’un savoir était le plus important dans la vie d’un être humain, il en était persuadé.

Aujourd’hui, le jeune gitan avait pris la décision d’aller à la rencontre de son joli blondinet. Il ne savait pas forcément où se trouvait son bureau et puis, lorsqu’il arriva devant la faculté, il fut étonné de voir à quel point elle était immense. Il n’avait donc pas d’autre choix que de se rendre à l’accueil pour savoir où se diriger pour pouvoir se plonger dans les yeux de son ami. Par chance, la femme occupant le poste de standardiste fut charmante. Il s’était présenté comme un ancien étudiant du professeur et elle lui avait donc indiqué le chemin à suivre pour se rendre à son bureau. Achille n’avait aucune certitude sur sa présence ou non à l’université. Il espérait que la chance mais également les astres étaient de son côté.

Une fois en face de la fameuse porte, qui lui indiqua rapidement qu’il était arrivé au bon endroit grâce au petit écriteau, il prit une profonde inspiration et toqua. Une fois l’invitation à entrer, il ouvrit la porte, le cœur battant la chamade et le souffle légèrement court. Il avait peur à présent, peur de la réaction d’Eli’. Après tout, il pouvait très bien ne pas vouloir le voir. Une fois la porte refermée derrière lui, il ouvrit timidement la bouche.

– Bonjour, je suis à la recherche du professeur Holtz. Je crois être au bon endroit. J’étais impatient de le retrouver.

Achille fit son plus beau sourire, espérant que son ami n’avait aucune rancœur pour lui. Leur histoire avait été bien plus forte que ce qu’il n’avait voulu montrer. Et encore aujourd’hui, être là, en face de lui, cela lui procurait tout un tas d’émotions. Lorsqu’il posa ses yeux sur son doux visage, le doute s’envola, il était toujours amoureux de lui.

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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Dim 21 Fév - 19:50
Mon séjour à la neige en compagnie de Riley s’était déroulé à merveille. Mieux encore que je l’eusse espéré. Plus que jamais j’étais conscient de l’attraction qu’il exerçait sur moi, ne cessant d’emballer mon cœur dès que je l’apercevais même de loin. Il était si simple de rire avec lui, de le serrer dans mes bras que ce soit pour le consoler ou par simple tendresse à son égard. Nous n’avions (presque) plus de tabous l’un pour l’autre et cette sensation était transcendante. Dans un tel contexte, le voir assister à mes cours en amphithéâtre sans pouvoir l’approcher ni même lui adresser la parole relevait de la torture. Heureusement, j’arrivais parfois à lui glisser un sourire quand tous les autres étaient penchés sur leurs notes ou focalisés sur le métrage que je diffusais. Là, en cette fin de journée, je n’avais qu’une hâte : recevoir son message m’informant qu’il avait également terminé sa journée. Pas que nous allions nous voir ni quoique ce soit, juste pour le plaisir de voir son prénom apparaître sur mon écran. D’ailleurs, j’avais profité de notre week-end pour capturer quelques clichés de lui, un faisant apparaître un dès qu’il me contactait. Dès que sa bouille illuminait mon téléphone, il m’était impossible d’effacer le large sourire s’installant sur ma face.

Tristement, je ressentais toujours cette honte insupportable dès que je songeais au nombre de fois où j’avais ressenti le désir de m’emparer de ses lèvres. Je ne l’avais pas fait… rien que d’y avoir pensé me mettait mal à l’aise. Pourtant j’avais tant envie de lâcher prise et d’envoyer balader toutes mes réserves ! Pourquoi ne pas me libérer une bonne fois pour toute de cette peur de ne pas suivre le schéma sentimental traditionnel ? Je m’étais débarrassé de mes parents sur bien des plans depuis une éternité mais là… ça coinçait encore un peu. Avaient-ils fait de moi un homophobe ? Non. Impossible. Je ne ressentais ni haine ni incompréhension envers eux. Je peinais juste à faire le premier pas et à m’engager avec un individu du même sexe. Néanmoins, cette résistance faiblissait, se fissurant drastiquement depuis le réveillon de Noël. À y réfléchir, ce n’était pas dans le feu de l’action que je représentais la pire menace envers mes propres désirs mais bel et bien quand j’étais seul, comme maintenant, à faire tourner mes neurones à outrance. Si seulement je pouvais arrêter de cogiter ! Au fond, j’étais persuadé qu’une fois lancé tout ça serait derrière moi. Il ne me resterait plus qu’à profiter et à nous bâtir un avenir car Dieu sait que je le souhaitais !

Bien sûr, je n’avais pas anticipé que nous rencontrerions davantage d’obstacles sur ce chemin déjà ardu. Quand j’entendis frapper à ma porte, je répondis une vague invitation à entrer tant j’étais distrait. C’est pour ça – et car je n’y étais absolument pas préparé – qu’il me fallut plusieurs secondes avant de comprendre à qui j’avais affaire. D’abord, ce fut sa voix qui me fit froncer les sourcils puis poser mes billes claires sur son visage. Celle dernière semblait autant familière qu’elle était un écho d’un passé disparu depuis longtemps. Puis je décrivis le faciès. La peau un peu halée, des yeux sombres, un sourire blanc éclatant jusqu’aux oreilles, un charme atypique… Je dus avoir l’air idiot, la bouche entrouverte et le choc écrit en large et en travers dans le regard. Silencieux, je finis par avoir un déclic qui me fit bondir sur mes jambes avant de m’approcher de lui pour le serrer contre moi. Ce que je ressentais exactement ? Aucune idée. C’était une cacophonie pas possible là-dedans ! Joie, tendresse, colère, trouble… Une main dans sa nuque et la seconde dans son dos, mes paupières demeuraient ouvertes tandis que je gagnais du temps avant d’avoir à prendre la parole. Même son odeur restait la même, me replongeant dix ans en arrière.

- Qu’est-ce que… tu fais là ? lui demandais-je sans avoir encore pris la peine de m’éloigner. Que dire d’autre ? Je ne pensais jamais te revoir…
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Mar 2 Mar - 11:21
Au fur et à mesure qu’Achille avant, plus il se rapprochait de son but et plus il stressait. Il n’avait jamais ressenti pareil sentiment. Il devait l’avouer, il n’y avait qu’avec Elijah qu’il avait pu découvrir toute une palette de sentiments. Autrement, il était toujours resté dans des ressentis basiques et qui n’avaient pas eu le don d’emballer son petit cœur. Le blondinet avait un pouvoir mystique sur lui, il en était conscient. Il était finalement totalement à sa merci. Il en était conscient et cela lui faisait peur. C’était très certainement pour cette raison qu’il avait fait ce séjour en hôpital psychiatrique. Il devait dire définitivement ce qu’il avait sur le cœur pour pouvoir se délivrer un peu de cette emprise. Peut-être que finalement tout serait pire, mais il devait se délester de ce poids.

Plus facile à dire qu’à faire direz-vous. En tout cas, son pouls c’était accéléré en arrivant à l’accueil de l’université. Le souffle court, les lèvres sèches, la bouche légèrement pâteuses et puis, la transpiration légèrement visible sur son front et ses tempes. Comment pouvait-il se rendre autant malade face à ces retrouvailles. Il avait pris quelques minutes avant de toquer, soufflant à plusieurs reprises pour retrouver une contenance et faire en sorte de ne pas paraître trop éprouvé par son arrivée dans son bureau. Une fois une certaine contenance retrouvée, il avait toqué et était entré une fois l’invitation entendue. Le gitan se posait tout un tas de questions face à la réaction de son ami.

Il eut rapidement sa réponse. Le beau blond s’était levé pour le prendre dans ses bras. Une étreinte chaleureuse et emplie d’émotions. Une étreinte agréable et tellement forte. Le cœur du jeune amérindien se mit à battre à un rythme éfreiné. Sentir les mains de son ami sur lui, lui procura un effet indescriptible, il n’aurait jamais imaginé pouvoir ressentir ça. Il fallait tout de même garder une certaine contenance, ne pas se laisser dicter par les réactions de son corps. Ce serait tout de même étrange… Achille l’écouta attentivement. Il pouvait sentir la surprise et une émotion certaine dans la voie d’Elijah.

– Tu as toujours été dans un petit coin de ma tête et dernièrement j’ai eu envie de te revoir. Alors je t’ai cherché et j’ai finalement trouvé ta trace.

Ses mains étaient venues l’étreindre aussi. Une main dans le creux de ses reins, le caressant légèrement et la deuxième dans sa nuque. Son visage était venu se loger dans son cou, humant son doux parfum.

– Tu m’as tellement manqué.

Achille se recula légèrement pour pouvoir le regarder attentivement. Il n’avait pas changé, toujours aussi séduisant. Peut-être que l’amour qu’il lui portait ne lui permettait pas d’être objectif, mais il s’en foutait complètement.

– J’espère que tu es aussi content que moi de te retrouver.

Il vint déposer un délicat baiser sur sa joue. Le bonheur était immense, le stress avait laissé place à tout un tas de sentiments, de l’allégresse, de la joie, de l’attirance, et une certaine excitation de le revoir enfin. Il l’avait imaginé ce moment, rêvé même. Mais finalement tout était encore mieux que ce qu’il avait espéré.

– J’espère que tu n’as rien de prévu ce soir parce que je te kidnappe. J’ai tellement de chose à te dire et à te demander aussi.

Achille lui fit un sourire, se serrant à nouveau contre lui.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Mar 2 Mar - 19:35
Je n’arrivais pas à y croire. Qu’Achille soit bel et bien là, à Los Angeles, dix ans après que j’eus posé mes yeux sur lui pour la dernière fois. Cela relevait du fantastique, de la science-fiction. Comment pouvais-je croire un instant que j’étais bel et bien ancré dans la réalité ? Et pourtant, être en mesure de le serrer dans mes bras, de respirer son odeur exotique ainsi que d’entendre sa voix résonner dans mes tympans étaient la preuve indiscutable que l’homme n’était pas le fruit de mon imagination. Mes doigts s’étaient glissés dans sa nuque, s’emmêlant au bas de sa chevelure toujours aussi fournie qu’autrefois. Quand il me répondit enfin, je me permis de fermer mes paupières, m’imaginant de retour au Luxembourg alors que je n’avais que 20 ans et des poussières. Je revoyais l’ombre de sa fine silhouette se dessiner contre le mur du restaurant où je faisais la plonge. Même si je ne parvenais pas à le voir en détail par manque de luminosité, je savais instinctivement qu’il s’agissait de lui. Mon sourire s’agrandissant sur mon visage, j’accourrai dans sa direction, n’arrêtant d’avancer que lorsque je lui fis barrage grâce à mes bras aux mains plaquées contre le bâtiment. Un simple « Bonsoir monsieur. » puis je me mis à la chatouiller afin de déclencher son hilarité. Ma petite torture car j’aimais l’entendre rire. Le garçon se fichait totalement que je sorte à chaque fois de là avec une odeur de malbouffe greffée à mes vêtements. Il avait parfaitement conscience que cette alternative était préférable à celle du trafic de drogue ou même de la prostitution. Je pouvais même aller jusqu’à proclamer que ça l’amusait puisqu’il s’éclatait à me vaporiser avec ses parfums naturels, création incroyable de son clan (ou de lui-même).

Lui aussi avait toujours été dans un petit coin de ma tête. Toutes ces années. Il avait incarné le type m’ayant sauvé la vie, extirpé du carcan idéologique de mes parents qui refusaient toutes formes ne correspondant pas avec leur notion de normalité. Après lui je m’étais abstenu de me rapprocher d’un homme… jusqu’à Riley. L’étudiant était la seconde exception. Mais bordel… revoir le gitan… Je manquais de mots pour illustrer ce que je ressentais. J’oubliais tout de ce qui nous entourait : l’Université, les États-Unis… Nous étions deux jeunes adultes aux vies aussi trépidantes que tragiques, l’un ne possédant aucune attache, l’autre cherchant à s’en construire par tous les moyens. Ce n’est que lorsque je rouvris les yeux que le présent s’abattit sur moi. Nous n’étions plus dans cette situation désormais. Nous avions évolué chacun de notre côté, ne sachant plus véritablement qui était notre interlocuteur. Ce fait était-il fondamentalement triste ?

- Ça fait un brin stalkeur, lui murmurai-je en accompagnant mon intervention d’un ricanement.

Je me devais de l’embêter. J’avais une décennie à rattraper ! Bien sûr, cela ne signifiait pas que je n’avais pas conscience des enjeux se déroulant actuellement. Juste un besoin de lâcher une boutade le temps de reprendre mon souffle et de retrouver mes moyens. Comment m’avait-il retrouvé ? La réponse la plus probable était les réseaux sociaux. Ayant plusieurs films à mon actif en Europe, suivre ma trace n’avait pas dû être très ardue. Enfin, je manquai de défaillir quand il lâcha quelques mots supplémentaires avant de me dévisager. Je me plongeai dans ses yeux sombres, mes soucoupes brillantes d’émotion.

- Tu m’as manqué aussi. Quand j’ai compris que tu étais parti… Ça a été horrible. Tu m’avais prévenu que ça finirait par arriver donc je ne peux pas vraiment te blâmer mais… Bordel, ça a été bien plus douloureux que je le pensais.

Nous ne nous étions jamais dit « Je t’aime. », préférant des formules vagues, moins formelles. Mais cela ne signifiait pas que ça n’avait pas été le cas de mon côté. J’étais enfin guéri, prêt à ouvrir mon cœur à une autre personne qu’il réapparaissait. Le Destin a cette fâcheuse tendance à se révéler particulièrement cruel. Au fond de moi, je haïssais Achille de m’infliger ça avec un tel timing et pourtant… c’était également une joie bouillante qui me submergeait. Le contact de sa bouche sur ma joue me colla un frisson déchiré par tant de contraires mais je décidai de me le remémorer comme savoureux. Pendant un instant je me surpris à penser que l’un de nous deux irait plus loin mais nous n’en fîmes rien. Trop tôt. Trop… compliqué. Je ne savais même pas si je le désirais ! Je me noyais dans une confusion assassine.

- Et c’est ainsi que je vais développer le syndrome de Stockholm.

Référence au phénomène psychologique chez les otages ressentant de l’empathie envers leur geôlier au fil du temps. Cela dit, l’était-ce réellement dans notre cas, la situation étant inversée (les sentiments s’étant développés avant le kidnapping) ? Peu importe. Loin d’être capital. En d’autres termes : j’acceptai son invitation pour la soirée. J’accueillis son étreinte sans rechigner le moins du monde, l’une de mes mains revenant lui frotter le dos affectueusement. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes jusqu’à ce que je me décide à saisir son visage au creux de ma paume.

- N’empêche… C’est dingue. T’es devenu un homme maintenant ! Barbe et tout ! Je suis époustouflé.

J’éclatai de rire, caressant sa pilosité faciale de deux ou trois jours à l’aide de mon pouce. Pour le coup, je disais un peu des conneries car, d’aussi loin que je me souvenais, il m’avait toujours battu dans ce département bien que je sois l’aîné.

- Hum… Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? On se pose tranquille chez moi, on va se balader ou je te paye un resto ? Dans tous les cas, on sera obligé de se nourrir si tu ne veux pas que le papy que je suis clapse dès nos retrouvailles.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Jeu 4 Mar - 9:57
Ces retrouvailles, il les avait rêvées, imaginées mais finalement, la réalité fut plus belle et délectable. Dans son imagination, Achille avait toujours pensé qu’Elijah l’accueillerait de manière plus mesurée. Après tout, même s’il l’avait prévenu qu’il était susceptible de le quitter du jour au lendemain, il se doutait pertinemment que lorsqu’il s’était envolé, le choc avait dû être rude pour l’unique homme pour qui il avait eu des sentiments et pour qui il en avait encore. Du coup, il aurait été normal qu’il le reçoive en lui servant une soupe à la grimace bien copieuse. Il n’en était rien. Au contraire, le beau blond était venu le prendre dans ses bras dans un câlin des plus chaleureux. Une étreinte forte et lourde de sens pour le gitan. Il avait toujours apprécié ces moments de tendresse partagé avec Eli’. Sentir son souffle dans son cou, sa main dans ses cheveux et dans le creux de ses reins. Tout un tas de sensations qui le ramenait quelques années en arrière.

Leur quartier général était un bon vieux feu de camp où Ash’ s’adonnait à l’une de ses passions, la guitare. Un cliché très certainement, le gitan avec sa guitare. Mais c’était une véritable extension de son être, une façon d’exprimer ses sentiments les plus profonds, les plus cachés et les plus forts. Les étoiles, le feu, la musique et la présence de son blondinet. Tout était tout bonnement parfait. Les baisers se multipliaient menant parfois à des rapprochements du corps bien plus sensuels, des moments où leur peau ne faisait plus qu’un. Des moments que le nomade gardait en tête depuis tout ce temps et qu’il chérissait plus que tout. Elijah était son âme-sœur, son tout et il pourtant, il n’avait pas eu le courage d’affronter sa famille pour dire qu’il souhaitait rester. Achille aurait également pu lui proposer de venir, de gonfler les rangs de la communauté. Mais il ne l’avait pas fait. Il avait eu peur qu’il refuse et puis, il ne voulait pas lui imposer un style de vie qui n’était pas le sien. La vie les avait séparés mais ils étaient à présent réunis. Et le gitan le savait, il ne le quitterait plus à présent. Le brun ne put s’empêcher de rire face à la remarque du beau blond. Il n’avait pas eu à trop chercher, sa renommée dans le cinéma avait vite fait parler de sa personne et il avait rapidement pu retrouver sa trace.

– Peut-être, mais le plus important c’est que je sois ici dans tes bras.

Achille ne voulait pas rompre cette étreinte, de peur que tout s’efface, s’envole en fumée et qu’il se rende compte qu’il était en train de rêver. Non, il voulait être sûr que tout ceci reste bien réel. Il écouta Elijah lui dire qu’il lui avait manqué et que son départ avait été très difficile pour lui. Même s’il en avait été préparé, il avait souffert. Cette révélation tordit le cœur du gitan de douleur. Il s’en doutait au plus profond de lui, mais l’entendre de la bouche du blond était difficile. Il avait d’ailleurs grimacé, le serrant un peu plus contre lui à ce moment-là. Il se plongea à nouveau dans les jolis yeux de son ancien amant, venant lui caresser la joue.

– Je suis désolé pour la souffrance que j’ai pu te causer. Avec du recul, je me dis que j’aurais dû rester ou même te proposer de venir avec moi… Mais… le mal est fait.

Les lèvres du nomade vinrent se déposer délicatement sur le front d’Eli’ avant de revenir s’engouffrer dans le creux de son cou. Il lui avait proposé de passer la soirée ensemble, lui disant qu’il n’hésiterait pas à le kidnapper si besoin. Il n’eut pas besoin d’aller jusque-là, le beau blond accepta rapidement son invitation. La forme fut assez drôle et extirpa un sourire à Achille. Il avait toujours cette manière particulière d’utiliser les mots. Il avait toujours été un très bon orateur. En tout cas, le cœur du gitan fut plus léger en savant qu’il acceptait son invitation. La suite de la conversation fut légère et drôle. D’ailleurs, Ash’ ne put s’empêcher de rire face à la remarque du blond. Il était devenu un homme selon lui avec de la barbe. Cette remarque était drôle parce qu’à l’époque, le brun avait déjà plus de barbe que son amant. Il ne put s’empêcher de le lui faire remarquer.

– Il me semble que j’avais déjà plus de barbe que toi non ? Au final, j’étais déjà un homme non ? Enfin me semble avoir tout agi en tant que tel avec toi.

Achille lui fit un clin d’œil amusé avant de rire à nouveau. Les taquineries lui avaient manqué. Il était vraiment l’homme le plus heureux du monde à cet instant précis. Il avait retrouvé l’unique amour de sa vie et il espérait pouvoir rapidement rattraper le temps perdu et pourquoi pas recommencer un nouveau chapitre de cette vie à deux qui lui manque tant. Il écouta attentivement Elijah lui demander ce qu’il souhaitait faire. Aller chez le beau blond, au restaurant, se promener ? Quoi faire. Et bien, le gitant avait en tête de l’inviter au restaurant pour ensuite discuter tranquillement chez Eli’.

– Alors je pensais à un petit restaurant. Mais attention c’est moi qui invite, j’insiste ! Par contre, je te laisse choisir. Je ne connais pas assez les lieux encore. Et ensuite, on pourrait se remémorer nos meilleurs souvenirs chez toi si tu veux ?

La vérité dans tout ça, c’était qu’il ne voulait plus le quitter. Il avait peur qu’en le lâchant ne serait-ce qu’une seconde, il s’envole. Après tout, ce ne serait que de bonne guerre. Il se détacha légèrement de lui pour l’admirer. Il était encore plus beau que dans ses souvenirs.

– Tu étais déjà beau mais tu l’es encore plus. Le temps n’a pas d’effet sur toi, un véritable canon de beauté mon beau.

Achille état sincère, il était subjugué par la beauté de son ancien amant.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Ven 5 Mar - 23:55
Nos peaux n’étaient plus aussi immaculées et lisses que la dernière fois que nous nous étions vu et pourtant… Se retrouver était d’une facilité déconcertante. Ne vous détrompez pas, la confusion régnait dans ma caboche néanmoins le bonheur avait pris le dessus sur le reste. Il avait gagné. Le plaisir de le serrer dans mes bras était plus fort que l’ombre rancunière provoquée par son souvenir. Il m’avait sauvé la vie en s’y incrustant après avoir lutté bec et ongles. Oui, je n’étais pas le type le plus sociable à l’époque où nous nous étions rencontrés. J’évitais la compagnie au maximum, me contentant de celle que j’étais forcé de fréquenter sur mon lieu de travail. Encore aujourd’hui j’ignorais ce qui avait tant plu à Achille, les raisons l’ayant poussé à ne pas relâcher ses efforts tandis que je frôlais l’hostilité à son égard. Il s’était acharné, craquelant mon armure petit à petit. Quand une chance lui fut accordée, tout s’enchaîna à une vitesse dingue. J’étais tombé sous son charme, complètement envoûté par sa bienveillance ainsi que par son sourire ravageur. Il me faisait tant rire moi qui avait sombré dans la tristesse depuis plus de deux ans… Amoureux d’un homme. Oui, je l’avais été en dépit de tout ce qu’on m’avait enseigné. Pourtant je ne l’avais jamais regretté (si ce n’est, peut-être, lors que son départ me brisa à nouveau). Le remède avait été terriblement efficace mais, malheureusement, trop temporaire. Et dire que je serrai dans mes bras ce même individu…

Ce dernier semblait comblé par mon accueil. Lové contre moi, il paraissait ne jamais vouloir instaurer la moindre distance entre nous. Tant pis si cela rendrait notre quotidien on ne peut plus compliqué ! D’ailleurs, celui-ci se confondit en excuse, dressant des réalités alternatives que nous n’aurions jamais l’opportunité de vivre. Que serait-il arrivé s’il m’avait invité à le rejoindre ? L’aurais-je fait ? Si oui, où serais-je actuellement ? Comment pourrais-je avoir une meilleure situation ? Serions-nous toujours ensemble lui et moi ? Inutile de se triturer les méninges avec ça : aucune réponse ne serait apportée.

- Il faut se faire une raison. Ce n’était pas supposé arriver. J’ignore pourquoi mais on ne peut pas rester bloquer dans le passé. Comme tu le dis si bien : c’est fait. Aucun retour en arrière est possible et j’imagine que la séparation aurait été encore pire autrement.

Un mal pour un bien en somme. Le genre de truc dont tu réussis à te convaincre avec le célèbre recul, justification apportée à de nombreuses guérisons. Tout cela étant dit, nous ne pouvions continuer indéfiniment à avancer dans cette atmosphère mélancolique (mais non pas moins inévitable), le baiser porté à mon front faisant office de renouveau. Ça et sa proposition à passer la soirée ensemble. Je n’avais aucun projet sur le feu, aucun rendez-vous de pris avec quiconque et, pour être sincère, j’avais envie de profiter de sa compagnie. Je l’avais tant recherché pendant si longtemps… Au fond : j’étais euphorique. Son regard, sa simple présence même, suffisait à perturber mes sens. Je ne songeais à plus rien d’autre qu’à notre duo. Nous commencions à rire ensemble, à se lancer des vannes, comme si rien n’avait changé, comme si seulement une poignée de jours nous avait séparé. L’entendre glousser finit d’achever mon cœur déjà en pleine détresse.

- Peut-être mais… Tu es brun donc c’est un peu de la triche si on y pense. Forcément que ça se voit mieux ! répliquai-je en pouffant. Disons que tu étais… un parfait gentleman. Tendre, empathique, attentionné…

Je ne quittais pas ses yeux tandis que je dressai cette longue liste de qualités. Enfin, je me mis à grimacer.

- Cela dit évite de choper la grosse tête sinon je serais forcé de balancer tous tes défauts.

À mon tour de lui adresser un clin d’œil amusé. Pour être franc il n’y en avait pas tant que ça. Même aucun peut-être puisqu’ils ne me revenaient pas si ce n’est cette fâcheuse tendance à disparaître sans crier gare. Cependant, je refusais de remettre ça sur le tapis. J’étais certain que le sujet reviendrait prochainement mais, pour l’heure, c’était suffisant. Dire que je l’avais maudit des semaines durant, des mois même ! Et là, plutôt que de lui mettre mon poing dans la figure comme je l’aurais fait auparavant, je fondais. Impossible de me rebeller, de ressentir de la haine pour lui. Mon cerveau avait choisi de se remémorer le positif exclusivement ? À coup sûr il avait usé d’une potion magique concoctée par ses soins ! Oui, je m’étais toujours amusé à le prendre pour un Harry Potter gitan tant son mode de vie relevait du fantastique pour moi.

Le programme quant à lui se précisait. Un restaurant donc dont la facture me serait épargnée avant de se poser tranquillement chez moi afin de se composer de beaux flashback. Mon sourire s’étira encore.

- Parfait. J’accepte volontiers. Après tout, on va avoir besoin de temps pour que tu me racontes tout ce qui t’est arrivé en dix ans. Oh et prépare aussi des nouvelles de ta famille. Je les ai toujours adorés.

Pas autant que lui évidemment. Mon interlocuteur avait décroché la palme à ce niveau-là. J’avais tant perdu le jour où ils avaient levé le camp. Non seulement je me retrouvais son mon… petit-ami, mais j’avais également perdu un cocon aux allures familiales. Que tous m’aient abandonné derrière sans au revoir avait contribué à m’enfoncer plus bas que terre. Pourquoi n’arrivais-je pas à leur en vouloir malgré ça ? Je ne pus y réfléchir plus longuement car la dernière prise de parole d’Achille me pris de court. Mes joues rosirent.

- Quelques rides se sont invitées depuis… Je ne suis plus aussi juvénile, répondis-je timidement. Mais je te remercie. Toi tu es toujours aussi… pétillant et lumineux. Moins de bouille mais encore plus d’élégance.

Un silence s’installa au cours duquel nous nous dévorions du regard. Lorsque l’image de Riley m’apparut une fraction de seconde, j’en sortis déstabilisé. Je mis un terme à notre étreinte puis rangeai mes affaires à la hâte.

- Je connais un super restaurant végétarien pas loin de chez moi, révélai-je, indiquant que je me souvenais de sa répulsion à l’idée de manger de la viande. Ça te dit qu’on dépose ma voiture à l’appartement et on s’y rend à pied ? C’est à moins de dix minutes.

Mais près d’une demi-heure jusqu’à mon habitation. Quelque part, cela me terrifiait de me retrouver enfermé avec lui si longtemps dans un espace aussi restreint. Pas que je craignais pour ma vie, juste… C’était intimidant après tout ce temps éloignés l’un de l’autre. J’enfilai ma veste, ouvris la porte du bureau puis l’invitait à quitter la pièce en premier. Il n’était pas le seul à connaître les bonnes manières ! Je profitai de notre traversé du campus pour lui livrer différentes anecdotes sur les lieux, puis, rapidement, nous nous assîmes dans le véhicule. Après avoir fait démarrer le moteur, je serrai ma mâchoire puis hasardai un coup d’œil dans la direction du pakistanais.

- Tu comptes énormément pour moi Achille, même après toutes ces années. Tu le sais hein ? Juste… Je ne veux pas que tu prennes ce soir comme une promesse que tout redeviendra comme avant. Beaucoup de choses ont changé. Nous en premier.

Nous étions même à l’autre bout de la planète ! Je préférai l'avertir. À ces mots, ma main s’empara de la sienne sans pour autant entrelacer nos doigts. Je n’osais pas lui parler de Riley. Rien n’était fait entre lui et moi et je doutais sérieusement que l’étudiant puisse être amoureux du pauvre type que j’étais mais… J’étais bloqué. Paralysé. Une part de moi mourrait d’envie d’embrasser le gitan, de caresser son corps comme autrefois – à défaut d’avoir été plus loin – et de nous proclamer en couple. Néanmoins, une autre faisait de la résistance. Déjà car je peinais encore et toujours à assumer ma bisexualité mais aussi car mes sentiments étaient dévoués à un autre. Aimais-je encore Achille en parallèle ou bien n’était-ce que la simple résurgence temporaire d’une passion oubliée ? Que faire ? Nous aurions pu être si heureux ensemble. Je lâchai un profond soupir puis posai mes lèvres sur sa joue. Je me mis à rire, taquin.

- Bon sang… Tu piques sérieusement.

Je lui donnai une petite tape sur la tête puis lançai la voiture. À moi de relancer la conversation.

- Tu es arrivé aux USA depuis longtemps ? Tu vis dans le coin ou L.A. n’est qu’un arrêt temporaire avant de reprendre la route pour le Canada, l’Alaska ou je ne sais où ?

Après tout, il avait déjà dû visiter tout le globe !
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Mer 10 Mar - 15:36
Ces retrouvailles faisaient énormément de bien à Achille. Il en espérait beaucoup, il le savait. Pour l’instant, tout se passait bien mais il ne se laissait pas bercer d’illusions par ce qu’il souhaitait. Profiter de ce que la vie lui offrait et de l’instant présent, c’était ce qu’il souhaitait. Du coup, il n’avait pu se résigner de lâcher Elijah. Il avait entendu la tristesse de son ancien « petit-ami » quand il était parti. Il avait tenté de le préparer mais malgré tout, la douleur avait été forte. Ce qu’il ne savait pas forcément, c’était que le gitan avait lui aussi souffert. Plus d’une fois, il avait voulu faire demi-tour pour revenir et le retrouver. Le beau blond était philosophe et ce qu’il venait de lui dire était clairement bien pensé et surtout bien dit. Il ne fallait pas regretter le passé et surtout, il ne fallait pas vivre dans un temps révolu. Et puis, le destin avait décidé de les séparer et finalement, il était revenu sur sa décision en les rapprochant à nouveau. En tout cas, ses mots si bien choisis avait apaisé le brun et l’avait rassuré. Eli’ avait raison, il fallait qu’il vive l’instant présent, sans regretter le passé. C’était bien ce qu’il comptait faire.

– Tu as parfaitement raison Eli’. Je ne suis pas en train de te dire que je vis dans le passé. Je voulais juste que tu saches que la séparation a été très dure pour moi aussi.

L’étreinte chaleureuse lui faisait tellement de bien. Il n’avait jamais été aussi apaisé depuis des lustres. Restait à voir si le serait encore longtemps. Pour l’instant, il retrouvait un ami, un amant, une âme-sœur. Les petites taquineries étaient vite revenues. C’était d’ailleurs tout aussi plaisant. Le voyageur n’avait pu s’empêcher de lui rendre la pareille en parlant de sa barbe déjà présente il y a dix ans. Il avait toujours été un homme avec lui. Il ne se gêna donc pas pour le lui faire comprendre. Ash’ ne put s’empêcher de rire face à la réaction du beau garçon, qui lui fit comprendre qu’il n’y avait pas de mal pour lui puisqu’il était brun et que lui ne l’était pas. Il n’avait pas tort, la génétique l’aidait beaucoup. Le reste de sa phrase le fit fondre. Il avait tout faire pour être aimant et attentionné envers ce garçon et il était content d’entendre qu’il avait réussi. Le rire revint rapidement lorsqu’il lui fit comprendre de ne pas prendre la grosse tête.

– J’avoue que tu n’as pas été aussi bien loti que moi. Mais j’adore tes petits poils dorés moi. Et tu sais, tu as été tout aussi tendre, attentionné et aimant que moi. Promis je ne prendrais pas la grosse tête, je sais que j’ai des défauts.

Le programme de la soirée fut rapidement ébauché. Il était content de pouvoir profiter d’Elijah. En tout cas, les deux étaient d’accord sur la suite des évènements et c’était tout bonnement parfait. Ils en avaient des choses à se dire au bout de dix ans sans nouvelles. Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il lui parla de sa famille. Ils n’auraient pas assez d’une soirée, c’était évident.

– C’est clair qu’on en a des choses à se dire. Je répondrai à toutes tes questions et je suis sûr que tu en as des choses à me dire toi aussi.

La discussion était fluide et appréciable. Achille était tellement heureux. Il trouvait Elijah si séduisant. Il n’avait d’ailleurs pu s’empêcher de le lui dire. Il avait tenté de se montrer mesuré en lui parlant de ses quelques rides en plus. Mais très franchement, Ash’ n’était pas vraiment d’accord avec lui. Mais il ne voulait pas entrer dans une petite guerre des compliments. En tout cas, le gitan ne put s’empêcher de sourire timidement face aux compliments de son ancien amour. Le silence s’était installé légèrement, mais un silence si profond qu’il n’était pas gênant. Eli’ lui proposa un restaurant végétarien. Le mieux pour eux était de déposer sa voiture chez lui pour ensuite s’y rendre à pieds. Achille ne connaissant pas la ville jugea bon de l’écouter et de suivre ses conseils.

– Et bien banco ! Et je te suis, je ne connais pas assez la ville. Donc prenons ta voiture et on ira ensuite à pieds à ce restaurant.

Ils sortirent finalement du bureau du beau blond pour se rendre vers le parking où était garée sa voiture. Une fois installés dans celle-ci, le moteur en marche, une certaine tension se fit sentir. L’angoisse s’installa tout doucement pour finalement atteindre son paroxysme lorsque son ancien amant ouvrit la bouche. Il lui fit comprendre que malgré la joie de le retrouver, cette soirée ne serait aucunement une promesse d’un retour à une vie de couple. Le temps avait passé, ils avaient changé et n’étant plus les mêmes, il serait fort probable qu’ils ne soient plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le gitan ne put s’empêcher de soupirer le plus timidement possible, frissonnant lorsqu’il sentit la main du beau blond venir s’entrelacer à la sienne. Un baiser était venu se poser sur sa joue. Son sourire revint et son rire également lorsqu’il l’entendit dire qu’il piquait.

– Mon pauvre doudou. J’espère que ça ne t’a pas fait trop mal.

Il se tourna vers lui pour lui faire un clin d’œil. Il l’écouta lui demander depuis quand il était ici. Il n’allait pas lui mentir, ni même sur son envie de rester et de devenir sédentaire. Il fallait que l’ensemble des paramètres soient connus d’Elijah.

– Je suis ici depuis quelques semaines. Mais j’ai eu un petit contretemps qui a fait que je n’ai pas pu venir aussi vite que je l’aurais voulu. Et je compte rester définitivement. Je ne me sens plus à l’aise avec la vie de nomade. J’ai envie de me poser.

La voiture se mit en route vers l’appartement de son ancien « petit-ami ». Le silence reprit un peu de place pour finalement être rompu.

– Tu sais Elijah, cela fait dix ans, mais sache que je t’ai toujours aimé. Et que je t’aime encore. Je n’ai jamais cessé de t’aimer en fait.

C’était dit, trop tôt, trop vite, mais c’était dit…
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Jeu 11 Mar - 0:52
Sûrement devrais-je me sentir honteux de ressentir de la joie en apprenant que la rupture n’avait pas été difficile à digérer uniquement pour moi. Lui aussi avait souffert, lui aussi aurait préféré que les choses soient autrement. Bien des fois je m’étais interrogé : pensait-il encore à moi ? M’avait-il oublié ? Avait-il refait sa vie avec un autre homme ? Quelque part, j’avais l’impression de l’avoir toujours attendu jusqu’à… ces derniers mois où j’avais fait la rencontre de Riley. Je n’étais pas encore tout à fait prêt à admettre les sentiments que je vouais au bouclé mais j’y venais. Malheureusement, le retour d’Achille compliquait tout. Je me sentais tellement paumé… Il faut dire que c’était encore frais, pour tout dire j’étais encore plongé dedans, donc comment me blâmer de ne pas avoir les idées très claires ? Néanmoins mon bonheur était indescriptible. Revoir sa face, mûrie, retrouver ses muscles contre les miens, entendre sa voix angélique me caresser les oreilles… Je serais sacrément gonflé en prétendant que ça ne m’avait pas manqué. Que lui aussi ait été à ma recherche durant tout ce temps et qu’il ait d’ailleurs été celui nous réunissant me chamboulait complètement. Il désirait rattraper son « erreur », corriger notre relation étant restée sur pause durant une décennie. Je n’avais pas souffert pour rien au nom de quelqu’un s’en foutant. Il se souvenait de moi.

Déjà, nous retrouvions nos marques comme si peu de temps s’était écoulé. Bien entendu, une trace de pudeur se manifestait toujours, raison pour laquelle nous nous contentions d’une simple étreinte. Rien de plus. Pas de baiser, pas de promesses d’amour éternel. Le côté droit de ma bouche s’étira tandis que mes lèvres restèrent scellées à la mention de mes « petits poils dorés ». Drôle de formulation – enfin pas tant que ça – que je trouvais adorable. J’avais quand même gagné en pilosité mais il ne risquait pas de me considérer un jour tel un rival. Aucune chance. Dingue comme les deux hommes pour lesquels des sentiments s’étaient manifestés étaient à l’opposé l’un de l’autre, l’étudiant se rapprochant bien plus de mon physique si ce n’est pas sa silhouette longiligne.

- On a tous des défauts. Les tiens sont juste… insignifiants. À moins que tu en ais développé des nouveaux auquel cas tu dois me prévenir si je dois prendre la fuite, blaguai-je. N’empêche que tu as eu de la chance si tu le penses sincèrement. Quand on s’est connu j’étais vraiment dans une mauvaise passe… J’aurais pu te faire souffrir.

Pas par de la violence on s’entend bien. Jamais je n’aurais été en mesure de lui donner des coups. Je n’étais pas mon père. Disons que mes premières années au Luxembourg avaient été complexes. Angoissé, solitaire, démoralisé, sans le sou, un brin rebelle… Oui, j’aurais pu lui briser le cœur si le gitan n’était pas tant parvenu à me charmer. Un véritable magicien m’ayant fait renaître de mes cendres. Le pouvoir qu’il avait exercé sur moi relevait encore de l’impensable aujourd’hui. Je ne comprenais pas. Il avait même fait voler en éclat mes réticences à me libérer relationnellement parlant.

Très vite il fut convenu que nous irions au restaurant végétarien près de mon immeuble. Si Achille s’était découvert un appétit pour la viande après toutes ces années il n’en dit rien. Par politesse probablement mais je ne le voyais pas réviser son jugement là-dessus. Son amour de la nature, les animaux inclus, était tel que s’en nourrir ne collait pas avec le personnage. Et j’admirais ça. Il me rendrait juste la tâche plus compliquée si j’étais amené à lui cuisiner des petits plats à l’avenir ! Cependant, nous n’en étions pas encore là. Actuellement, j’étais bien trop occupé à me plaindre de sa barbe qui me piquait. Ok, c’était exagéré mais il fallait bien que je le tourmente ! J’avais dix ans à rattraper bon sang ! Son « Doudou » me transporta encore dans un passé lointain. Ce surnom avait franchi ses lèvres un nombre incalculable de fois… Principalement quand il me charriait d’ailleurs. Comme quoi certaines choses ne changent jamais.

- J’ai plutôt intérêt à dire que non. Tu serais capable de vouloir faire un bisou sur le bobo sinon.

Je lui jetais un regard en coin avant de laisser mon sourire s’étirer sur ma face avec une grande malice. Tout de même, trêve de plaisanteries, je souhaitais en savoir davantage sur ses intentions. Comptait-il rester à Los Angeles ou n’était-ce qu’un bref arrêt de plus de son parcours interminable ? La raison était on ne peut plus simple : je refusais de m’attacher à lui à nouveau si des adieux étaient inévitables. Une fois. Pas deux. Qu’il se soit immiscé dans mon existence était un régal mais… si ce n’était que temporaire alors hors de question de laisser place au moindre sentiment durable. Être ami avec un fantôme n’était pas une option envisageable.

Sa réponse m’intrigua. Un « petit contretemps » ? À quoi faisait-il référence au juste ? Des soucis à cause de son passeport peut-être ? J’étais intrigué. Heureusement, nous aurions toute la soirée pour revenir sur ce point s’il n’était pas décider à l’adresser lui-même dans l’instant. L’essentiel de son discours était ça : il restait. Plus de vie itinérante pour lui. C’était terminé. Achevé. Enfin, l’homme comptait s’installer à un endroit précis et s’y forger une vie stable. J’étais persuadé que ce désir ne se résumait pas à l’envie de se fondre dans le moule, de faire comme tout le monde. Non, il était las de ces voyages ininterrompus, de ces relations ne pouvant jamais être approfondies. Du moins était-ce mon interprétation et, si j’en croyais mon instinct, elle était juste. Je le connaissais bien.

- Eh bien si tu as besoin de quelqu’un pour t’aider à emménager ou… pour bricoler, trouver un appartement… Je suis là. Je t’aiderais du mieux que je peux. Vraiment, je suis heureux de te savoir près de moi pour de bon cette fois tant que tu es sûr et certain de ne jamais le regretter.

Après tout cela lui demandait un sacré sacrifice : celui de se séparer de sa famille (au sens large). Achille avait connu que ça. La vie en communauté. Avoir son chez soi fixe… ne serait-ce pas ennuyant à la longue pour lui ? Autrefois ça l’aurait été mais force était de reconnaître une fois de plus que nous avions changé. Nous n’étions plus des adolescents ni jeunes adultes. Nous nourrissions d’autres ambitions, aspirions à une existence différente.

Plusieurs minutes défilèrent au cours desquels nous écoutions la radio, paisiblement et dans le silence. Je n’étais pas dérangé. Ce n’était aucunement gênant. Bien au contraire, nous avions besoin de ce calme pour nous poser émotionnellement et nous faire à l’idée que, oui, nous étions bel et bien réunis. Nous étions déjà à mi-chemin quand le gitan reprit la parole. Aurais-je préféré qu’il s’abstienne après avoir entendu ses mots ? Bonne question. Je n’en savais rien. Sa déclaration était si directe, si… Je m’abstins d’y répondre pendant une dizaine de secondes. Ou plus ? Allez savoir, il m’avait perdu sur ce coup-là. Que dire ? Qu’est-ce qui était le plus approprié ?

- Tu… Tu n’as jamais été avec quelqu’un d’autre depuis ?

Ok, c’était lamentable. Essayais-je d’éviter la confrontation des sentiments en prenant cette route ? Possible. Mais que répliquer d’autre ? J’étais dans une impasse sombre sans la moindre possibilité de prendre la fuite. Malgré tout, ma mâchoire se serra, le pli vertical entre mes sourcils se reforma. J’étais insatisfait. Je pouvais faire mieux que ça bordel ! Le côté positif était que je n’étais pas obligé de plonger mes yeux dans les siens. Je fixais la route, concentré sur ce qui se passait à l’extérieur mais aussi à l’intérieur du véhicule.

- Hum… Tu réalises qu’on ne se l’ait jamais dit ? Même à l’époque ? On tournait autour du pot sans jamais…, commençai-je. Je pense qu’une partie de nous avait conscience que le prononcer rendrait notre relation trop concrète alors que la catastrophe était inévitable.

Soit son départ.

- Je sais que pour toi l’amour n’a pas de genre, que je dois te sembler toujours aussi stupide mais… Je peine encore à assumer ce que j’ai ressenti pour toi. Ça et… je n’ai jamais dit à personne que je l’aimais. Probablement car après avoir vécu avec une famille comme la mienne tu doutes de savoir ce que c’est réellement. Comment pourrais-je ?

Je haussais les épaules, feignant l’indifférence. Damn, il suffisait qu’il rapplique pour que je déballe des analyses psychologiques de ce qui se tramait dans mon cerveau. Par grâce, ce dernier se focalisait tellement sur ma conduite qu’il me permettait d’éviter tout signe d’émotion dont les larmes.

- Ce dont je suis sûr à 300% par contre c’est que les semaines passées avec toi font parties des plus belles de ma vie. Pour moi, tu étais comme un ange tombé du ciel aussi cheesy que cette formulation peut paraître… J’aurais aimé que tu restes.

Cette fois, ma main quitta rapidement le volant afin d’entremêler mes doigts aux siens. Ce n’était plus la simple paume posée sur le revers de la sienne mais un vrai témoignage de complicité. Quand je l’abandonnai, je soupirai profondément.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Mer 17 Mar - 10:45

Achille n’avait jamais été quelqu’un de très expressif, surtout au niveau de ses sentiments. Il préférait plus les actes que des mots qui peuvent ne pas être sincères à l’instant précis. Encore une fois, il s’était laissé dicté sa conduite par son cœur et il avait préféré les actes plutôt que les paroles. Il aurait pu le contacter, le prévenir qu’il le recherchait et qu’il comptait donc le voir un de ces quatre. Mais non, il n’en avait rien fait. Il avait préféré se taire et venir directement. L’effet de surprise avait été agréable à voir et à vivre. Ce regard, cette voix chaude, cette étreinte, tout lui avait plu. Il ne voulait d’ailleurs pas que cela s’arrête. Les souvenirs étaient présents, ils leur arrivaient d’ailleurs de sortir des lèvres des deux hommes. Des regrets se firent également entendre, mais ce n’était pas le plus important aux yeux d’Elijah. C’était sa nature profonde, son style de vie et comme il l’avait dit à l’époque, il l’avait prévenu qu’il ne resterait pas longtemps sur place. En tout cas, leur complicité et cette attirance étaient toujours présentes. Bien évidemment, les sentiments étaient toujours présents pour Ash’ mais il n’en savait encore rien pour le beau blond. Les taquineries se faisaient également entendre pour le plus grand bonheur du gitan. Il en avait des défauts, il se savait, mais selon Eli’, ils étaient insignifiants. Il le taquina à son tour en lui demandant s’il en avait d’autres depuis, qu’il fallait connaître. Et puis, il jugea bon de dire qu’à l’époque il n’était pas un homme bon pas aussi bon que le nomade le pensait.

– Non, je ne pense pas avoir d’autres défauts. J’ai mûri, grandi mais je suis toujours le même. Ne dit pas ça, tu n’as jamais été cet homme mauvais et tu ne m’as jamais fait souffrir.

Psychologiquement, il était plus faible, il le savait. Mais il ne voulait pas l’inquiéter et gâcher ses belles retrouvailles. Et puis, il allait mieux depuis sa sortie de l’hôpital. Enfin, bien mieux maintenant qu’il avait retrouvé son unique amour. L’étreinte était terminée à présent. La voiture d’Elijah était chaleureuse et leur complicité se sentait encore plus. Achille ne put s’empêcher de rire face à la remarque du beau blond quand il a parlé du fait qu’il piquait. Il le connaissait bien, s’il avait dit qu’il avait eu mal, il lui aurait très certainement donné un baiser pour apaiser la douleur.

– Tu me connais trop bien ! Et puis, si ça peut permettre d’atténuer la douleur.

Il lui fit un clin d’œil en rigolant. La nostalgie était présente. Eli’ avait besoin de savoir s’il comptait repartir ou bien s’il voulait finalement repartir d’ici quelques semaines ou mois. Le brun lui indiqua rapidement que la vie de nomade ne lui plaisait plus et qu’il avait besoin de se poser et de vivre une vie plus douce et agréable dans un même et seul lieu. Cette révélation lui fit du bien, encore plus quand son ancien amant lui indiqua qu’il était prêt à l’aider dans ses démarches pour trouver un appartement, pour le déménagement et tout. Le gitan eut une petite idée mais il lui indiqua timidement.

– C’est très gentil de ta part mon joli ! Je t’avoue que c’est tout nouveau pour moi et du coup, j’ai du mal à savoir ce qu’il faut faire. Et… Tu m’hébergerais en attendant ?

La dose d’émotion se mit à monter un peu plus lorsque le nomade lui révéla ses sentiments et qu’il lui fit comprendre ouvertement qu’il avait été l’unique homme de sa vie, l’unique personne pour qui il avait eu des sentiments. Le beau blond lui demanda donc s’il avait eu quelqu’un d’autre depuis. La vérité était simple et crue, non, il n’avait eu personne d’autre. Elijah avait soulevé un point, durant leur relation, ils ne s’étaient jamais révélés de vive voix leurs sentiments. Mais parfois, comme aimait le penser Ash’ et le dire, les actes étaient bien plus importants.

– Non, personne d’autre. Personne n’arrivant à me faire oublier ton joli visage, ton sourire. Et comme je le dis, parfois les actes sont plus importants que les paroles. On le savait inconsciemment qu’on s’aimait non ?

Le blondinet n’avait pas changé, il n’assumait toujours pas qu’il pouvait être attiré par les autres hommes. Certainement à cause de sa famille. Mais c’était comme ça, il fallait qu’il accepte sa nature et qu’il accepte de vivre heureux. Achille n’avait pu s’empêcher de soupirer légèrement et de grimacer même face à cette révélation. Mais il ne le jugea pas, il savait que ce n’était pas quelque chose de simple d’assumer ses envies et ses sentiments quand on a été endoctriné par sa famille. Sentir sa main sur la sienne et ses doigts entremêlés aux siens le fit frissonner.

– Tu sais bien que je ne t’ai jamais jugé et que je sais que ce n’est pas facile de s’assumer. Mais tu sais aussi qu’il faut se libérer de tout ça. Ce qui m’importe le plus, c’est ton bonheur et tu devrais en faire autant. Et si c’est avec un homme que tu es heureux, alors il faut foncer.

Quelques secondes de silence s’installèrent avant qu’il n’ose lui retourner la question.

– Et toi ? Tu as quelqu’un ?

Le temps lui parut bien long, il attendait la réponse, prêt à souffrir si elle était positive…
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Dim 21 Mar - 17:57
Forcément qu’un baiser de sa part me serait donné uniquement dans le but de soigner mes lèvres ! Même moi je n’étais pas si crédule ! Pas que mon interlocuteur tentait d’être convaincant cela dit avec son clin d’œil et son rire. Ce type m’avait terriblement manqué. Notre complicité aussi. Nos vieilles habitudes se réinstallaient sans se soucier du temps passé éloignés l’un de l’autre. Serrés dans la voiture, sans aucune échappatoire possible, nous ne pouvions qu’affronter ce qui nous était réservé. C’est dans ce même souci de bonne entente que je lui proposais de lui porter secours le temps que son souhait d’une vie stable devienne réalité. Il n’était pas simple de s’installer à Los Angeles et j’ignorais tout de sa santé financière. Avait-il cumulé des richesses en parcourant le monde depuis sa plus tendre enfance ? J’en doutais. Déjà, j’étais surpris qu’il ait pu s’offrir le trajet jusque sur ce continent. Néanmoins, Achille était plein de ressources et j’avais confiance en son jugement. Il n’aurait jamais tenté une quelconque activité illégale. Il refuserait de reconstruire notre relation sur des bases malsaines. Tout du moins en avais-je la conviction bien qu’il ait pu changer en une décennie.

Sa réponse me surpris. Je ne m’attendais pas à une proposition de vivre sous le même toit. Ça allait vite. Trop vite ? Et surtout il y avait un possible obstacle compliquant ce scénario : Rowan. Si rien n’était encore officiel, nous avions évoqué une possible colocation puisque sa relation avec sa sœur devenait de plus en plus foireuse. Aujourd’hui, je le considérais comme l’un de mes plus proches amis et il était hors de question que je l’abandonne. Le hic dans l’histoire étant que… jamais je ne pourrais abandonner le brun non plus. Ma décision s’imposait ainsi et il ne me restait plus qu’à espérer que tout se goupillerait pour le mieux.

- Bien sûr. Avec plaisir, lui dis-je d’un ton réconfortant. Juste… Ce ne peut pas être une solution définitive car j’ai déjà promis à un ami que mon bureau serait à lui en cas de besoin. Mais en attendant qu’on te trouve un chouette appartement… Hors de question que tu passes tes nuits dehors. Prépare-toi à vivre comme un prince !

Je pouffais, l’imaginant résider dans un château à en faire rougir Versailles. C’était si ridicule pour tant de raisons ! Cependant, je me fis le sermon de le laisser s’éloigner uniquement quand il aurait un endroit sain, confortable et bien équipée où résider. Au pire, l’un de nous trois dormirait sur le canapé ou avec moi. Pas sûr que cette dernière option soit la meilleure à cause de notre passé en commun mais…

- En échange tu as intérêt à me reconcocter tes tisanes naturelles. Je n’en ai jamais bu d’aussi bonnes depuis !

Faible prix à payer non ? Je nous revis, assis sur mon lit, entourés de murs décrépits, face à une télévision datant d’un autre siècle et à la réception extrêmement approximative, nous régalant des boissons chaudes qu’il avait ramené. Le lieu étant très humide et les chauffages en piteux état, elles constituaient un réconfort aussi incroyable que les plaids dans lesquels on s’enroulait. Dingue comme, en dépit de cette situation catastrophique, sa présence suffisait à me redonner confiance en un avenir meilleur. Maintenant, en 2021, c’était à son tour de chercher la chaleur auprès de moi. La roue tourne de façon si inattendue…

Bientôt, la conversation prit un tournant plus dramatique, fabriqué de confessions et d’émotions à fleur de peau. Je lui lançai tout ce que j’avais sur le corps, me déliant de non-dits que je me traînais depuis une éternité. Son « je t’aime » avait résonné en moi, déclenchant une vague d’aveux sans précédents. Il fallait avouer qu’en dehors de cet affront à ma pudeur, ce fut libérateur. Un poids en moins sur mes épaules. Quand le gitan m’interrogea, je fronçai un peu les sourcils.

- Oui. J’imagine que… oui. On le savait, avouai-je avant de marquer une pause. Est-ce que ça aurait fait une différence ? Tu serais parti même si je te l’avais dit ? Ou est-ce que ça aurait suffi à t’arrêter ?

Peu de temps auparavant j’avais lancé qu’il était inutile de s’attarder sur ce qui était irrémédiable. Pourtant, impossible d’interrompre mon flot de paroles. Une partie de moi nourrissait le désir de savoir si j’avais tout foutu en l’air entre nous sans en avoir conscience. L’avais-je poussé à s’enfuir en me montrant si secret ? Est-ce que me dévoiler davantage aurait changé la donne ? Mes doigts vinrent s’entremêler aux siens tandis que je profitais d’une ligne droite tranquille et d’une circulation clairsemée pour prendre ce risque.

Foncer. Se moquer du genre de la personne que j’avais choisi sans en avoir réellement le choix. En effet, ça paraissait si simple. Et ce le serait sûrement si le Holtz en moi ne résistait pas tant. Bien que je sentais ses forces s’amoindrir, il avait encore des griffes. À moi de le terrasser une bonne fois pour toutes. Je hochais la tête, signe que j’avais compris Achille même si je n’y répondis pas. Ce dernier finit d’ailleurs par briser le silence en questionnant ma vie privée. Instinctivement, ma main vint se repositionner sur le volant. Riley s’était à nouveau invité dans mes pensées. J’étais si mal. Je ne voulais blesser personne. Ces deux gars comptaient tant… Néanmoins je me devais d’être honnête. Impossible de mentir. Mes yeux azur se concentrèrent encore sur la route, ne la quittant pas la moindre seconde pour éviter de croiser le regard de mon passager.

- Je… Oui et non. Disons que ces derniers mois… Il y a ce garçon… On s’entend vraiment bien. Quand on est ensemble c’est génial. On rigole tellement ! Mais je ne crois pas qu’il me voie de cette façon. Il est vraiment attaché à son ex. Moi-même je ne sais pas ce que je ressens vraiment pour lui. Je ne comprends rien à ce qui se passe.

Le cœur battant la chamade, je me raclais la gorge.

- Tu n’es pas tombé au meilleur moment. Je suis désolé…

J’avais tant envie de le serrer dans mes bras, de lui promette monts et merveilles… Malheureusement l’étudiant m’empêchait de le faire librement.

**

Enfin, nous arrivâmes chez moi. Je le fis monter jusqu’à mon appartement où je me débarrassai de mes affaires de cours, en profitant pour lui faire visiter l’endroit. Nous ne profiterions pas de la sublime vue offerte par le balcon maintenant que la région boisée était plongée dans la pénombre mais je lui promis de rectifier le tir dès que possible. Là, nous étions confrontés à un parallèle dingue. Ce n’était pas la première fois que je lui faisais faire le tour de ma location mais, là où la pauvreté ravageait chaque mètre carré, se trouvait désormais une luminosité agréable et un équipement plus que minimaliste. J’avais la belle vie. Je n’étais plus le gamin paumé et sans attache que j’étais à notre rencontre et cela se répercutait jusqu’à ma manière de vivre.

- Tu as besoin de quelque chose avant le restaurant ? À boire, te rafraîchir… Fais comme chez toi.

Je lui souris puis déboutonnai ma chemise. Non, je n’allais pas garder mes fringues du travail. Une apparence plus décontractée serait plus adaptée et, surtout, j’en avais marre d’être comme ça. Pas que je m’habillais en costume-cravate (jamais !) mais je faisais toujours un effort pour ne pas sembler négligé. À la vitesse de l’éclair, je me retrouvais en sous-vêtement, fouinant dans mon armoire où j’en tirai un simple pull noir et un pantalon assorti. Même en présence d’Achille je me fichais de dévoiler un peu de peau. J’étais toujours aussi désinvolte sur ce point. Ceux ne comprenant pas cette mentalité me qualifiaient d’exhibitionniste alors que… c’était franchement ridicule. Ces Américains…

- J’en ai pour deux minutes.

Je filais dans la salle de bain où je me réfugiai sous la douche. Un peu de relaxation ne ferait pas de mal. Mes muscles étaient si tendus depuis une heure que je craignais d’exploser d’un moment à l’autre. Depuis que j’étais gosse, je trouvais toujours du réconfort sous cette eau chaude, comme si elle me permettait de remettre les compteurs à zéro. L’homme pouvait bien patienter un peu. Moi, je l’avais attendu dix ans.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Mer 7 Avr - 10:11
C’était comme si le temps ne c’était jamais arrêté. Il était là devant lui, toujours aussi charmant, beau et séduisant. Il avait toujours ce timbre de voix chaud et agréable. Bref, les années n’avaient pas vraiment eu d’emprise sur lui. Bien au contraire, il était encore plus beau qu’avant. Les retrouvailles furent intenses, mais quoi de plus normal quand on pense qu’ils se sont aimés si fort. Les mots n’avaient pas été prononcés mais cette relation avait été la plus belle et la plus forte qu’avait pu connaître Achille. C’était même la seule histoire d’amour qu’avait pu vivre le gitan. Pas évident de tisser des liens et de s’attacher à une personne quand on a une vie de nomade. Le jeune homme s’était pourtant promis de ne pas se laisser aller et de mettre des barrières entre Elijah et lui. Mais tout avait été bien trop fort et trop vite entre eux. Un véritable coup de foudre. En tout cas du côté du voyageur. De nombreuses images lui revenaient en tête depuis qu’il était face à lui, pouvant plonger ses yeux dans ce regard envoûtant, pouvant le prendre dans ses bras, humer son parfum. Bref, la mélancolie d’une si belle histoire d’amour était présente au plus profond de lui.

Être si proche de lui alors qu’ils avaient été éloignés depuis des années était à la fois agréable mais aussi perturbant. En tout cas, le stress n’était plus là. La soirée était à présent posée, ils pourraient continuer de discuter autour d’un bon repas. La voiture était maintenant leur nouveau sanctuaire. Des gestes tendres mais également des mots forts qui mirent parfois à mal le bonheur du gitan de retrouver son unique amour. Ils étaient parfois durs et crus de vérité. En tout cas, le jeune homme savait une chose, ce n’était pas en revenant comme une fleur qu’il récupérerait Eli’. Il allait devoir lui prouver qu’il était revenu pour une bonne raison. Cela prendrait du temps, il en était conscient. Mais en tout cas, il était prêt à faire ce qu’il fallait pour qu’il comprenne ses sentiments les plus profonds et sincères. En tout cas, le voyageur lui fit comprendre que la vie de nomade n’était plus pour lui, qu’il avait l’intention de s’installer. Il avait déjà un projet professionnel. En attendant, il avait besoin d’un endroit pour dormir et il demanda donc tout naturellement à son ancien amant s’il pouvait l’héberger. Il accepta, lui expliquant que cela ne pouvait être qu’une solution temporaire. C’était vraiment sympa de sa part et c’était vraiment en attendant qu’il trouve un appartement. D’ailleurs, le beau blond lui proposa de l’aider à trouver son chez lui.

– C’est vraiment très gentil de ta part. Je ne m’éterniserai pas c’est promis.

Achille ne put s’empêcher de sourire face à la remarque d’Elijah. Il lui avait demandé de lui refaire ses fameuses tisanes. Il n’allait pas lui refuser une telle demande, après tout, il les adorait lui aussi ses tisanes. Il pourrait donc en faire pour deux.

– Promis je te ferai toutes les tisanes que tu voudras.

Le passé était bien évidemment sur la table de leurs retrouvailles. Se remémorer ces souvenirs étaient à la fois difficile mais aussi tellement agréable. Eli’ avait toujours été lucide sur leur histoire et sur le fait qu’Ash’ allait devoir partir à un moment donné. Le jeune gitan était jeune, il se devait donc de suivre sa communauté, il n’aurait pas pu se soustraire et rester. En tout cas, à l’époque, c’était ce qu’il pensait. Mais comme venait de lui demander ce joli garçon, est-ce que s’il lui avait dit qu’il l’aimait, serait-il resté ? Une question épineuse qui le fit réfléchir.

– Et bien, j’étais jeune, fidèle à ma communauté. Et puis, même si tu ne me disais rien, je savais qu’on s’aimait. Je pense donc que je serais tout de même parti si tu me l’avais dit.

Achille se passa le visage dans ses mains en soupirant, attristé par cette situation. La conversation avait pris une tournure moins agréable pour le nomade. Son ancien amant lui avait rapidement fait comprendre que tout ne redeviendrait pas comme avant. Il s’en doutait, mais sonnait si fort. Il avait grimacé avant de lui poser la question la plus importante, avait-il quelqu’un dans sa vie. C’est à cet instant précis que son corps se fendit en deux. Elijah fut sincère, lui parlant d’un garçon pour qui il éprouvait des sentiments. Sa dernière phrase fut lourde de conséquences. Est-ce qu’il avait tout chamboulé dans la tête de son ancien compagnon ? En tout cas, la joie n’était plus aussi forte qu’au début.

– Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans une situation difficile. Tu sais comment je suis, je ne ferais rien pour nuire à ce garçon. Je suis venu parce que depuis toutes ses années, je n’ai jamais cessé de t’aimer. Je pense que je t’aimerai toujours. C’est comme ça.

Le reste du chemin en voiture fut plus calme et silencieux. Une fois arrivés, ils se rendirent donc dans l’appartement du blond. Un bien bel appartement d’ailleurs. Vivre ici ne serait-ce que quelques jours voire semaines allait lui changer de sa roulotte. En tout cas, en voyant ça, il fut reconnaissant qu’il ait accepté de l’héberger. Elijah lui demanda s’il avait besoin de quelque chose avant le restaurant.

– Non ça ira ne t’inquiète pas.

Achille reconnu bien là son ancien amant. Il était à présent en sous-vêtement à chercher des vêtements. Il allait très certainement prendre une douche. En tout cas, il était toujours aussi bien bâti. Le gitan tenta de ne pas trop le regarder, de peur de se retrouver excité face à une telle vue. Il avait donc rapidement détourné le regard pour observer la pièce. Il lui fit un simple sourire lorsque le beau blond prit la direction de la salle de bain en lui disant qu’il en avait pour deux minutes. Cette vision lui avait donné chaud et toute la rationalité dont il avait fait preuve lorsqu’il lui avait révélé la présence d’un autre homme, s’était finalement envolé. Sans savoir pourquoi, il se dirigea à son tour vers la salle de bain. Après tout, il pouvait bien se rafraîchir lui aussi. Et puis, il ne se passerait rien après tout. Il ouvrit donc la porte pour entrer.

– Tu sais à quel point je déteste la trop grande utilisation d’eau. Ca te dérange si je viens partager cette douche ? J’ai bien besoin de me rafraichir…

Bien évidemment, si Elijah refusait, il repartirait. Il ne voulait pas le forcer à quoi que ce soit…
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
Jeu 8 Avr - 14:11
Une promesse de tisanes, de cohabitation temporaire… Difficile à croire qu’une décennie s’était écoulée depuis notre dernière discussion. Mais c’était si simple, si… limpide. Cela faisait bien longtemps que ma rancœur à son égard s’était entièrement évaporée, que j’avais fait la paix avec lui sans même qu’il n’ait eu son mot à dire auparavant. Le souci à ne pas omettre – car oui il y en existait bel et bien un – était que je n’étais pas aussi libre comme l’air que mon interlocuteur l’aurait souhaité. Je n’arrivais plus à nier mon attirance pour Riley malgré qu’elle soit vaine. Ce ne serait jamais réciproque. Alors pourquoi tant me tracasser ? Pourquoi ne fonçais-je pas tête baissée dans des bras m’étant offerts ? Une partie de moi en mourrait d’envie, la tentation était si grande ! Pas que j’étais infoutu d’être fidèle – nous n’étions pas en couple de toute façon – mais Achille… Il n’était pas comme les autres. Surtout quand je ne faisais que de poireauter inutilement depuis des mois, luttant contre des sentiments non ressentis par le principal concerné. C’est pour cette raison que lui avouer la vérité sur mon compte me brisa le cœur. J’avais l’impression de nous saboter pour rien, comme si j’étais persuadé qu’il valait mieux ne rien avoir que d’être avec quelqu’un qui n’était pas Bouclettes. Au fond, c’était vrai non ? Bref, j’étais complètement paumé, déchiré entre deux opposés s’acharnant à me hurler dans les oreilles. Je me permettais des gestes affectueux envers le gitan néanmoins car… quel mal cela pouvait faire ? Bon sang : sauvez-moi de cet Enfer !

Pendant le reste du trajet je digérais la situation, la déclaration de mon passager ne cessant de rebondir contre chaque coin de mon crâne. Il m’aimait. Ce type avait traversé le globe rien que pour me le faire savoir – ce qui était juste dingue d’ailleurs - cependant n’était-ce pas plus juste d’affirmer qu’il aimait le Elijah d’une vingtaine d’années mais qu’il ne pouvait ressentir ça pour celui d’aujourd’hui ? Après tout, comme souligné précédemment, j’avais changé. Lui aussi. Est-ce que le charme opérerait encore en réalité sans relever du pur fantasme ? Heureusement, nous arrivions à l’appartement, soit la parfaite distraction afin de m’extirper de ces interrogations sans fin.

Une fois à l’intérieur, je lui proposai de se mettre à l’aise puis je filai en hâte dans ma chambre dans le but d’ôter mes fringues de travail et d’en piocher des propres. Je fis dans la sobriété : noir, noir, noir. De toute façon nous n’allions pas dans un restaurant de snobs donc aucune raison de se tracasser. Comme une flèche, je disparus du salon aussi vite que j’y avais débarqué, me retirant dans la salle de bain puis me glissant sous la douche. L’eau chaude suffit à détendre mes muscles mis à mal par mon anxiété, me passant plusieurs fois les mains sur le visage dans l’espoir de mettre de l’ordre dans le brouahaha résonnant dans ma caboche. Je m’apprêtais à me pencher pour récupérer le gel douche quand une voix s’éleva dans la pièce. Je sursautai, frôlant la crise cardiaque. Le con ! La main posée sur mon palpitant, je repris mon souffle puis éclatai de rire.

- Tu as bien failli te rafraîchir avec un cadavre ! Tu veux ma mort ou quoi ? lui demandai-je en sortant ma tronche de derrière la vitre uniquement floutée au niveau de la taille.

Je n’avais pas du tout pris la mesure de sa proposition, trop occupé à me remettre de mes émotions. Ne prenant donc pas la peine de relever le pour ni le contre, j’ajoutai :

- Non, viens si tu veux. Tu pourras me frotter le dos !

Encore une fois : je n’étais pas pudique. Il n’y avait aucune intention sexuelle de mon côté puisque je ne percevais pas la nudité comme étant forcément signe d’intimidité. Je me rapprochai du pommeau de douche afin de lui laisser suffisamment de place pour se mettre à ses aises puis ramassai enfin le produit parfumé en bouteille que je lui tendis avec un sourire à m’en décrocher la mâchoire dès que je me retournai dans sa direction.

- Ce n’était pas une menace en l’air.

De ma main libre je vins lui ébouriffer ses cheveux encore secs puis l’agrippai par la nuque à l’aide de mon bras dans le but d’échanger nos places. Ainsi, il se retrouva sous le jet chaud, une cascade lui tombant dessus abondamment. Il fallait bien qu’il y passe non ? De vrais gosses. J’aurais pu profiter qu’il soit distrait pour lorgner son corps mais je n’en fis rien. Seul son torse naturellement dans mon champ de vision se grava dans mon esprit. Il était encore plus musclé que dans mes souvenirs mais toujours aussi fin. Mince… Ma carrure avait, elle, doublée en largeur – bon ok, y a un peu d’exagération. Pas forcément de gras certes, mais quand même !

Ce contexte me ramena en arrière pour la énième fois. À l’époque nous avions pris l’habitude de prendre des douches ensemble quand on rentrait tard ou que nous avions cuit au soleil. Que nous n’ayons jamais eu de relations dépassant le câlin était dingue ! Revenant au présent, je lui donnai une petite tape sur les abdos.

- Gars, tu pourrais casser des briques avec ça ! C’est quoi ton secret ? demandai-je amusé.
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Des retrouvailles tant attendues. | Eli
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