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the time machine | tom & alix

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the time machine | tom & alix
Dim 13 Déc - 13:41
Ok, aujourd'hui est un grand jour. Je crois que personne ne se rends compte d'à quel point c'est important pour moi. Tout a commencé y a environ deux semaines, quand j'ai ramené une grosse pile de manuscrits chez moi, fin comme d'habitude. Je me suis lancé dans la lecture de la pile, le premier était un manuscrit à corriger, ce que j'ai fait. Le deuxième un envoi à juger et dès les deux premiers chapitres j'ai compris que c'était pas la peine, c'était à jeter. Et puis bon avec ma soeur on est allés adopter nos bestiaux, et en revenant je me suis lancé dans le troisième manuscrit. Là, rien à voir, on sent dès le début que c'est une œuvre poignante qui révèle beaucoup de choses de la nature humaine. Bon j'ai pas pu aller plus loin parce que j'avais bien une vingtaine d'autres manuscrits à feuilleter et étudier. Mais quelques jours après, j'ai pu faire mon petit rapport à Kali, et elle a lu le manuscrit et elle était sûrement du même avis puisqu'elle a contacté l'auteur. Et c'est là que ça devient intéressant: elle m'a confié le bouquin ! Je me charge de l'édition de ce bouquin et si tout se passe bien je serais promu. C'est pas énorme ça ? Moi, un gamin au background très complexe, une famille clairement dysfonctionnelle, un père violent, une mère proxénète, et puis un séjour en prison... N'importe qui s'attendrait à ce que ma vie soit fichue, à ce que je devienne serveur, éboueur, barman, nettoyeur de vitres, ouvrier, ou que je vendes mon corps, que je devienne accro à une substance où une autre et que je finisse par me balancer au bout d'une corde. Mais non. J'habite dans une super maison, j'ai une soeur, des amis, des animaux, une voiture, et un boulot incroyable dans lequel je vais certainement avoir une promotion. Qu'est-ce qui pourrait mal tourner ?

C'est donc le coeur léger, et plein d'enthousiasme que je me rends au travail aujourd'hui. J'ai même essayé de soigner mon [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour paraître le plus à mon avantage, pour être plus adulte et professionnel que décontracté. Je veux vraiment faire bonne impression autant pour Kali que pour cet auteur, dont le nom mais d'ailleurs parfaitement inconnu. Starbucks en main, j'entre dans les bureaux. Je bois mon café tranquillement avant de rejoindre une salle de réunion. J'installe le manuscrit, puis mon ordi pour prendre des notes. Kali ne m'a pas demandé de m'occuper de contrats, donc j'imagine qu'elle a déjà du voir ça. Mais faudra que je vérifie auprès d'elle m'enfin bon, si on commence par une séance de travail sur le livre, j'imagine que c'est qu'on en a les droits. Bon sinon, j'ai aussi du papier et des stylos. J'ai tout prévu. Je sais que d'une seconde à l'autre, la réceptionniste accueillera l'auteur et le conduira dans cette pièce pour qu'on commence à bosser ensemble. Mon coeur bat la chamade, je suis tout excité. J'entends arriver, je vois la poignée se tourner, je me lève et fais un pas vers la porte, prêt à lui serrer la main et me présenter. « Bienv- » Le mot meurt à peine il a franchi mes lèvres. Flashback. Un regard. Ultime regard échangé. Mon cœur s'arrête. Je revois ses yeux. Je sens à nouveau le métal froid autour de mes poignets. Cette main ferme sur mon épaule qui me pousse à avancer, qui m'arrache à ces océans. Frisson dans tout mon corps. « Toi... ici ? » Oui, je crois que mes capacités langagières sont quelque peu amoindries sous le coup de la surprise. Est-ce que je devrais dire quelque chose ? Ou faire comme si de rien n'était ? Non, il est trop tard pour ça.

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the time machine | tom & alix
Dim 13 Déc - 14:54
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On passe notre temps à chercher le nouveau, le différent, le dernier cri, le plus ou moins chaud.
Quelque pas, dans l'appartement. Le silence qui règne en son sein, bouche si close que même le bruissement des vêtements se fait le plus léger possible pour ne pas déranger l'être qui respire dedans. C'est à peine s'il a osé bouger dans la journée, à peine s'il a osé respirer même. L'envoi de son bouquin avait été un coup de tête qui se concrétise avec bien trop de force pour ses frêles épaules. Une tentative de retrouver un objectif dans la vie, en dehors de la survie pure et dure, qui vient à se transformer en une île complète, après n'avoir été qu'un simple rocher. Les doigts qui filent vers le téléphone qui se met à vibrer, pour éteindre l'alarme qui prévient qu'il est l'heure de partir. Un regard sur l'ensemble, avant de finalement mettre son blouson, de récupérer ses clefs et de partir. Sur le siège passager, il dépose un bloc notes et le stylo qui va avec, le tout qu'il a pris au cas où il y aurait des choses à noter. Et la route qui défile, dans ce même silence qui l'enveloppe depuis quelques temps. Tom n'a jamais été du genre à découvre ses lèvres quand rien ne l'y force, alors il reste fidèle à lui-même, quand bien même depuis quelques temps il cherche à devenir autre chose que l'homme meurtri qu'il s'est trop laissé être, pendant si longtemps. Alors c'est dans une inspiration qu'il est sorti de la voiture, qu'il a franchi les portes de la réception et d'une voix faible et douce, qu'il se présente. Et on le guide jusqu'à une pièce qu'il n'aurait jamais cru être son tombeau. Tom pensait pouvoir changer, avec ce livre. Pourquoi enfin mettre au plus profond de lui tout ses démons et ses peurs aussi... Mais tout semble éclater, quand son regard croise le sien. Qu'il tombe sur une paire de yeux qu'il n'aurait jamais cru pouvoir recroiser. La claque est superbe, retentissante même. Dans son esprit, elle chamboule tout et cimente de nouveau ses pieds à cette terre qu'il avait cru accueillante, de prime abord. Mais finalement, il n'en sera rien. Porte fermée dans son dos et la voix qui transperce l'air, qui rend enfin le tout moins muet. Mais elle ne correspond pas tout à fait aux souvenirs qu'Alix avait bien pu lui laisser. Ni son visage, d'ailleurs, désormais paré d'atours que la puberté terminée lui a donné. Et sans doute que s'il était beau auparavant, le voici désormais splendide.

Soufflé par la surprise, Tom garde le silence sans doute quelques secondes de trop. Des longues, symbolisés dans son esprit par des gouttes qui tombent et font déborder un vase qui avait été déjà ravagé par bien des orages. Ainsi de nouveau noyés au sein même de son esprit, Tom ne peut clairement pas réagir comme il faudrait. "Alix... ?" Qu'il débute alors, les jambes qui bientôt trembleront sous l'effet d'une émotion qu'il se n'était pas vu injecté depuis un moment, au creux de ses veines. La cervelle, aussi affolée que son coeur, ne sait quel ordre donner en priorité à son corps. Alors il ne bouge pas, pas même du moindre millimètre. Et l'air qu'il respire, c'est au mieux qu'il essaye de ne pas le voler en masse à Alix. "Je..." Il tente, l'adulte qu'en a perdu la prestance il y a un moment de cela. Devrait-il lui demander s'il ne ferait pas mieux de partir ? C'est que Tom n'a jamais été condamné à quoi que ce soit, ne demeure que leur rupture qui n'en a jamais été une. Et peut-être qu'au fond, Tom a attendu longtemps après l'adolescent, sans se l'avouer. Et que c'est tragique de retomber dessus quand il s'était décidé à faire enfin le deuil de cette histoire qui, de toute, n'aurait jamais dû débuter. Et c'est soudainement fort de cette idée qu'il retrouve un peu de couleur, sur son teint qui s'était légèrement pâli d'avec tout ça. "... Tu sembles... En forme ?" Ainsi, cela sera sa première phrase construite. Ainsi il tentera de donner un ton à ses retrouvailles là, qu'il n'avait jamais souhaité. Ou plutôt si, ardemment même. Mais la culpabilité l'avait écrasé bien plus efficacement que la moindre de ses envies, depuis le jour de la condamnation.

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the time machine | tom & alix
Dim 13 Déc - 18:28
J'ai seize ans, dans quatre mois j'en aurais dix-sept. J'ai encore l'écho du marteau qui résonne à mes oreilles. J'ai de nouveau les poignets à l'étroit, maintenus derrière mon dos, je sens le métal qui pince ma peau. Mais tout ça ce n'est rien comparé à cette sensation qu'on m'arrache le coeur. Je lui adresse un dernier regard, parce que je sais bien qu'on ne se reverra jamais. C'est ce que je croyais. Comme je pensais qu'il m'écrirait, ne serait-ce qu'une lettre. Il a toujours aimé écrire. Mais c'est vrai que ça aurait été trop risqué. Sa femme aurait pu le découvrir, sa femme, ou les mâtons auraient pu lire mon courrier. Pourtant une petite partie en moi a continué d'espérer. Je n'ai jamais eu cette lettre tant fantasmée, celle qui aurait été un réel adieu plutôt que ce seul regard déchirant. Mais voilà que maintenant on se retrouve face à face. « ... Tu sembles... En forme ? » J'ai l'impression de le regarder sans le voir, ou peut-être est-ce l'inverse. J'avoue que je suis un peu paumé là, il faut laisser le temps à mon cerveau de digérer l'information. Et de digérer le fait que tout ce qu'il trouve à me dire c'est ça ! Il a visiblement choisi de faire comme si de rien n'était, comme s'il ne s'était jamais rien passé, ou peut-être simplement que ça ne comptait pas pour lui autant que pour moi. Je me suis peut-être monté la tête après tout. « C'est une question ou une affirmation ? Je me souviens d'un prof de littérature qui nous disait toujours d'être clair dans nos propos et dans la façon de les exprimer. » je réplique d'un ton peut-être un peu blasé. J'ai envie de lui balancer à la figure que je suis allé au lycée, celui où l'on s'est rencontrés donc, dans l'espoir de le revoir, de reprendre des nouvelles après ma sortie, mais que j'ai appris qu'il ne travaillait plus là. Pourquoi ai-je envie d'utiliser cette information de façon à lui faire le plus mal possible ? Je devrais pas penser comme ça. Malgré tout, je garde cette atout dans ma manche. « Le mois prochain je vais fêter mes deux ans de liberté retrouvée, donc ça va plutôt bien ouais. » Sous-entendu: "ce que tu saurais si tu avais pris la peine de prendre de mes nouvelles. Je ne sais pas pourquoi le revoir me met dans tous mes états, ça ne devrait pourtant pas, mais je ne peux pas me l'expliquer, et je ne peux pas empêcher l'amertume et la rancœur de m'envahir. « Je dirais que ça va plutôt bien pour toi aussi étant donné qu'on va publier ton roman. On devrait peut-être s'en tenir à ça du reste, j'imagine que ça ne te pose pas de problème ? »
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the time machine | tom & alix
Dim 13 Déc - 18:57
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On passe notre temps à chercher le nouveau, le différent, le dernier cri, le plus ou moins chaud.
Des lettres, il en avait écrit. Bien trop, même, qui le maintenaient en vie malgré l'absence de coeur pour battre encore, dans la cage qui l'enfermait. Comme s'il était parti avec lui, celui qui lui fait front, qui sait pas faire face non plus. Mais aucune n'avait été envoyé et elles avaient disparu, en même temps que le reste, quand son fils est venu au monde. La tension qui s'invite un peu plus dans les muscles de Tom, alors que sa cervelle ordonne toujours au corps de ne pas bouger d'un centième de millimètre, comme s'il y avait une peur d'être pris sur le fait, encore aujourd'hui. Peut-être que c'est bel et bien ça, qu'il ne voudrait pas trahir tous les sentiments qu'ont pas eu le temps de se faire la malle encore aujourd'hui. Mais Alix le renverse directement, ne lui laisse pas le temps de récupérer de la baffe quand il l'a revu. "À croire que les professeurs ne savent pas toujours ce qu'ils disent." Car ils sont humains, car ils font des erreurs aussi. Et il paye encore la sienne, au travers de ce regard qu'il ne parvient pas à lâcher, alors qu'il meurt d'envie d'explorer plus en amont les traits d'Alix, de se perdre sur ceux-là, de découvrir chaque recoin de son visage. Mais peut-être est-ce mieux ainsi, pour ne pas remarquer leur dureté qui se laisse entendre, au travers des mots. Les reproches sont là, camouflés mais pourtant bien visibles. Deux ans, déjà, qu'il était sorti de prison. Tom le sait, pertinemment. Il n'aurait jamais su oublier, même. Et Tom trouve l'intelligence de ne rien rétorquer. Garde le silence, se contente d'acquiescer, l'air de dire qu'il comprend le sous entendu et qu'il accepte tous les tords. S'il pensait s'être enfin libéré de tout ce qui avait englué ses mots à sa gorge, il semblerait qu'il s'était trompé. Une nouvelle inspiration, face à l'amertume qui ressort d'Alix. Comment lui expliquer ce qu'il en est ? Il n'a aucunement le droit de partager quelque chose d'intime encore avec le jeune homme. Alors, est-ce qu'il devrait juste passer pour l'enfoiré, de bout en bout, en taisant tout ce qui peut lui tenir à coeur ? "Je ne crois pas que ce soit moi qui importe, à cet instant, Alix." Et le bleu de ses yeux qui sait plus lâcher celui de l'autre. Qu'avait oublié ce que c'était que de prendre la tasse, volontairement, dans le regard d'autrui. Qu'avait préféré ne plus s'y tenter, surtout. Tom a un frisson, finalement. Le froid qui envahi sa carne, s'en délecte avec férocité. Bientôt, c'est sûr, il tremblera. "Tu as envie de ne t'en tenir qu'à ça, toi ?" Tom aimerait lui dire que ce roman n'a aucune importance, là, tout de suite. Mais il n'en a pas le droit. Doublement, même. Parce que ça serait mentir, quelque part. Parce que livre sera son héritage, pour un enfant qui peut-être détestera bientôt son père, d'à force d'entendre des gens lui en dire du mal. Et c'est tout ce qui peut rester à Tom, à cet instant. Plus que jamais, cette impression vient se glisser sous sa peau, jusqu'à son palpitant. Mais si Alix lui disait de partir... Il obéirait, sans nul doute. Parce qu'il avait déjà gâché sa vie une première fois et qu'il était hors de question de recommencer.

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the time machine | tom & alix
Lun 21 Déc - 11:25
« À croire que les professeurs ne savent pas toujours ce qu'ils disent.» Faut croire en effet. La véritable question c'est: est-ce qu'il y a jamais eu quoi que ce soir de vrai dans toute cette histoire ? Ou est-ce que tout n'était qu'illusions et mensonges ? Une passade pour pimenter cette vie banale, morne et vide de sens. Je n'en sais rien, et j'avais toujours évité de me poser ce genre de questions ridicules. Profiter de la vie, simplement. Mais maintenant qu'il est là, debout devant moi, je ne peux m'empêcher d'être envahi par toutes ces questions refoulées au cours de ces dernières années. Alors évidemment je fais ce que je fais de mieux: je me braque. Parce que non, je n'ai pas envie d'affronter tout ça, pas maintenant, pas alors qu'enfin j'ai réussi à m'en sortir. « Je ne crois pas que ce soit moi qui importe, à cet instant, Alix. Tu as envie de ne t'en tenir qu'à ça, toi ? » Je lâche un petit rire qui sonne plutôt comme une sorte de sifflement. C'est bien la première fois que j'ai mon mot à dire sur le sujet. « J'ai jamais rien eu à cacher, moi. D'ailleurs, comment va ta femme ? » Putain, ça y est je deviens aigri et en colère et... non. C'est parfaitement irrationnel, je devrais pas réagir comme ça, ça n'a aucun sens. Il ne s'est rien passé de mal entre nous, mis à part vis à vis de la morale, ok peut-être, et j'ai jamais aimé vivre caché mais ça avait un petit côté excitant dont je ne me plaignais pas. Mais non, rien de mal, pas de trahisons, ou je ne sais quoi d'autre, juste une séparation difficile parce qu'elle n'était pas de notre fait. Et c'est tout. Rien qui ne vaudrait que j'ai autant de ressentiment à son égard. Mais ça doit être ça: le doute, la peur, la surprise. Et je me braque. Seule explication plausible. Oh et puis j'en sais rien, et j'ai jamais été du genre à sur-analyser tout en permanence ! « Non en fait réponds pas, je m'en f-... c'était une question déplacée. » Je ferme les yeux une seconde et je soupire. Tout ça n'est pas en train d'arriver, ce n'est pas possible. Ce n'est qu'une hallucination causée par le stress. J'aimerais réussir à m'en convaincre, mais je rouvre les yeux. Ce n'est pas une hallucination de mon cerveau dérangé. Il est bien là. Et je suis bien dans tous mes états. « Ecoute, j'ai mis longtemps à me reconstruire. Je peux pas me permettre de tout foirer à cause de... d'une erreur de jeunesse. Donc oui, il vaut certainement mieux pour tous les deux qu'on s'en tienne à l'édition de ton roman. » Je me retourne pour aller m'asseoir devant l'ordinateur. Mais pour être honnête c'est surtout pour ne plus lui faire face quelques secondes, juste le temps que cette douleur aigüe dans ma poitrine, apparue à la prononciation de ces mots, s'estompe. Je ne me pensais pas capable de briser mon propre coeur.
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the time machine | tom & alix
Lun 21 Déc - 14:25
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On passe notre temps à chercher le nouveau, le différent, le dernier cri, le plus ou moins chaud.
Le coup est bas, mais porté en plein dans le plexus. Tom encaisse, sans un mot, sans une grimace. Juste cette envie qui le saisit encore à la gorge, qui semble y enfouir de nouveau tout ce qu'il aurait pu vouloir dire. Qui enterre toutes les libertés qu'il pensait avoir enfin acquises. Alix balaye tout d'avec cette rage qu'il ne lui avait jamais connu et qui semble tellement logique. Alors, avec soin, Tom cache ses mains pour planquer l'absence de l'alliance, retirée il y a peu de temps finalement, à l'échelle du temps. Pourtant il lui semblait que c'était déjà il y a un moment, que l'ombre qu'elle a pu laisser sur sa peau au fil des étés commence à s'estomper. Quelques secondes de plus et il aurait sans doute trouvé le courage, malgré tout, de dire qu'elle allait bien. Mais Alix s'en fout, même s'il se retient de le dire, qu'à moitié. Alors Tom prend une inspiration, douloureuse et terrible, se rappelle de quand sa tête tournait sous la tourmente et de combien il n'aurait plus dû chercher à lutter. Tout ce qu'il avait craint vient à lui être mis en plein dans la face et le déni n'y pourra plus rien : il a été une erreur. Il le savait, mais peut-être bien que s'il n'avait jamais su envoyer ses lettres, c'était pour ne jamais entendre ou lire les mots qui viennent de lui être attribués. Ainsi est confirmé tout ce qu'il avait déjà pu se dire des milliers de fois : il n'a été rien d'autre qu'une erreur. Il vacille légèrement, quand Alix se détourne de lui. Pose sa dextre sur le dessus d'une chaise, pour s'y tenir, pour y puiser une force qu'il ne possède plus depuis déjà longtemps. Les rares sourires qui avaient pu éclore depuis quelques temps viennent à tous s'évanouir et ne reste que cette face dénuée de toute expression. "Très bien." Et s'il avait été loquace par le passé, il n'en est plus rien. Pourtant, il était passionné à l'époque. Au point de pouvoir parler de longues minutes, tout seul, de tel ou tel roman qu'Alix devait absolument lire à son tour. Avant de rire et de s'excuser, de l'enlacer et de ne pas se rendre compte de combien il était précieux, cet adolescent qu'il n'aurait jamais dû approcher ainsi. Et si à lui il avait su confier bien des choses sur lui-même... Ca ne sera plus le cas avec l'adulte en face. Lentement, il tire la chaise pour mieux s'asseoir dessus, avisant vaguement les affaires qu'il avait pu ramener. "Faisons ça, alors..." Ah, comme la vie semble cruelle, à cet instant. Sortir du placard, pour mieux avoir envie d'y retourner. L'impression d'avoir brisé toutes les vies qu'il avait pu croiser qui lui revient plus assurément encore, en plein dans le coeur. Mais il n'a nullement le droit de s'en plaindre. N'a aucun droit même, à cet instant, autre que celui de simplement serrer les dents et se taire. Ainsi il ne cherche même plus du regard le Alix qu'il avait pu connaître dans le passé, parce qu'il l'avait cassé il y a longtemps et qu'il valait mieux pour l'autre qu'il n'en reste pas le moindre débris. Finalement, d'un geste las, il sort son bloc note et le stylo qui va avec, appose sur le bas sa senestre et leste sur le papier un premier mot de son autre pogne. Corrections. "Je t'écoute..." Il ne lui reste plus que ça.

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the time machine | tom & alix
Mar 22 Déc - 18:03
Je n'arrive pas à croire que j'ai dit ça. Est-ce que je le pense ? Non, non je ne l'ai jamais pensé, je ne l'ai jamais considéré comme une erreur, jamais ! Ou peut-être qu'inconsciemment si et c'est pour ça que ces mots sont sortis d'entre mes lèvres ? Non. Je voulais simplement lui faire mal. Ça peut paraître dégueulasse, et ça l'est certainement, mais c'est bien ce que j'ai fait. Et je ne saurais pas m'expliquer pourquoi. Pour l'éloigner peut-être, pour me protéger sûrement. Au final, c'est peut-être mieux comme ça, mieux pour tout le monde. Donc je m'assoies, et il finit par m'imiter. Je n'arrive pas à le regarder. J'ai trop peur de croiser son regard. Je peux pas me résoudre à croiser son regard. Je ne sais pas si je suis assez fort pour ça là de suite. Alors je garde les yeux rivés à mon écran, je prétends être concentré sur ce que je fais, alors que je me contente de fixer la première page de son manuscrit que j'ai en pdf sur mon ordinateur. « Je t'écoute... » Je soupire. Je ne sais pas si je vais réussir à faire ça. Mais il va bien falloir. « Je vais commencer par des remarques générales. » je commence alors avant de me racler la gorge. Il faut juste que je me lance, il faut juste que je me lance. Et puis ensuite ça ira tout seul. Si je me répète ça assez souvent est-ce que je vais réussir à m'en convaincre ? « Je n'ai lu que les premiers chapitres mais... Le fait que l'homme refuse de sortir de chez lui ne devrait pas être dit explicitement. Cet homme est dans le déni total, ce déni serait renforcé si le lecteur n'avait pas toutes ces informations explicites et qu'il était lui aussi placé dans le déni et l'incompréhension. » Je commence d'une voix plate. Je ne veux rien laisser transparaître. Juste faire mon boulot et le faire bien. « Cette remarque est valable pour tous les sentiments mentionnés explicitement. Cet homme ne sait visiblement pas où il en est, et je pense que ce message serait d'autant plus poignant s'ils n'étaient pas exprimés. » Pendant une seconde je bug. Je ne devrais pas le regarder. Mais je le fais quand même. Parce que pendant cette seconde, je ne sais plus si je parle du bouquin ou si je parle de lui. Je crois que les connections se font dans mon cerveau. Est-ce que... non, non, je me fais des films, ce bouquin n'a rien d'autobiographique. « Il faudra également qu'on aborde le sujet du titre, et puis de ton nom d'auteur. Pourquoi avoir choisi Ken Adams plutôt que donner ton véritable nom ? Tu veux rester anonyme ? » C'est vrai que j'avais pas fait gaffe mais c'est pas son nom sur le manuscrit ! Ça explique pourquoi j'ai été surpris qu'il soit l'auteur ! Je me demande pourquoi il n'a pas donné son nom... c'est étrange... et puis ça confirmerait les tendances autobiographiques de ce livre et... non, je ne veux pas y penser. Je ne veux pas me poser ces questions-là. Je ne peux pas.  
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the time machine | tom & alix
Mar 22 Déc - 18:53
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On passe notre temps à chercher le nouveau, le différent, le dernier cri, le plus ou moins chaud.
Ils sont deux désormais à se fuir. Après des années à avoir eu le souvenir d'Alix collé à la peau et au creux de son coeur, voici le tout broyé et la sensation qu'il faut éviter au mieux de mettre mal à l'aise l'autre. Alors il gardera ses prunelles bien fixes sur le papier qu'il gribouillera bien assez vite, en écoutant les remarques d'Alix. Un léger hochement de la tête, alors qu'il fait ses propres notes. Il lui faut déglutir avant de pouvoir parler, parce que sa bouche est devenue terriblement sèche sans même qu'il ne le remarque. "Entendu. Je verrais ce qui peut être fait rapidement. Mais j'apprécie l'idée de ne pas tout étouffer non plus, dans l'idée qu'il a aussi des démons qu'il entretient et dont il est le seul auteur." Ainsi, ne pas tout planqué sous toute la couche de déni est importante. Un raclement de gorge, léger, avant de froncer les sourcils face à l'interrogation d'Alix. Il lui est difficile de fixer sa feuille, là. Ken Adams ? "Euh..." Il tente de trouver pourquoi il y avait ce nom-là, sur son manuscrit. Mais rien ne lui vient et il est sûr de ses souvenirs quant à l'envoie du roman à la maison d'édition. "J'ai envoyé avec mon propre nom. Peut-être il y a eu une erreur quelque part." Il ne saurait dire. Ne peut donner concrètement une réponse, parce que du monde de l'édition, il n'y connaît rien. Tom s'imagine que c'est une manoeuvre de quelqu'un pour rendre anonyme les auteurs, le temps des lectures ? Difficile à dire. "Ou peut-être quelqu'un a-t-il jugé ça plus pertinent." Une inspiration, suivie bien assez vite de l'expiration associée, alors que le regard de Tom se barre sur le côté, accroche le verre d'une fenêtre vers laquelle il s'évade. Pendant quelques secondes, le temps de faire le vide. Puis il reprend, quand il retrouve dans le passage d'un oiseau au-dehors l'orée d'un courage qu'il n'a plus depuis qu'il a mis les pieds dans ce bureau. "Quant au titre, j'imaginais quelque chose de court. Et un mot ou deux." Rien de plus. Quelque chose sans prétention et qui serait au final tout aussi fataliste que la fin du roman, parce que le personnage principal ne méritait pas plus que ça. Qu'un mot, ou deux. Et la seule chose qui lui vienne en tête, à cet instant, résonnerait un peu trop à tous les participants de la pièce. Alors Tom garde pour lui seul cette idée, toujours décidé à ne pas mettre mal à l'aise Alix. "J'y réfléchirais." C'était le mieux à faire, de se taire. Comme depuis toujours. Mais une question demeure et hante Tom. "... Au vu de la situation, il serait sans doute mieux de nous contenter d'échange de mails à l'avenir... Non ?" C'était le mieux à faire, même. C'est déjà accorder trop d'attentions à une erreur.

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the time machine | tom & alix
Sam 26 Déc - 12:08
J'essaie de ne me concentrer que sur les remarques, sur le livre, sur le professionnalisme. Mais c'est difficile. Jamais j'aurais pensé possible de me retrouver dans une situation pareille. Franchement je comprends pas. Mais au fond je suis pas étonné. Bah ouais, si y a une merde, faut qu'elle soit pour moi. Puis j'suis un grand adepte de la loi de murphy. Pas vraiment de mon plein gré mais bon. On peut pas dire que la vie m'ait épargné jusque là, alors pourquoi arrêter en si bon chemin n'est-ce pas ?  J'aborde alors le sujet du nom de l'auteur, même si pour le coup c'est plus personnel. Mais j'essaie de garder un oeil neutre et impartial et parfaitement dénué de tout sentiment. Mais le trouble de Tom m'atteint, je le reconnais. « J'ai envoyé avec mon propre nom. Peut-être il y a eu une erreur quelque part. » Je fronce les sourcils. Ça me paraît quand même super étrange. Peut-être que quelqu'un a interverti les manuscrits ? Non, aucun sens. Je vérifie sur le pdf: c'est bien le nom de Tom Golden qui s'affiche. J'avais même pas fait gaffe. Je suis un peu déboussolé pour le coup. « Les imprimeries font des bourdes en permanence, alors c'est possible. » je réponds en haussant les épaules. Je vois pas bien comment on pourrait foirer ça mais bon, on a eu une belle brochette de stagiaires complètement abrutis, l'un d'eux aura certainement interverti les premières pages de deux manuscrit. Une erreur ou alors le prank le plus nul de l'histoire. « Ou peut-être quelqu'un a-t-il jugé ça plus pertinent. » Je secoue la tête. Le pire c'est que ce nom me dit un truc mais je saurais pas remettre le doigt dessus, faudra que je pense à faire une recherche google dessus, histoire de pas me torturer vingt ans avec ça. « Je ne pense pas. Bref, passons. De toute façon tu souhaites utiliser ton nom, donc le problème est réglé. » Il me parle alors de son idée de titre. Je note "court", "un mot ou deux". Je hoche la tête. « Je suis d'accord. Il faut que ça reste simple, que ça aille droit au but. Tu as déjà quelques idées à proposer ? » « J'y réfléchirais. » Je soupire. « Ok. J'aimerais que tu viennes la prochaine fois avec une liste de proposi- » Je ne sais pas si c'est lui qui me coupe la parole, ou bien si c'est moi qui m'arrête en pleine phrase quand je vois l'expression sur son visage. Quoi qu'il en soit, le résultat est le même. « ... Au vu de la situation, il serait sans doute mieux de nous contenter d'échange de mails à l'avenir... Non ? » Je reste interdit quelques secondes. Je n'arrive pas à y croire. Je tente de ravaler mon amertume, ou d'au moins la contenir, mais j'avoue que pour le coup c'est difficile. « T'es sérieux là ? » je finis par demander. Je sens déjà bien trop la colère dans ma voix, à peine étouffée. C'est quoi le problème exactement ? Est-ce que le simple fait de me voir lui est intolérable ? Est-ce qu'il n'a juste pas confiance en mes capacités, ou ne croit pas que je puisse être objectif et professionnel ? Ou bien est-ce qu'il a tout simplement honte qu'on soit vus ensemble en public ? Comme si c'était écrit sur notre front qu'on s'envoyait en l'air y a dix ans. « Tu sais quoi... comme tu veux... » J'abdique, je rends les armes. A quoi bon ? Je crois qu'il a bien fait comprendre qu'il n'avait pas envie d'avoir à faire avec moi. Très bien. « Quelques rendez-vous en face à face seront tout de même nécessaires. Mais on peut très bien se contenter d'échanger des mails pour le moment puisque c'est ce que tu préfères. » Cette fois la colère dans ma voix a bien disparu. Je suis blessé. Toujours en colère, bien évidemment, mais par dessus tout, blessé. J'hallucine qu'il-... non, pas la peine d'alimenter encore ça, sinon je vais finir par exploser. « Voici mon adresse mail. Je crois que nous avons déjà la tienne. » Plus rien ne te retiens donc. Tu peux partir. Tu peux t'enfuir. Tu peux faire comme si je n'existais pas. Comme si jamais rien n'avait existé entre nous deux. Tu sais si bien le faire...
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the time machine | tom & alix
Sam 26 Déc - 15:41
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Rien ne va. Il sent la tension qui revient immédiatement habiter les nerfs d'Alix, ressent la colère qui s'installe sur les traits et qui les déforment un instant. Dans un froncement singulier et parlant, auquel aucun Homme ne peut échapper. Et ça tend le professeur sur sa chaise, qui se sent plus que jamais mal. Peut-être devrait-il simplement se taire. Ou disparaître, enfin. La pensée est fugace et il doit la repousser immédiatement, parce qu'il a d'abord quelque chose à accomplir, avant de signer sa dernière ligne à la fin d'une page qu'il avait déjà trop noircie de noir. Tom s'est paralysé sur place, remarque qu'il a cessé de respirer même quand il commence à manquer d'air, alors il reprend difficilement sa respiration, sent que sa tête tourne parce qu'elle a été étourdie d'un trop plein d'informations. Et le silence qui reste et se traîne, quand Alix termine, qu'il a laissé son adresse mail sans doute sur le bureau, face à un homme inerte. Qui reprend vie dans un grincement léger de sa chaise, quand il ose un mouvement pour la récupérer. Et il fixe le tout, se perd dans l'arobase et sait, sait que trop bien, qu'il doit se taire. Mais il n'y parvient pas, plus. "... Ce n'est pas ce que je préfère." Le regard si las, qui ne parvient plus même à se lever, parce que pèse sur les paupières tout l'épuisement de trop de mensonges accumulés. "Je ne souhaite plus m'imposer à toi." Lentement, par-dessus la page se pose la carte qu'il avait pu récupérer et ainsi il ne reste plus que le vide à regarder, à affronter, face auquel finir de se fatiguer. Alors il hausse finalement les épaules, sans y croire, sans savoir pourquoi. Il hésite entre mille choses à dire, mais ne sait même plus par où commencer, continuer. Alors il se tait de nouveau. Comme prêt à encaisser le prochain coup qu'il ne saura pourtant pas supporter. Mais ce n'est pas si grave, parce qu'il ne tient déjà plus debout depuis un moment. Alors il peut bien l'achever. Parce qu'il ne reste rien, de toute manière.

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the time machine | tom & alix
Mer 30 Déc - 12:12
Je ne sais pas comment je suis censé gérer cette situation. Non, vraiment j'ai aucune idée là, je suis complètement paumé. Je pensais que faire comme si de rien n'était, se concentrer sur le boulot, ce serait suffisant. Mais faut croire que non. Bien sûr que les non-dits, et les mots jetés en l'air, ceux qu'on regrette à peine ont-ils franchis nos lèvres, oui, bien sûr que tout cela nous nuit, et nuit au bon fonctionnement d'une équipe à long-terme. J'aurais cru qu'on y arriverait pourtant. Mais on a pas encore vraiment essayé de bosser ensemble qu'il veut déjà abandonner. Qu'est-ce que je suis censé comprendre alors ? Comment je suis censé prendre le fait que le simple fait de passer dix minutes dans une pièce en ma présence le révulse au point qu'il soit pratiquement obligé de s'enfuir en courant ? Parce que c'est bien ce qu'il fait là, n'est-ce pas ? A peine s'est t-on trouvé face à face qu'il a saisi toutes les occasions de s'éloigner, de partir. Et alors là, l'idée de se contacter uniquement par mail ce n'est que la cerise sur le gâteau. Non, vraiment, je ne sais pas comment je peux faire face à tout ce merdier. Alors j'abandonne. Il veut parler uniquement par mail et bah ainsi soit-il. Je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus ou de moins, alors je me contente de baisser les armes. Je me rends. « ... Ce n'est pas ce que je préfère. » J'avoue que je le suis pas là. « C'est pas ce que tu préfères ? C'est pourtant toi qui a fait la proposition que je saches ! » J'hallucine là quand même. « Je ne souhaite plus m'imposer à toi. » J'écarquille les yeux. C'est incroyable ça quand même. Je sais pas si je devrais en rire ou en pleurer, être désabusé ou en colère, peut-être bien que je suis un peu de tout ça à la fois. « Ne remet pas la faute sur moi s'il-te-plait. Je n'ai jamais dit que tu t'imposais à moi ! Je me suis montré parfaitement professionnel avec toi ! Alors si tu ne veux plus me voir tu n'as qu'à le dire. Pour une fois dans ta vie, Tom, assume un peu ce que tu veux ! » Je refuse qu'il rejette la faute sur moi. Je ne lirais plus entre les lignes, je ne resterais pas caché bien sagement, ce temps-là est révolu.
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the time machine | tom & alix
Jeu 31 Déc - 18:02
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Le dialogue ne peut s'établir, entre ses deux-là. Parce qu'Alix est en colère et que Tom est en retrait. Chacun est parcouru d'une émotion que l'autre ne pourrait même pas effleurer, s'il le souhaitait. Alors aucun ne sauront réagir correctement, face à l'autre. Et ça se comprend. Que trop, même. Mais ils n'auront pas le recul nécessaire aujourd'hui pour ça. S'enfoncent un peu plus dans ce dédale où le minotaure, ce sont eux-mêmes. Leur propre ennemi, qui se plonge dans le noir afin d'être bien sûr de ne voir aucun fil. Ainsi, comment Tom pourrait savoir ce qu'il veut ? Que tu ne sois jamais allé en prison. Ne pas avoir gâché ta jeunesse. N'avoir jamais existé. Des évidences, seulement, qui lui viennent en tête. Sourire. Des utopies, aussi. Sa tête lui tourne légèrement, toujours, alors que le sang se propulse à toute vitesse dans ses veines, qu'il s'épuise à maintenir aéré les muscles d'un homme qui s'est noyé il y a longtemps. "Hum." Il se redresse finalement, légèrement, sur son assisse. "Repartons du début..." Et il ose de nouveau planter ses prunelle sur son visage. "... Quand je parle de m'imposer à toi, je ne dis pas que c'est ce que tu as exprimé, Alix." Mais l'entendra-t-il, cela ? Tom ne se pose même plus la question, parce que toutes les siennes sont faussées. "C'est comme je le ressens." De débarquer ainsi, un beau jour, dans sa vie. De nouveau, alors qu'il lui avait fallu se (re)construire loin de tout cadre stable. "Si tu me dis que ce n'est pas le cas et que ça ira pour toi... Alors, soit." Son calme qui ne s'effrite pas, en apparence. Peut-être que tout est glacé en lui depuis trop longtemps. Qu'il n'ait plus en vie et que son ex-femme avait échoué à le sortir de son carcan, même avec la naissance de leur fils. Quoique...  Non. C'est juste lui qui avait tout raté, sur n'importe quelle ligne. "Faisons alors comme tu ferais avec n'importe quel autre auteur..." Et de nouveau, ce grand froid qui revient l'envelopper, le prendre dans ses bras et qui lui glace d'abord la nuque, puis le corps tout entier. Sans doute que tout ce qu'il a pu dire ne calmera en rien la colère d'Alix. Au contraire, même, vraisemblablement. Mais face à l'hiver, il n'y a bien que le feu pour nous en préserver.

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the time machine | tom & alix
Dim 14 Fév - 13:46
Je ne sais absolument pas quoi répondre à ça. C'est comme ça qu'il le ressent. Il se sent comme un poids pour moi ? Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Enfin, je peux l'imaginer. Mais je ne veux pas penser à ça, je ne veux pas penser à l'éventualité qu'il puisse regretter notre histoire, être rempli de remords et de culpabilité ou pire encore, de honte. La question me brûle les lèvres, je veux lui demander, plus que tout je veux savoir, mais je ne peux pas. Je ne peux pas lui poser cette question, le replonger, nous replonger, dans nos déboires passés, au risque d'empirer la situation, d'empirer notre relation qui semble déjà bien précaire. Je ne peux pas me permettre de ruiner ses chances de publier son premier roman et mes chances de ne plus être l'assistant de l'assistant. Alors non. Je me dois de garder tout cela pour moi, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Pour tous les deux. « Faisons alors comme tu ferais avec n'importe quel autre auteur... » J'inspire. Je ne dois rien laisser paraître. Aucun doute ne doit percer sur mon visage. Pas de traces de sensibleries, rien. Relation professionnelle, le reste n'est que souvenirs. C'est mieux ainsi. Et peut-être que si je me répète assez ces mensonges, je finirais par y croire. « Parfait, faisons comme ça alors. » J'approuve, j'acquiesce. Je rassemble les quelques papiers en ma possession et je jette un coup d'oeil à mes notes. « Pour le moment je crois qu'il n'a rien à ajouter. Il faudrait que tu t'occupes des modifications dont nous avons parlé. J'aurais également besoin de tes propositions de titre. De mon côté je vais terminer la lecture complète de ton roman. On pourra ensuite se revoir pour parler d'autres modifications, si elles sont nécessaires, et si tout est bon on pourra passer à la suite. C'est-à-dire la lecture par un panel, puis si tout se passe bien on commencera les discussions pour la commercialisation, la publicité et tout le reste. Mais on y est pas encore. » J'évite un peu son regard, je fais semblant de relire mes notes sur l'ordinateur, comme si je cherchais ce que j'avais oublié. Mais bientôt je dois me détourner de l'écran pour retrouver son regard. Pour aujourd'hui je pense qu'il n'y a rien à rajouter, rien de plus à faire. J'espère simplement qu'il réalise que nous allons devoir rester en contact, se voir souvent, pendant des heures parfois, que si son bouquin est publié je partirais avec lui faire sa tournée. J'espère qu'il sait dans quoi il s'engage. Parce qu'en toute honnêteté, moi pas.
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the time machine | tom & alix
Dim 28 Mar - 16:12
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Parfait. Tout semble l'être, oui. Et dans le coeur du quarantenaire, la douleur se déverse un peu plus encore. Presque centenaire, à force de se prendre des rides avec toutes les vagues d'émotions qu'il peut bien se prendre. Ne rien laisser paraître. Ne pas s'écouter. Ne pas s'entendre non plus. Juste se taire, acquiescer aussi et faire mine que tout ira. Rien ne s'était jamais passé. Entre eux, du silence. Du temps passé. Mais aucun regret, n'est-ce pas ? Il faudra jouer à ce jeu-là, en tout cas. Alors Tom écoute et fait mine que ça ira. "Très bien. J'y réfléchis très vite, pour le titre." Prend une inspiration, face au trait d'angoisse qui monte quand il pense au fait qu'il va lire ce qu'il a pu écrire. A peur, soudainement, de s'être un peu trop dévoilé. C'était pourtant le but. Une effeuillage d'une vie qu'il avait vécu avec oppression un long moment, qu'il avait tut si longtemps. Mais quand il avise Alix, il craint de lui faire encore du mal. Devrait peut-être abandonné. Lirait-il le bouquin quand même, désormais qu'il l'a entre les mains ? "On verra, oui." Qu'il dit doucement, comme pour ne rien laisser paraître. L'avise encore, croise son regard. Se perd un instant dedans, se rappelle le passé qui lui brûle encore la peau. "On se revoit vite, alors, j'imagine." Il vient à détendre ses mains, prend une inspiration. "Bien. J'ai enregistré le numéro d'ici déjà, je répondrais sans faute." Ou rappellera s'il n'avait pu décrocher. Ce qui n'était pas forcément à la portée de tout le monde, au vu d'un grand nombre de personnes qui angoissent face aux téléphones. "Je te laisse alors, pour aujourd'hui." Le souhaite-t-il, sincèrement ? Oui et non. Penche d'un côté comme de l'autre, de seconde en seconde. Se relève quand ils règlent les derniers détails, les notes dans son sac. Un instant à se dévisager, à redécouvrir ses traits. Un instant d'hésitation. "Merci." Qu'il soupire presque finalement, sans même savoir exactement de quoi il peut causer. "À bientôt." Monsieur Turner. Il ne sait pas le dire. Se détourne enfin et referme la porte derrière lui. Mais il ne peut faire pareil avec les souvenirs.

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