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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]

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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Jeu 22 Oct - 10:21
Chemins croisés
Chuck & Rebecca

« Distance sometimes lets you know who's worth keeping and who's worth letting go. And sometimes, we're just too dumb.»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Jusqu’à présent, je ne voyais plus qu’en noir. Mes jours semblaient s’être embourbés dans un marécage obscur. Les yeux fatigués de trop observer mon plafond. Les cernes sombres, les joues creusées, prête pour incarner le dernier personnage tout droit sorti de l’imaginaire de Tim Burton. Je ne suis plus qu’un spectre, plus qu’une âme en détresse. Quand ai-je perdu ce qui faisait de moi l’être aussi solaire que l’on décrivait ? Quand je l’ai perdu, lui. Quand il est parti sans un bruit, quand tout s’est précipité contre un mur. Trop vite. Ce fut même trop doux. Si doux que je n’ai pas pu crier. Que j’ai vu tout se dérouler avec une vitesse molle, et tout s’est déchiré sans que je ne puisse dire le moindre mot. C’est comme si tout était mort depuis si longtemps que l’on s’était retrouvé à observer notre relation en décomposition. Il était face à moi, un fantôme lui aussi, parti aussi vite qu’il était venu, Orlando. « C’est fini », qu’il avait dit. Au fond, il n’a fait que formuler ce que je savais déjà. C’est fini, parce qu’on a même oublié pourquoi ça avait commencé.

Les jours qui s’enchaînent, littéralement, qui m’enchaînent à des poids qui me tirent dans les profondeurs. Le regard peiné de ma mère. Elle me ment. Le regard troublé de mon père. Il me ment. Tous me mentent. Moi aussi. Je me mens à moi-même. Je me disais forte, mais voilà des semaines que je n’ai pas quitté mes couettes, que je me déplace dans son vieux sweat-shirt, humant son odeur que je ne fais plus qu’imaginer, la mienne l’ayant remplacée depuis quelques jours déjà. J’imagine encore sa présence sans réaliser comme ça me vampirise. Je suis mon propre obstacle. Je refuse de passer à autre chose. Elle est belle, la lionne indomptable, hein ? La Rebecca Scott qui est « plus forte que tout ça ». Même plus la force d’ouvrir les réseaux sociaux. D’abord, parce qu’ils étaient tous là à parler de ce qui fut un temps un « nous », à polluer mon fil d’actualité avec nos vieilles photos, avec des pseudo discours d’encouragement. Je me fiche d’eux, je ne les connais pas. Puis, si je n’y suis plus retournée, c’est parce qu’ils avaient tourné la page. Ils n’en parlaient plus, comme si rien n’avait eu lieu. Et je leur en ai voulu. Parce que, moi, je n’ai pas tourné la page. Je n’ai même pas fermé le livre.

Puis, il y a eu la lumière.

Une réponse à une audition. Mon manager avait envoyé ma candidature à un petit réalisateur indépendant, et c’est à cet instant que j’ai eu la nouvelle. Dans mes rêves, je sautais de joie. Mon premier rôle. Un téléfilm modeste, mais dont on m’avait confié le premier rôle féminin. A moi. Celle qui avait été jusqu’à oublier ses propres rêves à cause d’un homme.

Pourtant, lorsqu’elle me l’a annoncé, j’ai pleuré.

Parce qu’il était la première personne à qui j’ai pensé pour l’annoncer. Et que, le doigt sur son numéro, j’ai verrouillé mon téléphone, et je l’ai rangé dans ma poche. J’ai pleuré, parce que j’ai fait l’erreur de faire dépendre mon bonheur de quelqu’un d’autre sans même m’en rendre compte. Cela ne m’arrivera plus. Plus jamais. Je m’en fais le serment.

Aujourd’hui, c’est une autre ère. Non, je ne suis pas redevenue moi-même. Tout n’est encore qu’une imitation. Maladroite, douloureuse, insensible. Mais j’essaie. D’atteindre cette hauteur vertigineuse à laquelle je ne faisais plus que seulement prétendre. Amoureuse des démesures, j’ai dépassé ce sommet. Je crie sur tous les toits que je m’en suis remise, que je l’ai oublié, lui, le bourreau des cœurs qui aurait mieux fait de repartir avec ma tête, si c’était pour me laisser avec toutes ces pensées morbides. Je déteste ça. Ne plus avoir confiance en moi. Car cela aussi, il me l’a volé. Mais je me refuse à montrer une fois de plus mes failles.

Aujourd’hui, c’est le début d’un renouveau, pour moi. Alors je marche la tête haute, et j’emmerde quiconque se mettra en travers de mon passage. Je suis désormais la seule qui compte. Je n’ai plus aucune raison de culpabiliser à l’idée de faire passer ma carrière avant tout le reste. Je serai célèbre, je serai grande, je serai majestueuse ; et bonne chance à celui qui tentera de me faire croire le contraire.

* * *

Ils sont quelque uns, en ce début d’après-midi rougi par les feuilles d’automne qui constellent les arbres dans la rue, à me dévisager lorsque je passe la porte. C’est une salle en hexagone au fond de laquelle se trouve une table relativement ronde. Du coin de l’œil, j’aperçois quelques macarons et des coupes de champagne disposées çà et là sur le bois. Le tout est profondément modeste, après tout ce n’est qu’un petit téléfilm de noël, mais tout est déjà si merveilleux que pour une fois, je me fiche de ce qui pourrait raviver mon côté superficiel ou matérialiste.

Je fais connaissance avec le réalisateur, un homme aux cheveux grisonnants qui porte des lunettes rondes sur son visage allongé. Il a un air naturellement sévère, à la manière des critiques d’art. Pourtant, lorsqu’il me sourit, je me sens immédiatement à l’aise. Une femme rondouillette et lumineuse s’approche de moi en sautillant, il s’agit de la scénariste, dont l’enthousiasme pour l’histoire du téléfilm est particulièrement contagieux. Je me surprends même à lâcher un rire. Les autres membres de l’équipe me saluent également, et je prends le temps d’échanger quelques mots avec chacun.

Soudainement, la porte s’ouvre. Il doit s’être écoulé une trentaine de minutes depuis l’heure indiquée pour cette première réunion. Je tourne la tête et voit un jeune homme dont le visage est loin de m’être inconnu. Il n’a pas l’air gêné d’un tel retard. Au contraire, j’ai la sensation qu’être là le saoule plus qu’autre chose. Je fronce les sourcils et le dévisage d’emblée, sans ressentir une quelconque gêne à cela. On peut lire sur mon visage comme si l’on était au dernier rang d’une salle de spectacle. Joue grand, joue fort, pour que ceux du fond t’entendent et te voient. C’est ce qu’on m’a toujours enseigné depuis mon enfance. C’est toujours resté.

« Oh, Chuck, tu es très en retard… mh… ce n’est pas grave du tout, évidemment !, se reprend  la scénariste qui, grand sourire, lui tend son exemplaire du script. Tiens, vous devrez avoir pris connaissance du texte d’ici la semaine prochaine pour la première lecture. Je ne veux pas m’emballer mais c’est l’histoire de deux jeunes que tout oppose et qui tombent amoureux. Elle, c’est une jeune fille à la vie tourmenté qui a sombré dans le monde de la nuit bien trop tôt. Elle chante dans un groupe de rock dans une petite ville dans laquelle rien ne se passe. Lui, c’est celui à qui tout réussit et qui échoue un jour dans le bar où elle se produit avec son groupe formé de ses amis d’enfance. La raison pour laquelle il se retrouve là, c’est parce qu’il décide de revenir dans la ville de son enfance pour son propre enterrement de vie de garçon, désormais fiancé à une jeune femme à l’avenir déjà tout tracé. Un parfait amour, enfin, c’est ce qu’il pensait. Il est avec ses amis lorsqu’il voit cette fille sur scène qui l’intrigue, et qu’il finit mystérieusement par recroiser partout où il se trouve durant son séjour. Le tout, dans l’ambiance festive et romantique des fêtes de Noël, qui ont un écho particulièrement déchirant pour la jeune chanteuse. N’est-ce pas absolument MAGIQUE ? »

Elle décrit cette histoire solidement ficelée avec un enthousiasme certain, et un élan de bonheur à la fin qui vient lui décrocher un immense sourire. Il n’est pas négligeable de remarquer que cette histoire semble extrêmement, peut être trop, guimauve à mes yeux. Mais je m’en fiche, c’est mon premier vrai rôle, je l’honorerai pour qu’on soit fier de moi. Je veux être admirée, bien plus qu’être aimée : j’ai vu les ravages que la deuxième situation cause, très peu pour moi.

« Salut, je suis Rebecca Scott, ta partenaire à l’écran. C’est mon premier rôle. »

Je lui tends la main, avec assurance, malgré mon apparence qui me propulse hors de son monde à lui. Je n’ai été prévenue qu’hier et l’excitation m’a empêché de dormir. J’ai un chignon haut décoiffé, quelques mèches retombent sur les côtés de mon visage. Nul doute qu’il ne doit pas être particulièrement habitué à partager l’écran avec une inconnue, d’autant que s’il doit m’avoir vue quelque part, ce n’est que dans des publicités pour des marques de bâches pour piscine et de croquettes pour chat. Pas ma plus grande réussite, à vrai dire, mais mes premiers contrats.

Bref, c’est ça. Lui, la grande célébrité que je ne fais pas semblant d’admirer. Moi, la fille qui sort de nulle part et que personne ne connaît, sur laquelle personne ne se retourne, qui a perdu de son éclat depuis sa rupture, mais qui arrivera indéniablement jusqu’au sommet.
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Sam 31 Oct - 21:57
Je déteste mon agent. En fait, non, je ne la déteste pas parce qu’elle est une formidable agent. J’ai pu faire quelques apparitions dans certaines grandes séries téléviser comme CSI Miami, ce n’est pas rien quand même. C’est sûr que, après avoir eu le premier rôle d’un film de Jacob Kane, c’est… petit, mais j’ai pu continuer à apparaître dans les écrans des spectateurs et ça ce n’est pas rien ! Et je n’ai pas été figurant alors c’est génial. J’avais des textes à apprendre, un personnage à m’approprier. J’ai même eu un second rôle dans un film ! Alors oui, mon agent, elle est extraordinaire. Je vais même avoir un premier rôle au printemps prochain dans une série. Bon, je vais devoir vivre dans une autre ville quelques temps, mais ça fait parti de la game alors je suis totalement partant ! Peu importe la ville ! Alors oui j’adore mon agent, mais, là, présentement, je la déteste. Elle m’a toujours trouvé des contrats géniaux alors pourquoi m’avoir eu le premier rôle d’un téléfilm de Noël que des matantes en manque d’amour vont regarder le dimanche après-midi ? Il est où le génialissime de d’habitude ? Nulle part. Bien sûr, elle m’a dit qu’il fallait que j’apprenne que je ne pouvais pas juste avoir des supers rôles dans de grands films ou de grandes séries avec de grands producteurs ou de grands scénaristes. Il fallait que j’apprenne à me contenter de plus petits films, surtout en début de carrière. Bien sûr, plus que je vais apparaître dans des productions, plus que je vais avoir des grandes opportunités. Peut-être aussi qu’un producteur va me vouloir à chacun de ses films. Mais, ça, ce n’est pas pour tout de suite. Et ça, elle me l’a répété de nombreuses fois. Selon elle, je suis en train de prendre la grosse tête et ce n’est vraiment pas bon si je veux continuer à monter les échelons. Personne ne veut travailler avec quelqu’un d’imbus de lui-même. Ce sont ses paroles à elle. Ça a fait en sorte de me refermer sur moi-même. Elle croit vraiment ça ? Ça m’a blessé. Surtout qu’elle ne fait que me répéter que j’ai beaucoup de talent. Faudrait qu’elle se branche non ? Bref. Elle m’a donc fortement conseillé d’accepter ce film, que ça va être bon pour mon image. Comme je lui fais confiance, j’ai signé. Mais, ça ne veut pas dire que je vais le faire de gaieté de cœur.

Comme de fait, le jour de la première rencontre, j’arrive en retard. Au départ, je voulais arriver que 5 à 10 minutes de retard pour bien montrer mon désaccord et mon mécontentement, mais, bien sûr, c’est rare que ça se passe comme on veut. J’ai eu une panne de réveil, ce qui m’a bien mis en retard. Heureusement que Klaus et Ben se sont mis à deux pour me réveiller parce qu’ils avaient faim sinon… j’aurais surement manqué la rencontre. Et bien sûr, une fois sur la route, je suis tombé dans des embouteillages. Heureusement que j’étais presque rendu au point de rendez-vous. Évidemment, je ne vais pas laisser paraître que je m’en veux d’être autant en retard. Bon, c’est sûr que j’ai l’habitude d’arriver en retard, plus personne de mon entourage est surpris de mon retard. Cependant, j’essaie toujours de ne pas arriver en retard lorsqu’il est question de boulot. Alors oui, je m’en veux d’être trente minutes en retard, surtout que je voulais juste avoir un cinq minutes simplement pour montrer mon mécontentement. Alors, je prends une grande inspiration avant de pousser la porte et d’entrer dans la pièce. Tous les regards convergent vers moi et je leur adresse un sourire en coin à chacun. Puis, je roule des yeux avant d’avancer et de saluer d’une poignée de main et d’un sourire poli le producteur, puis la scénariste. Je n’ai même pas le temps de saluer les autres que cette dernière enchaîne directe. Pourquoi elle semble si enthousiasme d’avoir écrire un texte dégoulinant de quétainerie ? On peut vraiment être fier de ce genre de chose ?

- Je suis vraiment désolé de mon retard, vous savez, les embouteillages californiens...

Je fais un petit sourire de circonstance légèrement faux en haussant les épaules avant de tout faire pour me concentrer sur son résumé. J’attrape mon exemplaire du script et le feuillette tout en l’écoutant de mon mieux. Je fais de mon mieux pour garder mes commentaires condescendants – comme les appellerait mon agent – pour moi. Par exemple, je réussis à garder pour moi mon « évidemment » lorsqu’elle mentionne que les deux protagonistes sont à l’opposé l’un de l’autre. C’était facile à prévoir ça. En revanche, je suis surpris d’apprendre que c’est la fille qui est le personnage sombre et non le mec. Mais, bon, c’est bien aussi. À voir si la blonde va être à la hauteur. Je n’ai pas envie de perdre mon temps moi. Lorsque la scénariste mentionne que l’homme est un personnage à qui tout lui réussis, j’ai un incontrôlable sourire qui se dessine sur mes lèvres. Comme moi quoi ? Ça ne sera pas dur de m’approprier le personnage alors. Je retiens un autre « évidemment » lorsqu’elle mentionne que l’amour qui unis mon personnage et sa fiancée n’est pas l’amour parfait qu’il croyait. C’est toujours comme ça de toute façon dans les téléfilms de noël ou juste les films de filles. Pourquoi je le sais ? Ma mère adore ses films malheureusement. Je dois me retenir de toutes mes forces de ne pas corriger la scénariste sur le fait que son histoire n’est pas magique, mais bien prévisible, dégoulinant d’amour, pathétique, quétaine. Bref, pleins d’autres adjectifs autres que magique. Mais, j’ai déjà eu beaucoup trop de retard pour me permettre un nouveau faux pas. Puis, je suis acteur après tout, je peux bien jouer l’homme enthousiaste face à cette histoire.

- Un vrai miracle de Noël !

Je lui offre un grand sourire qui semble la remplir de joie puisqu’elle repart avec un grand sourire vers le producteur que j’aurais plus imaginer critique d’art, mais bon. L’habit ne fait pas le moine, comme on dit. Je me tourne vers la blonde lorsqu’elle se présente et je la regarde de haut en bas. Elle est jolie, je dois l’avouer. Ça ne sera pas trop dur de l’embrasser pendant le film. En revanche, elle aurait pu faire un effort pour son style quand même. Même moi j’ai pris le temps de me coiffer et de bien m’habiller. Bon, c’est sûr que si je n’avais pas fait tout ça, j’aurais peut-être eu un peu moins de retard, mais détail.

- Chuck Blavatsky, mais je crois bien que tu le sais déjà en fais.

Je lui prends la main en lui adressant un sourire en coin.

- J’espère que tu seras à la hauteur du premier rôle, je n’ai pas que ça à faire jouer avec quelqu’un qui n’a pas le talent pour ça. C’est peut-être qu’un téléfilm, mais je ne veux pas faire des pub après. J’ai une image à tenir. J’espère que tu me tireras pas vers le bas et que tu comptes pas sur moi pour me te tirer vers le haut.

Je suis froid, je sais, peut-être un peu trop en effet. Mais, tout ce que je dis est vrai, je n’ai pas de temps à perdre et je ne laisserais personne me tirer vers le bas. Je veux gravir les échelons et non les dévaler.
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Dim 15 Nov - 20:48
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« Distance sometimes lets you know who's worth keeping and who's worth letting go. And sometimes, we're just too dumb.»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Son ton sarcastique provoque immédiatement une réaction sur mon visage, mes sourcils s’arquant instantanément. Certes, le scénario semble tout droit sorti de l’imaginaire des bisounours faussement sombres, du genre à s’inventer un passé tumultueux pouvant justifier la création de tels personnages. Mais ce qui compte, c’est déjà de faire partie de quelque chose qui ne passera pas entre deux programmes inintéressants ; les publicités pour bâches de piscine, j’en ai ma claque.

Je le détaille, sa mâchoire saillante et ses yeux expressifs ne laissant aucune échappatoire, je fais inévitablement partie de ces godiches qui succombent sous son charme. Fatalement. Je me ficherais des claques si autant de regards n’étaient pas posé sur moi ; sur nous. Une seule chose me retient, finalement, de devenir une guimauve. C’est un con. Le roi des cons, l’empereur de la connerie. Un con, un gros con, un sale con. Et ça, c’est bien plus efficace qu’un seau d’eau glacée en plein visage. Désormais, alors qu’il saisit ma main tendue, j’ai bien plus envie de lui cracher au visage que de l’embrasser. Je pensais que ce tournage allait me permettre d’améliorer mon jeu d’acteur, pas mon self-contrôle. Très vite, probablement trop vite, mon franc-parler fait son grand retour. Lui qui semblait s’être à jamais perdu avec ma dignité sous mes couvertures, après des mois à pleurer ma rupture.

« Pas compliqué de connaître celui qui surplombe les foules par la taille qu’a pris sa tête. »

Mon regard se fait assassin, prêt à le dépecer et l’empailler pour en faire la plus sexy des statues dans un musée paumé que personne ne viendrait visiter. Son attaque me met immédiatement hors de moi. Je n’ai jamais eu l’habitude d’être autant rabaissée. Je mérite ma place ici, n’est-ce pas ? Bien sûr que je la mérite. Avant le départ d’Orlando, je n’avais jamais hésité sur cela. Jamais. Pas une seule fois. Réaliser ce que mon ex petit-ami a pris avec lui me mets dans une colère encore plus noire. Il n’avait pas le droit de partir ainsi avec ma confiance en moi.

Etrangement, sous les yeux froids de Chuck Blavatsky, je sens revivre cette rage de vaincre au fond de moi. Je le sens éveiller cette volonté de briller au point d’aveugler le monde entier. De ne jamais abandonner, juste pour leur prouver comme ils ont tort de s’être opposés à moi. Je suis Rebecca Scott. Et avant de le perdre, je n’avais jamais oublié ce que ça signifiait. La colère monte encore d’un cran. J’en veux au monde entier. Je m’en veux, à moi. Et, d’ici une seconde, c’est Chuck aux chevilles enflées qui va en faire les frais.

«  Wow, okay. Ecoute moi bien, et retiens bien ce que je vais te dire, abrutis. Non seulement je mérite ma place ici, mais en plus, je vais t’apprendre pas mal de choses sur ta propre façon de jouer. Déjà, le jour où tu comprendras que ce petit sourire en coin, là, ouais, celui-là, bah ça fait pas tout chez un acteur depuis que les préados ne se tripotent plus sur Zac Efron. C’est agaçant, déjà. Ensuite, ça fait juste séducteur low-cost et crois-moi, on n’est plus en 2003 pour avoir à endurer ça. Et puis, tu t’es pris pour qui pour me parler comme ça, d’ailleurs ? Ta virilité et ton pseudo talent doivent être vachement fragiles pour que tu te sentes effrayé d’être tiré par le bas par une nana qui, comme tu le dis si bien, n’a pas le talent pour ça. T’es tout seul à te tirer vers le haut ou vers le bas, mon grand. T’es responsable de tes propres échecs. Et si t’as pas encore compris ça, ne te demande pas plus longtemps c’que tu fous dans un téléfilm. T’as compris ou t’as besoin que j’lève le petit doigt en parlant pour que ça soit plus intelligible pour toi, abrutis ? »

Je croise mes bras contre ma poitrine, sourcils froncés, l’air boudeur mais aussi terriblement et inexorablement furieuse. Et déçue, parce qu’il faut évidemment que je partage le rôle principal avec un individu imbu de lui-même. Un homme qui me rendra la vie impossible sur le plateau, alors que j’attends tellement de cette première expérience. Aussi, probablement, parce que j’ai toujours détesté la condescendance de quiconque ou toute possible opposition. L’enfant roi, l’enfant qui a longtemps été unique, celle qui hurle au moindre refus et qui s’exclame pour un rien. La princesse, ce surnom que l’on m’a autant donné affectueusement qu’à titre d’insulte. Une chose est sûre, je n’ai rien de ces stéréotypes de blondes écervelées et soumises totalement inventés par la société patriarcale. S’il s’attend à tomber sur une fan absolument ravie de partager l’affiche avec lui, il se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

Une partie de moi déteste que ce soit lui qui ravive la flamme qui s’était éteinte ; ma combativité. Principalement parce que je devrai lui en être reconnaissante. Pourquoi lui ? Pourquoi pas avant ? Peu m’importe. La guerre est déclarée.  
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Jeu 24 Déc - 18:21
Mais c’est que la blonde à du caractère. J’adore. Je sens déjà que les prochaines semaines seront très intéressantes. Je sens aussi déjà que je vais avoir beaucoup de plaisir à la chercher juste pour la voir sortir de ses gonds de cette façon. Finalement, le tournage ne sera peut-être pas aussi ennuyant que je l’avais imaginé. Ça sera même très intéressant. J’ai bien hâte de voir jusqu’où je peux aller sans que ça me retombe dessus bien sûr. Je ne veux pas me retrouver sur la liste noir du monde du cinéma, ça serait la pire chose qui pourrait m’arriver. En tout cas, elle m’amuse déjà beaucoup. À voir maintenant ce qu’elle vaut sur le plateau parce qu’elle met inconnu. Bien sûr, je me doute qu’elle ait un minimum de talent sinon elle n’aurait pas été prise pour jouer un rôle principal, même si on parle d’un téléfilm de noël.

- Au moins, on me remarque à coup sûr, c’est l’important.

Je lui fais un clin d’œil pour accompagner mes paroles très amuser par tout ceci. Qu’est-ce que je m’amuse déjà beaucoup avec elle ! Bien hâte de voir la suite. Je deviens même plus amusé encore en voyant que son regard pourrait me tuer si on était dans un film fantastique. Je l’ai vraiment piqué au vif dis donc ! Je ne peux pas retrouver ma froideur tellement elle m’amuse à me regarder avec ce regard assassin. Les acteurs ne sont pas supposés avoir confiance en eux ? Alors pourquoi vouloir me tuer – mentalement du moins – après mes paroles ? Pourquoi les prendre si personnelle si elle sait qu’elle a le talent pour être ici ? Bon j’ai aucun film ou série pour voir son talent, mais si le producteur la prise, c’est qu’elle doit avoir bien performer à l’audition.

- C’est que la blondinette a du caractère, j’adore ! Alors, redescend un peu, tu vas te fouler le petit doigt si tu continues comme ça, sweetheart. Ensuite, je suis sûr que tu râles après mon sourire en coin simplement parce qu’il te fait craquer et que tu t’en veux d’être aussi faible face à quelque chose que tu juges agaçant en temps normal. Finalement, je n’ai jamais dit que tu n’as pas de talent. Je peux pas juger si tu en as ou pas puisque je ne t’ai jamais vu jouer. Alors je souhaite simplement que tu aies un minimum de talent pour ne pas retarder les tournages. J’ai pas envie que le tournage de ce maudit téléfilm s’éternise. J’ai hâte de jouer dans de vrai film à nouveau. Ah et au passage, j’ai pas d’échec moi. Je suis comme mon personne, un homme qui tout réussi.

Et encore une fois, je lui offre un beau clin d’œil avec un grand sourire alors que j’écarte mes bras de chaque côté de mon corps pour appuyer mes dire. Qu’est-ce qu’elle est mignonne à bouder de la sorte, mais bien sûr, je ne l’avouerai pas à voix haute. Même sous la torture. Elle est mignonne, certes, mais ça décrédibilise totalement ses paroles dites à peine quelques secondes plus tôt. Bon, c’est vrai qu’on peut toujours voir qu’elle est furieuse alors son honneur est toujours sauf en quelque sorte. Je plonge mes mains dans les poches de mon jeans content de partager l’affiche avec une femme qui me tiendra tête et qui a du répondant. Ça va être bien plus amusant comme tournage qu’une actrice débutante qui est, accessoirement, une fan absolument ravie de partager l’affiche avec moi. Là au moins, il va avoir du challenge et je n’aurais pas à me taper une fan tous les jours que le tournage va prendre. Je sens qu’on va bien s’amuser !
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Dim 3 Jan - 22:11
Chemins croisés
Chuck & Rebecca

« Distance sometimes lets you know who's worth keeping and who's worth letting go. And sometimes, we're just too dumb.»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un clin d’oeil. Il a osé. Il s’est permit de me faire un clin d’œil alors que j’étais profondément persuadée d’avoir fait mouche. Je n’ai pas remis en question une seule seconde que ma tirade, digne des plus grands dieux d’éloquence que ce monde ait jamais portée, aurait dû lui remettre les idées en place. Une standing ovation n’aurait pas été du luxe, face à un verbe aussi affuté. Mais non. Il n’est pas décontenancé pour un sous. Il me fait un clin d’œil. Je le vois comme une profonde et dangereuse provocation. De colère, je fronce le nez, m’empêchant de blasphémer d’avantage. Non pas que me produire en spectacle en lavant mon linge sale en public me dérange, bien au contraire. Le drama est mon fuel. Je ne souhaite simplement pas dévoiler l’étendue de ma botte secrète tout de suite. Il va me le payer ; mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

Je suis piquée. Je suis à vif. Parce que derrière tant d’arrogance, il se permet de me rire au nez. Non, je sens que c’est autre chose qui me dérange. Une insécurité acérée. Indélicate. Il a l’air d’avoir décelé ce que j’ai mis tant de temps à savoir cacher avec une telle perception. Une chose niée avec énormément d’appui par tous mes proches depuis des années. Mon manque de confiance en moi, pourtant si habilement dissimulé par une arrogance bien placée. Il est vrai que je ne porterais pas autant d’attention à ce qu’un bourgeois sans âme puisse penser, si je n’en étais pas une moi-même. Mais aussi, si ma confiance en moi n’était pas aussi friable, menaçant de s’effondrer au moindre coup d’œil.
Rebecca. Tu n’as pas besoin de la validation de cet imbécile. Ressaisis-toi.
Tu es capable. Tu seras aussi talentueuse que ta mère.

Sweetheart. Je grimace ostensiblement, pas soucieuse le moins du monde qu’il puisse le remarquer et s’en vexer. Il m’agace. Il m’agace. Il m’agace. Comment peut-il se permettre de dire que son sourire en coin me fait craquer ? Pour qui se prend-il ? Il est insupportable, irrécupérable, pathétique, rabat-joie, arrogant, orgueilleux, hautain et oh merde, il me sourit. J’aime son sourire. Pourquoi est-ce que j’aime son sourire ?! Je vais le tuer. Ou moi, je vais me tuer. Je m’en fiche. L’un de nous deux va mourir. C’est officiel.

«  Tout le monde a ses échecs et ses regrets, Blavatsky. Je percerai tes secrets à jour. Compte sur moi pour ça. », affirmé-je, une lueur de défi s’étant ravivée dans mes yeux verts déterminés.

La scénariste saute littéralement entre nous, un immense sourire jovial étalé sur les lèvres, probablement soucieuse que ses deux acteurs principaux ne s’étripent pas avant même le commencement du tournage.

« Hééé je vois que vous vous parlez facilement, ce sera bénéfique pour vos rôles ! Mais eh bien, que dites-vous de passer du temps ensemble en dehors du travail, hm ? Apprendre à vous connaître pourrait assurer une bonne alchimie à l’écran, vous devriez y penser, d’accord ? »

J’opine poliment, non sans affubler Chuck d’un regard tueur au passage. Je saisis cependant l’occasion de changer de sujet, afin de ne pas subir davantage les manifestations de la grosse tête que cet acteur de pacotille à mes côtés se traine depuis dieu seul sait combien d’années. Pathétique.

« Mh, d’ailleurs, est-ce que vous avez une idée de la première scène qui sera tournée ? »

« Oui ! », répond-elle avec enthousiasme. « Chuck tournera les premières scènes du film où l’on voit son personnage dans sa vie avant de rencontrer le tiens. Nous avons décidé de procéder ainsi pour le bien de votre immersion dans vos rôles, bien que cela soit un véritable challenge. Pendant ce temps, nous travaillerons la musique que tu interpréteras lors de votre première scène tous les deux : la rencontre dans le bar pour son enterrement de vie de jeune garçon. Ce sera une ballade très rock, c’est le style de musique de ton personnage après tout. D’ailleurs, Rebecca, est-ce que tu t’es renseigné sur l’interprétation de comportements sous alcool ou sous drogue ? Ce sera utile pour… »

« Oui, oui, oui absolument ! »Assuré-je bien trop vite pour un tel mensonge.

« Fantastique ! » s’écrie la scénariste en tapant dans ses mains avant de se tourner vers Chuck. « Je suis certaine que tu seras extraordinaire, Chuck, je ne te pose pas la question ! Vous avez une semaine pour prendre connaissance du script, nous débuterons le tournage dès la semaine prochaine. »

Je risque un regard vers le benêt qu’il est, certainement trop heureux de se faire ainsi lécher les bottes. Il va falloir que je trouve un moyen. Ces derniers temps, les rares fois où je mettais les pieds dans des bars étaient pour récupérer mon épave d’ex-petit ami. Je ne m’y attardais donc jamais autant que je l’aurais voulu, d’autant qu’ils ont désormais un écho douloureux en moi. Ils me rappellent Orlando. Pire, ils me rappellent toutes les raisons qui ont fait que cela ne marchait plus entre nous. Il va falloir que je me bouge. Je dois aller dans un bar. La scénariste s’éloigne et rejoint le directeur, certainement pour échanger des détails techniques. Puis, je ne sais pas ce qui me prend.

« Demain soir. Toi et moi. On sort dans un bar. »

Je croise son regard clair et, avant même qu’il ne puisse se satisfaire de mon invitation, je m’empresse d’ajouter.

« Pour le bien du film. Tu as entendu la scénariste. »

Si seulement il savait que je n’ai absolument pas l’intention de faire connaissance avec lui. Si seulement. Non, c’est juste une excuse. J’aurais préféré aller dans un bar avec n’importe qui d’autre. Mais je ne peux pas nier qu’il doit s’y connaître mieux que quiconque dans ce domaine, en tant qu’artiste déjà lancé dans le domaine. Il a forcément des contacts. Des proches dans le milieu également. J’ai toujours excellé en observation et reproduction pour parfaire mes interprétations. Rien de mieux que de m’imprégner de quelqu’un qui connait le milieu dans lequel mon personnage évolue.
Et…
Ça me tue de l’admettre.
Mais j’ai peur d’y aller seule.
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Ven 5 Mar - 18:40
Je m’amuse tellement à la voir se contenir pour ne pas exploser devant mes paroles et mes gestes. C’est tellement amusant de la voir aller. Je pourrais faire ça tellement longtemps. Je vois tellement facilement à quel point je peux la piquer à vif avec seulement quelques paroles. Comment je pourrais faire pour m’arrêter si c’est tellement facile ? Je n’ai juste à la surnommer avec des noms dans le même genre que « sweetheart » pour la voir grimacer de la même façon. Si elle ne laissait pas transparaître que ça l’agaçait peut-être que je n’aurais pas le même plaisir à faire tout ça, mais là c’est trop facile et bien trop amusant. Mais mon amusement se tait rapidement avec les paroles de la blonde. Même mon sourire se fane. Oh non. Il y a des secrets qui doivent rester secret. Je ne me trimbale pas cette folle pour rien. Ma vie, ma carrière seraient terminées si certains secrets se retrouvent exposer. Je fais de mon mieux pour retrouver rapidement un sourire en coin pour ne pas lui montrer que ses paroles m’ont affecté, même si ce sourire est fake. Heureusement, la scénariste revient entre nous avec son trop plein de joie. Elle vient de me sauver la mise et que pour ça je l’aime un peu plus et que pour ça je vais être un peu plus gentil avec elle. C’est pourquoi j’acquiesce à sa proposition.

- C’est une très bonne idée !

Je réplique en faisant un grand sourire à Rebecca alors qu’elle me lance un regard tueur à la place. Puis, je les laisse discuter les écoutant. Je vais être le premier à tourner, génial ! Bon, même si ça veut dire que ça va prendre un peu plus de temps avant que je voie la blonde jouer. Après tout, c’est légitime que j’aie hâte de voir comment elle se débrouille non ? Puisque je ne la connais pas et que je ne l’ai jamais vu jouer, c’est logique que j’aie hâte. L’acting est toute ma vie. Je veux réussir dans ce milieu alors il me faut de bon partenaire à l’écran. Mais pas trop bon pour que je ne me retrouve pas dans leur ombre non plus. Puis, je dois bien l’avouer, j’ai bien hâte de jouer les nouveaux amoureux avec elle alors que je ferais tout pour l’agacer en dehors du plateau.

Un sourcil se hausse lorsqu’elle répond beaucoup trop vite à la question de la scénariste. Je lui lance donc un regard interrogatoire, mais amuser à la fois. Je le sens, ça va être vraiment plaisant comme tournage finalement. Puis, je fais un magnifique sourire à la scénariste lorsqu’elle me complimente. Toujours agréable de savoir que son talent est apprécié à sa juste valeur.

- Vous ne serez pas déçue, promis !

Je reporte mon attention sur le blonde, toujours ce grand sourire sur les lèvres, lorsque la scénariste s’éloigne pour rejoindre le directeur. Sourire qui diminue un peu à sa… proposition disons. Je hausse un sourcil en la regardant m’attendant pas à ça. Bien vite elle rajoute que c’est pour le bien du film, ce qui me fait rigoler doucement.

- Bien sûr, que pour le bien du film. Tu veux que je passe te prendre ou on se retrouve dans un bar ?

Lui demandé-je, un sourire un coin des lèvres sentant déjà à quel point ma soirée de demain soir sera amusante.
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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
Ven 26 Mar - 21:01
Chemins croisés
Chuck & Rebecca

« Distance sometimes lets you know who's worth keeping and who's worth letting go. And sometimes, we're just too dumb.»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une très bonne idée. Il s’exclame, plaçant subitement de côté son ton parfaitement condescendant. Intérieurement, j’enrage. Je ne suis plus impartiale. Je ne suis plus objective. J’en ai conscience, mais je n’en ai plus rien à faire. Quoi qu’il puisse faire, désormais, sera étiqueté. Il est gentil alors qu’il se montrait ingrat, le voilà catégorisé parmi les hypocrites, pour moi. Bienvenue, prends place Chuck Blavatsky. Tu devras te démener pour sortir de cette case dans laquelle je viens de te ranger, étant persuadée de ne jamais faire d’erreur même en jugeant au premier regard. Comment pourrais-je faire une erreur ? Il ne sait pas encore qui je suis, mais il l’apprendra tôt ou tard.

Il me fait un grand sourire. Je rêve de lui foutre une gifle. Juste comme ça. Juste pour voir. Juste pour lui arracher cet air faussement séducteur et complètement superficiel. Peut-être que je le juge. Peut-être que je répète l’exacte même opération que tous ceux que je blâme chaque jour, sur les réseaux sociaux. C’est leur fonctionnement. J’ai grandi dedans. C’est devenu le mien.

Je m’avance d’un pas, me rapprochant de lui, en arquant un sourcil. Je mobilise probablement beaucoup trop d’efforts pour lui montrer que je ne me laisserais pas décontenancer. De près, ses yeux sont encore plus éclatants.

Concentre-toi. Tu le détestes. C’est une enflure, d’accord, Becca ? Répète après moi. Une enflure.

« Pour être tout à fait honnête, je te le propose à toi parce que je ne suis pas réellement d’humeur à m’entourer de gens que j’apprécie, en ce moment », lancé-je à voix basse, mutine.

J’hausse un sourcil et laisse un sourire narquois naître sur mes lèvres rosées. J’arrache le coin d’une des feuilles du script et y griffonne mon numéro de téléphone.

« Désolée, Don Juan, ce n’est pas aujourd’hui que tu découvriras où j’habite », déclaré-je, amusée, en lui tendant le bout de papier. « C’est mon numéro. Envoie moi un message quand bon te semblera, je te texterai l’adresse où me retrouver »

Espiègle, je laisse trainer mon regard dans le sien une seconde de trop, une lueur de défi brillant d’autant plus. Je tourne ensuite les talons avec grâce – toujours – et m’attache à saluer un par un chacun des professionnels présents, échangeant quelques mots. Je certifie à la scénariste que je passerai la nuit à apprendre mes répliques. Je ne lui mens même pas, d’ailleurs, le perfectionnisme coulant si fort dans mes veines qu’il entraîne systématiquement une anxiété à l’idée de ne pas avoir mit toutes les cartes dans mes mains. J’ai peur d’échouer. Je m’apprête à les quitter et, la main sur la porte, lance un dernier regard énigmatique à mon partenaire à l’écran.

« A demain, Blavatsky »

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Chemins croisés [Chuck & Rebecca]
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