Time bomb (Sayden)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Une douleur diffuse dans le corps. De l'eau salée qui vient glisser sur tes joues. Rien de tout ça ne l'arrêtera. Encore. Et encore. Tu es et restera sous son emprise, sous sa menace. Toi qui n'a rien demandé, si ce n'est que d'être en paix. La paix ? Un mot que tu ne connais pas. Que tu ne connais plus depuis des années déjà. Le sol froid sur ton dos ne te fait plus frémir, ton esprit est loin ailleurs encore. Tu aimerais que ça s'arrête. Tu aimerais qu'une fois tes yeux fermés, ces derniers ne s'ouvriront plus. Malgré tout ce que tu as pu avoir dans ta vie ces derniers mois, tu en reviens au point de départ. Son ombre te suivra partout jusqu'à ce que tu expires ton dernier souffle. En face de toi, le plafond immaculé de sang te fait revenir à toi. Les yeux piquants, tu te les frotte avant de regarder autour de ton corps. Le plafond redevenu blanc. Lentement, ta tête pivote jusqu'à ce que ton regard se pose sur ton poignet entaillé. Un roulement de corps sur le carrelage, et tu essaies de te relever comme tu peux, malgré ta cheville endolorie et ta tête qui te fait atrocement souffrir. Les images se bousculent dans ton cerveau. Ton paternel qui une énième fois, te pousse dans le vide. Ton corps se fracassant sur les marches de l'escalier. Toi qui retombe une nouvelle fois dans l'inconscience, en bas. Un moyen de te protéger, il paraît. Un moyen de t'échapper de ce cauchemar sans fin. Sans un bruit, tu boîte jusqu'à la porte d'entrée, sort de la bâtisse et t'arrêtes au milieu du chemin. Un regard vers le jardin, un regard brisé. Tu ne t'attardes pas et avance de nouveau avec difficulté, mais prenant sur toi pour pouvoir t'échapper loin d'ici. Tu sais que tu reviendras encore une fois, mais pour le moment, une pause s'impose. Tu déambules dans les rues, manque de croiser la route du renard et son petit-ami, fuyant donc ce monde qui n'attend que de te regarder avec pitié. Tu n'en veux plus de cette pitié. Comme toujours, tu te renferme dans ta coquille. Comme toujours, tu ne peux que compter sur toi-même dans ces moments-là. Affronter le regard d'Heejun ? Revoir la tête d'Eun-Ae ? Tu ne le pourras pas. Tu n'en as pas envie. Car tu le sais bien : une fois face à eux, tu craqueras. Et la roue tournera. Une fois face à eux, ils comprendront que ton temps est compté. Durant trois jours, tu erres dans Los Angeles. Tu dors avec le reste de ton gang, sans pour autant toucher à la drogue cette fois-ci. Tu es tellement au fond du trou que même un joint ne te suffira pas à te rendre heureux. Tu préfères rester dans ta souffrance pas si douloureuse que ça désormais. Tes yeux fatigués te font pourtant arrêter à un détour d'une rue. Le soleil est sur le point de se lever, mais toi, tu es sur le point de te coucher.

Sans attendre et sans même réfléchir à là où tu peux te trouver, tu t'assois sur la marche de devant la porte d'un bâtiment. A partir de là, tout va vite. Tes paupières sont lourdes, se ferment de temps à autre. Tu tressaute à un aboiement de chien, puis te rendors quelques minutes plus tard. Ton corps meurtri suit le mouvement, et sans en avoir conscience, te voilà allongé et recroquevillé sur toi-même, à récupérer quelques forces. Des forces enfouient en toi. Tu pourrais croire qu'une poignée de minutes passent, et pourtant. Le soleil a eu le temps de montrer ses plus beaux rayons. Des rayons qui ne te réveillent pas. Seuls les cauchemars refont surface, te faisant sangloter dans ton sommeil. Des doigts froid viennent se glisser sur ta joue, te faisant ouvrir les yeux d'un coup. Et là, en face de toi, une silhouette se dessine doucement mais sûrement. Tu la reconnais, cette femme au long cheveux bruns. Ses prunelles dorées. Ta mère se tient devant toi, un sourire aux lèvres et te tendant les bras. Cette vision te fait fondre, littéralement. Tu y crois. « Maman... » souffles-tu, tes lèvres s'étirant dans un sourire. « Tu m'as manqué. » "Mon fils, j'ai toujours été là. A tes côtés. Je t'observe. Et je te l'ai dis..." Ton sourire se fige. S'estompe petit à petit, lorsque le visage de ta mère se déforme dans une grimace. Sa robe en dentelle blanche s'imbibe de sang, ses doigts de poupées encerclent ta gorge et la serre avec fermeté. "Obéis à ton père." Un filet de sang sort de sa bouche, cette vision d'horreur te tort le ventre. La peur s'en prend à toi, tu ne retiens pas tes sanglots, ni tes cris. Des secousses te font revenir complètement à toi, toi qui pousse un dernier cri de terreur avant de t'apercevoir que tout ça n'était qu'un rêve. Un mauvais rêve. Le visage humide par tes larmes, ton palpitant barrant à cent à l'heure, tu fixes la jeune femme qui s'est mise à ta hauteur. Tu sors de ta transe et la repousse d'un coup, te redressant alors avant de gémir sous la douleur encore présente de tes os endoloris. « N-Ne me frappez pas... » sont les seuls mots qui sortent d'entre tes lèvres.  

Son rêve s’était enfin réalisé. Déambulant dans son tout nouveau salon de tatouage, Hayden rangeait le dernier carton de décoration. Plus que des fausses plantes et des petits tableau ça et là dans la pièce et elle pourra finalement ouvrir les portes de son antre. Elle avait déjà du déplacer les meubles au moins 3 fois depuis qu’elle avait acheté cet espace. Alors il fallait vraiment qu’elle arrête, sinon son salon ne pourra jamais ouvrir s’il est toujours en rénovation. Le dernier cousin mit sur le canapé marqua officiellement la fin de l’emménagement. Tout était près. Tout était enfin près pour ouvrir. Un peu trop surexcitée au vu du nombre de café qu’elle s’était enfilée depuis le matin même, elle commença à sauter un peu partout en criant - pas trop fort non plus – de joie. Elle mit un moment avant de redescendre sur la Terre, beaucoup trop heureuse de voir le salon qu’elle dessina depuis toute petite prendre enfin vie. Dessin qu’elle avait gardé, dans un tiroir de l’accueil. Elle le prit alors pour regarder son œuvre. Chaque teinte de couleurs, chaque détails, chaque pièce de décoration, c’était là, juste devant elle, en vrai. Hayden avait mit des années à parfaire son rêve d’enfance, à essayer de trouver la perle rare, pour que tout soit parfait, comme elle l’avait imaginé. Et ce qui c’était passé. Tout était parfait. Elle ne trouvait rien à redire, à arranger, alors, avec un grand sourire, elle se dit que ce fut l’heure, l’heure d’ouvrir enfin les portes de son salon.

Les portes d’entrée étaient transparentes sur le haut et opaque sur le bas, ce n’est donc qu’en ouvrant la porte qu’elle vit quelqu’un sur les petites marches. C’est un homme, un jeune, mais elle n’arrivait pas à voir son visage. Se rapprochant alors doucement de lui, pour voir s’il allait bien, Hayden s’accroupit à son niveau. Elle fut surprise de voir temps de larmes sur le visage de cet asiatique, mais elle n’eut pas le temps de dire grand-chose avant que celui-ci la repousse. Elle avait bien entendu ses gémissements de douleurs lorsqu’il s’était levé, alors elle fit pareille et fit un geste vers lui, pour le protéger d’une potentielle chute.

« Te frapper ? Pourquoi je ferais ça ? » La vietnamienne parcouru son corps des yeux, devinant de suite que cet enfant était peut être maltraité, mais aussi qu’il ne devait pas être rentré depuis quelques jours. « Tu permet.. ? » Y allant en douceur, elle passa un bras sur son omoplate « Viens, rentre, je vais m’occuper de toi. »

Bien qu’elle soit tout le temps énergique, elle savait aussi se tenir dans les moments sérieux comme celui-ci. Et puis, quand elle voyait quelqu’un en détresse, elle ne pouvait tout simplement pas le laisser comme ça, elle devait l’aider. Comme elle devait aider ce garçon. Marchant lentement vers le petit canapé, dans la salle d’attente, elle lui fit signe de s’asseoir, affirmant « tu seras bien mieux ici que sur les marches dehors, dans le froid ». Lorsqu’il alla pour s’asseoir, Hayden se dirigea vers l’accueil. Elle avait toujours une petite bouteille d’eau dans un tiroir. Bouteille dans la main, elle la dé-bouchonna en même temps de revenir vers le jeune. Si on lui avait dit que sa première journée ressemblerait à ça, elle ne l’aurait jamais cru. Arrivée à son niveau, elle lui posa la bouteille d’eau sur la petite table ne face de lui. Il lui avait déjà demandé de rentrer dans son salon, elle, une inconnue, alors elle ne pouvait pas en plus l’obliger à boire. Mais au moins, s’il le voulait, il pouvait.

« Si tu veux, je dois aussi avoir quelques gâteau par-ci par-là. Demande et je te les apporte ! » La Hogan marqua une pause avant de reprendre. « Alors.. ? Tu veux me parler ? Du pourquoi du combien tu étais dans cet état quand je t’ai trouvé ? Je ne t’obliges à rien, vraiment ! Mais si tu as besoin de parler, sache que je suis là ! » Mais elle se rendit compte d’une chose, qui pouvait peut-être le bloquer. « Je sais que ça ne doit pas être facile de se confier à une inconnue, alors je me présente ! Je suis la propriétaire de ce nouveau salon, Hayden Hogan ! Et toi ? Comment tu t’appelles ? »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tu ne t'attendais clairement pas à voir une personne aussi proche à toi, dès ton réveil. Le cauchemar que tu as fait est encore encré dans ta tête, et il te faut cligner plusieurs fois des yeux pour arrêter de voir ce sang qui coule de partout sur toi. Tu frottes ton visage, comme s'il était sale, alors qu'il est simplement mouillé à cause de tes larmes de terreur. Le geste qui se veut doux de la femme te fait reculer d'un pas, n'ayant pas l'habitude de te faire toucher ou approcher par des inconnus. Nombreux sont les parents à dire à leurs enfants de ne pas faire confiance à ceux qu'on ne connaît pas. Sauf que cette fois-là, dans ton histoire, c'est l'inverse. Tu ne peux pas faire confiance en ton père. Les inconnus te paraissent bien plus gentils et bienveillants. C'est pour ça que tu t'es retrouvé dans ce gang. On t'a tendu la main sans aucune raison particulière, et tu les as suivi. Parce que tu savais qu'il t'offrirait plus, bien plus que ce que ton paternel aurait pu faire. Reniflant un peu, tu baisse la tête, penaud, ne sachant pas quoi dire de plus. Tu es comme tétanisé, plus maître de toi-même. La main, que dis-je, le bras qu'elle glisse sur ton omoplate te fait tressauter puis frémir, mais pourtant. Tu te laisses entraîner à l'intérieur, comme si tu n'avais que ça a faire. De toute manière, tu ne sais plus rien. Ce que tu fais, où tu es, rien n'a de sens. Tu n'es qu'un simple garçon paumé. Une bombe à retardement, prête à exploser à la moindre secousse. Tu la suis alors silencieusement, dans cette salle d'attente encore vide, puis pose tes fesses sur le canapé installé dans un coin. Tes mains se rejoignent automatiquement sur tes genoux, et tu te recroqueville un peu sur toi-même. Tu n'attend rien de plus, rien de moins. Mais la chaleur qui se propage autour de toi te fait un bien fou. Des jours dehors, tu en es frigorifié. Tes petits yeux encore brillants de larmes inspectent ce nouvel environnement qui t'entoure. À première vue, un salon de tatouage. Ça ne t'aurait pas étonné en voyant le corps de la jeune femme recouverte de cette forme d'art. Tu ne peux t'empêcher de l'admirer en silence, aimant plutôt bien ça. Mais une fois qu'elle se rapproche de toi, tu détourne rapidement le regard, comme si tu étais pris les mains dans le sac. Pourtant, tu n'as rien fait de mal. Tes réactions ressemblent à un chaton apeuré. Oui. Tu es un petit chaton apeuré par ce monde qui te fait face.

Fixant la bouteille d'eau posée sur la table, tu ne peux t'empêcher de venir l'attraper et y boire quelques grandes gorgées. Assoiffé, affamé, fatigué, tu es tout. Tu y vas donc petit à petit, n'ayant pas non plus envie de profiter de la gentillesse de cette dame. Elle commence d'ailleurs à te parler, sa curiosité étant bien trop grande. Les questions défilent, et tu reserre tes mains sur la bouteille d'eau qui se tord sous cette pression. Elle ne te connaît pas, pourquoi vouloir le faire alors ? Tu n'es pas quelqu'un de bien. Tu ne mérites pas qu'on t'aime. Sinon, tu n'en serais pas là. Si tu méritais de vivre, ton père ne serait pas en train de te tuer à petit feu. Puis... Tu ne peux rien dire de toute manière. Tu ne peux pas lui faire confiance. Si elle va voir la police, c'en est fini pour toi. Un silence s'en suit, et alors que tu allais prendre la parole, tu l'entend se présenter. Si adorable, si bienveillante, tu pourrais presque en pleurer. Mais tes yeux sont vides d'eau salée en cet instant. Tu te mords alors la lèvre et vient triturer la bouteille qui n'a encore une fois rien demandé. « J-Je m'appelle Sanosuke. Sanosuke Yoon. » Rien que ça, c'est déjà un petit pas en avant. Tu relève légèrement la tête et réprime un soupir, t'enfonçant au fond de ce canapé bien confortable. « Tout va bien, je... Je me suis perdu. Et je suis tombé... » que tu dis en tirant un peu tes manches pour cacher les plaies qui se situent sur tes bras et poignets. Mentir pour ne pas attirer l'attention, c'est ton but du jour pour t'en tirer sans problèmes. « Je suis désolé, je.. Je n'aurais pas dû m'endormir ici. Je devrais m'en aller au lieu de vous déranger. » Aussitôt dit, tu te relèves du canapé pour sortir de ce salon. Mais un vertige te prend soudainement, et sans que tu es le temps de dire ouf, tu te retrouves à moitié par terre. Tu as eu le temps de te retenir sur le canapé. Ton corps n'a plus assez de force pour faire un seul pas de plus. Tu es coincé désormais.

L'écoutant attentivement se présenter, tout en lui souriant, Hayden avait l'impression d'être face à un petit enfant. C'était ça, un petit enfant sans défense et complétement perdu aussi bien physique que mentalement. La tatoueuse était du genre observatrice, alors même si ce Sanosuke tirait tant bien que mal sur ses habits pour cacher sa peau, elle avait vu les marques sur son corps à l'instant même où elle avait posé les yeux sur lui. Elle ne savait rien de la vie du garçon, de la façon dont il s'était fait ces plaies, ou qui lui avait fait ça, s'il avait un tôt où dormir, une famille.. Elle ne savait rien de lui, mais c'est aussi pour ça qu'elle ne pouvait pas se résigner à le laisser partir dans un état pareil. Mais avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il le vit se lever difficilement avant de retomber quasiment aussitôt sur le canapé. Un petit soupir sorti de la bouche de la Hogan. Ce garçon avait l'air un peu buté sur les bords quand même, mais aussi complétement à côté de la plaque. Venant alors passer son bras autour des hanches du Yoon pour le soutenir, elle prit enfin la parole.

« Écoute, je t'ai dit que tu ne me déranges pas en restant ici, alors reste un peu pour te reposer d'accord ? » Examinant l'horloge d'un petit coup d'œil, elle reprit. « Bon.. Je peux te proposer quelque chose, il y a une pièce à l'arrière, avec un autre petit canapé, alors je vais t'y emmener pour que tu dormes un peu dessus, si tu le veux bien sûr ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La vietnamienne l'incita alors à se lever, en l'aider autant que possible, avant de se diriger vers l'arrière pièce. La fatigue pouvait se lire sur le visage du plus petit, comme s'il était exténué, mais encore une fois, elle ne savait pas qu'elle en était la cause. La seule chose qu'elle pouvait faire était de l'obliger à se reposer au moins un peu. L'aidant un peu à s'assoir sur le canapé, la Hogan lui promis de lui rapporter à boire et quelques petites gourmandises à manger au cas où, avant de retourner dans la salle principal du salon pour récupérer tout ça. Hayden prit une bouteille d'eau sous le comptoir d'accueil avant de fouiller dans des tiroirs pour trouver des gâteaux aux chocolats et se dépêcha pour tout emmener au Sanosuke. Mais de retour vers lui, elle eut un petit sourire en voyant le garçon dormir à point fermé. Déposant alors ce qu'elle avait trouvé sur une petite table à côté de lui, elle prit un plaid qui se trouvait à proximité avant de le mettre sur lui, pour lui tenir chaud. Arrangeant encore un peu la couverture, elle sortit de ses pensées en entendant la cloche de la porte sonner pour prévenir de l'arrivée d'un client.

Assise sur le canapé qui ornait la pièce, elle écoutait attentivement les demandes de la femme devant elle. Elle était venue pour un tatouage, et au vu de la taille de celui-ci, il allait peut-être falloir deux séances au minimum. Dessinant les détails des ailes du dragon, elle entendit un petit bruit à l'arrière du salon, devinant alors de suite que le Yoon était finalement réveillé. Demandant alors à la cliente de l'excuser deux minutes, elle partit voir l'origine du bruit. Elle avait raison, il était bel et bien debout, semblant reprendre doucement du poil de la bête. Un léger sourire prit place sur le visage de la Hogan avant d'avoir une idée.

« Dis-moi Sanosuke, j'ai une cliente dans le salon pour un tatouage, ça te dirais de m'aider ? Et puis, je manque de main d'œuvre donc si tu aimes ça, et surtout si tu le souhaite, qu'est-ce que tu dirais de devenir mon assistant dans le salon ? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tu ne sais pas pourquoi. Mais ces derniers temps, tu ne fais tomber que sur des personnes bienveillantes et gentilles comme tout. Que te vaut autant d'attentions ? Tu es pourtant habitué à la violence, la réalité des choses, sauf exception d'Heejun qui lui te permet d'être toi-même et de pouvoir sourire comme bon te semble. Sa proposition de la dernière fois, tu penses la choisir finalement. Il veut t'aider depuis le début et pourtant tu ne fais que rejeter sa demande. Tout simplement parce que tu as peur de ce qu'il pourrait lui advenir s'il croise un jour la route de ton paternel. Ce dernier peut en arriver aux mains, même avec ceux qu'il ne connaît pas. Déjà qu'il ose frapper son fils sans pression, qu'il a tué sa femme... Tu imagines qu'il peut vraiment TOUT faire. Tu frissonnes légèrement et frictionne tes bras, avant de hausser les épaules. « Hm... » est la seule réponse que tu lui donnes quand elle te propose de changer de pièce, afin d'être plus au calme. Et elle t'y emmène sans attendre. Tu te laisses faire, toi qui est déjà assez amorphe comme ça. Tu te laisses aller, et une fois allongé, tu replonge bien rapidement dans tes songes les plus profonds et les plus intimes. L'heure passe, sans que tu ne saches combien de temps. Tu bouges par moment, signe que ton rêve commence à partir en vrille. Mais pour une fois, la chance est de ton côté. Tu te réveilles d'un coup, avant que tout ne se passe mal, le sueur au front. Tu regardes autour de toi et touche doucement ta poitrine et ton torse pour être sûr que tout va bien. Et enfin, tu souffles un coup. Le décor est différent, et tu te souviens d'où tu es. Chez la demoiselle qui tient un salon de tatouage. Hayden si la mémoire ne te fait pas défaut... Elle revient d'ailleurs lorsque tu t'apprêtais à te lever. Tu te stoppes donc d'un coup et cligne des yeux à sa demande. L'aider pour une cliente à tatouer ? Est-ce qu'elle est vraiment sérieuse ? Sait-elle à qui elle a à faire devant elle ? Tu ne sais même pas comment ça fonctionne. Et tu n'es pas très habile des mains il faut dire... Surtout qu'en ce moment, tu n'es pas dans ton meilleur état malgré la grande sieste qui t'a remis mieux sur tes pieds. Tu hésites alors, et te gratte la joue. « V-Vous êtes sûre ? Je.. J'ai peur de mal faire. Et je n'ai pas d'expérience en la matière... » Puis bon. Même si tu as l'habitude des aiguilles (merci la drogue) tu n'as pas envie de blesser. Surtout involontairement. Tu recules alors d'un petit pas et secoue légèrement la tête, face à tant de bonté de sa part. « C'est beaucoup trop.. Être assistant... Vous aurez vite fait d'en avoir marre de moi. »  

Plus elle le regardait, plus Hayden voulait savoir à quoi il pensait, ce qu'il s'était passé pour qu'il se retrouve tout seul dans la rue, ou comment il se sentait, mentalement et physiquement. Mais elle n'allait pas non plus l'assaillir de questions. Il fallait lui laisser le temps, le mettre le plus à l'aise possible, et même s'il ne voudrait peut-être jamais parler de tout ça, elle ne pouvait tout simplement pas le remettre dehors. Hors de question. La Hogan posa ses deux mains sur ses hanches, avant de lui sourire amicalement.

« Si tu as si peur de faire mal ou tout simplement que tu n'en as pas envie, je peux pas t'obliger, mais je peux encore moins te lâcher dans la nature dans cet état ! Alors si tu veux, je peux te redonner tout ce dont tu as besoin, boissons, nourriture, couette, ect, et tu pourras juste me regarder faire !  »

Aussitôt dit, aussitôt en route. Elle prit deux ou trois paquets de brownie dans un meuble à côté d'elle, avant de faire un signe à Sano pour qu'il la suive vers la pièce principal du salon. Allant alors directement se placer sur son petit tabouret près de sa cliente, elle fit un sourire à celle-ci en lui disant que le garçon allait surement rester à côté pour observer, et savoir si ça la dérangeait. Il fallait quand même qu'elle lui pose la question, elle aurait dû être juste toute les deux au départ, mais la femme secouer la tête de gauche à droite. Parfait alors ! Hayden récupéra alors son croquis et son crayon avant de lever la tête.

« Du coup on parlait des détails des ailes de ce dragon ! Dites-moi tout ! »

Il lui avait fallu moins de temps que prévu pour faire un dessin qui correspondait parfaitement aux attentes de la cliente. Bien, une bonne chose de faite. Maintenant que toute ses envie avait été retranscrite sur le papier, il fallait juste parler prix. Au vu du croquis, il n'allait pas être très cher, mais elle savait que certaines personnes pouvait être un peu refroidie par rapport à ça. La discussion arrivant donc à sa fin, la tatoueuse fit un sourire à sa cliente avant que cette dernière ne se lève pour s'en aller, après avoir fixé une date pour enfin encrer le tatouage sous sa peau. Jetant un petit coup d'œil à Sano en allant dernier le meuble d'accueil, elle regarda à quelle heure devait arriver son prochain client, cette fois-ci pour directement faire un tatouage.

« Bon, on a encore un peu de temps avant que le prochain n'arrive, est ce que tu veux boire quelque chose d'autre ? »

Au départ, elle ne voulait pas forcer, mais c'était plus fort qu'elle. Son envie d'aider ce petit bout d'homme égaré, et sa curiosité étaient plus forte qu'elle. Elle allait lui poser des questions, et même s'il ne voulait pas répondre entièrement, elle voulait au moins savoir ce qu'il lui était arrivé pour qu'il se retrouve à dormir sur le devant du salon.