week end à seattle (ezorah 5)

Cette fois pas de frustration à l’horizon, juste la perspective de satisfaire ce désir savamment entretenu et délicieusement alimenté au fil du temps. Je découvre le corps de Norah, elle est magnifique, ce que je ne manque pas de lui dire. Pas de tricherie, ce n’est pas mon genre, chacun de mes gestes et chacune de mes paroles sont sincères. Mes mains et mes lèvres reprennent leur exploration avec autant d’application que d’envie. Son parfum et la douceur de sa peau m’enivre. Patient, mais pas trop non plus, je ne tarde pas à libérer sa poitrine dont je trace le contour par quelques baisers progressivement plus audacieux. Renseigné par ses soupirs et ses caresses sur mon corps, je crois être sur une bonne voie. Cette langueur calculée vise à faire monter la température et c’est apparemment très efficace. L’attente et la précédente frustration d’il y a quelques jours sont aussi de bonnes alliées, j’en ai conscience. Norah défait ma ceinture d’un geste rapide, ouvrant mon jean avec détermination avant de m’ordonner de le retirer sous peine de risquer une allergie. Je ne peux m’empêcher de rire « A vos ordres. » je me redresse et exécute sa volonté, me débarrassant de ce morceau de tissu devenu inutile avant de reprendre ma place et retrouver ses lèvres avec une passion assumée, rapprochant mon corps du sien avec plus de franchise. La sentir tout contre moi, sa peau directement en contact avec la mienne est la meilleure des sensations. Je m’abandonne totalement au moment présent, la seule chose qui compte. Plus rien n’a d’importance que ce qu’il se passe ici et maintenant entre nous, cette connexion dont nous renforçons un peu plus l’étroitesse des liens à chaque seconde par l’intention de nos gestes. Ils gagnent en audace, à l’image de ma main se glissant contre l’intimité de Norah. J’aspire ses soupirs, apprécie les manifestations de son plaisir qui alimente ma propre excitation. J’aime sentir son corps se tendre contre le mien et ses doigts se crisper sur ma peau, dévoué à son plaisir et à ce moment de partage qui ne fait que commencer.

Je lui demande de retirer son jean, sous pleine d’être victime d’une allergie. En réalité, ma peau est tellement alerte, que le moindre frottement me semble être ressenti doublement. Alors la sensation de son jean contre ma peau quasi nue me donnerait presque de l’urticaire. Il rit, et je ne peux m’empêcher de sourire à l’entendre. Je ne le lâche pas des yeux, je regarde se défaire du tissus avant de revenir contre moi. Sur moi. La sensation est bien plus agréable et j’en soupire même contre ses lèvres. Je peux alors ressentir tout le désir qu’il peut ressentir. Aucune possibilité de le cacher, ou de mentir. Intérieurement, je fourmille à la simple idée de pouvoir faire de l’effet à un homme comme lui. Moi, avec mon âge avancé, mon corps qui ne ressemble en rien à ce qu’il a sûrement eu entre les bras. Je me refuse à penser à ça plus longtemps au risque de briser toute cette jolie magie qui est en train d’opérer. Nos baisers s’intensifient, il reste encore une faible barrière entre nos corps, ces derniers sous-vêtements, morceaux de tissus qui retiennent la précipitation des choses. Quand je sens la main du jeune homme glisser le long de mon ventre pour venir s’échouer entre mes cuisses, j’étouffe un premier gémissement. Ses gestes sont aussi doux qu’affirmés, il sait ce qu’il fait, et dieu que c’est agréable. Mais bien vite, j’ai envie de plus. De mes deux mains, je me saisis de l’élastique de son boxer pour le faire glisser sur ses fesses, et il termine de lui faire suivre le chemin. A mon tour de me retrouver nue face à son regard. J’ai affreusement chaud. Comment est-il possible de me retrouver au lit avec un homme aussi beau ? Aussi doux et attentionné ? J’ai l’impression d’être dans un rêve. Est-ce un rêve ? Un fantasme ? Je l’attire à moi de ma main dans sa nuque pour pouvoir à nouveau embrasser ses lèvres. De ma main libre, à mon tour de la laisser se faufiler entre nous pour caresser le jeune homme. Juste assez pour sentir son souffle s’accélérer un peu plus. J’hésite une fraction de seconde sur l’attitude à adopter quant à une hypothétique contraception. Je le sais assez respectueux pour prendre les devants s’il savait quelque chose que je ne sais pas. Sa dernière prise de sang dans mon cabinet il y a quelques mois ne m’avait fait part d’aucun problème. La question d’une grossesse surprise est elle aussi exemptée vu mon âge. Alors je ne réfléchis pas plus longtemps et enroule mes jambes autour de son buste, le laissant prendre les devants. Je ne compte plus les mois qui me séparent de la dernière nuit que j’ai passé avec un homme, ça doit bien composer un an, ou peut-être même deux. Autant dire que je vis cette nuit comme une vraie bénédiction.

Ses désirs sont des ordres et les miens de plus en plus intenses à chaque seconde passée avec Norah, son corps tout contre le mien. La proximité se fait plus étroite encore une fois débarrassé de mon jean. Impossible de masquer l’effet qu’elle me fait, et de toute façon je ne cherchais pas à le cacher, au contraire. J’assume pleinement mon envie, savourant pleinement la quasi irréelle réciprocité de celle-ci. Quelles étaient les probabilités pour que cette attirance qui n’était à l’origine qu’une sorte de fantasme d’adolescent se concrétise ainsi ? Il n’y a plus rien de fantasmé, tout cela est bien réel et notre lien bien plus profond qu’une simple attirance physique. Dans l’intensité de nos échanges c’est notre connexion qui se renforce, chaque baiser scellent d’avantage un pacte silencieux, connectent nos âmes dans cet instant. La quête du plaisir est un chemin progressif, les réactions de Norah guident mes gestes et j’attends son invitation à aller plus loin. Nous avons la nuit entière devant nous, voire plus encore et je compte bien en profiter. Je m’amuse de constater que de nous deux c’est la quinqua qui semble la moins patiente. Mais peut-être suis-je simplement doué pour susciter l’envie. Elle me met clairement sur la voie de ses attentes, me gratifiant de caresses encourageantes par lesquelles je me laisse volontiers enivrer. Rapidement son attitude m’invite à prendre les devants pour aller encore plus loin. C’est avec une lenteur calculée que j’accède à cette requête silencieuse, unissant nos corps plus étroitement encore. La sentir autour de moi, nos reins oscillants ensemble me procure une sensation d’une intensité rare, renforcée par la puissance de son regard ancré au mien. Nos souffles s’entrechoquent, nos lèvres se cherchent et mes mains continuent de caresser sa peau que je sens devenir plus moite au fil des secondes. Je suis pleinement dans l’instant, m’abandonnant aux sensations exquises de notre danse intime. Entre deux baisers, je souris contre ses lèvres en sentant son corps se tendre un peu plus contre le mien, m’offrant une montée de plaisir comme rarement j’en ai connu. Je ralentis le rythme de mon bassin pour pouvoir profiter plus longtemps du moment, je marque une pause changeant de position, invitant Norah à prendre le dessus. Les mains glissent le long de son dos jusqu’au bas de ses reins puis sur ses fesses alors que j’embrasse son cou, fiévreusement. Le ballet de nos corps reprend son cours, ce moment est si naturel, beau, vrai. Je me laisse porter par cette sensation d’osmose qui m’envahie.

Nous n’avons besoin d’aucun mot, nos regards se suffisent à eux même, et nos gestes font alors le reste. Je guide le jeune homme en fonction de mes envies, tentant au mieux de répondre aux siennes, avec une attention toute particulière. Mais les secondes, les minutes s’égrainent nous laissant dans une osmose, une complicité que j’ai rarement connue. Il y a quelque chose d’unique que je ne saurai définir, et je ne crois pas que ce soit dû à notre différence d’âge. Il s’agit simplement de lui, je crois. Enfin nos corps se trouvent d’une manière plus étroite encore, ne faisant plus qu’un, et je ne peux réprimer un premier gémissement de plaisir. Cette sensation presque oubliée ravive mon corps tout entier. Une danse langoureuse se met en place, dans le respect de chacun, et je prends un immense plaisir dans ses bras. Je suis sur le point de lâcher prise quand Ezekiel choisit de changer de position, nous faisant rouler sur le côté pour que je me retrouve au dessus de lui. Je plonge mon regard dans le sien avec intensité, lui souris et l’embrasse à nouveau. Cette courte frustration est grisante, mais la pause n’est que de courte durée. Ses mains me réchauffent encore, et ses baisers me ferait presque me consumer. Il ne nous faudra plus que quelques minutes pour attendre finalement le nirvana, presque en même temps. Il a de l’endurance, un nouveau point fort pour lui. Je reste tout contre son corps, mes bras enroulés autour de son cou, posant mon front contre le sien, le souffle erratique. J’ai plusieurs fois imaginé ce moment, mais je ne pensais pas qu’il serait encore mieux ancré dans la réalité. « Si tu avais eu quelques années de plus, je t’aurai demandé où tu te cachais tout ce temps… » Je ris légèrement et viens l’embrasser tendrement. Dire que je le connais depuis qu’il est gamin… Non. Ne pas penser à ça. C’est un homme aujourd’hui, et il vient de me le montrer d’une nouvelle façon. Je l’embrasse à nouveau et me laisse retomber sur le matelas, à ses côtés, en soupirant de bien être. « Dire que j’ai hésité à te proposer de venir avec moi… ça aurait été dommage de louper ça.. » Je le regarde et lui offre un radieux sourire.

Cet instant est de ceux où le temps semble s’arrêter. Car plus rien ne compte que le présent et a multitudes de sensations que chaque parcelles de mon corps ressent dans cette étreinte. Le plaisir physique et cette sensation d’harmonie avec Norah. Etre sur la même longueur d’onde prend tout son sens, nous vibrons ensemble à la même fréquence, tout devient intuitif, instinctif et il n’y a plus besoin d’aucun mot. Envieux de faire durer ce sentiment de plénitude le plus longtemps possible, je me concentre à faire durer le moment jusqu’à ce qu’il ne me soit plus possible de retarder cette ultime vague de plaisir qui me traverse puissamment. Norah se laisse embarquer elle aussi à quelques secondes près, preuve que nous étions plutôt synchro durant ce ballet charnel. La tension redescend, nos respirations accélérées, nos corps enlacés sont a nouveau ensemble dans cette nouvelle étape de retour au calme. Front contre front, nous revenons petit à petit à la réalité et la quinqua est la première à réussir à parler. Sa remarque me fait sourire alors qu’elle m’embrasse avec tendresse « Un peu partout dans le monde. » répondis-je dans un souffle, sur un ton amusé. Sauf que je ne me cachais pas, je grandissais, faisais mon expérience et me forgeais jusqu’à devenir l’homme que je suis aujourd’hui. Ce chanceux d’être ici avec elle, venant de vivre un moment incroyable. Nouveau baiser avant qu’elle ne s’allonge, je la regarde, j’adore la regarder, elle est tellement belle. Son soupir de bien-être me ravi, de même que ça remarque. Je lui adresse un regard intrigué « Ah oui ? » un sourire malicieux étire mes lèvres « Vrai que cette conférence était intéressante… ». Je me rapproche, caresse sa hanche, trace le contour de son sein du bout des doigts « D’ailleurs, il y a un sujet dont j’aurais voulu m’entretenir avec toi. » je lis la curiosité dans son regard « De scientifique à scientifique. » ajouté-je avec complicité, me rapprochant encore pour embrasser son cou « J’ai une théorie et j’aimerais t’en faire part. Je peux ? ». Son accord obtenu, mes lèvres parsème sa peau de baisers, descendant sur sa poitrine sur laquelle je ne m’attarde un bref instant,  puis poursuivant le long de son ventre de plus au plus au sud jusqu’à la zone ciblée de son intimité que j’évite soigneusement pendant un moment pour que la tension remonter progressivement. Je relève le regard pour croiser celui de Norah, joueur avant d’attraper le drap et me faire disparaître sous celui-ci avant de mettre fin à la douce torture de l’attente, pour lui offrir un nouveau moment de plaisir.

« Un peu partout dans le monde. » Il voguait au gré du vent, grandissant, murissant, devenant un homme. Un homme respectueux et qui m’a rapidement donné l’envie de le connaître, de passer du temps avec lui, et plus encore. Les choses se sont faites naturellement, presque comme dans un roman à l’eau de rose. Et même notre différence d’âge dont j’avais peur plus que honte, a fini par s’estomper avec le temps. Je sais que tout ne sera pas toujours aussi rose, je ne sais pas non plus où cette histoire nous mènera, mais je n’ai pas envie d’y penser, et encore moins maintenant. Je prends simplement conscience de la chance que j’ai présentement, de pouvoir me sentir entière entre les bras d’un homme. Entre ses bras. Je me laisse aller à une réflexion, celle de ne pas regretter de l’avoir invité ce week end. « Vrai que cette conférence était intéressante… » Un rire naturel franchir la barrière de mes lèvres face à son humour que j’aime tant. J’ai presque hâte de voir ses côtés plus sombres comme pour vérifier qu’il est bel et bien humain, que ce n’est pas une projection irréelle.  « D’ailleurs, il y a un sujet dont j’aurais voulu m’entretenir avec toi. De scientifique à scientifique. » J’arque un sourcil, laissant mes mains parcourir sa peau pendant qu’il m’embrasse à nouveau. « Hm, je suis toute ouïe. » Evidemment que je le suis, même s’il risque fort de me faire rapidement perdre la tête à continuer les baisers qu’il a entrepris. « J’ai une théorie et j’aimerais t’en faire part. Je peux ? » En croisant son regard, je comprends que la question est loin d’être scientifique sur le point de la réflexion. Il est plutôt scientifique sur le plan physique. « Je crois que vu ton jeune âge, tu as encore quelques expériences à faire avant de valider certaines thèses… » Je n’insinue pas qu’il n’est pas doué, bien loin de là, mais je m’amuse à le taquiner, le poussant à se dépasser. Et avec mon accord, le jeune homme entreprend une descente de baisers visant à me faire grimper les étapes du plaisir en sautant même quelques paliers. Il est doué. Très doué. Trop doué. Je crois que j’ai une micro absence, je ne touche plus terre et lorsque je reviens et que je croise son regard, j’ai presque le sentiment d’être dans l’au-delà, face à un être irréel. « Thèse validée. Parole de scientifique. » Je ris en l’embrassant et la nuit se poursuit sur cette même énergie, ce partage, ce respect et cette bienveillance. Loin de moi l’envie de vouloir comparer qui que ce soit à qui que ce soir, mais Ezekiel relève largement le niveau de mes précédentes expériences, tous mariages confondus.