just a break before getting into the dance. (Aubrey 01)

Yanis arpente les rues de Santa Monica camouflé derrière ses lunettes de soleil. Il apprécie le brouhaha environnemental plein de vie. Ces cris d’enfants ou d’amis qui se retrouvent pour passer une bonne soirée. Le microphone activé de son téléphone portable dernier cri immortalise ces sons qu’il prendra plaisir à décortiquer dans les jours à venir pour en retirer l’essence et l’intégrer à l’un de ses morceaux de sa composition, ceux qu’une grande partie de Los Angeles s’arrachent en achetant son album parut quelques mois auparavant dans les bacs tandis que les membres de la Haute crashent des milliers de billets verts pour s’assurer sa présence à l’une de leurs soirées gigantesques. Sa mission principale : les entrainer dans son univers et les faire bouger, crier, vivre à 100% comme il s’efforce de le faire depuis des années. L’invitation d’Aubrey est tombée à point nommée puisqu’il a passé ces derniers jours enfermés dans son appartement à traiter des dizaines de morceaux enregistrer pour sélectionner les moments qui l’intéressent. Le choix du lieu n’est pas pour lui déplaire alors qu’il arpente à son tour les différentes allées de la baie pour identifier les food trucks où il va passer commande pour leur diner improvisé avant qu’il ne l’abandonne pour une soirée dans l’une des villas de Beverly Hills. Cette vie à cent à l’heure, il l’aime. Elle l’éloigne de ses pensées chaotiques et la musique est sa muse qui lui insuffle un souffle qu’il n’aurait pas sans elle. Une cigarette entre ses lèvres, il la consume en faisant son choix et en s’engageant dans la queue. La musique des différents manèges procure à l’endroit une atmosphère familière, celle qu’il pouvait vivre lors de la foire de sa ville d’origine. Mais contrairement dans l’Utah, la fête foraine à Santa Monica dure toute l’année. Il laisse ses prunelles se fermer quelques secondes pour se nourrir de l’essence de cet endroit. Le temps passe sans qu’il n’y prête attention alors qu’il attend sagement en s’efforçant de ne pas s’agacer. La nicotine lui permet de ne pas laisser l’impatience titiller ses nerfs. Il finit par passer commande, prenant deux bonnes barquettes de pad thai avec du poulet croustillant. Vu que c’est lui qui invite, il prend ce qu’il veut. Il prend de nombreuses boissons alcoolisées pour lui, non alcoolisées pour son amie. Elle ne pourra pas se plaindre qu’il a oublié ce détail. Un sourire en coin vient se nicher sur ses lèvres, en revanche il l’entend déjà grogner pour son retard dont il prend conscience en voyant les deux messages qu’elle a laissé sur son téléphone qui était logé dans la poche de son short. Il a l’habitude d’être en retard. Sans forcément le faire exprès soit dit en passant. Il a juste l’habitude de vivre les choses comme elles viennent et le temps a tendance à défiler plus qu’il ne le voudrait. Les bras chargés des différents plats et boissons qu’il vient d’acquérir, il se dirige vers le point de rendez-vous sans se presser. Ce n’est pas vraiment correct de sa part de faire attendre une jeune femme, seule au milieu de la foule, mais c’est encore un de ces manquements à ces préceptes religieux qui l’éloignera un peu plus de paradis. Je crois qu’il faudrait que j’arrête de pécher toute ma vie pour parvenir à me repentir. Il soupire, las de ces pensées parasites qui viennent parfois l’envahir sans crier garde. Un bon joint et elles seront qu’un vieux souvenir. L’envie de s’en rouler un et de le glisser entre ses lippes démangent ses phalanges, mais il prend sur lui jusqu’à retrouver son amie, qui l’attend avec le matériel. C’était ce qu’ils avaient convenus après tout. Il a juste besoin d’une nappe et d’une serviette si jamais l’envie de piquer une tête le prenait. La jeune femme est joliment apprêtée, mais égale à elle-même. « Je sais, je sais, j’y à la bourre. Il y avait un monde fou aux foodtrucks. » Il se défend dans ce sourire mesquin et faussement angélique qui lui colle à la peau. « T’as pu trouver un endroit où on peut se caler tranquille ? J’ai la dalle. » Il ajoute alors qu’il laisse ses claquettes s’enliser dans le sable qu’il retrouve pour trouver un point de chute. « Au fait, t’es mignonne habillée comme ça. Tu t’es faite belle pour moi, petite ? » Il la taquine de son sourire sournois. Il la charrie juste pour le plaisir d’entendre ses piques. Sa manière à lui de montrer son affection. Ce que la jeune femme sait parfaitement sinon elle ne ferait par partie de ses amies. « Si madame veut bien se donner la peine de me montrer le chemin. » Il conclut avec ce sourire en coin provocateur avant de laisser son rire envahir l’espace. Il compte bien passer une soirée tranquille.