i'm here now, everything will be fine (kaylor #1)

Vingt deux heures, et déjà quatre appels en absence. Sans compter les neuf textos restés sans réponse de ma part. Je n'ai pas vu le temps passer alors que nous nous sommes acharnées avec Kali au bureau sur ce dossier. Un dossier urgent que nous devions impérativement finaliser avant demain. Comment aurais-je pu avoir le temps de prévenir Liam ? Bon ok, j'aurais très bien pu me dégager deux pauvres minutes pour lui laisser un message. Mais non. Peut-être que j'en avais tout simplement pas envie ? En réalité depuis que j'ai appris pour ma grossesse, je fais tout pour le fuir. Ne surtout pas me retrouver seul à seul avec lui à la maison. Non, impossible. J'ai besoin d'être un peu seule, pour réfléchir. Enfin seule... tout est relatif, puisque je préfère passer du temps avec Kali plutôt qu'avec lui. Je ne suis donc pas théoriquement seule. Et c'est peut-être pas plus mal. Au moins comme ça je n'ai pas le temps de cogiter et de penser à ces foutus tests de grossesse. Je ne l'ai encore dit à personne, et je repousse l'échéance aussi longtemps que possible. Comme si ce n'était pas encore vraiment réel pour le moment. Ça m'arrangerait que ça ne soit pas le cas d'ailleurs. Je ne veux pas être enceinte. Je ne veux pas de ce bébé. Pas comme ça, pas maintenant. Pas avec cette vulgaire impression de ne pas être pleinement heureuse. Et cette sensation ça fait un moment que je la ressens. Liam a conscience que je passe beaucoup de temps au travail ces derniers temps, il ne remarquera sans doute rien de bizarre. Il sait que je me dois d'être présente pour ma patronne, mon amie, depuis ce qu'il s'est passé. La situation commence à créer quelques tensions au sein de notre couple... mais il ne peut pas comprendre. Ouais... non. Au moment de quitter le bureau, j'hésite à rentrer avec Kali. Elle ne me le propose pas, mais je décèle tout de même dans son regard un semblant d'inquiétude. Il est tard, et je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Pourtant c'est chez moi que je décide de rentrer, à contre coeur. Liam est déjà couché, et c'est pas plus mal. Je me faufile sous les draps, fixant le plafond de notre chambre pendant plusieurs heures. Je ne peux m'empêcher de repenser à Kali, de ce regard inquiet que j'ai pu percevoir chez elle tout à l'heure. Cette vision ne cesse de repasser en boucle dans mon esprit et je me connais, je vais pas pouvoir fermer l’œil de la nuit si je vais pas m'assurer qu'elle va bien. Alors je me relève, enfile un jogging de nuit, et file en direction de Beverly Hills. J'ai les clefs de chez elle, et je n'ai pas besoin d'excuse ou quoi que ce soit pour venir la voir. Même à cette heure-là de la nuit. C'est pas la première fois que cette situation arrive. « Kali ? » Je m'annonce en pénétrant dans son loft, alors que Shanti vient directement me faire la fête pour m'accueillir. Je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant. Cette petite boule de poil trop mignonne que j'ai trouvé dans ce refuge et que je lui ai offert il y a quelques semaines. La télévision est allumée, et je trouve Kali à moitié endormie sur le canapé pas franchement bien installée. « Hey, tu serais beaucoup mieux dans ton lit. » Que je murmure du bout des lèvres tout en venant poser ma main sur sa joue.

je ne compte plus les heures passes au bureau. je passe quasiment pour ainsi dire plus de temps ici que chez moi. enfin ça a souvent été le cas mais dernièrement c’est encore pire. je n’ai pas envie de rentrer, de me retrouver seule dans cet appartement. enfin y’a bien shanti mais bon ce n’est pas pareil. elle a au moins le mérite de m’obliger à rentrer à un moment donné cette canaille. histoire que je ne retrouve pas mon appart dans un état lamentable à cause de ses bêtises. mais bon pour le moment on doit finir ce contrat. taylor est là, elle est toujours là de toute façon. elle ne compte pas ses heures non plus. là-dessus je pense qu’on s’est bien trouvées. même si c’est plutôt elle qui m’a trouvé de base disons que j’ai fait le bon choix en lui laissant sa chance. je ne regrette pas du tout cette décision même si parfois je me dis qu’elle me connait peut être un peu trop. et dernièrement c’est un problème. la nuit est déjà bien avancée lorsqu’on termine ce qu’on était en train de faire. et il est temps de rentrer. je ne peux pas monopoliser tout son temps non plus, ce ne serait pas juste. alors je me sépare à contre cœur de taylor et m’enfonce vers le parking pour récupérer ma voiture. depuis l’autre nuit il n’est plus question que je rentre à pieds. ce qui m’agace dans un sens parce que prendre ma voiture pour un trajet aussi court c’est ridicule mais je n’y arrive pas sinon ça. j’arrive chez moi, me gare et rentre après m’être assurée pour la énième fois que personne ne me suivait. c’est un réflexe, pourtant la rue est bien éclairée. juste une appréhension comme une autre. je suis évidemment accueillie par la boule de poils qui se jette sur moi, contente de retrouver une âme qui vive. « oui je suis là, du calme. » mais malgré tout je ne peux m’empêcher de sourire. après m’être assurée que la porte était bien fermée je me dirige vers la cuisine et donne à manger à la petite chienne. j’attrape un verre de vin et m’installe dans le canapé. mon repas du soir sera donc léger. même si j’ai grignoté un peu au bureau ce n’est pas suffisant. mais je n’ai pas le cœur à ça. happée par la télévision, je laisse mon esprit dériver sur un film stupide en apparence mais qui me permet de me vider la tête autant que possible. le verre à moitié vide laissé sur la table basse, je m’assoupis shanti à mes pieds. je ne la sens pas bouger ni même que quelqu’un est entré chez moi. c’est seulement lorsque j’entends une voix que je réalise que je ne suis plus seule. « hey, tu serais beaucoup mieux dans ton lit. » une main est posée sur ma joue, une chaleur qui me fait sursauter avant de me rendre compte qu’il s’agit de taylor. « qu’est ce que… » après un cri de surprise. « t’es là depuis longtemps ? » comme si c’était la chose la plus importante à savoir. non peut être que ce qui serait le plus logique c’est de demander ce qu’elle fait ici. mais en vérité ça j’aime bien. sa présence ici.

La situation n'est pas ordinaire, et pourtant elle n'est pas rare non plus. Ce n'est pas la première fois que je me retrouve chez Kali en plein milieu de la nuit. Encore plus depuis ce qui lui est arrivé. Depuis cette soirée où j'ai dû localiser son téléphone dans cette ruelle parce que je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis de longues heures. C'était bizarre, et j'ai eu comme un mauvais pressentiment. Malheureusement ce dernier s'est avéré réel. Alors oui, cette situation devient récurrente ces dernières semaines. Est-ce que c'est normal ? Là n'est pas la question. En réalité je ne cherche pas vraiment à comprendre ce que tout ça veut dire. Je suis là pour elle, et c'est tout ce qui compte à mes yeux. Je veux lui apporter mon soutien. Pour ça, ma présence à ses côtés est précieuse. Comme l'impact qu'elle a indirectement sur ma vie l'est tout autant. Elle est ma bouffée d'oxygène, mon souffle nouveau. Je suis bien quand je suis avec elle, et cette sensation vaut bien tout l'or du monde. Loin de la maison, de l'étouffement de ma relation avec Liam. Au risque de me confronter à un nouveau conflit dès le lendemain matin lorsqu'il se rendra compte que je n'ai pas dormi chez nous. Tant pis... je suis plus à ça près. Je rejoins ma patronne dans le canapé, tout en m'installant près d'elle. Elle sursaute en sentant ma présence, le regard apeuré. « qu’est ce que… t’es là depuis longtemps ? » C'était peut-être maladroit de ma part de débarquer comme ça sans prévenir. Je sais que ses angoisses sont nombreuses, et vu les circonstances la situation peut effectivement être effrayante. « Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. » Même si c'est moi, et que je tente par tous les moyens de la rassurer. Si elle m'a donné les clefs de chez elle, ce n'est pas pour rien non plus. Ma main toujours posée sur son visage, je viens remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Non, je viens d'arriver. J'avais besoin de vérifier que tout allait bien. » De la savoir en sécurité surtout, mais pas que. J'avais simplement besoin d'être près d'elle aussi. Avec elle. Et de toute manière je n'aurais jamais réussi à m'endormir si je n'étais pas venue m'assurer que la jeune femme allait bien. « Est-ce que je peux rester avec toi cette nuit ? » Je lui demande, même si la question n'en est pas vraiment une. Même si, présenté comme ça, on dirait que c'est moi qui ai besoin d'elle pour apaiser mes peurs. Et finalement, c'est peut-être un peu le cas aussi. Shanti saute sur mes genoux, et me prend un peu par surprise. « Je crois qu'il y en a une qui est déjà d'accord. » Ajoutais-je en rigolant légèrement. C'est bizarre quand même, c'est un peu comme si ce chien était le mien aussi. Comme si c'était le nôtre, à toutes les deux. Et ça nous rapproche peut-être encore un peu plus. « Toi aussi tu m'as manqué va. » Je m'adresse à la petite boule de poils en lui offrant de nombreuses caresses. Entre nous, il n'y a pas que Shanti qui m'a manquée... même si ça ne fait que quelques heures que nous nous sommes quittées au bureau.

être réveillée lorsqu’on dort profondément ce n’est jamais très plaisant il faut le reconnaître. mais ça c’est quand on dort bien. ce qui n’est définitivement pas mon cas. pour autant je ne l’ai pas entendu arriver ni shanti m’échapper. parce que la bestiole fait la fête allègrement à la nouvelle arrivante. faut dire que ces deux là sont faites pour s’entendre. lorsque taylor me l’a confiée, je me suis vraiment demandée pourquoi elle ne l’a gardait pas vu les similitudes dans leurs caractères. ” je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. “ ça j’en suis certaine, ce n’est pas son genre. mon coeur décélère légèrement même si la présence de sa main encore sur mon visage n’aide pas vraiment. ce genre de sensations dans mon ventre qui peut être à la fois oppressant mais tout de même plaisant. ce n’est pas très clair dans ma tête mais je décide de mettre ça sur le compte de cette fatigue qui m’envahit. ” non, je viens d'arriver. j'avais besoin de vérifier que tout allait bien. “ elle est tellement prévenante que ça pourrait être agaçant mais non, ce n’est pas le cas. pas pour moi. bon peut être que j’ai déjà pu l’envoyer chier parce que j’avais besoin d’être seule pour me morfondre ou quoique ce soit d’autre mais il faut bien reconnaître que dans les faits, taylor a toujours été là pour moi depuis qu’on se connaît. et je ne suis pas certaine de lui avoir rendu la pareille. ” d’accord… “ oui sa présence est rassurante je ne peux définitivement pas le nier.  ” est-ce que je peux rester avec toi cette nuit ? “ là où j’ai envie de hurler que oui elle peut, mon cerveau me demande de ralentir. il faut que je réfléchisse convenablement. même si l’envie qu’elle reste cette nuit me plait, comme avant. j’ai besoin d’elle alors que je ne veux pas vraiment le reconnaître. shanti semble d’accord avec ça aussi. elle lui saute sur les genoux avec cet engouement qui la caractérise. ” je crois qu'il y en a une qui est déjà d'accord. “ j’esquisse un léger sourire et caresse rapidement la tête de la petite chienne. ” je n’ai pas le choix alors… ni toi en fait. tu dois rester. “ comme si c’était elle la décisionnaire. elle a bon dos shanti mais faut avouer que là présentement je suis contente de l’avoir. ” toi aussi tu m'as manqué va. “ un léger sursaut dans ma poitrine lorsque j’entends ces mots être prononcés. mots pour shanti évidemment, pas pour moi. il faut que je me reprenne et peut être me réveille un peu plus. ” tu veux boire quelque chose ? un thé ? ou peut être que tu veux te coucher directement ? “ je me suis redressée et levée surtout laissant shanti contre sa toute première adoratrice. je vais me faire un thé en attendant de reprendre un peu mes esprits. ” tu as pris des affaires pour dormir où tu as besoin de quelque chose ? “ je ne sais même pas où est ce qu’elle va passer sa nuit… elle a déjà fait le  canapé, la chambre d’amis et même mon lit les soirs où ça n’allait vraiment pas… est ce que ce soir ça va ou pas ? je ne sais pas trop. je suis juste contente qu’elle soit là et n’ai aucune envie qu’elle reparte. c’est peut être un problème en vérité…

J'ai pas vraiment réfléchi avant de débarquer chez elle. Comme un coup de tête, ou pourrait-on dire un coup de coeur ? Parce que ouais en venant ici, j'ai simplement suivi mon instinct. Je n'aurais pas fermé l'œil de la nuit si je n'avais pas écouté mon coeur. C'était pas prévu, mais ça n'en reste pas moins surprenant pour autant. En réalité je passe beaucoup de temps avec Kali en ce moment, que ce soit au travail ou même chez elle. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais je préfère ne pas penser à ça. Je ne veux même pas essayer de comprendre pourquoi. C'est juste... comme ça, et pas autrement. Voilà, c'est tout. Je lui propose de rester avec elle pour la nuit sous forme d'interrogation. Comme si c'était devenu vital pour moi d'être à ses côtés. Ce besoin constant de vouloir la protéger et de veiller sur elle. Maintenant plus que jamais encore. Shanti semble être de mon côté, et je l'utilise un peu pour masquer la vérité. Comme si je restais pour la petite chienne uniquement. Bien sur. « je n’ai pas le choix alors… ni toi en fait. tu dois rester. » Ça me va plutôt bien comme ça. Un petit sourire s'installe au coin de mes lèvres, alors que j'adresse un regard complice en direction de Shanti. Gagné. « tu veux boire quelque chose ? un thé ? ou peut être que tu veux te coucher directement ? » Alors que j'allais opter pour un thé, je me ravise. Je crois que je n'ai pas encore les réflexes d'une femme enceinte. Ouais... la caféine, il faut mieux éviter. Ça me rappelle à l'ordre, comme une claque que je prends en pleine gueule. Cette grossesse est concrète, même si je fais tout pour l'oublier. Une grimace s'est figée sur mon visage sans que j'en prenne réellement conscience. Merde. « Un verre d'eau, ça ira très bien. Merci. » Pour le reste, c'est à elle qu'il en retourne. « C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, c'est pas moi qui était endormie. » Elle a peut-être juste envie d'être tranquille, de se rendormir en se réfugiant dans son lit. De mon côté, j'étais loin de réussir à m'endormir tout à l'heure dans mon lit alors bon... même si maintenant que je suis là, ça sera sans doute plus facile. « tu as pris des affaires pour dormir où tu as besoin de quelque chose ? » Je secoue la tête à la négative, je suis partie un peu trop vite pour ça. Et je ne voulais surtout pas réveiller Liam pour me justifier. « Non, j'ai rien du tout, je suis venue un peu en touriste. » Je hausse les épaules en riant un peu. Je suis venue sans prévoir quoi que ce soit, comme une envie totalement incontrôlée. Et c'est le cas de le dire. « Si ça te dérange pas de me prêter un t-shirt, pour le reste ça devrait aller. » Je n'ai pas nécessairement besoin d'autre chose. Juste pour nuit, ça sera suffisant. Tant que je suis avec elle, tout va bien.

elle tire une tête bizarre que je ne comprends pas vraiment. peut être est-ce le contrecoup de la fatigue. oui, peut être. ” un verre d'eau, ça ira très bien. merci. “ elle n’est pas compliqué taylor, elle ne l’a jamais été. elle sait ce qu’elle veut oui, mais à côté de ça ce n’est pas une fille chiante. et c’est agréable je dois dire. dans ce milieu c’est compliqué de trouver quelqu’un en qui on a confiance. et elle je lui fais confiance. ” c'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, c'est pas moi qui était endormie. “ qu’elle me répond par rapport à la fin de ma phrase. ” oui je suis un peu fatiguée. “ que je dis après avoir baillé. je ne pensais pas jusque là. enfin je m'étais endormie mais plus par épuisement que par fatigue réelle. ce n'est pas pareil quand on y pense. et je préfère dormir par fatigue que par épuisement. au final ça doit juste être un savant mélange des deux. je récupère mon thé et lui amène son verre d'eau. je bois quelques gorgées de ma tasse et l'interroge sur ce qu'elle a amené avec elle. visiblement pas grand chose quand je regarde autour de nous. c'est étrange quand on y pense mais je suis trop fatiguée pour y penser. surtout pour analyser la chose. alors non, je n'y pense pas trop et je me contente de boire mon thé. encore un peu. "  non, j'ai rien du tout, je suis venue un peu en touriste. " je souris avec elle tout en buvant mon thé, toujours. la chaleur me fait du bien je dois bien le reconnaître. non pas que j'avais froid, mais c'est réconfortant. " si ça te dérange pas de me prêter un t-shirt, pour le reste ça devrait aller. " je hoche la tête et vais déposer ma tasse quasiment vide dans l'évier. je vérifier que ma boule de poils ait à boire aussi et je me dirige vers ma chambre. " suis moi. " ce n'est pas la première fois qu'elle vient chez moi, je sais qu'elle sait où se trouve ma chambre mais je sais aussi qu'elle n'est pas du genre à fouiller sans mon accord. elle pourrait au fond vu qu'elle sait où tout se trouve. mais quoiqu'il en soit je sors de mon placard un grand tee shirt avec un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui me fait rire au moment où je l'ouvre. " particulier... mais ça te va bien. " je ne sais même plus d'où il sort celui la mais ce n'est pas grave. quoiqu'il en soit je lui donne les affaires et la laisse se diriger vers la chambre d'amis. celle où elle a déjà dormi plusieurs fois ces derniers mois. " bonne nuit taylor. " je lui adresse un sourire et regarde shanti la suivre également. je laisse la porte ouverte si jamais la boule de poils décide de venir me rejoindre dans la nuit vu qu'elle a l'habitude de dormir avec moi, et je vais me coucher. j'espère que la nuit se passera mieux que les précédentes...
[...]
3h47, cauchemar. des cris poussés mais pas de réveil. calmée par quelque chose d'inconnu mais la paix revient et la nuit continue.
[...]
mon bras est agrippé à quelque chose que je ne connais pas, que je ne reconnais pas tout de suite. c'est chaud, c'est doux mais ce n'est pas shanti. je tâte encore un peu et définitivement ce n'est pas ma chienne. non, c'est de la peau, humaine. j'ouvre un oeil et vois le profil de taylor à quelques centimètres de mon visage. je retiens ma surprise mais tente tout de même de m'éloigner. cette proximité a fait accélérer les battements de mon coeur. je mets ça sur le fait que je ne m'attendais pas à la voir aussi proche de moi. oui voilà. pour autant, j'ai du mal à m'éloigner d'elle, du moins pas totalement. ma main initialement posée sur le bras le plus éloigné de moi, vient se poser sur celui le plus proche. je me décale un peu mais ne perds pas le contact et accentue ma prise un peu plus l'empêchant presque de se dégager de cette position. installée ainsi je me rendors. quelques minutes, quelques heures, je n'en sais rien...

Effectivement elle a l'air fatiguée. Je ne dis pas ça parce qu'elle a une sale tête, c'est pas vrai, mais disons que ça fait maintenant plusieurs semaines qu'elle tire un peu trop la corde au travail et son corps n'arrive plus à suivre le rythme. Il faut bien que quelqu'un prenne soin d'elle à sa place. Et ce quelqu'un, c'est moi. Juste moi. Je ne peux m'empêcher de sourire lorsqu'elle me tend le t-shirt qui va me servir de pyjama pour la nuit. En vrai j'aime beaucoup l'idée. Peut-être surtout parce que le t-shirt lui appartient aussi. Et que d'avoir un truc à elle sur le dos, c'est plutôt agréable. « bonne nuit taylor. » « Bonne nuit Kali. » Et je m'éclipse dans la chambre d'amis pour aller me coucher à mon tour. Je commence à connaitre cette chambre sur le bout des doigts. En réalité ce n'est pas la première fois que j'y ai élu domicile. Et c'est très certainement pas la dernière non plus. C'est un peu comme si c'était ma chambre maintenant. Ma chambre attitrée. Je crois même que je pourrais être jalouse de savoir que quelqu'un d'autre que moi puisse dormir ici. Une pointe de jalousie qui n'est pas si nouvelle que ça depuis quelques temps. Ouais, c'est bizarre mais pourtant c'est là, au plus profond de moi. Une sensation nouvelle que je suis incapable d'expliquer, incapable de comprendre. Mais que je ne peux plus réellement nier non plus. Le sommeil est beaucoup plus facile à trouver la sachant à présent en sécurité, et dans la chambre juste à côté. Et la nuit sera sans doute reposante. Pourtant, des cris en plein milieu de la nuit me réveillent en sursaut. Merde. Mon premier réflexe est de me lever pour venir à ses côtés, mes doigts se glissant dans ses cheveux pour tenter de la rassurer. « Eh... c'est rien, t'es juste en train de faire un cauchemar. » Kali finit par se calmer, sans pour autant se réveiller. Et je continue de veiller sur elle, de la border pour réussir à l'apaiser. Sa respiration devient plus calme, et elle continue sa nuit sans nouvelle encombre. J'ai fini par m'endormir aussi, allongée à côté d'elle, sans en avoir véritablement conscience. La fatigue a eu raison de moi, et de ma lucidité. Ouais on va dire ça. En attendant je suis bien avec elle, et je n'ai pas envie de me priver de sa présence. Et de sa chaleur aussi, parce que la sentir aussi près de moi est une sensation agréable. Finalement quand j'ouvre les yeux, je ne comprends pas tout de suite de quoi il s'agit. Je suis coincée sous son étreinte, et le scénario de la nuit passée me revient alors en mémoire. Ses cris, son cauchemar et ma venue dans sa chambre. J'essaye de ne pas la réveiller, mais je peux à peine bouger. Ça me fait bizarre de me réveiller à ses côtés, aussi proche d'elle, et pourtant c'est une sensation qui ne me laisse pas indifférente. C'est un peu... troublant quand même. Mais au lieu de vouloir fuir, je reste là, laissant inconsciemment mes doigts glisser le long de son bras. Elle finit par se réveiller, et je m'éloigne sans doute un peu trop brusquement comme prise en flagrant délit. « Pardon, je... je ne voulais pas te réveiller. » C'est moi ou d'un coup ma présence dans son lit est un peu chelou à expliquer ? « Ça va ? Tu as fait un cauchemar cette nuit... » Que j'ajoute pour me justifier. Pas qu'elle pense que je me suis glissée dans son lit sans aucune raison...

cette nuit n’a pas vraiment été de tout repos. si au départ je m’étais endormie sur le canapé, ça a vite évolué. taylor est venue me rejoindre, elle m’a réveillée et puis je suis retournée me coucher dans ma chambre. jusque-là c’est simple oui. et puis elle est venue, dans ma chambre, dans mon lit, à côté de moi. ça n’est pas dérangeant, du moins moi ça ne me dérange pas. ça devrait je pense oui mais dans mon état de fatigue actuel je n’arrive pas à définir ce genre de choses. le bien, le mal. l’envie, le besoin. alors oui, j’ai eu besoin d’elle contre moi du coup je l’ai gardé contre moi c’est aussi simple que ça. sauf que le réveil finit par arriver et je suis sortie de ce sommeil d’une façon très douce. pourtant cette dernière est bien vite balayée lorsque je me rends compte de ma position actuelle ainsi que la sienne. elle n’a pas l’air à l’aise et je n’a pas l’air à l’aise. la situation est ce qu’elle est et c’est un peu le bordel. parce que s’éloigner aussi brusquement, oui, c’est que quelque chose a du la déranger. peut être cette proximité ? pourtant ce n’est pas la première fois. je ne sais pas. ” pardon, je... je ne voulais pas te réveiller. “ je tente un sourire, à moitié groggy par la fatigue qui me façonne encore un peu. ” ce n’est pas grave.” même si je me rends compte qu’elle est bien dans mon lit et que ce n’était pas comme ça que j’avais commencé ma nuit. enfin je crois. il faut vraiment que je me remette mes idées en place et vite parce que c’est beaucoup trop le bordel là. ” ça va ? tu as fait un cauchemar cette nuit… “ ah oui, ça peut être un début d’explication. ” je… oui ça va. enfin je ne m’en souviens pas. “ à croire que j’ai tellement l’habitude d’en faire que je ne les calcule plus. mon corps et mon esprit s’en sont accommodés. c’est presque triste dit comme ça. ” je t’ai réveillé du coup ? “ enfin oui la question est débile. si elle est là c’est qu’elle m’a rejoint et ce n’est pas pour rien. ” je suis désolée. tu deviens une vraie mère poule avec moi. “ je laisse un petit rire sortir de mes lèvres, tentant de détendre l’atmosphère. ” tu veux boire quelque chose ? un petit déjeuner ? “ que la journée commence de manière un peu plus normale. c’est vraiment de plus en plus bizarre avec taylor, je ne sais pas ce qu’il se passe mais il se passe quelque chose. et ça m’inquiète autant que ça me rassure. ou peut être que je me fais des idées. je ne sais pas… je n’espère pas.

C'est une sensation un peu étrange que de se réveiller dans le même lit que sa patronne. Et pourtant, ce n'est pas désagréable pour autant. C'est peut-être justement ça le problème ? En tout cas, c'est un fait : ce n'est pas Liam qui est à mes côtés ce matin. Le pire, c'est que ça ne me dérange pas plus que ça. Est-ce que c'est normal ? Je ne pense pas. Je me surprends à regarder dormir Kali un moment alors que mes doigts viennent inconsciemment à la rencontre de sa peau. Comme j'aurais pu le faire avec Liam, avant. "Avant". Le mot est important dans le contexte actuel des choses. Puisque ça fait déjà un certain temps que nous n'avons pas partagé un moment d'affection comme celui-là. Ou n'importe quel autre du genre. C'est simple, j'ai l'impression que nous sommes devenus de simples colocataires qui ne font que se croiser par-ci par-là. Je sais que c'est en grande partie de ma faute, j'en suis consciente. Mais il y a forcément une explication. Une raison que je m'efforce de garder pour moi, pour l'instant. Kali se réveille alors, et je ne peux m'empêcher de me sentir gênée. Parce que la situation est tout de même un peu troublante vu de l'extérieur. De l'intérieur aussi, parce que cette scène ne me laisse pas indifférente. C'est autorisé de la trouver aussi mignonne avec sa bouille toute endormie ? Je tente de justifier ma présence dans son lit en lui mentionnant le cauchemar qu'elle a fait dans la nuit, même si apparemment elle ne s'en souvient pas. « je… oui ça va. enfin je ne m’en souviens pas. » Je sais que c'est malheureusement quelque chose de récurrent chez elle. « je t’ai réveillé du coup ? » Je fais une légère moue. « Il faut croire que je ne dormais pas si profondément que ça. » Que j'ajoute en souriant naturellement. Je n'ai pas envie de la faire culpabiliser de m'avoir réveillé. Même si en l'occurrence c'est le cas. « je suis désolée. tu deviens une vraie mère poule avec moi. » Je hausse un peu les épaules comme si ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Au contraire, j'aime étrangement bien ce rôle de protectrice que j'ai avec elle. « tu veux boire quelque chose ? un petit déjeuner ? » Je hoche un peu la tête avant de répondre. « Avec plaisir. » Je me lève de son lit, juste revêtue du t shirt qu'elle m'a prêté pour la nuit et d'une culotte. « Si tu m'autorises à emprunter ta salle de bains avant. » Je crois que j'ai besoin d'une bonne douche pour me remettre les idées en place. Kali accepte et je m'éclipse aussi sec dans sa salle de bains sans forcément penser à lui demander une serviette de toilette sur le moment. Quelques longues minutes sous l'eau chaude me font énormément de bien. Même si je n'arrête pas de penser à tout à l'heure - et à son corps enlacé contre le mien. Je sors finalement de la douche, un peu conne, me rendant compte que je n'ai pas de serviette. « Kali ? » Je tente de me faire entendre derrière la porte. « Tu peux me donner une serviette ? »