oops, i think we have a problem (nevain)

Vous la sentez la journée de merde ? On se lève du pied gauche dès le réveil en se disant que la journée risque d'être longue. Comme une mauvaise intuition. Ouais c'est à peu près ça en fait. A croire qu'on ferait mieux de rester au lit dans ces cas-là. Si seulement. J'enchaine les coquilles au commissariat, contrainte de remplacer une collègue à l'accueil pour la journée. Adieu la patrouille de terrain. A la place, je vais devoir supporter les allers-venues des gens, pour un oui ou pour non, souvent pour des trucs totalement inintéressants. Des fraudes de carte bleue, des mains courantes qui n'ont ni queue ni tête. Sans oublier la surveille des IPM et des gardes à vues. La bonne odeur d'alcool, de pisse, et j'en passe. Merci, on adore. Très glamour. C'est ça d'être une petite nouvelle bleue, on se tape toutes les corvées ingrates et on a pas le droit de broncher. Je râle quand même, un peu (beaucoup), parce que c'est plus fort que moi. En même temps c'est la base quand même. J'entends déjà Britt me dire que ça me fait les pieds. Tellement prévisible. Et dire que c'est grâce à elle que je suis devenue flic en plus. Quelle cadeau. Non en vrai je regrette pas, parce que même si je râle à longueur de temps, elle avait raison. Ça, on évitera de trop lui répéter. Mais porter l'uniforme me va plutôt bien. Sauf que moi, ce que j'aime, c'est l'adrénaline du terrain. Les interventions musclées et les trucs cools quoi. Pas les tâches de merde inutiles. Enfin bref, c'est pas comme si j'avais vraiment le choix. Une fois ma vacation terminée, je file directement à l'appart pour prendre une douche. J'ai l'impression que l'odeur des pieds du mec en cellule s'est imprégnée sur mon corps, et ça me donne envie de vomir. Je croise Nevaeh dans le salon, et si je comprends bien nous sommes apparemment que toutes les deux ce soir. C'est pas plus mal, au moins je n'aurais pas à attendre qu'une salle de bains se libère. On en a quand même deux pour quatre mais y'en a jamais une de dispo. A croire que les calculs ne sont pas bons. Bref. La douche me fait du bien, et j'enfile une tenue plus confortable après avoir bien pris le temps de me sécher. Mais si je pensais que les tuiles da la journée étaient terminées, c'est raté. En voulant ouvrir le robinet de la salle de bains, un bruit sourd se fait entendre et de l'eau commence a explosé un peu de partout. Merde, putain. « NEV ! » Je crie pour qu'elle m'entende, essayant tant bien que mal de limiter les dégâts en attendant. Mais le mécanisme du robinet a l'air coincé, et je n'arrive pas à le fermer. Ça aurait été trop facile sinon. « Putain Nev, bouge-toi le cul ! » Qu'est-ce qu'elle fout sérieux ? C'est pas comme s'il y avait urgence là, mais presque. Elle finit par arriver, et je la regarde d'un air désemparée, déjà trempée. « Je crois qu'on a un problème. » Je pouffe un peu de rire, parce que la scène est quand même comique. Il y a qu'à moi que ça peut arriver.

nuit agitée, matinée occupée, ce n’est qu’un soulagement lorsque je rentre enfin à l’appartement. il y a vraiment des fois je me dis que je tire un peu trop sur la corde mais bon pour le moment ça tient. du moment que la santé suive c’est le plus important. après manger je salue l’un de mes colocs qui s’échappe pour le reste de la journée en me disant qu’il n’est même pas sure de rentrer cette nuit. je lui adresse un sourire complice lorsque la porte est alors claquée. on sait tous ce que ça veut dire et je pense qu’il y en a deux qui ne vont pas s’emmerder cette nuit. ou trois ou plus. enfin c’est sa vie pas la mienne. bref, moi je me retrouve seule pour l’après midi et ce n’est pas pour me déplaire. j’ai toujours eu l’habitude d’être entourée mais je dois bien reconnaître qu’avoir quelques moments juste pour moi ça a un certain charme. je m’installe devant la télévision après avoir pris une bonne douche et avoir grignoté un peu. rien de bien fou il restait de la pizza dans le frigo, c’était bien assez suffisant. mon ordinateur sur mes genoux, je passe le reste de la journée posée là à regarder les annonces, répondre à mes mails. j’apprendrai mon texte ce soir, je ne suis pas en retard mais faire une petite révision ne me fera pas de mal. c’est en pleine rédaction d’une réponse à une demande d’entretien pour la doublure voix d’une pub que j’entends rain qui rentre. une de mes colocs, peut être celle avec qui je m’entends le mieux. pourtant nos caractères sont loin d’être similaires mais je suppose qu’on s’équilibre plutôt bien. ” c’est toi et moi ce soir hastings ! “ que je lui lance pour lui faire comprendre qu’on n’est que toute les deux. je ne pense pas que ça la dérange, tout comme moi ça ne me dérange pas bien sur. je la laisse vaquer à ses occupations alors que je reprends l’écriture de mon mail. évidemment que la réponse est positive pour que je passe un casting, elle l’est toujours. sauf pour des projets qui sont vraiment contre mes principes moraux, je passe toujours le casting. je me donne toutes les chances. ” NEV ! “ un cri au loin mais je ne suis pas certaine de ce que j’ai entendu. les écouteurs dans les oreilles, j’en retire quand même un pour m’assurer que ce n’était pas pour moi. ” putain nev, bouge-toi le cul ! “ ah donc si c’était pour moi. ” j’arrive ! “ je dépose mon ordinateur, retire mes écouteurs et me dirige vers la salle de bain à moitié en boitant à cause de fourmis que j’ai dans le pied gauche. ” qu’est ce qu’il… “ question laissée en suspens alors que je vois l’état de la salle de bain et ma coloc au milieu de tout ça. ” je crois qu'on a un problème. “ elle rigole et je pense que nerveusement je la suis alors que je m’approche du robinet qui semble l’embêter. je ne mets pas longtemps à être dans le même état qu’elle. ” bordel ça bouge pas ça ! attends je vais chercher l’arrivée d’eau ! “ si je la trouve. je dérape à moitié dans l’appartement à la recherche de ce foutu bout de plastique pouvant arrêter l’eau de couler. ” tu te souviens d’où c’est ? “ je ne sais même pas si elle l’a su un jour. je ne sais même pas si je l’ai su un jour. je commence à ouvrir les portes, les placards de l’autre salle de bain avant de réaliser que je n’ai même pas tenter de chercher dans celle où se trouve rain. ” regarde si tu le trouves sous le lavabo ! “ que je lui cries alors que je me dirige vers la cuisine mais je ne suis pas sure qu’elle m’ait entendu. je regarde sous l’évier et rien. bon tant pis je retourne sur le lieu du désastre et commence à chercher avec elle. l’espèce de robinet se trouve bien caché à moitié derrière le meuble de la vasque. l’hémorragie est éteinte mais nous voilà bien toutes les deux dans cette salle de bain inondée et trempée. je me laisse tomber sur le sol et éclate de rire. ” bordel c’était quoi ça ? “

Ça doit être une foutue histoire de karma, c'est pas possible autrement. C'est un peu comme si j'attirais les emmerdes à moi. Tout ce que je touche, ou presque, vole littéralement en éclats. Et pour le coup c'est le cas de le dire. Le mécanisme du lavabo a décidé de lâcher au moment même où je m'apprêtais à m'en servir. Ça aurait pu arriver à n'importe qui de cette colocation, mais il a fallu que ça tombe sur moi. Rien d'étonnant en soit. Poisseuse jusqu'au bout la fille. Ouais ouais championne du monde. Et voilà que j'ai pas l'air conne, complètement trempée, essayant de retenir la pression des jets d'eau de tous les côtés. Je crois que j'ai pas assez de mains pour tous les endroits qu'il y a à couvrir. S'il y avait une caméra planquée dans la salle de bains à cet instant, je suis sûre que la vidéo ferait le buzz sur internet. Numéro un du zapping. Je crie pour que Nevaeh m'entende et vienne m'aider, parce que là, c'est difficilement gérable toute seule. En me voyant, elle se met à rigoler aussi. Je crois qu'à ce niveau-là c'est carrément nerveux. Elle essaye de fermer le robinet à son tour, sans grand succès. Il a l'air vraiment coincé ce con. Il faut qu'on trouve un moyen d'arrêter l'hémorragie. « bordel ça bouge pas ça ! attends je vais chercher l’arrivée d’eau ! » Elle manque de peu de se ramasser la gueule, et j'explose une nouvelle fois de rire. Mon dieu quelle catastrophe. « tu te souviens d’où c’est ? » Alors là, c'est la meilleure. Elle a fait l'école du rire ou quoi ? Comme si savoir ce genre de trucs était la première de mes occupations. « J'ai vraiment une tête à savoir où c'est ? » Que je réplique du tac au tac alors que ma colocatrice s'est déjà volatilisée. Je n'entends même pas ce qu'elle essaye de me dire au loin, avec tout le bruit de l'eau qui me gicle dans les oreilles. De partout d'ailleurs. J'en ai vraiment de partout. Je suis sûre que je ressemble à un chien mouillé. Nev revient dans les parages et on essaye de chercher tant bien que mal toutes les deux sous le lavabo. Alléluia, on finit heureusement par trouver. Mais c'est un peu tard pour limiter les dégâts. « bordel c’était quoi ça ? » Je m'écroule sur le sol de la salle de bains à ses côtés tout en prenant un large fou rire. « Putain mais quelle merde ! » J'étais définitivement pas prête pour ces conneries. « Regarde la touche qu'on se paye maintenant. » Que je m'exclame en jetant un rapide coup d'œil sur nos vêtements trempés. « Tu m'avais pas prévenu que t'étais championne de t-shirt mouillé. » Mon regard glisse à présent sur le haut transparent de ma colocatrice, avec un petit sourire en coin. C'était bien trop tentant. C'est pas de ma faute s'il faut toujours que je sorte une connerie au meilleur des moments.

je pense que là on a fait fort. enfin je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais à mon avis on est passées pas loin d’une catastrophe. quoique quand je vois dans quel état est la pièce, je ne suis pas certaine qu’on puisse dire qu’on est passé pas loin. c’est un sacré bordel y’a pas à dire. mais je rigole parce que faut quand même avouer que la situation est risible et qu’on a de sacrés touches toutes les deux. vraiment improbable tout ça. ” putain mais quelle merde ! “ j’aurai clairement pas dit mieux. elle vient se poser à côté de moi et s’est mise à rire également. franchement je ne pensais pas que ma soirée se passerait comme ça. ” regarde la touche qu'on se paye maintenant. “ je la regarde et me regarde au moment où elle reprend la parole. ” tu m'avais pas prévenu que t'étais championne de t-shirt mouillé. “ je ne manque évidemment pas son regard qui glisse sur ma poitrine. ” ah oui t’en profites pour mater comme ça ? “ je suis loin d’être plate mais bon je n’ai pas non plus une poitrine proéminente. disons que sous un tee shirt mouillé et sans soutien gorge, c’est certain qu’elle se voit et peu importe la taille au final. ” en fait c’était une ruse pour voir mes seins ? tu sais t’aurais pu le demander hein si c’était que ça. t’avais pas besoin d’inonder la moitié de l’appart. “ notre relation avec rain a toujours été… particulière. enfin comparée à celle que j’ai avec mes autres colocataires surtout. disons qu’on s’entend bien, parfois plus que bien et en même temps nos caractères ne sont aps toujours faits pour s’entendre. quoiqu’il en soit oui, je l’aime bien rain. même si elle manque parfois de chance avec les tuyaux. ” en plus t’as tout gagné, regarde je vais être obligée de me déshabiller pour me sécher. “ je joins le geste à la parole et retire mon haut tout en lui tirant la langue. ” tu devrais faire pareil si tu veux pas attraper froid hein. “ je me redresse et essore mon haut dans le lavabo histoire de le détremper un peu. même si ce n’est pas la préoccupation première de la soirée mais bon. c’est à faire.

L'hémorragie enfin terminée, le constat est plutôt clair ; nous ne sommes pas passées loin d'un véritable dégât des eaux. On a réussi à éviter le pire quand même, et heureusement. Il va falloir appeler un plombier maintenant. Comme si on avait que ça à faire de notre soirée. Mais au point où on en est, il vaut mieux en rire et dédramatiser la situation. C'est quand même plutôt cocasse quand on y pense. C'est tout nous. « ah oui t’en profites pour mater comme ça ? » Je hausse les épaules d'un air faussement innocent. C'est la situation qui s'y prête, moi, j'y suis absolument pour rien. Je profite juste de la scène qui s'offre à moi pour me rincer l'œil sans aucune gêne. Il faut savoir être opportuniste dans la vie que voulez-vous. Et puis... c'est bien trop tentant pour m'en priver. « en fait c’était une ruse pour voir mes seins ? tu sais t’aurais pu le demander hein si c’était que ça. t’avais pas besoin d’inonder la moitié de l’appart. » Je ne peux m'empêcher de rire imaginant que je puisse réellement l'avoir fait exprès. En soit, ouais, c'est quelque chose dont j'aurais pu être capable. Tourner les situations en mon avantage, c'est tout un art. Et avec moi, on est à l'abri de rien. Mais sur le coup ce robinet a bien lâché indépendamment de ma volonté. Je peux lever la main droite et en faire le serment. Promis. « Aux grands maux les grands remèdes. » Que je réplique en pouffant de rire. « en plus t’as tout gagné, regarde je vais être obligée de me déshabiller pour me sécher. » Et elle joint le geste à la parole. Est-ce qu'elle est en train de me chercher ? Peut-être bien. Et je ne me fais d'ailleurs pas prier pour glisser à nouveau mon regard sur sa poitrine, alors qu'elle se lève pour essorer son t-shirt dans le lavabo. « tu devrais faire pareil si tu veux pas attraper froid hein. » Évidemment. « Tu perds pas le nord non plus à ce que je vois. » Sa technique pour mater est tout aussi grillée que la mienne, si ce n'est plus. Mais ce n'est pas moi que ça va gêner... bien au contraire. Je me lève à mon tour, et m'exécute jetant quelques regards amusés dans sa direction. « Si on appelle le plombier maintenant, c'est jackpot pour lui là. » J'imagine la scène et je rigole toute seule. On est pas loin d'un scénario pour film érotique. « Heureusement que Milo ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) n'est pas là ce soir, il ne s'en remettrait pas. » Bon ok, il a déjà l'habitude de me voir en petite tenue dans l'appartement mais quand même. « J'espère que je n'ai pas gâché ton programme de la soirée. » Parce que là, ça commence plutôt mal. En plus on est jamais trop à l'abri d'une autre catastrophe...