Everything but not that, everything except him || JuMin #1

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Son reflet dans le miroir lui renvoyait cette image de lui qu’il n’appréciait pas tant que cela. Ce français venant d’une famille riche qui n’avait connu que les galas pendant plus de la moitié de sa vie et qui avait encore du mal à se détacher de cela bien qu’il s’était éloigné de cette vie depuis trois ans maintenant. Passant une main dans ses cheveux, ayant récupéré leur couleur naturelle depuis quelques jours, ses yeux captent le reflet de sa montre dans le miroir et il soupire presque naturellement. Il n’est pas en retard, ne peut pas l’être de toute façon vu qu’il est chez son aîné. Il a accepté de l’accompagner à un gala, aimant bien se rendre dans ce genre de soirées seulement quand c’est pour lui. Mais cela reste tout de même quelque chose de déplaisant. Heureusement pour lui, personne n’avait fait le lien entre lui et sa famille. Surtout que son nom de famille actuel n’aidait pas à faire ce fameux lien et qu’il ne se présentait plus en utilisant celui de son père. Sortant de ses pensées, il se concentre enfin sur le miroir devant ses yeux et finit de boutonner correctement sa chemise en silence. Il ne lui reste plus que sa cravate et sa veste à mettre mais il tente de repousser le plus possible ce moment. Parce que cela voudra dire qu’ils seront tous les deux prêts et qu’ils devront y aller.

Pourtant il veut passer encore un peu de temps avec Minki avant de sortir de l’appartement et de monter dans son véhicule. Il finit cependant par quitter la salle de bain, cravate et veste en main, pour rejoindre la pièce où l’attend le brun. “T’es prêt ?” Son regard se pose sur la tenue du présentateur télé, le détaillant de ses pupilles bleues, avant de sourire. Il admirait toujours autant le style de son ami, l’enviant presque parfois avant de se rappeler qu’il ne pourrait pas porter aussi bien les tenues que le trentenaire porte. “Ça te vas bien.” Un simple compliment qui ne représente pourtant pas assez ce qu’il pense mais il ne veut pas perdre de temps en cherchant les bons mots. Déposant sa veste sur une chaise, il se hâte de nouer sa cravate autour de son cou sans retenir sa légère grimace. Il se passerait bien de cet accessoire de torture mais il sait que c’est tout de même mieux d’en porter une et il n’a pas envie de se faire remarquer en se démarquant des autres. “C’est un gala qui est organisé pour quelle raison, déjà ?” Il relève le regard vers Minki, l’observant quelques secondes en attendant une réponse, avant de se concentrer sur sa veste qu’il décide d’enfiler en se rappelant qu’il ne pourrait pas toujours passer sa vie à courir après le temps.

Ce serait mentir s’il scande le moindre attrait envers les galas. Ce n’est pas non plus un événement qu’il déteste, mais il aurait certainement préféré les ambiances plus festives des boites de nuits. Au moins là-bas il peut libérer le kraken à l’aide de whisky et de pilules. Là, il sait pertinemment qu’il devra forcer quelques sourires et de multiples conversations sans grand intérêt. C’est probablement pour ça qu’il s’est mis à inviter Jules à ces soirées mondaines. Lui demander de l’accompagner à ces galas aurait pu être un geste simple, peut-être même anodin, mais ce n’est pas le cas. Hors de question de proposer ça à quelqu’un qui ne lui importe que peu, il n’a pas envie de s’enfoncer dans son ennui. Jules, lui, est intéressant et de plus, apprendre qu’il fait partie d’une famille de renommée lui a fait comprendre qu’il est parfait pour rester à ses côtés durant une telle soirée. Un enfant de riches saura forcément s’adapter parmi les autres. Si au départ son « ami » lui a semblé aimer ça, Min s’est rendu compte, au fur et mesure, qu’il n’est pas si… friand des galas. Ce n’est pas en sondant l’esprit de Jules qu’il a pu décrypter une telle chose. Ni en le lui posant la question. Soutirer des ressentis auprès de son chouchou est assez compliqué, en réalité. Mais à force de passer du temps avec lui, il a pu discerner certaines mimiques à son propos. Après tout, la communication a été le sujet principal de ses études. Sans rien dire cependant, sûrement par égoïsme, il a persisté à lui proposer qu’il l’accompagne à la soirée d’aujourd’hui. Un coup d’œil bref à sa montre et il comprend que Jules prend son temps. Heureusement peu impatient, car dans le cas contraire il serait venu l’enquiquiner pour aller plus vite, il attrape son fidèle téléphone et laisse toute son attention se faire accaparer. Il ne relève pas le regard quand il entend des bruits de pas s’approcher de lui et c’est seulement quand la voix de son Frenchie s’annonce qu’il range enfin son mobile.

— Oui, je suis prêt. Mais toi par contre…

L’ombre d’un sourire esquisse ses lèvres alors qu’il le regarde terminer les derniers détails de sa tenue. Discrètement, ses yeux parcourent la silhouette du français. C’est un rare spectacle de le voir habillé de cette manière et il en profite. La vue est agréable, qu’il se dit. Alors qu’il se rapproche, vérifiant qu’il a bien ses clés dans sa poche, Jules lui fait un compliment.

— Merci. Toi aussi t’es pas mal. Même si ça veut dire qu’on va sûrement trop te regarder.

Il ravale sa jalousie naissante pour l’observer mettre sa cravate un peu trop rapidement, ce qui le fait intérieurement ricaner. Plus ils assistent à ces galas, plus il s’aperçoit que le plus jeune n’aime pas ça. Sa veste mise, les iris de Minki s’attardent un instant sur la cravate. Une question lui est posée, mais avant d’y répondre immédiatement, il s’approche de lui et ses doigts se glissent sur l’accessoire. D’un geste méticuleux, il arrange le nœud.

— Selon l’invitation, c’est pour fêter la réussite professionnelle d’un politicien. Je t’avoue que ça m’intéresse pas trop, mais étant donné que ce serait mal vu de refuser je suis un peu obligé d’y aller.

Sa phrase tombée dans le silence, il redresse enfin ses pupilles dans ceux de Jules, s’arrêtant dans son geste. Maintenant, tout est parfait. La proximité lui plaît, il a aussi soudainement envie de placer sa main contre sa joue, mais il ne le fait pas au risque de vouloir terminer ça dans le lit.

— On va pas rester là-bas pendant une éternité, si c’est ce qui t’inquiète, déclare-t-il d’un léger sourire en coin.

Min, à contrecœur, décide de s’éloigner un peu, venant poser son postérieur sur le dos du canapé. La tête subtilement penchée sur le côté, comme un chat qui essaye d’analyser quelque chose, il continue sur sa lancée :

— Et on est pas obligés de partir tout de suite, si tu veux.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Perdu dans ses pensées, il ne prêtait pas vraiment attention au temps qu’il perdait en restant devant ce miroir alors qu’il était censé se préparer. Il avait réussi à maîtriser ses quelques mèches rebelles, les coiffant pour qu’elles ne viennent pas le gêner pendant la soirée bien qu’il sentait que sa chevelure finirait pas reprendre rapidement son mouvement naturel. Ses yeux croisent le reflet de sa monte et il finit par observer cette dernière, scrutant l’heure pendant quelques secondes avant de se rendre compte qu’il pourrait finir par être en retard s’il ne venait pas à se dépêcher un peu. Alors il quitte la salle de bain, rejoignant Minki dans une autre pièce en gardant ses affaires à la main. Il n’est pas pressé, n’a pas envie de quitter cet appartement tout de suite, mais il sait qu’il ne peut pas se permettre d’empêcher la présence de son aîné à ce gala. Il remarque bien que le brun ne quitte pas son téléphone du regard lorsque l’étudiant frôle le sol de la pièce mais il ne fait pourtant aucun commentaire. Il sait très bien que Min est souvent collé à son téléphone, en ayant besoin pour son travail, et il s’y est habitué sans aucun soucis. Ses épaules se haussent à l’entente du commentaire de son ami, il s’approche un peu plus. “Je le suis presque, laisse moi encore quelques minutes.”

Un compliment franchit la barrière de ses lèvres alors qu’il hausse un sourcil en entendant la réponse du Hwang. “Pas mal ?!” Roulant les yeux vers le ciel, il secoue légèrement la tête avant d’afficher un sourire amusé. “J’imagine que d’autres vont utiliser de meilleurs mots pour me décrire.” Son regard quitte celui de l’homme face à lui, attrapant sa cravate pour la nouer autour de son cou sans y prêter vraiment attention. Elle n’est sûrement pas assez nouée ou assez droite mais il n’a jamais aimé porter ces tissus. Relevant son regard vers lui, il l’interroge sur la raison de leur venue à ce gala avant de l’observer s’approcher de lui sans dire un seul mot et sourit doucement en le laissant corriger le nœud de sa cravate. Il hoche doucement la tête, profitant quelques secondes du silence alors que leurs regards se croisent. “C’est donc une soirée où les faux semblants et faux sourires sont recommandés si on ne veut pas se démarquer du reste des invités, je me trompe ?” Le genre de gala qu’il évitait le plus possible depuis son adolescence, n’acceptant d’y aller seulement lorsque sa mère venait lui demander.

Son sourire s’élargit un peu plus quand il apprend qu’ils ne sont pas obligés d’y rester très longtemps. “C’est une information très intéressante ça.” Beaucoup plus intéressant que la raison de leur présence à cette soirée, d’ailleurs. Il le laisse s’éloigner, attrapant sa veste pour l’enfiler, avant de s’approcher à son tour de lui et de venir se blottir contre lui. “Mais ce ne serait pas une bonne idée, tu le sais.” Pourtant il ne bouge pas, restant contre lui en souriant plus doucement, plus tendrement. Il se plaît dans les bras de son aîné, s’y sentant en sécurité.

Le téléphone rangé, ses doigts partent à la recherche de ses clés qu’il trouve heureusement plutôt rapidement. Sa maladresse est habituellement accompagnée d’inattention de sa part et la dernière chose qu’il voudrait, c’est se retrouver enfermé devant sa porte. Avec Jules à ses côtés, il est encore plus prompt à se laisser distraire, il ne peut s’empêcher de le reluquer subtilement. Son regard s’attarde sur sa touffe, puis sur son visage. Ses lèvres s’entrouvrent, il lui faut quelques minutes pour terminer de se préparer. A vrai dire, il n’a pas besoin de le rassurer sur ce point, Min n’est pas des plus pressés. Il hoche légèrement la tête, puis le remercie à l’entente du compliment et fait de même. Il est plus que pas mal, selon lui. Recouvrir les gens d’éloges n’est pas son genre et un petit sourire en coin s’esquisse quand Jules se met à prendre son air amusé pour le taquiner. Son Frenchie est devenu un expert pour titiller la jalousie de Min et c’est donc sans surprise que ce dernier tente de balayer ce sentiment d’une remarque tout aussi joueuse :

– J’espère qu’ils ont une imagination débordante dans ce cas.

Les yeux du coréen s’attardent un instant sur la cravate de Jules, mise un peu trop rapidement. Ce n’est pas seulement son perfectionnisme qui le pousse à s’approcher pour arranger le nœud, mais bien parce qu’il a envie de réduire la proximité entre eux. Sans relever ses iris sur le joli minois du français, il se concentre à la tâche, essayant tant bien que mal de ne pas s’approprier de son corps de ses mains. La question de Jules tombe à pic et il y répond, sortant de sa torpeur. Enfin, Min redresse ses pupilles dans ceux du plus jeune, qui en profite encore pour lancer une de ses remarques sarcastiques.

– T’as tout compris, répondit-il. Mais je crois que je n’ai pas vraiment eu besoin de répondre à ta question, vu que tu m’as l’air habitué à participer à ce genre de soirées.

Min s’écarte, plus par obligation que par envie, étant donné qu’il aurait bien voulu rester encore plus près de lui et vient se poser sur le dos du canapé. Conciliant, parce que lui aussi il refuse de se pavaner à un gala trop longtemps, il lui propose plusieurs options qui, selon lui, sont alléchantes. Si la première intéresse Jules, la deuxième est moins bien accueillie. Sa veste enfilée, il le laisse se blottir contre lui. Le présentateur fait une moue, fort heureusement dissimulée de la vue de son Frenchie, et ses doigts s’aventure sur son bras, partant et revenant. En réalité, il serait presque capable de lui dire qu’il a changé d’avis concernant la soirée, mais il se retient de justesse.

– Je sais, je sais… râle-t-il un peu. Bon, on devrait y aller comme ça on en finit rapidement.

A nouveau, il se détache du garçon à contrecœur. Cette nuit, il compte définitivement s’accaparer de Jules.


Du downtown jusqu’au centre de Los Angeles, le trajet est bien trop expéditif au goût de Min, qui a apprécié l’atmosphère agréable. L’immense bâtiment que le politicien a réservé pour l’occasion se fait vite voir et rapidement, ils se retrouvent entourés de personnalités reconnues. Acteurs, chanteurs, mannequins, chefs d’entreprises, il y a clairement de tout dans la foule. C’est avec difficultés que Min résiste à l’envie d’attraper la main de Jules dans la sienne. Il sait qu’il ne peut pas. Cette peur illogique qu’on découvre son attirance envers les hommes est oppressante, alors il se contente de marcher proche de lui jusqu’à l’intérieur. Le brouhaha et les tintements de verres qui s’entrechoquent se précisent une fois à l’intérieur. Le présentateur se pose à un endroit avec son Frenchie, attrapant un premier verre de champagne.

– N’oublie pas, les faux semblants et sourires forcés sont recommandés ici, lance-t-il d’un ton amusé avant de se mettre à siroter sa coupelle.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Se préparant tranquillement, c’est presque inconsciemment qu’il retarde le moment de partir en prenant son temps alors qu’il se serait dépêché habituellement. Il sait que Min n’est pas du genre impatient et qu’il ne lui fera sûrement aucune remarque sur le temps perdu, ce temps que Jules vole en restant plusieurs minutes dans la salle de bain avant de venir rejoindre son aîné en souriant. Il n’est pas encore prêt et ne prend même pas la peine de le cacher, pénétrant dans la pièce en tenant sa cravate et sa veste d’une main. Cette dernière trouve sa place sur le dossier d’une chaise alors que le châtain enfile rapidement sa cravate en complimentant son ami. La réponse qu’il obtient, ou plutôt le compliment que lui fait le brun, le fait réagir légèrement alors qu’il s’amuse déjà en titillant la jalousie de son amant. Il sait très bien comment le faire réagir et sourit un peu plus. “Une imagination qui me plaira sûrement.” Mais qui ne sera pas au goût du présentateur télévisé, connaissant parfaitement sa jalousie et possessivité dont il s’amuse.

Il le laisse s’approcher de lui, l’observant silencieusement alors que Minki remet en place la cravate du plus jeune. Ce dernier ne peut retenir son sourire, appréciant de voir son aîné s’occupait de lui et de son apparence, mais il coupe court à ce moment en l’interrogeant sur le thème du gala. La réponse ne l’étonne guère alors qu’il exprime implicitement son mépris envers ce type de soirées. Il sait très bien comment se comporter, ce qu’il faut faire pour plaire et l’a apprit dès son plus jeune âge ce qui lui permet de maîtriser tout cela à la perfection. Il hoche légèrement la tête avant de hausser les épaules et de passer machinalement une main dans ses cheveux. “Je n’ai pas eu la chance d’échapper à ces soirées quand j’étais plus jeune et elles se ressemblent toutes donc ce n’est pas très compliqué de les décrire.” Surtout pour lui, le fait de ne pas apprécier les galas lui avait permis de pouvoir être beaucoup plus critique.

Minki le rassure légèrement quand il lui annonce qu’il ne sont pas obligés de rester très longtemps ce qui intéresse grandement l’étudiant qui ne se voit pas passer toute sa soirée là-bas alors qu’il est en compagnie du brun. Et il vient se blottir contre ce dernier lorsqu’il lui propose de ne pas partir tout de suite. Ce qui ne serait pas vraiment une bonne idée vu que Jules sait très bien qu’il n’aura plus le courage de sortir de l’appartement s’ils tardent trop à se rendre au gala. Il reste quelques instants ainsi avant de hocher doucement la tête. “Est-ce que l’on pourrait aller acheter des glaces avant de rentrer ?” Il se redresse, faisant une petite moue avant de sourire doucement.

Quittant l’appartement du brun, ils rejoignent sa voiture où l’ambiance est plutôt calme. Jules ne peut s’empêcher de noter que le politicien n’a pas fait dans la demi-mesure lorsqu’il aperçoit l’immense bâtiment loué par ce dernier. Quittant le véhicule de Minki, il reste à ses côtés sans rien dire alors qu’ils entrent dans le bâtiment. Il y a beaucoup de monde, peut-être un peu trop même au goût du français. Un sourire prend place sur ses lèvres et il hoche légèrement la tête lorsqu’on les salues bien que ces salutations sont plus destinés à son partenaire de soirée que lui. Ils finissent par se poser dans un coin, l’étudiant s’adossant contre un mur en attrapant à son tour une coupe de champagne. Son sourire se fait un peu plus sincère alors qu’il lance un regard amusé au présentateur. “Je ne risque pas de l’oublier, ne t’inquiète pas.” Et il porte la coupe jusque ses lèvres, fronçant légèrement les sourcils en reconnaissant ce goût particulier mais il ne fait aucune remarque. Son regard se balade sur le foule et il reconnaît quelques visages, principalement des personnalités travaillant dans le cinéma ou la musique. “Il connait vraiment toutes ces personnes ?” Sa question est presque murmurée alors qu’il repose son regard sur Minki.

« Une imagination qui me plaira sûrement » Min hésite entre grommeler ou ricaner. Sa remarque taquine l’amuse, mais d’un côté il sait de quoi Jules est capable pour titiller sa jalousie. Leur relation est devenue plus intime depuis quelques mois, par le biais de quelques événements. Et si pour le présentateur tout est clair dans sa tête, il y a certaines choses qui parviennent tout de même à le perturber. Comme le fait que son Frenchie s’éperdue à vouloir tourmenter sa possessivité existante. Dire que ça le dérange serait un mensonge, cependant. Il ne raffole pas non plus de ça, mais il admet que ça ajoute quelque chose de plus égayant dans leur « relation ». Alors, sans répondre à sa tentative de le faire sortir de ses gonds, il préfère s’approcher de lui pour arranger les derniers détails quant à son apparence. Tandis qu’il est se concentre à la tâche, ils discutent brièvement du gala avant que leur sujet ne dévie sur Jules.

La curiosité de Min est, comme d’habitude, piquée. Il n’en sait pas grand-chose sur le jeune français. A part son vrai nom et son appartenance à une famille riche, il n’a que des détails à son propos. Ce qu’il fait comme études, ce qu’il aime, les hobbys qu’il entreprend par exemple. Son passé, en revanche… nada. Rien de concluant, du moins. Par respect, il n’a pas été fouiné à l’aide de contacts. Il aurait pu, clairement. Mais selon lui, une liaison comme la leur passe avant tout par la communication. Min finit par relever les yeux dans ceux de son Frenchie. Des tonnes de questions le triturent, mais il sait pertinemment que le plus jeune ne va pas y répondre : soit il tentera de détourner l’attention et si ça ne fonctionne pas, il fuira. Ou alors, il lui donnera des miettes d’informations, qui n’aident Min en rien à en savoir plus sur sa vie d’avant. Il se demande toujours comment il a pu passer d’un de ces enfants de riches à prostitué volontaire. Forcément, derrière tout ça, il y a une histoire intéressante à décortiquer.

Min finit par relever les yeux, s’assurant que la cravate est bien mise.

— Je vois, déclare-t-il simplement, réservant ses questions pour plus tard – tout en espérant soutirer la moindre réponse informative.

Grâce à ses expressions faciales, désormais facilement décryptables par son entourage privé, on peut comprendre qu’il ne compte pas en rester là. Néanmoins, il sait que la conversation risque d’être longue s’il se met à jouer les têtus et il a qu’une envie : débarquer au gala pour vite en finir. C’est de gestes tactiles, pour ne pas changer, qu’il accueille Jules dans ses bras, ses doigts venant caresser les zones accessibles de son corps. Profitant de ce moment, jusqu’à ce qu’il se sache obligé de se détacher de son Frenchie, ce dernier se redresse et fait part de son envie de manger des glaces. Désormais, un sourire plus franc, ceux qui sont rares, traverse le visage de Min.

— Attends laisse-moi deviner… je dois prendre le goût cookie dough de Ben&Jerry’s.

C’est sur ces paroles qu’ils partent de l’appartement, rejoignant la voiture. Le trajet est agréable, mais bien trop court. Le bâtiment où se déroule le gala se fait voir et il repère déjà la foule qui s’engouffre à l’intérieur. Fort heureusement, la soirée reste privée et on trouve difficilement des paparazzis à l’affût – enfin, Min n’est pas exactement célèbre, mais il préfère tout de même éviter ces gens-là. C’est à leur tour d’entrer, le présentateur se tenant proche de Jules. Les salutations sont évidemment primordiales et s’il ne reconnaît pas tout le monde, il remarque tout de même les têtes importantes et à retenir. Ils parviennent finalement à se poser dans un coin, Min attrapant un quelconque verre pour le siroter. Jules fait de même et ils profitent de leur moment à deux pour discuter. La question que pose ensuite son Frenchie le fait faire une moue réfléchie.

— Sûrement qu’il connaît que la moitié de ces gens. Après tout il m’a invité parce que je l’ai eu trois fois sur le plateau.

Il le repère d’ailleurs un peu plus loin, en pleine discussion avec une personne qui lui semble familière. Rassuré de porter des lentilles de contact, il n’a pas besoin de plisser les yeux pour distinguer la silhouette et confirmer l’identité. Un peu surpris, il penche la tête légèrement sur le côté, pointant le politicien d’un simple mouvement de menton.

— C’est pas ta mère avec lui, d’ailleurs ? demande-t-il, curieux.

Il ajoute :

— Il y a un autre homme avec elle. Il me dit quelque chose, tiens.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il se montre taquin, comme souvent, et tente de s’amuser de la jalousie dont fait souvent preuve son amant. Ce qui est devenu un jeu depuis quelques temps, l’amusant un peu plus à chaque fois bien qu’il doit souvent frôler les limites du raisonnable sans s’en rendre compte. Il sait bien que cela agace le plus âgé de le voir flirter avec des personnes devant lui et il se doute que ce dernier préférerait que l’étudiant ne fasse pas cela devant lui pourtant c’est l’une des meilleures façon que Jules a retenu pour pouvoir obtenir ce qu’il veut quand Minki ne semble pas en accord avec les désirs du plus jeune. Ce n’est pourtant pas la seule raison puisque le français fait aussi cela lorsqu’il tente de faire comprendre au brun qu’il ne devrait pas dissimuler ce qu’il est et qu’il pourrait être celui que le Murphy drague dans les soirées où ils vont. Il sait cependant que cela ne fonctionne pas vraiment, n’étant pas sûr que Minki comprenne la vraie raison de cette jalousie que provoque le plus jeune.

Sa remarque taquine reste sans réponse alors que le présentateur s’approche de lui pour remettre correctement en place la cravate du peintre. Les iris bleues du châtain ne quitte pas le visage de son aîné, profitant de ce moment pour lui poser des questions sur la soirée à laquelle ils devaient se rendre. La réponse n’eut même pas la chance d’étonner l’étudiant, ce dernier étant bien trop habitué à côtoyer ce types de soirées et à savoir comment se comporter. Il ne parle que rarement de cette partie de sa vie, se doutant pourtant que son aîné devait être intéressé par tout ce qu’il ne savait pas encore sur lui. L’étudiant tentait toujours d’échapper aux question que Minki lui posait, fuyant ou ne donnant que des petits détails insignifiants mais pourtant utiles. Il cesse de parler, se perdant quelques secondes dans le regard du brun. Et il sourit doucement, observant le présentateur avant de le laisser s’éloigner. Ils retrouvent rapidement leur proximité, le français venant se blottir contre le plus âgé en souriant un peu plus. Le moment de partir arrive bien assez vite, agaçant légèrement le peintre qui aurait préféré rester ainsi, mais il en profite pour faire une demande simple. Et ses yeux s’illuminent en entendant la réponse de son Sparky. “Tu devines très bien.”

Il dépose un léger baiser sur sa joue avant de quitter l’appartement, rejoignant le véhicule du trentenaire afin de rejoindre le lieu où se déroulait le gala. Un bâtiment immense, sûrement trop grand mais qui marquerait les esprits le temps de quelques semaines, se dessine dans son champs de vision, et il comprend rapidement que ce n’était autre que le lieu de réception. Il y a de nombreuses personnes qui attendent de rentrer, laissant le temps au français de se montrer sérieux et d’afficher ces nombreux faux sourires qui sont recommandés. Et les salutations s’enchaînent avant que le duo ne puissent enfin se poser dans un coin, se munissant d’une coupe de champagne chacun. Amusé par la réflexion du Hwang, il laisse son regard se poser sur la foule présente avant de questionner son partenaire sur le politicien. Hochant légèrement la tête, il reprend une gorgée de sa coupe avant de reprendre la parole. “Ce n’est que pour se faire de la publicité qu’il a invité toutes ces personnes, alors ?”

Son regard suit celui de Minki, se posant sur la silhouette du politicien et sur la femme à ses côtés. Plissant les yeux, il observe quelques secondes avant de hocher la tête. “Si… Elle ne m’avait pas dit qu’elle viendrait ce soir pourtant.” Bien qu’elle n’avait aucune raison de le faire, étant loin de se douter qu’elle pourrait croiser son fils ici. Ses yeux glissent sur la silhouette se trouvant près de sa mère, fronçant les sourcils avant de grimacer doucement. Il sait qu’il n’est pas trop tard pour faire comme si il n’avait pas remarqué leur présence mais il croise le regard de son père et comprend qu’il ne peut pas faire marche arrière. Retenant un soupir, il tourne la tête pour s’adresser à Minki. “On va aller leur dire bonsoir, ma mère ne sera pas vraiment heureuse si elle se rend compte qu’on était à la même soirée et qu’on est pas venus les voir.” Bien qu’il s’en passerait sans aucune hésitation. Finissant sa coupe de champagne d’une traite, cherchant un peu de courage dans ses quelques centilitres d’alcool, il déposa le récipient sur une table avant de décoller de son mur et de se diriger vers ses parents.

Heureusement pour lui, le politicien s’éloigne bien avant qu’ils n’arrivent aux côtés du couple et Jules peut se permettre d’afficher un sourire plus honnête. Sourire qui s’agrandit en voyant celui de sa mère alors qu’il s’arrête à ses côtés pour déposer un baiser sur sa joue. “Bonsoir maman, tu ne m’avais pas dis que tu venais ?” Son sourire disparaît alors qu’il pose son regard sur l’homme aux côtés de sa mère, le saluant d’un hochement de tête. “Monsieur Leroy.” Son père s’avance pour prendre la parole mais il est devancé par Isabella, cette dernière se plaçant à ses côtés en couvrant son fils du regard. “Ce n’était pas prévu que l’on vienne mais on a changé d’avis à la dernière minute. Et toi, que fais-tu ici ?” Le regard de l’américain vient se poser ensuite sur Minki, lui souriant doucement. “Je suis heureuse de te revoir Minki, comment vas-tu ?” L’étudiant pose son regard sur Minki, l’observant quelques secondes, avant de répondre à sa mère. “Min m’a invité, il y a quelques personnes que je voulais rencontrer et qui se trouvent ici alors il m’a proposé de venir.” Il croise enfin le regard de son père, remarquant cette dureté habituelle, alors que le français s’approche et tend sa main à Minki. “Enchanté de vous rencontrer, monsieur Hwang. Ma femme est une véritable fan de vous. Je ne savais pas que Jules vous connaissait.”

Un baiser sur la joue, qu’il apprécie grandement en le montrant par un petit sourire satisfait, et ils se mettent en route pour le bâtiment où se trouve le gala. Plus l’endroit est flashy, plus ça attire l’attention et le présentateur comprend que c’est pour éblouir les yeux de tous. Le politicien n’a pas fait dans la demi-mesure. Après tout il se doit d’impressionner, se dit Minki alors qu’il se place aux côtés de son Frenchie. Ce dernier semble fondre dans la masse sans soucis, énième preuve qu’il est effectivement bien habitué à ce genre de soirées. Encore un peu et l’on pourrait croire qu’il n’a jamais vécu dans la rue. Cette notion lui paraît encore un peu étrange quand il y pense. Un enfant de riches, amené à survivre dans les quartiers de Los Angeles… pour l’énième fois, il se pose d’innombrables questions et se retrouve obligé de les taire, malgré lui. Sa frustration quant au fait qu’il n’en sait pas grand-chose sur Jules est, en contrepartie, bien présente. Après quelques salutations, ils se placent dans un coin, un peu plus à l’écart des invités. Un champagne à la main, que Min sirote de temps à autre, et la discussion dévie sur l’hôte de la soirée.

— Sûrement. C’est un politicien, alors ça ne m’étonnerait pas.

Pour s’accommoder de l’endroit et aussi pour repérer les personnes à éviter pour ce soir, le regard de Min s’arrête un instant sur une silhouette bien familière. D’abord, il reconnaît l’hôte, puis il entrevoit la maman de Jules. Une professeure à l’université où il était, une dame qu’il respecte énormément. Ses sourcils se froncent légèrement à la vue d’un homme près d’elle. Il fait part de sa découverte à Jules et celui-ci prend le temps d’observer le groupe. Min ne remarque pas l’air fâcheux que prend son Frenchie et l’écoute, tout en prenant une autre gorgée de son alcool. C’est bizarre qu’elle n’ait pas prévenu son fils qu’elle viendrait à la soirée, mais il ne fait aucun commentaire, ne se voyant pas donner son avis sur ça. Cependant, quand il ajoute qu’il faudrait aller leur dire bonsoir, il hoche brièvement la tête.

— Et puis ça fait un moment que je ne lui ai pas parlé, je me sentirai mal de l’ignorer de la soirée.

C’est Jules qui entreprend la marche, déposant son verre vide sur une table. S’il ne connaît pas non plus toutes ses mimiques par cœur, il comprend que quelque chose déplaît au plus jeune. Ce qui perturbe pas mal Min dont les interrogations le secouent à nouveau. Il se mordille la lèvre juste à temps, se retenant de sauter sur son Frenchie pour lui poser mille et unes questions. Arrivés près du trio, le politicien s’éloigne et Min reste légèrement en retrait. Le visage de Jules s’illumine, tandis qu’il s’approche de sa mère pour lui déposer un baiser sur la joue. Envieux de nature, le coréen n’est pas surpris lorsqu’il se met à ressentir de la jalousie. Si cette fois ce n’est pas parce qu’on flirte avec son Frenchie, c’est bien parce qu’il aurait voulu faire pareil avec sa propre mère qui, elle, est décédée. Cependant, il se retient de justesse d’afficher une moue, cachant ses ressentis dans son verre qu’il sirote encore une fois.

Silencieux, il observe avec surprise le faciès de Jules changer. De contentement, il devient sec, presque glacial. « Monsieur Leroy » ? songe le présentateur, de plus en plus étonné. Ce n’est pas son père ? Pourquoi lui parle-t-il comme ça ? Il écoute l’échange, confus. Jules parvient à mentir à moitié d’une facilité presque déconcertante sur la raison de sa venue et Min ne peut s’empêcher de lui jeter quelques regards curieux. Il se ressaisit quand l’attention est portée sur lui et un sourire esquisse ses lèvres.

— Bonsoir, Isabella. Je suis aussi content de te revoir, je vais bien.

Il n’a pas le temps de lui retourner la question, ni de confirmer ce que vient de dire Jules que le dénommé Monsieur Leroy, sûrement le père de famille, tend sa main tout en lui parlant. Min l’attrape sans hésiter, ne laissant pas son avidité de réponses le distraire. Comme d’habitude, sa poignée est ferme et c’est de son arrogance habituelle qu’il a envie de montrer qu’il est inoubliable.

— De même, Monsieur Leroy. Ça me flatte de savoir ça, dit-il d’un petit rire. Il continue sur sa lancée, sincèrement surpris : Et je ne savais pas que vous étiez le papa de Jules, à vrai dire il m’a jamais parlé de vous.

Si c’est dit innocemment, dans le but de démontrer sa stupéfaction, il sait néanmoins que c’est un peu trop direct. En face de lui, se trouve un homme qui détient une entreprise et qui est probablement respecté dans le milieu, de plus il s’agit du mari d’Isabella. Mais Min étant… Min, il n’a pas pu s’empêcher de dire les choses telles qu’elles sont. L’envie soudaine de s’accaparer de Jules sur le côté pour lui demander de s’expliquer sur son comportement se fait pressante, mais il parvient à la faire taire. Ce serait malpoli de tirer son Frenchie ailleurs. Et puis, peut-être qu’il parviendra à soutirer des informations du côté des parents, qui sait. En revanche, Min jette un bref coup d’œil vers Jules, empli de sérieux… lorsque l’on le connaît bien, on sait que c’est un regard qui signifie « on en discutera plus tard ».

— Vous passez une bonne soirée ? demande-t-il, son mince sourire ne le quittant pas. On vient à peine d’arriver, alors on ne sait pas vraiment si ce gala est aussi bien que le voudrait l’hôte.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Son regard se pose sur le sourire qui se dessine sur les lèvres de son aîné et il ne peut retenir le sien alors qu’ils se dirigent vers l’extérieur du logement de Minki. Le trajet pour rejoindre le bâtiment loué par le politicien est rapide et ils arrivent facilement jusque l’entrée tandis que Jules revêt un masque de sérieux qu’il a pris l’habitude de porter de nouveau depuis que Minki l’invite de temps en temps à l’accompagner dans ce type de soirées. Il préfèrerait pourtant conserver son caractère normal, agir comme s’ils étaient dans un autre lieu, sauf que cela ne conviendrait justement pas au lieu où ils se trouvent. Il enchaîne alors les faux sourires et les salutations d’un hochement de tête jusqu’à ce qu’ils se posent dans un coin de la pièce pour discuter tous les deux, leur laissant le loisir d’observer toutes les personnes présentes. L’intérêt de l’étudiant se porte sur le politicien, l’observant quelques secondes avant de questionner son ami sur la relation de l’homme politique et de ses invités. Il était persuadé que, humainement, on ne pouvait pas connaître autant de personnes et que certains des invités ne devaient être là que pour attirer l’attention des médias. La réponse de Minki vient lui confirmer son hypothèse et l’étudiant hoche doucement la tête. “C’est quand même dommage d’inviter tant de gens juste pour se faire bien voir. Il monopolise de nombreuses personnes sans se demander si elles n’ont pas mieux à faire que de venir assister à un gala.”

Il ne fait pas plus de commentaires, suivant le regard du présentateur pour venir poser le sien sur un trio dont il reconnaît les membres. Il aurait dû se douter qu’il les croiserait là, reconnaissant leur marque juste en goûtant le champagne, mais il avait espéré ne pas avoir l’occasion de croiser l’homme qui lui servait de géniteur. Le châtain pourrait très bien faire comme s’il ne les avait pas remarqués mais il croise le regard de sa mère et comprend rapidement qu’il ne peut pas s’échapper si facilement. Alors il tourne sa tête pour observer Minki et lui indiquer qu’ils feraient mieux d’aller saluer sa mère puisque le plus jeune n’avait pas vraiment envie de se faire disputer. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres en entendant la réponse de son ami mais il reprend bien vite son sérieux. “Je suis persuadé qu’elle sera heureuse de te voir.” Finissant sa coupe de champagne rapidement, il la dépose sur un meuble non loin de lui et s’avance déjà vers le trio qui devient rapidement un duo puisque l’homme politique s’éloigne déjà pour discuter avec d’autres personnes. Il a ce faux sourire sur les lèvres mais il devient un peu plus honnête en voyant celui de sa mère s’agrandir quand elle le voit s’approcher de lui. Jules est heureux de voir sa mère bien qu’il aurait aimé savoir qu’elle serait présente ce soir. Et que lui aussi. Le peintre se tourne d’ailleurs vers le français, revêtant un air plus sérieux et froid pour le saluer. Échangeant quelques mots avec sa mère, il n’hésite pas à lui mentir pour expliquer la raison de sa présence ici. Mais l’américaine le délaisse rapidement, s’adressant au présentateur alors que Jules pose son regard sur ce dernier.

Les sourcils du Murphy se froncent en voyant que son père ne laisse pas vraiment le temps à Minki de discuter avec sa mère et il lève discrètement les yeux au ciel. Il connaissait le fonctionnement de son père : saluer, complimenter puis interroger. Et c’était clairement ce qu’il était en train de faire actuellement. Se retenant de faire une remarque, il laisse le brun répondre et retient de justesse un léger rire qu’il camoufle dans une fausse toux. Il se doute que cela n’est pas dit dans le but de vexer le français mais ça l’amuse tout de même alors qu’il croise le regard noir de son père. “Jules n’a jamais vraiment été bavard sur sa vie, il préfère toujours garder les choses secrètes plutôt que d’être honnête.” Et une pique en bonne et due forme qui fait grimacer l’étudiant. Ce dernier détourne le regard et croise celui du brun. Il se doute que la curiosité du Hwang doit être grimpée d’un cran depuis le début de la conversation et il soupire discrètement. Se concentrant de nouveau sur la conversation, après avoir capturé au passage une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur, il observe sa mère qui reprend la parole pour répondre à la question du trentenaire. “Pour l’instant, tout se passe bien. Si on oublie le fait que nous n’avons été invités juste parce que notre entreprise fournit l’alcool et non pas par amitié comme cet homme le déclare.” Isabella affiche un petit sourire alors qu’elle ne cherche pas à cacher son dédain pour l’hôte, se doutant que cela devait être le cas de nombreuses personnes se trouvant aussi dans la pièce. Portant son verre à ses lèvres, le regard de Jules se pose sur son père alors que ce dernier reprend la parole. “Comment est-ce que vous vous êtes connus, Jules et vous ?” L’attention de l’artiste se pose sur Minki alors qu’il attend sagement que ce dernier ne réponde à la question.

Min ne peut être que d’accord avec la remarque de Jules. Monopoliser autant de monde – et en connaître qu’une moitié – juste pour une histoire de vanité, ça devrait être illégal. Et dire qu’ils pourraient être devant un film, loin de tout ça… le destin en a voulu autrement. Il s’installe une alarme mentale, ils ne resteront qu’une heure. Pas plus, ni moins. C’est suffisant, se dit-il, alors qu’il repère un petit groupe au loin. L’une des silhouettes appartient à la maman de Jules, une personne qu’il respecte grandement, et à côté se trouve le politicien. Un autre homme l’interpelle, mais il ne connaît pas son identité. Par politesse, et parce qu’il apprécie réellement Isabella, c’est armé de son champagne et aux côtés d’un Jules qui tente de le rassurer qu’ils partent en leur direction pour les saluer.

Le politicien s’éloigne, au grand bonheur de Min qui lui lance un simple sourire. Si au départ tout semble aller pour le mieux, ça ne dure que quelques minutes avant que quelque chose ne perturbe le présentateur. Ce dernier lance un regard curieux vers Jules, celui-ci s’est braqué face à l’homme – qui se révèle être le père du français. Les questions qu’il a toujours enfouies en lui sont ravivées par cette vision. Il y a clairement quelque chose entre lui et son géniteur. Tel un détective, il tente d’analyser la situation, tout en gardant une facette maîtrisée pour animer la conversation. Min avoue qu’il n’a jamais entendu Jules parler de lui et s’ensuit une… sorte de pique. A en juger le regard noir que lui a jeté Leroy, c’est la conclusion que se fait le brun. Il se retient de toussoter face à ça, mais garde miraculeusement un faciès qui se veut poli.

— C’est vrai qu’il est plutôt secret, dit-il en lui jetant un coup d’œil entendu.

Il observe Jules attraper un champagne du plateau qui passe à côté de lui et Min fait de même quand le serveur se faufile à ses côtés. La coupelle portée à ses lèvres, il écoute ce que répond Isabella. Eux aussi, ils sont là par dépit. Au moins ils ne sont pas les seuls à subir ce gala. Il devrait se sentir mal d’avoir demandé à son Frenchie de l’accompagner, mais si ça lui permet d’en savoir un peu plus sur lui par le biais de son père… alors c’est une bonne chose qu’il soit venu avec lui.

— C’est mon cas aussi, à vrai dire je crois que beaucoup sont venus par politesse plutôt que par sincérité.

La conversation dérive et la question fatidique tombe. Leur rencontre. Min jette un rapide coup d’œil vers Jules et comme d’habitude, étant donné que mentir lui est devenu banal, il trouve les mots d’une facilité déconcertante.

— Oh ça remonte à un petit temps. On s’est rencontrés lors d’une de mes interventions à son cours, enseigné par votre femme. J’ai eu une conversation plutôt intéressante et on a continué par après, ce qui nous a mené à être amis.

D’un ton naturel, peut-être bien trop, il ajoute :

— Je le considère comme un petit-frère, vous avez élevé quelqu’un de formidable.

Il ne sait pas pourquoi il s’est senti obligé d’adjoindre ce détail, qui est totalement faux. Min se retient de mordiller l’intérieur de sa joue, regrettant ses paroles pour une raison inconnue. Voulant changer de sujet, un peu pour appliquer son plan qui est d’en découvrir plus sur Jules, il esquisse un léger sourire en espérant balayer ses pensées intrusives. A l’intention des parents, il demande :

— Je suis curieux à propos d’une chose… comment était Jules étant petit ?

De sa main libre, il vient la poser sur l’épaule de son Frenchie, la serrant doucement entre ses doigts. Désormais, de l’amusement se lit sur le visage de Min. Il ne peut ni fuir, ni détourner son attention maintenant. Il lui jette un coup d’œil d’un air tout aussi joueur.

— Il est tellement secret que je me dois d’en savoir un peu plus sur mon Frenchie, pas vrai ?

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les faux semblants, les actions inutiles et les réceptions organisées seulement pour obtenir la faveur du public ont toujours été des éléments que le jeune Murphy détestait. Il avait cependant appris à faire avec, grandissant dans un milieu qui ne lui laissait pas vraiment le choix de faire autrement. Il se devait de respecter la réputation de sa famille et de ne jamais faire d’éclats lors de ces événements alors il avait prit l’habitude de s’effacer et de ne discuter qu’avec les personnes qui l’approchait bien que cela était très rare puisque c’était surtout ses parents qui attiraient l’attention des invités. Et c’était pareil dans ce gala où il accompagnait Minki, sachant très bien que ce serait sûrement étonnant si quelqu’un venait à s’intéresser à la personne qu’il est alors qu’ils sont entourés de personnes bien plus intéressantes et, surtout, connues. Interrogeant son ami sur l’hôte de la soirée et sur la présence d’autant d’invités, il ne peut s’empêcher de faire des remarques et il est soulagé quand il constate que le présentateur semble penser la même chose. Inviter tant de personnes est un choix incompréhensible aux yeux de l’étudiant qui se doute que de nombreux invités auraient sûrement préférés se trouver autre part et s’occuper autrement qu’en enchaînant les sourires polis et les phrases hypocrites.

Il cesse cependant de prêter attention aux invités quand son aîné lui fait remarquer la présence de sa mère, provoquant un froncement de sourcils chez Jules ainsi que des questions puisqu’il ne savait pas que cette dernière devait venir ce soir. Mais ses questions se transforment vite en une envie de fuir quand il reconnaît la personnes aux côtés de sa mère, s’apprêtant d’ailleurs à tourner la tête jusqu’à ce qu’il croise le regard de l’américain et qu’il comprenne que toutes tentatives de fuite seraient futiles. Bien que le politicien se trouve aux côtés du couple, Jules décide que ce serait mieux d’aller saluer ses parents et se dirige vers eux après s’être débarrassé de sa coupe de champagne vide. Il n’a pas besoin de vérifier pour savoir que Minki le suit, sa présence le rassurant quelque peu alors qu’il se prépare à faire face à un homme qu’il n’a plus vu depuis des années maintenant. Heureusement pour lui, le politicien s’éloigne du duo et Jules a juste le temps de le saluer d’un mouvement de tête que l’homme disparaît déjà parmi la foule. Le sourire qu’Isabella lui adresse en le voyant s’approcher détend instantanément son fils et il vient la saluer d’un baiser sur la joue avant de s’éloigner légèrement pour saluer l’homme qui lui sert de père. La discussion se veut douce entre sa mère et eux mais elle devient un peu plus tendu quand le français s’y mêle. Le châtain se tend instinctivement en croisant le regard de ce dernier, s’effaçant légèrement pour les laisser discuter en tentant de ne pas rire face à la réponse de Minki.

L’amusement ressenti par Jules disparaît cependant rapidement en entendant la réponse de Christophe, cette pique qui cherche à lui faire comprendre qu’il n’a toujours pas oublié ou accepté les “secrets” que Jules avait gardé pour lui lorsqu’il vivait encore chez eux. Le peintre se retient de répondre, détournant le regard pour croiser celui de Min avant de grimacer un peu plus en voyant que celui-ci semblait d’accord avec le Leroy. Attrapant une nouvelle coupe de champagne, il hausse les épaules avant de prendre la parole. “Vous devriez pourtant savoir tous deux que c’est toujours plus intéressant de garder une partie d’ombre que l’on ne dévoile à personne.” Un faux sourire prend place sur ses lèvres, portant sa coupe de champagne à ces dernières, alors que sa mère soupire discrètement devant le comportement des deux hommes de sa famille. La professeure est habituée à ses piques, les ayant souvent observées dans les quelques mois qui ont suivis le départ de son fils, mais elle ne les acceptait toujours pas. Heureusement pour elle, et sûrement pour son fils aussi, la discussion change légèrement quand Minki s’adresse à elle et Jules note un changement de comportement dans les expressions faciales de sa mère. Elle était comme lui, elle avait toujours préféré éviter ces réceptions mais ne pouvait presque jamais y échapper. Écoutant silencieusement la réponse de son cadet, Isabella hoche la tête avant de reprendre la parole. “J’imagine que vous n’allez donc pas rester longtemps ici ?”

Le père de l’étudiant attend quelques secondes avant de prendre la parole, interrogeant Minki sur sa rencontre avec son fils afin de pouvoir obtenir plus d’informations sur ce dernier. Cela déplaît à Jules mais il ne fait aucun commentaire, croisant le regard de son ami avant qu’il ne prenne la parole. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’il porte sa coupe de champagne à ses lèvres, appréciant cette histoire. Mais il manque cependant de s’étouffer avec sa coupe de champagne en écoutant le commentaire que rajoute le présentateur, lui lançant un regard partagé entre le choc et l’interrogation, alors qu’il baisse sa coupe et lance un sourire rassurant à sa mère. “Je vois. Je ne pensais pas que Jules allait enfin se décider à ne s’intéresser qu’à ses cours et non plus à tout le reste.” Cette fois-ci, Jules ne retient pas le regard noir qu’il lance à son père, comprenant très bien l’allusion camouflée dans cette phrase pourtant anodine. C’est sa mère qui vient répondre à son mari, le pinçant discrètement au poignet. “Je me souviens pourtant t’avoir dit que notre fils était un très bon élève.” L’amusement se dessine sur le visage de Jules alors qu’il voit son père lever les yeux au ciel, marmonnant quelques mots d’excuse envers sa femme pour lui dire qu’il n’avait pas écouté, puis il pose son regard sur le trentenaire quand ce dernier reprend la parole.

Ses sourcils se froncent au début de sa question, l’observant en cherchant à savoir où il voulait en venir, avant de le comprendre rapidement et de se figer quelques secondes. C’était traître, c’était surtout un coup bas qu’il lui ferait payer prochainement. Il tente de s’éloigner mais le brun est plus rapide que lui puisqu’il vient poser une main sur son épaule, l’empêchant ainsi de s’éloigner alors que sa mère revêt déjà un sourire nostalgique. Jules fusille alors Minki du regard avant de porter son attention sur sa mère, cette dernière prenant la parole. “En mettant de côté mon objectivité, je dirais qu’il était sûrement l’un des enfants les plus attachants que j’ai pu connaître. Même si ses cousins et cousines le sont aussi. Jules était très actif quand il était plus jeune, encore plus que maintenant vu qu’il a apprit à canaliser son surplus d’énergie en l’utilisant pour peindre.” Elle marque une légère pause, couvrant son fils du regard, avant de poser son regard sur Minki et de reprendre la parole. “Il était tout le temps avec nous, que ce soit dans mon atelier ou dans les locaux de l’entreprise de son père. Il a d’ailleurs découvert la plupart des métiers de son entreprise pendant son enfance et son adolescence. Et il était plutôt doué, n’est-ce pas ?” Ses yeux se posent sur le visage de son mari, attendant une confirmation de ce dernier qui hoche la tête. “Très doué même, il aurait fait un bon patron s’il n’avait pas préféré se lancer dans des études artistiques.” Malgré lui, un sourire se dessine sur les lèvres de Christophe alors que Isabella reprend la parole à sa suite. “Il avait beaucoup d’amis lorsqu’on vivait en France et il n’était pas rare de le voir passer des journées entières avec eux puisque la plupart d’entre eux faisaient du sport avec lui. D’ailleurs, je ne sais pas si Jules te l’as dis, mais il a remporté des concours de natations quand il était au lycée.”

Le Murphy lève les yeux au ciel en voyant l’air fier de sa mère, sachant très bien qu’elle adorait parler de ce détail à chaque fois qu’on lui posait des questions sur son fils, et pris la décision de changer de sujet de conversation puisqu’il n'appréciait pas vraiment d’en être le sujet principal. “Je pense que l’on a assez parlé de moi, vous ne pensez pas ?” Il observe chacune des personnes présentes, fixant plus longuement Minki, avant que sa mère ne reprenne la parole. “D’accord. Sinon, Minki, comment est-ce que cela se passe au travail ? Je tente de regarder le plus souvent possible lorsque vous passez à la télé mais j’imagine que ce que l’on voit est très différent de l’envers du décors ?”

En réalité, le gala ne s’annonce pas si soporifique. Tomber sur les parents de Jules ici, c’est tout de même une belle coïncidence et une occasion rêvée pour le présentateur de soutirer quelques informations. Poli, mais franc et direct, il affiche sa nature de dominant en s’imposant dans le groupe. Il ne compte pas quitter l’endroit sans avoir pu entendre une ou deux histoires à propos du plus jeune. Au moins de quoi lever le voile sur certaines interrogations qui traînent. Les piques fusent entre le père et le fils, grandissant alors la curiosité déjà bien trop existante de Minki. Ce dernier espère déchiffrer le moindre indice, essayant d’analyser la situation. Est-il en train de rêver ou y a-t-il effectivement de la rancune ? L’un envers l’autre, il existe clairement un dédain palpable. Pas besoin d’être devin pour ça, il suffit d’ouvrir un peu les yeux. Le brun esquisse un léger sourire face à la remarque de Jules. C’est toujours intéressant de garder une partie d’ombre, affirme-t-il.

— Dans ton cas c’est plus une éclipse qu’une ombre que tu te retiens de dévoiler, charrie le présentateur, avant de boire une gorgée de sa coupelle.

Mais soit, se dit Minki, il n’est pas là pour juger, n’est-ce pas ? La conversation dérive et Isabella pose une question, le faisant redresser un peu.

— On n’est pas encore sûrs. J’aimerais rester au moins une heure.

Il espère que ce sera suffisant pour qu’il puisse recueillir plusieurs anecdotes au sujet de Jules. Il ne sait pas pourquoi il persiste autant avec ça, sûrement parce qu’il tient à mieux connaître que ça celui qui a les doubles de ses clés. Ça aurait pu passer pour un manque de confiance, mais c’est de la sincère curiosité. Le géniteur semble s’intéresser à leur rencontre, que Min raconte, avant d’ajouter une remarque qu’il n’aurait peut-être pas dû dire au vu du regard que vient de lui lancer Jules. L’ignorant soigneusement, se sentant subitement gêné, le père relance une autre méchanceté. Cette fois, le brun n’est pas d’accord avec lui, n’appréciant pas qu’il lui parle comme ça. Au moment d’entrouvrir les lèvres pour le défendre, c’est Isabella qui s’occupe de le faire.

Minki y voit une chance pour commencer son enquête et d’un ton joueur, il pose sa première question, venant déposer sa main sur l’épaule du peintre. Ce dernier a tenté de s’éloigner, mais là il ne l’autorise pas à filer. Ses doigts se serrent doucement, mais la pression y est assez forte pour qu’il le garde sur place. Les iris de Jules s’assombrissent, amusant encore plus Min qui se met à écouter la maman. Tel un bloc note, il enregistre toutes les informations mentalement tandis qu’il boit quelques gorgées de son champagne. Un enfant attachant, très actif, peintre depuis des années, doué dans le domaine des Leroy, une autre pique du papa – désormais Min ne peut s’empêcher de lui jeter un regard en biais – beaucoup d’amis en France et… oh il a remporté un concours de natation. Il fait une moue impressionnée, se retournant vers Jules comme pour le féliciter.

— Pas mal, complimente-t-il. Il ajoute, un peu pour commenter le récit et en espérant avoir des détails croustillants en plus : Tu es réellement multi talentueux, c’est sûrement pour ça que tu as de très bonnes notes en cours.

La dernière phrase est avant tout un constat honnête, mais aussi une pique lancée à l’encontre du papa. Min s’en fiche s’il le prendra mal, il sait qu’Isabella sera – enfin, il l’espère – d’accord avec lui sur ce point. Et puis, il n’apprécie vraiment pas que l’on parle mal de Jules, surtout quand ce n’est pas constructif. D’ailleurs, ce dernier ne semble pas aimer l’attention soudainement centrée sur lui. Comme tout à l’heure, Min tente de rétorquer quelque chose, mais la mère enchaîne rapidement, ne lui laissant pas le temps de protester. A son grand dam, la conversation dérive sur lui – ça le flatte tout de même de savoir qu’Isabella prend le temps de regarder les news où il apparaît en revanche.

— Oh, tout se passe bien. Peut-être un peu trop, vu que c’est répétitif, mais je supporte bien ça. Ça me manque vraiment d’aller à l’étranger, alors j’essaye encore de faire des demandes pour être à nouveau envoyé spécial.

Au moment où il espère changer de sujet, pour le détourner une énième fois sur Jules, en espérant avoir d’autres petits secrets à son propos, un « oops ! » se fait entendre. Le reste s’ensuit rapidement, bien trop pour que quelque chose puisse être fait. Le serveur près de Jules semble trébucher sur ses pieds et le plateau qu’il tient vacille un peu, ce qui résulte à l’un des verres qui s’échappe pour venir s’écraser contre le haut de son Frenchie. Les yeux de Min s’écarquillent légèrement, d’abord de surprise, ensuite d’agacement envers l’homme qui devient rouge de honte. Les excuses se multiplient, il balbutie.

— Je suis vraiment désolé, je ne regardais pas où j’allais et-
— Ce n’est rien, tranche Min, qui paraît tout de même irrité. Il se tourne vers les parents : Je vais l’emmener à l’une des salles de bain, on revient.

Sans attendre, il attrape méticuleusement le bras de Jules, le tirant doucement à travers la foule, sans lui laisser de temps pour réagir. Min demande au serveur de les guider, ne connaissant pas du tout les lieux du bâtiment. C’est quelques longues secondes plus tard que l’homme les laisse dans une pièce d’eau, s’excusant au moins une dizaine de fois à la suite avant. Désormais seuls, Min ferme la porte derrière lui, puis s’approche de Jules, son regard placardé sur sa chemise.

— Tu veux que je t’aide ?

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il rêvait de pouvoir maudire tous les cieux responsable de cette coïncidence beaucoup trop importante pour ne pas avoir été provoqué par des forces extérieures. De tous les galas auxquels il avait assisté en compagnie de Minki, il avait toujours eu la chance de ne jamais croiser ses parents. Ou, plutôt, de pas croiser son père et cela lui semblait parfait ainsi. Cela n’était pourtant pas le cas, cette fois-ci, puisque ses parents se trouvaient non loin d’eux et qu’il ne pouvait pas faire autrement que d’aller les saluer. Et une discussion s’entame rapidement entre eux quatre, Minki y trouvant sa place sans problème alors que Jules se concentre sur les piques que lui lance son père. S’il s’efface facilement, il se défend pourtant en tentant de rappeler que ce n’était pas toujours nécessaire de se dévoiler entièrement. Que cela pouvait même devenir inintéressant. La réponse de son aîné le perturbe quelques peu alors qu’il pose ses yeux sur lui, l’observant, avant de lever rapidement les yeux au ciel. “Tu voudrais vraiment tout connaître de moi, Minki ?” Une lueur de défi brillait dans ses yeux alors qu’il se doutait pourtant de sa réponse. La discussion se poursuit, Isabella reprend la parole en questionnant le présentateur. La réponse déplaît légèrement au châtain et il fait une petite moue perplexe prend place sur son visage. “C’est tout de même long, une heure.” Un petit murmure, une réflexion plus pour lui-même que pour les autres. Mais, au regard de sa mère, il comprend bien qu’elle a entendu ses mots et qu’elle s’en amuse.

Le français dévoile son côté curieux en questionnant Minki sur la rencontre de ce dernier avec Jules, hochant la tête à l’entente de ses mots alors que Jules évite de peu de s’étouffer avec son champagne. Son regard se pose aussitôt sur son aîné, lui lançant un regard mitigé, avant de se concentrer de nouveau sur la conversation. Ils discuteront plus tard de la façon dont le Hwang voyait l’étudiant. Il n’a, de toute façon, pas vraiment l’opportunité de se concentrer sur Minki car son père lui lance une remarque qui ne lui plaît pas. Sa mère vient prendre sa défense et il lui sourit doucement, amusé de voir son père s’excuser envers elle. L’amusement disparaît rapidement des traits de son visage alors que Minki tisse un piège autour de lui en posant des questions sur son passé tout en l’empêchant de s’échapper. Sa main posée sur son épaule, la serrant pour lui faire comprendre qu’il ne peut pas échapper cette fois-ci, Jules est contraint de rester sur place alors que sa mère se lance déjà dans un récit sur son enfance.

Le plus jeune comprend rapidement qu’il ne pourra pas les empêcher de parler du moment que sa mère n’aura pas fini de parler alors il soupire discrètement et se perd dans sa coupe de champagne. Il prête de nouveau attention à eux au moment où le brun se tourne vers lui pour le féliciter, le faisant sourire doucement. “Parce que tu en doutais encore ?” Il se montre fier, pouvant se le permettre, alors qu’il entend son père grommeler faiblement dans son coin. Ce qui attire son attention, son regard venant se poser sur le français. “D’ailleurs, si je me trompe pas, tu reçois toujours une copie de mon relevé de notes ? Mais j’imagine que tu ne prends même plus la peine de le lire ?” Il n’a pas le temps de recevoir une réponse puisque l’américaine change le sujet de la discussion pour s’intéresser au présentateur. Cela permet au cadet d’avoir un moment de répit, écoutant sagement la réponse du brun. “Je vois. Mais, au moins, cela te permet de passer plus de temps à Los Angeles et de voir plus souvent tes proches, non ?”

La suite des événements s’enchaîne rapidement, ne laissant pas le temps à Jules de comprendre alors que sa chemise se retrouve humidifié par une coupe de champagne qu’il rattrape du bout des doigts. Figé pendant quelques secondes, il relève son regard vers le serveur avant de lui sourire. “Ce n’est pas grave, ne vous inquiétez pas. Personne ne se retrouve blessé et il n’y a pas de casse.” Il dépose le verre sur le plateau tenu par l’homme, se laissant attraper par le bras, et suit silencieusement Minki après avoir sourit à sa mère. Guidés par le serveur, ils sont menés dans une salle de bain où ils se retrouvent seul après que l’homme soit parti en s’excusant encore et encore. Un soupire file entre les lèvres du châtain qui s’approche d’un des miroirs, observant la tâche à travers son reflet, avant de tourner la tête vers le brun. “Non merci, je devrais m’en sortir seul.” Il ne prend même pas la peine de lui sourire, encore agacé par le coup bas qu’il lui avait fait. Retirant sa veste, il la dépose sur un lavabo près de lui, puis il déboutonne sa chemise en silence. Il est habitué aux taches d’alcool sur ses vêtements et actionne d’un seul mouvement l’eau tiède. Pourtant il ne fait aucun mouvement, relevant son regard pour observer le reflet de Minki.

Une idée lui vient en tête et il arrête le robinet, se retournant avant de s’approcher de lui avec un petit sourire. “C’est rare que l’on se retrouve seul dans l’une de ces soirées, surtout après avoir passé un moment aussi long avec d’autres personnes.” Il va jouer avec le feu, il le sait très bien, mais il cherche une manière assez efficace pour se venger. Se trouvant assez proche de lui, il vient passer ses bras autour du cou de son amant et pose ses lèvres dans le cou de ce dernier. “J’ai envie de passer un peu de temps avec toi mais tu n’as pas l’air de vouloir partir tout de suite…” Une moue agacée traverse son visage alors qu’il se redresse, plongeant son regard dans le sien. “Mais on est seuls, là. Et il y a un verrou sur la porte donc…” Un sourire amusé prend place sur ses lèvres alors qu’il se détache du brun et se dirige vers la porte pour tourner ledit verrou.

Est-ce qu’il veut tout connaître de Jules ? Face à la question, Minki réfléchit. Il pèse le pour du contre pendant quelques secondes, une moue réfléchie peignant son faciès. S’il en vient à savoir chaque petit secret que pourrait cacher son Frenchie, la lassitude risque de s’ensuivre. Cependant, ce qu’il demande, ce n’est pas son autobiographie, juste quelques réponses à ses perpétuelles questions. Tout le monde a le droit à son jardin secret, la preuve : Minki n’a jamais cessé de mentir à ses proches. S’il a beau se confier à Jules, il est au courant qu’il n’arriverait pourtant pas à tout lui révéler sur sa personne. Il y a des limites et sûrement qu’il les dépasse avec son chouchou. Finalement, l’ombre d’un sourire esquisse ses lèvres.

— Peut-être.

Et effectivement, une heure est une attente plutôt longue… pour le moment. C’est probablement assez pour une conversation riche en anecdotes avec les parents. D’ailleurs, un récit sur l’enfance de Jules s’enchaîne rapidement et c’est l’occasion pour le présentateur de prendre des notes mentales. En réalité, ça ne fait qu’ajouter d’autres interrogations dans son esprit. Jules a été un enfant apparemment heureux, bercé par la richesse familiale, qui a eu besoin de canaliser son énergie. Désormais, c’est un prostitué qui s’est autrefois retrouvé à la rue. Il y a définitivement quelque chose qui cloche, ça le frustre terriblement de ne pas savoir cette partie-là. Min en profite pour complimenter les notes de son Frenchie et ce dernier lui lance une réplique qui le fait doucement sourire.

— Oh non, je ne m’en doutais pas. J’ai juste eu la confirmation que tu es encore plus talentueux que je ne le pensais.

Puis, une énième pique est lancée à l’encontre du père. Ce dernier grommelle dans son coin et Min n’a pas le temps de lui lancer un autre regard noir que la conversation se met à tourner autour de lui. Ou plutôt sur son travail, qu’il n’apprécie moins. Isabella marque un point, il a plus de temps libre à Los Angeles. Le brun hoche légèrement la tête.

— C’est vrai que-

Il ne termine pas sa phrase, qu’un incident se déroule vite. Des tintements se bousculent, le serveur vient de s’emmêler les pieds et l’un des verres valse sur la chemise de Jules. Ce dernier semble posséder de bons réflexes, car il attrape la coupelle de ses doigts. Min aurait aimé avoir sa patience et sa sympathie face à ce genre de choses, mais il ne peut s’empêcher de fusiller l’homme des yeux. Tandis que son Frenchie le rassure, Min le guide à travers à la foule, ses doigts posés sur son bras, alors que le serveur les accompagne, le visage rougi par la gêne. Une fois dans la salle de bain, laissés seuls, l’ambiance change drastiquement. Min n’est pas aveugle, il ressent la froideur qui émane du plus jeune. Est-ce qu’il l’a irrité à ce point avec ses remarques et sa tentative d’en savoir plus sur lui ? Au moment où il pense entrouvrir les lèvres pour en discuter avec lui, Jules change brutalement de comportement, perturbant le brun. Celui-ci ne peut que l’observer s’approcher, muni d’un sourire charmeur, alors qu’il lui parle. Tandis qu’il passe ses bras autour de son cou, Min sent la chaleur traverser son corps.

— Je devrais remercier ce serveur dans ce cas, réplique Min d’un ton tout aussi joueur, penchant un peu la tête sur le côté.

Oubliant totalement la mauvaise humeur de Jules, il se laisse guider vers le désir et l’envie. Sans se rendre compte, il se mordille sa propre lèvre inférieure, se sentant soudainement chaud. Encore plus quand celles de Jules viennent se caler dans son cou, provoquant un léger frisson sur sa peau. Son Frenchie se détache de lui, verrouillant la porte fermée. Sa moue, qui semble agacée, le titille. C’est mignon, se dit-il.

— Tu me provoques un peu trop, prononce-t-il d’une voix presque basse, séducteur. Il ajoute, taquin : Qu’est-ce que tes parents vont dire quand ils verront qu’on met du temps à revenir ?

Il s’approche lentement, jusqu’à le coincer contre la porte, ses iris s’attardent sur son torse dénudé, qu’il apprécie toujours autant. Il a la soudaine envie d’y laisser des marques, pour montrer à tous que Jules est à lui. Le cou est un endroit hors-limite, surtout maintenant. Ça ne l’empêche pas de venir glisser ses doigts sur sa peau, les glissant de bas en haut, jusqu’à sa joue. A son tour de venir déposer ses lèvres dans son cou et entre deux baisers, il propose une autre "solution" :

— Ou alors on leur dit qu'on a discuté plus longtemps que prévu…

♛ Everything but not that, everything except him

With [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le châtain était déjà fatigué alors que cela ne faisait seulement que quelques minutes qu’ils discutaient avec ses parents. Il aurait préféré, et de loin, pouvoir fuir cette discussion et si possible ce gala. Sauf que le regard de sa mère l’avait rapidement fait changer d’avis, lui faisant comprendre qu’il ne pouvait pas s’échapper sans les avoir salués. Et c’est pour cela qu’il se retrouvait à écouter calmement une discussion entre ses parents et Minki, décidant de ne participer seulement lorsque cela était nécessaire. Comme pour se défendre face à son père et à son aîné qui semblait être au moins d’accord sur l’un de ses défauts. Il n’aimait pas parler de lui, Jules, du moins pas de la partie de sa vie s’étant déroulé avant qu’il ne se retrouve à la rue. Alors il restait secret et tentait de toujours échapper aux conversations qui avait pour but d’en apprendre plus sur lui. Une question foule ses lèvres, comme une sorte de question piège, alors que son attention se porte sur Minki qu’il observe en attendant sa réponse. Comme prévu, la réponse ne l’étonne pas plus que cela alors qu’il se muni d’un sourire légèrement amusé. “Mais tu serais déçu si tu savais tout de moi. Et tu te lasserais sûrement.” Parce qu’il n’est pas vraiment une personne intéressante lorsqu’on le connaît par cœur et qu’on voit ce qu’il cache aux regards des autres. Il est juste l’enfant “prodige” d’un couple de riches qui a toujours cherché à combler leurs attentes. Et il le sait bien, tout comme il sait qu’on ne pourra pas lui retirer cette étiquette si on apprenait l’identité qui se cache derrière son nom actuel.

Apprendre la durée de leur présence ici déprime légèrement l’étudiant, lui qui ne souhaite rien d’autre que de rentrer et de se mettre devant un film en oubliant qu’il y avait beaucoup trop de monde à cette réception. Il ne peut retenir une réflexion qui quitte ses lèvres dans un souffle avant de se concentrer sur la discussion entretenue par les adultes autour de lui. Il n’a pas le temps de comprendre ce qu’il se passe quand le trentenaire le “piège”, interrogeant le couple sur l’enfance de Jules, tandis que ce dernier regrette de ne pas pouvoir s’enfuir. Alors il garde le silence, laissant sa mère prend les devants pour détailler le passé de Jules sans même demander la permission au principal concerné. Ce dernier en veut d’ailleurs à Minki, réfléchissant déjà à des manières de lui faire comprendre qu’il n’avait pas apprécié ce qu’il venait de faire. Sa bonne humeur reprend rapidement le dessus quand le brun le compliment, lui lançant pourtant une remarque, avant de sourire en écoutant sa réponse. Mais il le perd vite pour reprendre un air plus sérieux, se tournant vers son père afin de le questionner faussement. Le Murphy connaît très bien la réponse que son père pourrait donner, s’il venait à en donner une, et le délaisse du regard pour se recentrer sur sa mère et Minki. L’américaine interroge le brun, détournant agilement le sujet de la conversation, mais la réponse est écourtée par une chute inattendue.

Ce n’est rien qu’une coupe de champagne chutant du plateau d’un serveur, celui-ci se lançant déjà dans des excuses à rallonges alors que l’étudiant rattrape le verre avant que ce dernier ne tombe. Sa chemise tachée, il pardonne cependant l’homme en tentant de le faire taire. Il se doute bien que ce n’était pas dans les intentions du serveur de lui renverser le verre dessus mais il ne veut pas pour autant l’entendre s’excuser toutes les cinq secondes pour un simple accident. Alors il prend ça avec légèreté, se laissant guider à travers la salle pas la main du Hwang s’étant posée sur son bras afin de le diriger vers le lieu où le serveur les menait. Ils se retrouvent rapidement seuls dans la salle de bain, Jules ôtant sa chemise pour pouvoir nettoyer la tache s’étant déposée dessus. Il se referme quelques instants, répondant à la question de Minki en se montrant presque froid, avant de fixer le reflet de ce dernier. Et une idée lui vient en tête, une façon de se venger sans pour autant se mettre en danger. Il se tourne alors vers le brun, muni d’un sourire amusé, pour s’approcher de lui. Il passe doucement ses bras autour de son cou, se rapprochant un peu plus avant de laisser échapper un petit rire. “Tu devrais t’excuser aussi, tu as dû l’effrayer avec ton regard.”

Il dépose ses lèvres dans le cou de son amant, effleurant sa peau, avant de s’éloigner de lui. Il met petit à petit son plan en action, quittant la chaleur corporelle de Minki pour s’approcher de la porte et tourner le verrou avant de se retourner vers le brun. Une moue agacée sur le visage, il écoute sagement ses paroles avant de hausser les épaules. “Ils vont penser que l’on a sûrement dû rencontrer des connaissances et que l’on discute avec elles ?” Il sourit légèrement quand il se retrouve coincé contre la porte, l’une de ses mains remontant dans la nuque de son aîné pour jouer doucement avec ses cheveux alors que la seconde se pose sur ses hanches. “Mais… Tu aimes quand je te provoque, non ?” Des frissons parcourent son corps au contact des doigts sur sa peau, fermant les yeux quand il sent les lèvres de son sparky sur sa cette dernière. “Une discussion très agréable, en plus.” Le châtain rouvre les yeux, ses mains venant attraper le tissu de la veste de Minki pour le faire glisser, la laissant tomber au sol avant de s’attaquer aux boutons de sa chemise. “On a enfin trouvé une façon de rendre ces soirées intéressantes.” Et lui avait trouvé une façon délicieuse de se venger de l’affront commis quelques minutes plus tôt par le Hwang. Se redressant, il échappa aux lèvres de son amant afin de pouvoir le regarder dans les yeux. “Même si ce serait mieux de faire ça chez l’un de nous deux…” Il sourit avant de se pencher légèrement, venant prendre possession des lèvres du brun.