only human after all (anahilde)

Une erreur. Une simple erreur mais aussi la pire que Karisma puisse faire. Cette erreur qui avait tout remis en question, de son séjour à Los Angeles à son job qu'elle allait probablement perdre. C'était pourtant un rêve de petite fille qu'elle avait réussi à réaliser, qui menaçait de lui filer entre les doigts à cause de ce qu'elle avait fait. Elle repensait à ses parents, si fiers de leur fille. S'ils savaient... S'ils savaient ce qu'elle avait fait, ils auraient probablement honte. Pourtant, la française n'avait pas honte. Elle ne se détestait pas d'avoir fait cette erreur et c'était bien ça le pire dans toute cette histoire. Elle avait tout laissé en plan. La maison, les enfants dont elle devait s'occuper chaque jour, lui, tout. Elle était juste partie. Heureusement, elle avait pu se réfugier chez Anahilde, l'une des rares amies qu'elle avait pu se faire dans la ville des anges. Elle avait quand même trouvé le courage d'appeler Kate, la femme d'Ace. Il le fallait, si elle voulait éviter les problèmes. Elle avait inventé une histoire à dormir debout, elle avait annoncé avoir besoin de respirer quelques jours loin de la maison, se donnant délibérément le droit d'abandonner son travail. Evidemment, la mère de famille n'était pas contente, elle le lui avait bien fait comprendre, mais elle restait une mère de famille et Karisma, une jeune adulte. Alors la femme s'était montrée compréhensive et lui avait accordé quelques jours de repos, mais pas plus, sans quoi elle serait obligée de trouver quelqu'un d'autre pour garder ses enfants et s'occuper de la maison. Mais comment Karisma pouvait-elle y retourner ? Après avoir bravé l'interdit avec Ace et surtout après avoir ressenti ce qu'elle avait ressenti. C'était tout bonnement impossible. Anahilde la sortit de ses pensées en passant la porte d'entrée. La française, affalée sur le canapé avec sa petite mine qui se tourna vers son amie. Salut Ana. souffla-t-elle avec une petite voix désespérée. J'ai pu parler à Kate, elle me laisse quelques jours pour me « reposer ». Elle mima les guillemets. Elle n'avait pas du tout besoin de se reposer, seulement de disparaître à tout jamais. Une semaine tout au plus. Je ne sais pas comment je vais faire. Je ne peux pas y retourner. reprit-elle en regardant son amie avec ses petits yeux pleins de détresse comme si Ana détenait la solution à son problème. Comment je vais faire ? Je suis foutue. J'ai plus qu'à rentrer chez moi, en France. J'ai tout foiré. Elle soupira. Elle n'avait aucune envie de rentrer chez elle. Tout ce dont elle avait envie, à cet instant, c'était de retrouver la chaleur d'Ace et de se blottir dans ses bras. Ce qui était impossible. Merci encore de m'accepter ici, je ne sais vraiment pas comment j'aurais fait sans toi. finit-elle par dire en lui accordant un faible sourire sincère.