unexpected - nanali

C’était une autre de ces soirées, dans lesquelles elle se laissait faire, se laissait aller à son métier, celui qui la prenait, celui qu’elle ne savait ni détester, ni apprécier. Elle était dans son monde, aussi sale que possible. Mais c’était le sien, elle était libérée de l’emprise de sa mère sur elle. elle n’était plus enfermée dans cette étreinte, piégée dans un destin qui ne lui appartenait pas. Non, elle était enfin elle-même. perdue dans son monde, sombre, qui la dégoutait cependant. Perdue dans son monde, à caresser le destin de ses doigts fins, tandis que sur scène, elle commençait à danser, utilisait la barre et ses mouvements pour chauffer la salle. Il y avait des hommes, il y avait des femmes, les spectateurs étaient toujours mixtes, et étrangement, en cette soirée, les femmes étaient plus nombreuses. Un groupe entier qui semblait s’amuser à la regarder. Et alors qu’elle se déhanchait, elle pouvait les entendre chuchoter, et les billets commençaient déjà à pleuvoir. Un, deux, quelques jolis papiers verts qui atterrissait sur la scène, et des sifflements, des demandes. Se rapprocher, s’accroupir, elle obéissait, elle était en culotte, en soutien gorge, avec un boa à plume autour de son cou. Et un billet trouva place dans sa culotte. Un autre aussi. Et elle repartait, faisait glisser le boa pour s’en débarrasser, le donnait à qui le voulait bien. et parmi les convives, les femmes qui s’amusaient, il y en avait une qui ne semblait pas très à l’aise. Si dawn s’était arrêtée, rien qu’un moment, pour la dévisager, peut-être aurait-elle compris. Mais non. Elle la vit, tandis qu’on lui mettait le boa, et elle s’accrocha à la barre pour jouer de ses compétences, et attiser les regards, les envies, les demandes. Il ne fallut que quelques minutes pour que le show reprenne, et que ses doigts attrapent le dos de son soutien gorge, pour s’en délester, pour l’oublier dans le groupe de femmes, qui semblaient apprécier son petit spectacle. Il n’y avait pas qu’elle, d’autres stripteaseuses dansaient, mais c’était vers elle qu’elles s’étaient tournées, et cela flattait son ego. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle laissait même son sourire chatouiller les envies de ces dames, tandis qu’elle s’amusait. Pour une fois qu’elle prenait tant de plaisir à danser, elle n’allait pas s’en priver.
Et la musique changea de rythme, signe qu’elle devait commencer à jouer sur les nerfs des patientes, des clientes, des demoiselles. Alors elle se dandina, et tira sur sa culotte, sans pour autant l’enlever. Il y avait des envies, il y avait des secrets qu’elle gardait, dans ce sous-vêtement. Une intimité qui semblait presque voir le jour, et les spectateurs qui semblaient frustrés à chaque fois qu’elle mimait un dévêtement. Elle s’en amusait, plus que de raison, c’était une petite folie, tandis que d’autres étaient encore fascinés par sa poitrine dévoilée.
Elle se perdait, dans ces regards qui la dévisageaient. Elle se perdait, sans voir les yeux qui la dégustaient. Elle se perdait, perdait toute raison d’être. Elle se sentait prise dans une euphorie qu’elle ne connaissait que trop bien, tandis qu’elle en oubliait chaque visage qui la voulait. Et alors que son dernier tissu était prêt à être baissé, il y eut une coupure.
Un « dawn ?! » qui sortit de nulle part.
Un regard qui vint se poser sur celle qui avait été habillée du boa à plumes.
Nanali.
Frayeur.
Peur.
n… nanali ? son ex belle-mère.
Instinct de préservation, main gauche venant couvrir sa poitrine, elle vit sa belle-mère commencer à partir, et l’horreur lui vint à l’esprit. Et si elle racontait tout à sa maternelle ? non ! non, hors de question. Elle remit sa culotte en place, et descendit de la scène à toute allure pour attraper le bras de la summers. nanali, attends ! attends !! tu ne comprends pas !
Si elle appelait sa mère, dawn était foutue.