draw me like one of your french girls - dyre#2

elle n’avait pas le moral. Sa toile était vide, et elle ruminait. Broyait du noir. Elle devait réaliser quelque chose, sa classe d’art le lui avait demandé. Mais c’était si difficile de poser de telles questions. Comment demandait-on un modèle de nu ? cela ne se trouvait pas n’importe où, et il n’y avait pas n’importe qui qui voulait bien poser dans le plus simple appareil. C’était problématique, car elle devait absolument le rendre, ce tableau. Et s’il était vide, il serait tout simplement inutile. Et elle n’aimait pas cela, feyre. L’art, c’était une passion. La peinture, c’était une passion. Elle ne savait pas abandonner sa passion, et elle n’avait plus que la tête posée sur son bureau, l’envie de ne plus penser à rien, pour oublier le fait qu’elle avait un gros problème. Sa fenêtre était ouverte, pour entendre plus facilement les bruits de la nature, ce qui la réconfortait toujours un peu. Mais là, rien. le vide. Néant total. Et gros gros problème. Elle se sentait déprimer, elle n’avait goût à rien, aujourd’hui. Même pas à jeter un œil par la fenêtre pour tenter d’apercevoir une diane toujours aussi belle. une diane qui faisait battre son cœur, plus que n’importe qui, et qui lui fit une frayeur énorme en débarquant d’un coup ? feyre sursauta, la main sur son cœur, l’impression d’être attaquée, avant de se retourner, et de voir brut-brut. bon sang ! tu m’as fait trop peur ! véridique. Elle en avait encore des frissons. tu veux quoi ? son ton n’avait rien de méchant, rien de mauvais. Mais laissait entendre que quelque chose n’allait pas. Et effectivement, quelque chose n’allait pas. Elle ne voulait pas forcément lui en parler, elle avait un peu honte de dire qu’il fallait qu’elle trouve une personne nue. Pourtant, elle ne serait qu’une version de leonardo di caprio.
Sauf que la blonde ne semblait pas comprendre que quelque chose n’allait pas. Et elle lui refilait du travail, un dm à faire, comme d’habitude. feyre se retourna, posa la tête sur ses bras, et miaula un non, pas aujourd’hui.
Quelque chose qui n’arrivait jamais. D’ordinaire, elle obéissait presque au doigt et à l’œil à diane, parce qu’elle voulait lui faire plaisir. Parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de lui faire plaisir, justement. Elle l’aimait, un amour qu’elle ne comprenait pas forcément elle-même, mais qui la berçait lorsqu’elle s’endormait avec la brute dans son cœur et ses pensées. Alors, qu’elle refuse, c’était quelque chose de nouveau, quelque chose d’assez incohérent, qui ne lui allait pas du tout.
Parce qu’elle n’était pas dans son assiette.
Rapport à sa toile vierge.
Parce qu’elle n’était pas prête à se plonger dans les maths, alors que son travail artistique comptait beaucoup trop pour elle.
désolée…
Sans plus.
Si diane voulait repartir, soit. Elle espérait que non, bien sûr. elle voulait que la voisine s’occupe d’elle, plus que de lui donner ses devoirs. Elle adorerait savoir que diane se plaisait à venir dans sa chambre pour discuter, ou pour l’aider.
Un rêve, qui avait du mal à se concrétiser.
Peut-être que brut-brut ne voyait feyre que comme un jouet ?
Elle eut cette pensée, l’espace d’une seconde.
Juste un instant.
Suffisant pour lui faire peur.
Elle espéra, encore plus, qu’elle se trompait. Et que diane resterait.

Diane s’arrachait les cheveux face à sa page restée désespérément blanche. Les notes s’amoncelaient sur son brouillon. Les ratures étaient bien plus présentes que tout le reste, si bien que sa feuille semblait simplement être griffonnée de toutes parts, comme si elle avait simplement cherché à la noircir complètement. Comme cela était bien trop souvent le cas, elle faisait face à une impasse. Elle soupirait, maugréait contre son incompétence. Mais que pouvait-elle faire pour rattraper son retard alors que son esprit semblait rester hermétiquement clos face à tous ces nouveaux savoirs. Le regard de Diane glissait bien trop facilement vers la fenêtre alors qu’elle observait, épiait de façon à voir si la fenêtre voisine était prête à l’accueillir ou non. Elle ne voulait pourtant pas céder à la solution de facilité. Pas cette fois. Et pourtant… Au bout de quelques minutes à lutter contre ces prunelles qui ne cessaient de s’échouer dans la chambre de Feyre, elle avait fini par se lever, emportant avec elle le sujet de son devoir de mathématiques. Son corps se glissait par le cadre de la fenêtre, ses pieds venaient trouver la branche d’arbre qui lui servait de passerelle entre les deux maisons. Equilibriste hors pair, elle étendait ses bras afin de pouvoir traverser sans trop de risques. Sa silhouette se glissait dans cette chambre qui n’avait cessé de la narguer depuis plusieurs minutes. Habitat qu’elle ne connaissait que trop bien, à force de s’y introduire chaque fois qu’un problème se posait à elle. « Hey ! » lâchait-elle alors qu’elle se glissait aux côtés de la brune. La Garfield sursautait, ce qui ne manqua pas d’arracher un rire à Diane. C’était si facile de la surprendre ! Pourtant, Feyre ne semblait aucunement amusée par cette surprise. Au contraire, son ton paraissait quelque peu agacé. Ce qui ne manqua pas de surprendre la Hopkins. « Bon sang ! Tu m’as fait trop peur ! » Le sourire de Diane venait faner sur ses lèvres alors que la brune ajoutait : « Tu veux quoi ? » Son ton n’était pas particulièrement froid ou agressif. Mais la blonde n’avait pas l’habitude que Feyre s’adresse à elle de la sorte, aussi fut-elle inquiète par ces trois simples mots. « Je suis en galère sur mon devoir de maths. La géométrie c’est vraiment pas mon truc. » expliquait simplement Diane avant de hausser les épaules. Il fallait dire que, dans les matières scientifiques, rien n’était ‘son truc’. Elle nageait complètement dans ces savoirs qui lui paraissaient inaccessibles. « J’me suis dit que tu pourrais peut-être m’aider. T’es douée pour ça, toi. » Et puis, surtout, elle avait l’habitude de venir en aide à Diane. La blonde avait pris l’habitude de lui confier ses devoirs. Elle avait confiance en Feyre pour l’aider à remonter la pente, même si elle avait conscience qu’elle se servait un peu – beaucoup – de la Garfield lorsqu’elle lui demandait son aide. « Non, pas aujourd’hui. » répondit la brune alors qu’elle se retournait, plaçant ses bras croisés sur son bureau et posant sa tête sur ses bras. Diane haussait les sourcils, surprise. Elle n’avait pas l’habitude que Feyre se comporte de la sorte. Elle ne savait pas s’il lui fallait être inquiète ou non. Se frottant le bout du nez d’un air gêné, Diane finit par se rapprocher quelque peu de sa camarade, cherchant à capter son regard par-dessus son épaule. Mais la brune ne la regardait pas. Impossible pour la Hopkins de croiser ses prunelles. « Désolée… » lâchait tout de même Feyre, comme si cela allait soulager Diane. Mais trop tard, elle était inquiète. « Y’a un problème ? » interrogeait-elle. Comme si cela ne paraissait pas suffisamment évident. « Si c’est un souci avec un devoir… J’peux peut-être t’aider aussi ? J’suis pas douée dans beaucoup de matières. Mais sait-on jamais… » Après tout, elle n’avait jamais rendu la pareille à Feyre pour toute l’aide que celle-ci lui apportait. Peut-être était-il temps de lui renvoyer l’ascenseur. Enfin, elle doutait tout de même d’être en mesure de faire un devoir que Feyre ne parvenait pas à réaliser. Mais bon, elle pouvait toujours faire semblant. « Qu’est-ce que tu dois faire ? » demandait-elle alors qu’elle déposait son sujet de maths sur le bureau de la brune, avant de croiser les bras sur sa poitrine.