let me be your girl - toma

Et une nouvelle journée qui s’achevait, sans que la blonde ne s’en aille de son esprit, sans que ses pensées ne reviennent à la normale. Cela devenait oppressant, cela devenait handicapant, ce regard qu’elle avait l’impression de lui jeter, ces regards qu’elle recevait en réponse. Reece ne savait plus où donner de la tête, ne savait plus comment réussir à oublier. Oublier un petit incident, oublier un petit baiser, qui avait pourtant tant d’emprise, tant d’ampleur sur elle.
Elle était dingue. Elle en devenait dingue, aussi. De cette chevelure blonde, de ces lèvres carmins, de ce goût sucré qu’elle voulait ressentir à nouveau, dans un subconscient qui se moquait éperdument de ses pensées.
Elle avait tout essayé. Elle avait tenté de se laisser aller à l’abondance du sexe, de la chair, que ce soit avec lui, ou avec d’autres. Elle avait tenté de l’oublier dans un déluge de baisers, dans des attentions particulières. Dans le boulot, aussi, qui devait occuper ses pensées lorsqu’elle ne parvenait pas à trouver de corps à chevaucher. Elle n’en pouvait plus, de ressentir une telle frustration, à ne pas pouvoir se débarrasser de ce travers, de cet écart, de cette « simple manœuvre destinée à les couvrir ». parce que c’était pourtant cela. C’était pourtant la réponse intuitive d’une toma qui avait compris qu’un baiser les épargnerait de tout soupçon, leur sauverait la vie. Ce n’était que cela. Il n’y avait pas d’amour, il n’y avait pas de romance, il n’y avait donc pas de raisons de se laisser ainsi happée par les questions qui envahissaient son esprit.
Et pourtant.
Et pourtant, elle l’avait dans la peau, elle la cherchait des yeux, tout en tentant d’éviter son regard. C’était devenu une bataille féroce, un jeu pour la bloomfield, qui semblait s’amuser de ses déboires. Et braxton ne savait pas gérer. Elle n’était qu’exaspérée. Elle n’était qu’impuissante. Face aux taquineries de toma. Face à sa propre faiblesse d’esprit qui l’empêchait d’oublier.
Et si son travail ne s’en retrouvait pas trop affecté – heureusement – elle n’en pouvait plus. Les journées paraissaient plus longues. Pas parce qu’elle ne l’aimait pas. Mais au contraire, parce qu’elle n’acceptait pas d’autant la désirer, d’avoir un esprit déraillant. Défaillant. Encore capable de bosser, mais incapable de gérer des émotions, de gérer des sensations, de se comporter comme il le fallait.
C’était trop.
Trop pour elle.
Il lui fallait s’en sortir, il lui fallait penser à autre chose, à quelqu’un d’autre. Mais pas à lui. Elle avait du mal à gérer toma qui s’insinuait dans son esprit, elle n’avait clairement pas envie de gérer un homme qui s’amourachait d’elle. Non. Il lui fallait du sang neuf, il lui fallait se perdre dans les bras d’un inconnu. Qui lui ferait ressentir un trop plein de sensations, toutes délicieuses, lui permettant de ne plus avoir la tête blonde dans ses rêves.

Habillée pour l’occasion, robe courte, noire, dos ouvert. Elle était belle, elle était en « bombe », prête à se déchainer, danser, oublier toma, et surtout, draguer. Un terrain de jeu, et son charme naturel. Certes, elle n’était pas la plus sexy, elle n’était pas de celles qui pouvait chauffer une salle par un sourire. Mais elle avait ses atouts. Petite poupée en apparence, elle savait qu’elle pouvait utiliser ses dons pour avoir qui elle voulait. Elle ne rentrait jamais seule, lorsqu’elle désirait passer du bon temps.
Elle ne rentrerait donc pas seule en cette soirée qui commençait si bien. La chaleur, la musique, le regard. En chasse. Et pourtant.
Pourtant, elle trouva ce qu’elle ne cherchait pas. Elle qui voulait un bel apollon, elle tomba sur la succube en personne, blonde au visage bien connu. Elle ne pouvait pas l’oublier, elle était hypnotisée. Hypnotisée, sans se l’avouer. Hypnotisée, sans l’accepter. Le regard absent, la bouche entrouverte. Profitant du fait qu’elle ne la voyait pas. Profitant du fait qu’elle était affairée ailleurs, un regard qu’elle suivit pour découvrir une belle brune à ses côtés.
La promesse silencieuse que toma ne viendrait pas s’insinuer dans ses pensées.
Si seulement…
Mais la braxton n’aimait pas. Si le but de la soirée, de la nuit, était de passer un bon moment, charnel et agréable, désormais, elle se sentait juste mal. Comme outrée. Sans raison. Comme jalouse. Sans raison. Parce qu’elle se rendait compte qu’un désir profondément enfoui en elle allait être la soirée d’une autre.
Peut-être avait-elle trop bu. Peut-être n’avait-elle pas assez bu. Elle se lança. Faisant mine de ne pas l’avoir vue, elle avança, se déhancha pour paraître danseuse trop prise dans ses mouvements. Pour se retrouver à bousculer « par mégarde » la brune. oups, pardon, je ne vous avais pas v… toma ?! comme une surprise. Comme une simple coïncidence. Un mensonge qui ne la gênait pas. que fais-tu ici ? comme si elle sortait tout juste d’un état de fête. Des mots qui semblaient confus, et qu’elle choisissait avec soin. Et un regard. Un regard qu’elle ne contrôlait pas. Qui la dévisageait. Elle était belle. Tellement belle.
C’en devenait presque agaçant.

loin de ce que je porte au boulot ou dans la vie de tous les jours, je m’habille pour une soirée. après avoir choisi ma[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], je me glisse dans l’appart voisin pour prévenir noor que je sors, l’embrasse rapidement et me voilà en route. je ne sais pas encore ce que je vais faire. j’ai besoin d’un verre, de profiter. puis j’ai envie de danser aussi. ça fait longtemps et ça me manque. j’entre dans un bar en premier lieu, histoire de me chauffer pour le reste de la nuit. un verre, un autre. une rencontre avec un groupe de nanas qui ont envie de faire la fête. faut dire que la reine de la soirée c’est une future mariée et qu’elle semble bien décidée à profiter de cette dernière soirée de liberté. et je ne vais pas me gêner pour l’aider au besoin. après avoir passé plus d’une heure dans ce bar, je me dirige avec le groupe vers la boîte de nuit la plus proche. c’est pas trop difficile pour entrer, faut dire qu’un groupe de dix nanas ayant déjà bu, ça va faire venir des mecs. moi je tiens bien l’alcool mais parmis mes compagnes de soirée, j’en vois déjà quelques unes bien amochées. la future mariée, elisa de son prénom, quant à elle reste bien accrochée à moi. pour elle, je suis fran. parce que c’est mon pseudo de ce soir, mon identité. de toute façon je ne la reverrai jamais après cette nuit. parce que je semble bien partie pour finir dans son lit, c’est certain. et le projet me plait hein. j’ai rien de mieux de prévu. enfin… ça c’était avant de me faire bousculer par quelqu’un que je connais bien. ” oups, pardon, je ne vous avais pas v… toma ?! “ et là je reviens à la réalité. toma, c’est moi. mais pour le groupe qui m’accompagne, je reste fran. roh j’aime pas quand je croise des gens qui me connaissent, je ne peux pas m’amuser. ” que fais-tu ici ? “ je hausse un sourcil et souris. indiquant d’un simple signe de tête que je connais la brune qui fait irruption au milieu de la petite bande, je rassure les filles qui commencent à parler de leur côté. ” ce n’est pas évident ? je m’amuse. “ je tourne la tête pour lui montrer elisa d’un regard entendu. ” je crois que je me suis faite une amie. mignonne hein ? “ j’attends pas vraiment de réponse de la part de reece. juste pour lui indiquer la situation et qu’elle pourrait déranger. mais j’avoue que de la voir ici ça m’intrigue également. ” et toi alors ? me dit pas que tu sais t’amuser. c’est surprenant je croyais qu’il n’y avait que ton boulot qui comptait. “ c’est un peu vrai, elle ne peut pas le nier.

La jalousie dans le regard, sans la comprendre. La jalousie dans le regard, qui se portait sur elles, les autres de la bande. Sur elle, cette femme accrochée à toma. Sur elle, cette blonde qui n’arrêtait pas d’embrumer son esprit. S’amuser ? elle ne pouvait pas l’accepter, sans comprendre pourquoi. Elle ne pouvait pas l’accepter, c’était trop pour elle. elle n’était pas capable… elle avait le sang qui chauffait, le regard qui aurait presque pu tuer quelqu’un, si elle ne le contrôlait pas. mouais.
Elle ne le comprenait pas. Cette haine soudaine envers cette femme, qui tournait autour de toma. Pourquoi ? pourquoi, alors qu’elle ne devait pas l’aimer ? foutu baiser, qui semblait la perdre, le sang dans son cœur, qui ne faisait qu’un tour, et l’impression de perdre pieds. Elle savait ce qui allait se passer. Elle savait que toma finirait en position allongée. Et cela n’aurait pas dû la gêner. Et pourtant… pourtant, elle avait la gorge nouée. Pourtant, elle avait mal au ventre. Pourtant, elle perdait son calme, et l’énervement transparaissait dans son cœur.
Mais merde.
Elle n’en voulait pas, de ces sentiments qui venaient l’emmerder. Elle se sentait prise au piège, ne devait pas flancher, hocha la tête pour accompagner son « mouais ». mais non. Non, elle ne la trouvait pas mignonne, cette fille. Non, elle ne voulait pas que toma la trouve mignonne cette fille. Et… et elle ne savait plus où donner de la tête.
Jusqu’à ce que la blonde la sauve.
Une simple question, taquinerie qui la rendait folle. Un sourire tendu, et un tour sur elle-même. faut croire que je sais me détendre. et pourtant, cela ne restait que secondaire. Son boulot passait effectivement tout le temps en premier. Elle ne savait pas s’en détacher, elle ne savait pas ne pas y penser. mais là. Là, à cause de toma. à cause de cette femme qui la rendait complètement dingue, s’insinuait dans son esprit avec tant de fougue, elle était là. Elle était là pour ne pas penser à elle, et elle se retrouvait devant elle, le regard perdu sur cette chevelure blonde, et cette tenue qu’elle arborait.
Et. Merde.
peut-être que tu devrais passer plus de temps avec moi, tu le verrais. technique bas-de-gamme, et son esprit qui combattait. Si elle la laissait entrer, alors que toma frappait déjà à la porte de son être, elle ne parviendrait plus jamais à la chasser. Et pourtant, la simple idée de la savoir dans les bras d’une autre la faisait enrager. Quelle idiotie. Ce ne devait pas être la première fois que la bloomfield se retrouvait à charmer de belles pâquerettes pour la cueillette, et pourtant, elle était jalouse. Jalouse, là. Jalouse, parce qu’elle ne parvenait pas à chasser toma de ses pensées. Jalouse, à cause d’un simple baiser qui restait en elle, qu’elle ne savait ni faire fuir, ni apprécier.
Un baiser dont elle se souvenait encore parfaitement.
Le contact de ses lèvres sur les siennes.
Le goût de ces dernières.
Elle allait devenir folle.
ou peut-être devrais-je… me joindre à vous ? et pourquoi voulait-elle tant gâcher cette soirée ? et pourquoi se livrait-elle ainsi au démon ? elle l’ignorait, restait muette face à son propre comportement.
Putain de merde.